Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Vivre le Ville !

  • Bcbg le parisien

    Le BCBG dans le XIXe était un restaurant. Il est devenu une boite de nuit avec l'accord de la Préfecture de police, et un enfer pour les nuits des habitants de l'immeuble (Photo Le Parisien)

     

     

    Le quotidien "Le Parisien" réussit à dire la chose et son contraire avec la même conviction dans un article paru le 14 décembre 2019. Sous le titre "Paris : ces riverains d'une boite de nuit ne dorment plus", qui décrit les affres vécues par les habitants riverains de l'établissement, on trouve un autre titre : "Bars, discothèques : menaces sur la nuit parisienne".

    Il est vrai que le premier article est signé Lily Jaillard, le deuxième Olivier Lejeune, deux journalistes qui n'ont pas dû échanger sur le sujet car on discerne mal une ligne éditoriale entre ces deux façons de voir les choses.

    Une observation de bon sens saute aux yeux cependant : on comprend qu'il y a des semaines, des mois peut-être, que les habitants de l'immeuble ne peuvent plus dormir, que certains en sont malades, d'autres obligés d'aller dormir ailleurs, tous révoltés contre les agressions dont ils sont victimes ;  de son côté la discothèque est simplement "menacée par l'autoritarisme de la Préfecture de police". Avant que les riverains puissent obtenir la moindre sanction, si toutefois ils l'obtiennent, ils devront vivre l'enfer et subir l'attitude détachée, méprisante des exploitants à l'égard de leur souffrance.

    Si comme il est dit, la Préfecture de police a augmenté de 17,15 % (sur 4 ans…) le nombre de fermetures administratives dues au tapage, à la drogue, à des rixes… les parisiens n'ont qu'à s'en féliciter et remercier la police, qui contrôle les établissements recevant du public, de se mobiliser lorsque des signalisations répétes et objectivées sont déposés par les riverains de clubs, discothèques et autres lieux qualifiés de festifs.

    La fermeture administrative est la seule réponse qui fasse réfléchir ceux qui n'ont d'autre objectif que leur tiroir-caisse. Elle prend du temps mais infiniment moins qu'une procédure judiciaire que des particuliers n'ont pas les moyens d'affronter. Il faut de ce point de vue que la mairie de Paris change d'attitude pour la prochaine mandature. Le "conseil de la nuit" du Maire-Adjoint Frédéric Hocquard, depuis 2014 consacre l'essentiel de ses efforts à donner satisfaction aux professionnels de la nuit, ignorant en cela les parisiens et délaissant le seul objectif qui soit juste et raisonnable, celui de l'alliance "Vivre Paris !" : développer la vie nocturne en respectant la tranquillité et le sommeil de chacun.

    GS

     

    Post-scriptum

    Marc Mutti, élu de la mairie du 1er arrondissement, nous invite à regarder cette vidéo de France 3 sur les méfaits du bruit à Paris et les solutions développées par BruitParif pour en maitriser les nuisances.

     

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    Bruit boucher oreilles jeune homme

    Que le président de l'Assemblée Nationale ait soutenu puis fait voter en première lecture cet amendement est doublement grave ! Il montre l'influence des lobbies au détriment de l'intérêt général et révèle l’incohérence des élus de LaReM qui, sur le terrain en vue des municipales, affirment la main sur le cœur qu'ils soutiennent notre combat contre la pollution sonore mais votent comme des moutons cet amendement désastreux dans ses conséquences. Nous leur demandons de se ressaisir… et de nous rassurer.

     

     

    Les Députés avec "La République en Marche" viennent de voter, en première lecture, un amendement visant à modifier l’article L. 112-16 du Code de la construction et de l’habitation. Il tient en trois mots, mais le diable se cache dans les détails. Présenté comme "visant à mieux protéger les activités sportives, culturelles et touristiques déjà existantes", il est en réalité porté par le lobby de la nuit qui voudrait retirer à un plaignant la capacité de déclencher des poursuites contre un établissement bruyant sous prétexte qu'il sévissait déjà avant l'arrivée du plaignant.

    On voit très bien le caractère inconstitutionnel de cette disposition qui créerait deux types de citoyens inégaux face à la loi : ceux qui étaient là avant et ceux qui sont arrivés après. C'est inepte ! 

    Nous réagissons tous ensemble dans une démarche "Vivre Paris !" Notre ami le Docteur Bertrand Lukacs, Président des riverains du canal St Martin et de l'association "Habiter Paris", publie en date du 3 décembre un article qui interpelle nos Députés pour les éclairer sur le danger de cette disposition anodine en apparence qui cache une vieille revendication des professionnels de la nuit et de la boisson, animateurs et exploitants de "lieux musicaux" qui sont trop nombreux encore à pourrir la vie d'habitants qui veulent vivre et dormir en tout sérénité.

    Nous portons cet article à l'attention des Députés de Paris-centre Benjamin Griveaux et Pacôme Rupin. Il est demandé à nos lecteurs de diffuser l'appel à leur voisinage et de manifester auprès de leurs propres Députés la mise en garde dont nous sommes porteurs. 

    GS

     

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    Bruit atlanticoLe bruit : nuisance numéro 1 pour les citoyens de l'Île-de-France, cause des troubles du sommeil, source de lésions et de pathologies graves pour la santé

     

     

    Frédéric Hocquard, Adjoint  auprès d'Anne Hidalgo "en charge de la nuit" passe le Rubicon pour la troisième fois ! on se souvient de sa décision en janvier 2018 de financer un bar du IIIe, La Mutinerie, un habitué du tapage nocturne. Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum avait vivement réagi en apprenant la nouvelle ! M. Hocquard récidivait pourtant en novembre de la même année en lançant un plan de soutien financier public aux établissements de nuit pour qu'ils insonorisent leurs locaux, en oubliant que leurs nuisances viennent autant du bruit qu'ils produisent que des allées-venues et attroupements de consommateurs dans la rue. Il avait eu le discernement cependant, sur notre demande insistante, d'exclure des bénéficiaires celui qui perturbait la vie des riverains rue Quincampoix depuis des mois…

    Cette fois il met les bouchées doubles. Il prétexte ce drame attristant d'un jeune homme mort d'une overdose d'ecstasy le 1er septembre après une soirée dans un club parisien ("Dehors Brut"). Le club a été sanctionné d’un mois de fermeture administrative par la Préfecture de Police de Paris. L’élu critique cette mesure dans une lettre ouverte au Président de la République et décide de s'attaquer à la seule disposition qui donne aux citoyens un moyen de se défendre, pour autant que la Préfecture de police y accède : la fermeture administrative.

