Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Vivre Paris !

  • électro

    Cabine de diffusion de musique électro-acoustique (Illustration Le Figaro) 

     

     

    Le sympathique Jack Lang s'est illustré deux fois au moins dans sa vie et passera pour cela à la postérité. Il a commencé à la fin des années 80 à dire que les graffiti qui pour l'essentiel dégradent notre cadre de vie était une "expression artistique" (le 17 décembre 1991, les tagueurs du métro Louvre-Rivoli ont été invités à réaliser une performance sous le patronage du Ministère de la Culture à la Grande Arche de la Défense. C'est la première reconnaissance officielle par Jack Lang du mouvement du graffiti français).

    Il n'avait pas tout à fait tort car il y a parmi les "grapheurs" de véritables artistes qui ont leur place dans  la peinture contemporaine. Le drame c'est qu'ils entraînent dans leur sillage des hordes de barbouilleurs qui souillent le paysage de la rue et forcent les municipalités à dépenser l'argent des contribuables (4 à 5 millions d'€ par an à Paris) pour maintenir tant bien que mal un semblant de propreté.

    Notre ancien ministre, aujourd'hui Directeur général de l'Institut du Monde Arabe, n'en est pas resté là. Sensible au traitement, injuste à ses yeux, des citoyens à l'égard de la musique techno, non pas en raison de son esthétique – ce serait une affaire de goût – mais parce qu'elle leur casse simplement les oreilles quand ils y sont soumis, il imagina en 1998 un événement dédié à la musique techno, qualifiée de "musique vivante et brillante avec un public chaleureux". La "Techno Parade" était née avec comme mission de "militer pour la défense des cultures électroniques et un accès à une fête plus libre". La version 2019 aura lieu le 28 septembre, sur un parcours qui n'est pas encore établi. Chacun espère secrètement qu'elle passera loin de chez lui !

    Le quotidien Le Figaro du 2 août a consacré un dossier  à l'accident qui a coûte la vie à Steve, un adepte de la musique techno à ce qu'on comprend. Il faut faire toute la clarté sur ce qui s'est passé et il nous semble que les autorités judiciaires et policières s'y emploient. On ne voit pas où est la valeur ajoutée par les six associations de la scène française et de la musique acoustique signataires d'un texte  pour dénoncer les conditions de la mort du jeune homme, avant même de disposer des éléments de jugement.

    On comprend qu'ils défendent sa mémoire. Mais en réagissant de manière solidaire et revendicatrice à l'égard des pouvoirs publics, mairie et préfecture de police, ils donnent le sentiment de vouloir exploiter le drame pour bénéficier de libertés plus larges dans la production de leurs spectacles. Il nous semble pourtant qu'à Nantes le soir de cette fête de la musique, contrairement à ce qui est imposé chez nous à Paris où les musiques s'arrêtent à minuit, les autorités avaient été généreuses et peut-être imprudentes, en acceptant que les décibels soient diffusés jusqu'à 4 heures du matin (simple dépassement d'horaire disent les organisateurs)….

    Il faut rappeler que la profession n'a toujours pas digéré le décret de santé publique du 7 août 2017, applicable depuis octobre 2018 qui restreint – mais modérément – les niveaux sonores. Sa vocation est à la fois de protéger l’audition du public et de préserver la santé et le confort du voisinage. C'est ce que nous demandons pour les centres-villes afin que notre tranquillité, notre sommeil et au  final notre santé soient préservés.

    La musique techno a pour autant droit de cité. Il faut que ceux qui organisent sa diffusion s'assurent qu'elle respecte les contraintes réglementaires et qu'elle ne crée pas de gène au voisinage, tant pour ce qui concerne le bruit que le comportement des spectateurs qui viennent pour l'entendre et pour danser. 

     

  • ParisParis vu par "Bestlifeonline.com"

     

     

    Il est surprenant que la Maire de Paris Anne Hidalgo et ses fidèles n'aient pas encore fait état (à notre connaissance) d'une étude du  magazine médical en ligne américain "Bestlifeonline", édité par le "Meredith Health Group", 85 Broad Street, 30th floor, New-York NY 10004, publié le 27 février 2018 sous la signature d'Alex Daniel.

