Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

  •  

    Haud 5

    Contraste choquant de la façade d'un immeuble fraîchement ravalé à grands frais, et du rideau métallique hideusement tagué du commerce en pied d'immeuble (Photo VlM)

     

     

    Il est visible que la mairie a mis les bouchées doubles pour que les immeubles de Paris soient ravalés de frais dans la perspective des JO de 2024. On a vu des échafaudages monter un peu partout ! Un arrêté préfectoral exige que les ravalements à Paris soient faits tous les dix ans. On observe en pratique que ce délai est fréquemment dépassé. Tel ensemble d'immeubles, déjà passablement noircis, achetés par la Ville en 2000 pour grossir le parc des immeubles sociaux, n'a été ravalé qu'en 2023, ce qui laisse imaginer un délai de plus de trente ans entre deux ravalements ! Faites ce je dis, ne faites pas ce que je fais….

    Ceci dit, chacun s'en est aperçu, les ravalements ont fleuri dans nos quartiers ces temps ci, preuve que la municipalité a déployé un zèle inhabituel en multipliant ses injonctions. C'est dur quand l'heure arrive : le ravalement d'une façade sur rue coûte couramment 100 à 200.000 € en fonction des caractéristiques de la façade et son état général. Il faut le faire pourtant. C'est grâce à cette obligation imaginée par André Malraux dans les années 60 que Paris en a fini avec ses bâtiments noircis par la pollution….

    Un autre fléau sévit hélas depuis : des graffiti géants sur les rideaux métalliques des boutiques en pied d'immeuble. Aucune n'est épargnée et le décor qui en résulte est laid et agressif. Alors que les règles d'urbanisme sont strictes dans des secteurs sauvegardés comme le SPR (site patrimonial remarquable) du Marais pour en protéger l'esthétique, il semble qu'une fatalité insurmontable nous oblige à vivre dans un environnement dont on ne veut pas.

    Les services de la propreté de Paris ne donnent pourtant pas l'impression de s'en désintéresser totalement. Interrogés, ils répondent que des interventions sont prévues "rues par rues". Récemment, la rue du Pont aux Choux (IIIe) a été nettoyée dans sa totalité, mais elle fait malheureusement exception.

    Les JO arrivent à grands pas et avec eux des visiteurs du monde entier qui vont juger Paris et la façon dont la Ville est administrée. Sa Maire Anne Hidalgo bénéficie hors de France d'un jugement plutôt flatteur qui contraste avec le bashing qu'elle subit chez elle en permanence. Elle a là l'occasion de confirmer que sa réputation aux Etats-Unis et ailleurs n'est pas usurpée. Il lui reste quelques semaines pour entreprendre ce nouveau travail d'Hercule. Le traitement des rideaux métalliques doit être pour elle un accomplissement à la hauteur du nettoyage des écuries d'Augias ! 

    Gérard Simonet

     

    Nous nous apprêtons à quitter l'année 2023 qui a été heureuse pour certains, difficile pour d'autres. "Vivre le Marais !" et celles et ceux qui l'animent souhaitent à chacun de vous le meilleur pour :

    Image

     

     

    A l'attention de nos lecteurs :

    Si vous ne recevez pas d'alerte avec lien, à la publication de nouvelles notes, signalez le nous par un message tout simple. Nous veillerons à y pourvoir pour les notes suivantes.

     

    Diffusion du blog "Vivre le Marais !"

    Le nombre de nos lecteurs a connu des records :

    • le 16 décembre : 159.365
    • le 17 décembre : 86.432
    • le 18 décembre : 13.469

     

  •  

    Arbalétriers 26 12 23
    Le passage des Arbalétriers (IIIe), à hauteur du 38 rue des Francs-Bourgeois (Photo VlM)

     

     

    Rappelons en le romançant un peu ce qu'est ce passage : dans les années 1300, au moyen-âge donc, du temps du roi Charles VI (dit le fou), on empruntait cette voie pour aller de l'Hôtel Barbette où résidait la reine Isabeau de Bavière, à la ville, en franchissant la muraille Philippe-Auguste par une poterne. Des arbalétriers étaient coutumiers de ce parcours car ils allaient régulièrement s'entrainer au maniement de leur arme à l'intérieur de la ville.

