Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Vivre Paris !

  • Arch 40 tags

    Le 31 décembre 2024, carrefour Archives/Blancs-Manteaux (IVe), signalisation à "DansMaRue" de deux tags hideux….

     

    Arch 40 net

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le 2 janvier 2025, le même mur nettoyé dans les 24 heures chrono !

     

     

    Nous évoquons régulièrement sur ce blog les performances de la mairie de Paris. Nos lecteurs réagissent et en règle générale ils ne sont pas tendres. Nous avons pour principe de publier leurs commentaires car nous sommes attachés au respect de la liberté d'expression, sachant que notre modérateur censure les propos ouvertement politiques ou diffamatoires.

    Les sujets que nous traitons, et la tonalité qui est la nôtre, servent la "raison d'être" de notre association qui est la sauvegarde du patrimoine dont nous sommes dépositaires et la qualité de vie des habitants. Nous sommes utiles et reconnus comme tels dans le rôle de "mouche du coche" que nous exerçons si nous constatons des résultats qu'on peut objectiver. Ainsi, quand nous portons un jugement positif sur l'action de la mairie c'est en aucune manière un soutien de nature politique mais une manière pour nous de constater les effets de notre mobilisation et de nous en réjouir. 

    Il n'est pas question cependant de se prévaloir de résultats contestables. Nos adhérents et lecteurs nous le feraient rapidement savoir.

    Pour ce qui est de la propreté, nous ne rejoignons pas le clan des accusateurs de la gestion parisienne. Paris est une grande ville, elle accueille un tourisme de masse et elle est victime du laisser aller de la foule des parisiens et des visiteurs. Sur ces 25 dernières années nous attestons cependant de progrès incontestables sur les flyers (qui ont disparu), l'affichage sauvage (qui est maitrisé) et les tags qui sont passé du statut de fléau à celui d'espèce endémique (le service DansMaRue est devenu efficace comme le souligne notre reportage). A une réserve près : le traitement des rideaux des commerces qui en sont toujours aux déclarations d'intention….

    Au fil des jours nous donnerons notre avis sur la circulation, la sécurité, l'urbanisme, l'administration des terrasses, la végétalisation, les impôts, le logement, la gestion financière et tout autre sujet pertinent. Nos lecteurs ont la parole pour nous soutenir ou nous contredire. Nous leur demandons d'user de témoignages et d'arguments en voulant bien renoncer aux sarcasmes.

    GS

     

  •  

    Polygone archivesVue du ciel du quadrilatère des Archives Nationales

     

     

    Paris-centre et le Marais regorgent de merveilles. On le dit sans hésiter, les berges de la Seine, du pont de Sully aux Tuileries, sont le plus beau paysage urbain du monde. Il y a d'autres hauts lieux : le Louvre, l'Île de la Cité avec Notre-Dame et la Sainte Chapelle, la place des Vosges, Carnavalet, l'Hôtel de Sully… Et le quadrilatère des Archives Nationales, pour ne citer que les plus prestigieux.

     

    Hôtel de soubise 22 03 14Hôtel de Soubise, façade, cour d’honneur avec ses colonnes doubles et les tourelles de l'Hôtel de Clisson (à gauche, Photos VlM, cliquer pour agrandir)

     

    On trouve là, sur quatre hectares environ,  une foison d'Hôtels monumentaux construits sur des espaces aménagés en cours d'honneur et jardins à la française ou à l'anglaise : les Hôtels de Soubise et de Clisson, l'Hôtel de Rohan, les Hôtels d'Assy, de Breteuil, de Fontenay et de Jaucourt. Il faut mentionner aussi le CARAN (centre d'accueil et de recherches des archives nationales), un bâtiment récent qui se fond assez bien dans l'architecture XVIIIème siècle de l'ensemble. 

     

    Chancellerie d'orleansChancellerie

    Décors de la Chancellerie d'Orléans

     

    Au printemps 2011, le ministère de la Culture faisait un beau cadeau aux parisiens,  l'ouverture des jardins au public. Cette faveur dura ce que durent les roses. L'Hôtel de Rohan est entré dans une longue phase de rénovation (5 ans au moins) pour aboutir au réaménagement de l'Hôtel avec un double programme, l'installation au rez-de-chaussée des décors de la Chancellerie d'Orléans qui attendaient un sort meilleur dans des caves de la Banque de France depuis 1923 (*) et l'aménagement des Hôtels voisins et bâtiments annexes pour étendre la capacité d'accueil du personnel du ministère de la Culture. A cette occasion l'accès 87 rue Vieille du Temple sera rétabli.