    Ses conclusions, (accès à l'article de Bestlifeonline) reprises par Gilles Babinet, vice-président du "Conseil national du numérique", apparaissent aujourd'hui sur Twitter. Elles bousculent les idées reçues sur l'état de la propreté de Paris et on s'étonne que l'équipe municipale n'en fasse pas plus état car elle accrédite l'idée qu'une grande ville ne peut pas être propre autant que la population le désire.

    Voici en Français le texte de l'introduction  :

    Si vous aimez l’air pur et les rues propres (qui n'est pas ainsi ?), les grandes villes peuvent parfois être source de stress : ce smog, ce bruit et ces personnes entassées dans des espaces réduits font fuir les amateurs. Mais il s'avère que toutes les grandes villes ne sont pas sales.

    Nous avons analysé les données des 200 plus grandes villes du monde afin de déterminer celles qui sont les plus propres. Nos données s'appuient sur les niveaux de pollution de l'air (y compris les particules de 10 microns et de 2,5 microns), selon l'Organisation Mondiale de la Santé, le niveau de qualité de vie selon le spécialiste mondial Mercer (entreprise américaine, filiale de Marsh & McLennan Companies, le plus grand cabinet de conseil en ressources humaines au monde) (N.B. toutes les villes ne sont pas classées par Mercer),  et le score de performance environnementale  du pays d’origine, selon Yale, Columbia et le "World Economic Forum".

    En plus de ces chiffres, nous avons pris en compte les rapports de terrain de notre équipe de rédaction, qui voyage beaucoup, et avons ajouté des points de bonus aux villes qui bénéficiaient de bons jugements dans le "Monocle’s Quality of Living index"

    Dans cet esprit, voici les 50 villes les plus propres au monde. La plus sale est la 50ème, Rio de Janeiro, Brésil (dommage, c'est la plus beau site du monde ! – NDLR), la plus propre est Londres avec le rang 1. Et Paris occupe la 2ème place. Une précision : on parle de Grand Londres et ses 8,8 millions d'habitants alors qu'il s'agit pour nous de Paris intra-muros avec ses 2,2 millions d'habitants…

    On aimerait que Mme Hidalgo et ses concurrents à l'élection de 2020 ne prennent pourtant pas ces données pour parole d'évangile. Ce genre d'enquête est basée sur des index qui ne sont pas forcément représentatifs de la perception qu'en ont les citoyens. Il semble, en particulier, que les résultats concernent plus la pollution que la saleté proprement dite (lol). Mais quoiqu'il en soit, mieux vaut être le premier que le dernier de la classe !

    Une chose est certaine à nos yeux : il faut et c'est possible améliorer la propreté de Paris en veillant en particulier à l'état du paysage de la rue et de son mobilier urbain : bancs publics, armoires électriques de commande des feux, boîtiers de contrôle de l'éclairage urbain, parcmètres, plaques de rues, affiches et affichettes sauvages, tags sur les murs et devantures. C'est un bon entretien de tous ces éléments du paysage qui installera ou non la conviction du public qu'on a affaire à une ville raisonnablement propre.

    GS

     

     
  • Siad martinet revah gérard 06 06 16Echanges conviviaux en 2016 autour d'un verre de Bordeaux entre Gérard Siad, président du SNEG, Jean-François Revah et Gérard Simonet, présidents de "Riverains du XIe" et de "Vivre le Marais ! Paris-centre", en présence de Stéphane Martinet, adjoint au Maire du XIe

     

     

    Le SNEG (syndicat national des entreprises gay) a été créé en 1990 par Bernard Bousset, propriétaire depuis longtemps du prestigieux "Open Café" qui fait l'angle des rues Archives et Ste Croix de la Bretonnerie dans le IVe. Dès 2004, alors que notre association n'était pas encore devenue "Vivre le Marais !" mais avait commencé à se faire connaitre, il se rapprochait de nous pour sympathiser et partager certaines de nos positions au sein de débats en mairie arbitrés par la Maire de l'époque Dominique Bertinotti.

    Nous avons fait plus tard la connaissance de ses successeurs, Jean-François Chassagne, puis Gérard Siad qui a présidé le SNEG jusqu'en 2017. C'est avec lui que nos relations ont été les plus longues, et les plus fructueuses car il a toujours soutenu que les exploitants (de bars ou de clubs) devaient être irréprochables quant au respect des règles qui assurent la protection du voisinage contre leurs nuisances, le bruit avant tout. 

