Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Vivre Paris !

  • L'étincelle 05 11 19

    Place (*) du Bourg Tibourg (IVe) : disparition de la contre-terrasse de "L'Etincelle" (Photo VlM)

     

     

    C'est un espace en mutation que nous avons aujourd'hui sous nos yeux ! Depuis quelques semaines, on assiste au retrait des contre-terrasses qui avaient transformé ce qui ressemble à une place en une sorte de bunker que tous les établissements présents avaient contribué à créer. 

    Tous sauf un, le "Feria Café", à l'angle Verrerie, qui avait admis il y a quelques mois que sa contre-terrasse n'était ni belle ni légale et l'avait spontanément retirée. En reconnaissant par la suite que ses affaires avaient été favorablement affectées par l'abandon de sa contre-terrasse disgracieuse…

    Les autres décidaient de faire de la résistance et certains comme "l'Etincelle" saisissaient le tribunal administratif pour forcer la main de l'autorité municipale. 

    Il y a eu alors une heureuse concomitance : l'arrivée du nouveau maire Ariel Weil et la reprise de "l'Etincelle" par un nouveau gérant, Pierre Long. Un dialogue s'est établi avec lui et l'ensemble des établissements de la place. Il a abouti à la reconnaissance par l'ensemble de la profession de la nécessité de respecter les règles d'urbanisme qui contribuent au charme du lieu, un bienfait dont tout le monde bénéficie.

    Les amoureux du Marais s'en félicitent tout en affirmant, pour certains, de façon circonspecte que les restaurants vont tout faire pour "regagner du terrain" en poussant au maximum leurs terrasses ouvertes sur l'espace public. Une méfiance qui s'explique par les nombreux précédents dont nos quartiers sont victimes mais qui ne doit pas nous empêcher de nous réjouir d'une évolution qui prend le bon chemin.

     

    (*) Ce lieu au sens strict n'est pas une place. C'est la rue du Bourg Tibourg qui s'élargit en débouchant sur la rue de Rivoli au point de ressembler effectivement à une place.

     

  • Grav 20

    Gravilliers 20

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Evacuation de gravats 20 rue des Gravilliers (IIIe). Parmi eux, de belles pierres des bâtiments existants, de la "pierre de taille jaune" très demandée sur le marché de la construction…

     

     

    Pendant que les élus et ceux qui rêvent de l'être à Paris dissertent sur la pertinence de porter de 120 à 90 (ou moins) le nombre de nuitées de location saisonnière autorisées pour les propriétaires de leur résidence principale, des acteurs plus sournois démolissent allègrement des locaux commerciaux, sans déclaration à la mairie, sans panneau d'affichage, nous disent des témoins.

    Il est un fait que depuis des mois, des propriétaires de locaux de statut "commercial" (souvent d'anciens entrepôts ou ateliers d'artisans) convertissent leurs biens en "résidences hôtelières" sans qu'il soit nécessaire de demander à la mairie de Paris le changement de statut qui s'impose à ceux qui sont propriétaires de locaux "d'habitation" et veulent en faire des logements type Airbnb, changement que la mairie a rendu difficile voire impossible dans le but de lutter efficacement contre les locations courte durée. 

    Pour ces propriétaires-là, la voie est étrangement libre. Ils doivent passer le cap de l'assemblée générale des copropriétaires. C'est aisé quand une majorité d'entre eux y a son intérêt. L'étape suivante est l'exécution des travaux de transformation. Ils sont souvent lancés sans demande d'autorisation. Si demande il y a auprès de la direction de l'Urbanisme de la Mairie de Paris, il nous semble que les services concernés ainsi que l'Architecte des Bâtiments de France, chargés de protéger l'architecture du Marais (Site Patrimonial Remarquable) font preuve d'une permissivité regrettable.

    Dans l'affaire qui nous concerne au 20 rue des Gravilliers, un groupe de propriétaires choqués par ce qu'ils constatent ont lancé une action judiciaire au civil devant le TGI contre l'entrepreneur concerné en mettant en cause la validité de l'assemblée générale. 

