Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

  •  

    Conseil paris 1La salle du conseil de Paris et ses 163 élus

     

     
    Ce titre serait de mauvais goût s'il s'agissait uniquement des travaux de Notre-Dame ! Mais d'autres sujets, à l'ordre du jour du conseil de Paris des 22-24 mars, sont métaphoriquement aussi chauds : le retour des terrasses estivales et la zone à trafic limité dans Paris-centre/Saint-Germain.
     
    Sans compter les dark-stores, concept nouveau qui laisse augurer bien des débats. Les dark-stores sont des entrepôts ou des cuisines, aveugles, sans devanture et sans accueil de clients, qui se multiplient dans la capitale depuis la crise sanitaire. On y accède par Internet. Les marchandises commandées sont livrées à toute heure du jour et de la nuit, dans la foulée, à domicile, par une flotte de scooters ou triporteurs.
     

    Face à leur prolifération, Emmanuel Grégoire, Premier adjoint et actuellement Maire de facto de Paris, s'en était ému en décembre 2021 auprès du JDD, pour dénoncer "des réseaux d'entrepôts urbains qui fragilisent le commerce traditionnel". Ajoutons qu'en créant un besoin d'entrepôts pour stocker les marchandises, ils nous font craindre un retour vers la situation qu'on a connue dans le quartier des Gravilliers dans les années 80/90 avec ses commerces de gros, aveugles et laids et toute l'agitation associée aux livraisons.

    S'agissant des terrasses estivales, on voit bien que déjà les commerçants s'activent sur les plateformes qui leur servent d'assises. Il est intéressant de savoir comment sont traitées les demandes en cours qui se chiffrent en  milliers de terrasses. Nous l'écrivions ici le 13 février, il semble que le Maire de Paris-centre ait usé à bon escient de son droit de s'opposer aux débordements de la demande (sur 648 avis rendus, 319 ont été défavorables, 171 favorables sous conditions (p. ex. largeurs réduites) et 158 favorables). Il reste à savoir quelle attitude ont adopté les autres maires d'arrondissements.

    Le troisième sujet pourrait s'avérer le plus sensible : la "zone à trafic limité", qui s'étend sur Paris-centre et sur le secteur entre la Seine et le boulevard St Germain. Avec une échéance qui pourrait s'apparenter aux calendes grecques car les défenseurs du projet ne savent manifestement pas comment définir cette zone quand il s'agit de caractériser les véhicules interdits et autorisés.

    De nombreux échanges ont eu lieu, sur Twitter notamment, avec une levée de boucliers contre la référence au trafic de transit, déclaré indésirable. Il faut dire qu'on a évoqué un contrôle manifestement liberticide à la sortie de la zone avec justification d'activité attestée par des tickets de parkings, des factures de restaurants, de magasins… Une usine à gaz irréaliste, inacceptable et inapplicable !

    Nous préconisons un dispositif qui interdit ce que SONT les véhicules et non pas ce qu'ils FONT. Il y a suffisamment d'exemples dans le monde de contrôles de ce type dans les centres-villes pour qu'on puisse y puiser l'inspiration. Doivent être autorisés les véhicules publics, de secours, les taxis, les VTC, les résidents et  tous ceux qui disposent d'une accréditation de livreur ou d'artisan. Le contrôle doit être automatique et laissé en aucun cas à des gens qui ne l'exerceront pas car il ne sera pas accepté. Enfin on n'échappera pas à la nécessité de laisser l'accès aux parkings publics, ce qui peut conduire à exclure du dispositif certaines artères comme Beaubourg-Renard….

    Nous conseillons aux Maires d'arrondissements qui ont fait de ce sujet un débat pour les conseils de quartiers de le confier aux professionnels de la mairie de Paris. Ce que nous en voyons nous fait dire qu'il ne sortira rien d'un mouvement brownien où chacun s'applique à défendre son petit pré carré alors que la gestion des flux de circulation est une science qui exige compétence et moyens.

    GS

     

  •  

    Tour triange 06 05 19
    A l'initiative de l'association France Nature Environnement

    Communiqué de presse

    Non à la "Tour Triangle" en réunion publique

    ce mercredi 9 mars 19h00 Mairie du 15e

     

    Nous invitons tous les Parisiens, Franciliens, amoureux de Paris à venir exprimer publiquement leur désaccord et rejet de la Tour Triangle lors de la réunion publique du mercredi 9 mars 2022 à 19h Mairie du 15e.

    Il est encore temps d’abandonner le projet Tour Triangle.