    Y aurait-il aujourd'hui un changement d'attitude au sein du SNEG ? La "lettre d'information" (newsletter) qu'ils viennent de diffuser nous apprend "qu'au terme d’une négociation avec la Préfecture de Police, le SNEG & Co a obtenu, après un premier refus, une décision favorable à sa demande de dérogation d’ouverture tardive le soir de la Marche des Fiertés, pour ses adhérents (une quarantaine) ne disposant pas d’autorisation de nuit".

    Demander et obtenir que 40 établissements qui ne sont pas équipés pour accueillir et gérer du public la nuit soient autorisés à ouvrir, donc servir des boissons alcooliques, diffuser de la musique et accueillir des fêtards, est une démarche corporatiste qui ne se soucie pas des nuisances dont les riverains peuvent souffrir. On comprend et on apprécie que la Préfecture de police ait refusé dans un premier temps et on regrette qu'elle ait fini par céder.

    La "Marche des Fiertés" (ex Gay-Pride) est une manifestation autorisée, avec un parcours et une heure de dispersion. Elle n'est pas un talisman qui rend permis ce qui ne l'est pas, pas plus que ne les sont la Fête de la Musique, la Nuit Blanche, la Fête Nationale, le Nouvel An et tel ou tel anniversaire.

    GS

     

    Postscriptum du 4 août 2019

    Le SNEG & C° a demandé que nous publiions un droit de réponse à notre article. Nous le faisons très volontiers et nous n'avons pas d'objection à son contenu à l'exception de la toute dernière phrase qui fait état "d'invectives discriminantes et infondées" de notre part. Nos lecteurs savent qu'il n'est pas dans nos habitudes de lancer des invectives à qui que ce soit. Quant à la discrimination nous agissons en permanence pour qu'elle ne sévisse pas autour de nous, en acceptant et en défendant ceux qui viennent à nous sans distinction d'aucune sorte. On souhaite que le SNEG & C° dans sa nouvelle appellation puisse en dire autant.

     

    Droit de réponse :

    Suite à la parution de votre article nous tenons à vous apporter les précisions suivantes :

    Le SNEG s’appelle depuis 2013 le SNEG & Co, ce « & Co » signifiant notre volonté d’ouverture à tous les ERP friendly au-delà des seuls établissements accueillant une clientèle LGBT. Il est présidé depuis octobre 2017 par Olivier Robert qui fut tour à tour vice-président de Bernard Bousset, de Jean-François Chassagne puis de Gérard Siad.

    Si notre nom a évolué, notre positionnement, que vous saluez en évoquant l’année 2016, n’a lui en revanche, pas changé : nous sommes toujours pour une nuit responsable et professionnalisée, dans le cadre exclusif d’Etablissements Recevant du Public en conformité. Nous rappelons incessamment à nos adhérents, dans leur intérêt, le respect des obligations qui sont les leurs au regard des réglementations : nuisances sonores et olfactives, occupation du domaine public, lutte contre l’alcoolisation massive, sensibilisation de la clientèle au respect de la tranquillité publique… nos messages sont les mêmes depuis 1990, adaptés aux évolutions de la réglementation quand il y a lieu.

    Notre philosophie première n’a pas changé, ceci étant, nous défendons les intérêts de nos adhérents comme vous défendez les intérêts des vôtres. Chacun son rôle, cela n’empêche pas pour autant, de poursuivre des objectifs qui peuvent donner satisfaction à chaque partie.

    Concernant le fait précis que vous évoquez, à savoir la dérogation exceptionnelle d’ouverture tardive pour nos établissements ne disposant pas d’autorisation de nuit, nous vous informons que :
    – cette dérogation est accordée au soir de la Gay Pride (Marche des Fiertés) chaque année depuis plus de 20 ans, la répétition de celle-ci atteste qu’elle se déroule conformément aux obligations qui s’y rapportent ;
    – les établissements concernés sont à même d’accueillir la clientèle au-delà de 2 h du matin, comme tous les autres. S’ils ne disposent pas d’autorisation de nuit, c’est parce qu’ils n’en ont pas fait la demande car leur modèle économique, leur concept, ne les amènent pas à exploiter toute la nuit, exceptés aux quatre dates autorisés par arrêté préfectoral et ce soir de la Marche des Fiertés, jour de la fête annuelle de notre communauté ;
    – la dérogation d’ouverture exceptionnelle dont ils disposent au-delà de 2 h du matin, suppose que passée cette heure, l’exploitation se poursuit uniquement à l’intérieur des établissements et cette comme les précédentes, cette disposition a été respectée ;
    – Sur 44 demandes, cette dérogation a été refusée à 8 établissements ayant fait l’objet d’un avis défavorable. Cela implique que les 36 autres ouvertures exceptionnelles, accordées à des établissements sous avis favorable, témoignage de leur bonne gestion tout au long de l’année et des années précédentes pour ceux bénéficiant année après année de cette même dérogation exceptionnelle ;
    – Aux 36 établissements bénéficiant de cette dérogation et qui n’ont pas agi dans l’illégalité mais conformément un arrêté préfectoral, le SNEG & Co a, comme chaque année, adressé un courrier leur rappelant les conditions de bon déroulement de cette soirée selon les prescriptions de la Préfecture de Police.

