Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

  •   800px-P1220517_Paris_III_passage_Ste_Elisabeth_rwkLe passage Saint Elisabeth (IIIe) reliant le 195 rue du temple Turbigo et le 72 rue de Turbigo
     

    Dans un article du 04 novembre 2013 nous dénoncions l’abandon des édifices religieux parisiens et nous rapportions le cas de l’église Saint-Merri (IVe) qui avait été inscrite parmi les 100 monuments les plus en danger par le World Monuments Fund.

    Depuis lors l’église subit des restaurations. la dernière en date étant sa façade magnifiquement refaite (nos articles des 23 mars et 15 octobre 2014). Des bâches sur un clocheton de l’église Saint-Paul Saint-Louis montrent qu’après la réfection de sa façade, de nouvelles réparations sont en cours. Et voilà quelques jours, un échafaudage est apparu rue Saint-Claude, le long de l’église Saint-Denys du Saint Sacrement (IIIe), la mairie précise qu’il s’agit « de travaux de restauration de l’acrotère (assises de pierres de taille du sommet des façades au-devant des toitures basses de l'édifice. Le démarrage est prévu dans une quinzaine de jours et durera 3 mois ».

    781PX-~1L'église Saint-Denys du Saint-Sacrement 68 bis rue de Turenne (IIIe) 
     

    Il faut noter aussi les travaux plus discrets réalisés sur une partie de la corniche à la base des toits de plusieurs chapelles de l’église méconnue Saint-Nicolas des Champs (IIIe) (notre article du 13 octobre 2012), côté rue Cunin Gridel, de manière à éviter des infiltrations sur les fresques intérieures datant du XVIIe siècle dont certaines ont été restaurées l’an passé à l’occasion de l’exposition qui s’est tenue au musée Carnavalet intitulée « Les couleurs du ciel » (notre article du 4 novembre 2013). Il reste d’autres fresques à restaurer dans cette église subissant de nombreuses fuites lors des pluies et montrant d’autres désordres importants. Richement dotée en œuvres d’art, elle mérite véritablement une restauration lourde de même que son rare orgue Clicquot.

    Nous nous réjouissons aussi que la mairie prenne en mains le réaménagement du passage Sainte-Élisabeth le long de l’église du même nom. Une réunion publique est prévue le 3 décembre à 19h00 à la mairie du IIIe avec la présentation du projet envisagé par les services techniques de la Ville de Paris.

    Voilà de bonnes nouvelles que nous voudrions encore plus nombreuses.

    Dominique Feutry

     

  •   2487-anne-hidalgo-devoile-son-projet-de-nouvelle-place-de-la-bastilleVue virtuelle de ce que pourrait être l'aménagement avec le bassin de l'Arsenal et les larges escaliers d'accés à la place de la Bastille (source Paris qui ose)

     

    Sous le numéro 2014- DVD 1131, le Conseil de Paris va examiner, dans sa séance de novembre, le dossier relatif à « l’aménagement des places (Bastille et Nation) et des espaces publics à Paris. Assistance à maîtrise d'ouvrage ».

    Comme pour la place de la République (notre article du 26 juin 2013), il s’agit de repenser les lieux avec en filigranes « la revégétalisation des contours » des places et « la circulation douce ».

    Promesse de campagne de la Maire, l’idée est bonne dans la mesure où ces places et en particulier la Bastille n’ont pas d’âme. Il est d’ailleurs difficile d’imaginer que cette « porte d’entrée Est du Marais » fut un des hauts lieux de notre histoire, si ce n’est la Colonne de Juillet.

    Bien sûr une "large concertation" est envisagée mais qu’en ressortira-t-il ? Nous savons déjà que serait privilégié, un peu comme l’aménagement de la Rive Gauche, l’axe Bassin de l’Arsenal-Bastille avec des marches permettant d’accéder plus facilement aux deux espaces.

