Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Vivre Paris !

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    Vidéo filmée par un habitant dans la nuit du 27 au 28 mai 2020

     

     

    Appel au secours d'un riverain au Maire du IVe,

    Monsieur le Maire,

    Il est 1h49, la police n'est toujours pas intervenue. Elle ne viendra surement pas ce soir malgré les multiples appels des riverains, malgré les promesses de leurs opérateurs téléphoniques. Il serait de toute façon trop tard pour les habitants, certains ont choisi de s'assommer de somnifères, pour les autres, leur nuit est perdue… Ils se demandent surement pourquoi ils ont choisi de vivre ici et comment ils vont continuer de le faire…

    Ils étaient plusieurs dizaines et sont encore une vingtaine à parler fort et hurler sur la place. Les "Joyeux anniversaires" sont terminés depuis une heure maintenant, il ne reste que les cris… Les gestes barrières ne sont pas respectés et les masques quasiment absents, contrairement aux bises et des embrassades.

    Il est 2h00, le restaurant "Joséphine" est encore ouvert et va stopper sa vente de boissons alcoolisées. Les consommateurs vont rentrer chez eux, bien fatigués après avoir passé une "sacrée bonne soirée" et vont pouvoir profiter d'une grasse matinée bien méritée. D'autres choisiront de rester sur place jusqu'à 4/5 heurs du matin ! Les discussions se poursuivent de manière animée sur les bancs, avec l'appui d'enceintes mobiles. L’acoustique de la place est telles que tout sommeil est impossible…  

    Pour nous, les riverains, c'est l'enfer car nous travaillons demain.

    "L'avenir de Paris Centre, c'est la qualité de vie de ses habitants"

    D'autres joyeux drilles, frais et dispos, reviendront  demain passer une "sacrée bonne soirée" et pourrir à nouveau la nôtre. Les marchands de boissons écouleront leur marchandise en se frottant les mains. Ils ont vécu deux mois et demi de vaches maigres, l'argent est à portée de leur main, ils ne vont pas se soucier de nous…

    Leurs clients  boiront jusqu'à plus soif et iront se soulager impasse de la Poissonnerie ou rue Necker, sur la place même, en fin de soirée. Alors, que ferons-nous quand nous les croiserons ? Il y aura des échanges plus ou moins polis, plus ou moins musclés. Et la violence comblera le vide que la force publique n'a pas su occuper…

    "L'avenir de Paris Centre, c'est plus de proximité et de sécurité"  

    Il est 2h20, la police n'est pas passée, les buveurs continuent à hurler. D'ici un moment, la place devrait progressivement retrouver son calme. C'est la fin d'une journée comme les autres sur la Place du Marché Sainte Catherine. 

    En ce moment avancé de la nuit, j'en viens à me demander, moi qui ne suis pas un professionnel de la politique, quel est l'avenir de Paris Centre. Difficile question à laquelle je n'ai, bien sûr, pas la réponse. Pourtant, je vois nettement celui que je souhaiterais éviter : celui du départ des résidents, des familles, excédées par l'impossibilité de dormir, inquiètes de ne pas être en sécurité dans un quartier pourtant peu enclin à la délinquance, écœurées de se sentir abandonnées par la puissance publique. 

    Je souhaite à tous une bonne nuit, en espérant avoir contribué à vous convaincre, par cet infime témoignage, de la réalité de la situation et de l'urgence de l'action. 

     

    Ce jour 28 mai 19h00 : le Maire du IVe Ariel Weil répond…

    Sa Directrice de cabinet nous demande de publier ce message :

    "Que tout le monde se rassure, le message des riverains est bien entendu.

    Nous sommes en lien permanent avec les riverains depuis leurs premières alertes et travaillons en étroite collaboration avec le Commissariat de Paris et la Préfecture de Police pour lutter contre ces nuisances inacceptables et ces débordements irresponsables".

     

    Dont acte. Mais nous sommes un peu comme Saint-Thomas, nous voulons voir et toucher du doigt !

