Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

  • Carnavalet mai 2010Le Musée Carnavalet (IIIe)

     

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE JUILLET 2015

    LE MARAIS EN HÉRITAGE(S)
    50 ANS DE SAUVEGARDE, DEPUIS LA LOI MALRAUX

     

    « Sur la plupart de ces quais au-delà de Notre-Dame ne figure aucun monument illustre […]. Ils sont les décors privilégiés d'un rêve que Paris dispensa au monde, et nous voulons protéger ces décors à l'égal de nos monuments.»
    André Malraux, Intervention à l’Assemblée Nationale, 23 juillet 1962.

    40 ans après la mort d’André Malraux et à l’occasion du 50e anniversaire du tracé du premier secteur sauvegardé parisien, le musée Carnavalet propose une exposition dédiée au Marais, quartier qui occupe une place singulière dans le cœur des Parisiens.
    À la suite de la loi du 4 août 1962, instaurant les secteurs sauvegardés dont le caractère historique justifie « la conservation, la restauration et la mise en valeur », ce quartier bénéficie depuis 1964 d’un dispositif de protection patrimoniale spécifique, à l’instar des centres historiques des villes comme Lyon, Chartres, Clermont-Ferrand ou Aix-en-Provence.

    La sauvegarde du Marais a suscité d’exceptionnelles aventures humaines, individuelles et collectives. À travers les récits où se croisent des décideurs, des aménageurs, des élus, des bailleurs sociaux, des architectes, des urbanistes et des résidents émergent de multiples visions et controverses.

    Quels ont été les défis, les succès et les revers de la valorisation ? Que révèlent-ils ? Vers quel renouveau tendent-ils ? La rétrospective évoque les questions patrimoniales et esthétiques que pose ce plan de sauvegarde mais aussi ses dimensions sociologiques, économiques et humaines. Riche de presque 300 oeuvres, elle met en perspective 50 ans de l’évolution d’un quartier exceptionnel par l’abondance de ses hôtels particuliers érigés aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles qui côtoient des architectures contemporaines et au coeur duquel se trouve le musée Carnavalet.

    Témoignages, photographies, films, cartes, maquettes, instruments, échantillons, affiches, dessins in situ, prélèvements, éléments d’architecture rendent compte de ce quartier vivant en évolution permanente. Le visiteur est invité à une véritable « immersion sensorielle » à travers les couleurs et les matériaux du Marais.

    À travers de nombreuses pièces inédites issues d’hôtels particuliers, de maisons de rapport ou de lieux de culte sauvés de la destruction, et provenant aussi de fouilles archéologiques récentes, un Marais secret s’offre au public qui redécouvre ainsi le savoir-faire, l’art de vivre et l’esthétique si spécifiques à ce quartier. Des prêts exceptionnels issus de monuments fermés au public comme l’hôtel Amelot de Bisseuil, actuellement en restauration, sont présentés pour la première fois.

    EXPOSITION
    4 NOVEMBRE 2015 au 28 FÉVRIER 2016

    RÉSEAUX SOCIAUX
    @museecarnavalet
    #MaraisHeritages

    PUBLICATION
    144 pages
    130 Illustrations
    Éditions Paris Musées
    ISBN : 978-2-7596-0306-0
    Prix TTC : 25 €

    COMMISSARIAT
    Valérie Guillaume, Directrice du musée Carnavalet – Histoire de Paris

    ATTACHÉ DE PRESSE
    André Arden,
    andre.arden@paris.fr
    Tél. +33 (0)1 44 59 58 76

    BILLETTERIE
    Plein tarif : 9€
    Demi-tarif : 6€
    MUSÉE CARNAVALET
    HISTOIRE DE PARIS
    16, rue des Francs-Bourgeois 75003 Paris
    Tél. +33 (0)1 44 59 58 58
    Ouvert de 10h00 à 18h00
    Fermé le lundi et certains jours fériés

  •  1ds_cr-luc-boegly-2007-45Façade sur cour de l'Hôtel de Mongelas 62 rue des Archives (IIIe) (Photo Fond. F. Sommer)

     

    Dans un article du 27 mars 2014, nous avions retracé de façon abrégée l’histoire de l’Hôtel de Guénégaud qui abrite le musée de la chasse. Ayant eu besoin de s’étendre compte tenu de l’importance de ses collections, nous n’avions pas alors évoqué l’autre Hôtel qui le jouxte, 62 rue des Archives (IIIe), l’Hôtel de Mongelas devenu « par annexion » en 2007, une extension du musée. 