      800px-Elefant_der_BastilleGravure représentant un projet d'aménagement de la place de la Bastille au XIXème siècle avec une fontaine éléphant en son centre qui ne vit jamais le jour, sauf le socle qui a servi à installer la Colonne de Juillet. Une  maquette en plâtre a longtemps attiré les curieux avant d'être détruite (Musée Carnavalet) 

     

    Il s’agit là d’un lourd et coûteux chantier et il convient de ne pas répéter les erreurs de la Place de la République que beaucoup trouvent trop minérale, le mobilier est déjà abîmé et les fuites dans les couloirs de la RATP situés au-dessous ont dû être colmatées suite à des malfaçons lors des travaux. Laissera-t-on en place la Colonne de Juillet ou sera-t-elle déplacée, voire remisée dans les réserves de la Ville à l’instar un temps des dauphins de la place de la République qui ont été déposés (notre article du 23 novembre 2013) et qu’il a été prévu ensuite de replacer au bas des Champs Elysées ?

    Il ne faudra pas non plus oublier que cette place est une place de rassemblement, en particulier lors de manifestations avec parfois tous les débordements et les saccages émanant alors de « casseurs » expérimentés qui se moqueront de savoir si la place a été réaménagée. Il suffit de se rendre sur la place après un grand rassemblement pour voir dans quel état elle peut se trouver. Ce serait dommage de mettre beaucoup d’argent dans cette opération pour devoir recommencer quelque temps après. Tout en n'oubliant  que la place concentre un important trafic de véhicules du fait des voies qui y convergent, il faudra aussi faire preuve d’originalité, la place de la République ou l’aménagement de la Rive Gauche ne constituant pas des modèles.

    Dominique Feutry

     

  • MorlandL'immeuble "Morland" au 17 du boulevard Morland (IVe), régulièrement qualifié de "soviétique" ou de "stalinien". C'est pourtant un architecte qui l' a conçu : Albert Laprade, pionnier des secteurs sauvegardés. On le connait pour son intervention sur les ilots insalubres de Saint Gervais et Saint Paul. C'est lui qui a introduit la technique du "curetage" largement appliquée dans la mise en valeur du Marais (photo VlM)

     

     
    Information du Maire du IVe Christophe Girard :

    "Anne Hidalgo et Jean-Louis Missika, son Adjoint en charge de l¹Urbanisme, ont
    lancé ce lundi, au cours d¹une conférence au Pavillon de l¹Arsenal, le programme
    « Réinventer Paris », projet urbanistique le plus ambitieux jamais lancé à Paris,
    tant par son ampleur que par la méthode choisie, qui constitue une première au
    niveau mondial. La Ville de Paris a sélectionné 23 sites sur le territoire parisien, qui vont faire
    l¹objet d¹appel à projets urbains innovants afin d¹aménager ou de réaménager
    ces sites, pour certains emblématiques de Paris. La Maire de Paris a appelé
    l¹ensemble des acteurs de l¹urbanisme et de l¹architecture à Paris et à l¹international
    à formuler des projets dont le maître mot sera l¹innovation déclinée sous toutes ses
    formes : L¹innovation technique et technologique, avec une très haute exigence
    environnementale, notamment en ce qui concerne le choix des matériaux et le
    traitement des déchets ; L¹innovation architecturale, afin que Paris continue d¹être
    une source d¹inspiration dans ce domaine ; L¹innovation sociale, pour favoriser la cohabitation des différents usages qui sont ceux des Parisiens.
    Parmi les 23 sites retenus qui appartiennent à la Ville, deux figurent dans le IVe :
    l¹Hôtel de Coulanges, la Maison de l¹Europe, au 35 rue des Francs-Bourgeois,
    et surtout l¹immeuble Morland, qui abrite aujourd¹hui une partie des services de la
    Préfecture ainsi que des Services de la Ville de Paris.
    Les candidats ont jusqu¹au 31 janvier 2015 pour manifester leur intérêt pour un ou
    plusieurs site, puis devront formuler une première offre avant l¹été, avant d¹envoyer
    leur offre définitive à l¹automne 2015. Un jury international se réunira pour arrêter
    la liste des projets retenus, avant que le Conseil d¹arrondissement et le Conseil de
    Paris ne se prononcent fin 2015. Le dépôt des Permis de Construire est prévu pour
    le 1er trimestre 2016. Le IVe prendra toute sa part également à la désignation du
    meilleur projet pour notre arrondissement." 280px-Hotel-de-Coulanges-37-rue-d
    La Maison de l'Europe, Hôtel de Coulanges, 35 rue des Francs-Bourgeois (IVe).
    Début XVIIème siècle,
    on doit ce bel hôtel à Scarron de Saintry. Il a été largement
    modifié par la suite, voire dénaturé par une
    surélévation des corps de logis


