Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

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    Verra-t-on bientôt ce genre de paquebot sur la Seine à Paris ?

    Des informations diverses concernant Paris et plus spécifiquement le Marais ou des lieux très proches ont émaillé récemment la une des médias.

    Ainsi la Mairie de Paris vient d'annoncer que la vitesse de circulation des véhicules dans de nombreuses artères de la capitale (1/3 d'entre elles) allait être ramenée à 30 voire 20 km/h. Plusieurs voies du Marais sont visées. Il s'agit d'une bonne décision notamment près des écoles ou dans les rues très commerçantes ou passagères. Mais ces nouvelles limites seront-elles bien respectées ? Dans la même veine, les 11 radars installés en janvier aux feux rouges, à certains endroits classés "stratégiques" auraient flashé 79 000 fois des contrevenants en 5 mois. Deux sont dans notre secteur. L’un est au carrefour quai de Gesvres-rue Saint Martin et l’autre au carrefour rue de Rivoli-boulevard de Sébastopol. Une excellente affaire pour l'Etat (10 millions € de recettes perçues) qui montre malheureusement combien la multiplication de ce type d'infraction est inquiétant alors que tous les feux ne sont pas équipés d'un radar…

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    Radar situé à un feu rouge 

    Côté circulation, mais cette fois sur la Seine, des paquebots de croisière, jusqu'à 135 m de long, pourraient voguer sur le fleuve dès 2015, à l'instar de ce qui existe dans d'autres capitales. Le Ministre des Transports y serait favorable…Gare aux ponts, gare à l'envahissement des quais et surtout gare aux accidents sur un fleuve qui reste étroit avec un trafic déjà significatif!

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    Fouilles en cours sur l'Ile de la Cité

    Dans le cadre de travaux entrepris dans l'Ile de la Cité sur un site de la Préfecture de Police, des fouilles archéologiques ont été engagées, elles se révèlent fructueuses. De nombreux témoignages datant pour certains de 2 500 ans ont été exhumés ainsi que les fondations de l'église Saint Eloi datant du XVIIe siècle détruite lors des grands travaux haussmanniens. Le site sera ouvert à la visite durant le prochain week-end, à l’occasion des Journées Nationales de l’Archéologie.

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    Un bar à chats au Japon

    Enfin, sujet mineur et plutôt amusant, l'ouverture prochaine annoncée (sans doute en août) d'un bar pour chat inspiré d’un concept japonais au travers d’un site de participation financière collective. Les amateurs de chats qui n’en disposent pas à leur domicile pourront ainsi les côtoyer. L’établissement sera installé en plein cœur du Marais. C'est plutôt sympathique et original pour les chats qui, avec leurs maîtres, en profiteront mais chacun peut aussi rester songeur alors que la pauvreté grandit de jour en jour dans notre société …

    Dominique Feutry

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    Le Pavillon de l'Arsenal 21, boulevard Morland (IVe)

     

    Le Pavillon de l’Arsenal (21, boulevard Morland IVe), à ne pas confondre avec la bibliothèque éponyme qui lui fait face, est un monument un peu excentré du Marais. Installé sur l’ancienne Ile Louviers (un bras de Seine passait boulevard Morland), il doit son nom à sa proximité de l’ancien quartier qui abritait l'Arsenal du Roi.

    Il fut construit sur les plans de l’architecte Clément, voilà bientôt 140 ans, suite au souhait d'un négociant en bois d' y abriter sa riche collection de peintures (2 000 œuvres) et d' en faire un musée populaire. Après la disparition du collectionneur, sa famille mis en location le bâtiment qu’occupèrent différents commerces dont la Société Rivoire et Carret. Il passa ensuite aux mains de la Samaritaine qui y établit au début des années trente ses ateliers de confection. N’ayant plus besoin de ceux –ci après la Guerre, la célèbre enseigne vendit l’ensemble à la Ville de Paris en 1954 pour abriter des archives.

    Une importante restauration fut entreprise par les architectes Bernard Reichen et Philippe Robert afin que les murs de l’Arsenal (caractéristique de l'architecture de la fin du xixe siècle) retrouvent en 1888, leur destination d’origine de lieu d’expositions (permanentes au rez- de-chaussée et temporaires au 1er étage).

