Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

  • Lissac hangar colorié
    Vue générale sud-est. "Hangars" Lissac (en rouge) et Centre Culturel Suisse (en vert), enkystés entre les rues Vieille du Temple et Francs-Bourgeois (IIIe), au sein d'une zone à forte densité d'habitants

                       

    On a de la peine à imaginer que ce décor sinistre de constructions disgracieuses est le quotidien des habitants qui vivent autour, à quelques mètres seulement de la prestigieuse rue des Francs-Bourgeois, haut-lieu de la mode et du prêt-à-porter chic et cher.

    On l'appelle communément "hangar Lissac". C'est en réalité un assemblage de structures sans valeur architecturale, en béton et parpaings, qui a un temps hébergé des bureaux et entrepôts du fabricant de lunettes Lissac. Un hangar annexe, qui donne sur le fameux passage des Arbalétriers, est exploité par le Centre Culturel Suisse.

    Le plan de sauvegarde et de mise en valeur  (PSMV) du Marais l'avait condamné à la démolition. Au terme d'un accord conclu avec la Ville de Paris en 1980, Lissac avait obtenu l'autorisation de différer le curetage et d'occuper les bâtiments pendant 25 ans, sous réserve de céder gratuitement le terrain et les mur à la Mairie de Paris à l'issue de ce délai, afin qu'un espace vert soit réalisé.

    En 2006, la Ville a donc fait valoir ses droits. Il y a eu quelques soubresauts judiciaires mais la situation a fini par se clarifier. Les riverains ont alors commencé à se manifester. A travers le conseil de quartier et directement auprès du Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum. Ils n'ont reçu que des réponses évasives qui leur font penser que le Maire n'a pas envie d'appliquer les dispositions du plan de sauvegarde. 

    Lissac hangar rousseau 17 01 12
    Le "hangar" Lissac vu de l'ouest (64 rue Vieille du Temple) – photo Pascal Rousseau –

                                                            

    Quant au Centre Culturel Suisse, le contrat a atteint son terme mais la Ville a accepté de le reconduire pour cinq nouvelles années.

    De gros nuages sont arrivés en 2011. On a entendu M. Aidenbaum annoncer alors qu'il renonçait au jardin et envisageait de construire. Construire quoi ? Les hypothèses vont bon train mais aucune n'est confirmée.

    Plusieurs riverains des rues des Francs-Bourgeois et Vieille du Temple, dont certains sont résidents de longue date et maîtrisent le dossier et son histoire, ont raison de souligner que le PSMV fait obligation à la mairie de démolir les constructions et établir un espace vert ainsi que les cheminements anciens entre ces rues et la rue Barbette. Ils n'excluent pas une action en justice pour contraindre la mairie à le faire.

    Le PSMV avait vocation, au-delà de la sauvegarde du patrimoine, à donner de la respiration à un urbanisme trop dense. Le Marais se caractérise par la rareté  des espaces verts et une forte concentration du bâti. Associer dans une même démarche l'élimination des constructions parasites qui le défigurent et le rétablissement des cours et jardins d'origine était un objectif pertinent autant pour sa mise en valeur que pour l'amélioration de la qualité de l'environnement.

    Le PSMV de 1996 est toujours en vigueur et il dit la loi dans le Marais, tant que sa révision, lancée depuis juin 2006, n'est pas effective (on parle de 2014). Le devenir du site Lissac n'est pas tranché. On peut craindre que la Mairie de Paris, qui gère la ville la plus dense d'Europe, cède à sa frénésie de densifier toujours plus et se préoccupe peu de l'opinion des riverains.

     Densité paris dessin sans légende

     

    On nous dira qu'ils ont été consultés à travers les ateliers que les mairies d'arrondissements ont animés et dirigés. Il faut croire que ceux-là mêmes qui s'inquiètent aujourd'hui en ont été absents ou que leurs interventions sont passées aux oubliettes de la concertation.

    Ils sont nombreux en tout cas à se mobiliser. Ce dossier pourrait bien constituer l'un des enjeux de la bataille municipale de 2014.

     

    Post-scriptum du 25 janvier 2012                                   

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, nous a convié à un entretien aujourd'hui pour un tour d'horizon incluant ce sujet. Il précise que le dossier "Lissac" n'a fait l'objet à ce jour d'aucune décision dans le contexte du plan de sauvegarde actuel ou du plan en cours de révision. Diverses approches sont possibles. Il précise toutefois que les hangars seront bien rasés. La réalisation d'un jardin, sous réserve qu'il soit public, n'est pas exclue.

     

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  • Michel le comte 16 vectrix (2)

    Lettres démesurées sur l'enseigne de ce marchand de scooters électriques, 16 rue Michel le Comte (IIIe)

     

    En contre-point à l'article sur l'ouvrage de Marianne Ström qui nous livre en "détails" les merveilles du Marais, l'idée nous est venue d'en recenser les laideurs. Notre inventaire ne se veut pas exaustif. Il n'est pas non plus hiérarchisé.

