Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

  •   Photo-23L'immeuble 2 rue des Quatre Fils (IIIe). Sur son toit, un projet de bar-restaurant en terrasse (Photo VlM!)

     

    Le Bulletin Municipal Officiel de la Ville de Paris du 16 juillet publie la demande de permis de construire suivante :

    "PC-075-103-14-V0015 – 2 rue des Quatre Fils – 93 rue Vieille du Temple. SARL Holding JPN Investissement. Aménagement d’un restaurant de plein air en toiture terrasse du bâtiment R+5 (NDLR : 5ème niveau sur rez-de-chaussée) côté rue, avec implantation d’un ascenseur du R+5 à la terrasse, avec édicule accolé à l’édicule d’escalier existant, après démolition partielle du plancher, prolongement de l’ascenseur en saillie côté cour du R+4 au R+5 et aménagement paysager de la terrasse avec pose d’un platelage bois et rehausse des garde-corps. Surface supprimée 2 m². Date d’enregistrement 24 juin 2014."

    Cette demande concerne l'immeuble à l'angle des rues des Quatre-Fils et Vieille du Temple (IIIe) en diagonale de la brasserie de la Perle, sur le carrefour tristement célèbre pour son mur pignon qui est devenu le dépotoir de tous les barbouilleurs et afficheurs en mal d'expression.

    A noter que s'agissant d'un établissement recevant du public (ERP dans le jargon de la préfecture de police), les contraintes sont lourdes en matière de sécurité et d'accessibilité (aux handicapés). L'accord du propriétaire ou de la copropriété avec majorité qualifiée est naturellement requis. L'occupation d'une partie de l'immeuble par les services de la Propreté de Paris nous fait penser que l'immeuble pourrait être propriété de la mairie, au travers d'un de ses bailleurs sociaux. Mais rien n'est moins sûr.

    Nous avons demandé au Maire du IIIe ce qu'il en est. Il faut souligner du reste que son avis sera sollicité au cours du traitement de la demande par la Direction de l'Urbanisme. Il n'est "que" consultatif mais nous n'avons pas connaissance de dossiers où l'avis de Pierre Aidenbaum en la matière n'ait pas été suivi par la Mairie de Paris depuis 2001 !

    Photo-28L'occupation d'une partie de la place de Thorigny  (IIIe) par "Le Joseph" (Photo VlM!)

     

    Installer des terrasses sur les toits est devenu tendance. Les habitants du quartier de Belleville (XXe) sont vent debout contre un projet d'installation d'une terrasse porté par "la Bellevilloise", qui risque de leur apporter les nuisances que l'on imagine notamment sonores…

    A la charge du nouveau projet, Il faut reconnaitre que les terrasses se multiplient dangereusement en ce moment. Ainsi un bar "Le Joseph" s'est installé place de Thorigny et occupe un vaste triangle sur l'espace disponible. La moitié de la place est désormais encombrée de tables, chaises et parasols et même d'un comptoir réfrigérant. Mais l'emplacement est privé nous dit-on. Tout doit-il pour autant être possible ?

    Les habitants du quartier et "Vivre le Marais !" seront attentifs à la suite qui sera donnée à ce dossier de terrassse sur le toit. La proximité du Musée Picasso qui rouvre bientôt ses portes va amener beaucoup de visiteurs qui fleurent bon les perspectives d'affaires juteuses mais cela ne doit pas être un prétexte pour faire de cette partie du Marais, régi par un plan de sauvegarde (PSMV), une succession de bars-restaurants partout où cela parait possible.

    Dominique Feutry

     

    Post-scriptum du 21 juillet 2014

    La Directrice de cabinet du Maire Pierre Aidenbaum nous fait part de sa position :

    "Pierre Aidenbaum, Maire du 3ème ardt, a bien pris connaissance de votre message dans lequel vous avez bien voulu lui faire part de votre inquiétude sur le dépôt d’un permis de construire pour un établissement recevant du public  à l’angle rue des Quatre Fils et rue Vieille du Temple.