     

  • Rue de la soif paris 2"Rue de la soif" parisienne…

     

    Au moment où des décisions cruciales vont être prises avec des conséquences potentielles lourdes dans un contexte où les pressions pour rouvrir rapidement et sans précautions sont formulées de façon souvent irresponsable par les médias, des élus clientélistes, des professionnels peu scrupuleux ou des amuseurs publics sans retenue, nous publions en nous y associant un manifeste de nos amis des Xe et du XIe, un secteur qui a beaucoup souffert, adressé à la Maire Anne Hidalgo et à Jean Castex, Délégué Interministériel auprès du Premier Ministre pour administrer le déconfinement sur les lieux publics et lieux recevant du public à Paris 

     

    Madame la Maire, Monsieur le Délégué Interministériel,

    Les mesures de confinement ont atteint leur but : ralentir la progression de la propagation du virus. Cependant, la menace est toujours réelle, comme le montrent l’apparition de nouveaux foyers en « zones vertes » en France et les exemples de re-confinement observés à l’étranger. Les décisions sur la poursuite de la levée des mesures de restrictions dépendent de contraintes peu conciliables : les incertitudes sur la situation épidémiologique ; les pressions, souvent irresponsables, exercées par les milieux professionnels, les politiques, les médias et l’opinion publique ; l’acceptabilité sociale du calendrier de retour à la normale.

    La gestion des lieux publics et des lieux recevant du public présente une difficulté particulière, notamment à Paris, en raison des risques avérés d’activation de chaînes de contamination au sein d’espaces ouverts non régulés et d’espaces clos de dimension restreinte. Dans les deux cas, il est illusoire de penser que les mesures sanitaires pourraient être respectées sans une régulation forte des autorités administratives.

    Les associations d’habitants défendant leur qualité de vie dans des quartiers stigmatisés comme « festifs » savent d’expérience que les publics indisciplinés ne sont pas spontanément capables de maintenir des pratiques contraignantes (gestes barrières, distanciation sociale) directement opposées aux conduites recherchées de détente, plaisir et désinhibition. Les comportements collectifs antisociaux sont favorisés par de nombreux facteurs de risques : l’action inadaptée des élus municipaux, la complexité du mille-feuille administratif régissant la capitale, le manque de moyens de la Préfecture de police de Paris face à ses nombreuses missions, l’individualisme de trop nombreux exploitants d’abord préoccupés par leurs intérêts particuliers au détriment de la prise en compte de tout impératif de santé publique.

    Dans ce contexte, seule une orientation volontariste des autorités serait à même de réduire les risques considérables de propagation qu’entraînerait l’ouverture précipitée des lieux publics et des lieux recevant du public. Qu’il s’agisse des lieux ouverts ou des lieux fermés, des prescriptions formalisées (et pas de simples recommandations) doivent être fournies pour organiser rigoureusement les interactions du public, pour inciter de façon appropriée celui-ci à respecter les comportements indispensables, pour mettre en œuvre un contrôle préventif de proximité, pour sanctionner les attitudes déviantes incompatibles avec le risque épidémiologique.  

    Pour ces raisons nous considérons qu'il est urgent que soit défini un cadre de régulation inédit adapté a cette situation inédite. Nous souhaitons être entendus par la Maire de Paris car nous avons des propositions constructives à exposer.

    Association des Riverains du XIe arrondissement

     

  • Terrasse sage mairieUne terrasse comme on en rêve, triée sur le volet pour illustrer les mesures que la Maire de Paris se propose d'apporter aux acteurs de la vie économique parisienne (Photo mairie de Paris)

     

     

    Une fois encore, Anne Hidalgo s'adresse aux "forces vives" pour faire connaitre son "plan de soutien à la sortie du confinement".

    Nous nous faisons un plaisir de le relayer en invitant chacun d'entre nous à en évaluer les conséquences sur le terrain. Elles sont prévisibles. Nous en avons constaté les effets inquiétants dès les premiers jours : Canal St Martin,  Berges de la Seine, Butte aux Cailles (XIIIe), Montmartre…

    Sont-elles insurmontables ? On peut le craindre mais baisser la garde conduirait à un désastre social et sanitaire. On peut tolérer et comprendre tel ou tel rassemblement "bon enfant". On ne peut pas en accepter les abus. Les associations "Vivre Paris !" soucieuses du respect de l'espace public et de la tranquillité des habitants demandent aux services d'ordre de la mairie (DPSP) et de la Police Nationale de faire en sorte que les règles sanitaires soient respectées et que la limite du raisonnable dans les aménagements provisoires autorisés ne soit en aucun cas dépassée. Un dialogue en ce sens est établi avec Jean Castex, chargé de mission déconfinement auprès du Premier Ministre. 

