Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

  • Vue de l'entrée depuis la rue de Thorigny (IIIe)

            

    Derrière un haut mur et une porte cochère imposante se trouve au 1 rue de la Perle dans le IIIe arrondissement, l'hôtel particulier Libéral Bruant. Ce très bel immeuble est connu par ceux qui ont eu la chance dans un passé récent de se rendre au musée Bricard consacré à l'histoire de la serrurerie logé  cet endroit. Il présente des proportions élégantes en forme de L , dispose d’un corps de logis principal entre la cour d’honneur et un petit jardin situé à l’arrière, ainsi qu'une aile en retour adjacente à cette cour. Il possède de plus de très belles caves voûtées.

    C'est à la famille Bruant de Carrières que l'on doit ce monument classique si typique du XVIIe siècle. En effet, Libéral (1635-1697), architecte devenu maître général des œuvres de charpenterie du royaume en 1670 (à qui l'on doit la Salpétrière, les Invalides et l'église Note Dame des Victoires) et son frère Louis se retrouvent tous deux adjudicataires en 1683 d'un terrain en plein Marais. Libéral qui avait pour élève Jules Hardouin-Mansart exerce en effet la double activité d'architecte-entrepreneur et de promoteur immobilier, chose fréquente en cette époque de grandes transformations de l'urbanisme. Le terrain de la rue de la Perle est alors loti, plusieurs hôtels particuliers destinés à la location et à la vente sont construits dont la propre demeure de Libéral que nous pouvons donc admirer encore aujourdhui et qu'il occupera jusqu'en 1697.

     

    Façade sur cour

    La façade sur cour a la caractéristique, ce qui est fréquent durant la seconde moitié du règne de Louis XIV, d'être percée de baies cintrées où s'intercalent aussi des fenêtres rectangulaires de proportions moindres et des niches (dites oculi aveugles) où sont placés des bustes d’empereurs romains. Sur le large fronton sont sculptés deux angelots et des cornes d’abondance.

    Au décès de Libéral Bruant, l'hôtel est loué au mathématicien Guillaume François Antoine de l'Hospital, membre de l'Académie des Sciences. Un siècle plus tard il est loué à l'ingénieur Perronet qui y installe de 1771 à 1788 l'Ecole des Ponts et Chaussées. L'hôtel est transformé après la Révolution en ateliers et devient ensuite propriété de la ville de Paris. Il a été vendu en 1968 à la société Bricard qui s’était engagée à le restaurer et à y installer un musée de la serrure, ouvert en 1976 et fermé en 2003. Alors mis en vente ce témoin de l'architecture du XVIIe siècle est devenu un centre d'art contemporain.

    En novembre 2009, nous commentions le refus de la Commission du Vieux Paris de construire un parking sous la cour. A l'évidence, sa recommandation a été suivie par le Maire de Paris car nous n'avons jamais observé depuis de travaux ressemblant de près ou de loin au creusement de la cour.

    Dominique Feutry

     

  •   800px-Paris_hotel_des_ambassadeurs_de_hollande18Cour intérieure de l'Hôtel des Ambassadeurs de Hollande 47, rue Vieille du Temple IVe

     

    Dans un article et reportage photos du 27 janvier 2011 intitulé « Effervescence autour de l’Hôtel des Ambassadeurs de Hollande (IVe) », "Vivre le Marais !", après avoir rappelé son histoire et le lustre attaché à ce magnifique monument, s’inquiétait de son état et de son devenir rappelant que, depuis la mort de Paul-Louis Weiller, il était resté propriété de la Fondation qui porte son nom, et avait bénéficié de quelques travaux de rénovation, notamment la façade arrière rue des Guillemites (où avaient d’ailleurs étaient placés des étais à cause de la dangerosité du mur).

    Mais ni la façade sur la rue Vieille du Temple, ni le magnifique portail de bois qui est le plus ouvragé du Marais (il est, ce qui est extrêmement rare, sculpté sur ses deux faces, comme d’ailleurs le fronton qui le surmonte) n’ont été entretenus. Il en est de même des intérieurs. Nous appelions alors à une intervention urgente. Nous indiquions que depuis octobre 2010, le nouveau propriétaire de cet ensemble qui comporte aussi des parkings et un immeuble d’habitation était la société Acanthe Développement, filiale foncière du groupe Duménil-Leblé.

    Des bruits divers avaient courus l’an passé sur cet ensemble immobilier comme d’autres, puis finalement la société propriétaire avait précisé qu’elle souhaitait que la partie historique soit cédée à une grande entreprise ou à une institution qui puisse poursuivre la rénovation qui devient, plus le temps passe, vraiment indispensable.

     

           Hotel_Amelot

    La triste façade sur rue de l'Hôtel, 47 rue Vieille du temple (IVe)

     

    Depuis lors que s’est-il passé ?

    Il est difficile de trouver des informations sur cet ensemble. La lecture du rapport annuel de l’année 2011 d’Acanthe Développement apporte cependant deux renseignements intéressants:

    • L’immeuble comprenant des logements au 7 de la rue des Guillemites a été vendu durant l’exercice 2011, pour 5,6 millions d’€ ;
    • Quant à l’hôtel des Ambassadeurs, il est écrit : « Il a été libéré et des études sont en cours afin de réaliser sa rénovation en fonction de l’affectation ».

