Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

  • Montmorency 4 façade 25 02 16Façade du 4 rue de Montmorency (IIIe) (photo VlM)

     

    Depuis le début du mois de février 2016, cet immeuble est livré à des travaux qui concernent le rez-de-chaussée et la façade. Selon la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris, une demande a été faite pour la réalisation d'une supérette mais la réalité des travaux va bien au-delà du contenu du dossier.

    Les riverains s'en sont émus, constatant qu'aucun panneau d'information, pourtant obligatoire, n'avait été apposé de manière visible sur le chantier. Suite à un contrôle, la Mairie de Paris a entrepris des démarches pour faire cesser les travaux.

    Le chantier est plus vaste qu'il ne parait : il débouche rue du Temple au niveau du 109, sur une devanture de magasin  à l'enseigne " Le Loft du Marais", en travaux elle aussi. Un regard plongeant vers l'intérieur suggère que la supérette dont il est question pourrait déboucher là et s'étaler sur les deux rues.

     

    Temple 109 loft marais 25 02 16109 rue du Temple (IIIe) (Photo VlM)

     

    La Direction de l'Urbanisme nous tient informés. Le cas échéant, un procès-verbal pourrait être dressé et transmis  au Procureur de la République. Les auteurs risquent d'être traduits en correctionnelle. Les affaires d'urbanisme sont graves. Il est navrant que quelques acteurs de la vie économique ne les prennent pas plus au sérieux. Par légèreté ou ignorance mais aussi quelques fois de façon délibérée sur l'air de "pas vu, pas pris".

     

  • HalleHôtel de Sens et Marché "de l'Ave Maria" (Propriété SABF)

     

     Si cette photo sur papier albuminé de 26×31 centimètres est insolite, c'est par la présence à deux pas de l'Hôtel de Sens d'une halle de marché qui a priori n'a rien à faire là. Au point d'ailleurs qu'il est légitime de supposer qu'il s'agit d'un montage-photo car il ne reste rien de cet édifice et peu de gens aujourd'hui ont entendu parler de son existence passée.

    Pourtant, le magazine n° 204 de la Société des Amis de la Bibliothèque Forney qui occupe l'Hôtel de Sens, est formel : un marché dit "de l'Ave Maria" en structure métallique a bel et bien été construit sur les plans de l'architecte Auguste Magne, en 1879 …. et détruit en 1905. Il dura donc ce que dure les roses, ce qui explique qu'il ait laissé aussi peu de souvenirs de sa présence.

    La haute cheminée qui apparait au-dessus de l'Hôtel de Sens constitue un repère dans le temps. Elle desservait la "confiturerie St James" qui avait sans complexe élu domicile dans ce monument "renaissance", et dont on sait qu'elle quitta les lieux en 1884. De même, la présence d'une brouette chargée d'outils, d'un tas de sable et de matériaux suggère qu'il s'agit de l'année de fin des travaux du marché, c'est à dire 1879.

     

    Post-scriptum  # 1 :

    D'autre sources font état d'une destruction en 1911. (voir commentaire de Tilia Vesper). Le débat est ouvert …

    Post-scriptum # 2 :

    Notre amie et lectrice Tilia Vesper dans un deuxième commentaire nous rappelle qu'un article intéressant et documenté a été produit par notre confrère "lindependantdu4e" sous la plume d'Emmanuel Delarue. Il analyse une carte postale ancienne et une référence à Danielle Sadych pour parvenir à la conclusion que le marché aurait été détruit … en 1929. Tilia Vesper disait bien que nous avions ouvert la boite de Pandore. Qui voudra bien la refermer ?

    Post-scriptum # 3 :

    "Vergue" dans son  dernier commentaire, pourrait avoir mis tout le monde d'accord :

    Vergue a dit :
    Le marché aurait été partiellement retranché suite à une décision de 1905 pour faire place à une crèche. Il est désaffecté en 1920 et démoli en 1929. J'ai ajouté un post-scriptum à mon billet.
     
     
  • A4 Photo montage du 17 boulevard Morland après son aménagement

     

    Toute la presse en parle, certains déclarent même et c’est le cas des élus de la majorité municipale qu’il s’agit d’un « moment historique », les qualificatifs ne sont pas assez nombreux pour magnifier l’instant.

