Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

  • Au maire 25 sobhic panoramiqueImmeuble du 25 rue au Maire (IIIe) en juin 2011

     

    On en était là, en effet. Un immeuble et un magasin délabrés, témoins d'un conflit judiciaire que nous avons vécu et suivi avec les copropriétaires, aux côtés de la Mairie de Paris (il arrive souvent qu'on s'entende bien !) et des Bâtiments de France. Ceux qui étaient des fidèles du notre journal s'en souviennent : la SCI Victor, traduite en correctionnelle devant le Tribunal de Grande Instance de Paris, condamnée en première instance puis en appel, avant que son pourvoi en cassation soit rejeté. 

    Les prévenus avaient alors quitté la scène, avec une dette envers l'Etat (amendes et astreintes), les copropriétaires et nous-mêmes qui nous étions portés partie civile.

    Ils ont refait surface en 2011 avec un projet de réhablilitation de leurs lots, à savoir une partie des constructions et le local commercial (reportage du 5 juin 2011). Notre agacement était perceptible, dans la mesure où cette société nous devait de l'argent et ne semblait pas disposée à honorer son obligation.

    Le décor a changé depuis. Sous l'impulsion d'Alexandre LI, fils du propriétaire, le local commercial s'est  métamorphosé en un magasin élégant à l'enseigne de "La Cave d'Alexandre".

    Au maire 25 caves alexandre 18 03 14Le même immeuble et "La Cave d'Alexandre", 25 rue au Maire (IIIe), en mars 2014

     

    La demande de permis de construire de 2011 vient d'être réactivée. Elle couvre ce magasin mais aussi la réhabilitation de 120 m² de bâtiments côté cour qui abriteront trois petits logements destinés à la location.

    La famille qui gère l'affaire a fait amende honorable envers nous. L'arriéré nous a été réglé. Nous l'apprécions à deux titres : pour nos finances car nous avions exposé des frais pour notre défense et le recouvrement des créances, et pour la satisfaction de voir l'état du bâtiment, sa façade, son couloir et l'arrière-cour devenir digne des efforts qui sont faits pour l'environnement dans cette rue, qui a changé du tout au tout depuis 2001 (reportage du 5 mai 2011).

    Nous avons rendu visite à Alexandre. Sa cave mérite qu'on y fasse escale. Elle est très riche en vins de Bordeaux. Goûtez par exemple ce Lalande de Pomerol "Château Tour Canon", (voisin de Pétrus !) de 2009, qui laisse en bouche un goût de "revenez-y", pour 11,00 € seulement.

     

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  • St antoine valises roulettes 12 03 12
    Touristes avec leurs valises à roulettes qui s'acheminent vers leur location occasionnelle (Photo VlM)
     

     

    Les chiffres viennent de tomber quant à l’influence de l’attrait touristique de Paris sur la hausse du prix de l’immobilier depuis 20 ans.

    A partir des statistiques de l’INSEE, l’agence Data Publica, un éditeur de données, montre que 193 000 logements dans Paris intramuros sont soit des résidences secondaires, soit vacants, soit des logements occasionnels. Cela représente pas moins de 14% (1 sur 7) de l’ensemble des logements ! Encore s’agit-il d’une moyenne car si l’on détaille ces données alors nous découvrons que le Paris historique est davantage touché puisque le pourcentage monte à 30% pour le IVe et à 26% pour le IIIe.

    L’explosion des locations de courte durée que "Vivre le Marais !" a dénoncé à plusieurs reprises (tout récemment le 13 mars 2012) est la parfaite illustration de ce phénomène alors que nombre de personnes ont des difficultés pour se loger dans le centre de Paris où un appartement sur 5 n’est pas une résidence principale. Certains médias avancent même le terme d’explosion à ce sujet. Pourtant la loi Duflot est restée timide sur ce plan puisque la seule disposition nouvelle pour les propriétaires bailleurs est d’être autorisés par le syndicat des copropriétaires à demander à la mairie le changement de destination du bien, du statut "d'habitation" à celui de "commercial".

    On sait par ailleurs, en ce qui concerne Paris, que l'Hôtel de Ville est farouchement opposé à ce type de transformation et n'accorde le changement que si le bailleur offre en compensation des surfaces équivalentes ou supérieures en location longue durée. Cette condition n'est pas aisée à satisfaire en général. De plus, il faut savoir que si cette disposition n'est pas respectée, le bailleur encourt une amende de 25.000 €.