    Ce bâtiment a été construit au XVIIe siècle par Antoine Foucquet. De cette époque il ne subsiste plus que la façade arrière en briques et pierres. Des modifications ont été opérées sous la direction de Nicolas Liévain en 1705 à la demande du nouveau  propriétaire Romain de Mongelas, Trésorier général de l’extraordinaire des Guerres, c’est-à-dire le responsable de la paie des militaires et gestionnaire des sommes qui ne sont pas prévues au budget de la guerre.

    Les spécialistes estiment que ces travaux ont permis de moderniser l’hôtel dans l’esprit du XVIIIe car des recherches ont montré qu’il existait à la même époque un projet bien plus lourd établi par Mansart et qui n’a pas été semble-t-il suivi d’effet. D’autant que dès la fin des travaux, avec la reconstruction des ailes latérales et du corps de logis sur rue,  la bâtisse réaménagée en 3 appartements est mise en location avant d’être vendue quelques années plus tard au Trésorier des secrétaires du roi, Michel d’Olivier.

    Avant la  Révolution, les descendants de ce dernier cèdent la propriété au marquis de Vallières, Directeur général de l’Artillerie de France. Saisi à la Révolution l’Hôtel n’en est pas moins restitué ensuite à la famille. 

    1ds_cr-luc-boegly-2007-45Façade sur rue de l'Hôtel de Mongelas avec ses hautes fenêtres et son porche  (Photo Flickriver)  

     

    Vendu en 1800 à Nicolas Bellart qui fut le procureur au procès du maréchal Ney, l’immeuble passe ensuite aux mains de fabricants d’éventails et est loué au bijoutier Charles Murat, ainsi que d’autres occupants à compter de 1865. L’enseigne du même nom ne l’acquerra qu’en 1908.

    Divisé dans les années 60 pour être vendu à la Guilde des Orfèvres d’une part et aux Nouvelles Galeries d’autre part, la fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature  achète l’Hôtel de Mongelas en 2002. Des restructurations sont nécessaires, des bâtiments « parasites » et des étages sont supprimés avant que cette « nouvelle aile » du musée ouvre en 2007.   

    Parmi les éléments remarquables de l’Hôtel conservés encore aujourd’hui se trouve, outre la façade arrière, l’escalier de service avec sa rampe en fer forgé Louis XIV (le grand escalier datant du début du XIXème a été a été détruit lors des travaux de restauration de l’hôtel en 2004). Le porche de l’aile droite est considéré comme remarquable et le joli portail sur rue très classique est très équilibré. Un petit cabinet situé au rez-de-chaussée a conservé ses 3 peintures de Jean-François de Troy fils de François) qui a travaillé pour Versailles et Fontainebleau.  

    Alors, lorsque vous vous rendrez au musée de la Chasse, n’hésitez pas à vous attarder sur ce beau bâtiment magiquement restauré.

     

    Bibl. : sources diverses dont Fondation François Sommer, "Les hôtels de Guénégaud et de Mongelas : Rendez-vous de chasse des Sommer au Marais" par Alexandre Gady et Jean-Pierre Jouve et Wikipedia.

     

  • PhotoRepavage en cours du passage Sainte- Elisabeth 195 rue du Temple (IIIe) (Photo VlM)

     

    En passant près de l'église Sainte-Elisabeth 195, rue du Temple (IIIe) des petites palissades ferment provisoirement le passage du même nom qui longe l'église sur un des ses côtés. Un panneau précise que des travaux de réfection du pavage sont en cours.

    Voila une bonne nouvelle pour cette ruelle  qui rejoint le 195 rue du Temple au 72 rue de Turbigo. Son état de quasi abandon nous avait été signalé par nos adhérents alors qu'elle servait de remise à cartons, cagettes et saletés diverses fréquemment squattée par des personnes souvent alcoolisées. Ce qui n'incitait plus les habitués à emprunter le passage.