    Concernant votre demande de précision sur la propriété de l’immeuble 2 rue des Quatre Fils, qui héberge notamment les services de propreté de la circonscription, je vous informe qu’il n’est pas une propriété de la Ville de Paris.

    Sur la demande d’avis du Maire aux services de l’urbanisme, je vous informe que le Maire et son 1er Adjoint, Monsieur Gauthier Caron-Thibault, donneront un avis défavorable à ce projet pour les motifs suivants :

    – Projet de restaurant en extérieur pour 27 personnes sur une terrasse de moins de 60 m². Pas d’étude d’impact présentée.

    – Risque d’afflux de clientèle en attente au rdc à un endroit de l’arrondissement disposant déjà en face d’une terrasse très occupée (Bar Restaurant La Perle)

    – Risque que cette dite terrasse serve de lieu d’attente pour ce restaurant en étage renforçant les nuisances sonores qu’elle créé déjà.

    – Contrôle permanent quasi impossible du respect de la jauge autorisée sur la terrasse en étage, laissant craindre une suroccupation bruyante du restaurant en plein air envisagé.

    J’espère avoir répondu à vos interrogations".

     

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    Photo-22La fenêtre obstruée. Le travail est mal fini, l'emplacement est encore visible (Photo VlM!) 

     

    "Vivre le Marais !" avait été alerté par des riverains suite au percement sans autorisation d'une fenêtre en plein centre de la fontaine qui ferme l'extrémité de la rue du Trésor (IVe) (nos articles des 8 décembre 2013, 03 janvier et 20 avril 2014).

    Nous avions dénoncé la désinvolture de l'auteur de cette blessure, un habitant de l'immeuble se trouvant entre la fontaine et la rue des Ecouffes (IVe). Le collectif de riverains qui s'est alors constitué a alerté la Direction de l'Urbanisme qui a répondu que l'ABF avait dressé un Procès-Verbal en 2011. PV adressé au Procureur ainsi qu'un second établi par la suite en 2013.

    "Vivre le Marais !" s'est joint à cette action en décembre 2013. Ignorant le contexte, le propriétaire en infraction a mis en vente son bien en vantant la vue sur la rue du Trésor ! Mais face aux réactions multiples le propriétaire incriminé vient de prendre la décision la plus sage dans sa situation consistant à obstruer l'ouverture qu'il avait pratiquée, comme l'exigeaient les PV.

     Photo-21La fenêtre litigieuse telle qu'elle apparaissait (Photo VlM!)

     

    Le travail est un peu "bâclé" et nécessite quelques finitions afin de faire disparaitre totalement toute trace de la fenêtre litigieuse. "Vivre le Marais !" a demandé au Maire du IVe d'aider à cette réalisation et attend sa réponse.

    La conclusion de cette affaire qui se termine mieux qu'elle n'a commencé montre qu'une mobilisation bien coordonnée et solidaire entre les autorités, les riverains et "Vivre le Marais !" est un moyen efficace pour corriger les actions de personnes qui s'égarent.

    Dominique Feutry

     

  •   ViewmultimediadocumentAffichage concernant le PLU sur le site de la mairie de Paris  

     

    La procédure devant aboutir à la modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU) vient d'être lancée dans le cadre des engagements de campagne de la nouvelle Maire de Paris. L’idée étant de créer 10 000 logements par an, et 30 hectares d’espaces verts.

    Pour la municipalité en place, il faut faciliter la construction de logements mais aussi la transformation de bureaux non occupés en logements. Des taxes élevées et progressives sur les bureaux vacants seraient à l’étude pour convaincre ceux qui ne comprendraient pas la philosophie recherchée par ces évolutions.

    Il est aussi question d’inscrire des réserves dans le PLU pour le logement intermédiaire. il est vrai que ce dernier fait cruellement défaut au regard de ce qui est fait et annoncé pour le logement social, l’emblématique 30% en 2030 si souvent affiché.

