Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

  • Aubriot 

    Vue des constructions depuis un immeuble du la rue des Guillemites

                                                                           

    Un procès-verbal d'infraction au code de l'urbanisme avait été dressé en 2006 par la Mairie de Paris, Direction du Permis de Construire, pour "exécution de travaux non autorisés par un permis de construire". Le prévenu est convoqué aujourd'hui devant la 31ème chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris le 7 février 2011. Les conséquences peuvent être lourdes. Notre association, agréée au titre du Code de l'Environnement, est habilitée à se porter partie civile.

    Nous recommandons plus que jamais aux habitants et commerçants du secteur sauvegardé du Marais, de déclarer leurs travaux quels qu'ils soient à la Mairie de Paris. Suivant leur nature, ils seront passibles d'une demande de permis de construire ou d'une déclaration préalable d'autorisation de travaux. Il faut se renseigner auprès de la mairie d'arrondissement ou directement auprès de la Mairie de Paris, 17 boulevard Morland (IVe). Voir site Internet Mairie de Paris

     

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  • Gravilliers 46-48 façades

    46-48 rue des Gravilliers (IIIe). Cliquer sur l'image pour agrandir

     

    Le monopole des grossistes s'effritte rue des Gravilliers, mais il est encore par endroits une réalité.

     On constate depuis la rue que l'état de ces deux imeubles est proche de l'abandon. On finit de s'en convaincre quand on pénêtre à l'intérieur. L'univers des grossistes est bien là, avec ces boutiques où s'entassent des sacs plastiques et des cartons, ces appentis sur cour et ces sous-sols qui servent d'entrepôts, avec dans les étages et jusque dans les combles un habitat qui offre peu de confort, de sécurité et d'hygiène. La photo ci-dessous, montre une cour pavée intérieure encombrée par un double volume d'appentis sous verrière et, plus caractéristique encore, un "cabinet d'aisance" en débord sur la façade intérieure.

    Gravilliers 46-48 cour

      Cour intérieure du 46

                         

    Tout ceci est appelé à changer.

    La SGIM, bailleur social de la Mairie de Paris, vient de déposer un permis de construire pour réhabiliter les trois bâtiments de 3 et 4 étages qui constituent la parcelle. Une partie des surfaces commerciales sera transformée en habitation. Ce ne sont pas moins de 21 logements qui seront créés.

    Les appentis et verrières  sur cour seront démolis, en application des dispositions du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. A leur place, un auvent sera créé. Une solution que les Bâtiments de France peuvent dans certains cas accepter en guise de locaux pour abriter les vélos et les bacs du tri sélectif.

    Des cages d'escaliers seront fermées, deux escaliers nouveaux seront créés. Les façades exterieures et sur cour seront ravalées, avec remplacement des menuiseries extérieures et modification des devantures.

    Des question se poseront inévitablement : ces immeubles, quoique inconfortables, sont habités. Faudra-t-il les évacuer au préalable ? Où iront les résidents actuels ? Une fois les travaux terminés, qui seront les vrais bénéficaires de la rénovation ?

    Quelles que soient les réponses, on retiendra que la rénovation de la rue suit son cour et avec elle sa mutation qui la fait passer d'un haut-lieu des grossistes-importateurs en maroquinerie, en une voie qui occupe une place de plus en plus intéressante dans le Marais.

    Elle peut se flatter d'offrir à la vue des immeubles XVIIIème siècle de bonne qualité et aussi, en son tout début, des immeubles XIXème, comme celui qui se situe au n° 5, qui mérite assurément qu'on lève la tête pour admirer la façon dont les étages élevés ont été traités, dans la pure discipline de l'Art Nouveau, qui a servi de relais entre Haussmann et l'Art déco.

    Gravilliers 5

    5 rue des Gravilliers – Cliquer sur l'image pour l'agrandir et l'apprécier dans toute sa qualité

     

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    Post scriptum # 1 :

    La mairie du IIIe sous la "plume" de Gauthier Caron-Thibault, élu de Paris, a publié sur son blog, en septembre, un excellent article sur le sujet. Il confirme, en les enrichissant, les interrogations que nous soulevons. Voir le blog de G. Caron-Thibault.

     

  • Pierre au lard 3 verrière

    Vue de dessus de la verrière qui sert de toit au local que les promoteurs veulent transformer en "bar-club" sur trois niveaux.

     

    La pétition, remise hier soir à Mme Dominique Bertinotti, exprime le refus des riverains de subir les nuisances prévisionnelles d'un bar-club dans ce local, dont on voit bien ici à quel point il est enchâssé dans les immeubles d'habitation.