    Augurons, comme nous l’écrivions l’an passé, que ce joyau du XVIIe siècle retrouve tout l’éclat qu’il mérite autant dans ses parties extérieures qu’intérieures. Il ne faut pas que les passants très nombreux soient interpellés par son état indigne. Indigne pour les habitants du quartier, indigne pour les visiteurs et les touristes, indigne pour le Marais où tous les bâtiments de cette qualité ont été restaurés, indigne pour ceux qui l’ont conçu et habités, les figures célèbres qui l’ont fréquenté.

    Nous insistons sur l’urgence de cette restauration. Certains trouveront que le temps ne s’y prête pas et qu’il ne faut plus attendre de subventions de l’Etat ou de la Mairie. Certes, mais on est en droit d'espérer qu'un mécène éclairé s'y intéresse. Même si l’Hôtel a traversé bien des vicissitudes depuis plus de 350 ans, le sort qui lui a été réservé ces dernières décennies mérite que lui soit donnée une nouvelle jeunesse !

    "Vivre le Marais !" reste attentif au devenir de cet important témoignage de l'architecture et de l'histoire du XVIIe siècle.

    Dominique Feutry

     

  • Montmorency 26 portail 15 12 12Une façade et un portail qui portent les stigmates d'un "Vaisseau Fantôme"

     

    C'est fin mars 2010 que nous avons commencé à vous raconter l'histoire de cet immeuble. Elle est intéressante car elle concentre un certain nombre de problématiques caractéristiques du Marais et de la politique logement de la Mairie de Paris. Et de celle du Maire du IIIe qui, pour être dans la ligne de l'Hôtel de Ville en la matière, n'en a pas pour autant ses propres singularités.

    En effet, jusqu'à ce jour où nous continuons à vivre sous le régime du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais de 1996, qui échappe totalement au PLU (plan local d'urbanisme) de Paris, il a exigé, non sans désinvolture car la loi n'était pas pour lui, mais avec élégance, que les candidats à la réhabilitation de biens immobiliers réservent le quart de la surfance rénovée au logement social.

    Cette contrainte, à laquelle les intéressés se sont pliés d'assez bonne grace, a été respectée (îlot Charlot/Pastourelle, immeuble "aux arcades" Temple/Pastourelle, immeuble 108 rue Vieille du Temple, Hôtel du Grand Veneur rue de Turenne …). On a relevé tout au plus quelques déconvenues dans des transactions relatives à l'immeuble de la rue Vieille du Temple.

    Dans le cas présent, il s'agit d'un immeuble entier, apparemment libéré de toute occupation ; même les squatters, nous disent les voisins, ont disparu. La loi qui s'applique en matière d'urbanisme, en attendant que le PSMV ait été dûment révisé et soit entré en vigueur, laisse virtuellement la liberté aux propriétaires du traitement et de la destination de l'immeuble. Mais Pierre Aidenbaum, qui détient l'arme du permis de construire, s'y est intéressé dès 2010 et semblait avoir trouvé sur la question du logement social, un  gentleman-agreement avec les propriétaires, empêtrés de surcroît à l'époque dans un conflit avec des occupants sans titres.

    Trois ans après, l'état d'abandon du chantier pourrait faire penser que l'accord a fait long feu. Et pourtant ….

    Pourtant la demande immobilière est forte dans nos quartiers, la rue est remarquablement calme et la vue des fenêtres de l'immeuble, sur la cour "à la romaine" de l'Hôtel d'Halwyll (Claude Nicolas Ledoux) est proprement remarquable.

    Michel le comte hallwyllVue sur l'Hôtel d'Hallwyll, entrée 28 rue Michel le Comte (IIIe). Cliquez jusqu'à deux fois pour agrandir. C'est magique !

     

    Contactés par nos soins, les propriétaires se veulent rassurants : les travaux se poursuivent, même s'ils ne sont pas visibles. Le rythme est lent car la crise rend leur financement difficile. Ils annoncent pourtant une livraison de l'immeuble rénové pour septembre 2013.

    On en sait un peu plus sur la convention qu'Ils ont signée avec la Mairie de Paris. Elle porte sur 9 ans pendant lesquels ils s'engagent à louer une part significative de la surface à des bénéficiaires sociaux type PLUS, PLS et PLI proposés par la mairie. En contrepartie de cet engagement, ils recevront à la livraison une subvention compensatoire unique de la Ville de Paris, dont le montant ne nous a pas été révélé.

    On découvre à cette occasion le caractère polymorphe – et pragmatique – de la politique de logement social de la Ville de Paris. Dans ce dossier, les bailleurs-sociaux traditionnels n'apparaissent pas. C'est le propriétaire privé qui joue ce rôle moyennant une contribution d'équilibre de la Ville, à la charge du contribuable. Il est juste de reconnaitre que dans cette affaire, le Maire du IIIe a  obtenu ce qu'il voulait sans donner aux propriétaires le sentiment que c'était le fait du prince et qu'ils étaient spolliés. C'est ce qu'on appelle un accord "gagnant-gagnant". Le contribuable, quant à lui, a le sentiment du devoir accompli en matière de solidarité.