    Il est encore temps d'empêcher le désastre écologique de cette tour pharaonique et son cortège de pertes financières pour la collectivité.

    La majorité du Conseil de Paris, éxecutif compris, a voté contre ce projet à la séance du 18 novembre, c'est dire combien cette tour est devenue indésirable, malgré le greenwashing forcené d'Unibail et AXA, dont l'apport financier de dernière minute a permis le lancement du chantier.

    Le quartier de la Porte de Versailles est déjà massivement doté en bureaux, les transports en commun y sont saturés. Cette construction d’un monstre de béton, acier et verre avec une efficacité énergétique 5 à 10 fois inférieure à des bureaux basse consommation, est en totale contradiction avec le Plan Climat de la Ville de Paris de 2020. Ces travaux énormes vont durer au moins 4 ans, jusqu’à 100 camions circuleront par jour dans ce quartier régulièrement congestionné. Les arguments de notre pétition restent valables.

    Nous avons de forts espoirs concernant les actions en justice en cours. Elles mettent en évidence des dysfonctionnements majeurs lors des prises de décisions. Notre plainte pour octroi d'avantage injustifié pour le bail à construction et la plainte pour délit de favoritisme concernant l'octroi de la concession et le cadeau des 263 millions à Unibail soulèvent une succession de passe-droits.De nouvelles pistes juridiques prometteuses s'ouvrent aussi parallélement au civil et au tribunal administratif.

    Les arguments de notre pétition restent valables.

    Soyons nombreux pour dire Non à la Tour Triangle en réunion publique ce mercredi 9 mars 19h Mairie du 15e!

     

    Rappelons les termes de notre pétition "Non à la Tour Triangle" :

    Paris le 8 mars 2022

    Ce projet de tour – une serre géante de 43 étages, 95.000m², dont 70.000m² de bureaux en blanc, sur une parcelle de 7.600m² prise sur le foncier du parc des expositions porte de Versailles – abriterait notamment un centre culturel, un bar et un restaurant panoramiques, un belvédère, un centre de santé et un hôtel de 120 chambres. Le coût du projet oscille autour de 700 millions d’euros.

     

    Unibail et AXA ont choisi le jour du lancement de la COP26 pour annoncer le lancement du chantier Tour Triangle !

    Paris n’a pas besoin de cette tour Triangle contestée depuis l’origine :

    – par les Conseillers de Paris (un premier vote avait rejeté le projet)

    – par les Parisiens et associations mobilisés depuis l’origine (2011)

    – par les élus du 15ᵉ arrondissement

    – par de nombreux recours et actions en justice

    – par le rapport 2020 de la Chambre Régionale des Comptes d'Ile-de-France

    https://www.ccomptes.fr/system/files/2020-07/IDR2020-15.pdf

    https://www.ccomptes.fr/fr/publications/Ville-de-Paris-Parc-des-expositions-de-la-Porte-de-Versailles

    Paris n’a pas besoin de cette tour qui est avant tout un placement financier qui ne tient pas compte des besoins des habitants de Paris et de sa banlieue.

    Paris, avec  1,5 millions de m2 de bureaux vides, n’a pas besoin de nouveaux bureaux,

    et surtout pas dans ce secteur du 15ᵉ regorgeant de bureaux et aux transports en commun saturés.

    Paris se dote d’un Plan Local d’Urbanisme bioclimatique. Qu’il respecte dès aujourd’hui ses Plan Climat et Plan de Déplacements Urbains.

    Les tours ne seront jamais des constructions écologiques et celle-ci, de verre et d’acier, présente des risques de réfléchissement et d’aggravation des effets d’îlot de chaleur dont les conséquences ne sont pas évaluées.

    Paris n’est ni New-York ni La Défense, et met en danger son classement au patrimoine mondial de l’UNESCO.

    Le monde entier ne vient pas à Paris pour voir les prouesses architecturales d’une compétition internationale sur les immeubles de très grande hauteur, mais pour admirer la subtile harmonie et la beauté d’une ville horizontale, forgée par des siècles et protégée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

    Ce projet était déjà aberrant et obsolète en 2008. Il est scandaleux en 2021/2022.

    Nous demandons le retrait du projet de la tour Triangle.

    Signer la pétition ici (cliquer)

     

  •  

    Poste louvre intLa Poste du Louvre, patio central et hall d'accueil (Photos VlM – clics gauche jusqu'à deux fois pour agrandir))

     

     

    Les premier et deuxième arrondissements de Paris possèdent aussi leurs merveilles qui rivalisent avec le Marais pour faire de Paris-centre le domaine urbain unique au monde qui est notre patrimoine collectif. 