    Association "Marais-Quatre"


    Commentaire de "Vivre le Marais !"

    Que les projets inovants appelés des voeux de Mme Hidalgo évitent de s'inspirer
    des deux ouvrages contemporains ci-dessous qui font outrage au Marais :

    Michel le comte gymnase 08 01 12St merri piscine école












    Gymnase Michel le Comte (IIIe) et piscine-école St Merri (IVe). Ils ont été décrits
    à leur époque,
    pas si lointaine, comme des "projets inovants" (photos VlM).


  •   Paris_3_hotel_de_berancourtCour intérieure de l'Hôtel de Bérancourt avec au fond le corps de logis de forme incurvée

     

    Situé 28 rue Charlot (IIIe), l'ancien Hôtel de Bérancourt dit aussi de La garde ou Hôtel de Polignac a été inscrit en 1968 à l'Inventaire des Monuments Historiques pour ses façades et toitures sur rue et sur cour, ses escaliers avec leur cage d'époque Louis XIV et son ancien jardin.

    C'est en 1701 que Jean Baptiste de la Garde président aux enquêtes au Parlement de Paris acquiert l'hôtel dont sa fille héritera ensuite. Elle avait épousé le marquis de Polignac écuyer du Comte d'Artois. Le bien passa en 1784 à un conseiller du roi Alexandre Brillon de Saint-Cyr qui fut exécuté durant les massacres de la Révolution. Ses biens confisqués furent rendus à la famille ensuite.

    Le portail de la façade sur rue est « rectangulaire à refends timbré d'une clef, muni de vantaux rehaussés de feuillages».  A l étage se trouve un joli balcon en fer forgé.

    Il est vrai que lorsqu'on pénètre dans cet édifice, on est attiré par la cour intérieure dont le corps de logis est de forme incurvée avec ses deux portes surmontées de mascarons et d'intéressantes mansardes.

     Hôtel de La Garde © Nicolas JacquetLe pavé à fendre de la cour (photo Nicolas Jacquet )

     

    Très classique la façade est agrémentée de beaux garde-corps et de moulures sur le pourtour des fenêtres et d'autres disposées en longs bandeaux marquant les étages. Par le passé existait un belvédère qui surmontait les combles.

    Notons aussi, comme dans beaucoup de cours d'hôtels particuliers, la présence d'un pavé au sol proéminent et plus élevé que les autres appelé "pavé à fendre" et qui servait a couper le bois afin de ne pas abîmer les pavés de l'espace public où cela était interdit.

    Dominique Feutry

     

    NB : Les commentaires sont issus pour la plupart de l'ouvrage de Danielle Chadych chez Parigramme, "Le Marais", et du "Dictionnaire des rues de Paris" de Jacques Hilairet.

     

     

  • Vosges place vue moyenneHôtels XVIIe de la place des Vosges (IIIe et IVe). Peut-on les imaginer avec des façades transformées ? (Photo VlM)

     

    Dans un communiqué de presse du 4 novembre dernier, l'Association des Architectes du Patrimoine (AAP), l'Association Nationale des Architectes des Bâtiments de France (ANABF) et les Associations Nationales du G8 on publié un communiqué de presse mettant en garde sur les dangers du projet de loi sur la transition énergétique concernant le patrimoine.