    Plus simplement la Maire de Paris vient d'annoncer au pavillon de l'Arsenal les 22 idées retenues pour « réinventer Paris » à la suite d’un appel à projets. « La capitale n’est pas une ville vitrifiée par la nostalgie » a-t-elle  affirmé dans son discours. Certes mais Paris doit garder son unité, son harmonie ce qui n’est pas  une question de nostalgie mais de cohérence. Or par exemple l’idée des tours ceinturant la capitale dont nous avons suffisamment parlé  nous parait l’illustration même de la fausse bonne idée.

    L’écologie est mise en avant dans les choix qui ont été retenus comme le projet dénommé " mille arbres" qui reliera Neuilly à la porte Maillot. Mais entre « la rue gourmande »,  « la tour de Babel écologique » et  le « philanthro-lab » …l’inventivité ne manque pas.

    En ce qui concerne nos arrondissements, comme nous l’écrivions dans notre article du 15 novembre 2014 annonçant cet appel à projets, "Parmi les sites retenus qui appartiennent à la Ville, deux figurent dans le IVe : l¹Hôtel de Coulanges (la Maison de l¹Europe) au 35 rue des Francs-Bourgeois, et surtout l¹immeuble Morland, connu pour avoir abrité des services de la Préfecture de Paris Île-de-France ainsi que les services de l'Urbanisme de la Ville de Paris".

     

    A3Photo montage d'un défilé de mode dans la cour de l'Hôtel de Coulanges

     

    Le projet attaché à l'Hôtel de Coulanges porté par le « Collectif Coulanges» souhaite "offrir aux jeunes créateurs un endroit de référence, innovant… créatif, culturel axé sur une vision entrepreneuriale et sociale.,. qui les accompagne et leur permette de faire leurs premiers pas… Le projet repose sur la combinaison de trois business models et l’appui de deux partenaires : l’École supérieure des arts appliqués Duperré et le leader mondial du coworking, WeWork.
    Ensemble, ils élaboreront et administreront un lieu au service de la mode, de la création et du design… Plus d’un tiers de la programmation et des moyens seront accessibles gratuitement. Sur 1.500 m2, on trouvera le collaboratif et l’entrepreneuriat, des espaces professionnels partagés et hyper connectés, ouverts 24
    heures/24, accessibles aux entrepreneurs et créateurs."

      MorlandPhoto-montage du nouveau "Morland" vu de la Seine

     

    Le nouveau visage de l'immeuble Morland, 17 boulevard Morland (IVe) intitulé "Mixité Sociale", est un projet qui comporte."… une crèche de 66 berceaux… un hôtel, une auberge de jeunesse,… une piscine  et 5.000 m2 de logement social… Il … ouvre le bâtiment aux parisiens et créé un nouveau flux, tout en proposant de nouveaux équipements pour le quartier…. L’ancien hall d’accueil, complété de constructions neuves, sera repensé sous la forme d’un espace ouvert à tous qui abritera un marché alimentaire avec une offre diversifiée. Le sommet de la tour… accueillera… sur les deux derniers étages, un concept artistique… au sein du bar panoramique et du restaurant."

    PalaisLe  palais de Ceaucescu, à Bucarest, construit en 1980, architecte Anca Petrescu

     

    Le hasard est cruel. Nous disions de l'immeuble actuel qu'il est "stalinien". Celui qu'on nous propose a la mauvaise grâce de rappeler le palais démentiel que s'est fait construire le dictateur Ceaucescu à Bucarest, sur les ruines de la vieille ville dont la démolition barbare n'a pas épargné des chapelles anciennes. Qu'on en juge par la photo ! Les nouveaux promoteurs n'en sont naturellement pas responsables car ils se sont efforcés tout de même d'atténuer la lourdeur du bâtiment existant et la finalité de leur ouvrage est Dieu merci beaucoup plus humaniste. Nous ne résistons pas cependant à sourire de cette similitude et dire qu'on retrouve dans les deux cas un corps de bâtiment central avec deux ailes et des façades dont la structure alvéolaire recourt à la même combinaison de lignes verticales et horizontales.

    Certains points de Paris vont donc subir de lourds travaux. Nous comprenons que si certains projets sont destinés à une meilleure qualité de vie des habitants d'autres feront hélas la part belle au festif (Hôtel de Coulanges ouvert 24h sur 24, des membres d'équipes "lauréates" sont connus comme promoteurs de la fête la nuit, ainsi en est-il du projet de la Sous station Voltaire 14 avenue Parmentier XIe…) ce qui risque  d'accroître les nuisances notamment sonores et renforcer l’antipathie entre fêtards et riverains.