    La fermeture administrative est une décision, une mesure, qui évite les démarches judiciaires longues et couteuses pour les plaignants, à laquelle la police a recours quand elle a épuisé ses moyens traditionnels, la convocation, l'avertissement… et pour autant que les plaintes se soient accumulées…

    Que M. Hocquard choisisse le camp des lobbyistes en trahissant les parisiens est sans doute le fruit d’une stratégie personnelle. Mais en s’exprimant au titre de sa fonction c’est l’équipe municipale avec à sa tête Anne Hidalgo qu’il compromet. C’est très grave pour l'image de celle qui est en droit d'espérer un nouveau mandat !

    Notre ami, le Dr Bertrand Lukacs, président de l'association du Canal St Martin, fondatrice avec nous du mouvement "Vivre Paris !", Président de l'association "Habiter Paris", nous adresse une tribune que nous reproduisons ci-après en y adhérant pleinement.

    Gérard Simonet

     

    Qu’à l’occasion de ce très triste évènement, soient rediscutées les modalités de lutte contre la consommation de drogue est une démarche à laquelle nous souscrivons. En revanche, que cet évènement serve de prétexte pour demander au Président de la République la suppression définitive des fermetures administratives extrajudiciaire, quelles que soit leurs causes, est une instrumentalisation honteuse de cet évènement.

    Écrire dans cette pétition que les fermetures administratives s’apparentent à une roulette russe est particulièrement choquant. Cela jette un discrédit inadmissible sur le travail de la Préfecture de police car aucune de ces fermetures administratives n’est faite sans raison mais toujours après une enquête menée par les différents services de la préfecture de police agissant dans le cadre de la loi.
    Ecrire que ces fermetures administratives fragilisent la pérennité économique des entreprises, font taire les artistes et sanctionnent le public est une déformation cynique de la réalité : si ces établissements respectaient la loi, il n’y aurait aucune fermeture administrative.

    Pour les habitants dont les nuits sont pourries par le comportement de ces établissements qui ne respectent pas la réglementation et ne veulent rien entendre, heureusement peu nombreux, la fermeture administrative extra–judicaire est aujourd’hui la seule arme disponible dotée d’une certaine efficacité. Déjà l’asymétrie est trop grande entre la facilité donnée à ces établissements de créer des troubles de voisinage et la très grande difficulté rencontrée par ses riverains pour retrouver la tranquillité absolument nécessaire pour leur santé. Demander de supprimer ces fermetures administratives, qui ne sont jamais mises en œuvre sans une instruction étayée du dossier, est une demande inique.

    Que cette pétition soit soutenue par le lobby de la nuit, c’est leur droit, qu’elle soit signée par la Mairie de Paris interpelle et nous parait grave de conséquence pour les Parisiens.
    Le responsable de la politique de la nuit de Paris est parmi les premiers signataires de cette pétition. Il ne signe pas à titre individuel mais au nom de sa fonction à la Mairie de Paris et utilise un media municipal, la newsletter du conseil de la nuit, pour en faire la promotion. Ce faisant, c’est une marque de soutien clair au lobby de la nuit au détriment des citoyens. Et c’est heureux qu’aujourd’hui la préfecture de police compense pour protéger avec neutralité les intérêts de la population dans le cadre de la loi et sans l’influence des lobby, mais pour combien de temps ?

    En effet, un projet de loi est actuellement en discussion pour transférer certains pouvoirs de la Préfecture de police au Maire, dont celui de décider des fermetures administratives. En clair, si la loi était aujourd’hui votée en l’état, la Mairie de Paris, seule décisionnaire pour ces fermetures administratives, priverait les Parisiens de la possibilité d’avoir recours à la seule arme dotée d’efficacité contre toutes ces nuisances induites par l’activité de certains établissements.

    Notre position est claire. Nous sommes évidements favorables au développement d’une politique de la nuit mais à trois conditions indissociables. Cette politique doit mieux protéger les travailleurs de la nuit, elle doit développer de nouvelles activités culturelles, sportives ou festives mais elle doit aussi et avec la même énergie améliorer la tranquillité et surtout le sommeil des Parisiens : c’est un enjeu majeur de santé publique aujourd’hui dangereusement sous-estimé.

    Le développement de la nuit est un enjeu important pour le Paris souhaitable de demain : nous voulons un « chargé de la nuit » porteur d’une vision équilibrée et respectueuse des intérêts de chacun. Nous lui demandons de corriger le plus rapidement possible, en travaillant en bonne intelligence avec la Préfecture de Police de Paris, cette asymétrie inéquitable de traitements entre ceux qui créent des nuisances et ceux qui les subissent, par la mise en place d’un circuit court permettant de faire cesser rapidement et efficacement ces nuisances.

    Dans le contexte d’aujourd’hui, nous nous opposons avec la plus grande fermeté à la suppression des fermetures administratives extra-judiciaires. Nous nous déclarons solidaires des actions mises en œuvre par la Préfecture de police de Paris. Nous demandons solennellement à la Mairie de Paris de se retirer de cette pétition.

