Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

  • A1100 Vue des contre-terrasses, le long de l'immeuble et plus loin au milieu de la place du Bourg Tibourg (IVe) (Photo Marais-Quatre)

     

    Un article récent du Parisien faisait état du mécontentement des propriétaires de bars restaurants bénéficiant d'une autorisation de terrasse, à l'annonce de l'augmentation de la redevance décidée par la Mairie de Paris. Chacun sait que le montant de cette dernière est très bas, notre association l'a souligné à plusieurs reprises. En effet, excepté les établissements situés dans les sites les plus touristiques de la capitale où la redevance est majorée, partout ailleurs celle-ci est rapidement amortie par les recettes générées par les tables installées en terrasse.

    Il n'y a pas lieu de sortir nos mouchoirs, mais plutôt de s'insurger une nouvelle  fois contre les abus de terrasses,  c'est-à-dire celles qui ne respectent pas les surfaces autorisées, celles qui ne sont pas autorisées ou celles qui défigurent leur environnement immédiat.

    Le IVe arrondissement est bien loti sur ce plan. Deux endroits en particulier sont concernés, la place du Marché Sainte-Catherine et la placette prolongeant la rue du Bourg Tibourg. Nous nous sommes exprimés à à maintes reprises sur les terrasses autorisées des établissements qui s'y trouvent. Non seulement elles sont disgracieuses mais elles apportent des nuisances multiples, notamment du bruit pour les riverains, une occupation significative du domaine public et des rapports quotidiens souvent houleux avec les habitants.

    Le paroxysme reste cependant l'espace à l'extrémité de la rue du Bourg Tibourg où les bars/restaurants sont "dotés" d'une double terrasse (voir nos articles des 6 novembre 2014 et 11 janvier 2015). Nous venons d'apprendre par la mairie du IVe, à l'origine de l'action en justice diligentée contre l'un d'eux, à savoir l’Étincelle, que celle-ci n'avait pas prospéré, le procureur ayant classé le dossier "sans suite" (*).

    Très contrariée par ce "revers", la mairie du IVe réfléchit à la façon d'agir, sachant que la Direction de l'Urbanisme peut toujours refuser le renouvellement de l'autorisation.

    La Mairie de Paris a montré dans cette affaire qu'elle n'entend pas fermer les yeux sur les libertés que prennent certains établissement avec l'espace public quand ils se l'approprient. Nous souhaitons plus généralement qu'elle ne soit pas tentée d'appliquer une politique plus favorable aux terrasses dans le but d'augmenter des recettes dont elle a bien besoin. Une attitude qui aggraverait les nuisances pour les riverains et rendrait la tâche difficile aux équipiers de la nouvelle brigade contre les incivilités.

    Dominique Feutry

     

    (*) C'est l'illustration des carences de la Justice dans notre pays. Quand les autorités administratives font leur travail et le conduisent à leur terme, le Procureur de la République réduit leur rôle à néant en décidant qu'il n'y a "pas lieu" de porter l'affaire devant le tribunal compétent. Voir notre article à ce sujet du 24 décembre 2015.

     

  • Pastourelle 24 paul smith 04 01 17Paul Smith au 24, devanture "en applique", enseignes discrètes, couleur "classique".

     

    Cette rue du IIIe offre à la vue deux paysages distincts. : A l'est elle abrite une série d'hôtels particuliers qui ont tous fait l'objet de réhabilitations avec création de logements en copropriété. On n'en voit que les murs d'enceinte et les portails, avec une exception toutefois aux numéros 15 et 17 de part et d'autre de la ruelle Sourdis qui se distingue par la présence de tourelles.

    La portion ouest, bordée par la Poste, est le domaine de boutiques qui surprennent par leur nombre, leur variété et la qualité de leur décoration.

    Paul Smith, créateur anglais de vêtements et accessoires pour hommes et femmes, au "style éclectique", ouvrait la boutique du haut il y a juste un an. C'est la quatrième à Paris. Son choix de la rue Pastourelle est un pari que cette voie a un vrai un potentiel d'attraction des promeneurs.