    Un soir de novembre 1407, le duc d'Orléans, frère du roi et accessoirement amant de la reine ("de sorte que les faveurs de la Reine ne sortent point de la famille" disaient les chroniqueurs….) est attaqué et assassiné par des sbires de son cousin le duc de Bourgogne, Jean sans Peur. Il n'est pas prouvé que l'événement ait eu lieu dans cette voie mais rien n'interdit de le penser. Comme cette précision renforce le caractère historique du passage et l'attachement qu'on a pour lui on va considérer que c'est vrai. L'actualité nous montre tous les jours qu'il n'y a pas de vérité de l'information. Est vrai finalement ce qui fait plaisir à un auditoire et tant pis si les puristes me vouent aux gémonies !

    ***************

    La nouvelle, qui ne souffre elle aucune approximation, c'est que la totalité du passage, atrocement défiguré pendant des années par des tags immondes, va être ravalée pendant la première semaine de 2024 ! Les quatre copropriétés et les quatre syndics qui en ont la charge se sont enfin mis d'accord sur les modalités de la rénovation. 

    Ce site va devenir le bijou qu'il aurait toujours dû être. Il faudra évidemment que ses propriétaires en assurent la surveillance. Ils en sont conscients. Un des propriétaires est le Centre Culturel Suisse. Nous ne doutons pas de sa motivation.

     

    LissacHangar Lissac en rouge, Centre Culturel Suisse en vert (Photo VlM)

    Quant à ses partenaires, on peut penser qu'ils auront à cœur de mettre à profit la démolition du "Hangar Lissac" dont les tonnes de béton ont encombré le site et alimenté la chronique pendant des décennies. La Ville s'y est engagée, poussée par la DRAC et les Bâtiments de France. Au lieu de cette construction disgracieuse qui dénature le site et qu'on décrivait ainsi il y a dix ans, nous aurons bientôt un jardin ouvert au public et aux élèves du collège Barbette, annexe du lycée Victor Hugo.

    Nous sommes heureux d'annoncer et commenter ces événements. Nous y avons largement pris part sans en être véritablement des acteurs, plutôt des "mouches du coche", mais il fallait que quelqu'un en parle et allume les projecteurs car le danger autour des problèmes c'est que personne n'en ait conscience. Nous avons heureusement les moyens et le goût de le faire !

    Gérard Simonet

     

    A l'attention de nos lecteurs :

    Si vous ne recevez pas d'alerte avec lien à le publication de nouvelles notes, signalez le nous par un message tout simple. Nous veillerons à y pourvoir pour les notes suivantes.

     

     

  •  

    Aubriot 7Portail de l'immeuble du XVIIème siècle au n° 9, restauré en 1997, beau mais un peu tape à l’œil…. (Photos VlM, clic gauche jusqu'à deux fois pour agrandir)

     

     

    La rue Aubriot (IVe) porte le nom d'Hugues Aubriot, prévôt royal de Charles V. Alexandre Gady la qualifie de "l'une des vieilles rues les mieux conservées du Marais". Son ouverture date du XIIIème siècle. En parcourant ses cent mètres, on a le sentiment en effet de remonter plusieurs siècles en arrière. Le trajet Bourg-Tibourg, Aubriot, Blancs-Manteaux est une alternative heureuse à la rue des Archives quand la foule trop dense la rend infréquentable…

    Elle est bordée de bâtiments des XVIIème et XVIIIème siècles jalousement fermés, par des portails avec codes, sur des cours intérieures qu'on imagine pavées et arborées.

     

    Aubriot 5Aubriot 3

     

     

     

    Portail du n° 5. Maison Marcès XVIIème siècle et Portail du n°3. Il dissimule une cour et la façade d'un bâtiment très ancien et décoré

     

    Aubriot 1

     

    Cet alignement de façades et de beaux portails, qu'on retrouve aussi du côté pair, s'achève malheureusement sur une incongruité dont on espère ardemment qu'elle soit provisoire : un rideau roulant métallique ou plastique qui protège l'entrée de ce qui pourrait être une boutique.