    Il est aussi question de desserrer les contraintes qui pèsent sur les constructions de parkings jugées trop lourdes et trop coûteuses.

    Dernière modification, celle des règles dites de gabarit qui auraient pour effet de pouvoir monter les façades verticales jusqu’à 31 mètres au lieu de les monter en gradins à partir de 25 mètres.

     

    PLU

    Deux questions nous interpellent.

    Pourquoi vouloir densifier davantage Paris alors que nous sommes la capitale la plus dense d’Europe ? Veut-on que Paris devienne invivable ? Nous vous recommandons à ce propos de vous reporter à notre article très documenté du 24 février 2014 intitulé « Démographie parisienne et logement : le vrai du faux par Ile de France Environnement ».

    Densité paris dessin sans légende

    Pourquoi aussi une telle précipitation sur ce dossier alors qu’il est acté que la responsabilité du PLU sera dévolue à la Métropole du Grand Paris ?

    Nous restons très circonspects sur les conséquences que nous réservent ces modifications si elles sont entérinées sachant qu'un vieil adage souligne que : « Si un dossier est urgent, alors il peut attendre !».

    Dominique Feutry

     

  • Download 2Intérieur du restaurant "Le Jules" installé pour l'instant à l'intérieur du Carreau du Temple (IIIe)

     

    Comme nous l'avons écrit (nos articles des 4 mars et 15 novembre 2013) les riverains de l'Ilot Charlot Forez Picardie (IIIe) sont depuis quelques années très perturbés par les nuisances sonores générées par une forte augmentation du nombre de bars et restaurants qui avec leurs terrasses transforment ce qui était un havre de paix (d'autres quartiers sont hélàs aussi concernés) en enfer pour les riverains. Cette mono-activité est très préjudiciable non seulement à la qualité de vie, mais également à la valorisation du quartier (voir les tristes exemples de place du Marché Sainte Catherine (IVe) ou la rue Jean-Pierre Timbaud (XIe)).

    L’ouverture du Carreau du Temple par la succession rapide des manifestations d’une semaine à l’autre génère dorénavant très tôt le matin de fortes nuisances dues au mouvement des camions et autres véhicules pour le montage et démontage lesBien cordialement, installations. Certaines manifestations intérieures, concerts notamment, sont intolérables par le niveau émis des nuisances sonores.

    Le Maire du IIIe a annoncé en réunion du CICA le 30 juin dernier (notre article du 2 juillet 2014) que des erreurs de démarrage avaient pu être commises mais qu'un cahier des charges rigoureux propre à chaque manifestation empêchait désormais d’installer tout matériel le matin avant 6H00. Pourtant à cette heure là beaucoup d'habitants dorment encore et puis qu'en est il des règles de démontage ?

     Img4_grand_445_20La terrasse serait située à cet angle du bâtiment couvrant 200 m² !

     

    Les riverains sont particulièrement choqués d’apprendre que la Mairie de Paris elle-même envisage d’accorder son autorisation pour la création d’une nouvelle et très importante terrasse avec contre terrasse sur un espace libre situé à l'angle rue Picardie/Forez/Perrée devant le Carreau du Temple géré par une Société Publique Locale présidée par Pierre Aïdenbaum.

    La consultation publique menée en 2004 pour le futur du Carreau du Temple et le projet ne faisaient aucune référence à une activité de débit de boissons. Or, depuis peu, le constat est frappant de voir l'évolution de la cafeteria initialement prévue en sous sol se transformer en restaurant au niveau rue, et maintenant, avec l’attribution d’une licence IV en Avril 2014, en débit de boissons, avec le projet de s’agrandir avec une terrasse qui occuperait environ 200 m2 d’espace public ! Ce qui est considérable !

    Où sont les assurances données aux habitants par écrit le 23 janvier 2014 qu’il n’y aurait pas de terrasse à la suite du vœu émis par le Conseil de quartier des Enfants Rouges puis de vive voix lors d'un entretien avec plusieurs représentants des habitants dans le bureau du Maire le 11 février 2014 ? Quid enfin de l'intérêt porté à une pétition qui a rassemblé 76 signatures ?