    Nous attirons sans tarder l'attention des autorités municipales et du Ministère de la Culture sur cet aspect symptomatique du phénomène des locations saisonnières. Nous les invitons du reste à aller plus loin et à se préoccuper du statut de ces "résidences hôtelières" qui sont devenues le Graal des entrepreneurs qui se convertissent. Il est probable qu'il faille légiférer pour que ces activités touristiques soient encadrées par des normes compatibles avec celles de l'hôtellerie traditionnelle. Faute de quoi, on assistera à une concurrence déloyale qui n'est acceptable par personne, et à la dégradation de l'habitat urbain.

    GS

     

  • Ganzer djiane gérardGaspard Gantzer et Benjamin Djiane avec Gérard Simonet

     

    Les candidats aux élections municipales de 2020 nous invitent à des entretiens à bâton rompu pour nous exposer leurs programmes. En général nous sommes heureux de les voir mais il nous importe davantage qu'ils prennent connaissance de nos attentes plutôt que nous faire part de projets mirobolants pour Paris, projets d'ailleurs que personne ne réclame.

    Les parisiens ont appris à se méfier des projets. Certes il en faut, pour autant qu'ils soient raisonnables, mais ils ne doivent en aucun cas occulter la nécessité de gérer correctement le quotidien. C'est ce que soutient Gaspard Gantzer, ancien conseiller communication de François Hollande, qui a lancé le mouvement "Parisiennes, Parisiens" en vue des prochaines élections et qui dans cette optique a souhaité nous rencontrer. 

    S'agissant de la propreté, il plaide pour un investissement massif de 300 Millions d'€ sur 6 ans pour la mécanisation du travail. Il souligne que l'époque n'est plus au balai qui équipe aujourd'hui nos agents… (Ce faisant il minimise le fait que Paris a commencé à s'équiper de ces gros aspirateurs qu'on nomme les "Glutons").

    Gluton  IVe 13 03 19"Gluton" prêt à l'emploi dans le IVe – mars 2019

     

    A ce propos, nous revenons sur notre manifeste du 16 juin 2019 qui appelle l'attention des candidats sur la nécessité de considérer la propreté dans sa globalité qui inclut le paysage de la rue et le mobilier urbain (tags anxiogènes, affiches et affichettes sauvages, bancs publics, armoires, boitiers électriques, plaques de rues, poteaux supports de signalisation, boites aux lettres…). L'impression de propreté ou de saleté découle directement de l'état dans lequel notre regard les découvre. Nos interlocuteurs l'admettent mais ils n'y avaient pas vraiment pensé !

    A propos de la densité d'habitants à Paris, Gaspard Gantzer observe avec justesse qu'elle recouvre non seulement les résidents mais aussi ceux qui s'y rendent pour leur travail et les touristes, une masse de visiteurs qu'il va falloir contenir et qui gonfle déjà notre population de 4 à 500.000 personnes chaque jour, concentrées sur les sites les plus attractifs dont le Marais fait partie.

    Il se demande "quels habitants on veut pour Paris". Cette interrogation recouvre son désir que Paris soit davantage accessible aux employés des services publics et aux familles, ce que d'autres appellent la classe moyenne. Il faut pour cela des mesures ciblées pour décourager l'affectation des logements aux locations hôtelières de courte durée et développer le parc de logements en location classique (NB : M. Gantzer a été conseiller de Airbnb dans son contentieux avec la Ville de Paris).

    Il perçoit comme un paradoxe le fait que Paris "se vide de ses habitants". Nous avons déclaré nous-mêmes que les variations détectées sont du même ordre que l'imprécision des statistiques. S'agissant de Paris-centre, le IVe perd en effet des habitants et surtout des familles du fait de l'agitation qui y règne mais le IIIe, plus "sage", en gagne. 

    Gaspard Gantzer juge "scandaleuse" la dette de la Ville de Paris. Il l'attribue à la baisse de la dotation de l'Etat mais aussi aux dépenses somptuaires pour la réalisation des grands aménagements de voirie, notamment les grandes places, et au coût des préemptions sur les ventes de logements. Il semble ne pas considérer que le gonflement de 40.000 à 55.000 employés depuis 2001 y soit pour quelque chose… Opposé à la hausse des impôts, il table sur des économies de fonctionnement par la réduction des effectifs de personnel de bureau. Comme la municipalité en place, il pense continuer à bénéficier – mais sans trop le dire – de la hausse des droits de mutation liée mécaniquement à la hausse des prix de l'immobilier à Paris.

