Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

  • Charlot 42

    Immeuble de quatre étages avec deux commerces en rez-de-chaussée, 42 rue Charlot (IIIe). Décor sinistre. Un permis de construire a été déposé pour la réhabilitation de quatre étages d'habitation (plus combles) et deux commerces dont l'un sera transformé en caves. (Architecte Laurent Meder).

                                                                                                                                            

    Les deux commerces sont fermés depuis des années. Les appartements en étage sont visiblement abandonnés. Trois pigeons en profitent, tranquillement posés sur le garde-fou du premier étage. C'est une nouvelle illustration du paradoxe très répandu dans le IIIe : le m² rénové est cher (10 à 11.000 € si on se réfère à la dernière opération COGEDIM du 21 rue Charlot) mais de nombreux immeubles sont en déshérence ou consacrés à l'entreposage de marchandises.

    La situation évolue à un rythme lent. Nous signalons régulièrement des changements encourageants de destination du commerce vers l'habitation mais beaucoup reste à faire. Dans un sens, c'est du grain à moudre pour l'équipe municipale qui affiche régulièrement sa détermination à créer des logements. Avec ce projet, confié à la SGIM, bailleur social de la Ville de Paris, ex gestionnaire des appartements "Ville de Paris", dont certains ont fait scandale, déjà connu dans l'arrondissement pour son intervention au 29 rue au Maire, c'est un sérieux bond en avant.

    D'autres possibilités existent dans nos quartiers. Aussi, n'y a-t-il pas comme un excès de zèle au conseil municipal à vouloir intervenir "dans le diffus" ? Pour ceux qui ne connaissent pas cette expression, il s'agit d'appartements isolés que la mairie achète pour les louer en logements sociaux.

    Au cours de sa séance du 12 octobre, le conseil a adopté un "voeu" dans ce sens. Il est dit, dans les attendus, que la Ville n'a pas l'intention (mais elle en a le droit) d'intervenir sur des transactions entre particuliers. C'est à la fois heureux et inquiétant car cette précaution oratoire peut dissimuler une tentation sous-jacente. Il est utile de rappeler, lorsque la mairie préempte, qu'elle propose, sur recommandation des Domaines, un prix qui peut se situer 40% au dessous du prix de marché. On n'est certes pas obligés d'accepter mais le processus de vente est bloqué.

    On a le sentiment, de plus, que les élus ne tirent pas les leçons de la situation financière préoccupante de la Ville de Paris. Acheter dans le diffus des logements qui n'ont pas vocation à être sociaux, c'est alourdir un déficit que nous commençons à payer cette année avec une taxe foncière majorée de 28% et une taxe d'habitation qui progresse de 11%, sans préjuger des décisions en cours pour 2010, comme si dans cette affaire le maintien du pouvoir d'achat des parisiens, dont les salaires et traitements progressent péniblement de 1%, n'était en aucune manière le souci du Maire de Paris.

    Là où le voeu du IIIe sonne juste, s'est dans la référence à l'obligation du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris de réserver 25% de logements sociaux dans les rénovations supérieures à 800 m². Cette disposition a été l'argument majeur de la Ville pour demander la révision du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) qui a force de loi sur le Marais et son alignement sur le PLU. C'est de bonne guerre mais on a envie de sourire car le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, avec l'habilité que nous lui connaissons, a obtenu à plusieurs reprises que des promoteurs comme COGEDIM se plient à sa demande d'appliquer la règle sans y être obligés.

    Il faut citer la "coda" du voeu en question : "les élu(e)s …..émettent le voeu que le Plan Local de l'Habitat [……] prenne en compte la nécessité de mener une politique attentive et volontaire de financement du logement social dans le diffus". On dirait qu'on marche sur des oeufs. Pourquoi ne pas écrire : "les élus […..] demandent qu'on fasse du logement social dans le diffus" ? On dirait que les auteurs ne sont pas sûrs de ce qu'ils avancent. C'est peut-être un signe de sagesse.

                                                                                                                              

  • Turenne 63 surélévation

    63 rue de Turenne,  en levant bien la tête, on peut  apercevoir ce "nid d'amoureux" qui semble défier les contraintes de l'urbanisme.

                                                                                        

    La réalisation de cette "extension" n'est surement pas récente. Les bâtiments datent du XVIIème siècle. Qui a construit cette surélévation, quand, et dans quelles conditions ? Il n'est même pas certain que les occupants actuels le sachent. Il serait intéressant de connaître son statut, au regard du titre de propriété et du règlement de copropriété.