    Selon des riverains, le propriétaire du local aurait obtenu de la mairie un permis de modifier l'existant pour le rendre conforme à ce qu'il était dans le passé : une écurie pour deux chevaux avec une porte en bois à deux vantaux, coupés à bonne hauteur pour ménager des fenêtres qui permettaient aux occupants de sortir la tête de leur stalle pour respirer aisément !

    Cette information nous réjouit. Nous l'échangeons avec l'ABF (architecte des bâtiments de France) et la Direction de l'urbanism.,e de? la mairie de Paris pour nous assurer qu'elle est exacte.

    GS

     

    A l'attention de nos lecteurs :

    Si vous ne recevez pas d'alerte avec lien à le publication de nouvelles notes, signalez le nous par un message tout simple. Nous veillerons à y pourvoir pour les notes suivantes.

     

  •  

    Notre dame sudNotre-Dame de Paris vue du quai de Montebello (Ve), charpente et flèche en fin de restauration (Photo VlM, 02/12/23 – clic gauche dans l'image pour plus de détails)

     

     

    Anne Souyris, précédemment Adjointe à la Maire de Paris en charge de la santé, sénatrice EELV depuis septembre 2023, lance un pavé dans la mare : elle demande rien de moins que "la suspension du chantier de restauration de Notre-Dame de Paris, en raison de l'utilisation de plomb pour la reconstruction de la toiture et de la flèche" !

    Elle déclare que l’État n'a pas réalisé d'étude pour l'évaluation des risques sanitaires liés à l'utilisation de tonnes de ce métal pour le chantier.

    A-t-elle tort ou raison d'évoquer des risques de contamination ?

    Nous n'entrerons pas dans ce débat mais nous ne pouvons nous empêcher de nous rappeler qu'il n'y a pas si longtemps les canalisations d'eau domestique étaient en plomb au point qu'on a créé le mot "plombier" pour désigner les professionnels de la branche. Nos dents cariées étaient "plombées" par un amalgame composé d'argent, cuivre, nickel et mercure mais son nom commun indique qu'il a été probablement composé de plomb lui aussi à une époque….

    Nous nous demandons comment nous avons fait pour survivre en améliorant même à chaque décennie notre espérance de vie !

    Annoncer aujourd'hui que l'utilisation du plomb dans la reconstruction de Notre-Dame pourrait présenter des risques pour la santé (de qui ?) et demander l'arrêt des travaux nous rend une fois de plus perplexes devant le radicalisme de mouvements politiques qui font de la peur leur quotidien.

    GS

     

  •  

    Arch sudÉglise (culte protestant luthérien) et cloître des Billettes restaurés (Photos VlM)

     

     

    Il souffle un vent nouveau sur cette portion de la rue des Archives qui va de Rivoli à Ste Croix de la Bretonnerie dans le IVe. Les palissades de chantiers ont disparu devant la façade du nouvel hôtel Grand Mazarin (n/article du 3 septembre 2023) et, plus récemment, devant le cloître des Billettes, dont elles ont occulté pendant longtemps la façade.

    La restauration met en valeur la belle modénature de l'édifice. Des travaux se poursuivent à l’intérieur mais ils devraient être terminés au tournant de l'année.

    Il reste les tentes de SDF que le clergé de l'église tolère voire encourage car la charité chrétienne les inspire. Il est possible que les services de la mairie soient plus exigeants demain car un enjeu de taille les accaparent : les JO de 2024 à Paris !

    Rappelons le, dès 2014 nous avons pris position contre l’organisation à Paris de ces jeux. Pour deux raisons essentielles : le gros déficit qui va en résulter et alourdir encore les comptes de Paris d'une part, les désagréments multiples qui vont en résulter pour les parisiens que nous sommes par ailleurs. Sans compter le défi de garantir la sécurité dans un contexte préoccupant.

    Nous ne sommes pas égoïstes et rabat-joie pour autant : nous pensons que les JO devraient être organisés en Grèce, tous les quatre ans, avec la contribution financière des pays participants, pour aider ce pays sympathique. Une façon d'éviter des investissements répétés devenus chacun rapidement inutiles. Une bonne idée, non ?