    Hôtel_de_Rohan_2017Hôtel de Rohan, façade sur jardin. Construit de 1705 à 1708 pour le cardinal Armand-Gaston de Rohan par Pierre Alexis Delamair. Trois étages, surmontés d'un fronton sur un avant-corps à colonnes ioniques. (Photo VlM)

     

    Les travaux ont pris du retard. L'Hôtel de Rohan devait rouvrir en 2018. Une inauguration a eu lieu en décembre 2021 seulement, avec tout le Gotha. On ne nous y a pas conviés et nous savons de source proche d'Ariel Weil que le Maire de Paris-centre ne l'a pas été non plus… Nous espérons y être conviés en visite privée début novembre en compagnie du Maire. Nous nous ferons un plaisir de rapporter nos impressions.

    Il va sans dire que les parisiens de Paris-centre et du Marais s'attendent à retrouver un libre accès aux jardins, comme en 2018. Il ne faudrait pas que l'affectation de surfaces au Ministère de la Culture se fasse au détriment de son usage public.   

    Gérard Simonet

                                                         

    (*) Après l’échec de plusieurs projets et plus quatre-vingts ans d’attente, l’organisation
    américaine World Monuments Fund a pris l’initiative, au début des années 2000,
    de proposer à la Banque de France et au ministère de la Culture le remontage de ces
    décors à l’hôtel de Rohan, dans le quadrilatère des Archives nationales. L’hôtel de
    Rohan, contemporain de la Chancellerie d’Orléans, offre une distribution similaire
    de l’espace, et a perdu depuis le XIXème siècle le décor d’origine de son rez-de-chaussée.
    Les quatre pièces remontées – antichambre, chambre, salle à manger, grand salon –, en partie meublées par le Mobilier national, offrent un magnifique échantillon de la splendeur des arts
    décoratifs parisiens à la charnière des styles Louis XV et Louis XVI.

    Ministère de la Culture

     

  • Capture d'écran 2024-09-12 101132Zeus, le cheval métallique de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques Paris 2024

     

     

    Les JO de Paris sont déjà derrière nous. Ils nous en ont mis plein les yeux. Ce cheval artificiel galopant sur la Seine avec sa cavalière de chair et d'os restera à jamais dans nos mémoires. Gloire à ceux qui ont réalisé cette prouesse !

    Nous avions des préventions : sécurité, rentabilité, perturbations…. Il y a eu trois tentatives d'attentats, déjoués par les services de sécurité (de la routine….) et les recettes ont compensé les dépenses si l'on en croit les analystes. Les habitants, dans la mesure où ils ont massivement fui la capitale n'ont pas vraiment souffert des travaux d'aménagement des sites pour l'inauguration et le déroulement des épreuves.

    Nous qui avons combattu l'engagement de la France et de Paris dans cette aventure, nous devons  aujourd'hui nous battre la coulpe en guise de pénitence !

    Dans le fond nous sommes ravis de nous être trompés car il semble que notre pays et Paris sortent grandis d'un pari à haut risque que des gens compétents ont affronté et maitrisé. 

    Nous n'étions pas les seuls à douter. Anne Hidalgo elle-même y était opposée jusqu'à ce que François Hollande, alors président de la République, en 2014, lui intime l'ordre de changer d'attitude avec en compensation un décret pour améliorer la présentation des comptes de la ville de Paris.

    Personne d'ailleurs n'a voulu de ces JO de 2024. Boston, Hambourg, Rome et Budapest ont renoncé. Los Angelès aurait dit oui mais s'est résignée à accepter d'être la ville-hôte en 2028 contre l'engagement du CIO de lui verser 1,4 Milliards de $ !

