Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Visites guidées


  • ImagesCA9ZP3GH Statue de Louis XIII, place des Vosges

    Le Marais a ce privilège de présenter deux rois, le père et le fils, à quelque cent mètres l’un de l’autre. Il s’agit vous l’aurez deviné des statues de Louis XIII qui magnifie les jardins de la place des Vosges et celle de Louis XIV qui orne la cour principale du musée Carnavalet.

    La statue équestre de Louis XIII, en empereur romain, est posée sur un imposant piédestal entouré de grilles. Cuirassé sous son manteau avec une couronne de lauriers sur la tête, le roi qui monte sans étriers porte un glaive et tient les rênes à la main gauche. Le cheval lève la patte avant gauche ce qui a nécessité pour équilibrer la statue, de placer un arbre sous le ventre de l’animal. Œuvre en marbre de Dupaty et Cortot, ce monument érigé sous le Restauration en 1829 a remplacé une statue en bronze du même roi commandée par le cardinal de Richelieu, datant de 1639 et exécutée par le sculpteur Pierre II Biard. Malheureusement celle-ci n’a pas résisté aux fontes entreprises pendant la Révolution. Certains ont pu dire que la statue actuelle était un peu lourde, elle s’insère néanmoins harmonieusement dans son environnement, sans doute par la force de l’habitude de la côtoyer à cet endroit.

            Images

    Statue de Louis XIV. Musée Carnavalet

                 

    Si nous nous rendons devant la statue du fils,lui aussi figuré en empereur romain, nous avons la chance d’admirer un œuvre en bronze épargnée, ce qui est rare, par la Révolution et exécutée 100 ans plus tôt par la grand sculpteur Coysevox à qui l'on doit de nombreuses oeuvres, en particulier les sculptures de château de Marly. Louis XIV, en majesté et en pied, a été placé à cet endroit en 1890 après avoir été déplacé de l'Hôtel de Ville où il se trouvait. Cette magnifique statue avait été commandée par les édiles de Paris. En effet, alors que le Roi Soleil, invité à l'Hôtel de Ville trouvait qu'une statue en marbre de Guérin le représentant lors de la Fronde "n'était plus de saison", la municipalité s'empressa aussitôt de la changer…

    ImagesCAG2X2AD Le surintendant Fouquet 

     

    Ironie de l'histoire, non loin de Louis XIV, c'est dans l'église réformée du 17, rue Saint Antoine, ancienne église du couvent de la Visitation Sainte Marie qu'a été inhumé, quasiment anonymement, Fouquet. Le temps les a finalement en quelque sorte rapprochés géographiquement!

    Dominique Feutry

     

  •                          Les Ruchers du crédit Municipal                       

     

    Depuis 2010, 4 ruches ont été installées sur le toit du Crédit Municipal rue des Archives, mais elles ne sont pas déposées contre un prêt sur gage, elles participent simplement au développement des ruches dans les villes, les abeilles étant moins exposées aux pesticides.

    Connaissons-nous bien d'ailleurs l'histoire de cette vieille institution ? 

    C'est en Italie à Pérouse, en 1462 qu'est né le premier Mont de Piété destiné à combattre les pratiques de l'usure qui sévissaient alors, en proposant des prêts à faible taux. Le premier établissement est apparu en France à Avignon à la fin du XVIème siècle et à Paris en 1637. On doit son arrivée dans la capitale à Théophraste Renaudot, médecin, gazetier, créateur de l'ancêtre de "Pôle Emploi" mais aussi Commissaire Général des Pauvres du Royaume.

    L' Hexagone compta alors jusqu'à 58 établissements mais à la disparition de Richelieu et de Louis XIII, ses protecteurs, ils seront fermés. Ils ne réapparaîteront qu'en 1778, car les usuriers régnaient à nouveau en maître et pratiquaient des taux prohibitifs de 120 % l'an !  Le Mont de Piété de Paris ouvre rue des Blancs Manteaux dans un des bâtiments qu'il occupe encore aujourd'hui. Après une interruption de 2 ans pendant la Révolution, l'institution rouvre ses portes en 1797 pour ne plus jamais fermer et acquiert le monopole du prêt sur gage en 1804 par décision de Napoléon Bonaparte.

     

    Entrée historique rue des Blancs Manteaux

    Le développement est contrasté au gré des événements économiques et politiques durant le XIXe siècle, plusieurs succursales ouvrent nénamoins dans Paris. Avant la première guerre mondiale, l'activité est en déclin et l'établissement doit évoluer. Ainsi en 1918, il devient Crédit Municipal de Paris et s'oriente vers les activités bancaires. Durant la guerre de 39-45, l'établissement marche au ralenti. Ce n'est qu'en 1984 qu'il devient une banque à part entière et en 1992 qu'il est rattaché à la Ville de Paris qui en devient l' actionnaire unique.