    "Vivre le Marais !" s'associe au collectif de riverains qui se mobilise afin d'éviter cette nouvelle nuisance. Ils devraient demander à rencontrer le Maire dont ils ne comprennent plus la position sur ce type de sujet, lui qui avait obtenu avec les riverains eux-mêmes  la fermeture des deux établissements bruyants juste en face de celui qui aujourd’hui demande une terrasse.

    Comprenne qui pourra ?

    Dominique Feutry

     

    Post-scriptum du 11 juillet : Pierre Aidenbaum, Maire du IIIe, nous a demandé de publier la réponse qu'il a adressée à "Vivre le Marais !" après avoir pris connaissance de cet article. Sa position consistant à ne pas accorder de terrasse nous réjouit ainsi que les riverains du Carreau du Temple.

     

    "J’ai bien pris connaissance de votre article intitulé « le projet de terrasse du bar restaurant du Carreau du Temple met le quartier en émoi » publié le 8 juillet sur le blog Vivre le Marais. A cet égard, je vous fais part de mon étonnement de constater que vous vous faites le porte-parole de « rumeurs » ; peut-être auriez-vous pu vous renseigner auprès de moi avant de publier ce billet qui est en outre la reproduction parfaite du courrier du collectif Picardie-Forez.

    Permettez-moi de déplorer l’utilisation de ce procédé quelque peu regrettable.

    Pour votre parfaite information, ainsi que celle de vos lecteurs, je vous confirme que je n’ai jamais donné d’autorisation de terrasse pour l’exploitation du bar du Carreau du Temple.

    Je vous remercie de bien vouloir publier ma réponse sur votre blog. 

    Bien cordialement,

    Pierre Aidenbaum

    Maire du 3ème arrondissement "

     

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    Photo-15La maquette du projet de l'architrecte Rem Koolhaas retenu pour transformer l'édifice  9 rue du Plâtre (IVe) (photo VlM !)

     

    Les riverains étaient invités du 3 au 6 juillet par Guillaume Houzé Président de la la Fondation d'entreprise Galeries Lafayette, au travers de l'exposition intitulée "Venir voir et voir venir", à visiter les réalisations des travaux des artistes en résidence dans les locaux de la fondation 9 rue au Plâtre (IVe), à deux pas du BHV, cela avant d’importants travaux de rénovation qui dureront deux ans. La réouverture étant programmée à l automne 2016. (voir notre article du 07 novembre 2013 ).

    Cette rénovation est importante, une tour de verre aux planchers réglables en hauteur sera même insérée à l'intérieur de la cour de l'immeuble en forme de U. Après sélection de différents projets, celui de l'architecte néerlanadais professeur à Havard, Rem Koolhaas qui dirige l'agence qu'il a fondée, OMA (Office for Metropolitan Architecture) a été retenu. Tout en préservant la construction XIXe siècle, une pointe de modernité marquera cet ensemble qui accueillera des artistes créateurs. Ils disposeront des infrastructures nécessaires pour créer notamment en termes de matériels puisqu'un atelier doté de machines diverses permettant de travailler le fer le bois mais et d'autres matériaux sera installé en sous-sol de l' édifice qui comporte 5 étages.

      Photo-16Une peinture de Will Benedict (Photo VlM !)

     

     En attendant le début des travaux et depuis presque une année, l'espace est occupé par des artistes qui ont fait des recherches dont certaines sont présentées au public. Expérimentation, travail collectif, utilisation des matériaux trouvés sur place préfigurent ce que sera ce nouveau lieu « de production pleinement engagé dans le monde global tourné vers l'avenir », comme le précise le Président de la Fondation.

    Beaucoup d’imprévu, de surprenant dans ce qui est montré et expliqué par des étudiants en art très compétents. Ainsi ces carreaux de fenêtre verts produits de la refonte de bouteilles de Perrier, sont des vitraux modernes déroutants et plaisants à la fois. Une réalisation de l'artiste Gabriel Sierra qui vit à Bogota.