    On se dit à ce propos que la Maire de Paris Anne Hidalgo, accusée de "saccager Paris" par des citoyens exigeants (que nous hébergeons et soutenons), ne sait pas en tirer parti et qu'elle est la victime d'alliés déjantés : des Verts qui défigurent par idéologie le paysage urbain et des communistes qui creusent la dette en dépensant sans compter pour satisfaire leur boulimie de logements sociaux.

    Ce faisant on est tenté d'oublier les aspects positifs de nombreux réaménagements comme la rue Rambuteau (IIIe-IVe), de la transformation des berges de la Seine en promenade idyllique, la rénovation des Halles, de St Eustache et de la Bourse du commerce, la réhabilitation de l'îlot de la Samaritaine, la promesse de restaurer la Fontaine des Innocents….

     

    Poste louvre extLa Poste du Louvre, façade rue du Louvre

     

    Dans cet inventaire éloquent il convient désormais d'ajouter la rénovation de la Poste du Louvre. Plus de cinq années ont été nécessaires à sa métamorphose. Cet édifice remarquable construit en 1886 par Julien Guadet associe la pierre pour l'esthétique extérieure et le métal pour assurer sa structure. L'Architecte en chef des Monuments Historiques chargé du projet, Dominique Perrault (*), a su intelligemment conserver les éléments métalliques pour en faire une composante du décor avec ces poteaux et poutrelles qu'on découvre dans le hall d'accueil.

    La Poste du Louvre s'offre désormais aux passants. Avec cinq ouvertures et accès depuis les rues du Louvre, Étienne Marcel et Jean-Jacques Rousseau, on retrouve l'esprit des célèbres galeries Vérot-Dodat ou Vivienne.

    Ouvert depuis hier au public, l'édifice se distingue par sa taille et par la beauté du bâti. Il abrite désormais la Poste ouverte du lundi au samedi de 8h00 à 24h00 et le dimanche de 10h00 à 24h00, un hôtel de luxe avec restaurant, une antenne de police, une crèche, des logements sociaux, des commerces et des bureaux, sur une surface de planchers de 32.000 m²

    GS

     

    (*) Héritiers de Prosper Mérimée, les Architectes en chef des Monuments Historiques (qu'il ne faut pas confondre avec les Architectes des Bâtiments de France, fonctionnaires rattachés au Ministre de la Culture, garants de la conformité des décisions architecturales avec les règles locales d'urbanisme). Ils appartiennent à un corps de statut original, à la fois agents de la fonction publique et professionnels libéraux de droit privé. Ils bénéficient d'un monopole de maitrise d’œuvre des travaux sur tous les monuments historiques. A ce titre, ils sont régulièrement contestés par la Commission de Bruxelles qui y voit un obstacle à la libre concurrence en France….

     

    Intéressé par l'association : Cliquez ICI 

     

  •  

    Hôtel Raoul portail 2Le fameux portail, vestige de l'Hôtel Raoul (XVIIème siècle), rue Beautreillis (IVe) (Photo VlM/MC)

     

    Le portail est sauvé !
     
    Michel Cribier, Président du conseil syndical de l'immeuble construit sur les restes de l'Hôtel Raoul, engagé depuis des années dans un combat pour la conservation du portail qui en est le vestige,  nous fait part du débat qui s'est tenu au sein du conseil de Paris cette semaine et de sa décision :
     
    "À vous qui êtes intéressé par le sort du portail de l’Hôtel Raoul, je suis heureux d'annoncer que le vœu amendé (*) sur le portail de l’Hôtel Raoul a été adopté à l’unanimité ce vendredi 17 décembre dans la session du Conseil de Paris.
     
    C’est donc maintenant à une association [à créer – NDLR] de recueillir le portail, d’être le maître d’ouvrage pour sa restauration à effectuer avec les Compagnons du Devoir unis et les élèves du Lycée Hector Guimard et d’autres partenaires.
     
    Une réunion de suivi en janvier permettra de concrétiser cet accord avec la mairie de Paris.
     