    Docteur Bertrand Lukacs
    ass.habiterparis@gmail.com
    Président de l’association des riverains du canal Saint Martin
    Président de l’association Habiter Paris

     

  • Hotel de ville esplanade
    Esplanade de l'Hôtel de Ville, débarrassée des baraques et autres installations éphémères qui privent trop souvent les parisiens d'une perspective remarquable

     

     

    Les élections municipales auront lieu le dimanche 15 mars 2020 pour le premier tour, le dimanche 22 mars pour le second. Les "conseillers de Paris" élus dans les arrondissements éliront à leur tour la ou le Maire de Paris. Chaque arrondissement envoie des conseillers de Paris à l'Hôtel de Ville. Leur nombre dépend du nombre d'habitants inscrits dans les arrondissements sur les listes électorales. Leur étiquette découle des résultats électoraux dans l'arrondissement. Le nouvel arrondissement Paris-centre qui regroupera les 1er, IIe IIIe et IVe en fournira huit.

    La Maire actuelle, Anne Hidalgo, n'est pas officiellement candidate mais elle agit comme si elle l'était, avec notamment un directeur de campagne… Elle a souhaité nous rencontrer au cours d'un déjeuner informel rapporté dans ces colonnes, qui a réuni les Maires des IIIe et IVe arrondissements Pierre Aidenbaum et Ariel Weil. On a eu confirmation depuis qu'Ariel Weil se présentera comme tête de liste du mouvement d'Anne Hidalgo dans Paris-centre.

    Notre rencontre avec Anne Hidalgo et les échanges que nous avons eus avec elle n'ont pas laissé indifférents les autres prétendants à la mairie de Paris. Tout comme la visite de Rachida Dati, candidate LR et Maire du VIIe, que nous avons reçue dans le Marais en avril. Nous avons tenu à formaliser notre position en publiant dès le 16 juin 2019 une tribune sur ce site intitulée "Elections municipales : ce qu'on demande pour Paris et ce dont on ne veut pas !"

    En préambule à notre exposé, nous expliquions pourquoi notre point de vue sur les dossiers parisiens bénéficie d'une représentativité qui va au-delà de notre modeste statut d'association d'habitants : "notre association ne prétend pas refléter l'opinion générale des parisiens et n'est pas non plus forcément le miroir de Paris-centre mais elle puise sa vision de Paris dans les échanges qu'elle entretient depuis 12 ans avec un nombre croissant et significatif d'habitants qui nous lisent et réagissent. A ce jour, 2.194.200 pages de notre blog ont été lues, chiffre très proche de la population parisienne (bien que la comparaison ait logiquement peu de sens…).

    C'est pour ces raisons sans doute que Mme Hidalgo a tenu à nous voir et ses adversaires principaux ont décidé d'en faire autant. Le 24 octobre, une rencontre est prévue avec Cédric Villani. Le 5 novembre, Benjamin Griveaux nous convie à un déjeuner. Une date prochaine est à l'étude pour un contact avec Pierre-Yves Bournazel. On se souvient aussi de nos rencontres avec Jean-François Legaret Maire LR du 1er, et Jean-Pierre Lecoq Maire LR du VIe avant que se dessinent les stratégies politiques autour de cette élection.

    Avec chacun d'eux, fidèles à notre neutralité politique, nous poserons les mêmes questions et ferons passer les mêmes messages : ceux de notre "appel du 16 juin 2019…". Nous publierons leurs réponse, lorsque nous en aurons une, mais il nous semble encore plus productif que nous obtenions d'eux qu'ils intègrent et enregistrent une vision de la Ville telle que nous la désirons.

    Gérard Simonet

     

     

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    GauloisRêve ou cauchemar : le retour aux sources…

     

     

    L'écologie apparait aujourd'hui comme un mouvement désarticulé, brouillon, anarchique et brownien. Ce dernier qualificatif est peut-être le plus grave car il se caractérise par une agitation dans toutes les directions et une force résultante nulle. 

    Notre ami François Douady, président de l'association "XVIe Demain", membre comme nous de la mouvance "Vivre Paris !" et vice-président de la Plateforme des associations parisiennes (urbanisme et patrimoine) publie un éditorial dans la "lettre de l'association" qui analyse rationnellement la situation et nous offre une vision ordonnée de l'écheveau dans lequel notre perception de l'écologie a tendance à s'égarer et se perdre. Nous le publions in extenso avec son accord :

     

    ÉCOLOGISTES OU ENVIRONNEMENTALISTES ?

     

    Nos ancêtres les Gaulois n’avaient qu’une crainte : que le ciel leur tombe sur la tête. Au XIXe siècle, Malthus s’inquiétait de la surpopulation mondiale. En 1972, le Club de Rome publiait son rapport sur les limites de la croissance vu l’épuisement des ressources naturelles. À la veille de l’an 2000, les informaticiens annonçaient le chaos des ordinateurs. Récemment, un ancien ministre de l’écologie s’est retiré à la campagne, prédisant la fin de l’humanité pour 2050. En 2019, à l’Assemblée nationale puis à l’ONU, la jeune gourou Greta Thunberg menaçait de l’enfer les climatosceptiques.

    Ainsi, une sourde angoisse s’est emparée des gens qui se sentent coupables d’abîmer la planète par leur seule
    existence, tandis que certains souhaitent se faire stériliser. Heureusement que les milliers d’éco-délégués des classes de Jean-Michel Blanquer vont nous inculquer les bonnes pratiques.

    Il faut raison garder. Les cycles climatiques ont toujours existé. Le catastrophisme actuel provient des rapports du GIEC créé par l’Organisation météorologique mondiale. Cette institution spécialisée des Nations Unies est composée de milliers d’experts volontaires qui n’effectuent pas de recherches ni de mesures sur le climat : ils examinent les dossiers scientifiques publiés dans le monde et publient des rapports après accord des
    gouvernements adhérents. La responsabilité anthropique du réchauffement climatique est donc fonction du pessimisme de certains des auteurs du GIEC.

