Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Visites guidées

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    Statue de Beaumarchais (Louis Clausade), rue Saint Antoine (IVe). Photo Jan-Clod

    Il y aura bientôt 115 ans, le 16 mai 1897 que fut inaugurée la statue de Beaumarchais située sur la placette à l’angle des rues Saint Antoine et des Tournelles dans le IV° arrondissement. Ce monument en bronze, très classique, installé sur un socle de pierre, dont la maquette fut présentée au Salon de 1894, est l’œuvre du sculpteur Louis Clausade, second prix de Rome, originaire de Toulouse qui avait remporté le concours organisé par la Ville de Paris. Lors des dernières guerres, la statue a été épargnée, à la différence de nombreuses autres, comme par exemple la statue de Sadi Carnot exécutée par le même artiste, qui ornait un rond-point de Limoges. Elle a été fondue lors de la campagne de récupération des métaux non ferreux lancée par Vichy. Louis Clausade jouissait d’une bonne notoriété même si son œuvre paraît aujourd’hui très conventionnelle, comme en atteste une de ses réalisations maîtresse, la statue intitulée "L’Art Romain" qui orne la façade du Grand Palais. C’est d’ailleurs en finissant cette œuvre que le sculpteur mourut, en décembre 1899, à 37 ans, d’une congestion causée par un refroidissement sur le chantier. Il n’a donc pas pu assister à l’Exposition Universelle de 1900 pour laquelle il avait travaillé.

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    Statue de Clausade "L'art Romain". Façade du Grand Palais

    La statue de Beaumarchais a été installée au coeur du Marais car il fut un habitant du quartier. Il est né dans une maison située à l’angle de la rue Saint Denis et de la rue de la Ferronnerie. Il s’est installé avec sa première épouse, rue de Braque, puis après un « exode » vers le boulevard de la Madeleine, nous le retrouvons dès 1776 occupant l’Hôtel des Ambassadeurs de Hollande, 47 rue Vieille du Temple (IVe) (cf nos articles des 01/07/2010, 27/01/2011 et 19/12/2012). Il y fonde en 1777 la Société des Auteurs Dramatiques qui est devenue La Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques, la plus ancienne des sociétés françaises de gestion collective des droits d’auteur. Il y installe aussi l’Institut de Bienfaisance Maternelle qui se développera après la Révolution dans toute le France. Le but était d’encourager l’allaitement maternel en aidant les mères pauvres au moment de leur accouchement et dans les premiers mois suivant la naissance de leur enfant.

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    La première édition du Mariage de Figaro  (1785)

    C’est aussi dans cet immeuble que Beaumarchais écrivit Le Mariage de Figaro qui fut créé à la Comédie Française en avril 1784 et restera sans doute le plus grand succès de l’histoire de l’institution. Disposant de finances suffisantes, Beaumarchais acheta à la Ville de Paris en 1787 une propriété de 4000 m2 qui occupait la portion du boulevard qui porte son nom allant du N° 2 au N° 20 actuels. Il fit construire à l’ombre de la Bastille un ensemble de grand luxe confié à l’architecte Le Moine.

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    Le jardin était remarquable car il possédait la plupart des agréments que l’on trouvait dans les parcs des belles demeures: labyrinthes, rocailles, bosquets et grottes. Il est rapporté que l’intérieur des pièces des appartements était décoré de statues, de peintures et de frontispices. Il y avait aussi une salle de spectacle, ce qui n’a pas empêché notre illustre personnage de faire construire un théâtre rue de Sévigné (IVe) en utilisant des pierres de la Bastille. Cet édifice situé au N° 11 a été démoli sous le Premier Empire. Après avoir été confondu avec les aristocrates émigrés, Beaumarchais sera condamné et exilé à Hambourg où il séjournera 3 ans. De retour en 1796, Il mourra dans sa propriété, 3 ans plus tard, à l'âge de 77 ans, totalement ruiné.

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      Portrait de Beaumarchais par Nattier

    Rachetée en 1818 par la Ville de Paris aux héritiers, la demeure fut démolie pour faciliter l'ouverture du canal Saint-Martin et y installer un grenier à sel.

    Sans vouloir détailler l’étonnant parcours constitué de périodes fastes, de chutes et de rebonds de l’illustre résident du Marais que fut Pierre Auguste Caron de Beaumarchais, nous pouvons dire qu’il reste un des grands personnages du XVIII° siècle, une des personnalités les plus brillantes de l’époque. Il a connu la gloire et les affres du touche à tout qu’il fut finalement. Proche de la cour, il fut lieutenant général des chasses. Ne négligeant pas l’argent, il fut un spéculateur soupçonné de corruption, de trafic d’armes de captation d’héritage mais aussi d’espionnage. Pourtant, face aux plus belles pages de théâtre dont il est l’auteur, tout s’estompe jusqu’à oublier qu’il fut aussi un musicien accompli et un inventeur à l’origine d’améliorations mécaniques significatives. Une gloire telle que les aime l’Histoire et qui n’a pas hésité à écrire, fort d’une carrière si riche :