    S'agissant du Marais, nous disions comme une boutade que le meilleur traitement à faire subir au bâtiment de Morland était de le détruire et de créer un parc, car Paris a besoin d'alléger sa densité d'habitants et d'activités et donner de la respiration au milieu urbain mais nous devons reconnaitre que le projet retenu, par la diversité de ses objectifs, est à défaut ce qu'il y avait de mieux à faire.

    Quant à Coulanges, le projet  dont nous avons eu connaissance prévoyait la création  d'un lieu de rencontre de grands chefs, une sorte de Villa Medicis de la gastronomie, avec commerces et table d'hôte sur la cour centrale ; le choix qui a été fait n'est pas fondamentalement différent et pourrait s'avérer moins perturbant pour les habitants du quartier.

    Dominique Feutry

     

  • ArtRobert Rickhoff, Park Bench, 2012

     

    Le BMO (Bulletin Officiel de la Ville de Paris) du 29 janvier fait état  d’un arrêté portant sur  la création, auprès de la Maire, d’une « Commission pour l’art dans l’espace public dans Paris ». Il est déjà en prévision du vote probable de la nouvelle loi patrimoine qui officialisera  le désengagement de l‘État (voir notre article du 14 novembre 2015).

    Cette instance voulue par Anne Hidalgo aura pour but, dit l’arrêté, d’éclairer la maire sur toutes les missions de sa compétence.

    Quelles sont ces missions ?

    • Rendre des avis sur les projets d’installation d’œuvres éphémères (c’est-à-dire d’une durée inférieure à 9 mois).
    • Proposer des orientations et émettre des avis en matière d’intégration d’œuvres dans les opérations de construction et d’urbanisme.
    • Se prononcer sur les propositions émises par les parisiens dans le cadre des "budgets participatifs" et ayant trait à l’espace public.
    • Accompagner la réflexion et l’action municipales dans le domaine de la médiation et de la valorisation des œuvres existantes.
    • Assurer un rôle particulier de suivi en matière de « street art ».

    Il est spécifié enfin que la commission qui se réunit 4 fois par an rend des avis après avoir examiné les projets sélectionnés par la Directeur des Affaires Culturelles quant au contexte et à la pertinence de la proposition, à leur qualité artistique, au rapport au site proposé, aux modalités d’appropriation par le public et à leurs conditions de durabilité.

    Les objectifs poursuivis par la mise en place de cette commission nouvelle sont louables, l’important en la matière étant d’assurer un rôle de veille de manière à ne pas dénaturer l’environnement dans lequel les œuvres pourront s’insérer. Officialiser les choix est une excellente chose mais encore faut-il que le rôle de la commission soit respecté à la lettre. Or concernant par exemple le « street art », la mission de la commission est laconique et vague. Et justement ce qui est qualifié à tort de « street art » défigure souvent nos murs et rues de nos quartiers.

    StreetStreet art et humour anglais

     

    4 représentants de la Ville siègent dans cette commission (le 1er Adjoint en charge de la culture, le Directeur des Affaires culturelles, la Conseillère culture au cabinet de la Maire et le responsable de la mission programmation, expérimentation, animation et valorisation de l’espace public au sein du Secrétariat général. Trois personnes qualifiées désignées pour 3 ans y siègent par ailleurs, la Responsable du programme culture de la Fondation de France, la Directrice du Musée d’Art contemporain du Val de Marne et une conservatrice du musée d’Art moderne de la Ville de Paris ;

    Lors d’une récente interview consacré à son dernier livre intitulé « L’imposture de l’art contemporain » paru aux éditions Eyrolles, l’auteur, Anne de Kerros, n’a pas caché qu’aujourd’hui « N’importe quoi peut devenir de l’art contemporain à l’exception du grand art qui suppose un talent, une excellence. ».

    Nous souhaitons vraiment que les membres de la nouvelle "commission pour l’art dans l’espace public dans Paris" gardent à l’esprit ce conseil pertinent lorsqu’ils auront à rendre un avis à la Maire de Paris. Le centre historique de Paris est très concerné, lui qui concentre nombre de monuments et d’œuvres d’art, il doit être absolument préservé.