     Photo 2Les panneaux publicitaires mobiles sur le mur décoré d'une photographie de la Place de la République (Photo VlM) 

     

    Nous notons que le mur à l'aplomb de l'immeuble qui forme angle avec la rue du Temple sert de support à une immense et belle photographie en noir et blanc de la Place de la République. Il est dommage que celle-ci soit recouverte pour partie et soit donc gâchée par deux panneaux  publicitaires mobiles alors que justement dans les villes de moins de 10 000 habitants ces panneaux publicitaires sont désormais interdits. Tout près d'un édifice religieux classé, le choix de cette implantation est de bien mauvais goût.

    Dominique Feutry       

     

  • IMG_0479Jardin Joseph Migneret : les amélanchiers du Canada en pot sont en train de mourir (Photo EP)

     

    Inauguré le 5 juillet, voilà tout juste un an, à grands renforts de publicité par la Maire de Paris et le Maire du IVe arrondissement, le nouveau jardin Joseph Migneret accessible par le 10 rue des Rosiers ou le 35-37 rue des Francs Bourgeois (IVe) a bien changé depuis lors (voir notre article du 10 septembre 2014).

    Il n'est plus entretenu et surtout plus arrosé alors que la sécheresse sévit depuis quelques semaines. Les arbres fruitiers en espalier meurent. Les amélanchiers du Canada dans les immenses pots meurent aussi. La pelouse est dans un état déplorable. Les ifs en forme de cône n'ont pas été taillés depuis longtemps. Les plantations autour du grand marronnier sont piétinées et détruites. Les clématites derrière le marronnier le long de la grille sont toutes mortes.

    Les habitants des immeubles voisins n'entendent plus les arroseurs la nuit vers 1h du matin comme auparavant. Le jardin est sans doute trop fréquenté avec ses allées de calcaire blanc qui émettent aussi trop de poussières qui recouvrent les feuillages des plantes et les asphyxient.

    Des barreaux de grille pourtant solides ont même été tordues par des personnes malveillantes !

    IMG_0481Des barreaux d'une grille du jardin ont même été tordus… (Photo EP) 

     

    Que va t-il bientôt rester si ce laisser aller perdure et que restera t-il de la biodiversité vantée dans les communications qui ont accompagné l'ouverture du Jardin ?

    IMG_0494bJardin Joseph Migneret : les arbres fruitiers dépérissent (Photo EP)

     

    Alors que toutes les énergies de nos élus se focalisent sur le Paris festif nous commençons à découvrir d'autres conséquences collatérales de cette orientation donnée à la ville, après l'alcoolisation massive, le bruit, la malpropreté voilà désormais nos parcs et jardins qui sont à la dérive.

    Une situation choquante quand l'on sait combien est coûteux l'aménagement de ces espaces et en particulier le jardin Joseph Migneret qui avait tous les atouts pour être un havre de verdure et de paix, formé d'une succession d'espaces joliment ordonnancés mêlant créativité et pittoresque.

      IMG_0477Jardin Joseph Migneret : à l'évidence la pelouse n'est plus arrosée (Photo EP)

     

    Cette situation que nous relaient les  riverains mais aussi les visiteurs est choquante et indigne du Marais. Un laisser aller qui va coûter cher aux contribuables pour remplacer les végétaux qui sont sacrifiés!

    Pourquoi tant de négligences ?

    Dominique Feutry

     

  • Grenier st lazare déchets bouteilles 13 07 15Rue du Grenier Saint Lazare (IIIe) (Photo EH)

     

    Ce matin du 13 juillet les riverains éberlués ont découvert cet amas de canettes au pied du container à verre qui trône sur le large trottoir de la rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe).

    L'un d'eux nous envoie cette photo sous le titre "la honte !" et stigmatise l'inertie de la Mairie de Paris.

    Au premier degré, les services de la Ville sont évidemment "responsables". Sont-ils "coupables", pour reprendre ce fameux débat autour du sang contaminé ? En d'autre termes, comment éviter qu'une place soigneusement nettoyée se retrouve copieusement souillée, peu de temps après, par des dépôts massifs de déchets qui sont le fait d'une "foule" ?

    La foule en effet est incontrôlable. En promouvoir le rassemblement, stimuler la participation, se réjouir de la mobilisation de centaines de milliers de personnes, quel qu'en soit le motif, souvent respectable, c'est prendre le risque (qui devient une certitude), d'en payer le prix.

