Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

  •   Fujimoto_5ac5f

    Une conférence  intitulée "MILLE ARBRES – SOU FUJIMOTO & MANAL RACHDI" est programmée au Pavillon de l'Arsenal, 21 boulevard Morland le jeudi 14 avril à 19h00 – entrée libre.

    Elle porte sur un projet visant à "reconnecter l'homme à la nature…" en proposant "de planter 1 000 arbres au-dessus du boulevard périphérique pour symboliser un autre modèle de développement, empreint de sagesse, et ainsi participer à l'action résolue en matière de développement durable de Paris qui vise à rendre la ville toujours plus solidaire, attentive et respectueuse de son environnement… Parce que Paris s'est développée en abattant ses murailles, Mille Arbres a pour ambition de transformer la frontière qu'est le périphérique en un lien… Un parc accessible au public, dédié à la promenade et à la rencontre."

    Ce projet a aussi pour ambition de construire deux crèches, une halte garderie, une rue gourmande bordée de restaurants une maison de la biodiversité avec des ateliers pédagogiques des serres potagères, un immeuble-ville ont le toit sera transformé en parc comportant bureaux et hôtel, et 11.000 m2 de logements sociaux et intermédiaires …  

    Ambitieux et déroutant à la fois ce dossier mérite que l'on s'y intéresse. 

     

     

  •  Devanture bourguignonDans la grande tradition du bistrot parisien, "Au Bourguignon du Marais !", 52 rue François Miron – 75 004 – PARIS, vins et gastronomie sans fausse note

     

    Chacun sait confusément qu'il n'est pas permis de faire n'importe quoi dans le Marais en matière d'enseignes et devantures. Mais qu'en est-il précisément ?

    Au titre du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) enseignes et devantures sont par bonheur réglementées. Toute création, toute modification de devanture, même une mise en peinture, doit être déclarée à la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris, Sous-Direction du Permis de Construire et du Paysage de la Rue, 121 avenue de France – CS  51 388 – 75 639 PARIS CEDEX 13  (NB : ces services ne sont plus boulevard Morland).

    L'association a édité un dépliant à ce sujet, en forme de triptyque, qui est accessible en cliquant ICI (ouvrir avec "Word"), Et rappelle qu'il n'y a pas de couleur interdite dans le Marais pour autant qu'elle ne soit pas "criarde". C'est l'Architecte des Bâtiments de France qui en décide et donne ou non le "visa conforme".

    Nous avons déjà publié sur ce thème il y a quelque temps. Le haut-le-cœur que beaucoup d'entre nous ont ressenti ces jours-ci en découvrant le magasin rose bonbon de la rue Rambuteau à l'enseigne de "smöoy" (notre article du 21 mars 2016) nous invite à savoir reconnaitre si les règles en vigueur sont respectées et à être informés des démarches à entreprendre dans ce cas. A ce titre, notre dépliant donne la marche à suivre par ceux qui n'acceptent pas la légèreté coupable du "commerçant qui fait n'importe quoi".

    En parcourant le quartier, nous voyons qu'il subsiste encore des horreurs mais leur nombre se résorbe. On se souvient de la rue des Gravilliers des années 2000. Elle compte désormais de jolies réussites, à l'image de ces deux devantures dont l'une répond aux critères d’intégration dans l'architecture du bâtiment l'autre illustre ce que peut être un coffrage esthétique "à l'ancienne".

    Gravilliers 16  devanture 22 03 1616 rue des Gravilliers (IIIe). Mise en valeur des linteaux en bois de la structure. Exemple de devanture "en tableau"

     

    Gravilliers 18 devanture 22 03 1618 rue des Gravilliers, exemple de belle devanture à l'ancienne, "en applique"

     

    Gravilliers 28 manu 22 03 1628-32 rue des Gravilliers. Boucherie des Gravilliers (ex "chez Manu"). Autre exemple de rénovation moins académique mais néanmoins convenable (Toutes Photos VlM)

     

    Il y a fort à faire encore rue des Gravilliers – et ailleurs – mais la restauration est en marche.

    Gérard Simonet

     

     

  • IMG_2399Magasin à l'enseigne "Smöoy" récemment ouvert 25 rue Rambuteau (IVe) (Photo VlM)

     

     Le mois que l'on puisse dire est que le magasin Smöoy qui vient d'ouvrir ses portes 25 rue Rambuteau (IVe) dénote dans une rue située en plein Plan de Sauvegarde et de mise en Valeur  (PSMV) du Marais. Cela signifie que des règles précises régissent l'installation des commerces qui ne peuvent en aucun cas se substituer aux cahier des charges imposé par telle ou telle marque ou enseigne pour la conception de ses magasins.