    OpenL'ex "Open Café", un établissement mythique créé en 1995 par Bernard Bousset, alors président du SNEG (syndicat national des entreprises gay)

     

    En poursuivant notre incursion vers le nord, nous découvrons 17 rue des Archives une autre palissade qui, espérons le, disparaitra prochainement. Elle dissimule des travaux d'aménagement du local existant en vue de l'ouverture d'un commerce de chaussures Birkenstock, une marque allemande dont le siège est à Neustadt (Wied) en Rhénanie-Palatinat.

    Ainsi, c'est à nouveau un café qui disparait au profit d'une autre activité marchande. Est-ce grave ? Une campagne de presse en 2022 faisait état de la disparition en 20 ans de 40% des café parisiens avec ces chiffres de la Chambre de Commerce de Paris : 1907 cafés en 2002, 1410 en 2022, chiffres repris à la cantonade par tous les émules de Panurge sans que personne n'ait eu l'idée de vérifier que l'écart entre ces chiffres est de 26% et non 40, calculette à l'appui !

    On peut penser néanmoins que c'est trop. Nous qui vivons dans ce cadre n'avons pas trop le sentiment de souffrir de la rareté de ces établissements. Certains de nos amis, on pense notamment aux Xe et XIe arrondissements (canal St Martin, Oberkampf, Jean-Pierre Timbaud…) seraient même ravis que le nombre de débitants de boissons, dont beaucoup ne se soucient pas de la tranquillité des riverains et leur pourrissent même la vie, baisse quelque peu….

    GS

     

  • PortailLe portail de l'Hôtel Raoul, 6 rue Beautreillis (IVe)

     

     

    Michel Cribier, le président de l'association "Le portail de l'Hôtel Raoul" donne le signal de la restauration du monument. Nous reproduisons ci-après le texte de sa déclaration qui fournit de nombreux détails de l'exécution du projet.
     
    On y retrouve l'annonce de la subvention de 10.000 € que notre association a décidé d'affecter aux travaux. Le chiffre est élevé comme M. Cribier le souligne. A ce titre, il ne me parait pas inutile de fournir des précisions sur notre motivation et sur l'origine des fonds.
     
    Nos statuts le précisent : l'objet de l'association est triple : respect et sauvegarde du patrimoine, protection de la qualité de vie des habitants et organisation d'activités et manifestations culturelles. Le portail est reconnu comme un élément du patrimoine architectural et historique du Marais. Il appartient à la première catégorie.
     
    Les fonds résultent des excédents d'exploitation que nous avons accumulés sur une période de près de 25 ans grâce à une gestion serrée et le recours aux moyens modernes de traitement de l'information : logiciels de gestion, messagerie électronique, réseau sociaux.
     
    Nous n'avons bénéficié d'aucune subvention de quelque origine que ce soit. Soucieux de notre indépendance, nous préférons le loup famélique de la fable de La Fontaine au chien bien nourri qui porte au cou les traces du collier. Certains auraient bien voulu nous épauler…. Nous les avons écartés.
     
    Nos finances se sont pourtant bien portées. Les adhérents sont nombreux. La cotisation est modeste mais le nombre des adhérents compense, et certains d'entre eux sont spontanément généreux voire très généreux. Les actions en justice, Correctionnelle et Tribunal de Police, nous ont procuré des dommages-intérêts significatifs avec plusieurs procès gagnés.
     
    Après notre contribution à la restauration du portail, nos réserves nous permettent encore d'agir en mécènes dans l’organisation de concerts lyriques ou instrumentaux. Ces fonds sont mobilisables aussi pour soutenir des actions en justice contre les auteurs de nuisances inacceptables, sonores notamment.
     
    Cette attitude générale peut durer quelque temps sans qu'il soit nécessaire de solliciter la contribution financière de nos adhérents. Le moment viendra cependant où l'association devra décider d'un nouveau départ. Son champ d'action et sa notoriété sont tels que des gens dynamiques et compétents, attachés au lien social, devraient relever le défi. Je les y aiderai bien entendu dans la limite de mes forces et de celles des membres de notre conseil d’administration.
     