    ChrlieLe monument de la place de la République (Photo "Libération")

     

    Le phénomène "Charlie" a uni la France autour du refus de la barbarie et la place de la République a été au cœur de l'évènement. Il n'est venu à l'idée de personne à ce stade ("Libération", toutefois, a lancé un ballon d'essai), de se plaindre des graffiti qui recouvrent encore la statue de Marianne en bronze et le soubassement en pierre qui accueille les allégories de la Liberté de l’Égalité et de la Fraternité, car elles sont le fait d'une foule qui a cédé à une émotion légitime. En d'autres circonstances, les mêmes inscriptions auraient soulevé des vagues d'indignation.

    On voit donc que les phénomènes liés à la foule ne sont pas jugés à l'aune des lois et règles en vigueur mais bénéficient d'une complaisance inhabituelle à l'égard de formes diverses de dégradation du bien public et privé.

    Le triste spectacle qui nous est rapporté de la rue du Grenier St Lazare, dont nous ignorons les tenants et les aboutissants, semble issu tout droit d'un rassemblement de personnes, en plein air ou dans un établissement, qui ont consommé de la bière en abondance, probablement dans la nuit du 12 au 13 juillet. Les conteneurs de verre sont déchargés périodiquement par les services de la Mairie de Paris. Rien n'est prévu pour l'enlèvement de dépôts massifs et simultanés comme celui-là.

    De ce point de vue, la municipalité n'est pas fautive. Elle serait bien inspirée toutefois d'envoyer ses inspecteurs enquêter sur un évènement qui se traduit par une nuisance pour les riverains, et réagir en amont, en coopération avec la police si nécessaire, pour éviter la récidive.

    Pas fautive … au premier degré seulement. La Maire de Paris, Anne Hidalgo, dont nous avons vu l'élection avec sympathie, est en train de perdre peu à peu son capital de confiance en faisant tout pour que Paris absorbe ce qui se présente, avec la voracité d'un trou noir (*), La liste est déjà longue : Roland Garros qui verra la destruction d'une partie des serres d'Auteuil, la Tour Triangle et ses 70.000 m² de bureaux alors même que le marché est saturé, les tours du XIIIe, les Jeux Olympiques de 2024 (après des Jeux Olympiques Gay en 2018) et de façon concomitante l'exposition Universelle de 2025. Sans oublier le PLU (plan local d'urbanisme) de Paris dont le coefficient d'occupation des sols (COS) est supprimé pour densifier encore l'habitat parisien.

    Cette boulimie serait de l'ambition louable si Paris était une ville défavorisée. La réalité est tout autre : elle est dotée de mille appas, avec son architecture exceptionnelle, sa richesse culturelle et son histoire, sa création artistique, le romantisme des bords de Seine… Sa population est la plus dense d'Europe avec 24.000 habitants au km² ; son activité économique est vivace au point de susciter une forte demande de logements et son attractivité font pâlir ses rivales puisqu'elle est la première destination de touristes au monde (35 millions de visiteurs par an).

    La réalité est que la Maire de Paris, qui règne sur 2.200.000 habitants ne se préoccupe pas des 10 millions de citoyens qui peuplent sa périphérie, encore moins de trouver un équilibre avec les autres métropoles françaises. Ce faisant, elle satisfait son ego mais elle vise à accroitre la population et l'activité propre à un Paris intra-muros déjà sursaturé, asphyxié par la pollution et au bord de l'explosion.

    Ceci nous ramène au titre sur l'impossibilité de gérer les foules : toute mesure qui se traduit par une hausse potentielle de la fréquentation génère son cortège irrépressible de nuisances : saleté, bruit, pollution et inconfort. On a le vague espoir que 2016, qui voit la naissance du "Grand Paris", introduise plus de solidarité entre le cœur de Paris et les communes voisines, une véritable décentralisation et moins d'égoïsme à l'égard du reste de la France. Un exemple : Versailles était candidate pour Roland Garros, avec son prestige, ses espaces illimités et sa proximité avec la capitale. Fallait-il condamner son ambition légitime en mutilant les serres d'Auteuil, un élément de notre patrimoine collectif ?