    Sont concernés, les habitants du 12 rue St merri, 16 rue St Merri (immeuble Paris Habitat Ville de Paris), 20 rue du Renard, 22 rue du Renard et 24 rue du Renard (IVe).

    Ce nouveau projet, a fait l'objet d'une demande de permis de construire dont on a déjà parlé, enregistrée le 27/10/2010. A notre connaissance, il est toujours en cours d'instruction.

    Au même moment, nous recevons une assignation à comparaitre devant le juge des référés émise par la "société BRV" et Monsieur Frédéric Hervé (gérant du COX) à l'encontre de l'association et de son président.

    Nous réfléchissons à notre défense.

     

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     Voici la photo qui nous a été envoyée par Marie-Catherine

    Pierre au lard vue 3D mc weil

    (Cliquer dans les photos pour agrandir)

  • Temple 77 façade

    Immeuble du 77 rue du Temple (IIIe). Inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques (cliquez dans la photo pour agrandir)

     

    C'est une belle maison dont la construction date du XVIIème siècle. Propriété du duc de Saint-Aignan, au XVIIIème, tout comme l'hôtel qui héberge aujourd'hui le musée d'art et d'histoire du judaïsme dont  il est contigu, il offre une belle façade Louis XIV avec d'immenses fenêtres au premier étage et un fronton en arc de cercle échancré, assez original.

    Ce fronton surmontait à l'origine une porte cochère qui est devenue la devanture d'un commerce de babioles. C'est un moindre mal : les ouvertures respectent à peu près l'architecture et on ne déplore ici ni caissons de volet roulants ni enseignes racoleuses.

    Un permis de construire vient d'être délivré pour le remplacement des menuiseries extérieures et la dépose d'une mezzanine, celle qui, probablement, sépare en deux le beau volume de l'étage noble. Il restera cette vision anachronique d'une construction ancienne chargée d'histoire, dont l'esthétique se satisfait mal des boutiques qu'elle abrite au rez-de-chaussée.

    La plaque située à gauche sur la façade rappelle que Jean-Baptiste Bouchotte (1754-1840), ministre de la guerre en 1794, y vécut quelques années auparavant. Il se distingua en 1792 en évitant la chute de Cambrai aux mains des autrichiens.

     

  • Turenne 60 hôtel équevilly grand veneur façade
    Façade de l'hôtel d'Ecquevilly, 60 rue de Turenne (IIIe)

                                                                                               

    Son histoire plonge ses racines dans le XVIIème siècle. Il a subi depuis bien des vicissitudes depuis l'année de sa construction en 1636 par le maître maçon Michel Villedo, à qui on doit le temple de la Visitation Ste Marie, rue St Antoine. Claude de Guénégaud en fait l'acquisition dix ans plus tard mais, trop proche du surintendant Fouquet dont on connaît les déboires, il est emprisonné à la Bastille et ne dut sa libération qu'à l'intervention de Turenne qui était son ami.

    Turenne 60 hôtel équevilly grand veneur portail
    Portail de l'hôtel. Vantaux sculptés, imposte avec mascaron, et heurtoirs en fonte. Sous le fronton, une plaque indique "Hôtel du Grand Veneur".

     

    L'hôtel change de mains plusieurs fois pour devenir en 1733 la propriété du marquis d'Ecquevilly, capitaine général des chasses, qui commande des décorations pour célébrer son activité favorite. C'est en témoignage de sa fonction qu'on trouve sur le portail un mascaron de hure de sanglier et des heurtoirs en têtes de chiens et, sous le porche, des bas-reliefs représentant des têtes de cerfs, des carquois et des flêches. Il prend dès lors le surnom d'hôtel "du Grand Veneur".

    La cour intérieure offre une vue magnifique sur le corps de logis dont la façade est dotée de somptueuses fenêtres rectangulaires avec garde-corps. La façade sur jardin (visible depuis la rue de Hesse) est pourvue d'un fronton et d'un beau balcon chantourné, filant sur deux fenêtres et soutenu par des consoles décorées de têtes de sangliers.

    Turenne 60 hôtel équevilly grand veneur cour int

    Turenne 60 hôtel équevilly grand veneur portique

     

    Dans la partie droite de la cour, une large porte encadrée de colonnes doriques donne accès à l'escalier d'honneur.