    Au-delà, en 2032, on peut légitimement se demander s'il y aura un seul candidat. A moins que le souvenir de la magnificence des jeux de Paris n'incite d'autres villes à faire encore mieux en matière d'organisation et de créativité. Sinon, la communauté internationale aura comme ressource la suggestion que nous faisions il y a quelques mois que désormais la Grèce avec l'aide financière des pays participants organise de façon permanente les jeux olympiques à Olympie…

    Gérard Simonet

     

  •  

    Tentes sous pont bisSous le Pont au Change, on dénombre 35 tentes sur le trottoir (Photos VlM, cliquer gauche jusqu'à deux fois pour agrandir)

     

     

    Du Pont Sully au Pont Neuf, en passant par les ponts Marie, Notre-Dame et au Change, au cœur de cette perspective des ponts de Paris que nous avons qualifiée de "plus beau paysage urbain du monde" sans être démenti, des dizaines de détenteurs de tentes Quéchua et d'un mobilier rudimentaire ont élu domicile, en provenance vraisemblablement de sites où ils ont été désignés non grata, comme l'esplanade de l'Hôtel de Ville, l'espace des Billettes ou l'école St Merri….

    Les promeneurs les regardent avec compassion, soucieux du danger que constitue la Seine qui est bien au-dessus de son étiage en ce moment. Il existe pourtant à proximité des bâtiments qui pourraient les héberger, par exemple l'ancienne mairie du IVe, convertie en "Académie du Climat", et qui de l'avis général ne sert à rien et coûte très cher.

    Une académie se définit comme une assemblée de gens de lettres, de savants ou d'artistes reconnus par leurs pairs. En matière de climat, il n 'y a pas de savants capables de dire la loi et cette académie-là se distingue surtout par la propension de ses adeptes à danser devant le buffet et passer son temps dans de vains débats autour de sujets sur lesquels les humains n'ont qu'une influence insignifiante.

    Mairie 4L'ancienne mairie de Paris IVe convertie en "académie du climat" !

     

    Dans les locaux et les cours intérieures de l'ancienne mairie du IVe, il y a de quoi accueillir une bonne partie de cette nouvelle misère qui s'abat sur Paris….

     

  •  

    Haud 5

    Contraste choquant de la façade d'un immeuble fraîchement ravalé à grands frais, et du rideau métallique hideusement tagué du commerce en pied d'immeuble (Photo VlM)

     

     

    Il est visible que la mairie a mis les bouchées doubles pour que les immeubles de Paris soient ravalés de frais dans la perspective des JO de 2024. On a vu des échafaudages monter un peu partout ! Un arrêté préfectoral exige que les ravalements à Paris soient faits tous les dix ans. On observe en pratique que ce délai est fréquemment dépassé. Tel ensemble d'immeubles, déjà passablement noircis, achetés par la Ville en 2000 pour grossir le parc des immeubles sociaux, n'a été ravalé qu'en 2023, ce qui laisse imaginer un délai de plus de trente ans entre deux ravalements ! Faites ce je dis, ne faites pas ce que je fais….

    Ceci dit, chacun s'en est aperçu, les ravalements ont fleuri dans nos quartiers ces temps ci, preuve que la municipalité a déployé un zèle inhabituel en multipliant ses injonctions. C'est dur quand l'heure arrive : le ravalement d'une façade sur rue coûte couramment 100 à 200.000 € en fonction des caractéristiques de la façade et son état général. Il faut le faire pourtant. C'est grâce à cette obligation imaginée par André Malraux dans les années 60 que Paris en a fini avec ses bâtiments noircis par la pollution….

    Un autre fléau sévit hélas depuis : des graffiti géants sur les rideaux métalliques des boutiques en pied d'immeuble. Aucune n'est épargnée et le décor qui en résulte est laid et agressif. Alors que les règles d'urbanisme sont strictes dans des secteurs sauvegardés comme le SPR (site patrimonial remarquable) du Marais pour en protéger l'esthétique, il semble qu'une fatalité insurmontable nous oblige à vivre dans un environnement dont on ne veut pas.

    Les services de la propreté de Paris ne donnent pourtant pas l'impression de s'en désintéresser totalement. Interrogés, ils répondent que des interventions sont prévues "rues par rues". Récemment, la rue du Pont aux Choux (IIIe) a été nettoyée dans sa totalité, mais elle fait malheureusement exception.

    Les JO arrivent à grands pas et avec eux des visiteurs du monde entier qui vont juger Paris et la façon dont la Ville est administrée. Sa Maire Anne Hidalgo bénéficie hors de France d'un jugement plutôt flatteur qui contraste avec le bashing qu'elle subit chez elle en permanence. Elle a là l'occasion de confirmer que sa réputation aux Etats-Unis et ailleurs n'est pas usurpée. Il lui reste quelques semaines pour entreprendre ce nouveau travail d'Hercule. Le traitement des rideaux métalliques doit être pour elle un accomplissement à la hauteur du nettoyage des écuries d'Augias ! 