    Nous sommes attentifs également aux dépenses annoncées : 200 millions d'€ sans contrepartie de recettes, avec le doute que les recettes courantes souffrent elles-mêmes des conséquences de l'épidémie (arrêt des transactions immobilières notamment et chute des droits de mutation qui rapportent 2 Milliards d'€ normalement à la Ville…). Étonnement de constater qu'on annonce 25 Millions d'€ de plus aux acteurs associatifs et culturels dont le montant des subventions donne déjà le vertige !

    Nous ne serions pas étonnés dans ces conditions que le déficit 2020 dépasse les 500 Millions d'€, alors que par la loi les municipalités doivent être à l'équilibre. Va-t-on déclarer ces dépenses en investissements pour échapper à cette contrainte ?

    Il n'est pas nécessaire d'être expert en économie pour conclure que la Ville va devoir emprunter encore pour couvrir le différentiel, dans la mesure où la Maire et ses concurrents confirment ne pas vouloir augmenter les impôts. 

    Une question se pose alors : il y a un consensus des économistes pour dire que l'endettement des États ne déclenchera ni la hausse des taux (d'ailleurs, si hausse il y avait, on la compenserait par un recours supplémentaire à l'emprunt !) ni la dépréciation des monnaies car elle se mesure par rapport à d'autres monnaies et toutes sont logées à la même enseigne. Enfin il n'y aura pas d'inflation car le contexte offre/demande et la hausse de la productivité due aux nouvelles technologies y font obstacle.

    Si cette analyse se confirme, tout se passerait comme si l'institution mairie de Paris à l'image de l'Etat disposaient de la planche à billets, qui est en principe le monopole de la BCE (banque centrale européenne). Et si une municipalité y a accès, pourquoi pas les grandes entreprises, puis les moins grandes etc… Je crains qu'on s'achemine en réaction vers une défiance générale à l'égard des monnaies souveraines et un retournement vers d'autres actifs, les actions d'entreprises (certaines d'entre elles) et pourquoi pas les crypto-monnaies comme le bit-coin.

    Je me garderai bien d'aller plus loin dans ces prédictions. C'est déjà assez difficile de se poser les bonnes questions. Une chose me parait sure : nous entrons dans un monde nouveau dont il est difficile de dire s'il sera bon ou mauvais et pour qui.

    Gérard Simonet

     

  • Préfecture de police vue aérienneLa Préfecture de police de Paris, vue des tours de Notre-Dame

     

     

    Reprenant le cycle de nos entretiens avec les autorités parisiennes, nos associations de défense de la qualité de vie des parisiens  ont demandé à être entendues par la Sous-préfète Frédérique Camilleri, Directrice-adjointe du cabinet du Préfet de police de Paris. Nous l'avions précédemment rencontrée le 22 octobre 2019. L'entretien avait fait l'objet d'un article qui se réjouissait de l'engagement de la police en faveur de la sécurité et de la  tranquillité des parisiens.

    Les événements récents, le confinement et sa sortie nous incitaient à la revoir pour lui faire part de nos analyses et nous assurer de la présence de la police aux côtés des habitants dans la phase sensible du déconfinement.

    Des porte-paroles de nos associations ont parlé longuement avec elle. Voici ce que nous retenons de ses propos :

     

    Comme à son habitude, Frédérique Camilleri se montre à l’écoute des habitants représentés par nos associations, attentive aux principaux thèmes sur lesquels nous échangeons. Commentant la récente actualité, nous lui avons fait part de notre soulagement face à la rapidité et à la fermeté des mesures prises par la Préfecture de police, le jour même du début de déconfinement, avec les débordements observés le long du canal Saint-Martin.

    Mme Camilleri semble avoir été sensible aux commentaires favorables des associations d’habitants. Les opinions que nous rapportons relativisent beaucoup les conseils et les critiques des donneurs de leçons qui s'expriment dans les médias. Notre attitude contribue probablement à renforcer la Préfecture dans sa détermination de ne tolérer aucun débordement quelle qu’en soit la nature (non-respect des gestes barrières et de la distanciation sociale, alcoolisation massive, nuisances sonores, etc…).