    « On ne peut corriger les hommes qu'en les faisant voir tels qu'ils sont. » (Le Mariage de Figaro)

    Dominique Feutry 

     

    Intéressé par l'association : cliquer ICI

     

     

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    La façade de l'Hôtel d'Hallwyl, 28 rue Michel Le Comte (IIIe)

     

    Dans un article du 31 mars 2010 de notre blog consacré au squat discret de la rue de Montmorency, sur lequel nous sommes revenus récemment (voir le blog en date du 12 décembre 2012), nous évoquions l’Hôtel d’Hallwyl, 28 rue Michel Le Comte (IIIe), aménagé par Claude-Nicolas Ledoux dont le jardin pouvait être admiré des fenêtres de l’immeuble incriminé. Il s’agit de l’unique hôtel particulier de ce célèbre architecte subsistant à ce jour à Paris. Les fameuses rotondes (La Vilette, Parc Monceau) étaient des bâtiments administratifs de la fameuse barrière qui entourait la capitale afin de réduire la contrebande.

    Il convient toutefois de rappeler que la plus connue des réalisations de Ledoux reste la Saline d’Arc-et-Senans en Franche Comté. Mais nous lui devons de nombreux édifices tels le château de Benouville dans le Calvados, le grenier à sel de Compiègne ou le théâtre de Besançon où il créa la première fosse d’orchestre.

     

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    Une façade intérieure

            

    C’est après avoir terminé les décors du Café Militaire, célèbre établissement de la rue Saint- Honoré aujourd’hui détruit dont les boiseries ont été remontées dans une salle du musée Carnavalet que Ledoux reçoit en 1766 (il a 30 ans) commande de cette construction. François-Joseph d’Hallwyl est colonel de la Garde Suisse (un régiment d’infanterie de plus de 2000 soldats affectés au service du roi).

    Ledoux va transformer radicalement l’Hôtel de Bouligneux que Mansart avait aménagé, dont l’un des occupants fut rappelons le Necker et dans lequel est née sa fille qui deviendra plus tard la très connue Madame de Staël.
    Pour magnifier l’ensemble, Ledoux applique ses préceptes de rigueur de composition, d'esprit fonctionnel et de sobriété. Il dote cet ensemble d’une simple façade néoclassique proche de celles de la Renaissance italienne, que l’on retrouve aussi dans d’autres constructions de ce type en Europe. Le portail d’entrée encadré de colonnes cannelées est au centre. Un tympan sculpté de deux génies ailés adossés à une urne le surmonte.

     
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     Vue de la colonnade du jardin

            

    D’anciennes photographies représentent cette façade flanquée de deux magasins à chaque extrêmité!
    Les communs se trouvaient côté rue et les écuries pouvaient contenir 18 chevaux.
    L’aspect extérieur du corps de logis est simple, sans ordonnancement précis, excepté de hautes fenêtres à fronton et balustrade de pierre et des refends à bossages à la manière de certains palais italiens. L’intérieur est décoré avec beaucoup de goût, la plupart des décors et lambris ont disparu au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle.

    On a cependant retrouvé de très beaux plafonds peints à la française du XVIIe donc antérieurs aux travaux de Ledoux lors de la restauration. Ces poutres et solives sont souvent ornés de motifs floraux et de grotesques aux visages expressifs dont les couleurs sont splendides. L'escalier d'honneur à la perspective feinte est sobre et élancé, typique du Marais. Il dispose d’une rampe très élégante en fer forgé. Une des raretés de l’édifice provient de son jardin qui est ordonnancé tel un atrium antique bordé d’une galerie soutenant des terrasses supportées par deux galeries de colonnes doriques encadrant un parterre végétal, autrefois planté de grands arbres. Contre le mur du fond, attenant à la rue de Montmorency se trouve une sorte de « rocaille » constituée d'une nymphée décorée de concrétions (les statues en terre cuite qui entouraient la fontaine ont disparu).

    Ce jardin était encore, il n’y pas si longtemps, recouvert d’une verrière, éclairé de néons (comme tout le reste du bâtiment) et transformé en cantine de la société Lyon- Allemand-Louyot et Cie qui l’occupait depuis 1968.
    Dès 1790, l’Hôtel passe aux mains de la fille unique d'Hallwyl devenue princesse Esterhazy puis à François Guyot de Villeneuve qui le quitteront en 1849. L’ensemble abrita ensuite des banques des commerces, les pastilles Valda, une fabrique de plastiques moulés, une imprimerie papeterie et les services administratifs du fondeur de métaux cité. Petit à petit cet ensemble architectural fut dénaturé.
    Aussi a-t-on pu se réjouir lorsqu'il y a 15 ans, a démarré la restauration redonnant une partie de son lustre à cet ensemble qui compte désormais 9 appartements.

    Dominique feutry

     

  • Rue_Quatre_Fils                 L'immeuble " le Caran" et le mur Napolèon III rue des Quatre Fils

    La bataille semble s’intensifier entre modernistes et conservateurs, c’est-à-dire les promoteurs et les défenseurs, à propos du site de l’Hôpital Laennec. Des articles de presse relatent la situation actuelle contre laquelle des riverains se battent, à savoir la construction déjà bien avancée d’un immeuble à côté de la chapelle du XVIIème siècle dont il n’est pas acquis d’ailleurs qu’elle reste un lieu de culte.