    Une opposition systématique serait contre-productive et ne pourrait aboutir qu’à une crispation de la situation. Au service de nos adhérents respectifs, notre démarche n’est pas plus illégitime que la vôtre. Aujourd’hui comme depuis toujours, comme en 2016, le respect de la tranquillité publique doit être au cœur des préoccupations de nos adhérents tout comme la contribution de nos commerces à la renaissance d’un quartier autrefois peu attractif doit être prise en compte par les vôtres.

    Comme vous, nous connaissons le fragile équilibre qui consiste à allier le bien-être de la population riveraine et l’exploitation de lieux commerciaux. Nous vous invitons pour le garantir, à un dialogue raisonnable et apaisé plutôt qu’à des invectives discriminantes et infondées.

    Cordialement.

    Pour le Conseil d’Administration,

    Remi Calmon

    Directeur Exécutif

     

     

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    Berges fréquentées pont neuf 22 02 18

    Touristes dans le Parc des Berges de Seine, à hauteur du Pont Neuf, en 2018 

     

     

    Une compilation des informations disponibles sur les sites officiels et dans les articles de presse, sur la période 2015 à 2018, avec lissage des contradictions qui sont nombreuses, nous permet de dégager quelques chiffres-clé.

    • Le nombre de touristes en France dans l'année est proche de 90 millions, dont 70 millions sont des européens. Paris compte pour 50 à 60 millions.
    • La France est la première destination au monde en matière de tourisme, devant les Etat-Unis et l'Espagne
    • Paradoxalement, la France ne détient pas le record des recettes touristiques. On vient chez nous mais on y séjourne et on y consomme moins qu'ailleurs… Avec un chiffre de recettes de 35 Milliards d'€, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), la France est loin derrière les Etats-Unis, battue par l’Espagne, la Thaïlande et …. la Chine .
    • Ces dépenses, selon la Banque de France, sans surprise, "profitent essentiellement à certains territoires", en particulier Paris, et "sont également très concentrées dans le temps" (juillet et août).
    • Le site le  plus visité en France est Disneyland Paris (selon l'INSEE), devant le Louvre, le château de Versailles et la tour Eiffel.
    • Le nombre de nuitées des touristes en France est stable à 6,7. En triturant les chiffres, nous nous interrogeons un peu plus encore sur l'accroissement inquiétant de la densité d'habitants à Paris. Car sur la base de 50 millions de visiteurs dans l'année, le tourisme induit la présence permanente de 920.000 personnes supplémentaires dans la ville qui se concentrent évidemment dans les secteurs les plus attractifs et ont recours aux équipements publics.  Pas étonnant que Paris soit encombré, que Paris étouffe, pas surprenant que des musées comme le Louvre ne sachent plus comment gérer la foule de ses visiteurs (10 millions par an selon Jean-François Legaret Maire du 1er arrt,) 

    Ainsi Paris rejoint (ou précède) Venise, Dubrovnik, Prague, Barcelone où le touriste est devenu non grata aux yeux de la population, à l'exception des marchands qui ne voient que des avantages à sa présence massive.

    Que faut-il faire ?

    Appliquer à Paris une politique malthusienne sur l'accès aux principales attractions de la Ville. Poursuivre l'encadrement et la surveillance du phénomène de la location saisonnière. Et promouvoir les régions. La France regorge de sites insuffisamment irrigués par le tourisme. Il est indispensable de procéder à un rééquilibrage à leur profit et au détriment de Paris qui est désormais menacée d'asphyxie !