    Un couvent de franciscaines, "les dames de Ste Elisabeth", devient propriétaire de l'hôtel en 1823.  Peu sensibles au patrimoine exceptionnel qui les entoure, poussées par le besoin peut-être aussi, elles se séparent à la fin du siècle des magnifiques boiseries qui habillent les salles de l'hôtel.

    Enfin, en 1905 les Magasins Réunis en font l'acquisition et le soumettent à un traitement affligeant qui le dénature. Jusqu'en 1985 où une compagnie d'assurances l'achète, le rénove et en fait la vitrine de luxe de l'industriel Jacob Delafon.

    Il a changé de propriétaire à nouveau. Un groupe d'investisseurs l'a acquis récemment pour un prix autour de 28 millions d'€ et se propose de le réhabiliter en effectuant des travaux : ravalement des façades, réparation des toitures en ardoises, remplacement des planchers, pour changer sa destination en logements et commerces. S'agissant d'un immeuble classé, dans le périmètre du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, on peut penser que les "règles de l'art" seront respectées.

    On rêve de vivre là, à deux pas de la place des Vosges. La surface habitable est de 3.300 m², avec  56 parkings. De quoi faire une cinquantaine de logements. Qui sera en mesure d'y accéder, dans un quartier où le prix du m² "ordinaire" flirte avec les 13.000 € ?

     

    Bibl. Danielle Chadych, "Le Marais" – Parigramme ; Alexandre Gady, "Le Marais" – Le Passage

     

    Post scriptum du 24 novembre :

    Gauthier Caron-Thibault, Adjoint au Maire du IIIe, nous adresse un complément d'information que nous publions avec plaisir :

    Suite à votre post du 19 novembre dernier intitulé  « L'hôtel d'Ecquevilly, dit "du Grand Veneur" (IIIe), réaffecté en logements et commerces », je me permets de vous faire savoir que nous avons été en relation avec le nouveau propriétaire des lieux depuis le début de son projet de réhabilitation.

    Alors que rien ne l’y oblige en secteur PSMV, celui-ci est particulièrement sensible à notre volonté de produire dans le diffus du logement social. Il est déjà engagé avec la Ville de Paris, dans le Marais, sur plusieurs chantiers, à céder une partie des immeubles au parc social une fois la livraison faite.

    Citons pour exemple l’immeuble au coin de la rue du Temple et de la rue Pastourelle au sein duquel le 1er étage (4 logements) sera vendu intégralement à la SGIM qui y pratiquera des logements de type PLS/SRU (environ 10.5 euros du m²) avec comme attributaire entre autres la Mairie du 3e.

    Fort honnêtement, il est également venu vers Pierre Aidenbaum et moi-même au début de son chantier sur l’Hôtel du Grand Veneur pour nous expliquer que, cette fois-ci, cette rétrocession ne serait pas possible, eu égard au coût très important de la réhabilitation (un bailleur social ne peut racheter au prix du marché). Cependant, nous l’avons orienté vers l’Agence Nationale de l’Amélioration de l’Habitat et avons trouvé avec lui un point d’équilibre sur le fait de livrer 300 m² de logements (dont il restera propriétaire) à des loyers aux alentours de 16 euros du m², le produit idéal pour des classes moyennes.

    Je me permets aussi de corriger quelques chiffres : l’hôtel du Grand Veneur comportera 2216 m² consacrés au logement (dont 814 m² récupérés !) et 212 m² au commercial (hors sous sol).

    Gauthier CARON-THIBAULT

    Conseiller de Paris, Adjoint au Maire du 3ème Arrondissement, chargé du Logement, des Affaires Sociales,

    des Personnes Agées et des Personnes Handicapées

    Vice-Président de la 6ème Commission du Conseil de Paris, chargée des Affaires Sociales et de la Santé

                

  • Rosiers 4 hammam st paul

    L'ancien "Hammam St Paul", 4 rue des Rosiers (IVe)

                                                                                                                                                     

    Le bâtiment date du milieu du XIXe siècle. Il a hébergé à ses débuts la "société des Israélites polonais de la loi Rabbinique" (Alexandre Gady). Les deux premiers étages ont belle allure. Le deuxième étage en particulier est assez richement décoré pour mettre en relief les fenêtres et offre à la vue des écussons surmontés de têtes d'animaux (qui nous dira de quelles espèces il s'agit : ours, lion ?) qui vantent les équipements de l'établissement : "sauna" et "piscine".

    Le dernier étage, en revanche, semble dû à un ajout ultérieur mais il est vraisemblable qu'il n'en soit rien et qu'il ait été simplement construit "à l'économie" à l'origine, pour abriter des fonctions subalternes.