    Ces questions sont d'actualité avec la révision du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. Le règlement actuel comporte un parcellaire de douze planches couleurs qui statuent sur la qualité des bâtiments (monuments historiques, immeubles à conserver, à restaurer, non protégés, à détruire, espaces verts, cours, cheminements, etc …), avec des légendes telles que :  "modifier,  écrêter etc …" dont la lecture n'est pas aisée même avec une loupe.

    Si le processus de révision est si long (3 à 4 ans) c'est qu'il prévoit la rédaction de "fiches d'immeubles", qui en donneront un descriptif détaillé et renseigné. La question que nous nous posons à propos de l'excroissance ci-dessus devrait recevoir sa réponse.

    Quelle peuvent être les conséquences ? La solution du moindre effort est celle du "fait accompli". A savoir, gardons ce qui existe et donnons lui droit de cité, ce qui le rend librement négociable. La protection et surtout la mise en valeur du patrimoine n'y trouvent pas forcément leur compte.

    De ce point de vue, la politique actuelle, qui condamne les constructions parasites sans intérêt architectural,  qui ont vocation à la démolition (taches jaunes et orange), a au moins l'intérêt d'annoncer … la couleur. Frappées d'alignement, atteintes au coeur de leur valeur marchande, on peut penser qu'elle finiront par passer dans le giron de la copropriété et disparaitre au profit d'un espace rénové (cour ou jardin).

    Rien n'est moins sûr pourtant. L'exemple du 39 rue Ste Croix (IVe) où un édicule détruit il y a trois ans est toujours à l'état de gravats qui encombrent une partie de la cour, doit nous faire réfléchir.

    Ste croix 39 édicule détruit

    L'atelier Blanc-Duché qui travaille à la révision, et toutes les parties en présence, Ministère de la Culture et Mairie de Paris, commission locale du secteur sauvegardé, sont déterminés à rendre le cadre réglementaire plus pertinent, en espérant ne pas se trouver face à la quadrature du cercle.

                                                                                                                                                                                      

  • Portefoin 11

    Immeuble du 11 rue Portefoin (IIIe), XIXème siècle

     
       

    Certains le jugent très laid mais beaucoup en feraient leur choux gras car il a de l'allure et se trouve bien placé, au coeur du Haut-Marais, dans cette rue Portefoin, du nom de Jean Portefoin qui l'habita. C'est une rue parmi les plus tranquilles et les plus raffinées du secteur.

    Les origines de la rue Portefoin remontent au XIIIème siècle, sous le règne des Templiers. Elle a porté le nom de "rue Richard des Poulies", puis des "Bons Enfants", à cause des Enfants Rouges. Elle était le prolongement de l'actuelle rue des Archives, qui formait un coude sur sa gauche pour rejoindre la rue du Temple.

    A l'arrière de cet immeuble relativement récent, on trouve un ancien hôtel du XVIIème siècle qui comporte deux bâtiments passablement remaniés. La cour intérieure pavée est affublée d'une construction parasite qu'on ne regretterait  pas si elle venait à disparaître. A moins qu'un architecte inspiré réussisse à l'intégrer dans son environnement. C'est un sujet qu'il faudra impérativement traiter dans le PSMV révisé : où mettre, en particulier, les bacs pour le tri sélectif devenu obligatoire et accessoirement les vélos et les poussettes ?

    Portefoin 11 édicule cour intérieure 

    Le propriétaire actuel a déposé une demande préalable de travaux pour le changement – partiel – de destination de locaux à usage de commerces, en habitation, avec la création de 5 logements du 1er au 4ème étage sur cour.

    La vocation résidentielle du quartier continue de s'affirmer. Nous sommes à deux pas du  secteur Beaubourg-Temple, qui reste encore dominé par la mono activité des grossistes importateurs. Le gisement de logements potentiels qui continuent de servir d'entrepôts de marchandises n'est pas tari ; nous suivons avec attention les changements de destination de commerces en habitation dans cette partie du IIIe car c'est un indicateur de son évolution.

      

  • Sainte croix 50

    Façade d'un ensemble de quatre bâtiments sur rue et sur cour au 50 rue Sainte Croix de la Bretonnerie (IVe)                    
                                                     
                                                         
    Le bailleur social PARIS HABITAT O.P.H. vient d'obtenir son permis de construire pour la réhabilitation de cet ensemble à usage d'habitation, de bureaux et d'entrepôts, avec changement de destination en logements à caractère social.