    Partisan d'une vraie police municipale armée, il se plaint du peu de visibilité des 3.500 agents de la DPSP (la direction de la prévention, de la sécurité et de la protection de la Ville de Paris) et veut "qu'on voie du bleu dans les rues de Paris", une des manières de lutter contre la croissance inquiétante des incivilités, infractions, délits et crimes dans la capitale.

    Nous connaissions déjà Benjamin Djiane pour son engagement dans le IIIe aux côtés de Pierre Aidenbaum sur les questions de sécurité et son implication dans la gestion du dossier difficile du secteur St Martin/Blondel/Ste Appoline. C'était en revanche notre premier contact avec M. Gantzer. Notre sentiment est que les positions qu'ils défendent sont pertinentes et qu'ils sont tout aussi bien Anne Hidalgo que LReM compatibles. Leurs intentions gagneraient toutefois à être un peu plus étayées par des chiffres crédibles. Lorsqu'il s'agit par exemple de financer le surcoût destiné à améliorer la propreté, ou trouver de vrais moyens de résorber la dette.

    GS

     

     

  • No olympicCette manifestation est explicite : Non aux Jeux Olympiques, où que ce soit !

     

     

    Regardons les choses en face : pour les jeux de 2024, Hambourg a décliné après consultation de ses habitants, Rome s'est désistée, ainsi que Budapest ; Boston – symbole de l'intelligence avec Harvard et le MIT – a refusé. Quant à Los Angelès, championne du business, elle s'est arrangée pour obtenir un milliard de $ pour laisser 2024 à la France et accepter 2028 en échange…

    Chez nous en France, il est bien connu de tous que la Maire de Paris Anne Hidalgo était plus que réticente à l'idée d'accueillir ces jeux. On avait alors apprécié sa circonspection et sa sagesse. Malheureusement, en 2014 elle a eu besoin du soutien du gouvernement et du parlement pour obtenir des souplesses comptables dans l'affichage de l'équilibre budgétaire de la Ville et la décision de fusionner les arrondissements du centre. 

    Il est raisonnable de penser que le Président de la République de l'époque, François Hollande, et son gouvernement soient intervenus pour convaincre la Maire de Paris de changer d'avis. On frémit maintenant en pensant à ce que cette péripétie va nous coûter et aux dérangements que les parisiens vont subir pendant deux années avec l'installation dans Paris intra-muros de dizaines de sites olympiques et d'entrainement.

    Nous sommes donc en tant que parisiens du même avis que ces gens qui affichent leur rejet des jeux olympiques. Avec une nuance de poids cependant : notre résistance n'est pas dirigée contre les Jeux eux-mêmes mais contre les dépenses considérables qu'ils induisent dans la ville organisatrice, pour des équipements qui sont construits pour quinze jours et qui, pour l'essentiel, croupissent ensuite et se délabrent. Il en est ainsi à Athènes, Barcelone, Pékin, Rio de Janeiro…

    Alors, pour mettre fin à ce gachis, d'autant plus choquant que l'humanité s'engage dans la lutte contre le dérèglement climatique, décidons que les JO auront lieu désormais systématiquement dans leur berceau, la Grèce, avec le financement de tous les pays membres du CIO au prorata de leur population (ou de leur PIB). Ces dépenses seront très inférieures car il s'agira chaque année d'un simple raffraichissement, les équipements étant utilisé de façon pérenne. L'économie de la Grèce, qui en a besoin, recevra un soutien de toute la communauté internationale en même temps que seront évitées aux candidats à l'hébergement les dépenses somptuaires et inutiles auxquelles leurs pays jusqu'ici se livraient.