     






    Pastourelle 26 charlie 05 01 17Charlie – Horloger – 26 rue Pastourelle. Autre devanture en "applique" respectueuse des règles du Marais

     

    La peinture est encore fraiche. La boutique a ouvert en octobre. C'est la première de Charlie Watch, horloger "fashion", à Paris. La décoration est réussie mais il n'a échappé à personne que Charlie-Watch a déployé une campagne d'affichage sauvage à hauteur notamment du 57 rue des Archives dont le mur pignon est placardé d'une douzaine de ses affiches. Que ses propriétaires ne s'étonnent pas si les riverains du Marais lui tiennent rigueur de cette agression visuelle qui peut d'ailleurs donner lieu à des amendes conséquentes de la part de la Mairie de Paris.

     

    Pastourelle 30 état d'esprit 05 01 17"État d'Esprit", boutique-galerie design, 30 rue Pastourelle. Il s'agit ici d'une boutique d'intérieur qui présente des objets et du mobilier design de luxe et des pièces vintage des années 60 et 70.

     

    Enseignes et couleurs discrètes comme il convient au Marais, mais le coffrage du rideau métallique, que le règlement du plan de sauvegarde exclut,  est malheureusement resté en place car il préexistait à l'ouverture du nouveau commerce.

     

    Pastourelle linteau 05 01 17L'immeuble du 30 abrite aussi ce local qui est fermé depuis longtemps. Il pourrait lui aussi héberger une activité commerciale. A noter que la devanture "en tableau" (car elle s'inscrit à l'intérieur de l'architecture du bâtiment) est parfaitement conforme aux exigences du plan de sauvegarde. La combinaison d'un linteau massif en bois et des deux colonnes ouvragées qui le soutiennent est d'un effet esthétique assez intéressant. Le rideau métallique est contenu et dissimulé à l'intérieur de cet ensemble.

     

    Pastourelle 32 terra cotta 05 01 17 (1)Terracotta, au 32. Enseigne et couleurs sont de bonne facture mais on regrette que ce coffrage, comme précédemment, ait été conservé

     Comme son nom ne le dit pas, Terracotta est un fabricant de bijoux fantaisie.

     Pastourelle 32 encadreur longueville 05 01 17


    Ets Longueville, au 34. Antiquités, encadrement, décoration dit sa vitrine. Une devanture qui est presque "en tableau" tant sa structure s'inscrit dans la modénature de la façade. Pas de coffrage disgracieux ici.

     

    Pastourelle 36 encadreur mondineu 05 01 17Au 36, atelier Guy Mondineu, une autre boutique d'encadrements

     

    Pastourelle 38 soif d'ailleurs 05 01 17 (2)Au 38, "Soif d'ailleurs", devanture austère qui s'intègre bien dans l'esthétique générale de la rue, propose des vins venus "d'ailleurs"

     

    Particularité de ce caviste  : il ne vend pas de vins français mais assure que sa gamme dépasse souvent en qualité les vins de chez nous. Son magasin n'est pas seulement une boutique mais un centre "œnologique" avec une salle de réception qu'on peut privatiser pour des réunions de famille ou professionnelles.

    *******

    D'autres commerces mériteraient d'être inclus dans cette monographie qui est volontairement limitée. On pourrait citer et commenter aussi : le restaurant du n° 16, la boutique de vêtements d'Ewa Lipinska au 18, le restaurant "La soupe Thaï" au 24, à côté de Paul Smith, le magasin ancien "Dorure Argenture" du 40, la brasserie "Le Roi de Pique" au 48 qui jouxte "Tattoo" dont le style est provocateur à dessein (il n'est pas à coup sûr dans la ligne de l'esthétique du Marais…) et en face un réparateur de montres et horloges Christian Plantin au 35.

    Peut-on imaginer une plus grande diversité sur un linéaire de 150 mètres à peine ? Oui me diront certains, il n'y pas de commerces de bouche… La belle affaire, il y a Manu le boucher rue des Gravilliers, une supérette en tournant le coin rue des Archives, et en faisant 200 mètres vers le nord on arrive dans la  rue de Bretagne qui en regorge.

    GS

    (Photos VlM)

     

     

  • Sans-titreVue du "squelette" de la halle sportive au sein de l'ilot formé par les rues Neuve Saint-Pierre, Beautreillis, Saint-Paul et Charles V (IVe) qui doit recevoir une couverture PVC

      

     

    Quelques mois après nos premiers articles (9 juin et 27 juillet 2016) concernant la construction d’une  halle sportive sur le terrain de sports  enchâssée dans un quadrilatère formé par les rues Neuve Saint-Pierre, Beautreillis, Saint-Paul et Charles V dans le IVe contre laquelle un collectif s’est formé, la photo ci-dessus, alors que les travaux sont encore en cours montre l’importance de l’emprise de cette structure. Les fondations sont  assurées par 25 micropieux de 0,20 mètre de diamètre et 10 mètres de profondeur alignés sur le périmètre de la halle.