    "Smöoy est une entreprise leader dans le secteur du yaourt glacé en Espagne, et elle est très largement présente au niveau international. Fabricante et créatrice des premières glaces fonctionnelles, elle compte plus de 90 ans d'expérience dans l'artisanat des glaces" indique le site de la marque dont la plupart des magasins sont des franchises.

    Pourtant dans le cas présent le concert des magasins Smöoy semble bien avoir pris le pas sur les règles propres au PSMV du Marais.

    Il serait étonnant que le Direction de l'Urbanisme que nous avons saisie ait pu donner un tel accord sans l'assortir des contraintes habituelles de notre quartier.

    Nous attendons que nos interlocuteurs nous éclairent sur ce dossier.

    Dominique Feutry

     

  • Sans-titre L'état du passage des Arbalétriers (IIIe) (Photo VlM!) 

     

    Voilà un an (30 mars 2015), une nouvelle fois encore,  et ce depuis 2010 ( !) date de la première alerte, notre association s’insurgeait de l’état de délabrement et de saccage du passage des Arbalétriers (il débouche 38 rue des Francs Bourgeois IIIe) en plein centre historique du Marais, là où les touristes affluent lorsque, venant du Centre Pompidou, ils rejoignent la place des Vosges et vice versa.

    Que doivent- ils penser de l’état de droit, de l’impunité dont jouissent ceux qui s’ingénient à massacrer le passage en y apposant tags et barbouillages divers, aussi odieux que laids et gratuits. La presse relatait récemment la mobilisation d’étudiants de Sciences Po Paris qui eux se battaient pour trouver les fonds nécessaires permettant de restaurer des chefs d’œuvre oubliés…

    Que faisons-nous ?

    Alors que nous avons la chance de disposer de ce lieu historique où ce sont joués des évènements de notre histoire, situé dans un environnement visité par des touristes du monde entier, ce trou béant d’indifférence et de désintérêt laisse songeur. N’y a-t-il aucune solution pour faire arrêter ce massacre ? L’argent manque-t-il tant pour ne pas pouvoir aider à sa restauration et à sa protection ensuite? Attend–on un miracle soudain alors que chacun sait combien sont élevées les subventions distribuées par la Mairie de Paris à de multiples associations  (voir notre article du 12 octobre 2015) ?

    Il est grand temps de se pencher au chevet du passage des Arbalétriers. Le traitement qui lui est réservé depuis des années est une injure à notre histoire et à notre quartier.

    Dominique Feutry

     

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    Archives 64-66 travaux 16 03 16Rue des Archives 64-66 (IIIe) en travaux mars 2015 (Photo VlM)

     

    Tous les médias en ont parlé en décembre : Lagardère Active, qui  regroupe Europe 1, Paris Match, Elle, RFM, Gulli, Virgin Radio …. avait en principe décidé de s'installer avec le JDD dans les bâtiments en travaux des 64-66 rue des Archives (IIIe).

    Ce choix était toutefois présenté comme une hypothèse, mais sans qu'il soit fait mention d'une quelconque  alternative. Depuis c'est le silence sur les ondes. On se livre à des conjectures, sans pour autant douter trop de la décision finale. Les négociations sont sans doute âpres. Commencées avec Général Electric Real Estate France, elles se poursuivent maintenant avec le fonds d'investissement américain Blackstone, le nouveau propriétaire des anciens immeubles des Nouvelles Galeries. Le groupe Lagardère doit trouver un nouvel équilibre financier dans la perspective de son rapprochement avec le JDD, à  qui des économies considérables sont d'ores et déjà demandées notamment sur ses effectifs.

    Les travaux continuent en tout cas. On apprend qu'un permis de construire rectificatif a été déposé, ce qui n'a rien de surprenant dans la mesure où l'occupation des locaux, même si elle n'est pas remise en question par la société pressentie, doit faire l'objet d'ajustements bien compréhensibles.

    La livraison des bâtiments n'aura pas lieu avant fin 2017/début 2018. On peut s'attendre à un grand changement d'ambiance dans cette portion de la rue des Archives – et à un  degré moindre rue Charlot : ballet de voitures, visiteurs nombreux… sans oublier l'ouverture de la crèche que le Maire du IIIe a "arrachée" au pétitionnaire en échange de son accord sur le permis de construire. Il estime a priori que la situation sera gérable néanmoins. On sait que Europe 1 a son siège rue François 1er (VIIIe) actuellement. Il ne semble pas qu'il règne dans cette rue une agitation excessive.