    Gérard Simonet

     

    (*) Trou noir : singularité de l'espace-temps en astrophysique. Le "trou noir"  aspire et détruit tout ce qui passe à sa portée, y compris la lumière (ce qui explique son nom et le fait qu'il ne soit pas visible)

     

  • PhotoBanderole devant l'Hôtel de Chavigny (IVe) siège de la 11ème Compagnie d'Incendie et de Secours au 9 rue de Sévigné (Photo VlM)

     

    Une superbe banderole annonce le bal du 14 juillet à la caserne Sévigné 9 rue de Sévigné (IVe), une accasion de s'amuser mais aussi de voir ce qui subsiste de l'Hôtel de Chavigny.

    Bâti à l'origine par le frére de Saint Louis, Charles d'Anjou, roi de Naples et de Sicile en 1265, l'hôtel particulier doit son aspect actuel et son nom à Léon Bouthillier de Chavigny, conseiller du Roi Louis XIII, qui fit modifier la bâtisse originelle par Mansart en 1637. Outre de magnifiques appartements, rien ne fut oublié, jardins, cours, galeries, basse-cour, écuries et orangerie. Il  devînt  l'un des plus importants et somptueux hôtels particuliers de Paris. Lors de son passage à Paris pour une  fête donnée dans l'Hôtel en l'honneur de son maître,  le secrétaire du Prince de Monaco n'écrivait-il pas en 1647, " le palais de ce seigneur peut se dire l'un des plus grands et des plus beaux de Paris ". 

    La succession de  Léon Bouthillier de Chavigny sera traduisit par le rattachement d'une partie des immeubles à l'Hôtel de la Force.

     

    Dscf0233Une des façades de l'Hôtel Bouthillier de Chavigny (IVe) (Photo Struturae)

     

    Confisqué à la Révolution comme bien d'autres propriétés, le bâtiment devint d'abord, en 1792, le siège des Pompes Funèbres, avant d'être affecté aux pompiers à la suite du décret  impérial du 18 septembre 1811 créant le bataillon des Sapeurs-Pompiers de Paris.  C'est à la fin du XIXe siècle que des aménagements significatifs furent effectués, notamment de nombreux appartements destiéns aux officiers et sous-officiers. Acheté par la Ville de Paris en 1913 qui confirma ainsi sa destination de caserne de pompiers, le bâtiment a été classé Monument   Historique en 1988 consacrant de la sorte la plus ancienne caserne de la capitale.

    Un haut mur de la caserne Ouest rappelle qu'il avait fallu isoler les habitants de l'Hôtel du vacarme de la prison de la Force toute proche, l'Hôtel du même nom étant devenu une prison à la fin du règne de Louis XVI. Une sorte de mur anti bruit avant la lettre.

    Le commentaire relatif à l'Hôtel de Chavigny figurant sur le site des pompiers rappelle que "le maintien  pendant quatre siècles d'une porcherie provoqua dans les bâtiments voisins une telle pollution qu'un salpêtre continue de ronger les pierres et le bois des poutres employées en soutien.  La poutre maîtresse qui soutient le plafond de l'actuel gymnase s'est récemment affaissée. Le coût de la restauration est estimé à 300 000 euros. Les donations privées sont d'une grande aide pour ce bâtiment classé monument historique".

    Alors peut-être que lors de votre participation au bal, vous penserez aussi à cet appel des pompiers qui forcent notre admiration par leur dévouement et leur engagement au service des parisiens. 

    Dominique Feutry

     

  • St antoine 40 immeuble étroit 05 04 14Photothèque VlM

     
    "Vivre le Marais !" vient de déposer une contribution dans les cadre de l'enquête publique relative à la modification du PLU (Plan Local D'Urbanisme) de Paris qui touche les IIIe et IVe arrondissements mais épargne le secteur qui relève du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.
     
    Nous avons été choqués de  constater à cette occasion qu'à la mairie aucun espace n'est réservé à la consultation du dossier d'enquête publique. Le contributeur est installé sur un coin de table derrière un écran d'ordinateur avec peu de place pour écrire. Cela donne une idée de la valeur accordée à cette enquête… De plus, cette enquête publique confidentielle a lieu, comme par hasard, en juin-juillet. Il ne serait pas étonnant que peu de parisiens se manifestent et que la Mairie se prévale d'un large consensus par défaut. Depuis que le projet est lancé, elle a écouté poliment les associations, au nom de la sacro-sainte "démocratie participative", mais donne aujourd'hui l'impression que tout est "ficelé".
     