    Il nous a semblé pertinent, en effet, l'espace d'un article, de rompre avec la découverte émerveillée du centre historique de Paris pour faire une halte sur ses avatars. Ils sont assez nombreux. Certains sont réparables, d'autres ont toutes les chances de survivre à la plupart d'entre nous.

    L'enseigne du dessus peut être corrigée pour satisfaire aux exigences du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. Il suffit pour cela que le gérant du commerce réduise de moitié la taille de ses lettres. Qu'il se rassure : son chiffre d'affaires n'en sera pas affecté et il s'attirera en prime la sympathie des gens du quartier.

    La Mairie de Paris l'a verbalisé en octobre 2011. Il encourt la correctionnelle et une mention au casier judiciaire. Mais selon toute vraisemblance, sans aucune certitude toutefois, l'affaire sera classée. Le gérant doit évaluer le risque et prendre ses responsabilités. Il n'est pas exclu qu'il obtempère. C'est son intérêt bien compris et, en tout cas, ce que nous souhaitons sincèrement.

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    D'autres enseignes sont tout aussi choquantes mais leur statut est différent. Elles bénéficient de la prescription de trois ans qui vise ce type d'infraction.

    On a ci-dessous quelques échantillons d'enseignes et devantures qui ignorent le PSMV sans être verbalisables car elles sont anciennes .

    Rambuteau 11 mandarin enseigne Temple 81 devantures

    A gauche, restaurant 11 rue Rambuteau (IVe). Enseigne "en drapeau" de dimension hors norme, placée au-dessus du plancher de l'étage, tubes néon, enseigne parallèle trop grande et "criarde". A droite, 81 rue du Temple (IIIe) enseignes parallèles de grossistes trop hautes et peu respectueuses de la belle façade Louis XV de l'immeuble, avec ses baies cintrées et son portail d'origine .

                      

    La persistance de ces anomalies peut être éternelle si les propriétaires des fonds de commerce, peu concernés par ces considérations esthétiques, sont décidés à ne rien faire. On l'a vu récemment avec le ravalement de l'immeuble du 11 rue Rambuteau (IVe) ; tout a été embelli mais les enseignes du restaurant n'ont pas changé d'un iota. Il en sera de même des grossistes de la rue du Temple tant que la nature des commerces n'aura pas changé. On peut regretter que les Maires d'arrondissements ne s'impliquent pas personnellement dans la recherche d'une solution négociée avec les propriétaires. Ils ont repris le dessus dans la gestion du PSMV, qui a cessé d'être une mission régalienne, mais ils oublient trop souvent d'en assumer les devoirs.

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    Venons en aux équipements publics. Il y en deux essentiellement, qui se disputent la palme de la laideur : la piscine-école Saint Merri et le gymnase Michel le Comte.

    St merri piscine école Michel le comte gymnase 08 01 12

    La piscine-école St Merri (IVe) à gauche est une verrue en béton, qui semble planer lourdement sur le carrefour. La trémie d'accès au passage souterrain encombre l'espace public et le rend inhospitalier. Le gymnase Michel le Comte (IIIe) à droite offre une architecture indigente. Ces deux équipements n'ont aucune chance de disparaitre. Ils assurent de plus une fonctionnalité qui a sa raison d'être. Il faut s'en accomoder et oeuvrer pour que leur ravalement ait lieu dès que nécessaire et que leurs murs soient nettoyés. Propres, ils ne sont pas plus beaux mais ils sont moins laids.

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    Le Marais compte au moins trois "passages" privés. L'impasse de l'hôtel d'Argenson (IVe), le passage des Arbalétriers (IIIe) et le passage Ste Avoye (IIIe). Nous les avons tous connus dans un état déplorable. L'hôtel d'Argenson fait heureusement l'objet en ce moment d'une rénovation que nous avons rapportée dans un article du 15 septembre 2011.

    Le passage des Arbalétriers offre deux visages : la rive "Est" merveilleusement entretenue par les propriétaires de l'hôtel Poussepin (34 rue des Francs-Bourgeois) et une rive "Ouest" dans un état détestable qui nous fait dire que ses propriétaires (qu'ils pardonnent notre franchise) ne méritent pas de posséder la moitié d'un haut-lieu de l'Histoire de France (XIVème siècle), connu pour avoir été un cheminement entre l'hôtel Barbette et la porte du même nom qui menait au château du roi Charles VI (dit "le fou"), mari d'Isabeau de Bavière, bien connue pour son "tempérament".

      Arbalétriers contraste droite gauche

    Passage des Arbalétriers (IIIe). A gauche, rive "Est" en parfait état d'entretien, à droite rive "Ouest" affreusement taguée et mal entretenue.

     

    Puisque l'un des camps a fait son devoir et que la maintenance est assurée, on peut penser que le jour viendra où les copropriétés concernées metront fin à une situation indigne du patrimoine dont elles ont la charge. Les pouvoirs publics (Mairie de Paris, Ministère de la Culture) prétendent qu'ils ne sont pas concernés. L'explication nous parait un peu légère. Il y a visiblement ici un défaut de ravalement. Pourquoi n'y a-t-il pas d'injonction, là comme ailleurs ? Ne s'agit-il pas en réalité d'un manque de motivation à l'égard de la sauvegarde du patrimoine collectif ?