    En effet, dans son article 3, le projet de loi pévoit que l'on ne puisse "s'opposer à la mise en oeuvre d'une isolation en saillie des façades et par surélévation des toitures des constructions existantes."

    Pour les spécialistes, tout en reconnissant que l'amélioration de la performance énergétique  des immeubles  est souhaitable, ce point de le loi est néfaste pour notre patrimoine car, disent-ils, "l'emballage" d'un bâtiment ancien (c'est-à-dire le nouvel aspect  des façades modifiées pour permettre de meilleures performances énergétiques des immeubles) revient à gommer leurs spécificités architecturales qui sont pourtant les témoins de notre histoire  et des styles propres à chaque époque.

    Aussi, que les sites soient des monuments historiques, qu'ils soient protégés, inscrits ou classés, personne ne pourra plus s'opposer à "l'emballage" des bâtiments avec les conséquences visuelles que l'on imagine au sein même de structures qui n'auront pas été emballées par exemple.  

    Les signataires du communiqué, ce qui tombe sous le sens, demandent que les dérogations actuellement prévues par le code de l'urbanisme soient reprises et que tout projet d'isolation, "d'emballage" de tels bâtiments soit précédé d'une étude par des professionnels et soumis à l'avis conforme des services compétents en matière d'architecture du Ministère de la Culture.

    Notre patrimoine est précieux, il est une des grandes fiertés de la France et un atout maitre dans la compétition internationale, ne le gâchons pas. Nous qui, dans le Marais, cotoyons chaque jour des monuments historiques, ne pouvons qu'être d'accord avec cet appel des associations de spécialistes.

    Dominique Feutry

     

  • P1080449Architecture audacieuse et élégante bien éloignée du stalinisme du bâtiment du boulevard Morland. Les   services de l'urbanisme de la Mairie de Paris sont situés désormais 121 avenue de France dans le XIIIe. Un cadre qui sied infiniment mieux à leur fonction (Photo VlM)

     

    "Vivre le Marais !" a rencontré le nouveau Sous-directeur du « permis de construire et du paysage de la rue » de la Direction de l’Urbanisme (DU), Bertrand Lericolais, accompagné de plusieurs de ses adjoints. Nous avons fait valoir combien nous avons toujours entretenu d’excellentes relations avec le précédent Sous-directeur, Denis Caillet, parti à la retraite. C’était aussi l’occasion pour nous de découvrir les nouveaux locaux situés avenue de France dans le XIIIe arrondissement (adresse postale :  CS 51388 – 75639 PARIS CEDEX 13), la DU ayant quitté le IVe il y a quelques semaines.

    Ces changements de responsable n’ont aucune conséquence en terme d’organisation, si ce n’est que les 6 circonscriptions existantes sont ramenées à 4, les IIIe et IVe arrondissements se trouvant désormais dans la "Circonscription Est" sous la responsabilité de Fabrice Martin.

    Nous avons fait un rapide tour d’horizon sur l’association et ses actions. Nous ne cachons pas combien nous sommes vigilants concernant la quiétude des riverains et donc sur la question des autorisations de terrasses. Nous citons les exemples les plus significatifs, ceux qui abusent allégrement de l’espace public pour s’étendre même pendant les travaux de la rue Rambuteau. Il nous est spécifié que pour les cas connus de la DU, des contraventions ont été dressées avant de passer à un niveau supérieur pouvant mener jusqu’aux Tribunaux.

    Il nous est confirmé que le COX n’a plus d’autorisation de terrasse. Après une autorisation temporaire qui est échue depuis le 9 mars dernier, le refus a été récemment notifié. On constate que son mode de fonctionnement n'a pas changé pour autant …. La place du Marché Sainte Catherine (IVe) est évoquée, la DU a participé à la Mairie du IVe à une réunion où ont été proposées des améliorations de l’aménagement de la place.