    GS

     

    Sources : mission d'information sur le Tourisme de l'Assemblée Nationale, site <economie.gouv.fr>, Le Monde, Microsoft MSN, INSEE

     

     

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    Motos enlèvement 09 04 19

    Un événement peu fréquent : l'enlèvement par la fourrière, deux par deux, de motos garées sur le trottoir, à hauteur du 57 rue des Archives (IIIe) (Photo VlM)

     

     

    La presse grand public et avec elle le macrocosme politique qui s'agite à l'approche des élections municipales (on à envie d'abandonner le mot "microcosme" tant les candidats sont nombreux, à Paris en tout cas…) prend désormais fait et cause pour les piétons pour dénoncer les privilèges dont bénéficient les deux-roues motorisés (2RM) au regard de leur dangerosité, de la pollution et du bruit qu'ils génèrent.

    On a pu lire dans le JDD du 19 juillet 2019 une tribune de Delphine Bürkli, LR dissidente et macron-compatible, Maire du IXe, qui plaide pour la fin du privilège des motards en matière de stationnement. D'autres articles sont parus, qui expriment des opinions semblables.

    BurkliDelphine Bürkli, Maire du IXe

     

    Nous en sommes ravis mais nous éprouvons une forme d'amertume en constatant que nous avons pris la plume sur le sujet en 2007 et ne l'avons pas lâchée depuis. Il a fallu douze années pour que nos opinions germent et éclosent ! C'est long et on pourrait en conclure que notre impact en matière de communication est modeste mais en même temps nous réalisons que d'autres débats qui nous sont spécifiques occupent désormais la scène médiatique : halte à la sur-densification de Paris et aux tours, protection des habitants contre l'invasion de l'espace public par les terrasses et les nuisances sonores nocturnes…

    Bientôt viendront les subventions pléthoriques aux associations. Quant à la propreté et la protection de l'environnement, il n'est pas question d'en revendiquer la paternité : tout le monde s'en plaint !

    Revenons aux motos. En 2007, Bertrand Delanöe et Denis Baupin signaient avec la "Fédération des Motards en Colère" une charte qui reconnaissait leur droit de stationner sur les trottoirs et d'y rouler "pour regagner la place de parking". Bien que rejetée par le Préfet de police car contraire au Code de la Route, cette charte scélérate a installé l'idée que tout était permis aux deux-roues. Depuis, chaque fois qu'une rumeur laisse entendre que les choses pourraient changer, une horde de motards se retrouve dans Paris pour manifester bruyamment dans un immense désordre.

    Nous sommes évidemment de l'avis de Mme Bürkli mais nous tenons à assortir notre opinion d'un raisonnement logique donc équitable. En s'attaquant à la voiture dans Paris, démarche qu'on peut comprendre, on a poussé les gens qui se déplacent vers des moyens alternatifs. Ils ne manquent d'ailleurs pas à Paris, à commencer par la marche à pieds pour les parcours moyens, le bus, le métro, les taxis, le vélo, les VTC (Uber et C°) et d'autres moyens plus folkloriques comme l’ineffable trottinette, mais il faut leur donner leur chance.

    Si une distorsion artificielle est créée en faveur des deux-roues motorisés car ils ne paient pas le parking, remontent les files, se garent n'importe où et échappent au contrôle technique obligatoire (coûteux – tous les 2 ans pour les voitures), contrôle qui permettrait d'éliminer les plus polluants, les plus bruyants et les plus dangereux, les gens se précipitent tout naturellement vers ce mode de transport. C'est ce qui s'est produit. Denis Baupin, pas très visionnaire, a commenté : "on n'a pas vu venir le coup !

    Il ne s'agit pas aujourd'hui de jeter l'anathème sur ceux qui en toute logique ont fait un choix raisonnable et de les accabler financièrement mais de rétablir l'équité entre les modes de transport de façon qu'aucune distorsion ne vienne influencer les choix. Cette démarche conduit tout naturellement à appliquer une taxe de stationnement aux deux-roues, proportionnée bien sûr à l'espace public qui leur est réservé (un tiers par exemple du tarif autos ?). Dans cette vision, il n'y a plus de stationnement sur les trottoirs mais la création d'un nombre suffisant de places affectées exclusivement aux 2RM.