    Gérard Simonet
     
     
    Voici le message de Michel Cribier :
     
     
    En ce début d’automne il est grand temps de vous donner quelques informations sur les nombreuses avancées de ces derniers mois sans vous cacher les difficultés restantes en vue de la restauration du Portail de l’Hôtel Raoul.
     
    Le 4 juin dernier La Fête du Portail a réuni environ 50 à 70 personnes. Sous un beau soleil ils ont pu écouter des morceaux de musique de l’ensemble Amaranthe. Des compagnons tailleur de pierre, verrier, menuisier ont réalisé des œuvres et initiés les participants à ces techniques d’art. Karen Taïeb, adjointe à la Mairie de Paris en charge du patrimoine, Ariel Weil, maire de Paris Centre, Clara Chassaniol députée de Paris,  Corine Faugeron et Aurélien Véron conseillers de Paris et fidèles soutiens de cette cause nous ont honorés de leurs présences. Le lancement des travaux a été symbolisé par le dévoilement de l’inscription au fronton du Portail Raoul.
     
    Cette manifestation a permis de lancer la campagne de dons. Nous avons ainsi recueilli 3 835 € provenant de 34 donateurs particuliers. Cette collecte de fonds bien qu’encourageante et se rajoutant aux fonds propres de l’association (25 000 €) est loin de couvrir le budget nécessaire à la restauration du portail (maçonnerie et huisserie) par des entreprises classiques.
     
    Depuis de nombreuses années l’association "Vivre le Marais !" soutient ce projet de restauration et s’est fait souvent écho dans son blog des multiples péripéties autour du portail. Aujourd’hui c’est une subvention généreuse de 10.000 € qui couronne son soutien. Que l’association et son président Gérard Simonet en soient très sincèrement remerciés
     
    Et, » last but not least »  le 4 octobre dernier, le Conseil de Paris a voté une subvention de 40.000 € à notre association, complétée par 10.000 € que verse la Mairie de Paris Centre. Un grand merci à Mme Karen Taiëb et à M. Weil ainsi qu’à Mme Faugeron et M. Véron pour cet important soutien financier.
     
    L’association se trouve donc dotée d’un budget d’environ 90.000 € avant d’engager les travaux. Une telle somme peut sembler confortable mais tout est loin d’être rose.
     
    Tout d’abord les contraintes réglementaires restreignent les possibilités d’intervention des élèves du lycée Hector Guimard ; il faut donc qu’une entreprise classique de maçonnerie supplée aux tâches non couvertes. Pour ce faire nous avons accepté le devis de Techno-Pierre pour un montant de 80.000 €. Nous sommes toujours en attente de l’autorisation de travaux et à ce jour l’entreprise prévoit de débuter le chantier en janvier 2024.
     
    Les vantaux du portail sont l’autre gros poste de travaux. Plusieurs sociétés spécialisées ont présenté des devis dont les montants s’échelonnent de 51.000 à 75.000 €. Il semble nécessaire de déposer les vantaux pour effectuer cette restauration dans leurs ateliers. Il est toujours espéré que le lycée Léonard de Vinci, spécialisé dans ce genre de travaux, puisse contribuer à cette partie mais sa réponse se fait attendre. De premiers échanges ont eu lieu avec l’Architecte des Bâtiments de France portant sur la couleur du portail rénové.
     
    On voit donc que l’ensemble des coûts est loin d’être assuré à ce jour. C’est pourquoi en tant que membres du Conseil d’administration de l’association il serait très utile que vous puissiez convaincre vos amis, vos proches de nous aider financièrement dans cette tâche et pour ceux qui ont oublié de le faire jusqu’à présent de contribuer vous mêmes. Je vous rappelle le lien pour les dons défiscalisés :
     
     
     
  • Hector-guimard-synagogue pavée 10

    Hector-guimard-bretagne 10

    Immeuble 10 rue de Bretagne (IIIe) et synagogue 10 rue Pavée (IVe), deux ouvrages qui portent la signature du célèbre architecte Hector Guimard (Photo VlM), tout comme certaines de nos bouches de métro.