    Sur le fond, dans ce projet de modification du PLU, la Mairie de Paris s'engage résolument dans un processus de densification du bâti parisien. "Vivre le Marais !" rappelle régulièrement que les mesures structurelles qui visent à densifier Paris (loi ALUR ou Duflot qui a purement et simplement supprimé le coefficient d'occupation des sols à Paris), particulièrement le projet de surélever les immeubles existants, ne font aucun cas de la qualité de vie de ses habitants. Impossible d'ailleurs de trouver dans le dossier de l'enquête publique la hauteur maximale autorisée : est-ce 31m, 25m plus un couronnement de 4,5m, soit 29,5m ? Le dossier semble fait pour brouiller les pistes. L'ancien PLU prévoyait 25m en gradins.
     
    Paris est déjà la ville la plus dense d'Europe avec 24.000 habitants/km2 (hors bois). Il s'ajoute à ces chiffres un record mondial de fréquentation touristique (35 Millions de visiteurs par an) qui génère un supplément de 250 à 300.000 personnes en permanence dans les lieux publics et les transports en commun déjà saturés, sans parler de la circulation automobile (cars de tourisme) et de la pollution qu'elle induit.
     
    En ces jours de crise économique où les budgets des loisirs rétrécissent, il faudrait laisser aux citoyens parisiens ce qui ne coûte rien et est le plus important : la QUALITÉ de VIE. Nous avons l'impression que la Mairie souhaite que Paris devienne INVIVABLE. L'objectif d'accroître à la fois la demande de logements (par l'augmentation de l'attractivité économique de la capitale) et l'offre de logements (par la densification du bâti) ne peut mener qu'à une dégradation de la qualité de vie des parisiens. Ceux-ci ont plus que jamais besoin d'espaces de respiration et de liberté, en surface comme en hauteur et ce qu'on leur propose ici est une asphyxie progressive.
     
    Densifier Paris est une approche anti-humaniste qui ne fera qu'accentuer la fuite des classes moyennes et des familles avec enfants. Par ailleurs, les atteintes au patrimoine architectural et à la physionomie des rues, qui témoignent tous deux de l'histoire parisienne et sont un élément essentiel de son attractivité touristique, seront irréversibles. La solution passe plutôt par la déconcentration des activités parisiennes vers la périphérie et, de ce point de vue, le projet "Paris-Métropole" est une réponse mieux adaptée aux enjeux présents et à venir.
     
    Isabelle Thomas-Le Doré
     
  •    Tour-Triangle-Credit-Herzog-et-de-Meuron-tour-triangle_com_Photo montage de la tour Triangle (Photo Herzog et de Meuron)

      

    Courte majorité due à des ralliements de dernière minute et quelques modifications apportées au projet ont eu raison des oppositions pourtant nombreuses à la construction de cette tour dite Triangle (voir notre article du 08 décembre 2014) pour laquelle la polémique ne va pas s’arrêter pour autant.

    Est-ce bien « une formidable chance pour Paris » comme le prétend la Maire qui accouche de ce dossier aux forceps et que certains appellent déjà « le caprice » ?

    Car élever un building de 180 m de haut à Paris ce n’est pas rien ! Et c’est certainement le coup d’envoi à d’autres tours, cela ne fait aucun doute. Déjà des voix dénoncent le manque de concurrence dans l’attribution du marché au promoteur Unibail, le fait que ce soit un bail à construction de 80 ans (!), qu’un un loyer jugé dérisoire ait été fixé,  que  le même promoteur ait déjà obtenu le marché de la canopée des Halles et qu’il n’ait pas été  tenu compte la surabondance de bureaux à Paris (1 000 000 m2 non loués). La future tour en effet comprendra ¾ de bureaux un hôtel 4 étoiles et un équipement culturel. 