    Gérard Simonet

     

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    Bruit atlanticoLe bruit : nuisance numéro 1 pour les citoyens de l'Île-de-France, cause des troubles du sommeil, source de lésions et de pathologies graves pour la santé

     

     

    Frédéric Hocquard, Adjoint  auprès d'Anne Hidalgo "en charge de la nuit" passe le Rubicon pour la troisième fois ! on se souvient de sa décision en janvier 2018 de financer un bar du IIIe, La Mutinerie, un habitué du tapage nocturne. Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum avait vivement réagi en apprenant la nouvelle ! M. Hocquard récidivait pourtant en novembre de la même année en lançant un plan de soutien financier public aux établissements de nuit pour qu'ils insonorisent leurs locaux, en oubliant que leurs nuisances viennent autant du bruit qu'ils produisent que des allées-venues et attroupements de consommateurs dans la rue. Il avait eu le discernement cependant, sur notre demande insistante, d'exclure des bénéficiaires celui qui perturbait la vie des riverains rue Quincampoix depuis des mois…

    Cette fois il met les bouchées doubles. Il prétexte ce drame attristant d'un jeune homme mort d'une overdose d'ecstasy le 1er septembre après une soirée dans un club parisien ("Dehors Brut"). Le club a été sanctionné d’un mois de fermeture administrative par la Préfecture de Police de Paris. L’élu critique cette mesure dans une lettre ouverte au Président de la République et décide de s'attaquer à la seule disposition qui donne aux citoyens un moyen de se défendre, pour autant que la Préfecture de police y accède : la fermeture administrative.

    La fermeture administrative est une décision, une mesure, qui évite les démarches judiciaires longues et couteuses pour les plaignants, à laquelle la police a recours quand elle a épuisé ses moyens traditionnels, la convocation, l'avertissement… et pour autant que les plaintes se soient accumulées…

    Que M. Hocquard choisisse le camp des lobbyistes en trahissant les parisiens est sans doute le fruit d’une stratégie personnelle. Mais en s’exprimant au titre de sa fonction c’est l’équipe municipale avec à sa tête Anne Hidalgo qu’il compromet. C’est très grave pour l'image de celle qui est en droit d'espérer un nouveau mandat !

    Notre ami, le Dr Bertrand Lukacs, président de l'association du Canal St Martin, fondatrice avec nous du mouvement "Vivre Paris !", Président de l'association "Habiter Paris", nous adresse une tribune que nous reproduisons ci-après en y adhérant pleinement.

    Gérard Simonet

     

    Qu’à l’occasion de ce très triste évènement, soient rediscutées les modalités de lutte contre la consommation de drogue est une démarche à laquelle nous souscrivons. En revanche, que cet évènement serve de prétexte pour demander au Président de la République la suppression définitive des fermetures administratives extrajudiciaire, quelles que soit leurs causes, est une instrumentalisation honteuse de cet évènement.

    Écrire dans cette pétition que les fermetures administratives s’apparentent à une roulette russe est particulièrement choquant. Cela jette un discrédit inadmissible sur le travail de la Préfecture de police car aucune de ces fermetures administratives n’est faite sans raison mais toujours après une enquête menée par les différents services de la préfecture de police agissant dans le cadre de la loi.
    Ecrire que ces fermetures administratives fragilisent la pérennité économique des entreprises, font taire les artistes et sanctionnent le public est une déformation cynique de la réalité : si ces établissements respectaient la loi, il n’y aurait aucune fermeture administrative.

    Pour les habitants dont les nuits sont pourries par le comportement de ces établissements qui ne respectent pas la réglementation et ne veulent rien entendre, heureusement peu nombreux, la fermeture administrative extra–judicaire est aujourd’hui la seule arme disponible dotée d’une certaine efficacité. Déjà l’asymétrie est trop grande entre la facilité donnée à ces établissements de créer des troubles de voisinage et la très grande difficulté rencontrée par ses riverains pour retrouver la tranquillité absolument nécessaire pour leur santé. Demander de supprimer ces fermetures administratives, qui ne sont jamais mises en œuvre sans une instruction étayée du dossier, est une demande inique.