    Ce cas, qui s’est déjà produit dans le cadre d’autres projets, pose la question des limites de la préservation du patrimoine architectural face aux contingences de la société actuelle. Même le Marais, pourtant très protégé (cf article sur le PSVM) est concerné et certains exemples d’immeubles récents implantés à des endroits historiques peuvent sembler choquants pour les puristes.

    Prenons le cas du Caran (Centre d’Accueil et de Recherches des Archives Nationales) rue des Quatre Fils (IIIe). En son temps, sa construction a fait débat. Si le projet fut lancé en 1976, il ne put démarrer qu’après son acceptation, 6 ans plus tard, par le Ministre de la Culture de l’époque Jack Lang. Les travaux ne démarrèrent qu’en 1986 et l’inauguration est intervenue en 1988. Il a donc fallu 12 ans pour mener à bien cette opération.

    C2Façade du Caran côté jardin


    Les contraintes ont été fortes pour l’architecte retenu, Stanislas Fiszer qui est à l’origine de réalisations aussi diverses que la façade de l’Ambassade du Japon, les Thermes d’Aix les Bains ou l’extension de la Bourse de Varsovie. Il a dû, outre les problèmes techniques, tenir compte de la présence d’un côté, des communs de l’Hôtel de Rohan (XVIIIème), de l’autre d’un long mur d’époque Napolèon III et d'importants travaux en sous-sol.

    L’aspect général du bâtiment, composé du Grand Caran et du Petit Caran, reste très moderne. Les matériaux employés et la volonté d’insérer au mieux ce nouvel ensemble dans ce paysage protégé ne se traduit véritablement que par la couleur de la façade proche de celle des pierres des édifices voisins.

    Souvenons-nous de ce tag qui a longtemps « orné » un mur de l’autre côté de la rue et qui représentait un personnage montrant du doigt le Caran fraîchement construit s’exclamant : « Mon Dieu que c’est laid ! ». Si notre œil s’est habitué à voir cet ensemble ainsi, il n’en demeure pas moins que nous sommes très éloignés du style des constructions environnantes et peut-être qu’aujourd’hui les démolitions qui ont été entreprises ne seraient plus autorisées. De plus les murs extérieurs vieillissent assez mal.

    Pourtant les Archives Nationales devaient s’agrandir, sécuriser leurs documents et apporter davantage de confort à leurs lecteurs. Cela signifiait aussi des espaces plus modernes, plus conviviaux, plus éclairés, en résumé plus attrayants en intégrant les meilleures techniques du moment. Or cette réalisation a permis de répondre au cahier des charges avec toutes ses composantes. Il était difficile d’y parvenir avec les immeubles existants.

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    Sculpture "les Quatre fils" de Y. Theimer

    Ainsi, un architecte encore peu connu mais imaginatif s’est fait un nom, le Caran étant son premier grand chantier. Il ne s’est pas laissé entraîner dans une reproduction à l’identique et sans originalité des constructions environnantes. De même des artistes ont pu exprimer leur art, sans avoir à copier leurs illustres prédécesseurs. Citons le bronzier Yvan Theimer, concepteur du bronze des Quatre Fils sur la façade et auteur de l’Obélisque Mystique soutenu par des Tortues qui est installée dans les jardins de l’Elysée. Pierre Gaucher quant à lui a fabriqué les 4 grilles sur la rue et le jardin (elles ont été modifiées par la suite), la sculpture monumentale de la place Ballersdorf de Strasbourg est une autre de ses réalisations.

    C'est de cette façon que  de nombreuses œuvres d'artistes ont pu être créées et parvenir jusqu’à nous, forgeant par là même une partie de notre environnement actuel, mais des choix ont pu déplaire car ils conduisaient assez fréquemment à détruire des réalisations plus anciennes pourtant remarquables.

    Dominique Feutry

     

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    Square Georges Cain (IIIe) avec au centre "Île de France", la statue de Maillol 

             

    Si l’on exclut le square de la place des Vosges qui est d’ailleurs classé, notre quartier comprend plusieurs espaces verts anciens (notre article du 26 juillet 2012) qui méritent quelques commentaires historiques.

    Le plus ancien de ceux-ci est le square du Temple (IIIe). Il fut aménagé par Jean-Charles Alphan ingénieur en chef au Service des Promenades dans la cadre des travaux haussmanniens. Haussmann avait prévu d’en installer 24. Tous sont conçus sur le même modèle avec des allées à l’anglaise, des grilles travaillées, une cascade et un kiosque à musique.


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       Statue de Béranger, square du Temple   

    Celui du IIIe arrondissement est installé à la place de l’ancien Enclos du Temple qui fut modifié au XVIIème siècle pour devenir ensuite la triste prison où mourut Louis XVII. On remarquera dans le jardin une statue d’Henri Lagriffoul datant de 1953 qui représente le célèbre chansonnier Béranger (1780-1857) qui fut très populaire en son temps.