    A ce stade, il apparait assez clairement que le problème n'est plus dans l'absence de règles mais dans la capacité des mairies à assurer le contrôle et la verbalisation et, pour les propriétaires mécontents, à oser se plaindre et à porter s'il le faut les affaires devant la justice ou simplement d'informer les mairies quand l'infraction est de leur ressort.

    Data Publica pose la question de la régulation du marché pour éviter que le centre de Paris ne devienne un immense ensemble de résidences hôtelières. La ville de New York est souvent citée comme exemple, des taxes limitent les acquisitions de logements par les étrangers si ce ne sont pas des résidences principales. Un exemple à méditer. Plus simplement, et avec moins de risque que le principe de réciprocité nous pénalise, il suffirait d'augmenter de façon sensible les taxes locales (taxe d'habitation et taxe foncière) applicables aux résidences secondaires.

    Dominique Feutry

     

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  • Temple 81 axiatiffeCette enseigne et son mauvais calembour rue du Temple (IIIe), défigure une très belle façade Louis XIV aux fenêtres cintrées et garde-fous en fer forgé, sobres et élégants.

     

    Le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais est exigeant en matière d'enseignes et devantures. Il a pourtant un défaut : une prescription de trois ans fait qu'on ne peut rien exiger des réalisations anciennes quelque hideuses qu'elles soient. Le commerce ci-dessus en est l'illustration et il n'est pas le seul.

     

    Rambuteau 11 mandarin enseigne11 rue Rambuteau (IVe)

     

    Le restaurant "Mandarin Rambuteau" (IVe) accumule à lui seul toutes les irrégularités (taille des lettres, couleurs agressives, tubes néon, enseigne en drapeau au-dessus du plancher du premier étage), il y a eu récemment un ravalement complet de l'immeuble. Le gérant est resté sourd aux attentes des habitants, à commencer par ceux du premier étage qui souffrent pourtant chaque nuit du clignotement des néons.

    Le secteur le plus touché est celui de la rue du Temple, dans sa partie nord et la fameuse rue des Gravilliers, bien connue pour ses grossistes-importateurs de maroquinerie. Les signes encourageants viennent notamment de cette rue. Au-delà de l'hôtel à la mode, Jules & Jim, qui a remplacé l'immeuble "Pochat" au n° 11, on découvre aujourd'hui des locaux que les entrepôts de sacs ont abandonné et qui se préparent à accueillir de nouvelles enseignes, en respectant cette fois les normes imposées par le PSMV.

    Gravilliers 12 nouvelle devanture 07 03 14Bel ensemble façade-magasin qui ne manque pas de classe, 16 rue des Gravilliers (IIIe)

     

    Ces normes ont été rassemblées dans un triptyque que l'association a édité il y a quelques années. On les retrouve dans les "liens utiles" du blog sous le titre "enseignes & devantures du Marais". L'une des conditions à respecter est d'inscrire la devanture dans l'architecture de l'immeuble quand ce dernier est de qualité. C'est ce qu'on constate au-dessus en observant que les vitrines s'inscrivent sous le linteau et autour des piles de la façace. Ce serait indispensable a fortiori s'il s'agissait de formes cintrées.

    Il y a plein de bonnes surprises aussi dans la rue Pastourelle qui la prolonge et conduit à la Poste : c'est un lieu discret qui ne manque pas de charme cependant, en dépit de l'immeuble stalinien qui borde  sa rive impaire, ancienne propriété de France Telecom. Nous y avons remarqué deux magasins au moins, dignes des annales de la revitalisation du quartier.

    Pastourelle 30 devantures 07 03 14
    Façade et devanture du 30. Portail cintré, grandes fenêtres avec garde-corps au premier étage, local à gauche dont l'entrée se caractérise par un beau linteau et deux piliers en bois bruts. Un regret : le magasin de droite avec son rideau métallique et son coffrage inesthétique. Il a lui aussi vocation à se transformer.

    Pastourelle 44 devanture or 07 03 14

    Magasin d'or au 42, qui se distingue pas une porte d'immeuble simple mais ouvragée, une devanture inscrite dans l'architecture en pierres apparentes et une enseigne parallèle à la fois discrète et raffinée, bien en phase avec l'objet du commerce.