    Il va être démoli. A sa place, deux étages neufs vont être érigés en surélévation sur l'immeuble. Le deuxième étage de bureaux sera converti en habitation et les deux étages nouveaux seront eux aussi réservés à l'habitation, avec création d'un ascenseur et d'une terrasse sur toit, accessible côté cour. On peut penser que les Bâtiments de France seront attentifs à cette modification, qui se doit de respecter le style de la construction d'origine et les obligations du plan de sauvegarde du Marais (PSMV).

     Il n'y a aucune raison de regretter une telle surélévation. D'autres encore sont posssibles, dans des configurations comparables. Mais nous n'irons pas jusqu'à déclarer avec la Maire du IVe, à propos du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris, que "tous les bâtiments devraient être surélevés" (voir article du 17 décembre 2009). Il est plus que probable, du reste, que sa formulation ait largement dépassé sa pensée et ses convictions. Mais ce commentaire n'engage que nous.

     

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  • Hôtel de coulanges occupé sept 2010

    Cour intérieure et terrasse à balustres de l'hôtel de Coulanges, 1bis place des Vosges (IVe), occupé depuis le 28 octobre 2009 par le collectif "Jeudi Noir" (Photo VlM)

                                                                                                                                                   

    Il y a dix mois, le 2 novembre 2009, nous sortions d'une visite guidée par l'animateur de "Jeudi Noir" à l'intérieur du déjà célèbre squat (accéder à l'article). Il y a eu entre temps une décision de justice qui condamne les jeunes occupants à des sommes très lourdes et hier, 16 septembre 2010, l'affaire a été jugée en appel.       

    Nous nous sommes rendus sur place, à l'invitation de Christophe Driesbach, pour recueillir leurs impressions. Ils sont 35 installés dans l'immeuble, 25 étudiants et 10 jeunes salariés.

    Il faut souligner incidemment, que leur engagement de conserver les lieux en bon état a été respecté. On ne perçoit aucune dégradation particulière, seulement quelques arrangements qui paraissent plutôt loufoques dans le cadre classique de ce prestigieux hôtel du XVIIe. Rien en tout cas qui ne soit irréversible, comme cet aménagement du bassin de la cour intérieure, fait de caisses en bois brut.

    L'immeuble est alimenté en courant électrique et en eau, "mais on sait pas qui paye". En revanche, il n'y a pas d'eau chaude. Cependant, le confort est tout à fait convenable puisque la propriétaire, Mme Béatrice Cotin, avait réalisé une quinzaine de petits logements, notamment sous la terrasse, construite récemment en pierres et dans les règles de l'art. C'est tout à fait satisfaisant car il s'agit d'appartements dont la rénovation est pratiquement achevée.

    Le Président de la Cour d'Appel a paru se soucier de ne pas accabler les squatters. Il aurait fait une remarque sur la dureté des dédommagements infligées en première instance. Pour finir, il a demandé aux parties de  rechercher un accord amiable d'ici le 27 septembre. En l'absence d'accord, le jugement sera prononcé le 22 octobre.

    Selon notre guide Jonathan Duang, les occupants voudraient que la propriétaire renonce aux poursuites et consente à les héberger tant que les travaux de reprise de la rénovation n'auront pas commencé. Lui et ses amis doutent cependant que les avocats de Mme Cotin acceptent un tel arrangement et abandonnent leur créance de gaité de coeur.

    Tout dépendra alors de la décision de la Cour d'Appel. Gautier Caron-Thibault, élu du IIIe, écrit sur son blog à propos des jeunes : "leur attitude est illégale mais légitime". L'ennui c'est qu'il n'existe pas dans notre Etat de droit, de code de la légitimité. Si la justice confirme partiellement ou totalement la décision de première instance, la notion de trêve hivernale ne s'appliquant pas aux occupants illégaux, ils risquent pour de bon l'expulsion et, pour les quinze parmi eux qui ont décliné leur identité devant le tribunal, une dette qui pourrait les poursuivre toute leur vie.

    De façon plus optimiste, le soutien qu'ils ont obtenu auprès des plus hautes instances et jusqu'au Conseil Régional (Jean-Paul Huchon s'est déplacé en personne) laisse penser que des logements leur seraient trouvés et leur dette épongée.

     

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    Post scriptum # 1 du 30 septembre : les avocats de Mme Cotin ont refusé le règlement amiable que les occupants demandaient. Le juge de la Cour d'Appael rendra son verdict le 22 octobre comme prévu.