    Les poutres et poteaux recouverts de peinture blanche que l’on aperçoit sont en bois lamellé collé et il manque une construction métallique de 82 m² : le local de rangement du matériel. 

    Seront installés ensuite les tubes et bardages métalliques des façades de la halle sportive, les portes, les ouvrants coulissants en verre, et les aménagements des surfaces extérieures dont la clôture du petit terrain en plein air, grillage de 5 mètres de haut en acier galvanisé. La couverture de la halle réalisée en toile plastifiée complètera  l'ensemble jusqu'à atteindre une hauteur de 9 mètres. La livraison est prévue fin avril ou début mai 2017. La surface totale recouverte sera de 682 m².

    Le coût de ce chantier situé dans un secteur protégé sera de 1,11 millions € HT, la halle servira alors de relai au complexe sportif du quartier Saint-Merri qui va être rénové. Le budget annoncé est d’une autre ampleur puisqu’il est estimé à 12 millions € !

  • St antoine valises roulettes 12 03 12Symbole des locations saisonnières : les touristes et leurs valises à roulettes (Photo VlM)

     

    Le Parisien d'aujourd'hui 3 janvier 2017, dans un article fouillé de Philippe Baverel et Marie-Anne Gairaud, nous présente les statistiques INSEE pour 2016 qui concernent la population de Paris et son évolution de 2009 à 2014. La baisse est de 6 pour mille. Autant dire qu'elle est globalement stable, avec de faibles fluctuations spatiales toutefois entre arrondissements. Ceux du centre sont les plus affectés par la baisse relative : 1% pour le IVe, tout comme les 1er et IIe, alors que le IIIe résiste avec une baisse de seulement 3 pour mille.

    Ces chiffres ne sont pas cohérents avec la politique de densification qui est conduite depuis 2008 à Paris. Où est l'erreur ? Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum l'a bien identifiée : "les effets de la location saisonnière se font aussi sentir au cœur du Marais. Beaucoup de propriétaires de studios et deux-pièces louent désormais via Airbnb car ils disent avoir moins de problèmes de paiement ».

    Ayons le courage de le dire autrement : la location ordinaire est devenue si risquée (non-paiement des loyers, impossibilité de récupérer le bien …) et la taxation si lourde que les propriétaires s'en éloignent au profit de la location meublée touristique. On murmure même que certains bénéficiaires de logements de la Ville dont c'est la résidence secondaire de facto sinon de jure ont recours discrètement à cette activité juteuse.

    La réalité de la situation se dissimule derrière le fait que ceux qui habitent ces logements ne figurent pas dans les statistiques de l'INSEE. Ils n'en sont pas moins présents à Paris et singulièrement dans le centre qui reçoit des dizaines de millions de visiteurs chaque année.

    Faut-il s'en préoccuper ? Paris étant la ville la plus dense d'Europe en dépit de l'effritement de sa population officielle et sachant qu'elle est dans le monde la plus visitée avec quelque 60 millions de touristes par an qui génèrent, sur la base de 4 nuitées par personne, 530.000 individus supplémentaires présents dans la ville, en progression constante dans le temps, il n'y a pas péril en la demeure !

    L'attitude qui nous semble raisonnable est de cesser la densification à tout prix. A tout prix car la production de logements neufs étant virtuellement impossible, l'Hôtel de Ville procède à des transformations coûteuses de bâtiments inadaptés dont la location restera structurellement déficitaire et fait payer la note, via un accroissement de la dette (pour le moment), aux parisiens moyens qui ne bénéficient d'aucune faveur publique.

    La réplique de la Mairie de Paris à l'explosion des locations touristiques nous semble en revanche justifiée dans la mesure où elle s'applique à réglementer une activité qui prospère actuellement dans un épais brouillard. Chacun a le droit de se livrer au commerce qu'il choisit, pour autant qu'il l'exerce dans la transparence et en respecte le cadre administratif et fiscal. De ce point de vue, la nouvelle loi sur l'économie numérique, qui fait obligation aux plateformes de déclarer les revenus des loueurs (comme c'est le cas pour les salaires, pensions et revenus financiers) introduit une justice qui faisait jusqu'à présent défaut.