     Entrée actuelle, 55 rue des Francs-Bourgeois (IVe)

                   

    Sur le plan architectural, les bâtiments imposants sont de style classique. Ils comprennent d'anciennes parties du couvent des Servites de Marie (cf notre article du 01/09/2012 consacré à l'église des Blancs Manteaux). Lors des journées du patrimoine, il est possible de découvrir certaines parties de l'ensemble immobilier: la tour Philippe Auguste de la fin du XIIe, la façade de l'ancien hôtel de Nouvion construit en 1680 et démoli en 1880, les cours Théophraste Renaudot et Framboisier de Beaunay construites par les architectes Charles-François Viel  et Emile Blanchard à la fin du XVIIIe. Le grand escalier avec ses quatre imposants faisceaux licteurs mérite le détour. On remarquera aussi les vantaux de la  porte d'entrée principale qui sont XVIIIème et classés à l'ISMH (inventaire supplémentaire des monuments historiques) depuis 1926. 

     

    CRÉDIT MUNICIPAL DE PARIS

     L'escalier avec ses quatre faisceaux de licteurs  

     

    Une rareté à ne pas manquer lors de ces visites, la machine à étuver les matelas … En effet au XIXème siècle les matelas, très nombreux, étaient acceptés en dépôt mais passaient dans cette machine avant d'être remisés. Les bicyclettes ont eu aussi un certain succès par la passé ainsi que les armes qui ne sont plus acceptées depuis la Révolution de 1848 où les émeutiers se sont emparés des armes gagées!

    Vue de la tour de l'enceinte de Philippe Auguste (IVe)

     

    Depuis quelques années le vin est pris en dépôt. Il faut aussi souligner que depuis le début de la crise que nous traversons, le nombre de visiteurs fréquentant chaque jour le Crédit Municipal est passé de 400 à près de 800. Ils bénéficient d'un prêt d'un an égal à la moitié de la valeur du bien confié (bijoux, argenterie, fourrures, porcelaines, tableaux, pièces de monnaie, bronzes, instruments de musique…entreposés sur des kilomètres de rayons). 90% des objets sont récupérés par leurs propriétaires, les autres sont vendus aux enchères sur place tel ce pastel de Renoir vendu en 2008.

    Lors des périodes de grande pauvreté, les biens sont rendus gratuitement et donnent lieu à ce qui est appelé un dégagement gratuit. 30 ont ainsi eu lieu entre 1777 et 1914. Quelques personnages célèbres ont eu recours au  prêt sur gage. Le prince de Joinville le fils de Louis Philippe qui a déposé sa montre pour honorer des dettes de jeux. Honteux, alors que sa mère s'étonnait de sa disparition, il lui répondit "je l'ai laissé chez ma tante" d'où l' appellation célèbre. Victor Hugo, Degas, Monet, Nadar ou Verlaine ont eu besoin des services du Mont de Piété. 

    Méditons enfin sur cette phrase de Théophraste Renaudot qui affirmait que "l'expérience a appris que, dans les affaires de la vie, un secours venu à propos avait toute l'importance d'un trésor".

    Mieux vaut être toutefois abeille que cigale.

    Dominique Feutry

     

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    Ile saint louis guideapolis
    Île Saint Louis, photo guideapolis.fr

     

    L’île Saint Louis et l’île de la Cité sont les deux seules îles naturelles de Paris. L’ile Saint Louis a appartenu dès le IXe siècle aux chanoines de Notre-Dame. L’île de 11 ha (environ 500 m de long et 250 m de large) est alors reliée par une simple passerelle à la rive gauche et sert de pâturages et de terrain d’entreposage. Elle a même été coupée en deux par un chenal au moment de la construction de l’enceinte de Philippe Auguste au cours du XIIIe siècle. Si l’île porte le nom de Saint Louis, c’est en mémoire de Louis IX qui venait y prier, notamment avant de partir pour la dernière croisade où il trouva la mort.

    Plan de paris vers 1550 les îlesParis vers 1550 (cliquer gauche jusqu'à deux fois pour agrandir)

     

    L’Ouest de l’île est dénommée Île Notre-Dame ; l’Est, l’île aux Vaches. En discussion déjà au moment du règne d’Henri IV, le projet d’urbanisation prend corps avec Marie de Médicis qui, à ses frais, fait renforcer les quais (suffisamment hauts pour protéger des crues), construire des ponts (Marie, de la Tournelle) et combler le chenal afin de lotir le terrain. Les chanoines sont contre ce projet, mais l’île est dès le milieu du XVIIe siècle entièrement urbanisée.

    Trente ans de travaux auront suffi pour y parvenir. Il convient de noter que le quadrillage de l’île se fait à partir de la voie principale qui traverse toute l’île (rue Saint Louis en l’Île), les autres rues la coupant à 90°.

    ImagesCABA2NVW Détail de l'escalier de l'Hôtel de Lauzun

     
    Tous les hôtels particuliers que l’on peut admirer datent de cette époque. Plusieurs d’entre eux sont réalisés par Le Vau et son frère qui a dessiné les plans de l’église. L’île était d’ailleurs appelée "l’île des palais".

    Parmi ceux-ci citons les plus remarquables. L’hôtel Lambert, le plus connu et le plus important car il a été annexé à son voisin, l’Hôtel Le Vau, du nom de son célèbre propriétaire. Plusieurs pièces sont décorées par Le Brun et Lesueur dont la galerie d’Hercule que l’on présente comme la préfiguration de la Galerie des Glaces de Versailles. De grandes fêtes ont été données dans ce lieu où se sont croisés les plus grands artistes du XIXe siècle. Vendu en 2007 à l’Emir du Qatar, les travaux d’aménagement ont donné lieu à diverses polémiques dont la presse s'est fait l'écho.