    Et, par pitié, cessez de procrastiner avec le contrôle technique ! Il est obligatoire mais son entrée en vigueur est sans cesse repoussée. Cette attitude est d'une lâcheté coupable car elle favorise les accidents, la pollution de l'air et le bruit, nuisance n° 1 en Île-de-France. Les motards nous disent : nous sommes très attachés à nos engins, ils sont soignés au-delà des exigences du contrôle technique. C'est vrai pour certains d'entre eux, notamment les "gros-cubes" mais c'est malheureusement inexact pour la foule des scooters et autres deux-roues délabrés dont le moteur pétarade et pétune.

    Gérard Simonet

     

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    Nf afp

    Notre-Dame en travaux (Photo AFP)

     

     

    Nous venons de recevoir une invitation d'un abonné à Mediapart à publier un dossier étoffé, qui attire l'attention sur ce que le média qualifie de "dissimulation d'information" de la part de la mairie de Paris, à propos de la dissémination de plomb suite à l'incendie de la charpente de Notre-Dame le 15 avril 2019.

    La mairie de Paris s'est exprimée le 18 juillet, et l'information a été diffusée sur tous les médias, en assurant les habitants que le taux de contamination des poussières des sols environnants (chaussées, immeubles, écoles…) était sans effets pour la population.

    Il est vrai que l'élément plomb (Pb) peut créer par son accumulation des risques sanitaires pour l'organisme, notamment les os, où le plomb simule l'élément Calcium et s'y substitue, mais aussi le foie, les reins et le cerveau (saturnisme). Il est tout aussi vrai qu'une exposition temporaire est sans effet sur la santé. Gardons la tête froide et rappelons nous que toutes les canalisations d'eau il n'y pas si longtemps étaient en plomb, au point que la profession s'appelait et s'appelle toujours "plomberie" !

    Par ailleurs, nous n'avons pas de raison de mettre en doute les apaisements donnés par les autorités municipales et préfectorales. Nous n'avons pas non plus l'intention de nous exprimer sur la question de la dangerosité des dépôts dont la mairie nous indique d'ailleurs qu'ils font l'objet d'un nettoyage sur l'environnement immédiat de la cathédrale. En rappelant que la présence de plomb ne signifie pas son inhalation ou son ingestion.

    Il est intéressant néanmoins de prendre connaissance du dossier de Mediapart car il dresse un tableau scientifique des effets du plomb sur l’organisme mais il est recommandé à chacun de garder son sang-froid devant un argumentaire qui a visiblement l'intention de nuire avec une polémique nouvelle qui frappe la Maire de Paris à la veille des élections municipales.

    GS

     

    Voici le rapport de Mediapart, un dossier à l'allure de brûlot :

     

    Notre-Dame : la mairie de Paris passe sous silence des contaminations au plomb dans les écoles

    Un mois après l’incendie de la cathédrale, des taux de concentration au plomb, parfois dix fois supérieurs au seuil d’alerte, ont été relevés dans des écoles proches de l’édifice, selon des documents obtenus par Mediapart. La mairie de Paris n’a pas effectué de nettoyage en profondeur des lieux, affirmant que le plomb ne dépassait pas les seuils réglementaires. Un mensonge « criminel » selon la scientifique Annie Thébaud-Mony. (…)

     

                                                LIRE la SUITE du DOSSIER de MEDIAPART

     

     

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    Kiosque
    Projet : "redonner vie aux 33 kiosques à musique parisiens, en les rénovant et en les ouvrant, dès les premiers beaux jours, à toutes les pratiques : musique, danse, théâtre, marionnettes, jeux, démonstrations et pratiques sportives…" Budget 3.700.000 €

     

     

    La Maire de Paris Anne Hidalgo fait le point sur l'état d'avancement des projets éligibles du "budget participatif", arrondissement par arrondissement. Son credo : "Je fais confiance aux parisiens et parisiennes (*). Cette ville qu’ils connaissent mieux que quiconque, je veux qu’ils nous aident à la façonner, à la faire grandir". 

    Le "budget participatif" propose aux citoyens de décider de "l'utilisation de 5% du budget d'investissement de la Ville de Paris entre 2014 et 2020, soit un demi-milliard d'€" (mairie de Paris).

    Il est probable que cette décision de la Maire de confier une partie du pouvoir aux citoyens soit portée au crédit de la municipalité en place car elle est une manière de mettre en oeuvre le principe de "démocratie participative" qui sonne de façon plutôt positive dans le discours politique ambiant. Nous n'avons pas les moyens de financer un sondage à ce propos mais il nous semble que le simple bon sens nous invite à le croire.