    Il y aura au total 22 appartements créés. Une particularité intéressante : conformément aux orientations du PADD (projet d'aménagement et de développement durable), 40 m² de panneaux solaires seront installés pour le chauffage de l'eau sanitaire.

    On sait que le PLU (plan local d'urbanisme) de Paris ne s'applique pas au Marais. C'est une des raisons qui ont poussé la mairie de Paris à en demander la révision. Il devrait logiquement en être de même du PADD, qui est une annexe au PLU, mais une clause de ce document stipule – mais est-ce opposable ? - "que ses orientations ont vocation à s'appliquer également aux secteurs sous PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur)", comme celui du Marais.

    Il faudra cinq années pour que le PSMV révisé entre en vigueur, mais on voit que les grandes lignes du PLU de Paris, en particulier la priorité au logement social, se concrétisent par anticipation, à un rythme accéléré. Dans cette rue Ste Croix, après la décision de réhabiliter l'immeuble du 37 (article du 13 juin 2009) , ce sont deux ensembles importants qui prennent cette direction.

    Pour ce qui est du développement durable, on pouvait craindre que la construction d'édicules supportant éoliennes ou panneaux voltaïques et solaires soit incompatible avec le respect du caractère architectural ambiant. On voit, avec l'acceptation de ce projet par les Bâtiments de France, que ce n'est pas forcément le cas.

                                                            

                              

    Mots-clés : logement social IVe, rue Sainte Croix, PSMV du Marais, PADD

                                                                                                                                              

  • Mahler 1 pavée 2 rivoli 8

    Côté sud du quadrilatère formé par les rues de Rivoli, Mahler, du Roi de Sicile et Pavée, en bordure de l'espace Saint-Paul qui est  l'un des réaménagements réussis de la Maire du IVe.

                                                                                                                                            

    La Mairie de Paris vient d'accorder son permis de construire à la société SNEA LEROY, chargée de réhabiliter ce qu'on appellerait "un bloc" d'immeubles en Amérique : pas moins de trois grands bâtiments de six étages chacun, qui bordent la rue de Rivoli à hauteur du numéro 8, et couvrent tout l'espace compris entre les rues Mahler, du Roi de Sicile et Pavée.

    Les barricades qui le ceinturent aujourd'hui attestent de l'imminence de ce qui pourrait bien changer encore le paysage autour du métro Saint Paul – Le Marais.

    Visuellement, cet ensemble est marqué par une ligne horizontale qui sépare les cinq étages supérieurs du rez-de-chaussée et de l'entresol. On est frappé par l'aspect disgracieux de la partie basse et on se dit que la rénovation serait bien venue si elle établissait une meilleure harmonie entre les deux sections. On espère, bien entendu, que les architectes ne se livreront pas à des facéties dans le style du Ministère de la Culture, rue Saint Honoré ou de l'immeuble carapace du 1 rue de Turenne.

    La réhabilitation porte en germe la transformation de cette partie inférieure avec changement de destination du sous-sol, du rez-de-chaussée et de l'entresol, de service public (direction générale des impôts) en commerces et des 1er et 2ème étages, de service public en habitation, avec 9 logements créés.

    La modification de la partie inférieure de la façade, qui est prévue, nous laisse espérer un changement favorable. Nous consulterons prochainement le dossier pour nous en assurer.

                                                                                                                                   

    Mots-clés : espace Saint-Paul, réhabilitation immeubles rues Rivoli, Mahler, Roi de Sicile, Pavée

                                                                                                                                                           

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    Archives 70

    Hôtel de Montescot, 70 rue des Archives (IIIe)

    Archives 72 surélévation et hangar

    Hôtel de Villeflix, 72 rue des Archives (IIIe)

    Il est intéressant de regarder ces deux hôtels de façon synoptique. Ils sont l'un contre l'autre et relevaient, à l'origine (1646-1647), de la même conception architecturale. On le voit mieux, du reste, en les observant depuis la rue :

    Archives 72 et 70 côté rue

    On doit l'ensemble à François de Montescot, qui conçut ces frères siamois. Ils sont restés identiques jusqu'en 1690, année où un mur vint les séparer. Depuis, ils ont connu des fortunes diverses. Les portails se sont différenciés, ainsi que les ouvertures (fenêtres du premier étage) puis, livrés à l'industrie et au commerce au cours du XIXème siècle, ils ont subi des aléas comme la construction dans la cour de l'hôtel de Villeflix, d'un atelier de piètre facture qui fait figure de parasite.