    Il reste à vérifier si le chantier ne va pas trainer en longueur avec le risque, toujours présent, que l'immeuble se transforme de nouveau en squatt.

    Gérard Simonet

     

    Intéressé par l'association : comment adhérer

     

  • 6282794174_85090f9ca2_b Intérieur de l'Hôtel de Beauvais 68, rue François Miron (IVe)

    La Cour administrative d’appel de Paris a l’immense privilège d’être installée depuis 2004 dans le merveilleux Hôtel de Beauvais au 68 de la rue Francois Mitron (4e). Il est classé depuis 1966. D’une maison de ville pour les abbés de Chaâlis (l’abbaye située au nord de Paris sert aujourd’hui d’annexe aux collections du Musée Jacquemart), l’architecte Le Pautre a bâti un Hôtel prestigieux, digne de la première femme de chambre d ‘Anne d’Autriche, Catherine Bellier, l’épouse de Pierre de Beauvais, un marchand drapier anobli. Les historiens relatent que la proximité de la reine de sa première femme de chambre était telle que celle-ci avait le « privilège » de lui faire ses lavements et a eu celui de déniaiser le futur Louis XIV.

    Pourtant les contemporains ne cachent pas la laideur repoussante de cette femme. Il n’empêche qu’étant très riche (elle avait par exemple obtenu de toucher une redevance sur les cadeaux qui entraient et sortaient de Versailles) et le terrain lui ayant été donné par la reine, elle peut engager Antoine Le Pautre (à qui l’on doit le Château de Saint Cloud dont il reste la Grande Cascade et l’Abbaye de Port Royal), premier architecte du roi, pour construire son hôtel à partir de 1654.

    Beauvais3-300-92440 La cour avec au fond les écuries

    La parcelle étroite et très irrégulière ne déroute pas Le Pautre. Son ingéniosité le conduit à bâtir une demeure avec un remarquable grand escalier, une galerie d’apparat dans la même veine que celle de l’Hôtel Lambert, des écuries (les 5 portes à mascaron de la cour), une chapelle, auquel on accède par un escalier de forme elliptique (cf photo de l’article du 04 janvier 2012), un jardin suspendu avec grotte, volière, jet d’eau et un cellier gothique vestige de la maison d’origine.

    La cour légèrement oblongue surprend lorsque nous la découvrons, elle est traitée comme une scène de théâtre avec son décor où les irrégularités du terrain deviennent un atout. Les façades sont régulières, bien dans l’esprit du classicisme français de l’époque. Des modifications seront apportées au XVIIIe siècle par les nouveaux propriétaires, les Orry dont l’un d’entre eux, protégé du Cardinal Fleury, occupera les postes prestigieux de Contrôleur général des finances et de Surintendant des bâtiments du roi puis le quasi Premier ministre de Philippe V d’Espagne.

    Loué à l’ambassadeur de Bavière, l’Hôtel de Beauvais accueillera pendant quelques mois le jeune Mozart et son père. Malheureusement les révolutionnaires transforment les lieux en bureau des diligences et le luxueux bâtiment commencera sa lente agonie. Devenu immeuble de rapport, mal entretenu, il perd peu à peu tout son lustre. Même après que le roi Pierre Ier de Serbie, qui avait entendu parler de ce monument d’exception, ait réussi à le découvrir lors d’une visite à Paris, lui redonnant l’espace d’un instant toute son importance. Ce qui rappelait l'autre grand moment où du balcon, en 1660, Anne d’Autriche, Mazarin et Turenne regardaient l’arrivée à Paris de Louis XIV et sa jeune épouse Marie-Thérèse, juste après leur mariage à Saint Jean de Luz.

    Images

    Détail de la montée d'escaliers

    Racheté durant l’Occupation à une famille juive par la Ville de Paris, l’Hôtel de Beauvais qui a toujours conservé son nom est maintenu en logements locatifs, jusqu’en 1986, les étages ayant été découpés afin d’améliorer le rendement. C'est durant cette période que les membres bénévoles de l’Association du Paris Historique et du Festival du Marais (cf notre article du 27/12/2012) ont dégagé les caves gothiques qui se trouvent sous la cour, devenant des salles de spectacle durant le festival. Il existe d’ailleurs aussi une grande salle où se trouveraient les restes d’un autel.

    C’est en 1986 que commence la restauration de l’ensemble dans son état primitif. Plusieurs projets sont en compétition pour la destination des lieux dont la création d’un institut des parfums de France. Pour être complet signalons que des scènes de  La Banquière ou de Camille Claudel ont été tournées à cet endroit. Des visites à ne pas manquer sont organisées, pour cela il importe de contacter directement la Cour administrative d’appel de Paris ou de profiter des Journées du Patrimoine.