    Il n'est pas interdit cependant de s'interroger sur le sujet. Démocratie participative : de quoi s'agit-il ?

    Le concept suggère que la démocratie tout court ne satisfait pas les aspirations des citoyens, que l'expression et la sanction du bulletin de vote n'est pas suffisante. Il faudrait que les électeurs restent impliqués au jour le jour dans les décisions et les activités de ceux qu'ils ont élus, précisément pour décider et agir… 

    Soit ! mais comment alors exercer cette surveillance ?

    Les conseils de quartiers ? Ils ne sont pas élus et ne représentent que les habitants, très rares au demeurant, qui sont disponibles et les plus remuants. On en voit le résultat : la "rue 'Golotte" (IIIe) et l'aménagement des trottoirs de la rue Beautreillis (IVe). Des réalisations clivantes qui font des mécontents. Les associations ? Elles n'ont pas non plus de mandat électif et ne représentent que ceux qui s'expriment en leur nom, même s'il arrive qu'elles aient acquis notoriété, visibilité, influence et expertise dans leur domaine. 

    Il est à craindre qu'il n'y ait pas de bonne réponse. On est en droit de se demander s'il est démocratique de retirer à des élus la charge de décider d'une partie des budgets de la Ville pour la transférer à des quidams qui n'ont aucun mandat et ne doivent leur influence qu'à leur activisme, quelques fois intéressé.

     

    (*) en novlangue dans le texte original : "parisien.ne.s"

    Gérard Simonet

     

  • Hôtel de ville et esplanade mars 2011L'Esplanade de l'Hôtel de Ville de Paris

     

     

    Le conseil de Paris se tient les 8-9-10 et 11 juillet. 

    A l'approche des élections municipales, il faut que chacun sache que l'ordre du jour qui  nous est communiqué chaque mois par le site de la mairie de Paris est principalement consacré à l'attribution de subventions. Leur nombre et leur montant donnent le vertige tout comme le montant de la dette de la Ville qui est allègrement passé de 1 à 7 Milliards d'€ en l'affaire de deux mandatures. Consulter et parcourir l'ordre du jour.

    Les subventions sont si nombreuses qu'elles sont parfois regroupées à raison de plusieurs dizaines sur une même ligne…

    Il est possible que ces dépenses soient justifiées. Il est possible que ce soit le rôle d'une municipalité de participer à sa manière et à ce point à la fantastique redistribution des impôts prélevés, vers des activités culturelles, sociales, de divertissement ou indéterminées.

    Il faut simplement que les citoyens en aient conscience et que leurs édiles s'en expliquent et se justifient. Nous en faisons un thème important de notre dialogue avec les élus qui sollicitent un nouveau mandat et avec ceux qui ont l'ambition de les remplacer.

    GS

     

  • MotosIllustration "RasLeScoot", association créée en 2018 par "60 Millions de Piétons"

     

     

    "Vivre le Marais ! – Vivre Paris-centre !"  soutient "60 Millions de Piétons". Cette association nationale, à laquelle "Vivre le Marais !" adhère depuis des années, reprend un thème qui nous est cher : les privilèges dont profitent les deux-roues motorisés à Paris, privilèges qui causent une distorsion bénéficiaire  à l'excès aux motos et scooters. Résultat : une attitude souvent arrogante de leur part et de la part des associations qui les défendent, notamment  la "Fédération des motards en colère", toujours prompte à créer la pagaille à Paris avec leurs manifestations bruyantes et polluantes dès qu'on évoque la moindre mesure de bon sens.

    Parmi ces privilèges : le stationnement gratuit à Paris, l'occupation indue des trottoirs et l'absence de contrôle technique obligatoire en vigueur sur les autres modes de transports. Avec en toile de fond la "charte scélérate" (*) signée en 2007 par le Maire de Paris et son adjoint Denis Baupin au bénéfice des motards.

    http://bit.ly/2JRai2D

    A ce titre, nous nous faisons un plaisir de diffuser largement et servir de relais à l'appel de "60 Millions de Piétons", comme nous sommes prêts à le faire pour toute association de la mouvance "Vivre Paris !" :

     

    (*) ainsi qualifiée car, contraire au code de la route, elle avait été rejetée par le Préfet de police de Paris

     

    Voici le message de "60 Millions de Piétons" :