    Nous indiquons aussi le mécontentement grandissant des habitants du quartier de la Corderie (IIIe) dans le Haut Marais face à des établissements au comportement égoïste qui confondent espace privé et espace public. Un rapprochement avec un collectif proche est en train de s’opérer créant un foyer de mécontents prêts à intervenir si rien n’était fait. Nos interlocuteurs vont enquêter sur place afin de mesurer les dérapages au règlement.

    M. Lericolais se dit favorable aux chartes riverains/commerçants, certaines expériences s’étant révélées concluantes. Pour notre part nous marquons nos réserves forts de notre expérience décevante en ce domaine, notamment avec "la charte des bons usages de la rue des Archives".

    Sont évoqués enfin le cas de l'ex-garage de la rue des Archives (IVe) qui n’a pas affiché de demande de permis travaux, ainsi que des changements de terrasses en cours sur la partie de la place Baudoyer entre la rue de Rivoli et la rue du Roi de Sicile (IVe). Ces changements en relation avec une demande de la Mairie du IVe, seraient dus à des problèmes techniques de transformateurs mais nous soulignons combien il est dommageable que cette place soit couverte de terrasses qui ont plus l’air d’ailleurs de grandes tentes.

    Après cet échange constructif nous convenons de nous revoir dans 6 mois.

    Dominique Feutry

     

  •   CAM00866La façade principale nettoyée de l'église Saint Merri avec ses portes rouges encore protégées (Photo FF)

     

    La campagne de travaux qui s’est étendue sur 2013-2014 touche à sa fin en ce qui concerne la façade principale de l’église Saint-Merri située près de l’intersection des rues Saint-Martin et de la Verrerie (IVe). Nous avions parlé de ces travaux dans un article du 23 mars 2014.

    Comme l’indique le site de la Mairie de Paris « l’opération, qui durera toute l’année 2014, comporte une pré-consolidation et un nettoyage soigneux de chaque élément constitutif du décor sculpté… la consolidation définitive des éléments conservés, la purge des réparations antérieurs instables et la restitution des éléments sculptés indispensables à la lecture globale du décor : il s’agit de transmettre autant les éléments recréés XIXe siècle que ce qui subsiste du décor du XVIe siècle. »

     

    CAM00863La  blancheur surprenante de la partie haute de la façade principale de l'église Saint-Merri (Photo FF)

     

    Le résultat est exceptionnel, la peinture rouge foncé qui recouvre le portes renforce le contraste avec la pierre qui a retrouvé sa teinte naturelle, notamment les sculptures qui apparaissent dans tout leur éclat. Il est difficile désormais de passer devant cette façade sans éprouver le besoin de s’arrêter pour la contempler. Nous sommes admiratifs quant à la qualité du travail réalisé par les équipes de spécialistes qui ont œuvré sur l’édifice.

      ParisStMerry1L'orgue de l'église Saint-Merri

      

    La suite des restaurations portera sur le chauffage mais surtout permettra de redonner à l’orgue historique toute sa splendeur, ses timbres et toute sa puissance. Composé de cinq tourelles, l’instrument a été construit au XVIIe siècle par François de Herman, le buffet étant de Germain Pilon. Il a subi plusieurs restaurations dont celle de Clicquot en 1779, puis celle de Cavaillé-Coll en 1857 et 100 ans plus tard, celle de Victor Gonzalez, tous facteurs de grande renommée.

    Rendez-vous dans quelque temps pour un concert inaugural qui nous permettra de redécouvrir cet instrument remarquable. 

    Dominique Feutry

     

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    Photo T1Le nouveau magasin de livres Taschen 24 rue Vieille du Temple (IVe) (Photo VlM)

     

    Le magasin qui vient d'ouvrir au N° 24 de la rue Vieille du Temple (IVe) près de la rue du Trésor, à quelques mètres de l'emplacement de ce que fut l'Hôtel d'Effiat (notre article du 30 janvier 2014), est en complet décalage avec le PSVM. A la fois tag et composition enfantine aux nombreuses couleurs, le décor de la vitrine du magasin de livres Taschen ainsi bariolée n'a sans doute pas eu les autorisations nécessaires.