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     Vue intérieure du Pavillon de l'Arsenal

     

    En réalité, seule une moitié de l’édifice présente ses cimaises, l’autre étant réservée au centre de documentation, à l’administration et à des colloques …focalisés sur le thème architectural de « la ville en mouvement » incluant toute la métropole parisienne. Une foultitude de photos, cartes, plans, films et maquettes ainsi que des services multimédias accessibles par internet sont à la disposition des visiteurs. De nombreux ouvrages sont édités l’Arsenal qui est soulignons-le une association loi de 1901 qui bénéficie en 2013 d’une subvention de 2, 33 millions € de la Ville sachant que le projet de budget avoisine 3,2 millions €.

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    Projet de façade de la Samaritaine côté rue de Rivoli objet du recours en cours  

    Paradoxe ou coïncidence, l’Arsenal abrite jusqu’au 9 septembre une exposition sur l’important projet de réaménagement de la Samaritaine, actuellement suspendu par un recours contre le permis de construire concernant la façade côté rue de Rivoli (coût total : 450 millions d’€, 1000 ouvriers à pied d’œuvre jusqu’en 2016). Sont prévus, un hôtel de luxe, 96 logements sociaux, une crèche et des commerces). Le cabinet d’architectes qui a élaboré ce projet est celui qui a réalisé le Louvre de Lens.

    La découverte de l’architecture du XIXe associée à celle des expositions organisées valent que l’on s’intéresse à ce lieu qui se trouve en dehors des sentiers battus, ce qui en fait tout son intérêt.

    Dominique Feutry

     

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    Un mur planté sur le quai d'Austerlitz (XIIIe) à hauteur de la gare du même nom (Photo VlM!)

     

    Combien de fois constatons nous que des murs fraîchement refaits et ravalés sont immédiatement recouverts de tags hideux qui saccagent le travail des personnes qui ont oeuvré à sa réfection ? Une forme d'insulte a posteriori à leur ouvrage…

    De temps à autre pourtant des réaménagements sont effectués qui anticipent l'arrivée probable des "tagueurs" attirés par la virginité des surfaces rénovées. En effet un moyen simple, lorsque cela est possible, consiste à planter au pied des murs en "risque" des plantes grimpantes qui recouvrent rapidement la surface libre, empêchant tout badigeonnage de tags et toute pose d'affiches indésirables. Pour l'instant nous n'avons pas encore vu de plantes taguées !

    Nous ne pouvons qu' encourager les propriétaires privés et la Ville de Paris à procéder ainsi chaque fois que possible afin de partciper à la lutte contre la pollution par les tags et collages en tous genres.

    Nous invitons ceux qui sont intéressés par cette méthode de prévention à se rendre Rive Gauche ou se trouvent des murs qui ont été habillés de ces plantes. Ce sont les murs des quais à l'aplomb de la Gare d' Austerlitz qui bénéficie actuellement d'une importante opération de réaménagement.

    Dominique Feutry

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    L'Hôtel Dieu, vue du côté Seine (IVe)

     

    Depuis plusieurs années (lire notre article du 16 mars 2011), la fermeture totale ou partielle de l’Hôtel Dieu nous est annoncée. Sans doute le plus vieil établissement hospitalier de Paris (fondé en 651 !), le seul en plein cœur du Paris historique et plus particulièrement le plus proche du Marais. Ce dernier est progressivement privé de ses missions au profit de l’Hôpital Cochin. Les avis divergent sur cette réorganisation ? Certains parlent de « dépeçage » pendant que d’autres parlent d’un Hôtel Dieu qui deviendra « un hôpital universitaire exclusivement ambulatoire ».

    En mars dernier encore les responsables de l’AP-HP (Assistance Publique- Hôpitaux de Paris) ont indiqué qu’il n’était pas question « de faire des annonces sur le service des urgences » (NDLR : pourtant essentiel) tout en ajoutant que cette évolution était « …le contraire de la fermeture ! ». Quoiqu’en disent les décideurs en charge du projet, les réflexions engagées sinon les décisions prises montrent les limites de l’application d’une logique budgétaire telle que cela nous est présenté.