    Charlot 3 travaux 16 03 16Le chantier côté rue Charlot (Photo VlM)

     

    Il y en a un  qui sera content à coup sûr : le café-restaurant "L'Archi-Bar" qui est établi à hauteur du 57 de la rue et qui ne peut que tirer profit d'une fréquentation accrue du fait de l'arrivée de centaines de personnes dans les locaux du bâtiment d'en face.

    Gérard Simonet

     

  • Mesloisirs overblogAnne Hidalgo part en chandelle… ou en vrille ? (illustration mes-loisirs.over-blog)

     

    Elle donne le tournis. Après avoir lancé « réinventer Paris » afin de réaménager différents lieux de la capitale, c’est maintenant la Seine qui va être l’objet de toutes les attentions. En effet la Maire de Paris vient cette fois de déclarer au JDD  qu’elle souhaitait aménager certains sites longeant le fleuve.  Dans les différentes propositions avancées, il y le projet de construire trois  « passerelles-café» qui abriteraient, comme le nom l’indique, des cafés mais aussi des restaurants voire des hôtels  … sorte d’écho à une autre annonce faite en son temps de construire sur les ponts existants ainsi qu’il était de mise au Moyen-Age.

    La cathédrale Notre-Dame ne serait pas épargnée non plus puisqu’il est question d’installer à ses pieds une construction flottante (quai Montebello (Ve) ! Lorsque l’on découvre l’emprise que représente sur la Seine à la hauteur du quai d’Austerlitz l’hôtel flottant qui est en cours  de finition, on se dit qu’il sera de plus en plus difficile d’emprunter la Seine pour y naviguer. A été abordé aussi avec le journaliste un dossier d‘agriculture urbaine sur un terrain à Ivry sur Seine…

    Après les ponts, les berges de la Seine, les places, le logement social, les tours,  les surfaces en sous-sol non utilisées, le rehaussement des toits, sans compter aussi le réaménagement des  Halles (dont le résultat et les coûts sont discutables) et les J.O. de 2024,  la frénésie de construction et la volonté de changer l’aspect de la capitale s’emballent. Dangereuse façon de conduire la gestion municipale alors que les budgets sont serrés et difficiles à équilibrer, que bien d’autres sujets mériteraient une telle énergie mobilisatrice, la sécurité, la propreté, la pollution, l’accroissement des espaces verts, l'amélioration des transports en commun, la prise en compte des ravages des nuisances diverses notamment sonores dues à la promotion de la fête dont une autre conséquence est la montée exponentielle de l’alcoolisme…

    Le temps n’est-il pas venu pour l’équipe municipale de se focaliser sur les habitants et de les écouter un peu ? Cette remarque peut paraitre banale à ceux qui n’écoutent plus et pourtant elle est la base même d’un management réussi.

    Dominique Feutry

     

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    L’école Saint-Merri vue côté rue Saint-Merri

     

    Les habitants proches de l'école Saint-Merri viennent de recevoir  une invitation du Maire du IVe Christophe Girard les conviant  " à prendre connaissance du projet de restructuration du multi équipement St Merri, projet inscrit au Plan d’Investissement de la Mandature, d’Anne Hidalgo, Maire de Paris."

    La  réunion aura lieu le jeudi 24 mars à 19h dans la salle des fêtes de la Mairie du IVe.
    Il est précisé que "la Direction du Patrimoine et de l’Architecture de la Ville de Paris est pilote du projet ainsi que les directions concernées (Direction des Affaires scolaires et Direction Jeunesse et sport), La Maîtrise d’œuvre ayant remporté l’appel d’offre, Urban Kultur, et l’équipe municipale du 4ème seront présents pour répondre à toutes vos questions."
     
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    L'état du passage piétons le long de l'école et de la piscine Saint-Merri (IVe) ( Photo VlM)
     
    Nous savons que depuis les dernières élections municipales le maire du IVe s'était engagé a revoir cet ilot qui il est vrai est en décalage avec le reste du secteur, la circulation y est très dense avec  toute la pollution aux particules induite et l'état de saleté du passage entre l’immeuble et la rampe de sortie des automobiles, le long  du bâtiment, est effrayant?  Cet engagement avait  nourri des espoirs auprès des habitants, des parents d'élèves fréquentant l'école éponyme et des habitués de la piscine… Puis il fut indiqué compte tenu de budgets serrés que cette opération était reportée, remplacée par une micro aménagement de la rue Saint-Merri (voir nos articles des 02,12 et 28 octobre et 24 mai et 05 décembre 2015).
     