     

     

    JO de 2024, périphérique, Hôtel Dieu, jardins de Notre-Dame de Paris, transition énergétique, chauffage au gaz, état des toits de Paris…. Sans compter Hector Guimard, chantre de l'Art Nouveau, qui a plusieurs constructions à son actif dans le XVIe et qui est l'auteur chez nous d'un immeuble de rapport 10 rue de Bretagne et de la remarquable synagogue de la rue Pavée.

    Des sujets qui nous concernent aussi. Ils sont intelligemment exposés dans la lettre de XVIème demain dont nous vous proposons la lecture.

     

  •  

    Haud 5Immeuble "Ville de Paris", 5 rue des Haudriettes (IIIe)

     

    Un arrêté préfectoral fixe à dix ans le renouvèlement des ravalements de façades à Paris. Passé ce délai, la mairie est en droit d'adresser une injonction aux propriétaires, au vu de l'état des façades, et de les contraindre à engager les travaux.

    Ceux qui vivent dans ce secteur du IIIe se souviennent qu'il existait dans les années 80, trois "immeubles de rapport" identiques, de six étages, aux numéros 3, 5  et 5bis de la rue des Haudriettes, propriétés d'une fratrie qui en avait hérité. Leurs propriétaires s'étaient dans un premier temps déchargé de l'immeuble du 5bis qui fut vendu à ses occupants.

    Avec l'arrivée de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris en 2001, la course au logement social fut lancée et on apprit dès 2001 que la mairie de Paris s'était portée acquéreuse des deux autres immeubles.

    Quelques années plus tard, on assista au ravalement du 5bis mais aussi loin qu'on remonte dans le temps on n'a pas souvenance d'un quelconque ravalement des deux immeubles dont la ville est devenue propriétaires. On peut annoncer sans médire que ces deux immeubles ont traversé les décennies 1980-90-2000 et 2010 soit quarante ans au moins sans le moindre ravalement…. On est loin des dix années réglementaires !

    Peut-être doit-on porter au crédit des JO de 2024 le fait que la Ville se soit enfin décidée en 2023 à procéder au ravalement de ces immeubles rétifs ! Leurs façades affichent désormais une couleur blond vénitien du meilleur effet avec des portails gris-verts qui mettent en valeur la modénature des façades.

    Haud 3

    Hélas, trois fois hélas, les pieds d'immeubles abritent des commerces qui disposent tous de volets roulants métalliques, tous tagués, et il n'est pas venu à l'idée du donneur d'ordre de ravalement de faire nettoyer ces laideurs.

     

    Charlot 1

    Ce cas n'est pas isolé. Le pompon est atteint par les 9 portes de garages du 1-3 rue Charlot (IIIe) ! Les milliers d'interventions auprès de DansMaRue n'y ont rien changé. Dommage !

     

  • BouquetLe "Bouquet des Archives", 31 rue des Archives (IVe) (Photo VlM/PM)

     

     

    Lorsque le signal a été donné par la Maire de Paris en 2020 pour déployer des "terrasses estivales" sans contraintes, certains bars-restaurants se sont livrés à des excès en tout genre pour attirer le plus possible de consommateurs. Un des proches du "Bouquet" s'est particulièrement distingué, chacun l'identifiera. Il est d'ailleurs rentré depuis dans le rang….

    Le "Bouquet des Archives" en revanche est resté sage et nous nous en sommes réjouis. Il est en train de nous décevoir avec cette décoration de mauvais goût, tellement contraire à l'esthétique du Marais dont il profite pourtant de la réputation et du prestige.

    Nous souhaitons que la mairie de Paris-centre et l'ABF (architecte des bâtiments de France) s'y intéressent et demandent gentiment au gérant de cet établissement de retirer sa décoration douteuse. Promis, juré, il n'aura pas un client de moins, au contraire ! Avec en prime notre estime !

     

  • Capture d’écran 2023-08-09 135910Sur "Le Parisien" du 9 août, cette illustration parlante d'une pratique qui est devenue un véritable phénomène de société, au même titre que le télétravail….