    Gérard Simonet

     

    Nous nous apprêtons à quitter l'année 2023 qui a été heureuse pour certains, difficile pour d'autres. "Vivre le Marais !" et celles et ceux qui l'animent souhaitent à chacun de vous le meilleur pour :

    Image

     

     

    A l'attention de nos lecteurs :

    Si vous ne recevez pas d'alerte avec lien, à la publication de nouvelles notes, signalez le nous par un message tout simple. Nous veillerons à y pourvoir pour les notes suivantes.

     

    Diffusion du blog "Vivre le Marais !"

    Le nombre de nos lecteurs a connu des records :

    • le 16 décembre : 159.365
    • le 17 décembre : 86.432
    • le 18 décembre : 13.469

     

  •  

    Campement avantLogements de fortune pour des gens qui n'en ont pas… (Photos VlM/FS)

     

     

    Un groupe de SDF a vécu là pendant des semaines, à même le sol, devant l'entrée de la poste du 67 rue des Archives dans le IIIe. La police et la mairie ont assisté impuissants à leur installation qui a fini par prendre la forme d'un bidonville bâti de bric et de broc.

    Les riverains ont été patients mais ce S.O.S nous est parvenu en fin de semaine : "Je vous écris pour vous signaler un problème qui nous rend la vie très difficile. Face au 67 rue des Archives, il y a des sans-abris qui se sont installés sur une bouche d’air chaud près de l’entrée de la poste à côté des Vélibs. Ils entassent des vieux meubles (canapés, commodes jetés dans la rue) pour en faire une cabane".

    "C’est un réel problème non seulement en terme d’hygiène (meubles infestés de punaises de lit et saleté de l’endroit) mais aussi au niveau sonore : ces gens sous l’effet de l’alcool et des drogues poussent des cris dans la nuit ; c’est invivable pour les habitants. J’ai appelé la police il y a 10 jours à 2h00 du matin lorsqu’ils se battaient avec des barres de métal. Ma famille et moi ne nous sentons plus en sécurité lorsque nous rentrons tard dans la nuit. J’ai vu plusieurs fois un sans abris déféquer sur le trottoir face aux passants. Je suis récemment allée deux fois signaler le problème à l’accueil de la mairie et ils ont été incapables de m’aider en me disant qu’on ne pouvait rien faire"

    Campement

     

    Nous avons constaté ce samedi matin que l'espace a été dégagé et que des restes calcinés du bidonville ont été poussés dans un coin du trottoir. Nous avons, sans succès à ce stade, essayé d'en savoir plus de la part du Maire de Paris-centre et de la Police nationale. Nous diffuserons l'information en temps réel dès qu'elle nous parviendra.

    Un constat s'impose néanmoins dès à présent : la compassion des parisiens et des français en général à l'égard de ceux qui ont quitté leur pays pour trouver refuge chez nous est en train de s'émousser face au nombre des arrivants et à notre incapacité matérielle à les accueillir. C'est la cohésion de notre société qui est en jeu. Il est urgent que les politiques en prennent conscience et mettent leurs calculs de tactique électorale sous le boisseau pour s'accorder sur une politique nationale et européenne à la mesure de l'enjeu.

    GS

     

    Postscriptum du 16 décembre – 19h00 –

    La Police Nationale nous informe que c'est "un des SDF ivre qui a mis le feu à son matelas avec une cigarette. Le feu s'est propagé à une voiture. Les personnes concernées sont en garde à vue. La Justice décidera de la suite…"

     

    A 24h00 ce 16 décembre 2023, cet article a été vu par 152.227 lecteurs !

     

    A l'attention de nos lecteurs :

    Si vous ne recevez pas d'alerte avec lien à le publication de nouvelles notes, signalez le nous par un message tout simple. Nous veillerons à y pourvoir pour les notes suivantes.

     

     

  •  

    St merriEntassement des tentes sous le parvis de l'école St Merri (Photo Le Monde)

     

    Dans une lettre ouverte où la compassion est palpable, le Maire de Paris-centre Ariel Weil s'exprime sur l'occupation de l'espace public par des migrants sans-abri vraisemblablement sans-papiers installés dans nos arrondissements. Nous la reproduisons ci-dessous intégralement.