    Hotel lambert vue de la seineL'hôtel Lambert

    L’Hôtel de Chenizot a été transformé extérieurement au XVIIIe siècle, son balcon et les décors, ainsi que la cour intérieure avec le cadran solaire qui s’y trouve sont de premier ordre. Après avoir abrité, au milieu du XIXe siècle, l’Archevêque de Paris, l’édifice a été transformé en caserne. L’Hôtel de Lauzun, propriété de la Ville de Paris, a le privilège d’être aussi décoré par Le Brun et par Lesueur. Des pièces magnifiques ont gardé leur éclatant décor d’origine, la cage d’escalier somptueuse, le boudoir dit « Cabinet des Glaces » et les riches boiseries méritent la visite. Baudelaire et Théophile Gautier ont habité ce lieu.

    L’île abrite aussi un petit théâtre à l’italienne. Elle a été habitée par des personnalités aussi diverses que Georges Pompidou, Camille Claudel, Léon Blum, Marie Curie ou Jean-Claude Brialy. Aujourd’hui 2.500 habitants sont recensés; en 1856, ils étaient plus de 9.700 !

    Dominique Feutry

     

  • Opéra garnier plafond chagallLe plafond de l'Opéra Garnier, peint par Marc Chagall en 1964 à la demande de son ami André Malraux

     

    Dans le cadre de MARAIS QUATRE et de "Vivre le Marais !", Marie-Françoise Masféty-Klein est heureuse de vous convier à notre prochaine visite qui nous fera découvrir, à
    l'abri, un splendide monument de Paris

     
    L'Opéra GARNIER,
    le plus grand théâtre du
    monde
    Jeudi 22 novembre 2012
    Rendez-vous à 14h15 devant la grande entrée de
    l'Opéra
      

    En  1860, fut décidée la
    construction, sur un emplacement qui lui fut spécialement affecté, d'une très
    belle salle destinée à remplacer l'Opéra de la rue Le Peletier. Un délai d'un
    mois seulement avait été accordé aux architectes pour fournir leurs projets ;
    les concurrents en présentèrent 171. Charles Garnier fut désigné à l'unanimité
    comme lauréat du concours.

    La première pierre en fut posée le 21 juillet 1862.
    Dès le début, les travaux furent contrariés par les eaux du sous-sol et
    notre guide, Sylvain Solustri, tordra  le cou à cette
    légende tenace de la prétendue rivière souterraine qui passe sous l’Opéra (en
    réalité : une cuve voûtée étanche qui coiffe un petit lac souterrain et qui
    supporte actuellement le bâtiment de la scène). Le théâtre fut inauguré le mardi
    5 janvier 1875. L'Opéra est, par sa superficie, le plus grand théâtre du monde.

    Nous détaillerons la façade
    principale sur la place de l'Opéra : son vestibule à arcades décorées de
    statues, dont la Danse de Carpeaux qui sou­leva d'ardentes polémiques ;
    la loggia à colonnes corinthiennes ; les façades latérales avec le pavillon de
    l'entrée des abonnés, l'entrée de l'administration, du personnel et des décors,
    et le pavillon d'honneur (aujourd'hui musée et bibliothèque de l'Opéra peut-être
    rouvert après travaux) prévu pour Napoléon III et qui communiquait avec sa
    loge.

    A l'intérieur : nous prendrons la
    place de ces grands bourgeois de la IIIe République qui venaient pour
    « voir », mais aussi pour se « faire voir ». Nous
    descendrons dans la grotte de la Pythie, et nous remonterons les marches de
    marbres précieux du grand escalier. Nous serons émerveillés de la décoration du
    grand foyer, nous imaginerons que nous goûtons dans la rotonde du Glacier et si
    les répétitions en cours ne nous en empêchent pas, nous découvrirons enfin la
    salle, rouge et or, à cinq étages de loges. Une visite à ne pas manquer…

    Merci de prévoir une exceptionnelle participation
    aux frais de 15 euros par personne car les droits d'entrée que nous prendrons en
    charge sont élevés.  

    Merci de vous inscrire auprès de Marie-Françoise
    MASFETY-KLEIN par mail
    mfmk@free.fr ou par
    téléphone 01 42 72 61 41 en précisant le nombre de personnes.


     

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    Mairie-de-paris-15eme-arrondissement-paris-1311154941

    La première mairie du IIIe arrondissement était installée au 11, rue Béranger. Il a été décidé d’en construire une nouvelle en 1862. Elle ne fut terminée qu’en 1867 après presque 4 années de travaux. Les travaux ont été dirigés par les architectes Victor Calliat (à qui l’on doit les locaux de la préfecture de Police) puis par Eugène Alexandre Chat qui a pris le relai (à qui a été confiée l’édification du lycée Turgot). Néo renaissance, comme la plupart des mairies bâties à cette époque sur un modèle inspiré par la mairie du 4° imaginée par l’architecte Antoine Nicolas Bailly à la demande du Préfet Haussmann, le bâtiment face au square du Temple, rue Eugène Spüller (du nom d’un proche de Gambetta plusieurs fois ministres) est en forme de H. Les ordres dorique, corinthien et ionique sont abondamment utilisés. On remarquera sur la façade principale un portique qui permettait le passage des voitures à chevaux et donnait un accès direct au vestibule.