    Les arrêtés préfectoraux interdisant la vente et la consommation d’alcool, ou limitant certaines attitudes de promeneurs, ont été pris sans délais dès que les images de dérives spectaculaires autour du canal Saint-Martin ont été diffusées. La préfecture y était heureusement préparée. Les instructions du Ministère de l’Intérieur et de l’ensemble du gouvernement paraissent sans équivoque : être ferme pour ne pas mettre en cause les résultats positifs de la longue période de confinement qui s’est achevée le 11 mai.

    Néanmoins, la Préfecture nous semble à juste titre convaincue que le déconfinement ne doit pas être l'affaire exclusive de la police ; s’agissant de la préservation de vies humaines, ce sont les individus eux-mêmes qui doivent adopter des comportements appropriés, à titre individuel et collectif. Si une majorité des parisiens ont montré un esprit civique à la hauteur de la situation, une minorité de comportements déviants ont été malheureusement observés.

    La Préfecture n’a pas hésité à prendre des mesures appropriées contre des établissements qui ne respectaient pas les nouvelles règles du jeu : plusieurs commerces ont fait l’objet de fermetures administratives dès les premiers jours du confinement, et ceci pour toute la durée de la période. C’est la politique que continuera d’appliquer la Préfecture de police dans les semaines qui viennent, pendant l’état d’urgence sanitaire.

    Nous pensons donc que les entorses aux restrictions sanitaires, ainsi que les nuisances sonores éventuelles, seront sanctionnées, à la fois pour les restaurants, à partir de leur réouverture (aucune indication de date à l’heure actuelle), mais également pour les bars, cafés, discothèques (ouverture probablement plus lointaine encore).

    S'agissant des projets d’élargissement de terrasses sur la voie publique évoqués par la mairie de Paris, nos associations savent bien que depuis 2017 la mairie de Paris a récupéré des pouvoirs qui étaient précédemment de la responsabilité de la Préfecture de police, ce qui rend l’action de celle-ci plus délicate. En tout état de cause, nous savons aussi que nous pouvons compter sur la Préfecture de police, toujours attentive aux nuisances, actuelles… et futures.

    Cette différence de vues donne probablement lieu à des discussions, qui doivent avoir cours actuellement. La Préfecture n’est pas là pour compenser les nuisances créées à son corps défendant. Ainsi, a-t-elle donné plusieurs avis défavorables à la fermeture de l’axe majeur que constitue la rue de Rivoli. La mairie est passée outre, ce qui est son droit aujourd’hui, et c'est logiquement aux effectifs municipaux d’assurer désormais la protection et la fermeture de la rue… Or, cette surveillance nécessite beaucoup de moyens…

    L’état du mille-feuilles institutionnel parisien n’est qu’à moitié rassurant pour les citoyens car, si la Préfecture de police a moins de moyens pour protéger les habitants, nous pourrions être abandonnés à nous-mêmes si la mairie de Paris poursuivait dans ses déclarations de piétonisation de certaines rues en vue d’y développer l’offre des bars et restaurants.

    Dans le contexte de crise actuelle, le moment est opportun pour redessiner les quartiers parisiens jusqu’à présent frappés par la mono activité de l’alcool et de la fête. De nombreux établissements ne satisferont probablement pas les conditions requises s’ils voulaient continuer sur la base de leur ancien modèle, aujourd’hui complètement dépassé (dumping sur les prix et la qualité favorisant le "binge drinking" et les foules circulantes, etc…).

    A cet égard, la Préfecture de police pourrait nous aider en appliquant de façon restrictive les dispositions de l’arrêté préfectoral d’octobre 2016 qui va dans le sens que nous souhaitons puisqu’il permet notamment de limiter les translations de licences IV dans certains quartiers. Elle semble prête à continuer dans cette voie, qui pourrait conduire à la baisse du nombre de licences IV dans ces quartiers saturés en établissements de nuit.

     

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    Fête

     

     

    Tandis que la Maire de Paris se préoccupe en apparence de garantir la santé de ses administrés en s'assurant que le déconfinement se déroule dans le respect des mesures sanitaires recommandées par le gouvernement et la direction de la santé publique, son Adjoint à la vie nocturne Frédéric Hocquard propose de transformer des rues en espaces accueillant des concerts. 

    Une "webradio" Tsugi RADIO  reproduit ainsi ses propos :

    "On n’a pas non plus envie que les rues se transforment simplement avec une grande table, une tireuse à bière et un comptoir. On voudrait qu’il puisse aussi y avoir des activités festives, musicales. Ces rues pourront servir à ce qu’il puisse y avoir des représentations artistiques. Pas forcément des concerts, ça peut être plein de choses, mais le concert n’est pas exclu."