    Le square Léopold Achille (IIIe), encore souvent appelé par son ancienne dénomination, square du Parc Royal (du nom de la rue qu’il jouxte) a été installé en 1913. Il porte le nom d’un ancien conseiller municipal du IIIe du début du XXème siècle qui était à la fois parfumeur et écrivain. Le parc qui attire les jeunes enfants et leurs parents est intéressant car il compte des arbres anciens dont un orme de Sibérie plus que centenaire. Une statue de femme dite « Pomone » sculptée en 1841 est disposée devant le mur qui longe le square.

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    Square Léopold achille (IIIe)      

    Elle a été miraculeusement sauvée de la destruction de l’Hôtel de Ville en 1871 comme d’ailleurs d’autres vestiges notamment une sculpture renaissance représentant une salamandre. Séparé par l’orangerie de l’Hôtel Le Peletier de Saint- Fargeau (Musée Carnavalet), le square Georges Cain (IIIe) situé rue Payenne porte le nom d’un ancien conservateur du musée Carnavalet (article du 20 avril 2010 : le jardin d'Eden !). En son centre, trônait une magnifique statue en bronze de Maillol intitulée « Ile de France ». Elle a été enlevée, espérons que cela est temporaire …? De jolies roses sont généralement plantées dans les parterres. Une installation électronique fonctionnant à l’énergie solaire diffusait le chant d’un rossignol. Ce dispositif amusant n'exite plus hélàs aujourd'hui. Dans les années 80, une scène d’un épisode de le série télévisée inspecteur Maigret dont le rôle était tenu par Jean Richard a été tournée à cet endroit. 

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     Fontaine des Guillemites, square C-V Langlois (IVe) 

    Charles-Victor Langlois est plus connu par le square de la rue des Blancs Manteaux (IVe) à qui il a donné son nom que pour son action de conservateur des Archives Nationales de 1913 à 1929 qui a permis de sauver de la destruction le magnifique Hôtel de Rohan et ses communs. Créé en 1961, ce petit square a pris sa place sur l’emplacement des anciens bâtiments du Couvent des Blancs Manteaux détruits en 1929. Le long du mur mitoyen avec l’église se trouvent des éléments de la fontaine des Guillemites datant de 1719 (notre article du 01 septembre 2012) et de jolis bouleaux verruqueux si jolis avec leurs chatons et couleurs chatoyantes à l’automne. Ce square est très fréquenté à la belle saison, nous sommes en plein coeur du Marais et il y règne alors une agréable ambiance de village.

    Dominique Feutry

     

  • Vieille du t 20 argenson 28 12 12L'impasse de l'hôtel d'Argenson, à hauteur du 20 rue Vieille du Temple (IVe)

     

    Les habitants du IVe ont regretté, pour la plupart, la disparition de la boulangerie "Malineau" qui bordait le flanc sud de l'impasse, au 18 rue Vieille du Temple (IVe). C'était encore un commerce de bouche qui allait être remplacé par un magasin de produits de luxe. Nous nous en sommes fait l'écho dans un article du 15 septembre 2011 qui, prudemment, relativisait un discours qui ne nous parait pas toujours justifié.

    Les riverains de l'impasse ont une autre analyse de l'évènement. La présence d'une boulangerie, qui disposait d'ouvertures – litigieuses – sur l'impasse, générait des déchets qui attiraient les rats et était responsable du stationnement de véhicules de livraisons qui bloquaient le passage des piétons et interdisait l'usage de la voie, en cas de nécessité, par les pompiers et véhicules de secours.

    Le remplacement de "Malineau" par "LUSH", un fabricant de cosmétiques bios, est vu par eux comme un progrès.

    Il reste que l'impasse est toujours victime de ses démons : ce cul-de-sac est un cloaque. Il recueille toutes sortes de déchets dont les gens se débarrassent, des visiteurs qui n'hésitent pas à exploiter l'ombre complice pour faire leurs besoins et des artistes de pacotille qui couvrent ses murs d'affiches et de graffiti immondes, bien visibles depuis la rue mais que la mairie ne traite pas car il s'agit d'une voie privée.
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    Argenson impasse 28 12 12
     

     

     

     

     

     

    A droite, vue de l'impasse, depuis la rue Vieille du Temple. A gauche, une plaque ancienne où on peut lire (agrandir) "CUL DE SAC d'ARGENSON 15"

    La solution était évidente : il fallait fermer l'impasse par une grille avec contrôle d'accès. En surmontant une difficulté : obtenir l'accord unanime de tous les ayants-droit à la voie, à savoir les copropriétés des 18 et 22 rue Vieille du Temple, des 48-50 et 52 rue du Roi de Sicile et du 20 rue Vieille du Temple, au fond de l'impasse, qui est l'adresse postale de l'hôtel d'Argenson.

    La bonne nouvelle aujourd'hui est que ces copropriétés sont parvenues à un accord pour l'installation d'une grille dans l'alignement des façades sur rue. Une fois nettoyés, les murs devraient donc rester propres et les nombreux passants de la rue Vieille du Temple cesseront d'être indisposés par un décor aussi disgracieux qu'anxiogène.