    Gérard Simonet

     

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  • Musée picasso travaux 27 02 14  Les algecos du musée Picasso, rue Vieille du Temple (IIIe)

     

    Depuis quatre ans, les habitants vivant à proximité du square Léonor-Fini (IIIe) et du musée Picasso endurent un cauchemar qui va crescendo : bruit permanent du chantier, boue dans les rues avoisinantes, poussière qui rend vain le nettoyage des vitres et s’insinue dans les logements depuis plusieurs mois, coups de klaxon des engins de chantier et des grues auxquels s’ajoutent ceux des véhicules bloqués par les manœuvres des camions, valse des rats sur le chantier et dans le square que l’on peut observer de nos fenêtres, pollution des moteurs et de la poussière dont on espère seulement qu’elle ne contient pas trop d’amiante (l’argument selon lequel toutes les précautions sont prises sur un chantier public de ce genre ne me convainc absolument pas, car il néglige le fait que l’Etat a été le principal responsable du scandale de l’amiante depuis les années 1960 !), suppression d’une vingtaine de places de stationnement résidentiel s’ajoutant à celles que la prolifération des parkings (gratuits) de deux roues a fait disparaître ces dernières années, etc.

    Naïvement, nous croyions que le pire était passé avec la fin des travaux d’excavation de l’aile technique, en face du 97 de la rue Vieille-du-Temple. Mais nous dûmes déchanter. Un algeco de deux étages a été érigé dans la semaine du 3 février, sans naturellement qu’à aucun moment nous ayons été consultés ni même informés.

     

    (suite…)

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    Piste-cyclable-aerienne-skycycle-londres-london-futur-velo-700x198Projet de Norman Foster de piste cyclable aérienne à Londres

     

    Des pistes cyclables aériennes. L’idée peut faire sourire mais la ville de Londres a confié à Norman Foster cette étude toute particulière.

    Située au-dessus des lignes de métro, "SkyCycle", tel est son nom, présenterait l’intérêt de faciliter les déplacements alors que les voies sont engorgées. Seulement là où le bât blesse, ce sont les financements car pour réaliser les 220 km de voies envisagés, il faut compter un coût de 37 millions € du km, ce qui est considérable ! Restons donc sur l’idée d’un projet utopique pour l’instant?

    Nous remarquons d’ailleurs qu’un tel projet n’a pas été repris dans les propositions des différents candidats à la Mairie de Paris pour améliorer les déplacements et c’est heureux.  L’aspect de la capitale serait en effet transformé à son détriment et lui donnerait cette allure banale de mégalopole sans âme.

    Cette idée de répondre au trafic trop dense n’est pas la seule. La Chine par exemple étudie la création d’un bus géant qui passerait au-dessus de la circulation. D’une hauteur d’environ 4,50 m, il pourrait rouler sur des petits rails et comprendrait deux étages en laissant en bas une hauteur de 2 m pour que les véhicules puissent circuler à travers. Le haut serait réservé aux voyageurs (1200 à 1400 passagers par rame). La vitesse de pointe serait de 60 km/h. Mais là encore, l’investissement est démesuré (74 millions de dollars) pour 40 km de rails ! Des prototypes seraient en construction.

    On a évoqué aussi un projet de téléphérique à Paris, mais apparemment l'idée n'a pas fait florès.

    Une_h-bahn_110303Projet chinois de bus géant aérien

    Il est certain qu’à terme, face à la montée du nombre d’habitants, du trafic, la création du Grand Paris et pour réduire la pollution de l'air, des moyens de transport nouveaux et différents de ce que nous connaissons aujourd’hui seront installés mais ils ne doivent en aucun cas défigurer la ville, chacun étant attaché à son aspect actuel.

    Que dirions-nous de rails installés en hauteur dans certaines rues du Marais ? Nous n’osons même pas l’imaginer…Pourtant dans certains quartiers des lignes de métro aériennes sont toutes proches des habitations. Mais la décote est forte sur la valeur des logements en bordure.

    Dominique Feutry

     

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    Densité paris dessin sans légendeMunicipales : ce que les candidats ne disent pas !
     

    Autre course à l'échalote dans la campagne des municipales à Paris : le logement. Plus bâtisseur que moi, tu meurs !

    Nous avons régulièrement attiré l'attention de ceux dont dépend l'avenir de la capitale : notre ville est hyperdense, saturée. La densifier encore est diabolique ! Pardonnez-nous d'utiliser à nouveau l'illustration ci-dessus, mais elle est tellement réaliste !