    Post scriptum # 2 du 22 octobre 2010 : la cour d'appel vient de rendre son jugement. Elle confirme l'expulsion des occupants et le paiement de pénalités de 10.000 € pour occupation illicite jusq'au 25/01/10. A partir de cette date, les indemnités ont été allégées par rapport au jugement de première instance. La somme due à ce jour atteint 72.000 €. Les squatters ont déclaré qu'ils ne bougeraient pas.

    Post scriptum # 3 du 23 octobre 2010 : dans le nuit du 22 au 23 octobre, la préfecture de police a procédé à l'évacuation des occupants.

    Gérard Simonet

     

  • Photo001

    L'hôtel de Mayenne, 21 rue St Antoine (IVe), photographié depuis les toits du 16 rue St Antoine. [photo Jean-Etienne Chautard]

                                                                                                                                  

    Nous vous annoncions sa restauration d'envergure dans un article daté du 19 février 2010. Les travaux ont été lancés entretemps. Jean-Etienne Chautard en a suivi les étapes depuis la fenêtre de son appartement : 

    1 : toiture centrale enlevée aux deux tiers de la hauteur ( sauf raccords avec pavillons latéraux )
    2 : destruction des deux très grandes cheminées (il a fallu protéger les toitures latérales des deux pavillons )
    3 : destruction du dernier tiers du toit
    4 : destruction des trois fenêtres en façade haute
    5 : (en cours) début de destruction du mur de façade deuxième étage

    La  photo ci-dessus montre le plafond de cet étage réduit à l'état de poutrelles. L'histoire retiendra aussi le fantastique scalpel qui a servi à la découpe (voir ci-dessous)

     

    Photo000
                                                                                                                                                              

                                                                                                                                                          

  • Lotus de jade flyerFlyers delarue

    Ce "Flyer" (photo du haut) a été déposé par milliers pendant des mois sur les voitures du Marais. Ces supports publicitaires finissent invariablement sur la chaussée ou le trottoir, puis dans le caniveau (photo du bas), sans considération de la part du commanditaire pour le travail des agents de la Propreté de Paris.

                      

    En dépit de son aspect vaguement racoleur, l'activité de cet établissement, "Le Lotus de Jade", 239 rue St  Martin (IIIe) n'a rien d'interlope. Ceux qui l'ont essayé le décrivent comme un centre qui pratique avec compétence la technique séculaire du massage à des fins de remise en forme et d'apport de bien-être.

    Nous leur avons adressé un premier courrier au cours du printemps pour leur dire courtoisement que leur activité serait tout aussi estimable s'ils se dispensaient de transformer les voitures du quartier en hommes-sandwich et la chaussée en dépotoir. Sans résultats.

    Nous avons renouvelé la démarche quelques semaines plus tard en informant le Commissaire Central du IIIe, qui a dressé procès-verbal. Le gérant a réagi cette fois par un long commentaire sur notre messagerie vocale.

    Nous mettons volontiers sur le compte de la déconvenue son manque de modération. Les critiques à notre égard sont tellement mal motivées qu'il ne nous parait pas nécessaire d'y répondre. En revanche, il avance des motifs pour justifier son comportement, qui nous imposent de réagir.

    Premier argument : "nous payons des charges". C'est le cas de toutes les entreprises et de tous les commerces du quartier. A notre connaissance, il est le seul à pratiquer cette technique de communication que nous condamnons. Les autres "flyers", qu'on trouve "par centaines et en tas dans certains endroits du Marais", nous dit-il, sont le fait généralement d'organisateurs de spectacles qui se déroulent en différents points de Paris. Ils ne bénéficient aucunement de notre complaisance et nous serions heureux que Mairie de Paris et Préfecture de Police y mettent un terme.

    Autre thématique : "Il est indispensable d'avoir des commerces". Personne n'a jamais dit le contraire. On en a du reste beaucoup et c'est parfait. Imaginons un instant qu'ils pratiquent tous la technique des "flyers". C'est par tombereaux entiers qu'il faudrait éliminer les déchets chaque jour ! Cette déclaration a aussi son corollaire : il est indispensable d'avoir des habitants. L'accumulation de nuisances les fait fuir. L'harmonie, basée sur le respect des lois et règlements, est la base de l'équilibre.

    Nous avons gardé le pompon pour la fin : "Si on arrête de salir, les agents chargés de la propreté seront au chômage". 

    Ben, voyons !