    Une fois de plus, nous constatons que tout ce qui est impasses, arcades, renfoncements ouverts sur la rue doivent être finalement fermés pour éviter qu'il en soit fait usage préjudiciable à l'environnement et à la salubrité. Les architectes-urbanistes, qui en ont été friands à une époque, devraient en tirer la leçon aujourd'hui.

    Pour terminer notre enquête, nous nous sommes aventurés au fond de l'impasse. Elle débouche à travers une grille sur une cour pavée qui est au centre de trois corps de bâtiments du XVIIème siècle, passablement défigurés par des surélévations qu'on peut dater du XIXème. Ces bâtiments offrent de beaux volumes et de belles fenêtres et portes cochères au rez-de-chaussée, probablement des anciennes écuries. A signaler un escalier d'époque Louis XIII à quatre noyaux et ballustres de bois carrés, qui dessert les trois derniers étages. A sa partie basse, les occupants au XVIIIème siècle ont jugé bon de céder à la mode en installant une rampe en fer forgé.

    Vieille du t 20 escalier 28 12 12Fer forgé au premier plan, ballustres de bois carrés à l'arrière (qui ont perdu leur peinture traditionnellement polychrome)

     

    A signaler pour clore la visite, une maison à pans de bois sur cour qui date probablement du XIXème siècle et que le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) actuel a voué à la démolition. Elle est restée debout. Elle est en passe d'acquérir droit de cité dans le PSMV révisé.

    Vieille du t 20 maison sur cour 28 12 12Un ajout qui ne manque pas d'élégance même s'il ne respecte pas l'harmonie de l'ensemble

     

    Naturellement, lorsque deux grilles, en tête et au fond de l'impasse, protègeront l'accès à cette cour, seuls les habitants et leur invités auront l'opportunité de refaire notre parcours. A l'exception, peut-être, des journées du patrimoine où les portes du Marais sont censées s'ouvrir …

    Gérard Simonet

     

    Photos "Vivre le Marais !", cliquez gauche jusqu'à deux fois dans l'image pour agrandir

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  •   St nicolas des champs autelSaint Nicolas des Champs, le maître-autel  

     

    "Marais-Quatre" et "Vivre le Marais !" s'associent pour vous proposer la visite superbe d'une église encore méconnue. Vous trouverez toutes les informations utiles ci-dessous. Dans l’attente de vous revoir, nous vous souhaitons à toutes et tous un très joyeux Noël et d’excellentes fêtes de fin d’année.

     

     Visite de l’église Saint Nicolas  des Champs

    jeudi 17 janvier  2013  à 14h00

     

    Rendez-vous devant le porche de l'église  au 254 rue Saint-Martin dans le IIIe arrondissement  (M° Arts & Métiers)

     

     "Marais-Quatre" et "Vivre le Marais !" vous proposent de commencer notre programme de visites de l’année 2013 par celle de l’église Saint Nicolas des Champs, abondamment citée dans le cadre de l’exposition « les Couleurs du Ciel » consacrée au XVIIe siècle qui se tient au musée Carnavalet  jusqu’au 24 février prochain, où il est recommandé « d’appréhender les œuvres dans le contexte architectural pour lequel elles ont été créées ».

    Cette église trop peu connue témoigne de son riche passé par sa taille imposante, les nombreux tableaux qu’elle renferme, ses chapelles peintes  dont certaines viennent d’être restaurées, ses orgues dues à Clicquot et surtout son maître autel, un chef d’œuvre unique peint par Simon Vouet qui a été sauvé des destructions de la Révolution.

    Merci de prévenir de votre venue Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone 01 42 72 61 41  et de prévoir une participation de 10 euros par personne.

    Nous aurons la chance d’être accompagnés dans  notre parcours par la conférencière :

    France de Saint Albin  

     

                        

    Nous vous attendons nombreuses et nombreux pour cette magnifique visite et vous adressons toutes nos fidèles amitiés.

     

  • 6282794174_85090f9ca2_b Intérieur de l'Hôtel de Beauvais 68, rue François Miron (IVe)

    La Cour administrative d’appel de Paris a l’immense privilège d’être installée depuis 2004 dans le merveilleux Hôtel de Beauvais au 68 de la rue Francois Mitron (4e). Il est classé depuis 1966. D’une maison de ville pour les abbés de Chaâlis (l’abbaye située au nord de Paris sert aujourd’hui d’annexe aux collections du Musée Jacquemart), l’architecte Le Pautre a bâti un Hôtel prestigieux, digne de la première femme de chambre d ‘Anne d’Autriche, Catherine Bellier, l’épouse de Pierre de Beauvais, un marchand drapier anobli. Les historiens relatent que la proximité de la reine de sa première femme de chambre était telle que celle-ci avait le « privilège » de lui faire ses lavements et a eu celui de déniaiser le futur Louis XIV.