    Que cette pétition soit soutenue par le lobby de la nuit, c’est leur droit, qu’elle soit signée par la Mairie de Paris interpelle et nous parait grave de conséquence pour les Parisiens.
    Le responsable de la politique de la nuit de Paris est parmi les premiers signataires de cette pétition. Il ne signe pas à titre individuel mais au nom de sa fonction à la Mairie de Paris et utilise un media municipal, la newsletter du conseil de la nuit, pour en faire la promotion. Ce faisant, c’est une marque de soutien clair au lobby de la nuit au détriment des citoyens. Et c’est heureux qu’aujourd’hui la préfecture de police compense pour protéger avec neutralité les intérêts de la population dans le cadre de la loi et sans l’influence des lobby, mais pour combien de temps ?

    En effet, un projet de loi est actuellement en discussion pour transférer certains pouvoirs de la Préfecture de police au Maire, dont celui de décider des fermetures administratives. En clair, si la loi était aujourd’hui votée en l’état, la Mairie de Paris, seule décisionnaire pour ces fermetures administratives, priverait les Parisiens de la possibilité d’avoir recours à la seule arme dotée d’efficacité contre toutes ces nuisances induites par l’activité de certains établissements.

    Notre position est claire. Nous sommes évidements favorables au développement d’une politique de la nuit mais à trois conditions indissociables. Cette politique doit mieux protéger les travailleurs de la nuit, elle doit développer de nouvelles activités culturelles, sportives ou festives mais elle doit aussi et avec la même énergie améliorer la tranquillité et surtout le sommeil des Parisiens : c’est un enjeu majeur de santé publique aujourd’hui dangereusement sous-estimé.

    Le développement de la nuit est un enjeu important pour le Paris souhaitable de demain : nous voulons un « chargé de la nuit » porteur d’une vision équilibrée et respectueuse des intérêts de chacun. Nous lui demandons de corriger le plus rapidement possible, en travaillant en bonne intelligence avec la Préfecture de Police de Paris, cette asymétrie inéquitable de traitements entre ceux qui créent des nuisances et ceux qui les subissent, par la mise en place d’un circuit court permettant de faire cesser rapidement et efficacement ces nuisances.

    Dans le contexte d’aujourd’hui, nous nous opposons avec la plus grande fermeté à la suppression des fermetures administratives extra-judiciaires. Nous nous déclarons solidaires des actions mises en œuvre par la Préfecture de police de Paris. Nous demandons solennellement à la Mairie de Paris de se retirer de cette pétition.

    Docteur Bertrand Lukacs
    ass.habiterparis@gmail.com
    Président de l’association des riverains du canal Saint Martin
    Président de l’association Habiter Paris

     

  • Camilleri frédériqueAu terme d'une séance de travail, de gauche à droite : Fatima Gabour, Commissaire Centrale du IVe, Frédérique Camilleri, Directrice-adjointe du cabinet du Préfet de police, Gérard Simonet "Vivre le Marais !" et Nadine Colombel, porte-parole du "collectif Pierre au Lard" (IVe)

     

     

    Il est des rencontres où la tonalité générale des entretiens compte plus que ce qui a été dit. De cette réunion avec Frédérique Camilleri on retient tout d'abord que la nouveau Préfet de police, Didier Lallement, ne transige pas avec l'ordre et la sécurité et cette attitude se retrouve à tous les niveaux de la hiérarchie.

    Si ses prédécesseurs ont été trop souvent tétanisés par la menace de poursuites en justice devant le Tribunal Administratif pour des décisions jugées pénalisantes par les commerçants, il apparait clairement que le Préfet désormais en accepte le risque, tout en constatant que la justice tend aujourd'hui à lui donner raison. Depuis six mois en effet, plusieurs affaires ont été jugées en faisant droit à la Préfecture contre des établissements qui n'acceptaient pas les sanctions qui leur étaient appliquées suite à des perturbations de l'ordre public.