    Intéressante aussi cette console due à Eric Van de Walle qui est surmontée d'un miroir et devant laquelle le tabouret est un empilement compressé de cartons de pizzas terminé par un marbre.

     

    Photo-17Console au miroir de biais et son tabouret fait de cartons de pizzas compressés d'Eric Van de Walle (Photo VlM !)

     

    Beaucoup d'interactivité avec l'application "Reveal" qui permet de composer, à partir d'une tablette informatique l'ordonnancement propre ou aléatoire d'une exposition avec à la clé la possibilité de créer son propre catalogue de l'exposition ainsi conçue.

    Un montage de de Mimosa Echard nous a fait découvrir ce qu'est la tenségrité, c'est-à-dire la faculté d'une structure à se stabiliser par le jeu des forces de tension et de compression qui s'y répartissent et s'y équilibrent.

    Cet avant première donne le ton sur le futur de cet édifice où nous pourrons découvrir, apprendre, admirer, tout en bénéficiant d'un accueil de tout premier plan. Une chance pour le Marais et ses habitants.

    Dominique Feutry

     

     

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  •  Tour_st_jacquesLa Tour Saint-Jacques et le Square 39 rue de Rivoli (IVe)

     

     
    Les visites de la Tour Saint Jacques viennent de reprendre avec l’arrivée de l’été. Cette immense tour gothique flamboyant située au cœur du square du même nom 39 rue de Rivoli (IVe) constitue le dernier élément de l’église Saint Jacques de la Boucherie détruite à la Révolution.

    Il est difficile de connaitre exactement la date d’origine de la première construction effectuée en ce lieu. Trois niveaux de constructions ont été trouvés sur l’emplacement de l’église détruite sous la Révolution. Il semble qu’une église ait été édifiée sur l’emplacement d’une chapelle à cheval sur les XIe et XII siècles. Sans doute remaniée durant le XIVe siècle, elle possédait les reliques de Saint Jacques dit le Majeur ce qui en faisait un lieu de pèlerinage. C’est le roi Charles VI qui autorisa la corporation des bouchers installés alors sur son pourtour à fonder leur chapelle à l’intérieur de l’église d’où son nom « de la Boucherie ». L’église ne fut réellement consacrée qu’en 1414.

    StjacquesbouchGravure représentant l'église Saint-Jacques de la Boucherie (IVe)

     

    Le clocher, c’est-à-dire la tour actuelle, fut installé plus tard au début du XVIe siècle. Sa partie supérieure est très ouvragée et contraste avec la simplicité de sa base. Elle est alors surmontée d’une plate-forme avec quatre animaux ailés sculptés représentant les évangélistes et sur laquelle est posée une statue géante de Saint-Jacques (6 m) qui fut renversée à la Révolution sous les applaudissements des parisiens présents. La tour culminait alors à 55 m. Il est utile de souligner que jusqu’au règne de Louis XII, le prédécesseur de François Ier, qui le supprima, l’église jouissait du droit d’asile, ce qui protégeait les condamnés de la justice royale. Ce droit fut malheureusement plusieurs fois violé.

    Ainsi que nous l’avons écrit dans un article du 26 février 2013 de nombreux personnages importants de la finance, des nobles, des marchands, des bouchers se firent inhumer dans cet édifice, à commencer par Nicolas Flamel (il avait financé un des portails) ou Jean Fernel le médecin de Catherine de Médicis.