     

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    Les jardins à l'intérieur de l' Hôtel Dieu

     

    Toutes les raisons du monde qui peuvent être invoquées ne tiennent pas si l’on s’attache à vouloir démontrer qu’il s’agit d’un savant rééquilibrage… En effet, le secteur de la santé publique ne peut pas être traité comme le secteur marchand où les entreprises doivent rémunérer leurs actionnaires. Que dire aussi des personnels concernés par ces bouleversements et qui se retrouvent dans le plus grand embarras accentué par le poids de l’incertitude. Quant aux patients, ils risquent fort d’être éloignés de leurs proches durant leur séjour. Pour certains, les personnes âgées ou les parents qui ont des contraintes professionnelles ou familiales, il ne sera pas possible de se déplacer faute de force physique suffisante ou faute de temps compte tenu de l’accroissement des distances.

    Notre système de santé qui fait l’admiration de beaucoup de pays, se trouve pénalisé et dégradé par la faute de « Maître Budget » dont le discernement est limité par des impératifs d’ordre purement comptable au détriment d’autres considérations pourtant essentielles. Nous retrouvons pas là-même un défaut fréquent des entreprises qui privilégient le court terme plutôt que le moyen et le long termes. Or l’expérience prouve qu’une courte vue peut s’avérer lourde de conséquence pour le futur.

    Le quartier du Marais est souvent mis en avant pour la progression continue du nombre de ses habitants justifiant la construction de crèches, la création de classes supplémentaires dans les écoles et la volonté de porter le taux des logements sociaux à 30% au lieu des 20% définis par la loi. Or la suppression ou tout le moins la forte baisse de voilure de l’Hôtel Dieu montre l’absence de cohésion dans la prise en compte des composantes qui doivent pourtant guider la conduite d’une politique sociale digne de ce nom.

    Dominique Feutry

     

  • Temple 24 vue carrefour 08 05 13 Immeuble de carrefour 24 rue du Temple, 47 rue Ste Croix (IVe). On situe sa construction au début du XVIIème siècle, 1610 nous dit le Jacques Hillairet (photo VlM)

     

    Le changement de destination du commerce situé au rez-de-chaussée et la modification de devanture qui en est résulté, ont bien failli nous priver d'une restauration intéressante. Le nouvel occupant, qui remplace l'enseigne du grossite BMC, venait juste de dégager le coffrage de la devanture quand on a découvert, sous ce qui sert généralement de cache-misère, un pilastre d'angle qui soutient la base de la tourelle (que nous aimons appeler "échauguette" car le nom est charmant) par l'intermédiaire d'un chapiteau sculpté et d'une console d'époque, tout à fait remarquables.

    Didier Rykner, directeur de la Tribune de l'Art, s'en est ému dans un article paru le 5 mai. Le lendemain, il interpelait les personnes chargées des travaux et réalisait que nous étions à la veille de voir disparaitre ces vestiges sous un nouveau coffrage.

    Face à une situation de ce genre, l'ordonnateur des travaux a l'obligation de déclarer sa découverte à l'Architecte des Bâtiments de France. Didier Rykner s'en est chargé en prévenant l'intéressé qui a très bien réagi, réalisant l'avantage esthétique qu'il pourrait en tirer.

    Notre Architecte des Bâtiments de France, Sophie Hyafil (IIIe, IVe et XIe arrondissements), a réagi sur le champ. Il semble qu'elle ait découvert, avec un enthousiasme que nous imaginons aisément, ces éléments architecturaux dont elle ignorait l'existence. Contact pris avec le commerçant, la société Huygens, qui vend des cosmétiques, un accord semble avoir été trouvé pour une modification du projet qui mettrait en valeur les vestiges. Une question se pose : qui va en supporte le coût ? L'entrepreneur apparemment n'en a pas trop les moyens. Il faudra peut-être avoir recours à des sponsors.

    Temple 24 pilastre 08 05 13

     

    Nous nous engageons, si une souscription était ouverte, à la relayer
    auprès de nos adhérents et des lecteurs de ce blog. Voyez la photo
    ci-dessus. Une fois restaurés, ce pilastre, le chapiteau, la console et les motifs
    décoratifs apporteront au quartier une touche supplémentaire de glamour qui ne peut pas nous laisser insensibles.
    A nous tous de jouer !

    Gérard Simonet

    Cliquez jusqu'à deux fois dans les photos pour les agrandir

     

  • Norman foster architecture

    Norman Foster, architecte britannique, est un représentant éminent de l'architecture high-tech. Ci-dessus, son projet pour le musée national d'Abu Dhabi

     

    Question à Norman Foster :

    "À Hongkong, Londres, New York,  vous avez dessiné des gratte-ciel. Paris
    devrait bientôt avoir le sien dessiné par Jean Nouvel. Est-ce une
    nécessité dans la ville de demain ?