    1mair6                                              La lucarne centrale 

    La lucarne ou est installée l’horloge est surmontée de deux figures allégoriques intéressantes qui représentent l’industrie et le commerce. L’escalier d’honneur à l’intérieur du bâtiment est imposant, il se divise en deux volées qui lui donnent son caractère magistral. Les salons du 1er étage sont dans la même veine. Le salon d’accueil dit « Le Péristyle » dispose d’un plafond à caissons avec des bas- reliefs peints en 1860 par Jean Lagrange (1831-1908) illustrant notamment les arts, les métiers le mariage et le vote. Un vitrail occupe le centre du plafond.

    Mair9
     La salle des mariages 

    Les fresques du salon « d’Attente » ont été exécutées en 1882 par Diogène Maillart (1840-1926), élève de Delacroix et Grand Prix de Rome. Plusieurs musées dont le Petit Palais exposent certaines de ses toiles. Dans la salle « des mariages », le plafond est décoré de motifs floraux et de réhauts à la feuille d’or. Une cheminée en pierre de grande taille est agrémentée d’une horloge et du buste de Marianne.

    Document                                     Détail d'une peinture des plafonds

    Lorsque Napoléon III fut déchu, son portrait peint fut enlevé et remplacé ensuite par une figure antique «l’allégorie du mariage» tenant le code civil dans une main et la justice dans l’autre réalisée par Achille Sirouy (1834-1904) qui a réalisé les fameux décors de l’Hôtel de Salm. La salle des fêtes décorée de peintures représentant la peinture et la danse qui se trouve dans l’autre aile tient lieu de pendant à la salle « des mariages ». Elle est de taille plus modeste et présente moins d’intérêt. Elle est appelée Odette Pilpoul, en hommage à une grande résistante qui fut secrétaire générale adjointe de la mairie. Une mairie classique, bien représentative du style qui fleurissait à la fin du Second Empire et au début de la Troisième république et qui mérite d’être admirée tant au plan architectural que pour ses décors et la qualité des matériaux qui ont alors été utilisés pour son édification.

    Dominique Feutry

  • L'église de Saint Nicolas des Champs

     

    Située dans le IIIe arrondissement, dans un quadrilatère délimité par les rues Saint Martin, Cunin-Gridaine, Turbigo et Réaumur, l’église Saint Nicolas des Champs est toute proche dd la chapelle du Prieuré Saint Martin avec laquelle elle est souvent confondue. Ce dernier faisait partie du Prieuré Saint-Martin devenu aujourd’hui le Musée des Arts et Métiers.

    Bâtie au VIIIe siècle, la chapelle Saint Nicolas des Champs était destinée aux domestiques de l’abbaye.
    Reconstruite au XIe siècle, elle fut érigée en église paroissiale en 1184. Devenue trop petite, elle est reconstruite entre 1420 et 1480 dans le style gothique flamboyant que nous lui connaissons aujourd’hui.

    Agrandie au XVIe siècle, c’est de cette époque que date le splendide et rare portail qui se trouve rue Cunin-Gridaine. Il a été achevé en 1587 à partir de dessins de Philibert Delorme à qui l’on doit notamment la réalisation d’une partie du Louvre et du château d’Anet.
    L’édifice n’attire pas l’œil du fait de sa situation, il est malheureusement enchâssé derrière des immeubles Haussmanniens et très peu visible de la rue Réaumur de même que de la rue Turbigo les plus passantes. Pourtant sa taille est imposante, 90 m de long et 36 m de large contre 128 m et 40 m respectivement pour Notre Dame.

    Détail d'une peinture murale, Georges Lallemant (XVIIe siècle)

    Le clocher culmine à 32 m et l’église comporte un double déambulatoire intérieur bordé de 12 chapelles et hérissé de 100 colonnes ! Bien qu’exécutées à des périodes différentes, elles ont d’ailleurs toutes été cannelées afin de donner une unité à l’ensemble.
    Les marguilliers de l’époque entreprenaient des travaux au gré des finances plus ou moins florissantes dont disposait la Fabrique.
    Une importante restauration a eu lieu de 1823 à 1829. La maison qui lui est attenante du côté sud, datant de 1541, a été préservée.
    Fermée à la Révolution (1791), l’église est transformée en temple de l’hymen et de la fidélité dès 1793.

    Si beaucoup d’objets d’art qu’elle contenait ont alors été dispersés, l’œuvre majeure qui s’y trouve, le retable de l’Assomption de la Vierge peint par Simon Vouet en 1629, haut de 12 mètres, et orné de sculptures dues au célèbre Jacques Sarazin (qui a travaillé en autres pour Le Louvre et les châteaux de Versailles et de Chantilly) est restée en place. Il est un des rares vestiges de ce type à Paris toujours à son emplacement d’origine. Certains témoins de l‘époque ont affirmé que lors de la venue du Commissaire de la République chargé de faire saisir les biens de l'église, l’organiste Antoine Desprez qui veillait sur son instrument a eu l’idée de jouer la Marseillaise, ce qui a eu pour effet d’annihiler toute velléité de destruction.