    Il évoque aussi les parcs et jardins, que la Maire veut rouvrir dès que possible. "Ce qui ne va plus se passer en salle pendant un certain temps, on va le faire en extérieur". 

    Le Premier adjoint de la Maire, Emmanuel Grégoire, lors d’une conférence de presse sur le déconfinement tempère en déclarant : « En août, il y aura une vie parisienne beaucoup plus dense que traditionnellement. Si nécessaire, on demandera au Préfet de prendre des arrêtés pour interdire la vente d’alcool dans certaines zones et éviter une trop grande concentration, avec une attention sur les voies sur berge, le canal Saint-Martin et le bassin de la Villette".

    On le voit, la mairie de Paris souffle le chaud et le froid. Il faudra d'ici les élections que la Maire sortante candidate à sa réélection choisisse à quel régime elle entend désormais soumettre les parisiens pour qu'ils oublient dans leur nouvelle vie les semaines vécues dans l'épreuve du coronavirus. En se souvenant que leur pire crainte est désormais de tomber dans l'enfer que leur réserverait des fêtards débridés entrainés par les professionnels de la nuit et les débits de boissons alcooliques. 

    GS

     

  • HallesLe signataire dans une tenue de confiné ordinaire de Paris-centre. Retrouvailles des jardins du forum des Halles et  de Saint-Eustache. A partir du 11 mai, les masques ne sont pas imposés mais il sera utile d'en porter car ils protègent ceux qui nous entourent ou que nous croisons, et accessoirement nous-mêmes. 

     

    L'article que nous avons publié le 5 mai sous la signature du Dr Bertrand Lukacs à propos des "Déclarations d'Anne Hidalgo sur la sortie du confinement des cafés-restaurants" a été lu par plus de 2.000 personnes de tous horizons et a recueilli le nombre record de 29 témoignages de lecteurs. C'est signe de l'émotion qu'il a suscité et disons le franchement de la forte réprobation exprimée par le plus grand nombre.

    A propos de l'aménagement de certaines rues au bénéfice des bars-restaurants, et notamment la rue des Haudriettes qui nous est chère car c'est là qu'est le siège de "Vivre le Marais !" nous avons demandé des éclaircissements à Christophe Najdovski, maire-Adjoint de Paris auprès d'Anne Hidalgo, en charge des déplacements et de la voirie.

    Voici sa réponse : "Dans le cadre de la sortie de confinement, nous travaillons à adapter l'espace public pour favoriser le respect de la distanciation physique entre les piétons. Ce travail prend une résonance particulière dans le centre de Paris, où les rues sont souvent étroites avec peu d'espace pour les piétons.

    Aussi, en lien avec les mairies d'arrondissement, les services de la direction de la voirie et des déplacements ont travaillé à identifier les rues prioritaires à aménager pour favoriser le respect de la distanciation physique entre les piétons.

    C'est le cas de la rue des Haudriettes, rue très passante en termes de piétons, avec des trottoirs étroits. Aussi, la proposition consiste à neutraliser le stationnement situé côté pair, et élargir ainsi l'espace circulable pour les piétons."

     

    De son côté, le Maire du IVe Ariel Weil, candidat arrivé en tête aux élections du 18 mars pour la mairie de Paris-centre, s'adressant aux riverains par sa Directrice de cabinet Isabelle Knafou, précisait ce qui suit : 

    "A Paris comme ailleurs, la plupart des commerçants et artisans, à l’exception des commerces de première nécessité, sont à l’arrêt depuis le 16 mars. Les gestes barrière et les règles de distanciation physique qui s’imposeront à tous lors du déconfinement, pour une durée indéterminée, vont entraver considérablement le bon fonctionnement de tous les commerces. Nous devons les aider sans compromettre votre tranquillité.

    Afin d’aider ces commerces à se relancer dans les meilleurs conditions possibles et d’assurer la sécurité des clients comme des riverains qui emprunteront les mêmes rues et les mêmes trottoirs, l’espace public doit être repensé.

    Dans les prochaines semaines, la Ville de Paris, en lien avec la mairie d’arrondissement, va réfléchir quartier par quartier, voire rue par rue, à la réorganisation provisoire de l’espace public afin d’éviter la promiscuité des piétons. Cette problématique est particulièrement importante dans notre quartier où les rues sont étroites, souvent bondées et parfois très commerçantes.