    Réponse de Norman Foster :

    "Je pense qu'il y a une confusion sur ce point. Les plus belles villes de
    demain seront inspirées par les villes les plus durables d'aujourd'hui.
    Et cela ne signifie pas qu'il faille construire haut. Paris, Londres et
    Copenhague sont de ces villes. Bien sûr, Manhattan est un brillant
    exemple qu'en terme d'énergie consommée, la présence de hautes
    constructions est bénéfique. Beaucoup de gens vont travailler à pied,
    les autres utilisent les transports en commun. Peu de gens possèdent une
    voiture.

    Mais Copenhague, Paris, Munich, et Berlin sont toutes des
    villes où il fait bon marcher, elles sont durables et offrent une haute
    qualité de vie urbaine. Il faut un bon mélange des usages et des
    constructions. Considérez Copenhague et Detroit, qui ont une population
    et un climat comparables: la seconde a une densité de population trois
    fois plus élevée que l'autre et pourtant elle consomme dix fois plus
    d'énergie, principalement à cause de l'essence. Dans ces conditions, je
    ne vois pas en quoi Paris aurait besoin de gratte-ciel".

    Interview transmise par Geneviève Dupoux-Verneuil, journaliste

     

  • Haudriettes matin nov 08

    Le jardinet Temple-Haudriettes et la placette (dite "Renée Vivien") – IIIe

     

    L'association "L'Atelier Local d'Urbanisme du 3ème" prend le contrepied de notre position sur le devenir de cet espace au titre de l'enquête publique pour la révision du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.

    Ses responsables s'expriment ainsi sur leur site Internet :

    Le "square" Renée Vivien est, en réalité, un terrain constructible en attente, qui a été aménagé pour réduire le désagrément que cette vacance pouvait occasionner aux riverains. Le PSMV devrait pouvoir, par les moyens à sa disposition, établir sous forme d'orientations voire de contraintes, les formes souhaitées d'occupation mixte de la parcelle : un équipement avec un jardin accessible au public. Le maître d'oeuvre devra maintenir libre de constructions et végétalisé, un pourcentage à définir du sol de la parcelle, le bâtiment sera construit partiellement sur pilotis, des terrasses plantées seront accessibles au public ; etc., etc. texte intégral ICI 

    Cette association a été créée en 2000 par un groupe d'une douzaine de personnes (membres fondateurs). Elle compte aujourd'hui 13 adhérents, des bénévoles qui travaillent sur des sujets qui intéressent la mairie. Des bénévoles certes, mais dont l'activité est financée par les contribuables. Ils ont perçu de 2004 à 2011 (les chiffres ne sont pas disponibles pour les années précédentes, le chiffre 2012 n'est pas encore disponible) la bagatelle de 45.000 € de subventions de la Mairie de Paris, au titre du IIIe et 5.000 € au titre du Xe (arrondissement voisin)…

    En clair nous les rémunérons par nos impôts mais ils n'ont pas jugé utile de nous consulter avant de prendre position sur un sujet qui intéresse les habitants du IIIe : leur cadre de vie. Ils auraient appris que nous sommes nombreux à avoir vivement réagi à cette idée saugrenue de construire un bâtiment sur le square Renée Vivien (sur pilotis de surcroît, comme ils le suggèrent …) et d'y installer une crèche au mépris de la santé des nourrissons qui seraient ainsi plongés au coeur de la pollution aux particules fines la plus élevée du quartier, à un carrefour où les véhicules stationnent longuement à cause des feux rouges et des encombrements dus aux livraisons pleine voie.

    Au vu de leur contribution au dossier de révision du PSMV du Marais, et malgré ce qu'il nous en coûte, on aurait préféré qu'ils usent de leurs subventions pour célébrer leurs dix ans d'existence, comme ils l'ont proposé lors de l'assemblée générale ordinaire du 23 juin 2011 (voir compte-rendu), au lieu d'oeuvrer pour dénaturer et alourdir le paysage urbain d'un secteur du Marais qui manque cruellement de respiration.