    "Île-de-France Environnement", union régionale des associations franciliennes de l'environnement, reconnue pour la justesse de ses analyses et son impartialité, nous livre sous la signature de Marc Ambroise-Rendu une analyse objective de la situation, basée sur des chiffres que personne ne conteste.

    Nous vous suggérons d'en prendre connaissance. Puissent les candidats à la Mairie de Paris et les responsables du "Paris Métropole" qui est à la veille de naitre, en faire leur livre de chevet et un guide pour les décisions à venir.

    Gérard Simonet

     

    NB du 1er mars : Le site "sos conso blog Le Monde" (Rafaêle Rivais) a repris cet article et les réactions  d'experts qu'il a suscitées pour en faire la synthèse. Ce travail vaut par sa qualité et par le nombre et la valeur des commentaires qui s'y sont ajoutés. Ne manquez pas de le consulter sos conso "Le Monde"

     

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    DEMOGRAPHIE PARISIENNE, par Île-de-France Environnement

    Les promesses des candidates soumises à une étude d'impact

    Poursuivant sur la lancée de Bertrand Delanoë les deux candidates à sa succession proposent  de faire construire à Paris durant leur mandat de 6 ans, c'est-à-dire d'ici à 2020, l'une (Anne Hidalgo) 60.000 logements, l'autre (Nathalie Kosciusko-Morizet) 66.000. Tous les autres candidats et candidates renchérissent, y compris Christophe Najdovski qui parle de 36.000 logements. Toutes et tous invoquent le fait que les personnes  désireuses de vivre à Paris sont  fort nombreuses  et qu'il y a donc – comme le montrent les prix du marché – pénurie de l'offre face à la demande. La notion de droit au logement même dans les territoires les plus encombrés et les plus coûteux est donc repris en compte par la totalité des futurs responsables de la capitale. C'est aujourd'hui le minimum du « politiquement correct ».
    Cependant, pas un seul de ces responsables ne se risque (et peut être ne songe) à évaluer l'impact de ses promesses sur la ville et sur ses habitants.

    Cette étude d'impact élémentaire nous avons essayé de la faire à partir de divers documents émanant de la mairie de Paris, notamment « Paris en chiffres », 182 p.

    Population
    En établissant une moyenne entre les propositions d'Hidalgo et de NKM nous retenons l' intention de faire édifier dans Paris 63.000 appartements en 6 ans. Selon les normes franciliennes ils devraient abriter une population nouvelle d'environ 160.000 habitants, probablement composée de ménages actifs avec enfants. En 2020 les résidents parisiens seraient donc au nombre de 2.440.000.

    Densité
    La densité du Paris bâti (hors Bois de Boulogne Bois de Vincennes et Seine) atteindrait alors 28.000 habitants au kilomètre carré contre 26.300 aujourd'hui. La ville serait ainsi, après Manille et Le Caire, la 3ème métropole mondiale la plus dense et la première capitale européenne selon le même critère (Londres 15.000, Moscou 10.000, Rome et Berlin 7.500).

    Constructions
    Proposer 63.000 appartements supplémentaires peut se réaliser de deux manières. En remplissant des « dents creuses » dans des quartiers constitués. On peut construire ainsi 1500 logements par an soit 9000 sur la durée de la mandature. La seconde possibilité consiste à aménager de nouveaux îlots ou des quartiers neufs avec leurs équipements. Cela représenterait 54.000 logements. Les deux méthodes conjuguées impliquent la construction – dans des volumes post-haussmanniens, immeubles de 10 à 12 étages (30-36m de haut) avec 5 appartements par étage – de 1260 immeubles, sociaux ou libres, en location ou en copropriété.

    Surfaces
    Ces édifices leurs dégagements privés et leurs voies de desserte occuperont, avec un COS (coef. d'occupation au sol – NDLR) de 3, environ 150 hectares. Les candidates affirment les trouver en garnissant les rares espaces encore libres, en occupant les bords du périphérique et en construisant sur dalle au-dessus des voies ferrées. Observation : les alentours du périphérique sont les zones les plus polluées de Paris, les dalles ferroviaires sont si coûteuse qu'elles découragent l'édification de logements.