    Dans les rues qui l’exigeront, en raison de la réouverture des commerces ou de l’exiguïté des trottoirs, un aménagement provisoire – parfois qualifié d'« urbanisme tactique » – devra être organisé à l’emplacement des places de stationnement pour permettre l’organisation d’une file d’attente sans nuire au passage des piétons. Ce travail de dentelle est essentiel à la fois pour aider les commerces de petite superficie et pour assurer l’accès des riverains à leur porte d’immeuble. Dans certaines rues, ces aménagements seront simples à réaliser, dans d’autres ils seront malheureusement impossibles.

    Soyez certain en tout cas que nous serons guidés par un seul principe, celui de l’équilibre entre des besoins plutôt que leur antagonisme. Aucune rue, a fortiori aucun trottoir du 4e arrondissement n’a vocation à être transformée en terrasse géante. Mais nous devons aider les petits établissements de notre quartier à relever le défi de la distanciation physique en leur permettant, lorsque cela sera possible, d’installer quelques tables sur le trottoir ou sur une place de stationnement. Tout cela sera discuté au cas par cas."

     

    Les deux messages sont cohérents, presque synoptiques. On peut comprendre leur finalité, on hésite à l'approuver cependant car on doit à juste titre redouter le phénomène du fait accompli auquel nous ont trop habitué ces établissements qui  ont fait de l'occupation de trottoirs et chaussées leur modèle économique. Nous revendiquons, dans une approche "Vivre Paris !", à savoir respect de l'espace public et du sommeil des habitants, le droit de participer à ces études de faisabilité et d'être entendus.

    Gérard Simonet

     

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    Place_de_la_concorde_mars2020

     

     

    La place de la Concorde en mars 2020 pendant la période de déconfinement due à la pandémie du coronavirus COVID 29. Parisian Fields, un blog anglo-saxon spécialisé sur Paris, domicilié chez WordPress.com, nous soumet cette photo d'actualité et nous rappelle qu'il existe une multitude de photos anciennes qui montrent Paris VIDE d'habitants à diverses époques. Ce sont des réalités ou des effets spéciaux. Il est très agréable de les parcourir, même si vous n'êtes pas à l'aise avec la langue de Shakespeare car les images parlent d'elles-mêmes et portent des signatures célèbres comme Louis Daguerre ou Charles Marville

    Feuilletez ce blog

     

  • Louvre musée pyramide foule 18 08 19La pyramide du Musée du Louvre (2019)

     

     

    Nous avons annoncé sur ce blog dans un article du 7 avril 2020 notre souhait de rencontrer pour un entretien le Haut-Fonctionnaire Jean Castex, chargé auprès du Premier Ministre de la "Mission Nationale de Conduite du Déconfinement". 

    Nous avons préparé à la demande de son cabinet une note synthétisant nos réflexions sur le sujet. Son contenu est appelé à alimenter concrètement les réflexions engagées sur les modalités du déconfinement.

    Gérard Simonet

     

    Note de synthèse de notre collectif d'associations

    à l'attention de M. Jean Castex  et la

    Mission Nationale de Conduite du Déconfinement

     

    Lieux publics et lieux recevant du public : la levée des mesures de restrictions n’est pas à l’ordre du jour à Paris

     

    Une étude épidémiologique réalisée par l'Institut Pasteur en collaboration avec Santé Publique France et l’Inserm a été mise en ligne le mardi 21 avril . D’après ses résultats, ce sont moins de 6 % de la population française qui auront été en contact avec le coronavirus SARS-CoV-2 le 11 mai prochain.

    La diffusion de l’infection sera donc très loin des 70 % nécessaires pour obtenir une protection collective par la seule immunité de groupe . Cette prévision confirme la pertinence de la politique de prévention mise en œuvre par le gouvernement mais aussi la gravité de la menace qui continue de peser sur le pays.

    Comme chacun le sait désormais, c’est grâce aux mesures de restrictions que la mobilisation du système de santé français a porté ses fruits. Le respect des gestes barrières, les restrictions appliquées aux activités non-essentielles, la limitation drastique du nombre des déplacements, l’interdiction des rassemblements, ainsi que le confinement des personnes, toutes ces mesures se sont conjuguées pour réduire la propagation d’un virus particulièrement dangereux.