     

     

    A 24 heures d'intervalle, les quotidiens Le Figaro et Le Parisien ont publié deux articles sur l'état des locations touristiques – dites Airbnb – dans la capitale. A l'origine, des déclarations de Ian Brossat, président du groupe communiste à la mairie de Paris et Maire-adjoint à l'Hôtel de Ville, en charge du logement.

    Tous deux révèlent une incohérence dans le fait que M. Brossat pavoise sur l'efficacité de sa répression alors que les infractions et les sanctions ont sensiblement baissé ces trois dernières années (3,5 millions d'€ en 2021, 2,5 millions en 2022 et seulement 0,5 millions à fin  juillet 2023, selon Le Figaro).

    Ian Brossat est habile : si le nombre de dossiers a baissé c'est en raison, nous dit-il en bombant le torse, de l'efficacité de la dissuasion qu'il a mise en place….

    On le sait, on peut faire tout dire aux chiffres avec un peu de malice et d'à-plomb !

    Mais après tout il a peut-être raison, même si la perception des résidents notamment dans Paris-centre est tout autre. Paris-centre qui détient la palme des amendes en 2022 avec un montant de 877.701 € (c/ 951.100 € en 2021, selon Le Figaro).

    En fin de compte l'avalanche de chiffres communiqués, au lieu de nous éclairer sur le phénomène, nous le font paraitre plus obscur. Chacun se réfugie dans l'appréciation personnelle qu'il en a, et son décompte des valises à roulettes dans les immeubles et sur les trottoirs….

    Pour mieux comprendre ce qui se passe, apportons une fois encore notre contribution : il faut considérer la typologie des loueurs. Les plus inoffensifs sont ceux dont on a le plus parlé : les propriétaires-occupants qui mettent leur logement sur le marché dans la limite de 120 jours par an. Le plafond pourrait d'ailleurs être réduit car il est difficile de prétendre qu'un logement inoccupé aussi longtemps est une résidence principale. Il ne serait pas choquant de limiter la faculté offerte à 90 jours ; mais on va pas se battre pour cela !

    Vient ensuite la catégorie des multi-propriétaires loueurs en meublé. La mairie de Paris a trouvé la parade : comme les logements ont le statut "habitation", il est interdit aux propriétaires de pratiquer la location saisonnière car c'est une activité professionnelle, sauf à demander et obtenir leur conversion en "commercial", ce que la mairie refuse tout simplement en pratique. Cette disposition est tellement bien ficelée que cette catégorie de loueurs ne devrait tout simplement pas exister et c'est probablement là où Ian Brossat réussit le mieux dans sa politique de dissuasion et de répression. Ajoutons que si les habitants ordinaires ont une faible propension à dénoncer des résidents permanents, ils ont moins de scrupules à signaler à la mairie des infractions commises par des loueurs qui en font leur métier.

    Il y a enfin un troisième cas de figure dont on n'entend apparemment pas parler : les propriétaires de locaux commerciaux qui les transforment en résidences hôtelières. C'est le cas par exemple de ces grossistes-importateurs qui ont tenu le haut du pavé dans le Marais dans les années 2000 avec des magasins et entrepôts qui occupaient les rez-de-chaussée, les caves et mêmes les étages.

    Ces surfaces ont toutes le statut "commercial" hérité de leur activité ancienne. Depuis quelques années on assiste à leur transformation et nombre d'entre elles se convertissent en résidences hôtelières dont le modèle, proche des locations saisonnières, est insuffisamment encadré. Leurs propriétaires n'ont pas de raison de demander le changement de statut. Ils se bornent à déposer des demande d'autorisation de travaux à la direction de l'urbanisme qui les leur accordent généralement sans rechigner.

    Il se peut que M. Brossat ait lancé des actions pour mieux contrôler ce type de processus et éviter qu'il y ait là une possibilité de contournement massif des barrières qu'il a construites pour réguler les locations saisonnières mais nous ne les connaissons pas et nous n'en voyons pas trace dans la presse. Qu'il veuille bien nous adresser une mise au point, nous nous ferons un devoir et une joie de la publier.

    Gérard Simonet