    Avec un commentaire : le Maire fait appel à l’État qu'il rend responsable de la situation. C'est vrai en première instance mais rappelons que l’État c'est nous avec un Président Emmanuel Macron et ces femmes et ces hommes qui constituent l'Exécutif et exercent le pouvoir à l'Assemblée Nationale. Le lien vers nous est le Député que nous avons élu, Clara Chassaniol (suppléante du Ministre Clément Beaune) pour le secteur concerné.

    C'est vers elle qu'il faut se tourner pour que nos lois soient telles que ces situations de débordement au caractère indigne ne se produisent pas. S'ils n'y parviennent pas, nous citoyens en tirerons les conséquences démocratiques.

    En attendant il n'y a pas d'autre choix que de faire confiance à l'autorité municipale qui fait ce qu'elle peut mais qui elle aussi a le devoir de peser sur l’État et d'agir sur l'Exécutif.

    Voici le texte de la lettre du Maire :

    (suite…)

  •  

    Gravilliers bonnardChez Bonnard : cuisine de saison et vins biologiques… (Photos VlM)

     

     

    En 2000, cent pour cent (*) des commerces de cette rue étaient des boutiques de gros, de la maroquinerie surtout et de la bijouterie fantaisie, importées essentiellement de Chine. Avec ce genre de commerce, qui s'étendait aux sous-sols et aux étages, il n'était pas nécessaire de soigner la présentation des devantures et de l'intérieur.

    La population ne faisait pas mystère de sa réprobation et n'hésitait pas à mettre le Maire du IIIe arrondissement sur la sellette en saisissant toutes les occasions de manifester, soutenus par une association qui avait fait de la lutte contre la mono-activité son cheval de bataille.

    Le salut est venu d'Aubervilliers où deux centres d'affaires apparurent dès le début des années 2000, avec l'ouverture en 2006, par l'entrepreneur Michel Rosenberg, d'un immense pôle commercial, le Centre International France Asie (CIFA). Son idée première était d'attirer les commerces du Sentier, ce sont surtout les grossistes du Marais qui répondirent à l'appel du large !

    Il s'agit bien d'un appel "du large" car les commerçants du Marais étaient évidemment à l'étroit, dans des bâtiments peu fonctionnels, et des rues étroites où les camions peinaient à assurer les livraisons. A cette époque, la migration des grossistes vers Aubervilliers commença et elle s'est poursuivie depuis jusqu'à vider la rue et les rues voisines de ce type d'activité.

     

    Gravilliers boucherAu n° 30, la "Boucherie des Gravilliers" de l'ami "Manu"

     

    S'agissant du Maire de l'époque Pierre Aidenbaum, il n'est pas sûr qu'il ait joué un rôle déterminant dans cette mutation qui est venue fort à propos mais il est probable qu'il l'ait accompagnée volontiers car elle lui tirait une épine du pied. Rappelons cependant qu'il a pris une initiative judicieuse il y une dizaine d'années : l'inversion du sens de circulation de la rue, dont l'effet a été heureux de l'avis des riverains. Nous devons aussi porter à son crédit son intervention auprès de la SEMAEST (société d'économie mixte de la Ville de Paris) pour investir dans le local commercial qui devint par la suite la boutique d'Emmanuel Mesnil : la "Boucherie des Gravilliers", très appréciée des habitants du quartier.

    Au regard des 100 % de commerces de gros, on trouve aujourd'hui de Temple à Beaubourg (tronçon Marais) les activités suivantes :

    Grossiste maroquiniers : 1 ; maroquiniers détail : 3 ; grossistes bijoux fantaisie : 7 ; restauration : 13 ; commerces de bouche (boulangerie, boucherie, poissonnerie, primeurs …) : 9 ; galeries d'art : 2 ; agence immobilière : 1 ; services (laverie, coiffeur, onglerie, tatouage, escape game) : 5 ; vaisselle mobilier : 2 ; vêtements, chaussures : 6 ; horlogerie, montres : 2 ; hôtel :1 ; produits de beauté : 3…

    Gravilliers jules et jimL'hôtel Jules & Jim au n° 11 et le restaurant gastronomique Datil au n° 13

     

    Sous réserve d'inventaire….

     

    Gravilliers 29 cartons sur trottoir 19 03 18 Gravilliers primeurs

     

     

     

     

     

    Le monde d'avant à droite et à gauche celui d'aujourd'hui….

    Gérard Simonet

     

    (*) L'expression a un sens métaphorique ici. On entend en réalité que ce pourcentage était simplement "très élevé" !