    L’écologie est une discipline complexe qui met en jeu diverses sciences : physique, chimie, biologie, statistiques, géographie, géologie… C’est une science ardue, pratiquée par les « écologues ». Mais, sortie du champ des sciences, l’écologie devient un militantisme d’engagement dont les fidèles sont des « écologistes ».
    Quant au commun des mortels qui aiment et respectent la nature, ils sont simplement des "environnementalistes" pour lesquels le progrès scientifique doit favoriser une croissance au service de l’environnement.

    ChevauxVoiture à chevaux Paris 1900

     

    Au XIXème siècle, la municipalité de Paris ne savait comment résoudre le fléau du crottin de cheval qui envahissait les rues ; l’invention de l’automobile apporta la solution. Les famines frappant la Chine ont été vaincues grâce à la modernisation d’une agriculture utilisant raisonnablement des produits phytosanitaires et des OGM réprouvés chez nous par José Bové.

     

    Centrales nucléaires

    Serons-nous étouffés par le CO2 émis par le pétrole ? Rappelons-nous le slogan de 1973 : « La France n’a pas de pétrole, mais elle a des idées ! », slogan qui a favorisé le développement du nucléaire français voué actuellement aux gémonies par les « écolos ». Pourtant, cette énergie « décarbonée » est la solution adoptée par les pays sérieux qui ont compris que les énergies dites renouvelables – mais intermittentes – ne sont pas la réponse au problème.

    Les entreprises ont bien compris que la préservation de l’environnement était un immense champ de développement pour leurs activités qui devraient contribuer au bien de la planète. Preuve de leur implication, elles ont créé en leur sein un directeur de la RSE, la responsabilité sociétale de l’entreprise, en ajoutant dans leurs statuts la préservation de l’environnement.

    Le capitalisme ne serait donc pas incompatible avec l’environnement !

    François Douady
    Président

    Association "XVIe Demain"

     

     

  • électro

    Cabine de diffusion de musique électro-acoustique (Illustration Le Figaro) 

     

     

    Le sympathique Jack Lang s'est illustré deux fois au moins dans sa vie et passera pour cela à la postérité. Il a commencé à la fin des années 80 à dire que les graffiti qui pour l'essentiel dégradent notre cadre de vie était une "expression artistique" (le 17 décembre 1991, les tagueurs du métro Louvre-Rivoli ont été invités à réaliser une performance sous le patronage du Ministère de la Culture à la Grande Arche de la Défense. C'est la première reconnaissance officielle par Jack Lang du mouvement du graffiti français).

    Il n'avait pas tout à fait tort car il y a parmi les "grapheurs" de véritables artistes qui ont leur place dans  la peinture contemporaine. Le drame c'est qu'ils entraînent dans leur sillage des hordes de barbouilleurs qui souillent le paysage de la rue et forcent les municipalités à dépenser l'argent des contribuables (4 à 5 millions d'€ par an à Paris) pour maintenir tant bien que mal un semblant de propreté.

    Notre ancien ministre, aujourd'hui Directeur général de l'Institut du Monde Arabe, n'en est pas resté là. Sensible au traitement, injuste à ses yeux, des citoyens à l'égard de la musique techno, non pas en raison de son esthétique – ce serait une affaire de goût – mais parce qu'elle leur casse simplement les oreilles quand ils y sont soumis, il imagina en 1998 un événement dédié à la musique techno, qualifiée de "musique vivante et brillante avec un public chaleureux". La "Techno Parade" était née avec comme mission de "militer pour la défense des cultures électroniques et un accès à une fête plus libre". La version 2019 aura lieu le 28 septembre, sur un parcours qui n'est pas encore établi. Chacun espère secrètement qu'elle passera loin de chez lui !

    Le quotidien Le Figaro du 2 août a consacré un dossier  à l'accident qui a coûte la vie à Steve, un adepte de la musique techno à ce qu'on comprend. Il faut faire toute la clarté sur ce qui s'est passé et il nous semble que les autorités judiciaires et policières s'y emploient. On ne voit pas où est la valeur ajoutée par les six associations de la scène française et de la musique acoustique signataires d'un texte  pour dénoncer les conditions de la mort du jeune homme, avant même de disposer des éléments de jugement.

    On comprend qu'ils défendent sa mémoire. Mais en réagissant de manière solidaire et revendicatrice à l'égard des pouvoirs publics, mairie et préfecture de police, ils donnent le sentiment de vouloir exploiter le drame pour bénéficier de libertés plus larges dans la production de leurs spectacles. Il nous semble pourtant qu'à Nantes le soir de cette fête de la musique, contrairement à ce qui est imposé chez nous à Paris où les musiques s'arrêtent à minuit, les autorités avaient été généreuses et peut-être imprudentes, en acceptant que les décibels soient diffusés jusqu'à 4 heures du matin (simple dépassement d'horaire disent les organisateurs)….

    Il faut rappeler que la profession n'a toujours pas digéré le décret de santé publique du 7 août 2017, applicable depuis octobre 2018 qui restreint – mais modérément – les niveaux sonores. Sa vocation est à la fois de protéger l’audition du public et de préserver la santé et le confort du voisinage. C'est ce que nous demandons pour les centres-villes afin que notre tranquillité, notre sommeil et au  final notre santé soient préservés.

    La musique techno a pour autant droit de cité. Il faut que ceux qui organisent sa diffusion s'assurent qu'elle respecte les contraintes réglementaires et qu'elle ne crée pas de gène au voisinage, tant pour ce qui concerne le bruit que le comportement des spectateurs qui viennent pour l'entendre et pour danser. 

     

  • ValenceCité des Arts et des Sciences, "l'Hémisphéric" à droite, le Palais des Arts au fond. Au premier plan, une sculpture de feuilles d'aluminium peintes à l'acrylique, du plus heureux effet…. (Photos VlM)

     

     

    Au moment où s'ouvre chez nous un débat autour de la reconstruction à l'identique ou pas de Notre-Dame de Paris, après l'incendie qui a détruit sa flèche et sa charpente, nous rentrons d'un voyage instructif à Valencia, ville de près de 800.000 habitants au sein d'une métropole de 2 millions d'âmes sur la côte méditerranéenne de l’Espagne.