    Nous avons échangé des avis sur le projet de loi en discussion au Parlement qui vise à élargir les pouvoirs de police du Maire de Paris au détriment de la police. Nous sommes convenus que la responsabilité des ERP (établissements recevant du public) en matière de respect de l'ordre public, de sécurité, de lutte contre le proxénétisme et la consommation de stupéfiants ne se saucissonne pas impunément. Si le Maire doit disposer d'une voix plus forte pour accepter ou non la création d'un nouveau commerce, l'installation d'une terrasse ou d'un étalage, il est préférable que les actions qui s'inscrivent au pénal restent entre les mains de la police qui a les moyens d'agir, l'expertise et la motivation. Il n'est pas inutile de rappeler qu'elle a de plus la charge du renseignement.

    S'agissant de nos quartiers, une mise au point de notre part nous a semblé nécessaire : le Marais IIIe et IVe n'est pas le "quartier festif" dont les lobbies de la nuit, des boissons alcooliques et du son amplifié veulent nous persuader pour qu'ils aient licence de tout faire. Il est vrai qu'il y a foule du côté des Francs-Bourgeois les samedis et dimanches après-midi car c'est le centre historique de la capitale et son architecture offre un décor exceptionnel mais le Marais n'abrite pas plus de débits de boissons et encore moins d'établissements de nuit que d'autres quartiers parisiens où l'on sort comme le Ve, le VIe, le VIIIe ou le XIe. Leur nombre a même baissé dans le IVe ces dernières années à la suite de fermetures.

    Ce rappel de la réalité va de pair avec notre constatation qu'il y a peu de litiges entre les établissements existants et la population. Pas plus de deux ou trois dans le IIIe, qui se sont réglés grâce à l'action coordonnée, et concertée avec les riverains, du Maire et du Commissaire de police. Nous avons rappelé qu'un abcès persiste au carrefour des rues St Martin et Ste Apolline où l'installation d'une caméra de surveillance est attendue et souhaitée.

    Le IVe porte les stigmates des extravagances du mois de juin où la mairie a procédé à un marquage multicolore contestable des carrefours et du mobilier urbain, mais les nuisances sont principalement le fait d'un établissement, le Who's, rue St Merri/Pierre au Lard qui la veille de notre réunion faisait encore bruyamment la fête à 3h30 du matin au désespoir des habitants du 16 rue St Merri qui nous l'ont fait savoir en exprimant leur colère. La préfecture sait que des actions sont en cours au civil et au pénal, engagées par les riverains mais nous avons compris que son attitude à l'égard des débordements courants, jugés inacceptables, allait être affermie. Nous restons attentifs à l'évolution de ce dossier.

     

     

  • Hotel de ville esplanade
    Esplanade de l'Hôtel de Ville, débarrassée des baraques et autres installations éphémères qui privent trop souvent les parisiens d'une perspective remarquable

     

     

    Les élections municipales auront lieu le dimanche 15 mars 2020 pour le premier tour, le dimanche 22 mars pour le second. Les "conseillers de Paris" élus dans les arrondissements éliront à leur tour la ou le Maire de Paris. Chaque arrondissement envoie des conseillers de Paris à l'Hôtel de Ville. Leur nombre dépend du nombre d'habitants inscrits dans les arrondissements sur les listes électorales. Leur étiquette découle des résultats électoraux dans l'arrondissement. Le nouvel arrondissement Paris-centre qui regroupera les 1er, IIe IIIe et IVe en fournira huit.

    La Maire actuelle, Anne Hidalgo, n'est pas officiellement candidate mais elle agit comme si elle l'était, avec notamment un directeur de campagne… Elle a souhaité nous rencontrer au cours d'un déjeuner informel rapporté dans ces colonnes, qui a réuni les Maires des IIIe et IVe arrondissements Pierre Aidenbaum et Ariel Weil. On a eu confirmation depuis qu'Ariel Weil se présentera comme tête de liste du mouvement d'Anne Hidalgo dans Paris-centre.

    Notre rencontre avec Anne Hidalgo et les échanges que nous avons eus avec elle n'ont pas laissé indifférents les autres prétendants à la mairie de Paris. Tout comme la visite de Rachida Dati, candidate LR et Maire du VIIe, que nous avons reçue dans le Marais en avril. Nous avons tenu à formaliser notre position en publiant dès le 16 juin 2019 une tribune sur ce site intitulée "Elections municipales : ce qu'on demande pour Paris et ce dont on ne veut pas !"