     

    [photo : lindependantdu4e]

     

     

  •  Vieille du temple amelot de bisseuil cour intérieure


    Hôtel Amelot de Bisseuil, dit "des Ambassadeurs de Hollande", 47 rue Vieille du Temple (IVe). Façades intérieures ouest et sud. Balcon à balustres, porte à colonnes ioniques et mini fronton.

                                                                                                                                            

    Nous lui avons consacré un article en décembre 2008 à l'occasion du départ du magasin Oliviers & Co, installé depuis au 34 de la rue des Francs-Bourgeois (IIIe), dans les murs de "l'hôtel Poussepin".

    Nous indiquions alors que l'hôtel était "prêt à reprendre du service". C'est l'un des derniers "monstres sacrés" du Marais, en mal d'affectation. Monument historique du XVIIème siècle, qu'on doit à l'architecte Pierre Cottard, il est plutôt compact mais son architecture et sa décoration intérieure et extérieure en font un site parmi les plus prestigieux du Marais.

    Il présente une façade sur la rue Vieille du Temple avec un portail surmonté d'un arc en plein cintre qui entoure un bas-relief représentant deux "renommées".

    Vieille du temple amelot de bisseuil fronton

    Tout en regrettant la noirceur des murs et du fronton, il faut s'arrêter devant ce bas-relief qu'on doit à Thomas Regnaudin. Il représente en effet deux divinités ailées, qui ne sont pas des anges mais l'avatar des "déesses aux cent yeux et aux cent bouches", filles de Gaia, qui dans la mythologie grecque inspiraient la terreur pour leur capacité à percer et à divulguer les secrets. A partir du moyen-âge, ayant perdu leurs attributs opérationnels chez les latins, il ne leur resta que les ailes mais on les voit, comme ici, armées de "divines trompettes", les fameuses trompettes de la renommée.

      

    Côté cour, le fronton est décoré de la même manière par une sculpture représentant les fondateurs de Rome, Romulus et Rémus en compagnie de leur louve nourricière. Il y a tant de merveilles sur le portail et autour des deux cours intérieures que nous devrons leur consacrer un jour une conférence ou une visite guidée.

    A titre d'exemple, la photo du haut concerne la seconde cour, dont les murs ouest et nord
    sont ornés de huit statues. On en voit deux ici seulement, dans leurs
    niches. Elles représentent les "vertus" (force, vérité, prudence,
    justice, vigilance, sagesse) ainsi que l'aurore et le crépuscule.

    L'hôtel offre une deuxième façade sur la rue des Guillemites. Cette portion a déjà bénéficié d'une rénovation, sous le contrôle de l'Architecte en Chef des Monuments Historiques, Jean-François Lagneau.

                                                                                                                                                  

    Vieille du temple amelot de bisseuil
guillemites
(2)

    Vieille du temple amelot de bisseuil vue
générale

     

    A gauche, façade rue des Guillemites, à droite façade rue Vieille du Temple

                                                                                                                                

    L'hôtel fut la demeure de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais de 1776 à 1790. Il y écrivit son grand succès, le Mariage de Figaro, que Louis XVI, très prude, commença par bouder avant de l'autoriser du bout des lèvres. On n'est pas certain, en revanche, que des diplomates hollandais l'habitèrent. Son surnom pourrait n'être que le fruit d'une anecdote.

    Les intérieurs sont remarquables avec des pièces comme la galerie de Psyché, la chambre "à l'italienne" et le salon de Flore qui sont intacts ou bien restaurés.

    La SCI Amelot de Bisseuil, propriétaire de l'hôtel, est sur le point d'en conclure la vente. Plusieurs acheteurs sont en lice, avec des projets qui tous promettent la sauvegarde de ce patrimoine exceptionnel. Mais il faudra sans doute le rendre "exploitable". C'est là que les difficultés peuvent apparaitre, comme on l'a vu pour l'hôtel Lambert, dans l'Ïle Saint louis. Nous verrons s'il est possible sur ce dossier de faire l'économie d'une polémique.

                                                                                                  

    Bibli. : Danielle Chadych, Le Marais ; Alexandre Gady, Le Marais

                                                         

    Pour une visite à l'intérieur de l'hôtel avec l'agence immobilière (de collection) chargée de la vente Cliquez ICI. Pour une présentation en anglais du bien en vente Cliquez Là.

                                                                                                                                                       

    Nous défendons un art de vivre dans le Marais, fondé sur le respect des sites et des personnes. Si vous souhaitez nous rejoindre dans l'association,  cliquez ICI pour imprimer votre bulletin d'adhésion.