    Mobilité
    L'accueil de 160.000 nouveaux parisiens implique la présence en ville d'environ 38.000 voitures supplémentaires et d'autant de places de stationnement. Mais aussi de 100.000 va-et- vient quotidiens dans les transports collectifs dont certains sont proches de la saturation aux  heures de pointe.


    Emploi
    Au taux francilien actuel de 70 emplois pour 100 adultes en âge de travailler, la nouvelle population souhaitera trouver 56.000 emplois, lesquels impliquent un demi million de mètres carrés de locaux d'activité, soit une centaine d'immeubles occupant environ 7 hectares.

    Equipements scolaires
    Les néo Parisiens (de jeunes ménages en majorité) ont évidemment des enfants. Selon les normes d'aujourd'hui leur progéniture exigera 7.800 places en crèches, 15 700 en maternelles, près de 20.000 dans l'enseignement primaire et 27.000 dans le secondaire. Compte tenu de l'occupation des locaux scolaires existant il faudra entreprendre l'édification de 60 crèches, 78 maternelles, 50 écoles élémentaires et une trentaine de collèges et lycées. Soit au total 220 établissements occupant 200.000 mètres carrés et donc une dizaine d'hectares. Mais aussi la fourniture quotidienne de 17.000 repas de plus par les cantines des écoles.


    Equipements sportifs
    Si on souhaite leur offrir des équipements sportifs aux standards parisiens actuels il faudrait aux 48.000 sportifs pratiquants issus de la nouvelle population 2 stades, 4 terrains d'éducation physique, 16 salles de gymnase et 2 piscines supplémentaires. Soit plus d'un hectare et demi d'espace à équiper.

    Déchets
    Deux cent tonnes d'ordures ménagères supplémentaires seront à ramasser quotidiennement.
                                                                                                                                                                                                                                   
    Espaces verts
    Si les candidates à la mairie voulaient mettre à la disposition des nouveaux foyers des surfaces d'espaces verts conformes aux normes internationales il faudrait dénicher ou dégager dans le tissu urbain 150 hectares de verdure. L'une (NKM) assure qu'elle trouvera 100 hectares en verdissant les « délaissés », l'autre (Hidalgo) qu'elle végétalisera les toits-terrasses et les murs. Est-ce réaliste… et suffisant ?

    Personnel municipal
    La Ville de Paris met, en moyenne, un fonctionnaire municipal au service de 456 Parisiens. Si elle veut offrir les mêmes avantages aux nouveaux venus elle sera amenée à engager  progressivement 3440 employés supplémentaires. En de fin de mandat la charge financière (au tarif du Smic) sera de 12,4 millions d'euros.

    Financement
    Sans le prix d'achat du foncier, la construction des logements promis, des bureaux et des équipements publics indispensables (au total près de 300 hectares) nécessitent des investissements privés et publics pouvant être estimés à 9 milliards d'euros sur 6 ans soit 1,5 milliards d'euros par année de mandature.

    BILAN

    Au regard de cet essai d'étude d'impact on jugera des conséquences concrètes qu'entraine la promesse d'offrir 63.000 nouveaux logements intra muros. En population près de 7% de plus, en bâtiments environ 1600 immeubles d'habitation, de services publics et de tours de bureaux dans le ciel de Paris. En surface 300 hectares, soit 3,5% de la surface bâtie. Mais on voit bien que ces 160.000 personnes, ces 1600 bâtisses et ces 300 hectares sont aux limites du possible. Au-delà du crédible et même du souhaitable estimeront certains.

    Marc Ambroise-Rendu
    chargé de mission «élections 2014»

    IDFE

    2 rue du Dessous-des-Berges

    75 013  PARIS     Tél. 01 45 82 42 34


    Les détails de ces évaluations  – validées par des urbanistes-architectes et par des spécialistes de l'immobilier parisien -  sont à la disposition de ceux qui le souhaitent. Elles sont purement quantitatives. On pourrait tenter aussi d'évaluer l'impact d'un nouveau peuplement sur le tissu parisien et le fonctionnement de la capitale  en fonction des catégories socio-professionnelles des nouveaux arrivants. Anne Hidalgo souhaite davantage de "social", NKM veut plutôt des classes moyennes.  Les conséquences étant difficilement quantifiables, nous les laissons aux analyse des sociologues urbains

     

     

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    IMG00083-20140215-1742Vue intérieure de la couverture de la grande halle

     

    Le Carreau du Temple ouvre enfin. Après l’inauguration officielle du 20 février ce sont les riverains et les curieux qui ont pu visiter ce bâtiment entièrement refait.
    Le Maire sortant de Paris qui a découvert le résultat final des travaux n’a-t-il pas confié : « ça aura pris de temps, ça nous aura coûté cher, mais qu’est-ce que c’est beau

    Rappelons (voir nos articles des 17 novembre 2012 et le N° 45-automne 2013 de Vivre le Marais !) que cette opération aura nécessité un investissement de 60 millions €, soit quasiment autant que la rénovation du Musée Picasso !