    La vidéo de la session du 17 décembre est en ligne ici…  La discussion sur le portail Raoul débute à 1h55’45 et dure 7 minutes"
     
     
    (*) Un premier vœu a été déposé par le conseiller LR de Paris Aurélien Véron pour un rachat pur et simple du portail par la mairie. Ce vœu a été amendé par la Maire-adjointe au patrimoine Karen Taïeb, pour y introduire l'obligation de passer par une association ad hoc, à créer par les bonnes volontés mais subventionnée autant que de besoin par l'Hôtel de Ville.
    Hotel_raoul_lemonneyrGravure de l’hôtel Raoul, 6 rue Beautreillis avec son fameux porche. Dessin attribué à Léon Leymonnerye (XIXème siècle)
     
     
    Nos remerciements vont à ces deux élus pour leur engagement éclairé, au conseil de Paris dans son ensemble qui a voté le projet et au Maire de Paris-centre Ariel Weil pour son attitude bienveillante à l'égard de ceux qui se sont engagés dans un combat qui ressemblait au départ à une cause perdue…
     
    Tout reste à faire mais nous savons maintenant où nous allons. "Vivre le Marais !" est aux côtés de Michel Cribier pour le soutenir dans sa mission de sauvegarde de notre patrimoine collectif.
     
    Chers amis lecteurs, cette année difficile se termine sur une note agréable. Nous vous demandons de la partager avec nous, avec votre entourage familial et amical, en vous souhaitant de bonnes fêtes de Noël et de fin d'année en prélude à une année 2022 de plénitude et de bonheur
     
    2022Image
     
    Je vous adresse mes vœux les plus sincères et les plus chaleureux
     
    Gérard Simonet
     
  •  

    Pied d'arbreImage allégorique de Paris défiguré par les idéologues de l'Hôtel de Ville (Photo VlM)

     

     

    "Vivre le Marais !" s'est toujours refusé à pratiquer la critique systématique de l'équipe municipale qui dirige Paris depuis 2001. Le fait que la Maire Anne Hidalgo se soit lancée dans la compétition des élections présidentielles ne change rien à notre attitude. La politique de la Maire en matière de déplacements, qui vise à réduire la circulation des véhicules à moteurs et par voie de conséquence la pollution, ne fait qu'épouser une tendance qui s'impose à travers le monde. C'est le sens de l'Histoire. Qui d'ailleurs aurait le courage aujourd'hui de revenir sur l'aménagement des berges de la Seine ?

    En revanche, ceux-là même qui ont poussé vers ces mesures en brandissant l'écriture inclusive se sont malheureusement illustrés dans la volonté de reformater le goût des parisiens en imposant un mobilier et un paysage urbain que beaucoup d'entre nous qualifient de zadiste, et qui en d'autres termes fait l'apologie de la laideur.

    Il en reste à l'Hôtel de Ville qui ont encore la tête bien faite, du bon sens et du bon goût. Qu'ils se dépêchent de mettre bon ordre à notre cadre de vie. On leur propose de les aider dans ce sens.

    Pour les fêtes de fin d'années, Quentin et l'équipe @saccageparisoff proposent un petit jeu pour sourire ou s'indigner des pires horreurs que l'on peut rencontrer dans les rues parisiennes. Cliquez dans ce lien.
    Ils espèrent comme nous que cet exercice vous distraira. Et si c'est le cas, n'hésitez pas à le relayer autour de vous.
     
     
     
  •  

    Hôtel Raoul portail 2Le fameux portail, vestige de l'Hôtel Raoul, rue Beautreillis (IVe) (Photo VlM/MC)

     

     
    Nous l'avons signalé récemment, la Ville a décidé, pour sauver du naufrage "Le Tango", une discothèque LGBTQIA+, de racheter les murs de l'immeuble entier 13 rue au Maire dans le IIIe pour un montant de près de 7 millions d'€.
     
    Nous demandons beaucoup moins avec les riverains de la rue Beautreillis et plus particulièrement Michel Cribier président du conseil syndical de l'immeuble bâti sur l'espace de l'ancien Hôtel Raoul : que la Ville de Paris rachète pour un montant symbolique de 1 € le portail de cet Hôtel heureusement conservé et en assure la restauration, l'entretien et la mise en valeur.
     
    Ce n'est peut-être pas assez cher, une broutille indigne, et aucun lobby n'est là pour en défendre la cause mais ce monument vaut qu'on s'y intéresse. Les échanges qui ont eu lieu à l'Hôtel de Ville entre M. Cribier et les participants laissent encore des doutes. Il est regrettable notamment d'apprendre que les représentants de la mairie de Paris-centre sont restés muets.
     
    Nous en appelons une fois encore au Maire de Paris-centre Ariel Weil pour qu'il défende énergiquement notre cause qui doit être aussi la sienne.
     