    Dominique Feutry

     

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    Affiche du Festival du Marais de 1972


    Des passionnés du Marais ont réussi cette gageure, avec très peu de moyens au départ, de faire sortir de l'oubli et apporter un rayonnement à un quartier dont les nombreux  monuments, pour la plupart  délaissés par les autorités, attestaient de son riche passé.

    Sous l'impulsion de Michel Raude est créé en 1961 "l'Association du Festival du Marais" dans le but de sensibiliser les parisisens sur l'état pitoyable du secteur.

    Le festival fait suite à des petits spectacles qui sont donnés gratuitement dans des hôtels particuliers comme l'Hôtel de Vigny (cf Article de VLM du 14/02/2007) afin d'attirer l'attention sur le Marais. Les encouragements, la volonté d'aller plus loin et différents soutiens conduisent à ambitionner de donner davantage de spectacles pour ouvrir plus de lieux au public. Ce qui nécessite de trouver des comédiens, des musiciens, des bénévoles et des sponsors.

    Le premier festival se déroule les 15 premiers jours de juin 1962 au  cours desquels sont donnés 35 spectacles (théâtre et concerts attirent alors 10 000 spectateurs. Une plaquette est distribuée au public rappelant que le Marais contient des dizaines de demeures et de chefs d'oeuvre d'architecture française mais aussi des pastiches, des ateliers et des endroits déplorables et sales…Pour la saison suivante, compte tenu du succès rencontré, des subventions sont obtenues et des artistes professionnels sont engagés, ce qui permet d'ouvrir d'autres lieux tels que l'Hôtel Sully,  les églises Saint Gervais, Saint Paul-Saint Louis. Des pièces de théâtre modernes, classiques sont donnés par des Centres dramatiques de province. 

    Parallèlement au festival, de nombreux bénévoles organisent des conférences et des visites guidées qui conduisent à créer en 1963 "l'Association de Sauvegarde de la Mise en Valeur du Paris Historique". A cette occasion la Ville de Paris met à la disposition de l'association 2 vieilles demeures, rue François Miron, la Maison d'Ourscamp dont les membres entreprennent bénévolement la restauration et qui deviendra le siège de l'association .

    Images  

    Affiche de 1979


    Des différents festivals qui se sont tenus jusqu'en 1967, retenons  représentations du Ballet de l'Opéra de Paris (Hôtel de Soubise) , les tours de chants de S. Lama, L. Ferré, G. Brassens et Barbara (Hôtel Sully), des concerts de musique composée par Messian, Prokofiev, Tchaïkovsky, Stravinsky ou Honegger…Les nocturnes de gala avec les gardes républicains, des laquais en livrée redonnant à ces endroits, l'instant d'un soir, tout leur lustre d'autrefois, ont laissé des souvenirs impérissables. Le chiffre record de 85 représentations et plus de 100.000 spectateurs est atteint… Ce qui nécessite une sérieuse et lourde organisation au travers d'une structure  comportant outre un conseil d'administration, des comités de programmation et d'organisation.  Car il faut en effet construitre des scènes, des gradins, aménager les loges, installer l'éclairage, le sonorisation, répondre aux questions de sécurité, réaliser et éditer les affiches, les programmes, les plaquettes… 

    Mais 68 a coupé l'élan de ces grands moments du Marais puisque le festival a dû être annulé. Il reprend et se déplace même aux Halles avant la destruction des pavillons Baltard. Les années suivantes d'autres lieux sont ouverts (Hôtel de Beauvais, Carnavalet…),des spectacles de rue se déroulent place du Marché Sainte-Catherine,  un tourmoi du Moyen-Age est organisé place des Vosges, des fêtes de nuit sont montées mais 68 est passé par là… Les finances sont en baisse. les clients sont plus exigeants, ils demandent des nouveautés et dans des lieux à l'abri du mauvais temps. Des extensions du festival sont donc décidées dans des endroits aussi divers que le Centre Pompidou, la Cité des Arts, le Théâtre Essaïon ou le Café de la Gare. Goldoni, Racine, du jazz mais aussi Mozart, Haydn, Strauss, Bruckner sont à l'affiche. Des colloques, des conférences, des expositions sont données. Un hommage est rendu à Victor Hugo en 1985.

    Pa00086308Siège de l'association de Sauvegarde et de Mise en valeur du Paris Historique, 44 rue François Miron (IVe)


    Mais la baisse d'intérêt du public liée à des financements de plus en plus difficiles à assurer donnent un coup d'arrêt au festival en 1987. Il  essaiera de renaître quelques années plus tard avec un équipe nouvelle mais, après 4 ans, force est de se rendre à l'évidence, le festival a définitivement vécu.

    Que retenir de cette riche période pour la Marais ?

    Une notoriété qui a dépassé nos frontières et qui ne se dément pas, la création de l'Association de Sauvegarde et la Mise en Valeur du Paris Historique qui existe toujours et a contribué à sauver et  à restaurer nombre de monuments. Enfin, le plus important, la prise de conscience que le Marais était un ensemble exceptionnel qui devait être préservé et réhabilité. 

    "La passion est un moteur dont personne ne mesure la puissance" a écrit l'écrivain belge Pieter Aspe. Cette citation s'applique tout à fait à tous ceux qui ont permis que le Marais devienne ce qu'il est aujourd'hui. 