    Pourtant les contemporains ne cachent pas la laideur repoussante de cette femme. Il n’empêche qu’étant très riche (elle avait par exemple obtenu de toucher une redevance sur les cadeaux qui entraient et sortaient de Versailles) et le terrain lui ayant été donné par la reine, elle peut engager Antoine Le Pautre (à qui l’on doit le Château de Saint Cloud dont il reste la Grande Cascade et l’Abbaye de Port Royal), premier architecte du roi, pour construire son hôtel à partir de 1654.

    Beauvais3-300-92440 La cour avec au fond les écuries

    La parcelle étroite et très irrégulière ne déroute pas Le Pautre. Son ingéniosité le conduit à bâtir une demeure avec un remarquable grand escalier, une galerie d’apparat dans la même veine que celle de l’Hôtel Lambert, des écuries (les 5 portes à mascaron de la cour), une chapelle, auquel on accède par un escalier de forme elliptique (cf photo de l’article du 04 janvier 2012), un jardin suspendu avec grotte, volière, jet d’eau et un cellier gothique vestige de la maison d’origine.

    La cour légèrement oblongue surprend lorsque nous la découvrons, elle est traitée comme une scène de théâtre avec son décor où les irrégularités du terrain deviennent un atout. Les façades sont régulières, bien dans l’esprit du classicisme français de l’époque. Des modifications seront apportées au XVIIIe siècle par les nouveaux propriétaires, les Orry dont l’un d’entre eux, protégé du Cardinal Fleury, occupera les postes prestigieux de Contrôleur général des finances et de Surintendant des bâtiments du roi puis le quasi Premier ministre de Philippe V d’Espagne.

    Loué à l’ambassadeur de Bavière, l’Hôtel de Beauvais accueillera pendant quelques mois le jeune Mozart et son père. Malheureusement les révolutionnaires transforment les lieux en bureau des diligences et le luxueux bâtiment commencera sa lente agonie. Devenu immeuble de rapport, mal entretenu, il perd peu à peu tout son lustre. Même après que le roi Pierre Ier de Serbie, qui avait entendu parler de ce monument d’exception, ait réussi à le découvrir lors d’une visite à Paris, lui redonnant l’espace d’un instant toute son importance. Ce qui rappelait l'autre grand moment où du balcon, en 1660, Anne d’Autriche, Mazarin et Turenne regardaient l’arrivée à Paris de Louis XIV et sa jeune épouse Marie-Thérèse, juste après leur mariage à Saint Jean de Luz.

    Images

    Détail de la montée d'escaliers

    Racheté durant l’Occupation à une famille juive par la Ville de Paris, l’Hôtel de Beauvais qui a toujours conservé son nom est maintenu en logements locatifs, jusqu’en 1986, les étages ayant été découpés afin d’améliorer le rendement. C'est durant cette période que les membres bénévoles de l’Association du Paris Historique et du Festival du Marais (cf notre article du 27/12/2012) ont dégagé les caves gothiques qui se trouvent sous la cour, devenant des salles de spectacle durant le festival. Il existe d’ailleurs aussi une grande salle où se trouveraient les restes d’un autel.

    C’est en 1986 que commence la restauration de l’ensemble dans son état primitif. Plusieurs projets sont en compétition pour la destination des lieux dont la création d’un institut des parfums de France. Pour être complet signalons que des scènes de  La Banquière ou de Camille Claudel ont été tournées à cet endroit. Des visites à ne pas manquer sont organisées, pour cela il importe de contacter directement la Cour administrative d’appel de Paris ou de profiter des Journées du Patrimoine.

    Dominique Feutry

     

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    Camions de déménagement sur le site de Paris (IIIe)                

     

    Depuis le 22 mai dernier, les fonds des archives nationales postérieurs à 1790 partent vers leur nouvelle destination à Pierrefitte sur Seine. Le transport, en provenance de l’Hôtel de Soubise et de Fontainebleau, est prévu respectivement durant 9 mois et 16 mois, soit deux ans au total. Il s’agit d’une tâche immense puisque 250 km environ de documents vont être ainsi déplacés. Les cartes, les plans et les photographies seront déménagés en dernier car ils sont destinés à rejoindre des salles spécialement aménagées.

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    Le nouveau bâtiement de Pierrefitte conçu par l'architecte Massimiliano Fuksas

                        

    Cette opération, la plus importante en la matière depuis l’après-guerre, est préparée depuis 5 ans au travers de la Mission du Chantier du Fonds. Les implications sont multiples. Il a fallu tout d’abord dépoussiérer, reconditionner et désinfecter des kilomètres de documents, tout en respectant un classement selon 6 thématiques (Education-Culture, Exécutif-Législatif…).Ensuite les transports (des centaines de camions sont à pied d’œuvre) sont assurés par une entreprise spécialisée en appliquant des principes de sécurité et sous la surveillance des personnels des Archives nationales. Trois à 4 quatre kilomètres de fonds arrivent chaque semaine dans leur nouveau bâtiment.

    Les salles de lecture de Pierrefitte ouvriront début 2013 (elles ont été ouvertes en avant-première lors des dernières Journées du Patrimoine). En attendant les fonds sont communiqués via des navettes et retournent à Paris lorsque des lecteurs veulent les consulter. Le coût de cette opération est important, 19 millions d’€, mais nombre d’archives étaient en danger faute de pouvoir être conservées dans de bonnes conditions.