    Le passage Ste Avoye se trouve dans une situation qui présente des similitudes avec celle des Arbalétriers. Il y a là aussi un ensemble de copropriétés qui gèrent une cour qui communique avec les rues du Temple et Rambuteau par deux voutes. Depuis des temps immémoriaux, elles sont à la fois décrépites, taguées, barbouillées. Comme elles sont parfaitement visibles depuis l'espace public, elles participent bon gré mal gré au paysage de la rue.

    Ste avoye passage
    Passage Ste Avoye (IIIe), voute d'accès rue Rambuteau.

     

    Ici, les nouvelles sont rassurantes. Les travaux de remise en état des deux voutes ont été approuvés par l'Architecte des Bâtiments de France et votés. La laideur est vouée à disparaitre. Dieu ait son âme !

     

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  • Pont aux choux 19 dec 11
    Etrange association de deux genres et couleurs différentes

     

    La rue du Pont aux Choux va de la rue de Turenne au boulevard Beaumarchais dans une orientation est-sud-est. Elle date de 1620 et enjambait alors un égout sur le tracé de la rue de Turenne, par un "pont" qui menait vers des potagers où l'on cultivait probablement entre autres des "choux".

    On y voit de beaux portails, à l'image de celui-ci, et des cours étonnantes, souvent aménagées de constructions parasites qui, sans être belles, ne manquent pas toujours de charme.

    Au 13-15, on est face à un autre portail de belle facture, encadré de devantures de magasins d'outillages mécaniques qui exposent quelques modèles réduits de machines. Derrière le portail, un fond de cour soigneusement fermé par un autre portail derrière lequel se cache un chantier imposant.

    Pont aux choux 13 halle 15 12 11

    Il s'agit d'une halle métallique construite en 1888 par l'architecte Jules Jobard.

    Un permis de démolir et un permis de construire ont été délivrés le 13 octobre 2011 par la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris pour la réhabilitation de cette construction et sa transformation en immeuble de bureaux, de commerces et de logements, avec création de cave, escalier et ascenseur.

    Le chantier est visiblement actif. On ne comprend pas tout à fait, dans ces conditions, le renouvellement récent d'un voeu de la "Commission du Vieux Paris", déjà formulé il y a un an, pour que "la halle à charpente métallique soit conservée, en témoignage de l'architecture industrielle du XIXème siècle". Il est difficile sinon impossible, en effet, que cette parcelle devienne habitable sans occasionner des dommages sévères à la halle. La photo montre son importance et en même temps la difficulté de l'isoler d'un certain nombre d'ajouts qui rendent au premier regard son identification mal aisée.

    Ces bâtiments sont réputés cacher deux autres secrets : le brigand "Cartouche" ( Louis Dominique Garthausen), chef de bande de la "Cour des Miracles", popularisé à l'écran par Jean-Paul Belmondo, est né tout près de là dans cette rue en 1693. Il subit le supplice à vif de la roue en place de Grève en 1721. On dit aussi que, de 1849 à 1857, une guillotine fut entreposée là.

    Guillotine                                                                                                                                                     

     

  • Pierre au lard 3 date 03 11 11
    Rue Pierre au Lard, côté rue du Renard. Les voies, au droit des façades du bâtiment pressenti (dernier à droite), ont une largeur qui commence à 3,20 mètres ici et se réduit à 2,38 mètres dans le boyau qui rejoint par l'arrière la rue St Merri

                                                                                                                                                                              

    Deux groupes de requérants, tous riverains du projet, rassemblant 20 personnes au total, ont formé chacun un recours en référé-suspension devant le Tribunal Administratif, contre le permis de construire accordé le 2 septembre 2011 par la Mairie de Paris.

    L'audience s'est tenue le 15 novembre. L'ordonnance est tombée le 2 décembre. Elle tient en trois points :

    1. La décision de la Ville de Paris d'accorder un permis de construire, le 2 septembre 2011, à la société SAS Moovement en vue de la création d'un "bar-club", est suspendue jusqu'à ce qu'il soit statué sur la requête tendant à l'annulation de cette décision
    2. La Ville de Paris versera 1.500 € à chacun des deux groupes de riverains, au titre de l'article L 761-1 du code de procédure administrative
    3. La Ville de Paris versera 35 € à chacun des deux groupes, au titre de l'article R 761-1 du même code

    Le jugement a été motivé essentiellement par l'insuffisance de largeur des voies eu égard aux exigences du règlement de sécurité du 25 juin 1980 et du code de l'urbanisme.

     

  • Archives 46 graff garage 30 11 11
    Garage des Archives, 46 rue des Archives (IVe)

                                     

    Cette oeuvre date du dimanche 27 novembre 2011. Un homme s’est installé là avec tout ce qu’il faut pour peindre, plus une échelle car le mur est haut, et il nous a laissé ce décor assez surprenant. A vrai dire, il n’a pas terminé l’ouvrage dans la journée. On pouvait lire en haut « pas fini » et effectivement il est revenu dans la semaine pour l’achever.