     Dominique Feutry

     

  • Réaumur 39 art nouveauImmeuble "Art Nouveau", 39 rue Réaumur (IIIe). Les étages élevés sont mis en valeur (balcons, loggias, colonnes, consoles, rosaces et motifs végétaux)

      

    Tout le monde s'accorde à reconnaitre que l'architecture des XIXème et XXème siècle avait été négligée dans le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais en 1996. L'attention des rédacteurs à l'époque s'était focalisée sur l'architecture des XVIIème et XVIIIème siècles, sachant qu'il existe peu de vestiges du moyen-âge et de la renaissance. L'Art nouveau, caractéristique des années post-haussmanniennes et l'Art Déco, qui a prospéré autour de 1920, s'y trouvent pourtant en abondance même si leur présence se manifeste  surtout en périphérie du Marais (rues du Renard, Beaubourg, des Archives, Réaumur, de Bretagne, de Turenne ….).

    La délibération du Conseil de Paris des 12 et 13 novembre a comblé cette lacune. Nous nous en réjouissons. Le texte de 22 pages qui présente le projet de PSMV révisé, avec ses considérants, ses orientations et ses conclusions vaut d'être consulté par tous ceux qui s'intéressent au patrimoine exceptionnel dont nous disposons dans le centre historique de Paris, et à son devenir.

    Pour en parler, il nous parait inutile de le paraphraser. Certains aspects méritent cependant qu'on les analyse et qu'on les commente sans se soucier du "politiquement correct" qui caractérise les textes officiels et leur langue de bois.

    Sur la "concertation" d'abord, présentée comme un modèle du genre, nous aimerions relativiser. Les divers ateliers qui se sont tenus effectivement en mairies étaient soigneusement encadrés et seules sont remontées les prises de position qui obéissaient à la ligne tracée par les animateurs. Notre association, qui est  pourtant membre de la "commissison locale du secteur sauvegardé", n'a pas été autorisée, au stade de l'examen du projet en commission, à exposer l'opinion de nos adhérents, souvent des érudits en histoire et architecture de Paris.

    C'est d'autant plus regrettable que nous approuvons la plupart des dispositions proposées. Nous serons certes amenés à défendre des points de vue d'habitants qui auraient localement des objections à telle ou telle mesure, mais nous n'aurions pas voté contre le texte de la commission, repris par la Mairie de Paris, si nous avions été présents à la séance (deux fois reportée) du 23 octobre 2012.

    Pour ceux qui n'auraient pas la force de lire les 22 pages et qui ne sont pas dépourvus de sens critique, voici ce que nous en retenons, avec nos commentaires et nos réserves.

    Il est dit que la densité du "bâti" est faible dans le Marais, inférieure à la moyenne parisienne. Ce qui justifie la décision de densifier. C'est vrai, parce que les immeubles sont bas. Mais comme les immeubles sont serrés les uns contre les autres le long de rues étroites, la densité au km² est la plus haute de Paris, notamment dans le IIIe (source APUR). Cette densité-là crée le sentiment d'étouffement que le PSMV actuel avait résolu de réduire pour "donner de la respiration" aux quartiers, en démolissant les constructions parasites, en reconstituant les cours et espaces verts ainsi que les cheminements.

    Il faut rappeler que le centre de Paris est le siège d'une "bulle de chaleur" où les températures dépassent de 4 à 7 degrés celles des quartiers périphériques. C'est moins sensible dans le IVe, à cause de la Seine qui raffraîchit, mais le IIIe détient le recours absolu en la matière.

    Ces édifices légers, qui occupent généralement des cours pavées, devaient disparaitre pour ce motif et rendre au bâti son harmonie originelle. Il n'en sera rien dans 90 % des cas. Il est vrai que certains d'entre eux méritent d'être pérennisés mais à ce titre combien de laideurs auront définitivement acquis droit de cité avec en prime une valeur foncière confortée ?

    Portefoin 11 édicule cour intérieureEdicules sur cour, 11 rue Portefoin (IIIe)

    Le volet social, que personne ne conteste, mérite qu'on en mesure les conséquences. L'obligation qui est faite aux rénovations supérieures à 800 m² de consacrer 30% de la surface au logement social est généreuse dans son inspiration mais il faut être capable de surmonter les difficultés qui en résultent.

    On a encore en mémoire les conflits dans la gestion du 108 rue Vieille du Temple (IIIe), en 2010. La présence dans une même copropriété d'habitants de statut social comparable mais dont certains bénéficient de conditions préférentielles, a conduit à des actions contentieuses mettant en cause la mairie.

    Plus généralement, l'obligation pour le promoteur de céder 30 % de la surface à un prix diminué de 50 % environ, le conduit à augmenter ses prix sur les 70 % restant, tout calcul fait, de 20 % pour s'y retrouver. Si le marché était élastique au prix, le vendeur devrait limiter ses ambitions et s'en tenir au prix de marché, mais ce n'est pas le cas. S'il s'agit d'une rénovation prestigieuse, il trouvera toujours un étranger fortuné pour en payer le prix quel qu'il soit. Le résultat est une pression à la hausse sur les prix de l'immobilier, dont les records aujourd'hui interdisent aux parisiens de la classe moyenne d'accéder à la propriété.