    Quant à la Maison de l’Histoire de France qui devait remplacer les espaces libérés, jugé "extrêmement coûteux et un petit peu contestable" par le nouveau Ministre de la Culture, le projet, économies budgétaires obligent, a été remisé comme d’autres (l’Hôtel de Nevers, la Comédie Française, et l’Hôtel de la Marine). Le coût était estimé à 60 millions d’€ (le même montant que les travaux de réfection du Carreau du Temple). Cette déclaration a donc sonné la fin des polémiques sur le contenu de ce musée, l’arrêt des grèves et de l’occupation des locaux par le personnel mécontent. En revanche, rien n’est annoncé sur la destination des salles libérées de la rue des Francs-Bourgeois. Il a juste été dit que l’espace retrouvé permettrait des nouvelles collectes, notamment celles des minutes des notaires interrompues par le manque de place.

    Le quadrilatère conservera le Musée des Archives Nationales et les 55 kilomètres d’archives déjà présentes (celles antérieures à la Révolution). Attendons donc la fin de cette gigantesque opération de transfert et peut-être qu’ensuite nous apprendrons ce qu’il est envisagé pour occuper tous ces mètres carrés et volumes ainsi dégagés.

    Dominique Feutry

     

  •                                    4523441086_771dff33c5_z Maison des Compagnons du Devoir – Place Saint Gervais Paris (IVe)

                    

    Le Marais présente la singularité d’abriter dans son périmètre la "Maison des compagnons de Paris", que nous avons visitée ensemble en novembre 2011, un centre de formation de 200 apprentis (place Saint- Gervais), le siège social de l’Association (rue de l’Hôtel de Ville), la Librairie du Campagnonnage (2, rue de Brosse) et nombre de monuments, de bâtiments et de lieux où les compagnons se sont exprimés en magnifiant leur tour de main et leur art. La Place de Grève n’abritait-elle pas le « marché aux maçons » où compagnis et apprentis trouvaient du travail ? L’Hôtel Sully n’a t’il pas aussi abrité en 1973 une grande exposition sur le campagnonnage vivant où nombre de chefs d’oeuvre époustouflants se côtoyaient ? Beaucoup s’en souviennent encore !

     

    ImagesCAYGFLEN Librairie du Campagnonnage – rue de Brosse (IVe)

     

    Les Compagnons d’une façon ou d’une autre sont donc très présents dans notre quartier. Sait-on que le vocable « compagnonnage » n’est usité que depuis le XVIIIe siècle et correspondait à la période d’expérimentation professionnelle qui devait être faite par le compagnon chez un maître ? Divers mythes et légendes règnent sur l’origine du campagnonnage. Celle-ci est sans doute très ancienne et remonte à l’Antiquité où des organisations de métiers se transmettaient vraisemblablement des connaissances par voie orale. Il est un fait qu’il était important au Moyen Age lorsque furent construites les cathédrales, les compagnons étaient des hommes libres face aux serfs. Les métiers sont alors organisés en corporation mais comme il est extrêmement difficile de passer de l’état d’apprenti ou de compagnon à celui de maître, des sociétés de compagnons séparées des corporations se créent. 

       ImagesCAYGFLEN

    Un chef d'oeuvre (Musée de Tours)

    Elles sont interdites par le pouvoir politique puis par le pouvoir religieux sous prétexte de pratiques non contrôlées. Le campagnonnage n’en devient pas moins important et puissant au fil du temps puisqu’au XVIIIe siècle, il contrôle les embauches, organise des grèves tout en étant divisé notamment entre protestants et catholiques. Si la Révolution supprime les Corporations, les associations ouvrières inquiètent et se renforcent jusqu’à compter 200 000 membres au début du XIXe siècle.

    La révolution industrielle qui mécanise les fabrications, le chemin de fer qui vient bousculer le tour de France mettent à mal le campagnonnage, l’autorisation des syndicats accentuant son déclin. Il survit néanmoins et se réorganise sous l’impulsion de compagnons partisans, dans le modernisme d’un certain traditionnalisme, notamment après la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, le compagnonnage attire des jeunes (hommes et femmes).

    ImagesCAYGFLEN Compagnon charpentier

    Le Tour de France ne se pratique plus forcément à l’intérieur de l’hexagone. Le nombre de métiers enseignés est très large (une trentaine). Plusieurs musées dont ceux de Paris (rue Mabillon), Nantes, Toulouse ou Tours constituent des témoignages importants qui lient passé et présent. Les valeurs du campagnonnage (le travail bien fait, la richesse d l’expérience pratique, la transmission du savoir) ont permis sa pérennisation au travers des trois grandes organisations existant actuellement. Cela lui a même valu d’être inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2010.

    Quelques vers pris au hasard d’une des chansons entonnée lors du départ pour le Tour de France résume bien l’esprit qui animent les compagnons :

    " Ne rechignant jamais aux pénibles travaux,

    Sublimes chefs d’œuvre, vous portez témoignage

    De leur ténacité, de leur amour du beau."