     

    Tour_St_Jacques01Lion ailé figurant Marc au haut de la Tour et les détails de la dentelle de pierre se trouvant au-dessous

      

    En 1797, l’église et la tour sont déclarés biens nationaux et vendus à un dénommé Dubois qui en fit une carrière. Heureusement le contrat de vente interdisait de détruire la Tour. Mais comme elle servit de fonderie de plomb de chasse, ce qui ne plaisait guère à certains habitants, ceux-ci poussèrent la Ville de Paris à la racheter, ce qu’elle fit en 1836. Elle acquit par la suite aussi en 1852 le terrain autour où avait été construit par les héritiers Dubois un grand marché de vêtements et de linge avec ses ruelles et son organisation qui fonctionna pendant 28 ans. C’est ainsi qu’est né le square actuel, la restauration notamment de la tour très abîmée est confiée à Théodore Ballu. Plus près de nous, en 2007, la Ville de Paris a entrepris une importante restauration des lieux.

    Qui imagine aujourd’hui l’opulence, liée à la richesse de la coporation des bouchers, qui a pu régner dans cette paroisse, le curé était alors un personnage très important. Les paroissiens étaient si nombreux que l'on rapporte que certains suivaient les offices à l'extérieur. Se représente t-on les rassemblements au pied de l'église pour le  pélerinage de Saint-Jacques de Compostelle ? Sait-on que la Tour a servi aux expériences barométriques de Pascal (sa statue est à la base de la Tour)  ? Enfin pouvons-nous concevoir que le clocher était équipé d’un carillon de 12 cloches, avec son carillonneur, la plus grosse cloche étant prénommée le « Gros Jacques » .

    Dominique Feutry

     

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    Vue de l'Hôtel de Beaubrun prise devant le proche 19  rue Michel le Comte (IIIe) 

     

    Enchâssé entre le 19 de la rue Michel Le Comte (IIIe) et l’arrière du Jardin Anne Franck, auquel on accède par l’impasse Bertaud (IIIe), se trouve le bel Hôtel de Beaubrun. D’aspect très sobre presque strict, cet ancien hôtel particulier des XVIIe et XVIIIe a fait l’objet d’une restauration très importante qui s’est achevée il y a quelques mois afin d’abriter le siège d’une société de promotion immobilière, Emerige, dirigée par son propriétaire Laurent Dumas dont certains se souviennent qu’il a racheté la célèbre CFOC (la Compagnie Française de l’Orient et de l’Occident).

    La rénovation qui a duré un an est intéressante car elle intègre le contemporain tout en respectant l’architecture du lieu, la maîtrise d’œuvre ayant été assurée par un architecte en chef des Monuments Historiques pour les parties extérieure. L’architecte d’intérieur François Schmidt s’est vu confier les parties intérieures afin qu’elles puissent accueillir des œuvres d’art contemporain. Emerige en effet encourage, au travers d’opérations de mécénat, l’art et les artistes actuels.

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    Le jardin aménagé à l'arrière de l'Hôtel,  adjacent au jardin Anne Franck. Au fond  Beaubourg.
     

    Nous ne savons pas grand-chose sur l’histoire de l’Hôtel pour lequel la documentation est maigre. A-t-il appartenu aux peintres  Henri de Beaubrun (1603-1677) ou à  Charles de Beaubrun (1604-1692) à qui l’on doit des portraits de la reine et des dames de la cour et qui est inhumé dans l'église Saint-Eustache toute proche ? Rien n’est sûr car lors du classement en 1961 des façades sur rue et de la cour ainsi que les toitures, il est indiqué « Immeuble dit hôtel de Beaubrun ». Caché derrière un haut mur et une imposante porte cochère, l’Hôtel surprend par son grand classicisme et son côté « racé ». Les sculptures sont rares. L’escalier dont l’accès se trouve sur le côté après avoir franchi quelques marches est joli mais simple et nullement grandiloquent, sa ferronnerie est travaillée mais sans excès comme les garde-corps des fenêtres. 

      93-000750-02 Henri de Beaubrun et son cousin Charles de Beaubrun (RMN Château de Versailles)

      

    Cette restauration est réussie car elle a essayé de faire en sorte que la modernité n’empiète pas trop sur le passé. Dommage que cet ensemble de grande facture côtoie la partie de la rue Michel Le Comte dont nous avons dénoncé encore récemment le mauvais état général (article du 13 mai 2014).