    Gérard Simonet

     

  • Temple 66 librairie 22 12 16Librairie Marian Goodman, 66 rue du temple (IIIe) (photo VlM)

     

    Cette boutique a la sobriété, le charme discret et le dépouillement qui conviennent au Marais. Elle remplace un local qui a hébergé un grossiste en maroquinerie et elle n'est pas la seule. A cet emplacement, face au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme, on assiste ces dernières années au remplacement des commerces de gros par des activités qui s'adressent à un public varié.

    Au n° 64, "Parlux" a disparu. Il reste son enseigne en drapeau sur toute la hauteur du premier étage mais la marque a été effacée.  Ceux qui ont agi auraient dû aller plus loin et retirer l'objet en totalité. Il est en infraction violente aux règles du PSMV (*) qui imposent des dimensions hors tout inférieures à 80 centimètres, un positionnement au-dessous du plancher du premier étage et l'absence de tubes luminescents.

    Temple 66 parlux et qiu (2)Paysage plutôt sinistre de la rue il y a seulement 5 ans (Photo VlM)

     

    A la place, on trouve maintenant "Bobby Pins", un coiffeur glamour qui se qualifie de "hairdresser" pour être dans le vent et un magasin fantaisie qui fait dans les accessoires de mode, le "linen", les cadeaux et l'art de la table.

    Au 66, l'enseigne horizontale "Parlux" et sa devanture indigente ont laissé la place à la nouvelle boutique Marian Goodman qui combine librairie et galerie d'art.

    C'est le 14 janvier 2017 seulement que la librairie démarrera. Il s'y produit actuellement une exposition qui occupe la totalité des deux salles. Sur les cimaises, une artiste qui laisse perplexe : Annette Messager. Son exposition "A mon seul désir" atteste d'une obsession des organes génitaux féminins. Seins, pubis, vagins, utérus et trompes de Fallope agrémentés de phallus intrusifs ici et là, y règnent en abondance. Tout ceci sublimé par des intentions qui "articulent ce voyage intérieur au cœur de la féminité" et "marquent un affranchissement radical vis à vis de la forme et un acte créateur joyeusement libérateur". A voir pour se faire sa propre idée…

    Au passage, nous rendons hommage au designer qui a créé la devanture de ce nouveau magasin. Elle s'intègre parfaitement à l'architecture de l'immeuble qui est de bonne facture. Nous rappelons à ce propos que l'association a édité en son temps et tenu à jour un guide en forme de triptyque qui s'intitule : dépliant enseignes & devantures dans le Marais

    GS

     

    (*) PSMV : plan de sauvegarde et de mise en valeur

     

  • Tour st jacques rats 16 12 16Jardin de la Tour Saint-Jacques (IVe) fermé au public (Photo VlM, clic gauche jusqu'à deux fois dans l'image pour agrandir)

     

    Hier dans le jardin de la Tour Saint-Jacques on comptait les vivants et les morts. Il s'agit des rats bien entendu. Un panneau sur la porte fermée indique que l'accès au jardin est interdit pour cause de dératisation. Il y a des rats morts un peu partout, en effet, et d'autres encore bien vivants qui gambadent joyeusement.

    Les passants s'arrêtent et regardent. Les touristes asiatiques déploient des trésors d'ingéniosité avec leurs perches télescopiques pour les photographier au plus près. Les corneilles sont aussi nombreuses que les rats et se délectent de leur cadavres.

    Une équipe du New York Times nous a posé sur place des questions dans un direct de New York relayé par son bureau parisien. Manifestement cette affaire passionne le monde. La veille c'était CNN et auparavant BBC News de Londres, sans parler des médias français qui tous à l'unisson se sont mobilisés sur cette nouvelle.

    Paris se passerait bien de cette publicité mais l'évènement pourrait être salutaire si la Mairie de Paris en tirait les conséquences. Elle a pris le taureau par les cornes en déployant immédiatement une campagne de dératisation. Il faut maintenant qu'elle se préoccupe des causes et qu'elle s'y attaque pour inverser la tendance. Car il se pourrait que les rongeurs survivent à la tentative de les exterminer. Ces animaux sont intelligents et capables de faire la part de leur salut en choisissant de ne manger que la nourriture fournie en abondance par les passants qui balancent les restes de leur fast-foods par dessus les grilles. Faudra-t- il pour finir s'attaquer aux rats un à un à la carabine ?