    Il y a deux Valencia : la vieille ville, interdite à la circulation, riche en monuments historiques et la ville moderne, traversée par la Turia, une rivière qui a été détournée de son lit naturel dans les années 60 pour que la ville échappe à la menace d'inondations comme celle de 1957. La rivière est devenue un jardin et une promenade d'où l'on peut admirer les ponts anciens qui sont restés en place.

    La vieille ville serait admirable si la municipalité, décidément mal inspirée, n'avait laissé les tags, graffs et inscriptions sauvages proliférer sur les murs et autres supports. Il en ressort un sentiment profond de dégoût et de colère devant le gâchis que ce laisser-aller a causé au point qu'il semble hors de portée maintenant d'y remédier tant le désastre est installé et incrusté dans le paysage de la rue.


    Umbracle gs

    Umbracle gs

     

     

     

     

     

     

     

    A gauche "L'Umbracle" , un parcours semi-ombragé sous des arceaux, à droite l'Agora et le Pont suspendu de l'Assut de l'Or, une réalisation qui allie prouesse technique et élégance.

     

    En contrepoint de cette faillite de la municipalité, la ville neuve resplendit de ses avenues très larges, de rues et trottoirs propres et de murs étrangement respectés. En parcourant le lit de la Turia en direction de la mer, on découvre sur un espace non urbanisé de plus d'un kilomètre de long successivement le Palais de la musique puis la Cité des arts et des sciences avec le Palais des Arts, l'Umbracle, l'Hemisfèric, le Musée des sciences, le Pont de l'Assut de l'Or, l'Agora et pour finir le musée Oceanogràfic, le plus grand dans son genre en Europe.

    Le complexe est l'oeuvre de l'architecte et ingénieur Santiago Calatrava Valls, natif de Valencia, reconnu et apprécié dans le monde entier pour ses formes et ses audaces architecturales. Il impose ici une signature contemporaine et l'art de concilier les fonctionnalités et la recherche esthétique au service d'un résultat artistique d'avant-garde. Son inspiration découle de formes biologiques ou zoo/anthropo-morphiques (l'Hémisféric par exemple est un œil…). La réalisation de l'ensemble s'est étalée sur 12 ans, de 1998 à 2009. 

    Ce sont des créateurs de cette trempe qui seraient capables de "réinventer Paris" comme nous le propose Jean-Louis Missika, Maire-adjoint en charge de l'urbanisme, s'il est démontré toutefois que Paris doive l'être. Mais le risque qu'ils nous déçoivent est grand.

    La pyramide du Louvre, la Grande Arche, la Fondation Louis Vuitton ont enrichi Paris. L'Opéra Bastille, les Colonnes de Buren l'encombrent, la Philarmonie, vue de l'extérieur, est d'une lourdeur affligeante qu'elle partage avec l'ensemble des constructions du Parc de la Villette et de la Cité des sciences. Beaubourg a été le fossoyeur d'un quartier qui, réhabilité, aurait eu plein d'attrait. Quant à l'édifice lui-même et ses tuyauteries, il  est digne de respect et mérite l'admiration mais il aurait été plus sage de le construire dans un cadre adéquat ; à la Villette par exemple…

    Ce que les urbanistes de Valence ont bien compris, eux, en investissant l'espace libéré du lit de la Turia !

    Gérard Simonet

     

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    Minuit bars rue oberkampf juillet 2016 excellent

    Minuit, foule devant les bars rue Oberkampf (XIe)

     

     

    D'un arrondissement à l'autre dans Paris, les scénarios se répètent avec une acuité variable mais selon le même processus. Ils mettent en scène des riverains perturbés voire excédés par le bruit et les dérives nocturnes de la foule des consommateurs ; des exploitants qui ne sont pas tous irresponsables mais dont certains sont sans scrupules ; des maires d'arrondissements qui voudraient bien défendre leurs administrés mais dont les moyens sont à l'Hôtel de Ville où on s'est beaucoup plus préoccupé depuis 2014 et malgré une inflexion récente (cf article du 20 novembre 2018) de développer la nuit parisienne que d'en maîtriser les conséquences sur la santé des citoyens ; et enfin une police nationale sous le contrôle de la préfecture, qui s'efforce d'être efficace en respectant l'Etat de droit que beaucoup trop d'acteurs de la nuit traitent avec légèreté.

    Depuis quelques mois, une commission de régulation des débits de boissons a été créée avec la participation des syndicats concernés tels l'Umih, le Synhorcat et le Sneg & Co. Elle est censé faire régner l'ordre dans sa profession…

    Nous ne sommes pas les plus mal traités à Paris-centre. Il y a chez nous quelques points chauds que nous traitons avec méthode et souvent avec résultat mais nous devons garder les yeux ouverts sur ce qui se passe ailleurs et qui pourrait bien un jour nous atteindre si nous baissons la garde.

    C'est le rôle de l'alliance "Vivre Paris !" – qui a vu le jour en 2010 mais s'est un peu disloquée depuis, en conservant cependant les mêmes objectifs – de faire en sorte que la résistance se manifeste partout dans Paris dans un large mouvement de solidarité. A ce titre, nous avons décidé de publier le témoignage que nous venons de recevoir d'une habitante du XIe (dont le prénom a été changé) et qui montre le niveau de gravité de la situation :

     

    Nouvelle nuit de tapages et à nouveau fermeture au delà de l’horaire légal hier soir pour le Guru, 16 rue Deguerry XIe. Hurlement de la clientèle avinée dès 23h00, chants d’alcooliques du jeudi soir, choc des meubles, des shots que l’on frappe sur les tables au delà de 02h00 en s’encourageant pour finir d’un trait le verre.