    Dominique Feutry

     

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     Façade de l'Hôtel d'Albret (IVe)

     

    Nous évoquions dans un récent article du 21 mars 2014, le bureau mis gracieusement à la disposition de l’ancien Maire de Paris dans l’Hôtel d’Albret 31 rue des Francs Bourgeois (IVe) qui abrite le siège de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris. Ce dernier va peut-être devoir rapidement déménager car des rumeurs circulent sur la volonté de la nouvelle équipe municipale de céder ce type d’actifs immobiliers non stratégiques. L’Hôtel de Coulanges voisin (N° 35-37)subirait le même sort ? Il abrite la Maison de l’Europe.

    Le Marais n’en aurait d’ailleurs pas fini puisqu’une rumeur de vente concerne l’Hôtel de Fourcy  lui aussi du XVIIe, situé 8 place des Vosges (IVe), dans lequel habita notamment Théophile Gautier, en très mauvais état et nécessiterait d’importantes dépenses pour sa restauration.

      Hotel-dAlbret--1024x768Porche d'entrée et vue de la cour intérieure de l'Hôtel de Coulanges

     

    Que vont devenir ces bâtiments s’ils sont cédés ?

    Etre achetés par de riches familles du Golfe (comme l’Hôtel Lambert sur l’Ile Saint-Louis, notre article du 19 juillet 2013).

    Etre rachetés par des institutions ou des entreprises privées, il serait alors dommage qu’ils croupissent comme l’Hôtel des Ambassadeurs de Hollande 47 rue Vieille du Temple (IVe) (notre article du 17 mai 2014) ou bien être transformés en appartements de prestige destinés à une riche élite, ce qui ne manquera pas de peser sur les prix de l’immobilier déjà élevés dans le quartier.

      

    O64a0883Façade l'Hôtel de Fourcy 8 place des Vosges (IVe)

     

    Il n’empêche que si la Ville vend ce type de biens historiques, cela peut être le signe d’une saine gestion et peut-être aussi le signal de la nécessité d’une gestion rigoureuse des deniers publics dans un contexte économique difficile que nous connaissons tous. Quant aux immeubles eux-mêmes, témoins d’un riche passé historique, ils méritent quelques égards sur leur devenir. Qu'en sera t-il de l'accés au jardin Francs-Bourgeois-Rosiers commun aux deux Hôtels cités. Une vente sans un cahier des charges associé serait alors une anomalie criante. Sur le plan humain enfin ces cessions ne seront pas sans conséquence pour les personnels des services concernés qui sont installés dans ces bâtiments et qui peut-être seront transportés dans des immeubles éloignés.

    La Mairie a donc une responsabilité aux facettes multiples dans ces cessions et elle devra le faire avec beaucoup de professionnalisme, de ménagement, de doigté, de considération et d’égards. Ce qui représente beaucoup. Il sera aussi intéressant de connaitre qu’elle destination spécifique sera réservée au produit de ces ventes ?

    Dominique Feutry

     

  • Photo 2Des palissades installées pour des travaux le long des magasins du BHV rue des Archives (IVe) (Photo VlM!)

     

    Des palissades ont été installées tout le long de la rue des Archives, entre la rue de la Verrerie et le Square Sainte Croix de le Bretonnerie (IVe), à l’endroit où se trouvaient auparavant des commerces, tels l'agence de voyages du BHV, le Daily Monop' et la boutique éphémère Marc Jacobs (voir notre article du 21 février 2014).

    Ces palissades qui annoncent de travaux importants sont le prolongement de la mue qui touche le BHV Marais depuis quelque temps. L’enseigne qui est muette sur ces 4 boutiques (de 50 à 120 m2) dont le groupe Galeries Lafayette est propriétaire, devrait en fait ouvrir à cet endroit (fin 2014 ou début 2015 ?) des « shops in shop », c’est-à-dire des points de vente réservés à une marque situés dans ce cas, non pas à l'intérieur, mais à l’extérieur du magasin principal. Ces commerces sans doute de luxe seront occupés par des grandes marques (les contrats seraient en négociation). L’ouverture de la boutique éphémère Marc Jacobs constituait un test pour implanter le concept à cet endroit (notre article du 18 octobre 2013).