    Dominique Feutry

     

  •  

    "Vivre le Marais !" a été reçu par le Commissaire central du IVe arrondissement Eric Moyse accompagné du Commandant Beorchia, de Emmanuel Dubail, qui dirige la police administrative (établissements, fermetures administratives, expulsions, autorisations spéciales …) et de Christine Bonnefoy chargée de communication. Cet échange très franc s’inscrit dans le cadre de rencontres périodiques qui ont été instaurées entre notre association et les autorités ou administrations avec lesquelles nous sommes le plus en relation.

    Sur un plan général le Commissaire Moyse dresse un bilan plutôt encourageant  de l’action des forces de police dans l’arrondissement ajoutant qu’avec l’arrivée, dans les lieux sensibles, depuis les attentats de novembre, de militaires, la délinquance est en baisse tant en matière d’atteinte aux biens et aux personnes, que de violences gratuites. Il précise que l’action de terrain menée par l’équipe d’Emmanuel Dubail vis à vis des commerçants, gérants de débits de boissons et restaurateurs a été payante.

    Ils estiment tous deux que la présence renforcée et visible de la police combinée à une concertation avec les différents  exploitants a été efficace et a permis d’améliorer sans  la régler la situation, si on la rapporte aux signalements de débordement plus fréquents des années passées. Il faut noter qu’en plus les équipes municipales de la DPP (direction de la prévention et de la protection) de la mairie de Paris agissent de leur côté y compris de nuit.

    Quincampoix 60Bel immeuble rue Quincampoix dont les habitants se sont plaints longtemps du tapage nocturne dans la rue (Photo VlM)

     

    Le contexte économique difficile joue un rôle lui aussi dans cette tendance baissière. Tous ces éléments amènent donc à la raison ceux qui sont tentés de s’affranchir de la réglementation, le risque d’une fermeture très pénalisante ne peut  être pris par les intéressés. Ce qui n’empêche pas l’envoi de demandes d’avertissement à la Préfecture voire de fermeture lorsque nécessaire. Une fermeture de nuit, rue Qincampoix, a même été obtenue pour un établissement qui faisait fi des mises en garde concernant les nuisances sonores qu’il occasionnait.

    Nourrisseur 1 de pigeons 20 09 12L'irréductible nourrisseur de pigeons des IIIe et IVe arrts (photo UC)

     

    Des actions ciblées et régulières sont conduites  à l’encontre des vendeurs à la sauvette comme des poseurs de cadenas sur les ponts, des marchands d’oiseaux dont l’espèce est protégée et du nourrisseur de pigeons près du Centre Pompidou, mais elles doivent  être périodiquement renouvelées !

    Quant aux deux roues, notamment les bicyclettes, qui roulent sur les trottoirs ou dans des endroits  interdits, il nous est assuré que de fréquentes opérations de verbalisation sont diligentées.

    Nous convenons à l’issue de la réunion de rester très en contact, notre association, par le biais de ses adhérents, est un « capteur » de l’évolution du quartier, y compris sur le plan sécuritaire et les forces de police, ainsi que l’a rappelé le Commissaire Moyse, sont au service des habitants pour assurer plus particulièrement leur sécurité.

    Dominique Feutry

     

  • Trésor fenêtre percée zoom 06 12 13Trésor fenêtre rebouchée 16 07 14

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    A gauche, en 2013, la fenêtre sauvage. A droite, le "rafistolage" effectué en 2014 par le propriétaire incriminé (Photos VlM)

     

    L'affaire remonte à 2011. Un habitant de la rue des Écouffes, sachant que le mur de son immeuble se trouve derrière la façade qui habille la fontaine située au fond de l'impasse, décide de son propre chef de percer cette façade pour donner jour à une fenêtre préexistant dans son logement (article du 8 décembre 2013).

    L'Architecte des Bâtiments de France, en 2011, ainsi que la direction  de l'Urbanisme de la Mairie de Paris en 2013, dressent des procès-verbaux d'infraction exigeant la remise en état de la façade en "restaurant le parement original (enduit, finition, couleur…). Ces deux procès-verbaux sont restés lettres mortes chez le Procureur de la République (voir notre tribune sur la justice en matière d'urbanisme)

    Entre temps, le propriétaire mettait son logement en vente en se prévalant "d'une vue imprenable". L'évènement perçu comme une provocation fit grand bruit chez les riverains de la rue du Trésor qui créèrent aussitôt un collectif sous l'égide de notre association. L'agence immobilière qui en avait fait l'annonce, avertie du litige latent, retira prudemment son annonce.