    Rat (2)

    L'urgence est de renforcer immédiatement les protocoles de nettoiement des parcs et jardins à Paris. Quoiqu'il en coûte, sachant qu'il y a dans le budget de la capitale des gisement d'économies importants, à commencer par les subventions aux associations fantaisistes. Il faut également revenir immédiatement sur la décision périlleuse d'ouvrir les parcs et jardin la nuit, là où une telle décision a été prise, car elle est antinomique avec la nécessité de garder ces espaces propres.

     

    Diagram-moscow

     

    Il faut enfin engager une réflexion sur la distribution de la population en Île de France. Paris est surpeuplée par comparaison aux autres villes européennes (2,2 Millions pour 105 km²) et le centre de Paris souffre particulièrement d'une hyper-densité d'habitants et de touristes. Le graphique ci-dessus qui provient du site Alain Bertaud, urbaniste et consultant pour la Banque Mondiale à New York (USA) montre (courbe rouge) que la densité culmine  à 2 km du centre avec un chiffre de 300 hab/ha soit 30.000 hab/km². L'histogramme en bleu qui concerne Moscou montre que la population d'une grande ville peut s’étaler régulièrement sur une surface beaucoup plus vaste (22 km de rayon dans ce cas).

    Un espace surpeuplé n'est pas gérable. C'est vrai en matière de sécurité, de nuisances et notamment de propreté. La politique de densification débridée de Paris conduite par Ian Brossat, les efforts de l'Adjoint au tourisme Jean-François Martins pour que Paris attire encore plus de tourisme de masse (*) et des évènements à retentissement mondial comme Roland Garros et les Jeux Olympiques, sont incompatibles avec la mission de Mao Péninou qui a la charge d'entretenir la ville.

    Ces considérations heurtent l'idée reçue qu'il faut intensifier la création de logements et accueillir toujours plus de touristes. Ces politiques sont louables en soi si elles tiennent compte d'une répartition équitable sur l'ensemble du territoire. Elles peuvent s'avérer désastreuses si leurs effets se concentrent sur un espace limité. Nous sommes peut-être en train d'en faire la pénible constatation.

    GS

     

    (*) On évalue à 50 Millions le nombre de visiteurs par an à Paris. Sur la base de 3,9 nuitées par visiteur ("Les Echos" 2015), ce sont 530.000 personnes supplémentaires présentes dans la ville chaque jour, concentrées dans ses zones touristiques. 

     

  • Parc royal 10 hotel de vignyL'Hôtel de Vigny, 10 rue du Parc Royal (IIIe) (Photo VlM)

     

     

    Lors de sa séance du 16 novembre dernier, la Commission du Vieux Paris, ainsi que le rapporte un extrait du compte-rendu publié dans le Bulletin Municipal Officiel de la Ville de Paris, a émis des réserves concernant la rénovation de l'Hôtel de Vigny, 10 rue du Parc Royal (IIIe).

    En effet ce bâtiment doit accueillir la célèbre maison de thés Mariage Frères (notre article du 29 septembre 2015). La Commission tel qu'il est indiqué "…rejette le principe d'un habillage des rez-de-chaussées des ailes Ouest et Est côté rue par des structures menuisées vitrées évoquant des façades de boutiques sans aucun rapport avec la présentation d'origine des hôtels du Marais. Elle demande en conséquence qu'une étude historique soit réalisée afin que le traitement de ces deux rez-de-chaussées s'inscrive plutôt dans une logique de restitution d'un état ancien."

    Voilà qui est clair. Bien que la Commission n'ait qu'un avis consultatif, nous espérons qu'il sera suivi d'effet et que les travaux respecteront l'aspect originel du bâtiment et son environnement, c'est-à-dire tout simplement le PSMV.

    Dominique Feutry

  • DSC_0638 Les vitrines  transformées en cabane au Canada 29 rue  de Roi de Sicile (IVe) (photo PM)

     

    Curieuses vitrines que celles de  la maison Joe Sayegh installée depuis septembre au 29 rue du Roi de Sicile à l'angle de la rue Cloche Perce (IVe). Il est vrai que cette marque réservée à l'origine aux architectes et designers est spécialisée dans les matériaux tels que la pierre, le verre et le bois.