    En préambule à notre exposé, nous expliquions pourquoi notre point de vue sur les dossiers parisiens bénéficie d'une représentativité qui va au-delà de notre modeste statut d'association d'habitants : "notre association ne prétend pas refléter l'opinion générale des parisiens et n'est pas non plus forcément le miroir de Paris-centre mais elle puise sa vision de Paris dans les échanges qu'elle entretient depuis 12 ans avec un nombre croissant et significatif d'habitants qui nous lisent et réagissent. A ce jour, 2.194.200 pages de notre blog ont été lues, chiffre très proche de la population parisienne (bien que la comparaison ait logiquement peu de sens…).

    C'est pour ces raisons sans doute que Mme Hidalgo a tenu à nous voir et ses adversaires principaux ont décidé d'en faire autant. Le 24 octobre, une rencontre est prévue avec Cédric Villani. Le 5 novembre, Benjamin Griveaux nous convie à un déjeuner. Une date prochaine est à l'étude pour un contact avec Pierre-Yves Bournazel. On se souvient aussi de nos rencontres avec Jean-François Legaret Maire LR du 1er, et Jean-Pierre Lecoq Maire LR du VIe avant que se dessinent les stratégies politiques autour de cette élection.

    Avec chacun d'eux, fidèles à notre neutralité politique, nous poserons les mêmes questions et ferons passer les mêmes messages : ceux de notre "appel du 16 juin 2019…". Nous publierons leurs réponse, lorsque nous en aurons une, mais il nous semble encore plus productif que nous obtenions d'eux qu'ils intègrent et enregistrent une vision de la Ville telle que nous la désirons.

    Gérard Simonet

     

     

  • Panneau DecauxPanneau publicitaire Clear Channel à hauteur du 18 rue de Rivoli (IVe) (Photo VlM/JL)

     

     

    Nous connaissons des groupes de pression  qui militent activement contre la publicité en général. Il nous arrive de les rejoindre, quand ils protestent comme nous contre l'affichage sauvage, mais nous acceptons sans nous plaindre la publicité quand elle conforme au RLP (règlement local de la publicité et des enseignes).

    On a vu pourtant arriver récemment une forêt de panneaux publicitaires comme celui de "Clear Channel" qui a été photographié rue de Rivoli, et d'autres de "JC Decaux" moins gênants parce que situés en hauteur mais tout aussi invasifs du paysage urbain avec, nous l'imaginons, l'assentiment de la Ville de Paris. On se demande comment la Direction de l'Urbanisme, en charge du RLP et des autorisations, a pu se résoudre à priver les piétons d'un espace pour circuler aisément ? Alors qu'il dans la politique générale de la mairie de Paris de privilégier les circulations douces dont la marche à pieds est la quintessence.

    "Marcher dans Paris sera bientôt un vrai gymkhana", nous dit Jean L. qui est l'auteur des photos…

     

     

  • Jean pierre timbaut trois bornes soirée trottoir 2012

    Exemple typique d'établissements qui se soucient comme d'une guigne de la tranquillité et du sommeil des riverains la nuit !

     

     

    Lorsqu'il s'agit de fermer un bar pour tapage nocturne répété, les maires de Paris n'ont qu'un avis à donner. La décision dépend de la Préfecture de police. A Paris, les Commissaires d'arrondissements instruisent le dossier et l'alimentent, donnent leur avis qui pèse sans doute un peu plus que celui du maire, mais c'est le cabinet du Préfet de police qui prend la décision administrative de fermer et l'instrumente.

    Il est rare que les avis divergent entre mairie et police et au contraire la convergence de leurs points de vue est un élément qui pèse dans la décision, comme pèsent l'épaisseur du dossier et le nombre de plaintes enregistrées.

    Ce sujet occupe en ce moment l'actualité parlementaire avec un texte qui est devant le Sénat depuis le 8 octobre où il est question de transférer le droit de procéder à des fermetures administratives, de la police vers le maire concerné. Le magazine "Capital" s'en fait l'écho dans son numéro du 9 octobre, sous la signature de Marine Thoron. Nous en recommandons la lecture car le sujet est exposé dans tous ses détails.