    Pour prendre connaissance de la lettre dans son intégralité, cliquez dans le texte ci-dessous

    (suite…)

  • Castex jean FR3Jean Castex (Photo France 3 Occitanie)

     

     

    Jean Castex est Maire de Prades (Pyrénées Orientales), la ville du Maître catalan du violoncelle Pablo Casals. Issu de la droite, il a été réélu aux dernières municipales avec le score élogieux de près de 76 %. Le gouvernement par la voix du Premier Ministre Edouard Philippe, a annoncé le jeudi 2 avril sur TF1 qu'il sera chargé de la "coordination d’un groupe de travail interministériel pour réfléchir à la stratégie de déconfinement". Haut fonctionnaire, élu local, énarque… L'homme semble avoir toutes les caractéristiques requises pour mener à bien cette tâche. Il connait nos institutions, notamment celles qui touchent à la Santé.

    Des associations parisiennes militent depuis 2010 sous l'étiquette "Vivre Paris !" pour le respect de l'espace public, la maitrise du tourisme festif, le contrôle de la consommation nocturne de boisssons alcooliques, la régulation du cadre de vie des espaces ouverts, le droit à la tranquillité et au sommeil des habitants. Ces associations souhaitent partager avec ce haut fonctionnaire leur analyse de la situation et leurs recommandations pour l'avenir.

    Cox attoupement square ste croix 29 03 14 à 20h45

    Jean pierre timbaud soirée privée sept 2012

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Rassemblements nocturnes et alcoolisation dans les IVe et  XIe arrts….

     

    Il n'est pas question de s'acharner sur des établissements à terre aujourd'hui, condamnés avec le confinement à fermer leurs portes, et d'exploiter dans notre rhétorique les aberrations constatées et dénoncées hier, notamment les rassemblements de foules de consommateurs à l'intérieur, sur les trottoirs et sous les fenêtres des habitants qui ont vécu l'enfer de nuits sans sommeil. Peut-être fallait-il que ces excès se produisent et se révèlent pour que les yeux se décillent ?

    Nos amis du XIe arrondissement très affectés par les méfaits des activités festives nocturnes et de l'alcool s'expriment en ces termes sur le sujet :

    "Citoyens engagés, responsables associatifs, nous sommes des observateurs avisés et modérés, constants (nous travaillons dans la durée, depuis plus de dix ans), raisonnablement objectifs (sensibles à ce qui relève de l'intérêt général qui est notre unique boussole), nous représentons la fameuse "société civile" qui ne s'exprime que très rarement, et trop souvent dans des sondages d'opinion aux questions généralement biaisées. Nous sommes reconnus en tant que tels par un grand nombre des décideurs."

    A ce titre, nous les rejoignons pour nous exprimer auprès de Jean Castex sur les enjeux des modes de déconfinement dans nos quartiers caractérisés par une surpopulation, l'indiscipline des exploitants et des consommateurs, une certaine discordance dans l'attitude des autorités : préfecture de police et mairie de Paris. Nous craignons un encouragement au laxisme, un manque d'effectifs de contrôle, le rejet social des mesures de déconfinement, leur mauvais décodage par les populations, la difficulté de leur mise en œuvre réelle, et pour finir les résistances à l’application d'une politique efficace de déconfinement avec un risque d'échec et de rebond dévastateur.

    Il est conseillé à ce propos de s'inspirer des expériences de pays voisins qui travaillent sur des modes de sortie du confinement qu'ils ont eux-mêmes instaurés (Italie, Autriche, Allemagne, Espagne, Danemark …)

    Nous voulons quant à nous que la sortie du confinement réussisse. Nous sommes demandeurs d'une visio-conférence entre des représentants de nos associations de notre mouvance "Vivre Paris !" et Jean Castex, pour nous en entretenir.

    Vivre le Marais ! Vivre Paris-centre !

     

  • Corona urgencesPatient en réanimation (Photo Le Parisien 26/03/20)

     

    En cette période difficile que nous vivons, il y a ceux qui contribuent à la lutte contre les dégâts du virus, il y a ceux aussi qui, désocialisés en général, s'en soucient comme d'une guigne et participent allègrement à sa propagation.