    La surélévation du 72 qui crée un deuxième étage sur rue ne doit rien à l'invasion marchande. Cette modification, qui trouble quelque peu  l'équilibre du bâtiment, est intervenue pourtant dans le courant du XVIIIème siècle. Peut-être a-t-elle inspiré ceux qui, sur l'immeuble France Telecom juste en face mais plus récemment, ont procédé eux aussi à une surélévation dont on aimerait bien qu'elle disparaisse par enchantement pour rendre à l'immeuble l'harmonie de ses dimensions initiales et l'unité de son esthétique.

    Archives 61 et surélévation vue face

    L'immeuble France Telecom du 61, avec ses deux étages surélevés

    L'hôtel de Villeflix, au 72, abrite des activités économiques du tertiaire. L'hôtel de Montescot, au 70, ne sera plus en reste. Son propriétaire, une caisse de retraite, termine en ce moment une vaste rénovation qui débouche sur la création de 1.800 m² de bureaux et 20 places de parking sur deux niveaux, accessibles par un ascenseur dont la trémie se cache derrière les fausses ouvertures visibles sur la rue.

    1.800 m² de bureau, c'est l'équivalent, si tout est loué, d'une centaine d'emplois. De quoi fournir une clientèle plus fournie au restaurant du 74, qui vient de troquer son enseigne "Ivory" pour "Piaf" et de modifier son concept pour capter précisément ceux qui veulent, pour leur déjeuner, déguster vite et pas cher une cuisine raffinée à base de produits du marché.

    Archives restaurant Piaf

    Le restaurant "Piaf", au 74 – tél. 01 42 41 21 96

                                                                     

  • Temple rénovation

    C’est tout l’ancien patrimoine de France Telecom qui achève sa  rénovation, rues du Temple, Pastourelle et Archives pour donner naissance à un quartier nouveau.

                                                                                                                                                                              

    Un habitant de cette portion de la rue nous disait il y a deux ans,  à propos du débat sur le réaménagement du secteur,  «ce qui peut arriver rue du Temple ne peut pas être pire qu’aujourd’hui ».

    Dès 2007, à partir d’une étude sur «l’empire immobilier de France Telecom», nous avions annoncé de grands changements qui portaient en germe la renaissance de la rue. (Vivre le Marais ! n° 20)

    La vague est partie des n° 101-103, immeubles "de rapport"  XVIIIe siècle, dessinés par l'architecte Tannevot, récemment ravalés, qui offrent de belles arcades sur entresol et fenêtres cintrées aux étages. Le 103, qui fait l’angle avec Montmorency, a obtenu son changement de destination. Il passe à usage d’habitation, avec la création de cinq logements.

    Au 106-108, on peut maintenant admirer la façade classée, en béton banché, de François Lecoeur, les mosaïques du porche, jadis condamné et ouvert à nouveau sur des bureaux remis à neuf.

    Au passage, on regrette que le 104 ait toujours son aspect d’immeuble insalubre. Les premiers étages servent à l’entreposage de cartons. C’est une illustration du paradoxe de cette partie du IIIe : les m² sont chers mais de nombreux logements sont encore gelés par une activité commerciale de gros.

    Le 114 est en pleins travaux. Sa façade du XVIIIe en belles pierre a pu être conservée lors de la création du central téléphonique et son porche muré vient d’être dégagé, ce qui donne à l’immeuble une vie qu’il avait perdue. Il est destiné à abriter un « foyer pour personnes handicapées psychiques », (succursale de l’hôpital Esquirol).

    Les bâtiments qui suivent sont tous en travaux pour le compte de France Telecom. On est sur la façade arrière des immeubles dont l’accès se fait par le rue des Archives, du n° 59 au 63. Le bureau de  Poste  Archives, locataire de France Telecom, est lui aussi en rénovation. On ne désespère de voir un jour l’ensemble de l’immeuble ravalé.

    Enfin, la bâtiment aux arcades du 35 rue Pastourelle et rue du Temple, dont le Maire du IIIe s'est beaucoup occupé, protégé aujourd’hui par des palissades, fait lui aussi l’objet d’une réhabilitation dont nous avons longuement parlé, avec au programme une quinzaine de logements, dont un quart de locatif aidé.