    Finalement le bâtiment se compose d’une grande halle (6.500 m²) dans laquelle auront lieu les programmations d’évènements, dont très bientôt un défilé Yves Saint Laurent. Il est prévu d’y tenir, en marge de la FIAC, le Salon du dessin contemporain. Quant à l’auditorium (250 places), il sera dédié au cinéma et à la musique.

    L’autre objectif de ces aménagements était l’ouverture au sport, à la danse en particuliers aux scolaires et aux associations. Le sous-sol remplit cette fonction puisque s’y trouvent un gymnase et deux salles de danse.

    IMG00083-20140215-1742Le studio de danse au sous-sol

     

    Le résultat est donc là, après 5 ans de travaux, une certaine concertation avec les habitants, un lourd travail de préparation des programmations afin que l’ensemble tourne dès l’ouverture car maintenant il va falloir « assurer » le budget. Celui-ci est de 3 millions € par an alors que la subvention de la Ville n’est que de 1 millions €. Il faudra donc trouver les 2 millions € nécessaires chaque année pour faire tourner la «machine». Le Maire du IIIe qui a milité lui aussi avec les riverains pour que ce bâtiment chargé d’histoire ne soit pas détruit estime que l’attrait du lieu est tel qu’il ne devrait pas y avoir de problème de recettes.

    Rappelons la déclaration hier de Pierre Aidenbaum lui-même : "le bar qui sera installé dans les lieux fermera à 22H00 comme le Carreau sauf événement particulier". Il ne devrait donc pas y avoir de nuisances pour les riverains, pour autant que le "particulier" ne devienne pas "l'habitude".

    Nous encourageons ceux qui n’ont pas eu encore la curiosité de découvrir le nouveau Carreau de Temple de s’y rendre afin d’admirer la qualité de la réalisation.

    Dominique Feutry

     

    En réponse à notre article, Pierre Aïdenbaum, Maire du IIIe, nous demande de  publier le commentaire ci-après:

    "J'ai lu avec beaucoup d’intérêt le billet publié par Monsieur Feutry sur le blog Vivre le Marais et je tenais à vous faire part des éléments suivants que j'ai  déjà porté à votre connaissance lors de notre rencontre d’il y a quelques jours :

    Sur la durée des travaux, je tiens à rappeler que le coup d'envoi des travaux de réhabilitation du Carreau du Temple a été lancé en novembre 2009 et que parallèlement, des fouilles archéologiques avaient été menées par le département d’Histoire de l’architecture et d’Archéologie de Paris de la Direction des Affaires Culturelles. C’est donc, non pas après 10 ans de travaux, mais après quatre ans de travaux que ce lieu emblématique de l'histoire de Paris reprend vie.

    Aussi, je reviens préciser que l'élaboration du projet définitif a été décidé par l’ensemble des habitants du 3ème arrondissement  après un concours d'idées ouvert à tous ; un vote local a été organisé en 2004 dans le cadre d’un référendum d’initiative locale porté par le  3e arrondissement.  Le résultat a été scrupuleusement respecté et le défi de créer le Carreau en « Espace pour Tous » à vocation pluridisciplinaire a été relevé.

    Avec cette expérience unique de démocratie participative à Paris, on peut parler d’une « concertation certaine » et non d’ « une certaine concertation », comme il est fait référence dans votre blog.

    Par ailleurs, je vous rappelle que c’est en ma qualité d’élu de l’opposition à l’époque, que j'avais  demandé au Ministre de la Culture, M. Lang de classer ce bâtiment afin qu’il échappe au projet de destruction que proposait le Maire de l’époque".

     

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  •    IMG00083-20140215-1742 Façade du 29, rue du Temple (IVe)

     

    Au N° 29 de la rue du Temple (IVe) une vieille maison ancienne a perdu une partie de son enduit et laisse apparaitre l’ossature bois qui a servi à sa construction.