    Le propriétaire du mur, le patron du garage des Archives, n’a pas été pris au dépourvu. L’artiste a demandé son accord sans contre-partie. Exaspéré par les tags qui apparaissaient régulièrement la nuit sur cet espace d’une vingtaine de mètres carrés, il a pensé qu’en ne s’opposant pas à la réalisation d’un énorme graff, il dissuaderait les barbouilleurs dont on dit qu’ils auraient un certain respect pour le travail d’autrui.

    Nous laissons à chacun la liberté de dire si ce décor est beau ou pas, s’il convient ou non au caractère du quartier. On peut reconnaitre à cette peinture une valeur décorative ou se déclarer totalement allergique à cet art inspiré de Basquiat et de ses émules.

    Une chose est certaine cependant : toute intervention sur la façade d’un immeuble doit faire l’objet d’une demande d’autorisation de travaux adressée aux services de l’urbanisme de la Mairie de Paris.

    La mise en peinture d’une devanture, l’installation d’un store, d’une banne, etc … sont réglementées. Dans le Marais, l’avis conforme de l’Architecte des Bâtiments de France est requis. Il est clair que cette procédure n’a pas été suivie dans cette affaire.

    Il est dans notre mission d’en aviser la Direction de l’Urbanisme, sans préjuger d’une décision qui pourrait être aussi bien la régularisation de l’intervention si les autorités compétentes l’approuvent que son effacement pur et simple sous une bonne couche de badigeon.

    Archives 46 vue générale 07 12 11                                                                                                                      

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    Archives 45 cour intérieure 30 11 11
    Façades sur cour du couvent de la Merci restauré, 45 rue des Archives (IIIe)

                                            

    En passant devant son grand portail laqué rouge à fronton, face à l'hôtel de Clisson des Archives Nationales, rue des Archives, on ne voit rien de ce bâtiment signé Pierre-François Godot qui abritait au XVIIIème siècle le "couvent de la Merci". Cette institution, dont les origines remontent au XIIIème siècle, avait été fondée pour le rachat et l'accueil des chrétiens pris en otages par les maures et réduits à l'esclavage (le mot "merci" est ici utilisé dans son sens de "miséricorde").

    Le style est sobre et énergique. Les ouvertures sont nombreuses et leur taille diminue progressivement en allant vers les étages élevés. Au sommet de la construction, on peut lire ces mots gravés dans un cartouche de marbre noir : "Les religieux de la Merci, ou de N-D de la rédemption des captifs, établis à Paris par Marie de Médicis en 1613", par référence à la reine qui avait présidé à l'installation des Pères de la Merci sur ce site.

    L'une des curiosités de cet hôtel est son escalier d'honneur, au fond du corps de logis. Alexandre Gady n'hésite pas à le qualifier de "chef-d'oeuvre méconnu du Marais".

    Archives 45 escalier d'honneur 30 11 11

    A l'emplacement du 47 de la rue des Archives (IIIe), où se dresse aujourd'hui un immeuble de rapport de qualité (qui accueille au rez-de-chaussée une annexe de la sécurité sociale), Arnaud de Braque fonda un hôpital et une chapelle en 1348. Elle fut démolie sous la révolution. Elle renfermait la tombe de Nicolas Braque mort en 1388, fils du fondateur de l'hôpital qui allait devenir le couvent de la Merci (on comprend pourquoi la rue de Braque qui débouche là, porte ce nom). Les religieux de la Merci  s'y installèrent en 1613. Ils y resteront jusqu'en 1790.

    Autre curiososité : l'existence de deux cadrans solaires qui se complètent sur les façades ouest (cadran du matin) et nord (cadran de l'après-midi). Tous deux sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Ils sont actuellement l'objet d'une restauration (qui explique la présence d'échafaudages sur les façades), sous le contrôle de l'Architecte en Chef des Monuments Historiques, Jean-François Lagneau (*).

    Archives 45 cadran solaire 2    Archives 45 cadran solaire 1

    Cadran de l'après-midi                        Cadran du matin – Photos Marianne Ström

    Ces cadrans solaires sont le yin et le yang qui gouvernent l'esprit de ce lieu. Le cadran vespéral porte l'expression latine "utere dum liceat" qui veut dire "profite tant qu'il est permis" (un genre de "carpe diem") tandis que l'autre, celui du matin, représente le temps (ou la mort) qui tient une faux d'une main et montre l'heure de l'autre, suggérant ainsi que notre heure viendra quoiqu'on fasse. Sans le savoir, les bâtisseurs de l'époque s'étaient inspirés de la philosophie orientale qui considère que la dualité n'est pas opposition mais complémentarité.