     

    Sans-titreVue de la future tour Triangle du centre de Paris (Photo montage Atlantico)

     

    Ce qui est regrettable dans affaire, et notre position sur ce plan n’a jamais varié, est une nouvelle fois l’attitude des politiques qui semblent tout faire pour que Paris perde son âme. Comme s’il y avait une volonté rentrée, dont on ignore les raisons, de gommer, de casser tous azimuts un passé qui a fait la grandeur de la capitale au prétexte que ceux qui veulent préserver ces acquis sont des ringards, des malotrus, des habitants obtus qui veulent soi-disant préserver leur confort. Ils n’ont d’ailleurs rien compris car dans une économie de globalisation le standard  est  d’édifier des tours de bureaux, de « merchandiser » le plus d’espace, de développer le tourisme surtout le tourisme nocturne et bien entendu tout ce qui touche de loin ou de près à la fête… Alors que les habitants se le tiennent pour dit, ils n’ont pas voix au chapitre et vont finir par agacer les élus. 

    Vraiment trop c’est trop, ils ont déjà le privilège d’habiter Paris, que veulent-ils de plus ! J’oubliais ils ont une arme, leur bulletin de vote…

    Dominique Feutry

     

  • 5171096793_294a491781Place de la Bastille, au centre la Colonne de Juillet, au fond l'Opéra

     

    " Apaiser l’espace public, rééquilibrer les usages au profit des piétons et des circulations douces, valoriser les espaces naturels, tels sont les grandes ambitions portées par l’exécutif municipal pour faire de notre capitale une ville bienveillante, harmonieuse et durable. Imaginer de nouveaux usages, remettre en question nos habitudes…  C’est à partir de votre envie de vivre la ville que les projets vont se dessiner."

    Telles sont les phrases choc que nous reprenons du site de la Mairie,  Paris.fr, au sujet de l’aménagement souhaité par la Maire des 7 places, Bastille, Fête, Gambetta, Italie, Madeleine, Nation ou Panthéon. Pour cela il est spécifié aussi que  « la participation citoyenne est plus que jamais au cœur de la démarche d’élaboration des programmes ».

    Vouloir aménager des places pourquoi pas mais est-ce si prioritaire comme le laissent à penser les discours officiels ? D’abord et avant  toute chose, cela coûte beaucoup, beaucoup  d’argent. Il suffit de se pencher sur le dossier de la place de la République pour en être convaincu, un réaménagement qui a coûté 24 millions  € à la Ville (« Le Moniteur »  du 05 septembre 2013). Il a été dit récemment que les parisiens plébiscitaient cette place. Les échos que notre association reçoit ne démontrent pas une telle adhésion ! Il n’empêche que vouloir aménager autant de places, si l’on se fonde sur ce qu’a coûté la Place de la République, correspond à  une dépense  de  100 à 150 millions € (loin des 30 millions annoncés), ce qui n’est pas rien même en l’étalant sur plusieurs exercices budgétaires, alors que nous sommes dans un contexte de contraction des recettes !

    Pour la place de la Bastille, les constatations faites sont que le trafic des véhicules est dense mais qu’il reste fluide (5600 véhicules à l’heure de pointe le soir). Le nombre d’accidents est difficile à évaluer, on parle d’une centaine sur 3 ans, mais les chiffres datent de plus de 6 ans. La végétalisation qui existe est peu visible (sauf sur les quais de l’arsenal), le mobilier est hétéroclite, l’éclairage est à revoir. La pollution aux particules comme le bruit sont assez élevés. Les places de stationnement sont quasi inexistantes mais il y a un stationnement illicite important de motos. La place voit converger 8 lignes de bus plus des  lignes de cars touristiques, 3 lignes de métro (avec de nombreuses sorties et plusieurs escaliers mécaniques), mais il n’existe qu’une seule station de taxis.

     

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    Nous apprenons aussi, qu’outre la Colonne de Juillet,  les quais de l’Arsenal sont classés en Zone Verte Urbaine, les quais de la ligne 1 du métro en Zone Urbaine de Grands Services Urbains, que le sous-sol,  une  ancienne carrière, est très encombré par des réseaux souterrains qui sont loin de représenter « quelques contraintes techniques » comme  le relève le dossier de présentation.