    On découvrit alors un beau jour que la fenêtre avait été rebouchée "à la va-vite" comme on peut le constater sur place et le voir sur la photo ci-dessus.

    Les choses en seraient restées là si des habitants de la rue du Trésor n'avaient pas entrepris d'exiger que le travail de restauration soit effectué dans les règles de l'art. Ils sont intervenus auprès de l'Architecte des Bâtiments de France Mme Sophie Hyafil. Elle vient d'adresser une mise en demeure écrite au propriétaire de parfaire les travaux qu'il a entrepris en dépit du bon sens.

    Nous sommes attentifs à la suite qui y sera donnée. L'objectif est de retrouver l'esthétique originale de la façade.

    Trésor fontaine sans fenêtre copyright A.K. 06 12 13La façade avant son percement (photo AK)

     

     

  • Amelot s

    Amelot n Vues du sud (haut) et du nord (bas) de la rue Vieille du Temple (IVe) (Photos VlM)

     

    Les palissades de chantier sont parties. On découvre désormais la façade rénovée de l'Hôtel Amelot de Bisseuil, dit "des Ambassadeurs de Hollande", l'ancienne demeure du Commandant Paul-Louis Weiller, fondateur d'Air-France, devenu mécène, mort en 1993 à l'âge de 100 ans à Genève. Le magnifique portail en bois sculpté, orgueil du Marais, est revenu de l'atelier de restauration auquel il avait été confié pour que ses bas-reliefs délicats ne souffrent pas de l'opération.

    Les bâtiments sont actuellement la propriété de la société Acanthe Développement, filiale du groupe Duménil-Leblé.

    Nous lui avons consacré de nombreux articles dans les mois passés :

    Faites un détour si besoin est pour vous délecter du changement.

    GS

     

     

  • Dessin Trez
    Dessin d'Alain Trez. Ce qui est vrai pour "l'architecte" du dessin vaut aussi pour ceux qui agissent obstinément à l'Hôtel de Ville pour densifier Paris

     

    On enregistre désormais dans le XIe arrondissement, suivant la dernière enquête de l'INSEE, le chiffre record de 42.000 habitants au km² ! On atteint ce chiffre dans le Marais, mais sur un secteur du IIIe seulement.

    La moyenne pour Paris est de 24.000 hab/km² environ. Le chiffre le plus élevé d'Europe ! La Maire Anne Hidalgo et son Adjoint (PCF) au logement Ian Brossat devraient décerner une médaille au XIe, eux qui ne pensent qu'à accroitre une densité d'habitants qui est déjà proche du mélange explosif !

    Autre record pour le XIe : le nombre de bars par habitant. Les riverains des rues Jean-Pierre Timbaud, Oberkampf, les Trois Bornes … en savent quelque chose.

    GS

     

     
  • Sénat escLe Sénat, palais du Luxembourg, escalier d'honneur

     

    Alors que nous attendons toujours la réaction à notre article du 24 décembre 2015 de nos députés de Paris Seybah Dagoma et Patrick Bloche, c'est un sénateur qui s'exprime sur le sujet à travers un projet de loi visant la préservation patrimoniale, architecturale et visuelle de nos communes de France.

    Il s'agit de François Commeinhes, sénateur "Les Républicains" de l'Hérault. Nous publions  ci-dessous des extraits de son "exposé des motifs" qui est un plaidoyer qui reprend les thèmes qui nous sont chers (en caractères gras), suivis du projet de loi proprement dit :

     

    CITATION

    Exposé des motifs

    Une série de lois qui trouvent leur origine en 1792, avec pour la première fois l’utilisation de l’expression « monument historique » a permis à la France de sauvegarder et valoriser un héritage exceptionnel qui en fait la première destination touristique mondiale. La valeur de ce patrimoine fait que la ville historique est toujours le vrai centre des agglomérations modernes, car bien que n’en représentant qu'une part toujours plus infime, elle demeure le lien privilégié de la vie sociale …

    Ainsi la France dispose-t-elle des législations les plus adaptées …. en matière de protection du patrimoine. Mais la disparition de cette culture partagée qui donnait à la société une cohésion …, fait que les règles ne sont plus qu’un vague repère dont la transgression est d’autant plus naturelle, qu’elle n’est jamais sanctionnée. Nos villes … sont de ce fait en butte à un processus de destruction physique et symbolique. Prolifération de tags, des enseignes, …, remplacement de menuiseries et fermeture des ouvrages en matériaux de synthèse, incivilités multiples, constituent autant de dénaturations qu’elles modifient au jour le jour le paysage urbain de façon irréversible car toujours renouvelée.