     

    (*) car il s'agit d'un monument historique (classé). Il ne doit pas être confondu avec l'Architecte des Bâtiments de France, chargé de la supervision de l'ensemble du secteur sauvegardé du Marais


    Bibliographie : "Marianne Ström : Paris en détails – Le Marais, Éditions Michel de Maule, Paris 2011 -  Alexandre Gady : Le Marais, Editions Le Passage – Danielle Chadych : Le Marais Editions Parigramme

     

    Pour agrandir les photos, cliquer jusqu'à deux fois dans l'image.

    Question pour les "pros" : y a-t-il eu surélévation au dessus de l'attique avec un étage mansardé ?

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  • Payenne 11 hôtel de merle 18 11 11
    Hôtel de Marle, 11 rue Payenne (IIIe) ; il héberge le musée Tessin, du Centre Culturel Suédois

                                     

    Il s'étend de la rue Payenne (en souvenir d'un notaire du XVIème siècle, Guillaume Payen, qui fit le lotissement du quartier) à la rue Elzévir, au coeur du secteur choisi en 1962 par la Commission Nationale des Secteurs Sauvegardés pour entreprendre la restauration du Marais (*) dans le cadre de la loi Malraux.

    L'opération est décrite dans un bulletin d'information de l'Association de Sauvegarde du Paris Historique, daté de juin 1969. On y trouve notamment des photos qui montrent l'état du bâtiment à cette époque :

    Payenne 11 hôtel de merle avant restauration Vue de l'hôtel en 1962

    Les premières constructions remontent au XVIème siècle mais, dans sa forme actuelle, c'est de la fin du XVIIIème siècle que date l'Hôtel de Marle, du nom de Christophe Hector de Marle, conseiller au parlement, qui en fut propriétaire en 1572. Il porte la signature d'Alexandre François d'Argouges.

    Il connut des fortunes et infortunes diverses : activités commerciales et industrielles au XIXème siècle et, tout de même, quelques occupants illustres plus près de nous, comme l'écrivain surréaliste André Paul Edouard Pieyre de Mandiargues et le peintre androgyne Léonor Fini (propriétaire par ailleurs d'un monastère isolé sur la côte découpée du Cap Corse)

    Les travaux ont été entrepris dès 1967. Ils donnèrent lieu à des découvertes remarquables : des plafonds peints à solives décorées, des fresques et une ferme à charpente semi-circulaire du XVIème siècle, dits "à la Philibert Delorme" ou "en carène de bateau renversée", qui avaient été masqués jusque là par un faux plafond.

    Payenne 11 hôtel de merle combles 18 11 11Combles en demi-cercle lors de leur découverte

    L'ensemble de l'Hôtel a achevé sa restauration en 1970. Acheté par l'Etat suédois, il abrite désormais le musée Tessin, du Centre Culturel Suédois, et possède une belle collection de dessins français. Il se distingue en outre par son portail Louis XV avec mascaron sur la rue Payenne, et son escalier d'honneur Louis XVI.

     

     (*) La loi Malraux sur les secteurs sauvegardés, qui protège les centres historiques, date de 1962. Le décret d'application concernant le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais date du mois d'août 1996. Sa gestation a donc duré 34 ans, mais de nombreuses opérations comme celle de l'Hôtel de Marle, ont eu lieu avant la lettre.


    Bibl. Association de Sauvegarde du Paris Historique, "Le Marais" (Alexandre Gady)  Ed. "Le Passage"

     

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  • Guimard bouche métro châtelet (2)
    Métro "Châtelet", place Ste Opportune (Ier), l'une des 66 entrées de métro dont on doit la décoration à Hector Guimard

                        

    Hector Guimard, architecte français né en 1867, mort en 1942 à New-York, est représentatif d'un style architectural connu sous le nom d'Art Nouveau. Après la fin de la IIIe République, sur laquelle régna à Paris – et en province – la figure imposante du Baron Haussmann et le style qu'il imposa tant pour les immeubles que pour les voies et perspectives, il semble prendre le contre-pied de la rigueur ambiante, par l'exubérance du décor, la présence de rythmes, de couleurs et d'ornements.

    Il n'est pas seul dans son genre. Victor Horta en Belgique et Antoni Gaudi le catalan appartiennent à la même école, que Violet le Duc influença par son enseignement.

    Pour lui rendre hommage, nous sommes partis de l'entrée du métro "Châtelet", place Ste Opportune (Ier). Elle date de 1901. Avec celle de la station "Abbesses", c'est l'une des plus belles qu'il ait réalisées. Tout est de lui y compris les inscriptions dont il dessina lui-même la typographie.

    En remontant la rue de Rivoli, jusqu'à la rue St Antoine, face à l'espace St Paul, on s'engage dans la rue Pavée. On trouve là au n° 10 un ouvrage très caractéristique de son art : la synagogue construite en 1913 pour une union de communautés israélites ashkénazes, représentative des juifs qui ont immigré massivement d'Europe de l'Est au début du XXème siècle.