    Enfin, une autre conséquence domageable serait le renoncement pur et simple à la rénovation sur des programmes moins prestigieux où l'élasticité bien réelle de la demande au prix peut faire reculer le promoteur.

    Alors que le Marais échappait – en théorie – aux dispositions de la loi SRU (solidarité et développement urbain) qui prévoyait une obligation de construire 20 % (bientôt 25 %) de logement social, le Marais désormais se distinguerait avec un taux de 30 % applicable dans son périmètre et non pas à l'ensemble de la commune comme c'est le cas en règle générale. Est-ce réaliste ? Une fois de plus, on le voudrait bien mais comment pourra-t-on parvenir à ce résultat ?

    Pour ce qui est des équipements collectifs, on note avec satisfaction la création de deux crèches dans le IIIe, dont une bizarement au "carrefour maudit" des rues Temple/Haudriettes (encombrements, bruits et pollution record, on en reparlera ultérieurement), une école au 64 rue de Turenne, et pour le IVe, un gymnase au 10 rue Charles V.

    Gérard Simonet

     

     

     

     

     

  •                                    4523441086_771dff33c5_z Maison des Compagnons du Devoir – Place Saint Gervais Paris (IVe)

                    

    Le Marais présente la singularité d’abriter dans son périmètre la "Maison des compagnons de Paris", que nous avons visitée ensemble en novembre 2011, un centre de formation de 200 apprentis (place Saint- Gervais), le siège social de l’Association (rue de l’Hôtel de Ville), la Librairie du Campagnonnage (2, rue de Brosse) et nombre de monuments, de bâtiments et de lieux où les compagnons se sont exprimés en magnifiant leur tour de main et leur art. La Place de Grève n’abritait-elle pas le « marché aux maçons » où compagnis et apprentis trouvaient du travail ? L’Hôtel Sully n’a t’il pas aussi abrité en 1973 une grande exposition sur le campagnonnage vivant où nombre de chefs d’oeuvre époustouflants se côtoyaient ? Beaucoup s’en souviennent encore !

     

    ImagesCAYGFLEN Librairie du Campagnonnage – rue de Brosse (IVe)

     

    Les Compagnons d’une façon ou d’une autre sont donc très présents dans notre quartier. Sait-on que le vocable « compagnonnage » n’est usité que depuis le XVIIIe siècle et correspondait à la période d’expérimentation professionnelle qui devait être faite par le compagnon chez un maître ? Divers mythes et légendes règnent sur l’origine du campagnonnage. Celle-ci est sans doute très ancienne et remonte à l’Antiquité où des organisations de métiers se transmettaient vraisemblablement des connaissances par voie orale. Il est un fait qu’il était important au Moyen Age lorsque furent construites les cathédrales, les compagnons étaient des hommes libres face aux serfs. Les métiers sont alors organisés en corporation mais comme il est extrêmement difficile de passer de l’état d’apprenti ou de compagnon à celui de maître, des sociétés de compagnons séparées des corporations se créent. 

       ImagesCAYGFLEN

    Un chef d'oeuvre (Musée de Tours)

    Elles sont interdites par le pouvoir politique puis par le pouvoir religieux sous prétexte de pratiques non contrôlées. Le campagnonnage n’en devient pas moins important et puissant au fil du temps puisqu’au XVIIIe siècle, il contrôle les embauches, organise des grèves tout en étant divisé notamment entre protestants et catholiques. Si la Révolution supprime les Corporations, les associations ouvrières inquiètent et se renforcent jusqu’à compter 200 000 membres au début du XIXe siècle.

    La révolution industrielle qui mécanise les fabrications, le chemin de fer qui vient bousculer le tour de France mettent à mal le campagnonnage, l’autorisation des syndicats accentuant son déclin. Il survit néanmoins et se réorganise sous l’impulsion de compagnons partisans, dans le modernisme d’un certain traditionnalisme, notamment après la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, le compagnonnage attire des jeunes (hommes et femmes).

    ImagesCAYGFLEN Compagnon charpentier

    Le Tour de France ne se pratique plus forcément à l’intérieur de l’hexagone. Le nombre de métiers enseignés est très large (une trentaine). Plusieurs musées dont ceux de Paris (rue Mabillon), Nantes, Toulouse ou Tours constituent des témoignages importants qui lient passé et présent. Les valeurs du campagnonnage (le travail bien fait, la richesse d l’expérience pratique, la transmission du savoir) ont permis sa pérennisation au travers des trois grandes organisations existant actuellement. Cela lui a même valu d’être inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2010.

    Quelques vers pris au hasard d’une des chansons entonnée lors du départ pour le Tour de France résume bien l’esprit qui animent les compagnons :

    " Ne rechignant jamais aux pénibles travaux,

    Sublimes chefs d’œuvre, vous portez témoignage

    De leur ténacité, de leur amour du beau."