    Le caractère …. de ces dégradations rend inopérant le système de répression prévu par les différentes réglementations. Il suppose un passage par la police nationale et les instances judiciaires notoirement débordées, qui ne permettent pas un traitement approprié de ces infractions. C’est pourquoi, il est proposé d’élargir les délits passibles de contraventions et d’amendes immédiatement exigibles par les polices municipales et des agents dûment formés pour des dégradations et faits d’incivilités dont il convient de dresser la liste exhaustive par décret.

    Ainsi les maires [ceux en tout cas qui ne sont pas des béotiens – NDLR] auront-ils les moyens de lutter efficacement contre ce qui est en train de devenir l’un des principaux marqueurs d’une société fragmentée et individualiste…

     

    Proposition de Loi

    Article 1er

    1° Les agents de police municipale, les gardes champêtres, les agents de surveillance de Paris … ainsi que les agents de la ville de Paris chargés d’un service de police peuvent, en application des dispositions … du code général des collectivités territoriales, constater par procès-verbaux les contraventions constituées par des destructions, dégradations et détériorations légères, prévues par l’article R. 635-1 du code pénal, ainsi que les atteintes visuelles et physiques, lorsqu’elles concernent des biens patrimoniaux et architecturaux relevant d’une aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine, lorsqu’elles sont commises sur le territoire communal, sur le territoire de la commune de Paris ou sur le territoire pour lesquels ils sont assermentés et qu’elles ne nécessitent pas de leur part d’actes d’enquête ;

    2° Les modalités d’application du 1° relatives aux atteintes visuelles et physiques sont fixées par décret.

      FIN de CITATION

     

    Nous ne pouvons pas  anticiper ce que sera le sort de ce projet. Le Sénat, puis la Chambre des Députés doivent passer par là. Nous retenons toutefois que des voix s'élèvent, et pas des moindres, pour mettre en lumière les menaces qui pèsent sur le patrimoine de notre pays, conscientes qu'il est une carte maîtresse pour la France dans la concurrence mondiale qu'elle affronte.

    Gérard Simonet

     

     

  •   P1080641Immeuble du 6 rue de Saintonge (Photo VlM)

     

    Cette rue évoque une province qui est riche en chapelles romanes. Chaque bourgade en possède une et tous ces monuments rivalisent de beauté sobre et rustique. La rue de Saintonge, dans le IIIe, fait partie de l'éventail de voies que les architectes-urbanistes du temps de Sully avaient prévu de faire rayonner à partir de la place de France (article du 1er mai 2010) qui n'a jamais vu le jour du fait de l'assassinat du bon roi Henri IV. Toutes avaient un nom de province française dans le projet. Plusieurs sont restés : Bretagne, Picardie, Normandie, Perche, Poitou, Beauce ….

    Cette rue est probablement la plus calme du Haut-Marais. Les bars y sont peu nombreux et les voitures la prennent rarement. En 2011, en prévision des élections présidentielles, Ségolène Royal avait prévu d'y installer les bureaux de "Désirs d'Avenir" au n° 8.

    Saintonge 8Immeuble 8 rue de Saintonge (IIIe), en 2011. Depuis, les tags ont été effacés … (Photo VlM)

     

    Nous avions préparé un article pour célébrer l'évènement en regrettant plaisamment qu'elle ait choisi un bâtiment qui ouvre sur la rue par une sorte de porte de prison. Mais elle n'a pas donné suite et nous avons ravalé notre article.

    L'immeuble du n° 6, inoccupé depuis 33 ans, est un bâtiment austère qui recèle des surprises. Reconstruit au XIXème siècle, après 1831, on a cru pendant un temps qu'il avait été un théâtre car il comporte, outre un fronton, une salle étonnante en bois sur trois niveaux qui fait penser en effet à un lieu recevant du public (notre article du 31 janvier 2013, le Théâtre des Muses), pour convenir ensuite qu'il avait abrité en réalité une manufacture.

    Sa prochaine affectation sera un hôtel de tourisme si on croit la demande de permis de construire qui a été déposée en décembre 2015 devant la direction de l'urbanisme de la Ville de Paris par la SCI  "Six Éléphants".

    Gérard Simonet