    Nous avons retenu deux témoignages qui illustrent cet état de fait, deux attitudes à l'opposé sur l'échiquier de la population :

     

    Docteur Bertrand Lukacs, Président d'Habiter Paris et des Riverains du canal St Martin (Xe), appel aux parisiens !

    Le pic de la pandémie n'est pas encore passé, le confinement va durer encore au moins quatre semaines et peut-être plus.

    Les résultats des essais cliniques seront connus dans 15 jours.

    Des tests de dépistages et de contrôle des anticorps sont en cours d'évaluation.
    Il est sûr que la sortie du confinement sera un moment critique mais personne ne peut aujourd'hui dire le scenario qui sera mis en œuvre car la situation est terriblement évolutive de même que les connaissances et les tests .
    Ce scenario sera certainement étudié avec la plus grande prudence au niveau national . Les préfets, la police et sans doute l'armée seront chargés de le faire respecter à la lettre, je l'espère.

    Le message le plus important à faire passer, dès maintenant, c'est de dénoncer en temps réel tous ceux qui ne respectent pas les consignes : c'est un acte civique de santé publique. Pour protéger ceux qui ne respectent pas les consignes mais aussi la population. Il faut faire comprendre que ce n'est pas de la délation, c'est une démarche citoyenne. Il faut aider la police et maintenant l'armée à être plus efficace encore.

    Ce message doit être largement diffusé. C'est extrêmement important !

    C'est aussi ce qu'il faudra faire au sortir du confinement en fonction des consignes qui seront données mais ne ciblons pas simplement les tenanciers de cafés/restaurants, c'est très réducteur. Ce que j'ai vu sur les berges du canal St Martin, des foules épaule contre épaule buvant et chantant comme si de rien n'etait malgré les consignes, montre l'ampleur de l'inconséquence des populations.

    Attendons d'en savoir plus sur le scenario retenu pour la fin du confinement. Et aidons au mieux et au maximum tous ceux qui seront chargés de gérer ce moment crucial.

    Dr Bertrand Lucaks

     

    Face à cette prise de position responsable, il y l'anomalie, l'anachronisme, la provocation permanente et pour tout dire le danger créé par ce nourrisseur de pigeons qui sévit depuis des années sur le secteur Archives/Renard/Beaubourg, entouré de centaines d'oiseaux porteurs de germes et créateurs de salissures et de pollution. Voici ce qu'en dit CDT, une riveraine (identité voilée par crainte de représailles)

     

    Nourrisseur 1 de pigeons 20 09 12Amour/compassion pour les oiseaux ou désir de provocation d'une société qu'il rejette ?

     

    "Des photos ? En voilà deux, très irritantes, de la vie sous mes fenêtres : pendant le confinement, le nourrissage des pigeons continue….

    Que ce personnage qui vit dans une camionnette rue du Renard puisse être difficilement confiné est une chose, que des personnes continuent de l'approvisionner sans faiblir en kilos de graines pour qu'il puisse nourrir comme avant les pigeons de Paris est choquant.

    Et plus choquant encore que la police laisse faire, apparemment avec une certaine mansuétude. Une bagarre a éclaté avant-hier entre le nourrisseur et un passant, suffisamment violente pour que les policiers arrivent rapidement, à quatre dans une voiture. Une des passionarias qui le soutiennent, l'approvisionnent et lui tiennent compagnie tous les soirs est intervenue en poussant des cris. L'homme, fidèle à son habitude, a hurlé des jurons et des insanités et depuis ? Rien, tout ce petit monde continue à s'activer comme par le passé.

     

    Nourrisseur martineImage scandaleuse des conséquences du comportement d'un personnage désocialisé, image contraire à la nécessité et l'obligation de distanciation des vivants


    Le Maire concerné Ariel Weil, interpellé en réunion publique à ce sujet, nous a dit "qu'on ne peut rien faire car le nourrisseur a beaucoup de soutiens", "et il n'est pas solvable" a ajouté le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum. Les soutiens qu'on connaît, ce sont essentiellement deux viragos hyperactives, et suffisamment solvables pour acheter des graines par dizaines de kilos !
    Quant au "Yellow Korner", il continue de nous pourrir la vie avec sa pub lumineuse clignotante qui illumine tout le quartier en toute impunité 24h/24 et 7j/7.
    Mais bien sûr, rien de comparable avec l'anarchie qui règne dans le nord et l'est de Paris que décrit Le Parisien, qui est profondément préoccupante".
    CDT