    Dominique Feutry

     

  • 79547522 L'ossature du Carreau du Temple  

     

    Entouré notamment de l’architecte en charge du projet et de Jean-Luc Baillet, Directeur Général fraîchement nommé pour diriger ce futur ensemble, Pierre Aidenbaum a présenté un point d’étape sur le chantier du Carreau du Temple. Il a indiqué que l‘ensemble serait placé sous la responsabilité d’une Société Publique Locale (détenue par la Ville de Paris et la Région) dont il venait d’être élu à la présidence par le conseil d’administration de 7 membres, tous conseillers municipaux dont les 2 adjoints (l'un en charge du commerce, de l'artisant, des professions individuelles et des métiers d'art, l'autre du sport). Il souhaite aussi la mise en place d’un conseil consultatif afin que les forces vives de l’arrondissement soient représentées et donnent leur avis.

    L’architecte de la Ville de Paris rappelle ensuite que le Carreau comprendra une salle de spectacle de 250 places, 1800 m2 d’espace polyvalent dédié à des activités sportives, culturelles et économiques et au sous-sol différentes salles dont un studio d’enregistrement. Ces espaces réversibles sont jugés de grande qualité par les présentateurs et en partie écologiques puisque des cellules photovoltaïques ont été installées sur la verrière. Une isolation thermique et une isolation acoustique ont été intégrées, ce qui n’est pas simple dans ce bâtiment atypique, classé monument historique en 1982, dans lequel devront être réinstallées les échoppes qui sont elles-même classées. Le chauffage urbain a été amené en prolongeant de 330 m la conduite de la rue des Archives. Ce qui explique les travaux que nous avons constatés dans cette rue durant l'été.

    Fin 2012, les façades seront totalement terminées. Les structures métalliques ont toutes été décapées et la structure métallique de la salle de spectacle est posée. L’échéance des travaux est prévue fin 2013.

    ImagesCAM5PH77Le projet d'aménagement

    Il est mentionné que le lieu pourra abriter jusqu’à 2800 personnes et sera ouvert au public 320 jours sur 365. Pour l’aménagement extérieur des 4 côtés du bâtiment (accès sécurité, trottoirs, plantations, stationnement, circulation, pistes cyclables, mobilité réduite…), une réflexion est en cours avec des riverains et les équipes du chef de circonscription territoriale de la voirie pour les 4 premiers arrondissements qui assistait à la réunion. Mais il est déjà annoncé que le programme qui sera défini sera exécuté sur plusieurs années, la Ville de Paris n’ayant pas le budget nécessaire pour réaliser ces investissements sur un seul exercice.

    L’architecte souligne que sur les trois ans de travaux prévus, un an a été consacré à des fouilles archéologiques qui ont permis de retrouver une partie du tracé de l’église Sainte-Marie du Temple, détruite à la Révolution, et les bases de la "Rotonde" de Perrard de Montreuil, un bâtiment “utopiste” édifié en 1788 pour abriter des échoppes et des petits appartements (article du 14 mars 2009).

    ImagesCAASTGNZ "La Rotonde" de Perrard de Montreuil. Une maquette en bois est visible au musée Carnavalet.

                  

    Le cimetière qui se trouvait à cet endroit a révélé plus de mille tombes dont les plus anciennes remontent au XIIe siècle et vont jusquau XVIIIe siècle. Aucune découverte majeure n’a eu lieu.

    M. Bayet présente ensuite les grandes lignes de son projet. Après avoir rappelé qu’il avait été chargé culturel à l’ambassade de Bamako, conseiller du maire de Lille capitale européenne de la culture, il insiste sur sa connaissance du cirque, ayant dirigé le Centre National des Arts du Cirque de Châlons en Champagne. Pour cela, il se dit « proche des pratiques populaires de la culture ». A ce titre il dévoile les orientations principales qu’il souhaite développer. Outre les sports scolaires, les cours pour les associations, il entend attirer des activités payantes telles que des congrès, des salons, des concours, des défilés et des spectacles de toutes formes dans les espaces à louer. Son équipe sera constituée d’une vingtaine de personnes, le budget annuel est de 2,750 millions d’€ dont 50 % de charges fixes.

    Le satisfecit apparent qui transparaissait dans la présentation du dossier par les intervenants s’est trouvé contrarié par certains participants dans l’assistance, au demeurant peu nombreuse, bien que nous ayons noté la présence de notre nouveau député. Certains en effet ont souligné le manque de transparence du Maire du IIIe antérieurement à cette présentation. Pour notre part nous serons intéressés par le devenir effectif du Carreau et l’orientation réelle qui sera prise dans le respect des annonces faites au cours de cette réunion. Il est important aussi, et nous le souhaitons vivement, que ce lieu historique ne devienne pas un puits sans fond pour les contribuables parisiens ; car cette opération, financée par la Ville de Paris, représente tout de même un investissement de 60 millions d' euros auquel s'ajoute le budget annuel de fonctionnement, net des recettes envisagées.

    Notons qu’il est possible de visiter le chantier en s’inscrivant à la mairie du IIIe.

    Dominique Feutry