    Jean-Claude Théodart

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    Façade sur rue de l'Hôtel d'Alméras appelé aussi Jean de Fourcy 30, rue des Francs Bourgeois (IIIe)

     

    Le N° 30 de la rue des Francs Bourgeois (IIIe) est l’adresse d’un très bel hôtel particulier que peu de passants, nombreux à cet endroit, prennent la peine de regarder en détail. Pourtant le bâtiment qui se trouve à cet endroit a été construit en 1583 pour Jean de Fourcy trésorier du Roi par le plus grand architecte de l’époque, l’architecte du roi Louis Métezeau (1560- 1615) qui nous a laissé entre autres, la Grande Galerie du Louvre, la conception de la place des Vosges et le collège des jésuites devenu le Prytanée national militaire de La Flèche. Cette magnifique construction a été vendue ensuite en 1611 à Pierre d'Alméras secrétaire et conseiller d’Henri IV.

    Hotel_d_almeiras_porteLe portail surmonté de sa niche encadrée de deux lucarnes en zinc

     

    Composé de pierres et de briques ce rare exemple d’hôtel particulier de cette époque est resté quasiment intact, si ce n’est l’ajout de deux éléments de grande qualité par ses occupants successifs, ce dont nous ne nous plaignons pas. Il s’agit d'une part du grand escalier intérieur qui fut réalisé en 1655 à la demande du nouveau propriétaire, Louis Bertauld receveur des consignations de la Cour des Aides (correspondant aux services de la Direction des Impôts traitant des contentieux fiscaux) et d'autre part de la porte cochère. Cette dernière date de 1723, elle répondit au souhait du nouveau propriétaire, Robert Langlois de la Fortelle président de la Chambre des Comptes de Paris qui acheta l’Hôtel en 1719, d'agrémenter le bâtiment .

    La façade sur rue est de belle dimension et plutôt longue. Le rez-de-chaussée est en pierre et l’entresol en brique. Le portail, extrêmement riche, présente des « rayons de pierre » (les claveaux) qui chapeautent le fronton surplombé par une niche de belle proportion. De jolies lucarnes en zinc travaillées agrémentent le toit. La porte est massive mais élégante de par son style régence, des animaux fantastiques sculptés ornent le haut des vantaux.

     

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    La cour de l'hôtel Poussepin, tout proche au n° 34, en 1901 (photo sur papier albuminé BNF)

     

    Résidence privée, cet ensemble ne se visite pas. Tout juste est-il possible de distinguer des bâtiments intérieurs plus hauts que celui sur rue, avec des briques disposées en motifs étudiés.

    Après la Révolution, cour et jardin sont occupés, comme souvent dans le quartier, par des constructions parasites qui ont disparu de même que les deux commerces de chaque côté du porche que l'on peut voir sur des photos anciennes. Notons que Barras y habita de 1814 à 1815.

    L’ensemble classé depuis 1978 comporte la façade, la toiture, l’escalier d’honneur et sa rampe, plusieurs pièces dont le salon et ce qui est peu commun, les lieux à l’anglaise avec des boiseries situés au 1er étage.

    Dominique Feutry

     

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    Tagueurs en action au 46 rue des Archives le vendredi 19 avril à 20h35 (photo VlM!)

     

    Non contents sans doute que le mur en retrait du 46 rue des Archives soit honteusement tagué (il est à quelques mètres de l’Hôtel de Soubise!), des barbouilleurs en herbe s’afféraient vendredi soir dernier, sans doute non satisfaits des tags qui pourtant le recouvraient entièrement, sur le rideau de fer du garage situé à la même adresse. Au vu et au su de tous, sans aucun complexe, le commando de 3 membres munis de moultes bombes de peinture et d’une échelle, lançait allégrement les jets du précieux liquide qui allaient s’écraser sur les lamelles du rideau de fer pourtant déjà bien maculées et colorées à l’accès.

    Tant que l’impunité prévaudra, ce sera la course à l’échalote entre les salisseurs et les nettoyeurs, c’est-à-dire peine perdue si des mesures copiées sur celles prises par les autorités américaines ne sont pas importées en France. Il faut savoir en effet que la campagne menée à New-York appelée « Make your mark in society not on society » et relayée par de nombreuses personnalités n’est pas restée sans effet. La réglementation de la vente de produits servant à taguer et la mise en cause de la responsabilité des parents couplée à des amendes et des peines de travaux général n’ont pas été anecdotiques. Bien au contraire, le saccage a baissé sensiblement partout où de telles mesures ont été appliquées.