                                                                                                                                                                 

    Mots-clés : rue du Temple, Pastourelle 35, immobilier France Telecom, hôpital de jour Esquirol

     

  •                                                                                                                                  

    Geoffroy l'Angevin,  Ste Croix de la Bretonnerie,  Roi de Sicile,  Vieille du Temple, Ferdinand Duval, … suivez le guide !

                                                                                                                       

     Geoffroy l'angevin 6 

    6 rue Geoffroy l'Angevin (IVe), boutique à l'abandon, pas totalement car elle est bourrée de cartons jusqu'à la garde. Le local s'étend en rez-de-chaussée derrière jusqu'au 23-25 de la rue Rambuteau. Un permis de construire a été demandé pour son changement en local d'habitation. Ce sera nécessairement un appartement atypique, mais les candidats au logement dans le Marais en sont friands. La façade fait l'objet d'une demande de transformation. Dieu merci !

    Ste croix 37 

    37 rue Sainte Croix de la Bretonnerie, Ste Croix de la Cartonnerie diront ceux qui se lamentent sur la profusion des "flyers" qui envahissent la rue tous les soirs de week-ends. Le rez-de-chaussée abrite la cafétéria des employés du BHV. L'immeuble sera réhabilité avec création de 11 logements à caractère social (sur 213 m² de surface totale) et remplacement des menuiseries extérieures en mauvais état. La façade sera ravalée, les conduits de cheminée supprimés.

    Vieille temple 15 Vieille temple 15 détail

    15 rue Vieille du Temple (angle Roi de Sicile), déjà décrite par notre confrère lindependantdu4e (article du 9 juin 2009), cette mosaïque de 1930 orne une boutique actuellement aveugle. Elle est citée par Hemingway dans Les neiges du Kilimandjaro (bibl. A. Gady). L'immeuble (fin XVIIe) est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Un commerce de chaussettes japonaises haut de gamme "Tabio" va ouvrir d'ici fin juin. Yasuyuki Takizawa et Manuella Sorin, ses deux jeunes et sympathiques gérants, s'activent pour tenir le délai. Une remarque : la publicité qui fait pendant au cheval cabré, même s'il s'agit là aussi de jarrets, n'est pas forcément du meilleur goût.

    Ferdinand duval 3 hotel

    3 rue Ferdinand Duval, le propriétaire du restaurant coréen "Maison Marais", un couple de jeunes ressortissants du pays du matin calme, possède la totalité de cet immeuble qui s'élève sur cinq étages. Une demande de transformation en hôtel a été déposée. Quinze à vingt chambres sont prévues, moyen standing. Peut-être un point de chute pour les touristes venus de Séoul ou Pusan. Il y a un hic cependant : une partie de l'immeuble est occupée par des gens qui ne veulent ou ne peuvent pas partir.

    Vieille du temple 51 gamin paris

    C'était une institution dans le Marais : "Le gamin de Paris", 51 rue Vieille du Temple. Souvenirs des années 50, avec Yves Montand, Patachou, Mick Micheyl. Restaurant "cuisine française". La patronne avait du coeur mais ne savait pas toujours le montrer. Un jour nous avons cessé de la voir. Puis l'établissement a fermé, laissant les pilleurs de vitrines fondre sur sa devanture avec leurs affiches racoleuses. C'est fini maintenant : un magasin de prêt à porter (c'est original !) s'installe dans ses murs. Il s'agit de MAJE, déjà présent au 9 rue des Blancs Manteaux. A sa place, un autre commerce de prêt à porter, du même groupe, prendra la relève sous la griffe "Claudie Pierlot".

    Le Marais-sud change. On ne peut pas le lui reprocher. L'habillement s'impose comme l'activité économique dominante. Il draine des visiteurs en nombre croissant, qui attisent l'appétit des bars, des restaurants et leurs terrasses tentaculaires. A l'exception des quelques abcès, auxquels nous sommes attentifs, la situation n'est pas encore critique.

    On assiste pourtant à l'amorce d'un reflux des habitants et principalement des familles. La Maire de l'arrondissement a les moyens d'arrêter l'hémorragie, en s'opposant aux autorisations de nuit, à la création de nouveaux établissements festifs (on pense notamment à la boite de nuit de la rue Pierre au Lard), à l'extension des terrasses, à l'affichage sauvage qui frise le délire toutes les fins de semaine. Apôtre de la démocratie participative, il faut qu'elle entende les voix de tous ceux qui veulent autre chose pour le centre historique de Paris.