     

  • PortailLe portail de l'Hôtel Raoul, 6 rue Beautreillis (IVe)

     

     

    Michel Cribier, le président de l'association "Le portail de l'Hôtel Raoul" donne le signal de la restauration du monument. Nous reproduisons ci-après le texte de sa déclaration qui fournit de nombreux détails de l'exécution du projet.
     
    On y retrouve l'annonce de la subvention de 10.000 € que notre association a décidé d'affecter aux travaux. Le chiffre est élevé comme M. Cribier le souligne. A ce titre, il ne me parait pas inutile de fournir des précisions sur notre motivation et sur l'origine des fonds.
     
    Nos statuts le précisent : l'objet de l'association est triple : respect et sauvegarde du patrimoine, protection de la qualité de vie des habitants et organisation d'activités et manifestations culturelles. Le portail est reconnu comme un élément du patrimoine architectural et historique du Marais. Il appartient à la première catégorie.
     
    Les fonds résultent des excédents d'exploitation que nous avons accumulés sur une période de près de 25 ans grâce à une gestion serrée et le recours aux moyens modernes de traitement de l'information : logiciels de gestion, messagerie électronique, réseau sociaux.
     
    Nous n'avons bénéficié d'aucune subvention de quelque origine que ce soit. Soucieux de notre indépendance, nous préférons le loup famélique de la fable de La Fontaine au chien bien nourri qui porte au cou les traces du collier. Certains auraient bien voulu nous épauler…. Nous les avons écartés.
     
    Nos finances se sont pourtant bien portées. Les adhérents sont nombreux. La cotisation est modeste mais le nombre des adhérents compense, et certains d'entre eux sont spontanément généreux voire très généreux. Les actions en justice, Correctionnelle et Tribunal de Police, nous ont procuré des dommages-intérêts significatifs avec plusieurs procès gagnés.
     
    Après notre contribution à la restauration du portail, nos réserves nous permettent encore d'agir en mécènes dans l’organisation de concerts lyriques ou instrumentaux. Ces fonds sont mobilisables aussi pour soutenir des actions en justice contre les auteurs de nuisances inacceptables, sonores notamment.
     
    Cette attitude générale peut durer quelque temps sans qu'il soit nécessaire de solliciter la contribution financière de nos adhérents. Le moment viendra cependant où l'association devra décider d'un nouveau départ. Son champ d'action et sa notoriété sont tels que des gens dynamiques et compétents, attachés au lien social, devraient relever le défi. Je les y aiderai bien entendu dans la limite de mes forces et de celles des membres de notre conseil d’administration.
     
    Gérard Simonet
     
     
    Voici le message de Michel Cribier :
     
     
    En ce début d’automne il est grand temps de vous donner quelques informations sur les nombreuses avancées de ces derniers mois sans vous cacher les difficultés restantes en vue de la restauration du Portail de l’Hôtel Raoul.
     
    Le 4 juin dernier La Fête du Portail a réuni environ 50 à 70 personnes. Sous un beau soleil ils ont pu écouter des morceaux de musique de l’ensemble Amaranthe. Des compagnons tailleur de pierre, verrier, menuisier ont réalisé des œuvres et initiés les participants à ces techniques d’art. Karen Taïeb, adjointe à la Mairie de Paris en charge du patrimoine, Ariel Weil, maire de Paris Centre, Clara Chassaniol députée de Paris,  Corine Faugeron et Aurélien Véron conseillers de Paris et fidèles soutiens de cette cause nous ont honorés de leurs présences. Le lancement des travaux a été symbolisé par le dévoilement de l’inscription au fronton du Portail Raoul.
     
    Cette manifestation a permis de lancer la campagne de dons. Nous avons ainsi recueilli 3 835 € provenant de 34 donateurs particuliers. Cette collecte de fonds bien qu’encourageante et se rajoutant aux fonds propres de l’association (25 000 €) est loin de couvrir le budget nécessaire à la restauration du portail (maçonnerie et huisserie) par des entreprises classiques.
     
    Depuis de nombreuses années l’association "Vivre le Marais !" soutient ce projet de restauration et s’est fait souvent écho dans son blog des multiples péripéties autour du portail. Aujourd’hui c’est une subvention généreuse de 10.000 € qui couronne son soutien. Que l’association et son président Gérard Simonet en soient très sincèrement remerciés
     
    Et, » last but not least »  le 4 octobre dernier, le Conseil de Paris a voté une subvention de 40.000 € à notre association, complétée par 10.000 € que verse la Mairie de Paris Centre. Un grand merci à Mme Karen Taiëb et à M. Weil ainsi qu’à Mme Faugeron et M. Véron pour cet important soutien financier.
     