    Nous sommes typiquement devant une maison caractéristique du Vieux Paris tel qu’il en existait de nombreuses faites en pans de bois courts plus faciles à utiliser que les bois longs. Ce type de construction consistant à faire reposer la maison sur un solin (base en maçonnerie), puis à remplir les espaces avec différents matériaux (chaux, brique…) après la pose de l’armature bois, a été utilisé surtout au Moyen Age et a perduré jusqu’au XVIIIème siècle.

    L’étroitesse des immeubles collés les uns aux autres, combinée à l’usage du bois a souvent été à l’origine d’incendies catastrophiques détruisant des quartiers entiers.

    Comble du paradoxe, comme un écho à la façade dénudée, les mannequins utilisés pour exposer les vêtements du magasin qui se trouve au rez de chaussée sont en réalité des squelettes !

    Dominique Feutry

     

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    Notre confrère "lindependantdu4e" a lui aussi développé ce sujet insolite

     

      

     

  • Paybyphone-issy-800x325Filets de protection des sculptures chancelantes de l'église Saint Merri (IVe)

     

    Nous relations dans un article récent (4 novembre 2013), en écho aux nombreuses tribunes sur le sujet, l’état de misère parfois même alarmant dans lequel se trouvaient plusieurs églises parisiennes qui, rappelons-le, appartiennent depuis plus d’un siècle à la Ville de Paris.

    Pour améliorer leur sort et promouvoir le soutien privé, la Fondation Avenir du Patrimoine (abritée par la Fondation Notre Dame) dont le comité de parrainage est prestigieux, vient d’être officiellement créée. Elle a présenté à cette occasion un projet de restauration des églises en péril parmi les 85 que compte Paris. L’adjointe au Maire de Paris chargée du Patrimoine qui participait à la manifestation consacrant la création de cette fondation a rappelé qu’en tant que propriétaire, la capitale n’est tenue qu’à l’entretien du clos et du couvert. Par conséquent, l’objet de ses interventions n’est pas d’ordre esthétique mais relève de la protection de première urgence afin d’éviter tous risques qu’encourrait le visiteur. D’où la nécessité de créer un fonds complémentaire permettant la poursuite des travaux urgents et la restauration des décors intérieurs et du mobilier.

    À cette occasion, il a été rappelé que de toute l’Europe, Paris était la ville qui détenait le plus grand nombre d’orgues. Raison de plus d’être vigilants. La Fondation va donc accompagner, renforcer l’action de la Ville et compléter les financements nécessaires au travers de la signature de conventions de mécénat.

     Eglise_de_la_madeleine-beziers Etais installés à l'intérieur de l'église de La Madeleine (VIIIe)

     

    La Fondation souhaite organiser des évènements autour des chantiers de restauration de façon à y associer les parisiens.

    Reste la question des moyens financiers eux-mêmes. Certains penchent pour la pose de bâches publicitaires (voir notre article du 10 février 2014) pendant que d’autres y sont opposés. L’accord pour les autoriser par dérogation dépendra au final de la mairie et du curé en tant qu’affectataire de l’édifice souvent classé ou inscrit par ailleurs. La fondation recourra a la fois au "crowdfunding" (finance participative) au mécénat et aux soutiens auprès des riverains (habitants, artisans, commerçants du quartier…).

    Trois églises ont été jugées prioritaires et c'est sur elles que va se concentrer l'action de la Fondation Avenir du Patrimoine. Ces 3 édifices sont les églises Saint Augustin, La Madeleine et pour notre quartier Saint Merri. Leur restauration nécessitera 7 millions d'€ sur trois ans.

    La réussite de cette entreprise contibuera à sauver et à mettre en valeur un patrimoine exceptionnel qui fait l'admiration des parisiens et des touristes qui nous envient.

    Dominique Feutry

     

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    PD_p241L'Hôtel d'Effiat-Le Peletier en cours de démolition -1882- Photo Henri Godefroy (Musée Carnavalet) 
     

    Si la rue Vieille du Temple est connue pour abriter deux très beaux hôtels particuliers, l’Hôtel de Rohan et l’Hôtel des Ambassadeurs de Hollande, il y a eu aussi jusqu’à la fin du XIXe siècle un autre hôtel d’importance l’Hôtel d’Effiat, appelé aussi Le Peletier, qui se dressait à l’emplacement actuel de la rue du Trésor (IVe).