    Pavée 10 synagogue hector guimard (2)

    La synagogue du 10 rue Pavée (IVe)

    L'originalité est dans les lignes verticales, fenêtres étroites et pilastres élancés, qui métaphoriquement élèvent l'âme vers le ciel et font oublier que l'ouvrage disposa, pour son érection, d'une emprise au sol étriquée. On observe sous la marquise, que l'architecte cède à son goût de la décoration : au-dessus de l'étoile de David (qui serait un rajout à la rénovation de l'édifice après la guerre), on devine une série de végétaux sculptés. Le matériau est constitué de pierres creuses sur béton armé. Une audace technologique pour l'époque.

    Il n'y a pas profusion d'ouvrages d'Hector Guimard. Aussi, notre flânerie va faire un crochet par le coeur de son oeuvre à Paris. Il suffit pour cela de prendre le bus 72 et de descendre à la Maison de la Radio. Le saint du saint de Guimard est là, à deux pas, 14-17-18 rue Jean de la Fontaine et 8-10-12 rue Agar, dans le XVIe. C'est au 14 qu'on peut admirer le Castel Béranger, sa porte étonnante qui est en soi une composition ornementale et les "hippocampes", fantaisie de l'architecte, piqués ça et là sur les façades.

    Guimard façade 17 rue la fontaine Guimard portail fer forgé castel béranger 14 la fontaine
    Façade 10 rue Agar, à gauche et porte d'entrée du "Castel Béranger"

     

    Avec le temps, Guimard évolua vers plus de sobriété. On le retrouve dans le Marais avec un immeuble dont il signe l'architecture au 10 rue de Bretagne (IIIe).Les lignes verticales sont privilégiées, le haut de l'immeuble est traité avec imagination.

    Bretagne 10 immeuble h guimard 1919

    On est en 1919, à l'aube du virage vers l'art déco dont on rencontre quelques exemples dans les artères à la périphérie du Marais, tels le 10 rue du Renard, qui a servi de siège au syndicat de l'épicerie.

    Renard 12 art nouveau Renard 10 art déco

    La rue du Renard (IVe) avec deux immeubles côte à côte au 10 et au 12, illustre le contraste entre "art nouveau" à droite et "art déco" (période 1920 à 1940) à gauche.

     

    Nous vivons dans le Marais au sein d'un univers des XVIIème et XVIIIème siècles où on dénombre quelques touches allogènes : un peu de médiéval avec l'hôtel de Sens, l'immeuble du 3 rue Volta (IIIe) et celui de Nicolas Flamel, 51 rue de Montmorency (IIIe), un peu de renaissance, avec la maison de la famille Jacques Coeur, 40 rue des Archives (IVe), et ses fenêtres à meneaux simples et croisés (si, si … allez vérifier sur place !), puis de l'art nouveau et de l'art déco et enfin du contemporain dont on ne peut malheureusement pas se réjouir, avec le gymase Michel le Comte (IIIe), la piscine St Merri et la cité des Arts (IVe) pour ne citer que les plus symptomatiques.

     Dans ce contexte, c'est une joie de posséder un peu de Guimard. A forte dose, il est probable que son style surchargé, déconcertant et hallucinogène créerait une forme de rejet. Avec deux ouvrages seulement dans le Marais, nous sommes loin de là.

     

    N. B. En cliquant jusqu'à deux fois dans les images, on obtient des photos de très grande résolution en plein écran.

     

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  • Pas de la mule 2 façade
    Immeuble du 2 rue du Pas de la Mule (IIIe). Beau portail avec voute en "anse de panier".

     

    On sait peu de choses sur la rue du Pas de la Mule. Simplement que son percement date de 1603 et qu'elle permet de rejoindre la place des Vosges au boulevard Beaumarchais en traversant la rue des Tournelles. Les nos pairs sont dans le IIIe, les nos impairs dans le IVe. On note qu'elle gravit une pente au-delà de cette rue pour atteindre le talus sur lequel reposent les immeubles du boulevard. On suppose qu'elle doit son nom à un dispositif dit "pas de mule" qui permettait de monter plus facilement cette rue à cheval.

    Une chronique nous apprend que dès 1560, "le premier président du parlement de Paris, Gilles Lemaistre, passait par là monté sur une mule, suivi de sa femme dans une charrette et de sa servante sur une ânesse, allant le soir voir pendre les gens qu'il avait jugés le matin". Voilà qui est parfaitement sinistre et quelque peu misogyne.

    Entrons par ce portail. On découvre une cour entourée de bâtiments XVIIIème siècle, que le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais considère intéressants donc "à conserver et à mettre en valeur".

    Pas de la mule 2 cour intérieure

    L'édicule qu'on entrevoit sur la gauche n'a pas lui cette chance. Il est en "tâche jaune" donc "à démolir". Comme la tendance observée dans l'élaboration de la nouvelle version du PSMV est carrément en faveur de la conservation de l'existant, et que de surcroît ce bâtiment est fort utile car il abrite le gardien des immeubles, il a toutes les chances de survivre.

    Approchons nous du portail du fond en notant le caractère féerique et exhubérant du cadre, que la photo rend bien.