    Pour ce qui nous concerne, nous avons regretté quelques fois une attitude trop permissive de la police. S'agissant du Who's, rue Pierre au Lard dans le IVe, qui est en conflit judiciaire avec un groupe de riverains, les actions "au pénal" qui ont été intentées en faisant appel au "Pôle Etudes et Contrôle" de la préfecture se sont enlisées et n'ont conduit à rien. Il a fallu recourir "au civil", à grands frais d'experts et d'avocats, pour que l'affaire prenne une tournure concrète.

    On est tenté de penser que les Maires qui sont des élus, alors que les agents de la préfecture sont des fonctionnaires, seraient plus enclins à défendre leurs administrés dont ils détiennent un mandat et pas forcément sensibles aux injonctions politiques qui veulent par exemple que les activités de nature économique soient préservées envers et contre le bien-être des citoyens. Cette réflexion se heurte à son antidote : les maires peuvent être tentés par le clientélisme et se montrer plus sensibles aux lobbies en tout genre que les fonctionnaires de police.

    Ainsi on a pu mesurer à la mairie de Paris l'influence des syndicats des industriels de la nuit qui ont un intérêt à "la fête" car elle pousse à la consommation de boissons alcooliques et à l'usage de matériels pour la diffusion de musique amplifiée, celle-là même qui transforme en cauchemars les nuits de nombreux habitants. Rappelons que ces syndicats ont obtenu en 2014 à Paris la création d'un "Conseil de la Nuit" dont l'objectif premier était de "dynamiser les nuits parisiennes". A cet égard, l'attitude de la Préfecture s'est révélée beaucoup plus  réservée et davantage soucieuse de la santé des parisiens.

    Il y donc deux logiques qui s'opposent à ce que notre opinion s'exprime clairement sur ce sujet important. Les réactions de nos lecteurs seraient porteuses d'enseignements. C'est le moment qu'elles s'expriment…

     

     

  • Agence enfants rouges 09 10 19L'Agence Immobilière des Enfants Rouges, 6 rue de Bretagne (IIIe)

     

     

    Les cambrioleurs se sont introduits dans l'agence par effraction en brisant une vitrine, dans la nuit du 8 au 9 octobre vers 5 heures du matin. Les coups de marteaux et la sirène n'ont déclenché aucune intervention des forces de police. La semaine précédente, le directeur de l'agence s'était trouvé face à un cambrioleur qui avait réussi à s'introduire en fracturant la porte. Usant de sa bombe lacrymogène, il avait réussi à provoquer sa fuite. Le malfaiteur est-il revenu sur les lieux du délit pour parfaire sa tache ou a-t-il voulu se venger de son échec ? L'enquête le dira peut-être mais rien n'est moins sûr !

     

    Agence vitre brisée 09 10 19La police scientifique s'affaire autour de la vitre de vitrine brisée…

     

    Les dégats sont importants. Les voleurs ont emporté les ordinateurs privant ainsi les employés de leur outil de travail et l'agence se voit obligée désormais d'investir pour renforcer sa vitrine. 

    Cet événement n'est pas isolé. Le Président de l'Association des Commerçants de la Rue de Bretagne affirme que d'autres cambriolages ont eu lieu récemment notamment au Bar Bouille et dans le magasin K-Way. Il semble que la rue de Bretagne soit désormais la cible des cambrioleurs et des spécialistes du vol à la tire, sans compter les mineurs Rom qui entrent dans les boutiques, se servent et s'en vont sans demander leur reste.

    Nous en appelons aux nouveaux responsables de la police dans les quatre arrondissements de Paris-centre, le Commissaire Général Frédéri Cheyre et son Adjoint le Commissaire Divisionnaire Olivier Morges pour que l'ordre soit maintenu. Il est important que la DPSP (la "police" de la mairie de Paris) réprime les incivilités et infractions comme les jets de mégots ou les débordements de terrasses mais il est indispensable que la police nationale, disponible en principe de jour et de nuit, veille à ce que les délits et a fortiori les crimes soient poursuivis afin que la sécurité soit assurée à Paris.

    Gérard Simonet