    Il est un fait qu'on la remarque et qu'elle tranche avec celles des magasins alentour !

    Lorsqu'un commerce de livres ouvre, alors que tant d'autres ont fermé et continuent de baisser leur rideau, nous ne pouvons que nous réjouir. Mais cela ne doit pas être cependant réalisé au mépris des règles en vigueur, au risque de faire des émules, nos rues seraient alors défigurées.

     

    Photo T3La même vitrine de nuit (Photo VlM!)

     

    "Vivre le Marais !" comme à chaque fois dans des cas similaires a informé la Direction de l'Urbanisme afin qu'elle mette bon ordre. Nous devons en effet toujours rester vigilants en ce domaine.

    Dominique Feutry

     

  • Quartier horloge avant rénovation 2

    Les immeubles du quartier de l'Horloge (IIIe) avant démolition dans les années 70. Des constructions qui ne manquent pas de charme et qu'on aurait pu réhabiliter ; un ensemble harmonieux dans sa diversité. La rue du Grenier Saint-Lazare, sur sa rive paire, en fait l'incontestable démonstration face aux immeubles de la rive opposée qui constituent la partie nord du nouveau "Quartier de l'Horloge"

     

    Au détour d'une promenade, la curiosité d'un de nos adhérents lui a fait découvrir, à sa grande surprise car à portée de main, le plan détaillé de l'enceinte Philippe Auguste. Il nous a aussitôt signalé sa trouvaille.

    Nous avons communiqué à ce sujet du fait des travaux de la rue Rambuteau, de l’aménagement du jardin de la rue des Rosiers et de la restauration d'une des dernières tours visible dans la cour du Crédit Municipal rue des Archives (nos articles des 29 avril, 1er juin et 03 septembre 2014).

     

    Photo-ABUn détail du plan du Quartier de l'Horloge où figure le tracé de l'enceinte Philippe Auguste (Photo VlM)

     

    Cette plaque en plexiglass est apposée sur un mur en retrait dans le Quartier de l'Horloge, entre le 6 et le 8 de la rue Bernard de Clairvaux (IIIe) à l'aplomb de l'horloge " Le Gardien du Temps " dont la restauration est conditionnée par la collecte de fonds qui a été lancée. Sont indiqués notamment sur ce plan l'ancien tracé des rues de la Paroisse Saint-Merri et le plan du quartier avant les travaux qui lui ont donné sa configuration actuelle.

    Nous conseillons à ceux que l'histoire intéresse d'aller sur site pour consulter le plan particulièrement instructif que nous avons photographié.

    Dominique Feutry

     

  • Réaumur 39 art nouveauImmeuble "art nouveau" à la lisière du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du Marais, 39 rue Réaumur (IIIe) (Photo VlM)

     

     Le PLU en vigueur a vu le jour en 2006. Dès 2008, Bertrand Delanoë brillamment réélu le modifiait dans un but de densification : augmentation de 1 mètre des hauteurs de façades et des libertés sur le COS (coefficient d'occupation du sol).

    En 2011, nouvelle modification du PLU avec enquête publique, en réponse à une décision de justice faisant droit à une requête en annulation formulée par "l'association pour la sauvegarde du Bois de Boulogne et de ses abords".

    La modification présentée aujourd'hui répond à trois objectifs :

    • Création de logements ; l'équipe en place en a promis 10.000 par an pendant les six ans de la mandature (l'opposition avançait 12.000 !)
    • Mesures en faveur de l'environnement conformément au "plan d'aménagement et de développement durable" (PADD)
    • Amélioration de l'attractivité de la ville en direction des acteurs économiques et du tourisme

    Un quatrième objectif est passé sous silence mais chacun sent bien qu'il plane sur le débat. Au 1er janvier 2016 (c'est-à-dire demain) l'urbanisme passera sous  contrôle de la métropole du "Grand Paris", qui en fonction des heurs des uns et des autres dans les compétitions électorales, sera ou ne sera pas de la même couleur politique que Paris. Il faut donc se dépêcher d'engranger un maximum de dispositions avant l'échéance fatale, en espérant convaincre les nouveaux décideurs de ne pas les abroger.