    Sans doute est-ce un clin d’œil symbolisé par les têtes de rennes ou d'orignaux.

    13474980_491463371045691_7740082177950018344_oLa même vitrine avant transformation  (Photo JS)   

     

    Nous osons croire qu'il s'agit de décorations de Noël car l'anachronisme presque provoquant en comparaison des autres vitrines laisse pantois et nous imaginons mal que la Direction de l'Urbanisme ait pu donner une autorisation pour ce qui s'apparente à ma cabane au Canada.

     

  •  

    Photo11L'immeuble de "Lafayette Anticipation", 9 rue du Plâtre (IIIe)

     

    Amateurs et curieux se sont rendus nombreux ce lundi 5 décembre à la mairie du IVe pour assister à un point d’étape concernant les travaux d’aménagement de "Lafayette Anticipation", la fondation d’entreprise des Galeries Lafayette.

    Le président de la Fondation, Guillaume Houzé a rappelé l’intérêt et les fondements de celle-ci « la rencontre unique de la création et du commerce pour tous …. Vivre le temps présent, en apprécier toutes les potentialités, c’est accepter la radicalité de la nouveauté… » 

    Comme nous l’avions indiqué dans un article du 07 juillet 2014 le projet a été confié à l’agence d’architecture OMA que dirige Rem Koolhaas, un architecte réputé. Le bâtiment occupé par des ateliers du BHV Marais 9 rue du Plâtre (IVe) sera réservé après sa transformation à la création (mode, designers, plasticiens, performeurs..) en soutenant les artistes.

    Le bâtiment XIXème siècle de 5 niveaux est organisé en U autour d’une cour et donne  accès aussi à la rue Sainte Croix de la Bretonnerie (IVe). L’originalité de l’aménagement supervisé par l'ABF tient à l'implantation d'une tour d’exposition, composée de 2 planchers mobiles superposés, qui est insérée dans la cour du bâtiment. Ces planchers  se déplacent verticalement et peuvent se scinder en 2, permettant de créer jusqu’à  4 plateformes qui s’ajoutent aux espaces traditionnels eux aussi réaménagés.

    Expérimentation et recherche fondamentale seront menées en ce lieu qui offrira des conditions et des outils de travail exceptionnels. Des expositions seront organisées et le Fonds de dotation Famille Moulin mettra en place des actions de soutien à des projets artistiques d’intérêt général.

    PlâtreÉtat du chantier aujourd'hui (Photo VlM)

     

    Il a été confirmé que l’ouverture se ferait en automne 2017 comme annoncé  lors du démarrage des travaux.

     

  • Vieille du t 47 cour int chanel 05 12 16Première cour intérieure de l'Hôtel Amelot de Bisseuil dit "des Ambassadeurs de Hollande", 47 rue Vieille du Temple (IVe) (Photo VlM)

     

    Le magnifique portail sur la rue Vieille du Temple est largement ouvert pour accueillir les curieux qui découvrent que Chanel a choisi de louer cette adresse prestigieuse pour renforcer sa présence dans le Marais.

    L'Hôtel lui-même, avec son corps de bâtiment principal et les trésors qu'il renferme, sa deuxième cour, sa terrasse, ses balustrades et son fronton est désormais isolée par un vaste miroir de la partie avant ouverte au public. Chanel n'a pas décidé de l'occuper. L'interrogation reste donc entière quant à l'identité du repreneur de ce joyau du Marais et de Paris.

    En attendant, on prie pour que cette énorme enseigne qui défigure la cour soit retirée au plus vite.

      Vieille du t 47 chanel & wolford 05 12 16

    Sur la rue, on a désormais côte à côte deux magasins de luxe, Wolford et Chanel. Il y aura des commentateurs pour  regretter cette montée en gamme ; nous sommes tentés de leur répondre : voyez ce qu'étaient ces bâtiments et le paysage de la rue il y a quelques années, du temps où Oliviers & Co tenait une boutique d'huiles fines !

     

    Vieille du temple amelot de bisseuil vue généraleHôtel Amelot de Bisseuil en 2008 (Photo VlM)

     

     L'histoire à rebondissement de ce monument historique ne fait que commencer !

    GS