         Le retable de l'Assomption de la Vierge de Simon Vouet et Jacques Sarazin          

    Lorsque le visiteur pénètre dans l’église, il comprend, face à la richesse exceptionnelle du patrimoine qui s’y trouve, certains n'hésitent pas à dire qu'elle regorge d'oeuvres d'art, que ce lieu a pleinement bénéficié du renouveau spirituel du XVIIe siècle. D'importantes et très rares fresques datant de cette époque ornent des chapelles, certaines ont été restaurées récemment. Les peintures sur toile ou panneaux très nombreux sont accrochés dans les chapelles et sont dues aux peintres célèbres d’alors comme Jacques Stella, Claude Vignon, Georges Lallement ou Nicolas Coypel auteur d’une magnifique Adoration des Bergers. Mais les XV, XVI, XVIII et XIXèmes siècles sont eux aussi bien représentés. Citons deux oeuvres italiennes de premier ordre, le panneau peint de la Sainte Conversation réalisée en 1520 par Amico Aspertini ou la Circoncision de Batistta Trotti exécutée à la fin du XVIe siècle.

        Le baptême de Jésus de Gaudenzio Ferrari (XVIème siècle)

    La statuaire est aussi de grande qualité, la "Vierge présentant l'Enfant Jésus" en marbre de François Nicolas Delaistre fut commandée par Louis XVIII et exécutée en 1817. Elle fait partie des plus belles pièces exposées, de même que les atlantes en bois qui ornent le dessous de la tribune de l'orgue.
    Les orgues sont présentes à Saint Nicolas des Champs depuis 1418 et ont été plusieurs fois reconstruites. L'instrument actuel est dû au célèbre facteur Clicquot. Il comporte des parties des XVII, XVIII et du début du XXe siècles. Son buffet est un des plus beaux de Paris. Louis Braille fut un des titulaires.

    Les grandes orgues vues du choeur

     Parmi les personnages célèbres qui ont fréquenté l'église, citons Louise de Marillac qui a trouvé en ce lieu sa vocation (1623) et fonda la Congrégation des Filles de la Charité.
    Nombre de célébrités comme le mathématicien, philosophe et astronome Gassendi, Guillaume Budé à l'origne de la création du Collège de France, Mademoiselle de Scudéry et des représentants de familles connues comme les Ormesson, La Bruyère, Rochechouart sont inhumés dans l'édifice.

    Il existe tant d'oeuvres rares à admirer que nous ne pouvons pas toutes les citer. Nous vous annoncerons prochainement les dates de la visite guidée qui sera organisée à cet effet et vous permettra de découvrir ce lieu trop souvent oublié des touristes et de parisiens. Enfin, fait exceptionnel, Saint Nicolas des Champs est abondamment citée dans le cadre de l'exposition qui vient de débuter au Musée Carnavalet: "Les couleurs du ciel. Peintures des églises de Paris au XVIIe siècle".
    Gageons aussi que des travaux significatifs pourront être entrepris afin de restaurer et mettre en valeur ce monument chargé d'histoire au patrimoine unique.

     Dominique Feutry

     Intéressé par l'association : Cliquer ICI

     

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    A l’approche des journées du patrimoine des 15 et 16 septembre prochains, nous enjoignons les inconditionnels du Marais à aller découvrir les deux somptueuses restaurations de deux bâtiments emblématiques du Marais que sont l’Hôtel de Mayenne et l’église Saint Paul-Saint Louis.

    L’Hôtel de Mayenne

     

    Dans un article de Vivre le Marais du 19 février 2012 (voir aussi un article antérieur du 19 novembre 2011), nous indiquions que les travaux de restauration de l’Hôtel de Mayenne, annoncés en novembre 2009 (21, rue Saint Antoine), classé à l’IMH depuis 1974, étaient enfin lancés.

    Deux ans et demi se sont écoulés et nous retrouvons, alors que des bâches le recouvraient jusqu’à peu de temps, un bâtiment remarquable avec tout son lustre d’origine, ce qui en fait un digne pendant de l’Hôtel de Sully, son proche congénère. Pourtant la partie n’était pas gagnée entre les tenants du maintien du pastiche du XIXème siècle (dit parfois « le bouchon ») qui reliait les deux ailes (la Commission de Vieux Paris) et ceux qui souhaitaient sa suppression de façon à redonner à l’ensemble son aspect d’origine (le Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine).

    Le résultat admirable est à la hauteur des enjeux. En effet, nous découvrons, exception faite des constructions de la place de Vosges, un rare exemple d’un hôtel parisien construit en pierre et en brique, dans le style tout à fait caractéristique de la fin du règne d’Henri IV et du début de celui de Louis XIII. Outre la restitution des deux ailes, les opérations ont permis de mettre à jour les deux murs latéraux des avant corps, les deux fenêtres et les deux lucarnes avec toutes les moulures et les sculptures d’origine. Quant au portail, à son revers a été redécouvert le balconnet porté par des consoles sculptées de qualité exceptionnelle. Lorsque le visiteur pénètre à gauche dans la cour, il peut admirer l’ancienne galerie à arcade ouvrant sur l’escalier d’honneur montant à l’étage. A droite, il trouve une intéressante tourelle sur trompe (c’est-à-dire supportée par une portion de voûte tronquée) du début du XVIème siècle.