     O64a0883

    La vitrine du magasin éphémère Marc Jacobs telle qu'elle se présentait avant les travaux

     

    Parallèlement une réflexion serait aussi en cours sur l’évolution du BHV Homme. La cour, côté rue du Temple, qui précéde l'accés de ce magasion dédié à l'homme d’ailleurs fait l’objet d’un réaménagement plus convivial. Les rumeurs font état d’autres projets pour 2016 relatifs à d’autres immeubles dont le groupe est propriétaire dans le même secteur géographique… Une fondation d’art contemporain créée par les Galeries Lafayette va bientôt s’installer 9 rue du Plâtre (IVe) (voir notre article du 7 novembre 2013).

    Ces transformations peuvent interpeller car le quartier est en train de changer rapidement de visage sous nos yeux. Certains n’hésitent pas à parler d’ « évolution vers le très chic et le très snob ». Populaire et surtout occupé par des artisans et des commerçants traditionnels dans les années 60 et 70, le Marais est en mutation depuis lors, ce qui a pour effet de rebattre périodiquement les cartes afin d’accompagner la nouvelle population qui y est installée et qui le fréquente …

    Dominique Feutry

     

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    6a00d83451e28969e200e5503260a78834-800wiVue de l'ensemble école Saint-Merri (IVe), bassin et sortie de voie rapide rue du Renard(IVe)

     

    En écho à ce que nous avions annoncé dans l’article du 14 juin dernier relatant les futurs aménagements de la rue Rambuteau, des précisions ont été apportées lors du Conseil de Quartier Saint-Merri qui s’est tenu le 25 juin à propos des premiers travaux qui devraient être engagés devant l’école du même nom.

    Ce sujet a été le principal thème abordé pour lequel l’avis du Conseil, auquel assistait le Directeur de l’Ecole Saint-Merri, est sollicité. Le bassin sur le côté, à l'embranchement de la rue Saint-Merri,serait rogné en partie et sur son emplacement un trottoir serait créé, en arc de cercle, pour une meilleure sécurité des enfants.

     

    6a00d83451e28969e200e5503260a78834-800wiVue de l'école et de la trémie côté rue Saint-Merri

     

    Toujours dans ce souci d'améliorer la sécurité, le sens de la circulation serait inversé, avec un feu à l’extrémité de la rue, la chaussée y étant élargie pour permettre aux camions de pompiers de tourner dans la rue du Renard. Les participants ont souhaité que le panneau "sens interdit sauf riverains, livraisons, pompiers" soit transféré au nouvel accès des véhicules par la rue du Temple, sans être sûrs que cela soit possible en raison des enfants handicapés qui sont déposés en voiture à l'école. L'autre option, un peu moins chère, élargir les trottoirs sans changer le sens de la circulation, a été très critiquée car les voitures qui entrent dans la rue depuis la rue du Renard ne respectent pas ni le sens interdit, ni la limitation de vitesse.

    Pour l'instant aucune information sur la date de ces travaux qui sont devenus indispensables.

    Le Maire-Adjoint Julien Landel a par ailleurs confirmé que la mairie restait fermement opposée à tout projet de boîte de nuit rue Pierre au Lard et rappelé que le PSMV empêchait désormais toute modification du bâti sur la parcelle qui devait être transformée à terme en jardin …

    Les échanges ont porté aussi sur l’amélioration de l'aspect de la rue Pierre au Lard, surtout dans sa partie longue perpendiculaire à la rue Saint-Merri. L’idée d’un embellissement déjà développé par un toit végétal ne parait pas utile car la rue est calme et sombre. Il semble plutôt nécessaire de trouver un moyen qui permettrait d’éviter sa destination actuelle d’urinoir public ?