    Alors nous demandons aux autorités de la ville de Paris et à nos gouvernants, quand allez-vous prendre des mesures concrètes pour éradiquer enfin ce fléau et vous saisir véritablement de ce sujet particulièrement coûteux pour les citoyens que nous sommes qui ne peuvent servir indéfiniment de vaches à lait au service non souhaité d’une minorité prompte à assouvir, partout où il lui plait, sa frénésie de gribouillages ?

    Dominique Feutry

     

  • Pierre au lard galerie spaghetti google coul

    Sur cette photo aérienne du quadrilatère St Merri, Pierre au Lard, Renard, on distingue en jaune l'ancienne galerie d'art du 1-3 de la rue Pierre au Lard et le restaurant le WHO's (anciennement "Curieux Spaghetti") en rouge au 14 rue St Merri (IVe).

    Quatre demandes de permis de construire pour la transformation de la galerie d'art en boite de nuit/bar-club ont échoué, la dernière en date du 31 décembre 2012 à la suite d'un recours des riverains devant le Tribunal Administratif, contre le permis de construire, non conforme aux règles de sécurité qui imposent une largeur de huit mètres aux voies en bordure d'un établissement recevant du public.

    Qu'à cela ne tienne, les promoteurs, conduits par le gérant du COX – 15 rue des Archives (IVe) – qui défraie chaque jour la chronique avec ses débordement massifs de clients sur trottoir et chaussée, reviennent à la charge avec une demande de permis de construire portée par la "SAS WHO's" qui prévoit "la réhabilitation d'un bâtiment d'un étage à usage commercial, annexé à un restaurant existant en vue de l'installation d'un bar-club avec ouverture d'un accès à rez-de-chaussée entre les deux bâtiments …."

    Cette demande révèle un changement de tactique : la volonté des promoteurs de réunir restaurant et galerie pour en faire un continuum est clairement affirmée désormais. Elle n'apparaissait qu'en filigrane dans les projets précédents, mais personne n'était dupe. En date du 25 mai 2009, informés pas les agents de la BRP (Brigade de Répression du Proxénétisme), qui suit ce type d'établissement, nous l'annoncions dans un article qui est paru sur ce blog.

    La nouvelle du dépôt d'une cinquième demande s'est répandue comme une trainée de poudre chez les riverains des rues environnantes. Leur mobilisation a commencé, appuyée par tous ceux qui dans l'arrondissement ont suivi les soubresauts d'un projet qui menace l'harmonie du quartier. On attend avec sérénité l'avis que le Maire du IVe Christophe Girard va donner. Dominique Bertinotti s'était clairement opposée au projet de 2011 et l'opposition unanime, sous la conduite de Vincent Roger, l'avait suivie.

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    St merri piscine école

     

     

     

     

     

     

     

     

    La rue Pierre au Lard, un "boyau" de 3 mètres de large et le complexe écoles-centre sportif St Merri

     

    Les conditions générales quant à elles restent les mêmes : proximité d'écoles primaire et maternelle, d'un centre sportif, largeur très insuffisante des voies, refus par le Préfet de Police et par le Procureur de la République d'autorisation de licence IV ou de transfert de licence vers le "bar-club".

    Ajoutons que le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, en cours de révision, confirme le caractère de tâche jaune pour l'ancienne galerie. Ce qui signifie en clair : "bâtiment dont la démolition pourra être exigée en cas de changement d'activité économique", ce qui est le cas en la circonstance.

    Indépendamment des raisons qui rendent ce projet inacceptable, nous adressons un message appuyé au Maire de l'arrondissement, et à l'autorité compétente à la Mairie de Paris, à savoir la Direction de l'Urbanisme, pour qu'aucun obstacle ne soit mis à une décision de l'Architecte des Bâtiments de France d'exiger cette démolition. d'autant qu'il existe un élément nouveau important en l'espèce : des
    travaux de gros oeuvre pour assurer la communication  entre les deux
    bâtiments.

    La disparition de l'édicule permettrait de créer sur la parcelle une placette végétalisée qui donnerait verdure et respiration à un espace qui mérite mieux que l'asphyxie qui lui est promise par le projet déraisonnable qui refait surface.

     
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    Le "Collectif Pierre au Lard"