    Balconnet porté par des consoles sculptées

    Si nous faisons un bref rappel historique, nous apprenons que l’Hôtel a appartenu au petit fils de Saint Louis ainsi qu’à Charles VI (dès 1398). Suite à un duel, un des « mignons » d’Henri III mourut devant la façade principale. Alors dénommé Hôtel de Boissy, c’est de 1567 à 1569 que sont construits le logis et les ailes. Après avoir été la propriété des évêques de Langres, cet ensemble est acheté en 1605 par Charles de Lorraine, duc de Mayenne. Des transformations importantes sont opérées de 1613 à 1617, le nom actuel d’Hôtel de Mayenne date de cette époque, de même d’ailleurs que les croix de Lorraine qui ornent les ferronneries des balcons. Au début du XVIII ème siècle, des travaux d’embellissement sont confiés à Germain Boffrand un des principaux collaborateurs de Jean Hardouin-Mansart avec lequel il participe notamment à l’aménagement de la place Vendôme, du Palais Bourbon et de l’Orangerie du Palais de Versailles. Nous devons aussi à Boffrand l’introduction du style rocaille en France et l’important château de Lunéville. Durant la Révolution l’Hôtel est habité par Le Fèvre d’Ormesson qui commande une section de la Garde Nationale Après avoir été vendu, l’Hôtel de Mayenne est transformé en 1870 en maison d’éducation des Frères des Ecoles Chrétiennes, sa destination n’a pas changé depuis lors.

    La qualité des travaux de restauration effectués est remarquable et nous voyons sous un autre jour, dans son style originel, cette magnifique bâtisse, un atout certain pour notre quartier.

     

    L’église Saint Paul-Saint Louis

     

    Après 14 mois de travaux, le voile s’est progressivement levé sur la restauration très réussie de l’église Saint Paul-Saint Louis (99, rue Saint Antoine) dont l’imposante façade a été magnifiquement refaite, de même que les emmarchements et les retours latéraux. Les pierres abîmées ont été remplacées, ainsi que les statues et les décors sculptés qui, selon leur état, ont été consolidés ou ragrés. Le nettoyage, l’enlèvement des réparations anciennes en ciment et en béton, ont rendu sa splendeur à l’édifice dont l’éclat est rehaussé par la restauration du vitrail de la façade et de la grande horloge (elle provient de l’église saint Paul des Champs aujourd’hui détruite) éclatante en or et bleu. L’édifice dont le nom originel était  "Saint Louis de la maison professe des jésuites" a été construit par deux architectes jésuites sur ordre de Louis XIII, sur les deniers personnels de Richelieu qui posa la première pierre en 1634 et y célébra la première messe, 7 ans plus tard, le jour de l’Ascension.

    La grande horloge

    La construction est influencée par l’Italie et les traditions françaises. Ainsi la façade peut être qualifiée d’italienne dans son aspect mais sa verticalité montre aussi qu’elle est d’inspiration gothique. Toutefois chacun s’accorde à dire qu’elle est de « style jésuite » par son plan en croix latine et sa nef bordée de chapelles. Sa coupole dont l’aspect rappelle celles des Invalides et du Val de Grâce culmine à 55 mètres !

    En 1762, les jésuites sont remplacés par les chanoines d’un autre ordre par décision du Parlement de Paris qui supprime la Société de Jésus. Endommagée à la Révolution qui voit mourir dans ses murs 5 prêtres tués lors des massacres de septembre 1792, l’église est alors dédiée au culte de la Raison. Ce n’est qu’en 1802 que le culte catholique est rétabli sous l’appellation d’église Saint Paul-Saint Louis. Au cours du Second Empire, sous la direction de Baltard, la façade subit une restauration. L’ensemble est classé monument historique en 1887.

    Le mobilier de l’église est particulièrement riche. Les œuvres les plus rares sont la statue dite « La Vierge douloureuse » commandée par Catherine de Médicis à Germain Pilon dont on retrouve les principales œuvres au Louvre. Un très beau tableau intitulé « Le Christ en agonie au jardin des oliviers » est l’œuvre de Delacroix. Les 2 coquilles qui servent de bénitiers de chaque côté du portail principal de la façade sont un don de Victor Hugo à l’occasion du mariage de sa fille Léopoldine, en 1843. Le maître autel a été refait sous Louis Philippe et utilise du marbre blanc provenant de surplus de la galerie circulaire du tombeau de Napoléon. De riches reliquaires et mausolées contenant des cœurs embaumés, en particulier ceux de Louis XIII, de Louis XIV et du Grand Condé ont malheureusement disparu durant la Révolution. Quant au grand orgue, il remplace celui qui a été enlevé à la Révolution et sur lequel ont joué Marchand, Rameau et Corette. L’instrument actuel date de 1871 et son importance lui valut d’être reçu par deux grands maîtres, César Franck et Théodore Dubois. Sa dernière restauration date de 2005.

    N’oublions pas les autres personnages célèbres qui ont fréquenté ce lieu. Citons plus particulièrement Madame de Sévigné qui venait écouter assidument les sermons de Bourdaloue. Bossuet prononça aussi à cet endroit des oraisons. Enfin, il faut signaler que la crypte de l’église abrite de nombreuses sépultures de jésuites et laïcs dont celle de Bourdaloue.