                                                                                                                                   

    Mots-clés : urbanisme IVe, Marais sud, Paris centre historique

        

     

  • Rambuteau stationnement red  Rambuteau voûte gauche red  Rambuteau space hair red

    Rambuteau bouledogue red  Rambuteau franprix red  Rambuteau halles du marais red

    Rambuteau boucherie red  Rambuteau fleuriste red  Rambuteau mandarin red

    Les deux mairies du IIIe et du IVe ont inscrit dans leur programme pour la mandature, le réaménagement de la rue Rambuteau. On parle aussi de "requalification". De quoi s'agit-il ? d'améliorer la situation actuelle. En quoi n'est-elle pas  satisfaisante ? (Cliquez dans l'image pour l'agrandir. Un deuxième clic l'affiche en plein écran).

     

    Afin d'éclairer ceux qui auront à décider, des groupes de travail se constituent au sein des conseils des quartiers concernés : Sainte-Avoye pour le IIIe et Saint Merri pour le IVe. Il  faudra naturellement que la jonction se fasse car chacun sait que la rue est partagée le long de son axe entre les deux arrondissements. Pour le moment, les volontaires se cherchent et ne se sont pas encore trouvés.

    Il faudra aussi que des échanges aient lieu entre les riverains et les commerçants. Il existe heureusement une "association des commerçants de la rue Rambuteau", dont le président, Manuel Munoz, tient le  prestigieux traiteur du 33 de la rue (IVe).

    Enfin, le sujet n'a pas encore été sérieusement abordé, mais il faut décider où s'exercera la volonté de revoir cette rue. Il nous semblerait raisonnable de se limiter au tronçon Archives-Beaubourg, car au-delà nous entrons dans "l'espace Beaubourg", pour finir aux Halles, en passant par le secteur semi-piétonier Saint-Martin- Sébastopol, qui relève de traitements d'une tout autre nature, que nous n'avons pas la prétention d'aborder ici.

    Il ne faut pas s'y méprendre : notre analyse ne vise pas à stigmatiser les commerces. En tant que riverains, nous avons un grand attachement à leur présence et aux services qu'ils rendent. Nos commentaires sur le partage de l'espace public ne sont là que pour obtenir de la Mairie de Paris des modifications de voirie qui permettent aux commerçants de disposer en toute légalité de terrasses et d'étals sur les trottoirs, sans pour autant pousser les piétons vers la chaussée.

    Les critiques que nous formulons sur certaines devantures et enseignes, non conformes aux dispositions du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais nous paraissent doublement  légitimes. Elles ne font que rappeler la loi en la matière et nous considérons qu'un effort des commerçants pour être en règle et améliorer l'esthétique de leurs magasins en accroît la fréquentation et ne peut qu'améliorer leurs affaires.

    Nous avons relevé neuf anomalies. Toutes peuvent être corrigées. Certaines au prix d'un investissement de voirie que la Mairie de Paris semble prête à faire (avec nos impôts, naturellement), d'autres sous réserve de la bonne volonté des commerçants et la conscience de leur intérêt bien compris. Ce que le secteur sauvegardé leur apporte mérite que des efforts soient faits pour le mettre en valeur.

    Voici les neuf erreurs :