    L’association se trouve donc dotée d’un budget d’environ 90.000 € avant d’engager les travaux. Une telle somme peut sembler confortable mais tout est loin d’être rose.
     
    Tout d’abord les contraintes réglementaires restreignent les possibilités d’intervention des élèves du lycée Hector Guimard ; il faut donc qu’une entreprise classique de maçonnerie supplée aux tâches non couvertes. Pour ce faire nous avons accepté le devis de Techno-Pierre pour un montant de 80.000 €. Nous sommes toujours en attente de l’autorisation de travaux et à ce jour l’entreprise prévoit de débuter le chantier en janvier 2024.
     
    Les vantaux du portail sont l’autre gros poste de travaux. Plusieurs sociétés spécialisées ont présenté des devis dont les montants s’échelonnent de 51.000 à 75.000 €. Il semble nécessaire de déposer les vantaux pour effectuer cette restauration dans leurs ateliers. Il est toujours espéré que le lycée Léonard de Vinci, spécialisé dans ce genre de travaux, puisse contribuer à cette partie mais sa réponse se fait attendre. De premiers échanges ont eu lieu avec l’Architecte des Bâtiments de France portant sur la couleur du portail rénové.
     
    On voit donc que l’ensemble des coûts est loin d’être assuré à ce jour. C’est pourquoi en tant que membres du Conseil d’administration de l’association il serait très utile que vous puissiez convaincre vos amis, vos proches de nous aider financièrement dans cette tâche et pour ceux qui ont oublié de le faire jusqu’à présent de contribuer vous mêmes. Je vous rappelle le lien pour les dons défiscalisés :
     
     
     
  •  

    Terrasse estivaleTerrasse estivale typique au carrefour Beaubourg/Rambuteau (IVe). Barrière bois ajourée, hauteur 1,10 mètre

     

     

    Il y a eu un vent de panique à la mairie de Paris (et d'ailleurs) en 2020 quand l'épidémie déclencha le confinement généralisé et la fermeture des établissements recevant du public comme les bars et les restaurants. La Maire de Paris Anne Hidalgo a donné l'impression d'ouvrir alors la jarre de Pandore en autorisant leurs exploitants à occuper l'espace public sans modération.

    Ils ont été nombreux à utiliser cette liberté nouvelle pour étendre leurs terrasses, certains avec une exubérance qu'on a pu juger légitimement choquante.

    L'épidémie a cessé en 2022 mais chacun se doutait qu'on ne reviendrait pas à la situation antérieure, au nom du principe des "droits acquis", en feignant d'ignorer que ce qui est un droit pour les uns peut être un châtiment pour d'autres, en l'espèce des nuisances pour ceux qui vivent dans les parages des nouvelles terrasses dites "estivales" (du 1er avril au 31 octobre). Voir Terrasses et Etalages à Paris.

    Cette appréciation se complique du fait que la mairie a poursuivi en parallèle sa politique d'expulsion des voitures de la chaussée pour laisser plus de place aux piétons en élargissant les trottoirs. Elle a créé une sorte de marché donnant/donnant avec les riverains : voulez-vous des voitures devant chez vous ou des terrasses à leur place, en suggérant que le bilan esthétique est généralement favorable aux terrasses pour autant qu'elles soient dessinées avec goût ?

    A cette interrogation, et pour qu'elle soit pertinente, il faut ajouter un curseur : combien de mètres carrés de terrasses contre l'équivalent de chaussée ? Si le ratio est de un pour un le combat est perdu. S'il est de un pour deux, on doit réfléchir. Si on va jusqu'à trois ou plus, le riverain est gagnant. Si on se réfère à des espaces traités comme les rues Charlot, Poitou et Saintonge (IIIe), il semble en première analyse que les habitants soient gagnants.

    Ouvrons le débat sur le sujet. S'attaquer sans discernement aux terrasses estivales n'est pas nécessairement un bon combat si on n'examine pas le contexte. Leur faire bon accueil suppose par ailleurs que l'environnement s'y prête comme on vient de le voir, et que les service de police de la mairie veille au respect du règlement qui les régit (RET du 11 juin 2021)