    Vraiment la renaissance de ces deux lieux chargés d’histoire est un événement qui mérite le détour!

    Dominique Feutry

     

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                                         Portail d'entrée de la synagoge

     

    Au 10 de la rue Pavée (IV ème arrondissement) qui tire son nom du fait qu’elle fut la première à être pavée, se dresse une haute et étroite façade qui tranche avec l’aspect des immeubles environnants. De longs pilastres (similaires à ceux que l’on trouve sur un immeuble situé au 10 rue de Bretagne (IIIème arrondisement)) et d’étroites fenêtres l’habillent. Nous sommes devant un bâtiment étonnant, de style art nouveau, de l’architecte Hector Guimard (voir notre reportage du 13 novembre 2011 sur les ouvrages de cet architecte hors du commun à Paris).

    L’ensemble est construit tout en longueur mais il est difficile de l’imaginer si l’on n’entre pas à l’intérieur. La largeur du monument est de 5 m et sa longueur de 23 m. Le célèbre architecte a donc dû ruser pour tenir compte de ces contraintes. Lorsque nous sommes face à l’entrée, l’architecture est plutôt sobre et « ondulante », un peu écrasée par l’enclavement dans la rue. C’est ce qui explique aussi sa hauteur (12 m).

     

      La  façade "ondulante" de la synagogue

     

    Elevée en 1913, au travers d’une association émanant de plusieurs sociétés israélites orthodoxes d’origine russe et présidée par Joseph Landau (courtier aux Halles), la synagogue de la rue Pavée est de rite ashkénaze. Sa construction devint nécessaire face à l’afflux d’immigrés juifs d’Europe de l’est qui fuyaient la révolution russe mais se trouvaient exclus des structures juives françaises. Elle a été entièrement financée sur fonds privés et par une souscription. Guimard a été choisi par la nièce du fondateur de l’association. Celle-ci deviendra d’ailleurs son épouse, quelques années plus tard. Plusieurs propositions de façades ont dues être faites car l’architecte de la Ville de Paris les rejetait les unes après les autres. Des matériaux modernes tels que la pierre agglomérée creuse et une armature en béton armé ont été utilisés.

     

                                            Intérieur de  la synagogue

    L’intérieur où l’espace culte est à l’arrière, l’avant étant occupé par des bureaux et des salles de cours, est formé de deux étages en mezzanines de chaque côté de la travée centrale. Quant à la nef, elle est illuminée par les lumières qui arrivent des verrières du plafond et de la baie vitrée du mur du fond de l’édifice. Guimard a aussi été chargé de dessiner le mobilier (bancs, chandeliers, luminaires, garde-corps en fonte), le dessin des bancs reprend le mouvement de la façade et ils sont ornés du même triangle que celui qui figurait à l’origine au-dessus du porche d’entrée. Il a été remplacé par l’étoile de David lors de la restauration qui a été entreprise après le dynamitage qui s’est produit en 1941 lors de la veillée du Yom Kippour.

     

    Détail d'une mezzanine et du garde-corps

    Ce monument classé, ainsi que le mobilier, depuis 1989 est le dernier lieu de culte construit dans le Marais, le seul conçu par Hector Guimard et le seul ne dépendant pas du Consistoire. Malheureusement, il n'est pas signalé devant le monument qu'il est l'oeuvre de ce grand architecte et les visites ne sont possibles que lors des Journées du Patrimoine. Le détour s’impose d'autant plus à cette date.

    Dominique Feutry

     

     

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    Façade du 5 rue Payenne

     

    En plein cœur du Marais, au 5 de la rue Payenne, à deux pas du musée Carnavalet, jouxtant le Centre Culturel Suédois, se trouve un immeuble du XVII ème siècle remanié au début du XXéme siècle dont la fonction est inattendue.

    La façade est sobre, quelques agréments attirent cependant l’œil,  un buste une inscription et deux laques constituant une sorte de rébus à l’adresse du passant. Le buste est celui d’Auguste Comte. L’inscription en grosses lettres est la suivante : « Religion de l’Humanité. L’amour pour principe et l’ordre pour base, le progrès pour base ». La première plaque rappelle que le célèbre François Mansart habita à cet emplacement durant les vingt dernières années de sa vie. La seconde près de l’entrée indique qu’il s’agit de la Chapelle de l’Humanité.

    Nous sommes effectivement en présence d’un édifice religieux, le seul en France et même en Europe dédié au positivisme dont le fondateur est Auguste Comte (1798-1857). Trois autres édifices ayant la même fonction existent, ils sont tous situés au Brésil.

    Buste d'Auguste Comte

    Très influencé par Saint Simon dont il fut un temps le secrétaire, Auguste Comte est le père du positivisme, une doctrine ou philosophie qui rejette tout ce qui tient du métaphysique ou du théologique, au profit de l’expérience la seule manière de vérifier ses connaissances, d’affirmer une vérité. Cela l’a conduit à vouloir réorganiser la société. Influencé par son égérie Clotilde de Vaux, il a ensuite érigé le positivisme en une religion sans dieu dont le culte est l’Humanité constituée uniquement de « l’ensemble des êtres passés, futurs, et présents qui concourent librement à perfectionner l’ordre universel ».