    GS
     
     
    Qu'on en juge, à la lecture du verbatim de la réunion qui s'est tenue le 23 novembre 2021 avec comme participants :
    • Karen Taïeb, Adjointe à la Maire de Paris en charge du Patrimoine, de l’Histoire de Paris, accompagnée de sa Directrice de cabinet
    • Julian Michelet, Chargé de mission auprès de la directrice des affaires juridiques de la Ville de Paris
    • Pierre-Henry Colombier, Sous-Directeur du Patrimoine et de l’Histoire de Paris
    • Yohann Roszewitch, représentant M. Ariel Weil, Adjoint au Maire de Paris-centre en charge du patrimoine, accompagné de plusieurs personnes du cabinet du Maire.
    • Frédéric Thibault, Compagnon tailleur de pierre des Devoirs Unis

    face à

    • Michel Cribier, citoyen du IVe
    (C'était la 3ème réunion avec Mme Taïeb sur le sujet après février 2019 et janvier 2021).
     
    Mme Taïeb en guise d'introduction : "C'est un sujet que j'ai à l'esprit et qu'il faut résoudre avec une volonté politique". La première partie des échanges est placée dans l'hypothèse où la Ville de Paris acquiert le portail et les aspects juridiques qui en découlent
     
    M. Cribier retrace les décisions qui ont abouti à ce que ce portail soit sauvé de la destruction vers 1960. Alors qu'une mesure d'alignement rue Beautreillis accompagnait la démolition de l'Hôtel Raoul, M. Laprade (ABF) demandait la conservation du portail. De ce fait les lointains héritiers de Jean-Louis Raoul restent seuls propriétaires de la parcelle de 20 m2 et du portail. Contact  M. Louis Bourhis, avocat honoraire à Beauvais.
     
    Ces propriétaires ont écrit en octobre 2015 pour proposer ce terrain à la Ville pour 1 € symbolique.
     
    M. Michelet des affaires juridiques de la mairie de Paris indique que dès cette acquisition le portail devient "l'Affaire de la Ville" et engage sa responsabilité. Il n'y voit toutefois pas de sujet particulier.
     
    M. Thibault, Compagnon tailleur de pierre des Devoirs Unis, expose les possibilités de restauration faisant intervenir le lycée professionnel Hector Guimard et des structures d'apprentissage. Ce sera "un vrai chantier professionnel mais aussi pédagogique". Le programme "Patrimoine Emploi" de la Fondation du Patrimoine sera à même de contribuer financièrement à cette solution. C'est alors que M. Colombier intervient à contre-courant en pointant que la solution exposée par M. Thibault violerait les règles de marchés publics qui obligent à émettre un appel d’offres en bonne et due forme.
     
    M. Colombier rappelle alors les budgets de 350 k€ avancés par les services de la Ville pour la restauration. M. Cribier a en sa possession des devis d'un montant inférieur à 100 k€. M. Colombier ne veut pas entendre les possibles aménagements de l'appel d’offres, pas plus que l'aide financière apportée par des dons (mécènes, particuliers). En revanche M. Colombier souligne l'intérêt pour une association d'acquérir le portail ce qui lui permettrait d'utiliser les solutions présentées par M. Thibault pour sa restauration.
     
    M. Cribier s'insurge contre cette suggestion qu'il a déjà étudiée il y a 10 ans. Il rappelle les vœux de la Commission du Vieux Paris, de Mme Samanta Deruvo (ABF), de toutes les associations de défense du patrimoine qui enjoignent la Ville à accepter le don des propriétaires du portail. Dans l'hypothèse d'une association, M. Cribier souligne le fait qu'un délai de 15 ans est obligatoire avant toute cession après une restauration ayant bénéficié de dons défiscalisés, il insiste surtout sur l'impossibilité d'assurer ce portail.
     
    Au-delà de ces empêchements, un préalable est d'avoir un accord engageant la mairie de Paris à acquérir le portail une fois celui-ci restauré par l'association.
    Il est convenu que M. Michelet éclaircisse ces aspects juridiques. Mais pour M. Cribier cette solution de reporter sur une association toute la charge et tous les risques liés à la restauration du portail est une habile (sournoise ?) manœuvre dilatoire de la mairie de Paris. 
     
    Mme Taïeb conclut néanmoins sur un : "Ne désespérez pas !" qui nous laisse penser que la raison et l'attachement au patrimoine et nos devoirs collectifs à son égard, pourraient finalement faire pencher la balance vers la décision que nous attendons.
     