    C’est sur ce petit fief privé du Moyen-Age appelé le fief d’Autonne que l’on trouve au milieu du XVIe siècle trace de la propriété qui nous intéresse, une vaste maison avec cour et jardin. Elle appartenait à la famille de Marle dont les membres furent Ecuyer et conseiller du roi, avocat au parlement, prévôt des marchands et magistrat. La propriété, plus d’autres parcelles alentours, fut vendue au début du XVIIe siècle à Jacques Vignier, Surintendant de la Maison et des Finances du prince de Condé.

    Elle passa ensuite aux mains de Marie de Fourcy, veuve du maréchal d’Effiat qui avait été Surintendant des Finances. Elle lança alors avec l’aide de l’architecte Clement Métezeau des travaux jusqu’en 1637, visant à agrandir la demeure d’une aile de 20 m qualifiée alors de « rare beauté ». La façade ainsi édifiée comprenait 7 travées et 5 œils de bœuf entourant une magnifique lucarne. A sa mort héritaient un fils, abbé de son état et sa fille marié à un neveu du cardinal de Richelieu, qui louèrent puis vendirent l’Hôtel à Claude Le Peletier en 1696, alors locataire depuis 20 ans.

    Celui-ci devint Prévôt des Marchands puis à la mort de Colbert, Contrôleur des Finances. Le Peletier entreprit d’importantes transformations sur le corps de logis entre cour et jardin qui fut élargi, sans doute sur les conseils de Pierre Bullet l’architecte du Roi. La façade était semble–t-il d’après des descriptions d’une « grande austérité ». Seule la porte centrale était ornée d’un bas-relief représentant l’allégorie du commerce aujourd’hui exposé au Louvre.

      

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    Une partie du bas-relief qui ornait la façade de l'Hôtel d'Effiat-Le Peletier aujourd'hui au Louvre  

     

    L’Hôtel resta dans la famille jusqu’après la Révolution malgré les vicissitudes, puis louée et finalement cédée en 1800 à une riche famille de négociants de l’Aisne, les Mareuse. Ils représentaient la nouvelle bourgeoisie qui investissait le Marais à cette époque. L’Hôtel perdit progressivement, au gré des successions, son caractère résidentiel puisqu’un état de 1854 fait mention de 50 locations dont des artisans et des boutiques. Il faut signaler qu’habitait en ce lieu un représentant de thés en gros du nom d’Auguste Mariage. Vendu à un entrepreneur de travaux publics, loué à un architecte, la nue-propriété du bâtiment fut cédée à la Compagnie Foncière de France et d’Algérie. Le début de la spéculation était en route sous la houlette du même architecte Fouquiau.

    Compte tenu de sa surface et de sa profondeur, le terrain permettait de percer une voie privée et de le lotir après la démolition de l’illustre demeure. Alertés les photographes se pressèrent pour fixer les dernières images conservées aujourd’hui à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris et au Musée Carnavalet. C’est lors de cette mise à bas en 1882 que fut découvert un Trésor de 7.822 pièces d’or de l’époque de Jean II et de Charles V enterrées dans le jardin. Une trouvaille abondamment commentée par la presse. De chaque côté de l’impasse qui fut appelée en conséquence rue du Trésor furent érigés 8 petits immeubles de rapport.

      5101La rue du Trésor avec sur les côtés des immeubles de rapport construits en 1882 et au fond la fontaine 

      

    Afin de rendre la perspective agréable et ne plus voir l’arrière peu esthétique des maisons de rue des Ecouffes, un monument fut installé avec une fontaine et au-dessus, en son milieu, le moulage du bas-relief ornant la façade de l’Hôtel. Aujourd’hui la fontaine ne coule plus, l’ensemble remanié est plus austère, le bas-relief a été enlevé. Une fenêtre y a même été percée illégalement (nos articles des 8 décembre 2013, 14 et 20 janvier 2014).

    Ainsi disparut une grande demeure du Marais, mais faut-il rappeler qu’à l’époque la législation sur les monuments historiques était moins contraignante (notre article du 20 août 2013). C’est donc une chance que tant de monuments aient pu être néanmoins conservés dans le quartier.

    Cet article a été réalisé en grande partie grâce aux travaux de l'historien et universitaire Alexandre Gady.

    Dominique Feutry

     

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