    Les conseils de quartier, récemment interrogés, ont fait des propositions qui convergent le plus souvent avec les souhaits de la Mairie. Il faut plus d’arbres et de végétation (devant l’Opéra en particulier), une traversée piétonne directe de la place sans devoir la contourner, des pistes cyclables, des places de stationnement, pouvoir relier en un seul ensemble la place, les quais du Canal Saint-Martin, le bassin de l’Arsenal  et  la Coulée Verte. Mais il est demandé aussi de mettre plus en valeur l’histoire (enceinte de la Bastille, Colonne de Juillet …), de diversifier les commerces (les bars et les restaurants sont très nombreux) tout en supprimant les « baraques à frites » et en sécurisant certains lieux identifiés comme « points chauds », par exemple  les escaliers accédant au sous-sol  devant l’Opéra.

    Cet état des lieux et  ces diverses propositions étant rappelés, plusieurs points nous inquiètent. Si les aménagements réduisent la circulation où le trafic, il va forcément se reporter dans les rues voisines déjà très fréquentées (rue Saint-Antoine, boulevard Beaumarchais, rue du faubourg Saint-Antoine… ?). Si la volonté est d’attirer plus de touristes, cela ne va-t-il pas avoir comme conséquence de sur saturer  le Marais déjà fort encombré et sur visité ? Lorsqu’il est mis de surcroît comme point positif que la place est un « lieu de fête et d’attractivité », les bras nous en tombent. Veut-on reproduire dans  tout ce secteur ce qui fait le malheur des riverains dans différentes quartiers et plus spécifiquement non loin de là dans le XIe ? La fête n’est donc que la seule voie d’ambition et de progrès  qui, soulignons-le,  est antinomique avec la volonté affichée de nos édiles « d’apaiser l’espace public » ! Enfin lorsqu’il est fait mention  du « passage sur la place d’une ligne de transport à  haut niveau de services », nous ne voyons pas très bien de quoi il s’agit ?

    Certes certains aménagements de la place de la Bastille, s’ils sont réalisés,  ne seront pas du luxe. Elle est loin de refléter son passé historique et se trouve souvent mal traitée, il suffit de voir son état après une manifestation ou un rassemblement ! Franchement la place mérite autre chose ! Mais vouloir réduire drastiquement la circulation c’est déporter le trafic plus loin et concentrer les problèmes, notamment de pollution, ailleurs, alors que le constat est qu’actuellement le trafic reste fluide. Quant à affirmer que la place est « un lieu de fête et d’attractivité nocturne » c’est déjà vouloir ne rien faire pour qu’il n’en soit pas ainsi, au contraire c’est montrer déjà quel sera l’un des objectifs de l’aménagement. Restons plutôt dans l’optique d’un endroit familial et convivial valorisant les espaces naturels  et permettant aux habitants d’avoir une  vraie vie de quartier. Les touristes et les fêtards devant passer après.

    Nous vous tiendrons  informés  des orientations qui  seront retenues, du coût de cet aménagement qui doit être raisonné et ne pas devenir l'embléme d’une volonté. Nous notons que la concertation a lieu du 20 juin au 25 juillet, c'est-à-dire en pleine période de vacances d'été durant laquelle nombre de parisiens seront absents.

    Dominique Feutry

     

  • 220px-St-Paul-St-Louis-DSC_8056La vitrine en cours d"aménagement 3 rue des Rosiers (IVe) (Photo VlM)

     

    Le 3 juin dernier nous avons publié un article à propos de l'installation à la hâte d'une devanture 3 rue des Rosiers (IVe). Elle ne nous paraissait pas conforme au PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais et nous avions alerté la Direction de l’Urbanisme afin de savoir si une autorisation avait été délivrée.

    Prévenu par nos soins Julien LANDEL, 1er adjoint au Maire du 4ème arrondissement vient de nous informer selon les termes suivants que ces aménagements n'étaient pas autorisés : "… Je vous confirme que la DU (direction de l'urbanisme – NDLR) n’a délivré aucune autorisation concernant cette devanture. – Une procédure a été lancée après l’alerte signifiée par le Maire du 4ème…"

    Une nouvelle fois il est démontré que nous devons rester vigilants lorsque nous constatons des travaux qui ne nous paraissent pas conformes et nous remercions vivement l'adhérent de notre association qui habite le quartier de nous avoir alertés.