    Michel Cribier
     
     
    Mise au point de Karen Taïeb, Adjointe à la Maire de Paris en charge du Patrimoine :
     
    Visiblement vous avez été mal informé. 
    C’est moi qui ai souhaité et organisé cette réunion à l’hôtel de ville en présence de Mr Cribier, l’adjoint au maire de Paris centre, le cabinet d’Ariel Weil, le directeur de la SDPH et le représentant de DAJ direction des affaires juridiques. Je regrette que le compte rendu de Mr Cribier ne reflète pas ce qui s’est dit. 
     
    J’ai rappelé qu’il y avait une volonté politique de trouver un chemin pour ce portail pour lequel Mr Cribier met toute son énergie depuis de très nombreuses années Et c’est tout à son honneur.
    Cela étant la question de l’acquisition à l’euro symbolique par la ville n’est pas une fin en soi.
    Car il s’agit de restaurer le portail ! Et dans un futur proche cela n’est pas envisageable du point de vue budgétaire car le devis a été estimé à 350K€.
     
    La proposition de faire intervenir des personnes bénévoles, des écoles d’art … ne peut se faire aussi facilement que l’on pense. Il y a des règles juridiques à respecter. Il a donc été suggéré à Mr Cribier de constituer ou proposer la constitution d’une association pour la préservation et la restauration du portail. 
    Cette association pourrait ainsi recueillir une subvention de la ville, du mécénat, du mécénat de compétence par les compagnons volontaires ou les élèves des écoles d’art, …
    La question de l’acquisition à 1€ venant le cas échéant après dans cette hypothèse. 
     
    Restait à vérifier par la direction des affaires juridiques qu’il n’y avait pas de clause de 15 ans nécessaires pour que la ville puisse en faire plus rapidement l’acquisition à 1€ comme le craignait Mr Cribier.
     
    À ce stade nous attendons donc la réponse de la DAJ [direction des affaires juridiques – NDLR] sur la question des 15 ans.  
     
    J’ai proposé une prochaine réunion dès que nous aurons de nouveaux éléments juridiques sur la question des ayants droits et de la faisabilité via une association. Même si cela peut paraître simple, ce sujet est d’une grande complexité.

    Bien cordialement 

    Karen Taieb
     
     
  •  

    Gravilliers 15 chic & mode 05 03 20Boutiques coquettes, 13 et 15 rue des Gravilliers (IIIe) (Photos VlM)

     

    Nous nous posions une question au début des années 2000, à l'époque où les riverains du quartier des Gravilliers pestaient contre la mono-activité des grossistes-importateurs de maroquinerie qui occupaient les boutiques, les caves et les étages des immeubles : quand ils seront partis, qui les remplacera ?

    C'était pour les habitants du quartier, qui s'étend dans le IIIe de la rue de Montmorency à  Chapon et Gravilliers avec la rue du Temple en bandoulière, une source indiscutable de nuisances.

    On a la réponse aujourd'hui : on recense un nombre élevé de galeries d'art – contemporain en général – des hôtels (Jules & Jim, The Sinner….), des agences immobilières, des restaurants, des commerces de proximité (boucherie, poissonnerie, primeurs…) et quelques boutiques de mode. Les grossistes ont majoritairement quitté Paris pour s'installer à Aubervilliers qui leur offre un accès aisé et des surfaces moins chères.

    Le décor en est bouleversé, dans le bon sens. Le plan de sauvegarde et de mise en valeur du Marais qui gouverne l'urbanisme dans ce secteur au statut de SPR (site patrimonial remarquable), s'il est quelques fois détourné ou contourné, façonne vaille que vaille le paysage de la rue en imposant de droit et de fait une nouvelle esthétique qu'il serait inéquitable de ne pas apprécier.

     

    Temple 86 devanturesBoutiques rue du Temple (IIIe)

     

    Cette photo de la rue du Temple en témoigne. On y voit côte à côte un grossiste d'époque à droite avec son immense enseigne, son rideau métallique extérieur (relevé), sa devanture sans élégance et une boutique nouvelle à gauche qui allie classe, distinction et sobriété, caractères requis désormais pour figurer dignement parmi les commerçants du Marais. A noter le rideau métallique intérieur, désespoir des tagueurs qui, n'y ayant pas accès, sont privés du plaisir malsain de le défigurer !

    L'évolution n'a pas que des avantages. Ils sont légion les résidents qui regrettent le passé, la convivialité des habitants qui n'étaient pas encore des bobos, les commerces populaires, les prix modérés de l'immobilier et de l'alimentation…. "𝄠 Il est toujours joli le temps passé…", nous chantait Georges Brassens. Je laisse à chacun le soin de juger mais j'ai là-dessus une opinion personnelle qui ne cède en rien à la nostalgie d'une époque qui a eu son charme mais qui est aujourd’hui révolue.