    De notre point de vue, nous le rappelons à longueur d'articles, des mesures structurelles qui visent essentiellement à densifier Paris (la loi ALUR ou loi Duflot a purement et simplement supprimé le COS pour Paris), le cas échéant par surélévation d'immeubles existants, ne font aucun cas de la qualité de vie des habitants. Paris est la ville la plus dense d'Europe avec 24.000 habitants au kilomètre carré (hors bois). Le IIIe arrondissement culmine avec 45.000 hab/km² du côté des Gravilliers (source "atelier parisien d'urbanisme" – APUR – 2007). Il s'ajoute à ces chiffres un record mondial de fréquentation touristique qui apporte chaque jour l'équivalent de 250 à 300.000  personnes qui fréquentent les lieux publics et utilisent des transports en commun déjà saturés.

    En ces jours de disette où les budgets loisirs de chacun rétrécissent, il faudrait laisser aux citoyens ce qui ne coûte rien et les comble : la qualité de leur vie. A ce titre, l'objectif qui est d'accroitre l'attractivité de Paris intra-muros conduit à augmenter l'activité économique, à développer les besoins en services publics (transports, écoles, crèches, hôpitaux, ….) et in fine à créer une demande supplémentaire de logements dans un habitat déjà surpeuplé. On alimente une réaction en chaine dont on sait en physique nucléaire qu'elle conduit à l'explosion.

    Densité paris dessin sans légende

    L'illustration de notre rhétorique, magnifiée par Arbo, que nous ne résistons pas au plaisir de publier à nouveau

     

    Deux des objectifs sur les trois qui sous-tendent la démarche, sont donc contradictoires.

    La solution est évidemment dans la déconcentration de l'activité parisienne vers la périphérie et de ce point de vue le projet (qui est une réalité désormais) de "Paris Métropole" est à l'évidence la bonne réponse. L'approche centripète irresponsable doit laisser la place à une politique centrifuge raisonnée.

    Cet argumentaire ne signifie pas qu'il faille renoncer à régler des situations qui heurtent le bon sens. S'il reste encore des îlots urbains qui pour des raisons diverses sont à l'abandon, il faut clairement que la Mairie de Paris s'en occupe et s'il le faut investisse. Les partenariats public/privé peuvent du reste apporter une réponse élégante aux besoins de financements que la Ville de Paris ne peut plus satisfaire et à l'objectif de diversité sociale en mélangeant dans un même programme les logements très sociaux et intermédiaires, pour que les classes moyennes ne restent pas les éternels oubliés d'une politique qui ne pense à eux que pour les ponctionner.

    Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum en a largement usé de façon avisée, par exemple avec les îlots Charlot/Pastourelle et Temple/Pastourelle. Il a annoncé hier que l'achat de l'immeuble de la poste de la rue de Saintonge, actuellement à l'abandon, était acté. On connait aussi le cas du 26 rue de Montmorency, lui aussi en déshérence, sur lequel le Premier Adjoint Gauthier Caron-Thibault s'est largement impliqué.

    La Mairie de Paris s'engage dans le processus habituel des figures imposées en matière de concertation. Ce sont toujours les mêmes qu'on voit dans les réunions. Ils ont souvent une compétence qui se situe au-dessus de la moyenne. Il ne fait pas de doute qu'ils "feront le job". Nous aussi d'ailleurs, en compagnie de Leslie Helfer, animatrice du conseil de quartier "Arts & Métiers". Nous avons été invités à enrichir le débat autour de Christine Frey, conseillère régionale, au sein d'un atelier "espace public" (un sujet qui nous mobilise tous les jours !).

    Mais comme d'habitude nous nous rendrons compte qu'on nous a écoutés poliment et que tout est "ficelé", sachant tout de même que des opinions structurées finissent souvent, à des degrés divers, par s'installer dans la pensée de ceux qui font l'opinion et la politique.

    Gérard Simonet