    J’ai téléphoné 8 fois au commissariat du onzième sans réponse. J’ai réussi à joindre le 17 à 01h45. On m’a répondu qu’il fallait que je me tienne prête à répondre à mon téléphone portable en cas d’intervention de la police, que sinon, il n’y aurait pas d’intervention ( ?). Il n’y en a pas eu. A 02h15, le gérant fermait son rideau de fer latéral. A 02h25, le second. Ballet des Uber et leurs klaxons devant l’établissement pour récupérer les épaves qui avaient toutefois la force de hurler encore et encore.

    Mes enfants, qui sont au collège, ont été tirés de leur sommeil à 01h00 et se sont rendormis pour de bon à 03h00 !

    Cet établissement a écopé d’une fermeture administrative de neuf jours entre fin novembre et début décembre dernier, après 18 mois de tapage, de beuveries, de dépassement des horaires, de non-respect de sa licence. Le gérant a bien compris les règles. Dix huit mois de liberté + quelques amendes égale neuf jours de fermeture au moment le plus creux de l’année en termes d’activité, donc tout bénéfice. Il peut reprendre ses habitudes et c’est bien ce qu’il a fait depuis décembre. Il peut continuer à servir de l’alcool sans licence, continuer à organiser ses beuveries, mettre de la musique à plein volume dès que ça le chante, laisser sa clientèle hurler dedans, dehors, s’affranchir des demandes de mises au normes… Je me demande s'il paye ses amendes, qu’est ce que cela peut bien faire ?

    Constat très amer. Mes enfants, bêtement élevés dans le respect des lois, finiront par apprendre que les règles ne s’appliquent qu’à ceux qui les respectent. 

    Carlina

     

    Minuit bars rue oberkampf juillet 2016 excellent

    Le "Quartier Général" rue Oberkampf – Auto- qualifié "d'idéal pour les soirées festives"

     

    L'association des riverains du XIe rappelle à ce propos que cet établissement situé rue Deguerry, ainsi que le bar "Le Guet-Apens – La Bonne Excuse" qui, lui, sévit rue Jean Pierre Timbaud,  ont fait tous deux l'objet d'un examen au cours des deux dernières réunions de la commission locale de régulation des débits de boissons du XIe présidée par le Maire en présence des syndicats professionnels (voir mise au point de Remi Calmon, directeur Exécutif du Sneg & Co, organisation professionnelle qui est associée avec l’Umih, en "commentaire" à un article précédent ).  

    On y apprend que ces réunions ont été inopérantes car les établissements ne sont pas affiliés à ces syndicats. On découvre aussi que la commission n'a pas vocation à s'occuper d'établissements qui ont déjà fait l'objet de sanctions ou même d'avertissements. On est en droit légitimement de se demander alors à quoi elle peut bien servir…

     
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    Préfecture de police vue aérienne

    De création récente, l 'association "Habiter Paris", dont "Vivre le Marais !" est membre, est présidée par le  Dr Bertrand Lukacs. Elle a pour premier objectif de défendre les parisiennes et parisiens des agressions sonores et des dérives nocturnes qui perturbent gravement leur vie quotidienne. Avec la "lettre ouverte" qui suit, adressée au Préfet de police et à la Maire de Paris, l'association propose une "feuille de route". Il est important que tous ceux qui subissent ces nuisances se fassent connaitre et apportent leurs témoignages. "Vivre le Marais !" est heureuse de diffuser cette lettre qui ouvre une voie nouvelle à la défense de la qualité de vie des parisiens :

     

      

    Pour une politique ambitieuse de lutte contre le bruit

    Lettre ouverte à Madame Hidalgo, aux prochains candidats à la Mairie de Paris,

    à Monsieur le Préfet de Police de Paris

     

     

    Nous demandons à l’équipe municipale de s’engager résolument dans une politique de lutte contre le bruit à Paris avec en priorité, le bruit la nuit.

    Dans la perspective du Paris de demain, la lutte contre la pollution ne doit pas se limiter à la seule pollution atmosphérique, elle doit intégrer activement la lutte contre le bruit, deuxième pollution des villes (OMS), avec en priorité le bruit la nuit. Bien dormir la nuit n’est pas une simple question de confort, c’est une nécessité physiologique. Les effets délétères de la privation de sommeil, largement documentés aujourd’hui, sont régulièrement relayés par les médias. Il s’agit d’un enjeu de santé publique que plus personne, habitants comme autorités, ne peut ignorer. Très récemment, le 10 octobre, le bureau régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Europe a publié de nouvelles lignes directrices[i] relatives au bruit dans l'environnement et rappelé une nouvelle fois aux politiques combien il est important de mettre en place des politiques efficaces.

    A Paris, il y a urgence, car durant cette mandature, le niveau sonore de certains quartiers, certaines rues, certaines places, certains quais s’est très gravement dégradé rendant les nuits insupportables pour les habitants.

    Nous comprenons qu’il soit important pour Paris de développer une politique de la nuit. Cette politique devrait être équilibrée : permettre le développement de nouvelles activités nocturnes tout en assurant une meilleure protection de la qualité du sommeil des habitants. C’est tout à fait possible, ces deux axes ne sont pas contradictoires. Certaines grandes villes européennes comme Rotterdam ou Genève parviennent à les concilier.

    Force est de constater que la politique actuelle de la nuit privilégie de façon résolument asymétrique le développement de la vie festive nocturne sans régulation efficace pour le sommeil des habitants : non maîtrise des terrasses de café, musique amplifiée, occupation sauvage de l’espace public et augmentation considérable des incivilités, nuisances et accidents liés à l’hyper-alcoolisation et consommation d’autres substances. L’alcool désinhibe les comportements et est un puissant diurétique, aussi certaines rues se transforment la nuit en théâtres de vociférations incontrôlées et vastes pissotières à ciel ouvert. C’est insupportable pour les habitants et inacceptable car au delà des nuisances et des accidents, c’est laisser cette population souvent jeune devenir très vulnérable et se mettre elle-même en danger.  