    Afficher l'image d'origineLa trémie végétalisée et aménagée de la rue Saint-Merri (IV') (Photo VlM)
     
    La réunion prochaine annoncée tend à prouver que le projet évolue et que des aménagements de cet ensemble dit Saint-Merri vont être annoncés. Nous recommandons aux personnes concernées de se rendre à cette présentation afin de découvrir les annonces du Maire d'arrondissement d’autant que jusqu’à présent ils n'ont pas été vraiment consultés ni associés ni notre association d'ailleurs.
    Nous vous tiendrons informés des évolutions qui seront annoncées.   

     

  • Montmorency 4 loft du marais façade 07 03 16 (1)Façade du "Loft du Marais", 4 rue de Montmorency (IIIe)

     

    Il n'y a pas d'enseigne encore sur le bandeau sombre mais déjà le magasin est approvisionné. On peut apercevoir sur la photo les bouteilles de boissons alignées au fond sur les étagères.

    La Mairie a pourtant demandé l'arrêt des travaux et dressé un procès-verbal d'infraction pour travaux non conformes à l'autorisation d'urbanisme. On assiste manifestement à une course de vitesse entre le commerçant et l'administration, arbitrée par le pouvoir judiciaire. On sait, à ce jeu du lièvre et de la tortue, qui a le plus de chance de gagner, au moins provisoirement, n'en déplaise à Jean de la Fontaine.

    Nous suivons attentivement cette affaire car elle illustre de façon exemplaire la difficulté de lutter contre la  frénésie mercantile qui s'empare du Marais, et qu'on retrouve jusque dans le nom des enseignes ("Le Loft du Marais", dans le cas présent). Les règles d'urbanisme, a fortiori celles du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur), sont vues comme des empêcheurs de prospérer en rond. On n'hésite pas à les enfreindre en adoptant la stratégie du "fait accompli".

    Montmorency 4 loft du marais façade 07 03 16 (2)L'unique espace de livraisons, 6 rue de Montmorency (Photos VlM)

     

    On verra s'ils ont eu raison de forcer la main aux autorités comme ils le font. En attendant, on peut se demander comment ils ont prévu de traiter le problème des livraisons. Il n'y a qu'un espace disponible, rue de Montmorency, mais le virage est serré pour rejoindre la rue du Temple pour des camions de bon gabarit. Il y a fort à craindre qu'on va vers des bouchons, le matin notamment, dont l'effet de thrombose sera dramatique pour le quartier en aval s'ils se produisent rue du Temple.

     

  • Montmorency 4 façade 03 03 16P10807234 rue de Montmorency (IIIe). Les échafaudages ont disparu, les travaux vont bon train malgré les constatations effectuées sur place par les inspecteurs de la Ville. (Photo VlM).

     

    C'est le 28 février que nous avons signalé ce chantier qui a interpelé les riverains par l'absence de tout panneau d'affichage de travaux. Depuis, la Mairie du IIIe et la direction de l'urbanisme de la Ville sont intervenues pour signifier aux responsables du chantier que leurs travaux n'étaient pas autorisés.

    De toute évidence, cette notification leur a fait l'effet d'un emplâtre sur une jambe de bois : ils ont continué de plus belle et ce matin encore il y avait une agitation intense autour et à l'intérieur des bâtiments. La façade est quasiment achevée, à l'enseigne de "Le Loft du Marais" côté Montmorency de même que la devanture du 109 rue du Temple. Il s'agirait d'une supérette ; on peut dire une de plus dans le secteur, avec déjà un Monop' à cent mètres.

    P1080721"Le Loft du Marais", accès 109 rue du Temple (IIIe) (Photo VlM)

     

    Les dirigeants du chantier ont conté des balivernes au journaliste Philippe Baverel, qui n'a pas été dupe et publie un article sur le quotidien "Le Parisien" aujourd'hui, en lui indiquant qu'ils n'avaient pas eu l'autorisation de la mairie, certes, mais que la préfecture de police avait donné son accord. Cet accord), qui peut concerner les questions de sécurité pour des établissements recevant du public (ERP), est un des éléments du dossier sur lequel la mairie se prononce en bloc, tout comme le visa conforme de l'Architecte des bâtiments de France ; il n'est naturellement pas suffisant en soi.

    "Le Parisien" nous apprend qu'un procès-verbal va être dressé et envoyé au Procureur de la République. Il cite cette réaction de Gauthier Caron-Thibault, Premier Adjoint du Maire du IIIe : "Il arrive qu'un chantier soit entrepris sans attendre la décision de la Ville. Mais que des travaux commencent malgré le refus explicite … je n'ai pas souvent vu ce cas". Au nom du Maire de Paris, un arrêté interruptif de travaux devrait être pris, avec intervention des forces de l'ordre si nécessaire. On est attentifs à ce que ses effets se manifestent.