    Pas de la mule 2 portail cour intérieure
    On s'attend tout naturellement à trouver dans ce décor de marquise, niche, arcades et menuiseries, derrière le portail, un escalier superbe. On n'est nullement déçu.

    Pas de la mule 2 escalier
    Ce bel escalier du XVIIIème siècle avec sa rampe en fer forgé est menacé toutefois de laisser sa place à un ascenseur. C'est apparemment le voeu des propriétaires. Parions qu'il s'agit plus vraisemblablement des occupants des étages supérieurs (3ème, 4ème ?).

    La Commission du Vieux Paris en a été saisie par la Mairie de Paris. Dans sa séance plénière du 15 septembre 2011, elle a émis un avis défavorable à ce projet. Le Maire de Paris n'est pas tenu de l'écouter mais nous nous permettons de dire, en cette circonstance, qu'il serait mal avisé de ne pas le faire. Le PSMV a la particularité de protéger notre patrimoine collectif, qu'il s'agisse des constructions ou des intérieurs. Les propriétaires n'ont pas sur cet ouvrage droit de vie ou de mort. C'est ainsi que la loi est faite dans les secteurs sauvegardés comme le Marais.

    Un détail pratique nous échappe pour le moment : l'Architecte des Bâtiments de France doit se prononcer. Sa décision est sans appel : pas de visa conforme, pas de permis. Son service a-t-il déjà statué et de quelle manière ? Que les limiers de l'association aillent bd Morland consulter le dossier. Nous serons ravis de publier leurs conclusions. Il serait assez attristant, en tout cas, d'apprendre que le visa a été accordé et que le salut de l'escalier menacé ne tient plus qu'au fil d'une Parque dont le nom est "Commission du Vieux Paris".

     

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  •  Pierre au lard 3 vue de faceLovée au coeur d'un ensemble immobilier résidentiel, l'ancienne galerie d'art du 1-3 rue Pierre au Lard (IVe), en rouge sur la photo, devrait être transformée en "bar-club"

     

    Au terme d'un parcours chaotique, le pétitionnaire du projet, Frédéric Hervé, connu pour avoir été le gérant du COX, semble avoir obtenu satisfaction avec un permis de construire qu'il affiche sous la référence PC-075-104-11-V-0010. "Permis tacite", nous précise la mairie de Paris, direction de l'Urbanisme, ce qui signifie que le délai d'instruction de six mois est arrivé à échéance sans qu'un refus ait été notifié.

    Qu'une affaire qui a mobilisé un quartier, contre laquelle la Maire du IVe Dominique Bertinotti s'est opposée avec énergie, puisse se conclure en catimini au détriment des habitants, en dit long sur la dérive festive que le Maire de Paris cherche à nous imposer. Les parisiens jugeront.

    Cette "non-décision" s'applique à la version 4 d'un projet perçu initialement comme une intention de créer une grande boite de nuit englobant l'espace du "Curieux Spaghetti", un bar-restaurant au 14 rue St Merri, et la galerie d'art du 1-3 rue Pierre au Lard (IVe).

    La version 1, dont la demande date du 04/02/2010, prévoyait "une galerie d'art avec espace multiculturel". Les observateurs considéraient qu'il aurait pu accueillir plus de 500 personnes à la fois et s'interrogeaient sur son objet. Face à la réprobation des riverains, toutes les autorités concernées, la Maire de l'arrondissement, le commissaire de police, l'opposition municipale, la Députée de la circonscription et le Préfet de Police avaient émis un avis défavorable. Le Procureur de la République, saisi par le Préfet de Police, avait rejeté la demande de translation de licence du "Curieux Spaghetti" vers la galerie du 1-3 rue Pierre au Lard.

    On doit à la vérité de dire qu'il y avait eu une "version 0" quand, le 18/11/2009, les riverains constatant des travaux sans panneau d'information avaient informé la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris qui, dès le lendemain, constatait l'infraction et dressait procès-verbal.

    Au fil des versions, le projet s'est révélé étonnamment polymorphe. La version 2, qui date du 03/06/2010, faisait état d'un "ravalement des façades d'un bâtiment à usage de galerie d'art et réouverture d'une baie de secours, mise aux normes de sécurité et d'accessibilité, fermeture et création de trémies d'escaliers et d'un ascenseur". La destination du bâtiment était pudiquement voilée.

    La version 3 datée du 27/10/2010, précisait le projet qui devenait "réhabilitation d'un bâtiment d'un étage en vue de l'installation d'un bar-club, avec création d'un niveau de sous-sol et d'une porte sur rue". Il prévoyait la création d'une surface additionnelle de 395 m². Les promoteurs le décrivaient comme "une boite dans la boite", allusion à une enveloppe de maçonnerie extérieure qui en garantissait l'insonorisation.

    Les deux premiers projets ont été rejetés par la Direction de l'Urbanisme de la mairie de Paris. Le troisième n'a pas obtenu le visa conforme de l'Architecte des Bâtiments de France. Deux enseignes "WOO", apposées sans autorisation, ont fait l'objet d'une lettre d'avertissement qui en réclamait le retrait.