    Un autre facteur contribue à notre désespérance, nous les habitants de Paris qui demandons juste à pouvoir dormir normalement. Il existe, aujourd’hui, une autre asymétrie particulièrement choquante : l’asymétrie de traitement entre ceux qui sont responsables des nuisances et ceux qui les subissent. Autant il est anormalement facile de créer des nuisances en faisant fi des réglementations existantes, autant il est extrêmement difficile pour ceux qui les subissent de se faire entendre alors qu’ils ne demandent que le respect de la réglementation. Pourquoi cette asymétrie, comme si, au regard de ce qui fait le socle de la démocratie, le respect des lois et règlements, il existait deux poids deux mesures.

    Il est urgent de prendre en compte les plaintes des habitants et de mettre fin à ces dérives afin d’éviter des phénomènes extrêmes de radicalisation ou des manifestations de rejets massifs comme à Barcelone ou Budapest.

    Diverses tentatives de régulation sont expérimentées à Paris (Conseil de la nuit, Pierrots de la nuit, Commissions de régulation des débits de boissons). Aucune ne fait preuve d’une efficacité perçue par les riverains, avec pour résultat un effet contraire à celui escompté : les espoirs déçus engendrent de nouvelles frustrations ; les riverains sont de plus en plus nombreux à durcir leur attitude et à rejeter les politiques mises en place auxquelles ils ne croient plus. 

    De ces tentatives et de l’étude de modèles adoptés par des villes européennes comme Genève et Rotterdam, nous faisons quatre propositions pour rétablir la confiance et essayer de mettre en place un dispositif de régulation plus efficace.

    • Clarifier les responsabilités : Il faut un maître d’œuvre unique, responsable de la régulation du bruit et de la tranquillité. C’est d’autant plus important à Paris où règne une segmentation quasi ubuesque de répartition des tâches entre mairies, Préfecture de Police, DPSP [mairie de Paris], commissariats d’arrondissement et même syndicats professionnels… Nous, nous pensons que c’est au premier élu, au Maire, en relation étroite avec la Préfecture de Police de Paris, que revient la responsabilité de réunir les parties concernées par la résolution des problèmes. Sans une réelle volonté politique de rééquilibrer les nuits et de mettre en place une véritable politique de lutte contre le bruit à Paris, rien ne changera et nous continuerons à être « promenés » d’une administration à l’autre avec le sempiternel refrain : c’est pas moi, c’est l’autre.
    • Transparence : La transparence est indispensable : l’identification des problèmes et le suivi des actions mises en œuvre doivent se faire en toute transparence. Cela implique une réelle collaboration avec les habitants pour établir – ou rétablir – la confiance entre autorités et administrés. La cartographie des lieux à problèmes ainsi que le suivi précis et daté des actions entreprises par chacun (mairies, police, DPSP) doit se faire en partenariat étroit. La transparence, en d’autres termes la bonne information des habitants, permet de désamorcer les conflits et les frustrations qui naissent souvent de la méconnaissance des actions entreprises par les autorités. Rien ne peut être équitablement mis en place sans ce premier relevé. Ce maillon manque à Paris. Le mettre en place est aujourd’hui une urgence.
    • Un circuit court : Fonctionner en circuit court, c’est-à-dire raccourcir le temps des démarches administratives et de l’application des sanctions est indispensable : les nuisances subies par les riverains doivent être prises en compte dès leur signalement et traitées sans délai. Non seulement cela évite qu’elles dégénèrent ou s’aggravent et deviennent de plus en plus difficiles à combattre, mais le poids ainsi donné à la parole des riverains et le rétablissement de l’ordre créent un climat de confiance et d’apaisement. C’est l’intérêt de tous, y compris de ceux qui sont responsables des nuisances. L’exemple de la ville de Rotterdam est à ce titre riche d’enseignement. Il doit y avoir un temps de conciliation, mais sa durée doit être limitée et connue de tous. Passer ce délai, si aucune amélioration n’est constatée, des sanctions doivent être appliquées, progressives, par paliers, sur un modèle (adapté à notre législation) du « permis à point » mis en place à Genève. Ce couple « phase de conciliation limitée dans le temps puis, à défaut d’amélioration, sanctions graduées connues de tous » est absolument nécessaire. 
    • Des indicateurs de résultats: Nous en avons assez de nous entendre dire, inlassablement, que nous sommes entendus alors que nous constatons que la situation s’aggrave. Nous voulons des indicateurs de résultat pour mettre fin à ces palabres interminables qui ne s’appuient sur aucune mesure objective. Il existe des indicateurs indirects très performants pour mesurer les incivilités dans les rues. Le nombre de passages en cellule de dégrisement ou d’hospitalisations pour coma éthylique devrait être connu. Enfin et surtout le niveau sonore dans les rues devrait être plus largement mesuré pour tenir compte des seuils préconisés par l’OMS. L’expérimentation mise en place en partenariat par Bruitparif et la Mairie de Paris [ii] permettant de suivre en temps réel le niveau sonore de certains quartiers va tout à fait dans ce sens, c’est un premier pas positif ; nous attendons maintenant d’analyser ensemble les résultats de ces mesures et de connaitre les décisions de régulation qui en découleront.

    Sur ces propositions, nous souhaitons être un partenaire de travail avec la Mairie de Paris et la Préfecture de Police de Paris. 

    Parce que nous pensons que la lutte contre le bruit à Paris doit être un axe important de la politique à mettre en place demain, nous souhaitons en discuter avec tous les prochains candidats à la Mairie de Paris.

    Et nous appelons tous les habitants de Paris qui souffrent du bruit à nous rejoindre et nous transmettre leur témoignage : ass.habiterparis@gmail.com.