    Dominique Feutry

     

  • 79547522 L'ossature du Carreau du Temple  

     

    Entouré notamment de l’architecte en charge du projet et de Jean-Luc Baillet, Directeur Général fraîchement nommé pour diriger ce futur ensemble, Pierre Aidenbaum a présenté un point d’étape sur le chantier du Carreau du Temple. Il a indiqué que l‘ensemble serait placé sous la responsabilité d’une Société Publique Locale (détenue par la Ville de Paris et la Région) dont il venait d’être élu à la présidence par le conseil d’administration de 7 membres, tous conseillers municipaux dont les 2 adjoints (l'un en charge du commerce, de l'artisant, des professions individuelles et des métiers d'art, l'autre du sport). Il souhaite aussi la mise en place d’un conseil consultatif afin que les forces vives de l’arrondissement soient représentées et donnent leur avis.

    L’architecte de la Ville de Paris rappelle ensuite que le Carreau comprendra une salle de spectacle de 250 places, 1800 m2 d’espace polyvalent dédié à des activités sportives, culturelles et économiques et au sous-sol différentes salles dont un studio d’enregistrement. Ces espaces réversibles sont jugés de grande qualité par les présentateurs et en partie écologiques puisque des cellules photovoltaïques ont été installées sur la verrière. Une isolation thermique et une isolation acoustique ont été intégrées, ce qui n’est pas simple dans ce bâtiment atypique, classé monument historique en 1982, dans lequel devront être réinstallées les échoppes qui sont elles-même classées. Le chauffage urbain a été amené en prolongeant de 330 m la conduite de la rue des Archives. Ce qui explique les travaux que nous avons constatés dans cette rue durant l'été.

    Fin 2012, les façades seront totalement terminées. Les structures métalliques ont toutes été décapées et la structure métallique de la salle de spectacle est posée. L’échéance des travaux est prévue fin 2013.

    ImagesCAM5PH77Le projet d'aménagement

    Il est mentionné que le lieu pourra abriter jusqu’à 2800 personnes et sera ouvert au public 320 jours sur 365. Pour l’aménagement extérieur des 4 côtés du bâtiment (accès sécurité, trottoirs, plantations, stationnement, circulation, pistes cyclables, mobilité réduite…), une réflexion est en cours avec des riverains et les équipes du chef de circonscription territoriale de la voirie pour les 4 premiers arrondissements qui assistait à la réunion. Mais il est déjà annoncé que le programme qui sera défini sera exécuté sur plusieurs années, la Ville de Paris n’ayant pas le budget nécessaire pour réaliser ces investissements sur un seul exercice.

    L’architecte souligne que sur les trois ans de travaux prévus, un an a été consacré à des fouilles archéologiques qui ont permis de retrouver une partie du tracé de l’église Sainte-Marie du Temple, détruite à la Révolution, et les bases de la "Rotonde" de Perrard de Montreuil, un bâtiment “utopiste” édifié en 1788 pour abriter des échoppes et des petits appartements (article du 14 mars 2009).

    ImagesCAASTGNZ "La Rotonde" de Perrard de Montreuil. Une maquette en bois est visible au musée Carnavalet.

                  

    Le cimetière qui se trouvait à cet endroit a révélé plus de mille tombes dont les plus anciennes remontent au XIIe siècle et vont jusquau XVIIIe siècle. Aucune découverte majeure n’a eu lieu.

    M. Bayet présente ensuite les grandes lignes de son projet. Après avoir rappelé qu’il avait été chargé culturel à l’ambassade de Bamako, conseiller du maire de Lille capitale européenne de la culture, il insiste sur sa connaissance du cirque, ayant dirigé le Centre National des Arts du Cirque de Châlons en Champagne. Pour cela, il se dit « proche des pratiques populaires de la culture ». A ce titre il dévoile les orientations principales qu’il souhaite développer. Outre les sports scolaires, les cours pour les associations, il entend attirer des activités payantes telles que des congrès, des salons, des concours, des défilés et des spectacles de toutes formes dans les espaces à louer. Son équipe sera constituée d’une vingtaine de personnes, le budget annuel est de 2,750 millions d’€ dont 50 % de charges fixes.

    Le satisfecit apparent qui transparaissait dans la présentation du dossier par les intervenants s’est trouvé contrarié par certains participants dans l’assistance, au demeurant peu nombreuse, bien que nous ayons noté la présence de notre nouveau député. Certains en effet ont souligné le manque de transparence du Maire du IIIe antérieurement à cette présentation. Pour notre part nous serons intéressés par le devenir effectif du Carreau et l’orientation réelle qui sera prise dans le respect des annonces faites au cours de cette réunion. Il est important aussi, et nous le souhaitons vivement, que ce lieu historique ne devienne pas un puits sans fond pour les contribuables parisiens ; car cette opération, financée par la Ville de Paris, représente tout de même un investissement de 60 millions d' euros auquel s'ajoute le budget annuel de fonctionnement, net des recettes envisagées.

    Notons qu’il est possible de visiter le chantier en s’inscrivant à la mairie du IIIe.