       

                Intérieur de la chapelle                     Arcs brisés et personnages illustres

    En fait la chapelle, aménagée en 1903 par des mécènes positivistes brésiliens, est située au premier étage. Elle respecte les plans de son inspirateur. Elle est toute à la gloire du philosophe. Très semblable à une église catholique, un autel imposant surmonté d’une fresque représentant une femme (l’humanité) avec un enfant (l’avenir) dans ses bras fait face à l’entrée. Sur le pourtour sont disposés des arcs brisés dans lesquels sont peints des personnages illustres (Homère, Descartes, Dante, Shakespeare et même Charlemagne). Ils représentent le calendrier élaboré par notre philosophe comportant 13 mois lunaires de 28 jours.

    Il importe de noter que la pensée d' Auguste Comte a trouvé écho au Brésil au point que sa devise « Ordre et progrès » figure sur le drapeau du pays!

    Cet endroit confidentiel est donc très particulier, inattendu. Il apparaît comme une véritable bonbonnière, résumé de toute la pensée d’un homme. Il est classé monument historique depuis 1982.

    Rarement ouvert au public, il est possible néanmoins de visiter le lieu lors des journées Nomade ou sur rendez-vous. Contacts tel : 01 43 26 08 56 ou augustecomte@wanadoo.fr

    Dominique Feutry

     

  • Notre dame pont et péniche

    Notre-Dame, le pont au Double et un bateau Mouche

       

    L'’ÎLE DE LA CITE : L'AUBE  DE  PARIS

    Jeudi 28 juin

    Rendez-vous à 14h15 à la sortie du métro Cité

     

    L’Île de la cité : le côté sacré

    < de Notre-Dame à la pointe Orientale>

      

    Pour  approfondir l’histoire de ce berceau de toute la civilisation parisienne, notre guide, Sylvain Solustri, nous propose de couper cette visite de l'Ile de la Cité en deux parties : d’une part, la partie religieuse, très importante et d’autre part, la partie « pouvoir royal », qui ne l’est pas moins et que nous visiterons ultérieurement.

    Jusqu’au début du IIIe siècle, la Seine, deux fois plus large que maintenant, lente et majestueuse, baignait tout un archipel d’îlots à fleur d’eau. De toutes ces petites îles, la plus grande était la Cité, « tête, cœur et moelle de Paris», a écrit un auteur du XIIe siècle. Elle était habitée par la tribu celte des Parisii du clan de la grande tribu des Sénons. C'était une petite peuplade de pécheurs et de bateliers chassant le gibier d'eau des marais, et les cerfs, loups et sangliers de la forêt. Deux passerelles reliaient les rives à l'île, mais celle-ci, seule, était habitée. Lutèce était née.

    Les Romains occupèrent cette île en l'an 52 avant J.-C. Ils y restèrent près de 500 ans.

    On voyait, dans la partie amont, un temple dédié à Jupiter, temple où la riche corporation des nautes parisiens, avait élevé, vers l'an 30, un autel votif à Tibère, (la cathédrale Notre-Dame est sur son emplace­ment).

    Partant du traditionnel marché aux fleurs, nous évoquerons le destin de l’Hôtel-Dieu, fondé en 660, le plus vieil hôpital du monde occidental, sans doute, et nous évoquerons, sur le parvis de Notre-Dame, la multitude d’églises et de chapelles disparues au XIXe siècle, mais dont la trace est conservée au sol.  Peut-être, si nous avons le temps, entrerons-nous dans la cathédrale, mais en tout cas, nous passerons  par l’ancien cloître Notre-Dame, où nous évoquerons une étrange histoire d’anthropophagie qui hanta nos ancêtres, et après avoir constaté les « massacres haussmanniens » du XIXe siècle, nous terminerons en prenant le vent du large à la pointe de l’Ile où nous essayerons de visiter (si ouvert) le monument très poignant de la déportation.

    La participation aux frais est de 10 € par personne. Réservation auprès de Marie-Françoise Masféty-Klein au 01 42 72 61 41 ou mfmk@free.fr

    Nous vous attendons nombreux et vous souhaitons une bonne visite. Avec nos fidèles amitiés.

    Marie-Françoise Masféty-Klein

     

    Post-scriptum du 17 juin 2012

    "Vivre le Marais !" est heureuse de vous informer que le conseil d'administration de l'association amie "MARAIS QUATRE" a élu à l'unanimité Marie-Françoise Masféty-Klein à sa présidence.

    Elle remplace Marion Mouchot, qui a cédé son poste pour raisons personnelles. Marie-Germaine Dorgeuille, secrétaire générale, et Nelly Descubes, trésorière, gardent les mêmes fonctions.

    Nous sommes heureux de cette nouvelle responsabilité de Marie-Françoise que vous connaissez bien grâce aux visites guidées de "Vivre le Marais !" qui ont un succès croissant et qu'elle poursuivra avec nous. Ses nouvelles activités au sein de "MARAIS QUATRE" qu'elle préside désormais, seront portées à votre connaissance sur notre blog pour que vous puissiez en bénéficier.

    Gérard Simonet