    Docteur Bertrand Lukacs

    Association Habiter Paris

    ass.habiterparis@gmail.com

     

    [i] http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0008/383921/noise-guidelines-eng.pdf?ua=1

    [ii] https://medusa-experiment.bruitparif.fr/

     

  • Mains

    Tout a commencé en 2010 avec des mains qui se joignent…

     

     

    Il a fallu en 2010 une campagne commanditée par les professionnels de la nuit, les débitants de boissons et les fabricants de matériel de sonorisation, dans le but de catalyser des nuits parisiennes jugées trop molles par ceux qui en vivent, pour que plusieurs associations de quartiers dans Paris, qui souffraient déjà de nuisances dues à l'occupation abusives de l'espace public et du tapage nocturne d'établissements recevant du public, s'unissent sous le nom de réseau "Vivre Paris !" pour obtenir un entretien avec Bertrand Delanoë.

    Mao Péninou nous fut désigné comme interlocuteur. Chargé à l'époque du "bureau des temps", une responsabilité un peu absconse, il nous confirma qu'il organiserait des "états généraux de la nuit" en novembre 2011. Nos représentants y prirent part et l'impression qu'on en conserve avec le recul est que les habitants, les parisiens, y occupèrent une place que les prémices de cette manifestation ne laissaient pas franchement espérer.

     

    Hocquart rvp 13 05 14

    Réunion en 2014 avec Frédéric Hocquard (de face au centre) à l'Hôtel de Ville

     

    La mouvance "Vivre Paris !" ne cessa de se développer par l'adhésion de nouvelles associations et l'organisation de manifestations en France et à l'étranger. Les élections municipales de 2014 et la mise en place d'un nouveau conseil de Paris sous l'autorité d'Anne Hidalgo, fut à l'origine de nos premières déconvenues. En effet, il parut clair à nos yeux que le "conseil de la nuit" rattaché à l'élu Frédéric Hocquard ayant rang de Maire-Adjoint, pourvu d'un véritable staff et rattaché au Premier-Adjoint Bruno Julliard, avait plus vocation à promouvoir la nuit parisienne qu'à se préoccuper de la santé et de la tranquillité des parisiens.

    Les entretiens que nous avons eus avec M. Hocquard ont été dans l'ensemble courtois et constructifs, plutôt agréables, mais les mesures qui se sont succédé, à notre grand regret, n'ont pas été à la hauteur de nos espérances. 

    Dans les débats qui se sont déroulés au sein de la "Plateforme de la vie nocturne", en septembre 2017, la prise en compte du phénomène de l'alcoolisme des jeunes et ses effets catastrophiques sur leur santé ont été éludés. Une après l'autre, à l'exclusion bien entendu de celle de notre représentant, les interventions se sont appliquées à réfuter les nombreuses nuisances qui découlent des festivités nocturnes. Il est apparu évident que cette manifestation, qui portait l'espoir d'une entente sur des mesures concrètes pour réguler la relation entre les commerçants de la nuit et les habitants, n'avait été qu'un instrument de promotion du marché des noctambules.

    De la même manière, Frédéric Hocquard s'applique en ce moment à mettre en place dans les arrondissements, des commissions chargées de suivre les établissements connus pour leurs nuisances. Il y en a des dizaines dans un arrondissement comme le XIe. Ces commissions regroupent des représentants de la mairie, de la police, de la DPSP (lutte contre les incivilités) et des syndicats de la profession des débitants de boissons. Vous avez bien lu : il n'y a personne pour parler au nom des habitants ! Certes, la mairie est censée le faire, mais pourquoi se priver du témoignage direct de ceux qui souffrent et ne pas leur donner l'occasion de s'exprimer et de se défendre ?

    Que dire aussi du fait que ces commissions se dessaisissent des dossiers dès qu'une procédure judiciaire, trop souvent inévitable, est entamée ?

    Sur le terrain, chez nous en tout cas dans le Marais, dès qu'un dossier devient sensible, les autorités les plus qualifiées se mobilisent et interviennent. On en rend compte à longueur d'articles sur ce blog… Nous sommes naturellement impliqués en tant qu'association représentative et c'est généralement le Maire en personne, le Commissaire central et le Directeur de cabinet du Préfet de police qui agissent. 

     

    Pierre au Lard 1Occupation de l'espace public et tapage nocturne au Who's rue Pierre au Lard (IVe)

     

    Nos attentes envers l'Hôtel de Ville sont principalement un cadre transverse, une méthodologie générale pour le traitement des litiges en circuit court, un guide pour la lutte contre la drogue et l'hyper alcoolisation, notamment chez les jeunes, et une propagande intelligente pour prôner le respect des autres, de leur intégrité, de leur tranquillité et de leur sommeil. La délégation de Frédéric Hocquard nous a envoyé un signal positif dans ce sens au début de l'été. C'est une piste qu'il faut poursuivre.

    C'est le rôle de la mouvance "Vivre Paris !" de conduire cette recherche de dialogue et de concorde avec les élus actuels si on y parvient mais aussi avec les candidats aux élections municipales de 2020. Notre devoir est de les éclairer sur ce que les parisiens-électeurs attendent. Cette entité informelle qui a résisté longtemps aux forces centrifuges qui sévissent souvent dans les corps sociaux est éclatée aujourd'hui en plusieurs composantes. Comme dans les partis politiques, des courants existent chez les représentants de "Vivre Paris !" Des ego s'expriment et quelques fois s'opposent sur la façon de procéder mais leur but à tous est identique : le respect de l'espace public et la tranquillité des riverains.

    Il apparaît évident aux gens de bon sens et de bonne volonté que ces groupes doivent se rapprocher pour constituer une entité "Vivre Paris !" structurée, dirigée et unique, habilitée à s'exprimer au nom des parisiens et éclairer les dirigeants de demain sur les exigences qui sont les nôtres.

    Gérard Simonet