    Dominique Feutry

     

     

  • Yin et yangReprésentation symbolique du yin et du yang

     

    On évoque le yin et le yang dans la cosmologie chinoise, quand deux éléments s'opposent, sont en interdépendance ou s'engendrent l'un l'autre.

    On constate qu'elle est en voie de s'installer rue du Temple, dans cette partie où les grossistes-importateurs sont encore en quasi monopole. Au n° 111, un commerce a ouvert récemment. Sans la moindre autorisation, il a refait une devanture à l'enseigne de "CHARIS". Dans Paris et a fortiori dans le secteur sauvegardé du Marais, toute modification de devanture doit faire l'objet d'une demande auprès de la Direction de l'Urbanisme, Sous-Direction du Permis de Construire et du Paysage de la Rue (voir notre documentation à ce sujet). Dans le cas présent, on ne s'en est pas préoccupé.

     

    Temple 111 charis 12 11 12"CHARIS", bijouterie fantaisie, 111 rue du Temple (IIIe)

    Un contrôle de la Mairie de Paris a été effectué en août avec constat. Le commerce a alors déposé une demande de régularisation. Demande rejetée par l'Architecte des Bâtiments de France constatant que l'enseigne n'est pas conforme au règlement du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. Une injonction de dépose a été adressée au commerçant.

    Que peut-il se passer maintenant ? Au-delà du délai accordé, des poursuites pénales sont prévues : rédaction d'un procès-verbal qui va chez le Procureur de la République et émissions d'astreintes. S'il décide de ne pas le classer, il y a jugement avec sanctions à la clé. Une association comme la nôtre est habilitée à se porter parie civile.

    Il serait naturellement plus simple et plus citoyen que le commerçant tire la leçon des évènements. Il suffit qu'il s'inspire d'un autre commerce qui s'est ouvert à deux pas et en face de chez lui, à peu près au même moment : "STRADA CAFE". C'est un modèle de discrétion et de bon goût. Il remplace avantageusement un autre grossiste et c'est déjà en soi une grande nouvelle ; la confirmation que la diversification, qui s'impose déjà dans la partie IVe de la rue, est en marche dans cette portion du IIIe qui paraissait vouée à la mono-activité.


     


    Temple 94 strada café et voisinage              

    "STRADA CAFE", du café BIO, des viennoiseries et de la petite restauration, 94 rue du Temple (IIIe). Notez l'intégration harmonieuse de la devanture dans l'architecture de l'immeuble et l'extrême discrétion de la toute délicate enseigne en drapeau.

     

    On conviendra que les deux éléments décrits s'opposent. Ils se sont engendrés l'un l'autre puisque le café succède à un grossiste. Pour les besoins de la cause, on dira enfin qu'ils sont en interdépendance car le grossiste sera trop heureux d'aller là boire son petit café du matin. On est bien dans le yin et le yang. Et ne dites pas que la symbolique est tirée par les cheveux. C'est le prix à payer pour rêver un peu !

    Gérard Simonet

     

  • Bretagne subway déco 02 11 12

    Le nouveau décor du mur d'angle Bretagne-Debelleyme (IIIe)

     

    Le gérant du Subway dont la devanture est rue Debelleyme, en perd son latin : il ignore qui est venu la nuit installer ce décor. C'est tout aussi sauvage, plutôt mieux qu'avant mais la technique utilisée laisse peu augurer de la pérennité de l'oeuvre. Il s'agit de bandelettes de papier façon momie de Ramsès II, vaguement collées sur leur support. Elles commencent déjà à se détacher. On peut parier que des passants sournois prendront plaisir à tirer dessus pour les décoller et que le beau visage qu'on aperçoit en filigrane (et en penchant la tête) ne tardera pas à subir le sort de l'homme invisible. Film fantastique dont les anciens se souviennent, réalisé en 1933 par James Whale, avec Claude Rains, dont la tête disparaissait progressivement quand il retirait les bandelettes qui le rendaient visible ….

    Les tags latéraux en revanche ont disparu, victimes de l'impitoyable société de nettoyage appointée par la Ville (pour obtenir une intervention cliquer ICI). Une vue générale de l'immeuble montre un ensemble qui a un certain charme, en dépit de ce panneau publicitaire que la Mairie de Paris s'acharne à vouloir maintenir, et des tags au-dessus de 4 mètres qui échappent malencontreusement au cahier des charges du prestataire.

    Bretagne subway immeuble 02 11 12                        Mur aveugle où persistent les traces du trompe-l'oeil dont la partie basse, le fameux "café ancien", a disparu

     

    Pour mémoire,le décor précédent :

     

    Bretagne devanture subway 07 10 12

    et celui d'avant :

    Bretagne subway déco 20 06 12

    On vous épargne d'autres qui ont précédé et font partie de cette saga calamiteuse.

    On appréhende le prochain. En attendant que le Maire Pierre Aidenbaum, dont la rue de Bretagne est un peu son enfant, (et dont on affirme que la gestion du mur en question dépend de lui), prenne les choses en mains et nous montre qu'il sait être un défenseur éclairé des beaux-arts.

    Gérard Simonet