    1. Stationnement strictement interdit (avec "enlèvement demandé") devant les 2-4-6 de la rue (IIIe). Peu respecté. Pourquoi ne pas créer des places de livraison supplémentaires le long de la voie, en veillant à sécuriser le passage du bus 29 ?
    2. Profusion de graffitis sous la voûte du passage Ste Avoye, visibles depuis la rue et sur l'accès à la crèche, côté Rambuteau et côté Temple. En attendant la réfection des voûtes qui semble nécessaire, les copropriétés concernées pourraient peut-être donner un coup de badigeon sur les parois, de façon à supprimer l'effet détestable qu'ils provoquent.
    3. Le salon de coiffure "Space Hair", au n° 8 (IIIe), a défrayé la chronique à son ouverture avec ses couleurs "criardes" et sa sono envahissante. Depuis, il s'est rangé des voitures. Sa devanture et son enseigne ont de la classe et sa musique s'est fait plus discrète. On se demande alors pourquoi il conserve comme un vestige de la préhistoire, son enseigne en drapeau en forme de demi lune, aux couleurs anciennes et en infraction par sa position et sa taille.
    4. Le restaurant "Le Bouledogue", au n° 20 (IIIe), fait partie des endroits les plus branchés du secteur. Sa carte est excellente. Il veut sa terrasse, comme tout le monde. Puisque la largeur du trottoir n'est pas suffisante, il le colonise complètement à l'heure des repas et le piéton fait comme il peut. Un trottoir plus large à cet  endroit permettrait sans doute de donner satisfaction à tout le monde. Rappelons que la largeur minimum pour les piétons est de 1,60 mètre.
    5. La supérette Franprix, au n°26 (IIIe), rend bien des services, mais est-elle obligée de nous infliger une enseigne aussi agressive et une devanture aussi laide ? Elle est en tout cas en infraction aux règles du PSMV. Certes il y a prescription, mais une pression amicale de la Ville et la prise de conscience du gérant qu'il a tout à y gagner devraient avoir raison d'une situation qui est peu satisfaisante pour l'environnement.
    6. "Les Halles du Marais", au n°31 (IVe), dispose d'un étalage qui va un peu au-delà de l'emprise réglementaire. Tout rentrerait dans l'ordre avec un recalibrage de la chaussée au profit des trottoirs pairs et impairs.
    7. C'est encore plus vrai de la boucherie "Provins", juste à côté (IVe). On voit sur la photo que deux personnes passent difficilement de front.
    8. On voudrait célébrer le fleuriste du n° 15 (IVe) car on a besoin de fleurs et de végétation dans notre univers trop minéral. Mais lui aussi envahit le trottoir et rejette les passants contre les voitures et motos en stationnement.
    9. La palme va au restaurant "Mandarin Rambuteau" (IVe) dont les enseignes cumulent toutes les infractions possibles (lettres hors normes et agressives, enseigne perpendiculaire sur toute la hauteur du premier étage et trop grande, tubes néon). Il est décevant et même choquant de constater qu'il n'a pas envisagé un instant de se mettre en règle et en harmonie avec le cadre architectural alors que l'immeuble était ravalé.

    Cet inventaire n'a pas la prétention d'être exhaustif. Mais si une bonne partie des anomalies signalées (et pourquoi pas toutes ?) étaient corrigées, la rue Rambuteau, dans cette partie de son parcours, gagnerait en élégance et en confort pour les usagers. Pour réussir la transformation, on peut compter sur le professionnalisme des agents de la voirie et du paysage de la rue (direction de l'urbanisme), mais il faudra aussi que l'appropriation par les mairies du concept de secteur sauvegardé se concrétise par des démarches visant à convaincre quand on ne peut pas imposer.

     

    Mots-clés : rue Rambuteau, réaménagement, occupation espace public, terrasses de bars, PSMV, Marais

  • Francs bourgeois sociét des cendres 

    L'immeuble de le "Société des Cendres" s'élève au 39 rue des Francs-Bourgeois (IVe). On lit sur le fronton "Fonderie d'or et d'argent, traitement des cendres, essais et analyses".

     

    Construit en 1885, pour les besoins spécifiques de la Société des Cendres, sur les ruines du grand hôtel Le Tellier, à l'emplacement de la mairie de l'ancien VIIe arrondissement de Paris, qui en comptait douze jusqu'à ce que Napoléon III les étende à vingt en 1860, il comporte dans sa partie arrière une galerie industrielle et un four avec sa cheminée en briques, visible des immeubles voisins. Cette cheminée monumentale s'appuie sur un élément de la muraille de Philippe Auguste, qu'on peut voir à l'intérieur.

    La Société des Cendres s'est réorientée de nos jours vers la fabrication et la vente en gros de matériels et fournitures pour les chirurgiens-dentistes et prothésistes. Après quelques années d'hésitation, elle a décidé de se délocaliser en banlieue parisienne. Son propriétaire Bruno Lejuif est en négociation avec un repreneur qui s'engagerait à respecter le patrimoine du XIXe que constitue ce bâtiment et ses installations industrielles. On parle d'une entreprise qui mettrait les locaux en valeur, et les louerait à des organisateurs d'évènements divers (salons, présentations de mode, etc ….).

    Une façon comme une autre, pour cette activité, de renaître de ses cendres.

    Espérons que soit conservée cette plaque qui en garde la mémoire :                                                                

    Francs bourgeois sociaté des cendres fronton

                                                                                                                                          

    Mots-clés : départ société des cendres, rue des francs-bourgeois