    La quatrième et dernière version du projet, déposée le 02/03/2011 a maintenu l'objet, qui reste un "bar-club" mais ses ambitions et proportions ont été revues à la baisse. Plus de sous-sol aménagé. On se borne à la "réhabilitation d'un bâtiment d'un étage avec reconstruction des planchers, ravalement des façades et création d'une porte à rez-de-chaussée". La surface créée n'est plus que de 6 m².

    Porte-parole des riverains, nous avons combattu ce projet avec eux car nous le jugeons incompatible avec la tranquillité à laquelle ils ont droit et leur désir vital de dormir la nuit. Pour autant, nous avons fait du respect de la loi notre seul et unique critère de jugement dans tous les arbitrages. S'il s'avère que, dans tous ses aspects, ce projet respecte les lois de la République et de la Cité, nous en prendrons acte.

    En l'état actuel des choses, des interrogations sérieuses pèsent sur ce dossier. La loi autorise les recours. Nous n'excluons pas d'en déposer un si nous jugeons la démarche pertinente.

     

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    Vos commentaires sont bienvenus. Veillez à leur modération.

     

    Post-scriptum du 12 octobre 2011 :

    M. Frédéric Hervé a souhaité exercer son droit de réponse à cet article. Le voici : 

    DROIT DE RÉPONSE DE MONSIEUR FREDERIC HERVE

    J’entends exercer mon droit de réponse à la suite de la publication de l’article intitulé Les promoteurs du « bar-club » de la rue Pierre au Lard affichent un permis de construire, publié le 20 septembre 2011 sur le blog de Monsieur Gérard Simonet  http://vivrelemarais.typepad.fr.

    Je tiens, en effet, à rectifier plusieurs informations erronées figurant dans cet article et concernant principalement les conditions dans lesquelles ce permis de construire a été obtenu.

    En premier lieu, je précise à vos lecteurs que j’assure toujours la gérance de l’établissement dénommé COX et ce depuis plusieurs années.

    En outre, contrairement à ce qui est indiqué dans cet article, ni le Commissaire de police, ni le Préfet n’ont émis un avis défavorable à l’encontre de cette demande de permis de construire.

    De plus, « la création d’une porte sur rue » n’a jamais été sollicitée dans aucune des versions du projet et ce, dans la mesure où les deux portes dont est déjà doté l’établissement sont historiquement présentes à cet emplacement.

    Concernant la surface « additionnelle » de 395 m2 à laquelle il est fait référence dans cet article, celle-ci ne peut être qualifiée comme telle puisque les travaux demandés dans le cadre du permis de construire ont pour but l’isolation phonique du lieu et non pas l’agrandissement de la surface d’accueil.

    Par surcroît, s’il est exact que les deux enseignes WOO apposées sur le mur principal du projet ont dû être retirées, il convient de préciser que celles-ci avaient été mises en place antérieurement au projet par le précédent occupant des lieux sans que cela ne suscite la moindre objection.

    Je suis ainsi surpris que la seule apposition d’un sticker sur ces enseignes par les nouveaux promoteurs ait été considérée comme non conforme.

    (1.766 signes espaces compris – 32 lignes)

    Fin du droit de réponse.

    Voici notre propre réponse à ce droit de réponse :

    Le blog auquel il est fait référence n'est pas "le blog de M. Simonet" mais celui de l'association "Vivre le Marais !" membre de "Vivre Paris !", comme il est précisé clairement dans l'en-tête de chaque article.

    La Commissaire Centrale du IVe, Mme Johanna Primevert à l'époque des faits, a reçu un groupe d'associations le 15 septembre 2009 à 15h30. Elle leur a annoncé avoir saisi le Préfet de Police de Paris fin juillet et émis un "avis défavorable" au projet du promoteur. Revoir l'article.

    Quant au Préfet de Police, sa position a été affirmée par lettre dont une copie a été adressée avec le recours gracieux à M. Hervé. Il ne se réfère naturellement pas au permis de construire, mais à "l'objet" du permis.

    La demande de permis réf. PC-075-104-11-V-0011 déposée le 02/03/2011 stipule explicitement "création d'une porte à rez-de-chaussée sur rue." (Bulletin Municipal Officiel – BMO – du 1er avril 2011, page 754). Ce point est repris dans le BMO du 27 septembre 2011 au chapitre "Liste des permis de construire délivrés" page 2344. Nous ne comprenons pas les raisons des affirmations de M. Hervé.

    Les 395 m² se réfèrent à la version 3 du projet (PC-075-104-10-V-0029 du 27/10/2010). La SHON (surface habitable hors oeuvre nette) créée était bien de 395 m². Il est vrai qu'il était prévu une SHON démolie de 291 m². Nous acceptons l'explication de M. Hervé mais rappelons que cette version du projet, rejetée pas la Mairie de Paris, qui prévoyait la création d'un sous-sol, n'a pas eu de suite.

    A propos des enseignes, nous ne voyons aucun commentaire à ajouter.

    Fin de notre réponse.