    Gérard Simonet

     

  •  

    Rambuteau 11 mandarin enseigneLe Mandarin de Rambuteau, 11 rue Rambuteau (IVe) (Photo VlM)

     

     

    Sa devanture est un concentré de manquements à la réglementation d'urbanisme en matière d'enseignes et devantures dans le "Site Patrimonial Remarquable" (SPR, ex PSMV) que constitue le Marais : enseigne en drapeau trop grande, implantée au-dessus du plancher du 1er étage, présence de néons, enseigne parallèle aux couleurs criardes…

    Quand le ravalement de la façade de l'immeuble a eu lieu, il y a quelques années, nous avons espéré que le commerce du rez-de-chaussée suive le mouvement et se mette aux normes. Il n'en a rien été car les exploitants de commerces ne sont pas tenus de s'exécuter s'ils ne lancent pas de leur plein gré des travaux de transformation.

    Le gérant M. Yang et son fils Fabien ont enfin décidé de le faire. Leur projet a belle allure et de notre point de vue satisfait aux contraintes du SPR du Marais. Qu'on en juge :

    Mandarin rambuteau 23 11 21AVANT                                                       APRÈS (projet)

     

    L'enseigne en drapeau a disparu et l'enseigne parallèle est discrète à souhait. L'ensemble est sobre et sérieux. Trop peut-être ? Une couleur plus claire de la devanture serait la bienvenue mais ce n'est pas l'essentiel.

    Curieusement, la mairie de Paris, direction de l'urbanisme sous la signature de Sophie Hacques, a refusé par trois fois le dossier, arguant du refus de l’Architecte des Bâtiments de France (ABF) de donner son visa conforme en l'état.

    Nous avons trop souvent exprimé notre désir que les autorités culturelles de Paris prennent leur rôle au sérieux et affirment leurs exigences architecturales et esthétiques pour adresser un quelconque reproche à notre ABF. Les attendus de la décision dont nous avons eu connaissance suggèrent qu'il suffit d'étayer le dossier pour que le projet soit accepté et que cette devanture affligeante disparaisse au profit d'un décor qui sauvegarde l'harmonie de la rue.

    GS

     

  •  
    Tours duoLes tours "DUO" à Bruneseau dans le XIIIe, en lisière du périphérique (Photo Le Point)
     
     
     
     
    On ne discute pas des goûts et des couleurs mais il n'est pas interdit de s'exprimer. En l'espèce, j'avoue que je suis favorablement sensible à l'esthétique de ces tours. Elles paraissent vivantes, semblent dialoguer et rendent leurs consœurs "parallélépipédiques" banales et obsolètes.
     
    Fallait-il pour autant les construire pour densifier un peu plus Paris ? Puisque l'Hôtel de Ville et ses élus verts  se targuent de vouloir végétaliser, pourquoi ne pas avoir donné la priorité à un parc ? On ne peut pas affirmer qu'il faut désengorger Paris et construire de nouveaux logements et bureaux.
     
    Nos amis associatifs de France Nature Environnement-Paris et leur présidente Christine Nédelec proposent une stratégie offensive en vue du prochain conseil de Paris contre le nouveau "Quartier de la  Défense" qui se profile dans le XIIIe. Elle prépare une tribune dont une ébauche est publiée ci-dessous, une déclaration à laquelle on adhère bien volontiers, en vue du prochain conseil qui se tiendra les 12-13 et 14 octobre à l'Hôtel de Ville. Une manifestation sur le parvis de l'Hôtel de Ville aura lieu pendant le conseil, le 12, 13 ou 14 octobre, à confirmer.
     
    Gérard Simonet
     
     
     
     TRIBUNE DE FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT CONTRE
    LES TOURS DU XIIIe
     
     
    STOP A L’URBANISME DE TOURS A L’EST DE PARIS !
    Les Tours DUO c'est déjà deux de trop !
    La Ville de Paris au lieu de penser l’urbanisme parisien à l’échelle métropolitaine, utilise le foncier pour maximiser ses revenus financiers et personne ne le sait !
     