    Nous l'avons rappelé plusieurs fois, les infractions aux règles d'urbanisme sont du ressort du pénal et donc passibles de la correctionnelle avec inscription des condamnations sur le casier judiciaire. Dans le cas présent, les manquements sont si lourds que notre association n'hésitera pas à se constituer partie civile si le Parquet décide de poursuites judiciaires à l'encontre des responsables.

    Il faut rappeler de surcroît que nous sommes ici en secteur sauvegardé au titre du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. Il n'est pas convenable d'intégrer le mot "Marais" dans son enseigne afin de la valoriser ; il faut aussi accepter les obligations qui en découlent.

     

     

  • A1Le château Monte-Cristo à Port-Marly sauvé grâce à la Fondation du Patrimoine (Photo Tourisme en France) 

     

    Beaucoup ont entendu parlé de la Fondation du Patrimoine. Il s'agit d'un dispositif, prévu par la loi du 2 juillet 1996, qui permet à un propriétaire privé de bénéficier de déductions fiscales et de subventions à l'occasion de travaux sur un bien immobilier particulièrement représentatif en matière de patrimoine non protégé au titre des monuments historiques (ni classé, ni inscrit).

    Le but essentiel ainsi que l'indique le site de la Fondation, est de « sauvegarder et de valoriser le patrimoine rural non protégé. Maisons, églises, ponts, lavoirs, moulins, patrimoine industriel, mobilier, naturel… tous les types de patrimoine de proximité sont éligibles à l'action de la Fondation. Aux côtés de L’État et des principaux acteurs du secteur, elle aide les propriétaires publics et associatifs à financer leurs projets, permet aux propriétaires privés de défiscaliser tout ou partie de leurs travaux, et mobilise le mécénat d'entreprise »
    Les travaux doivent concerner les parties des bâtiments visibles de la voie publique (toitures, façades, pignons, etc.). C'est le délégué départemental de la fondation qui instruit les demandes d'attribution de label et les soumet au Service Territorial de l’architecture et du patrimoine dirigé par l'architecte des bâtiments de France.

    A l'heure où l’État, faute de ressources suffisantes se désengage et où la nécessité de préserver notre patrimoine plébiscitée par les français, a de plus en plus de mal à être convenablement entretenu (voir notre article du 04 novembre 2014), la Fondation joue un rôle très important pour la mise en valeur ou le sauvetage de biens en péril comme récemment le château de Monte-Cristo construit par Alexandre Dumas à Port-Marly. Elle agit souvent en partenariat avec les collectivités territoriales et l'enseignement supérieur, elle abrite d'autres fondations qui ont le même souci de protéger notre héritage. La Fondation a ainsi soutenu en 2014 plus de 2200 projets comprenant aussi bien du bâti que des vieux gréements et des véhicules anciens, ce qui a représenté un volume de 203 millions € de travaux et 6 000 emplois créés ou maintenus. En 2015, la Fondation a récolté 13,7 millions € de dons !

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    Opinion Way- Caisse d’Épargne a procédé à un récent sondage (largement commenté dans Le Figaro du 25 février) qui démontre si besoin était que les Français ont conscience de l'urgence à protéger, entretenir et valoriser notre patrimoine. Nombre d'entre eux d'ailleurs souhaitent s'investir dans la restauration de ces témoins du passé qui constituent notre patrimoine culturel et industriel surtout lorsqu'il est à proximité de leur résidence.

    Nous devons donc rester optimistes concernant le devenir de notre patrimoine y compris le petit patrimoine car la prise de conscience des Français est bien réelle y compris notamment chez les jeunes. Les moyens à notre disposition,  dons, mécénats, bénévolat sur les chantiers et l'action de passionnés ouvrent des possibilités qui s'enrichissent aussi des nouvelles technologies tel le « crowdfunding » qui permet de réunir des fonds pour un projet donné via internet.

    A l'instar de ce qui s'est passé pour la protection et la rénovation du Marais, la Fondation du Patrimoine est un maillon essentiel pour la sauvegarde de notre patrimoine. Le projet de loi actuellement en discussion au Parlement et qui nous inquiète car un certain nombre de prérogatives jusqu'alors dévolues à L’État seraient transférées aux collectivités locales (voir notre article du 17 novembre 2015) ne remettrait heureusement pas en cause la Fondation du Patrimoine.

    Dominique Feutry