    Le modèle obsolète et anti environnemental des Réinventer Paris menace l’habitabilité et la santé des Parisiens.
    Une nouvelle La Défense se profile en catimini à l'Est de Paris.  Au bout de l’avenue de France, en limite d’Ivry et au bord du bd périphérique, deux tours massives, déhanchées et un peu inclinées se dressent à 120 et 180 m de hauteur : les tours DUO font un bras d'honneur à Paris et la banlieue. Dessinées par l’architecte Jean Nouvel comme un signal du nouveau quartier Bruneseau-Seine,

    Elles accueilleront un programme hautement symbolique de notre époque : le siège de la banque Natixis (6000 employés) et un hôtel 5 étoiles… Après la Tour Montparnasse et le nouveau tribunal de Paris, le TGI, porte de Clichy, ces “nouvelles géantes’’, selon la presse, crèvent le velum de Paris ‘’Tout projet qui peut être ailleurs qu’à Paris n’a pas à être à Paris’’, il ne croit pas si bien dire en parlant de ces deux tours (Paris-Match, 4/3/2021).

    Or chaque projet est conçu en dehors de toute vision urbaine globale, aussi bien intramuros qu’avec les communes limitrophes, ainsi d’autres très grandes tours les DUO sont dans les cartons. Les sites patrimoniaux protégés de Paris, à commencer par celui de la Seine, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, seront irrémédiablement impactés par les tours, DUO et autres. C'est une nouvelle "La Défense" qui se prépare dans le dos de tout le monde à l’est de Paris.

    Car la Ville de Paris et la SEMAPA semblent avoir plus d’un(e) tour dans leur sac… Les permis de construire de deux autres tours, l’une de 100 m de haut face à la Seine et l’autre de 180 m proche des tours DUO, sont en cours d’instruction par les services de la Ville. L'impact sur le grand paysage parisien est majeur et pourtant les études et les décisions se font sans que majorité des Parisiens et des conseillers de Paris soient informés.

    Choisies à l’issue d’un discret dialogue compétitif (2017-2019) entre 4 équipes d’investisseurs avec leurs architectes, ces deux nouvelles tours font partie d’un ensemble de 8 bâtiments prévus sur le site inhospitalier de l’échangeur récemment reconfiguré à grand frais du boulevard Périphérique, porte d’Ivry. De part et d’autre d’une allée censée relier de façon magistrale Paris et Ivry, devraient être construits 95 000 m² de surface de planchers dont 25 000 m² de bureaux, 50 000 m² de logements de luxe dans le secteur libre (aucun logement social) et 20 000 m² de commerces et d’activités.

    Un urbanisme bioclimatique, vraiment ? Autant le dire franchement, ce projet coche toutes les cases motivant un refus de permis bioclimatique : constructions aux abords du boulevard périphérique, site parisien des plus pollués, absence d’espaces verts en pleine terre si ce n’est les sempiternelles terrasses arborées, pollution sonore permanente des seuls espaces publics situés en sous-face du périphérique et de ses bretelles, effet venturi bien
    connu au pied des immeubles de très grande hauteur, très mauvais bilan énergétique des tours au regard des règles de sobriété énergétique qui doivent désormais prévaloir….

    ….ombres portées des tours sur les constructions alentours (dont la cour d’école du futur quartier), absence de desserte conséquente par les transports en commun pour les milliers de personnes attendues (le prolongement de la ligne 10 du Métro n’est pas financé à ce jour !), excavation de milliers de mètres cubes de terre remplacée par des fondations colossales en béton nécessaires aux tours dans la zone du PPRI (secteur inondable), programmes de logements exclusivement en accession privée, modification radicale du grand paysage à l’Est de Paris….

    Est-ce le retour en pire d’un urbanisme brutal et arrogant que l'on croyait révolu ?

     

  •  

    TerrasseLe "Paradis du Fruit – défendu !", 8 bis rue St Antoine (IVe)

     

     

    C'est le comble de l'insolence, du manque de civisme et de la mise en danger d'autrui : une terrasse éphémère/estivale sur des accès pompiers !

    Jean-François Daull, l'auteur sur notre blog de "Manifeste sur l'anarchie des terrasses éphémères" a pris le dossier en mains avec l'appui de l'association des usagers de DansMaRue (AUDMR). Le Maire de Paris-centre est intervenu immédiatement et nous en a informés par le message suivant :

    "La brigade des sapeurs-pompiers de Paris, concernée au premier chef par cette installation et que nous avons interrogée, a d’ores et déjà demandé le retrait de la terrasse estivale ;

    La Mairie de Paris Centre a également émis un avis défavorable et va mobiliser les inspecteurs de la direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP) [ou police municipale de Paris] pour intimer au gérant de se mettre en conformité".

    Yann CONNAN, au nom du Maire  de Paris-centre Ariel WEIL"

     

    Nous attendons de voir combien de temps va s'écouler avant que les choses rentrent dans l'ordre…