    Comme vous le savez sans doute, notre association « 60 Millions de Piétons » est membre fondateur du collectif « RasLeScoot », lancé le 18 avril 2018 à grand renfort médiatique :

    http://www.pietons.org/ras-le-scoot-lancement-d-un-collectif-contre-les-nuisances-des-deux-roues-motorises-view-38-146.html

    http://www.pietons.org/scooters-dangers-publics-view-38-148.html

    Comme prévu, le communiqué de presse sur notre lancement de campagne des Municipales est parti ce matin (https://raslescoot.fr/2019/07/09/les-deux-roues-motorises-un-mode-de-deplacement-terriblement-masculin/). Franck-Olivier Torro, porte-parole du collectif « RasLeScoot », est intervenu dans un reportage sur France 3 le 9 juillet 2019 :

    Une pétition est mise en ligne pour demander le stationnement payant et l'engagement des candidats aux municipales de se saisir du problème des 2RM (deux-roues motorisés). Le succès de cette pétition est très important, notamment pour notre discours auprès des candidats, pour démontrer que l'exaspération par les 2RM n'est pas juste une lubie d'une poignée de bobos privilégiés comme la FFMC (fédération française des motards en colère) aimerait sans doute le présenter.

    Consultez https://www.change.org/p/candidat-e-s-aux-municipales-%C3%A0-paris-et-en-%C3%AEle-de-france-stop-aux-nuisances-des-deux-roues-motoris%C3%A9s-5d91f50b-4640-46b0-bfef-3364fe83231e – Au-delà de la signature, la possibilité de laisser un commentaire est également intéressante.

    Liste des associations membres du collectif : 60 Millions de Piétons, Association des Usagers des Transports, Mieux se Déplacer à Bicyclette, Paris en Selle, Paris Sans Voiture, Respire, Respir’Action, Rue de l’Avenir, Vélorution Paris IdF, "Vivre le Marais ! Vivre Paris-centre !"

    Hier, sur l’antenne de RFI (Radio France International), créneau horaire 12h10/13h00, j'ai participé à l’émission intitulée « 7 milliards de voisins », le Piéton est-il devenu indésirable ? .

    Gérard FOUCAULT

    Président de l’association nationale "60 Millions de Piétons"

    www.pietons.org

     

  • Turenne foule

    La foule en attente de l'ouverture des portes devant le 80 rue de Turenne (IIIe)

     

     
     
     
    L'invasion massive d’une copropriété du Marais s’est déroulée dans la nuit de samedi à dimanche 29-30 juin au  80 rue de Turenne (Hôtel de Voysin). Une personne de l'association y possède un appartement, occupé par un de ses enfants. Il a été témoin du déroulement des événements et nous en a fait part. Ces informations ont été recoupées avec les données du Commissaire de police du IIIe :
     
     
    "L’hôtel particulier qui se cache derrière la porte cochère du 80 rue de Turenne (IIIe) a été rénové il y a une dizaine d’années par la société “Histoire et Patrimoine” dans les règles de l’art. Ces bâtiments qui étaient près de l’écroulement ont retrouvé leur état du passé grâce à un gros effort financier de ses multiples propriétaires (*)  Mais aujourd’hui, le résultat est là, digne du Marais et de son patrimoine exceptionnel.
     
    Turenne
     
    Heureux habitants ? Pas sûr que leurs efforts soient récompensés.
    .
    En effet, un des copropriétaires y a mis en location son loft de 200 . Son locataire, sans doute pour couvrir en une nuit son loyer réglementé, a sous-loué samedi dernier son appartement à un groupe d’individus qui ont organisé une soirée publique payante de 22h00 à 6h00 heures du matin. Ceci grâce à une annonce publique sur Internet, plateforme Airbnb.
     
    Les habitants de la résidence ont donc vu débarquer, dans la nuit de samedi à dimanche, une foule d’environ 200 jeunes, avec payement au portail de l’entrée.
     
    Tous les codes des portes ayant été donnés à ces visiteurs insouciants, trop heureux de l’aubaine (super ! une boîte de nuit en plein Marais pour 5 balles…) qui se sont répandus et installés dans les parties communes. Les dealers  étaient aussi de la fête (accompagnés par de grands costaux – garde-du-corps sans doute – à qui il est difficile de demander de quitter les lieux) si l’on considère les sachets de cocaïne ou autres, retrouvés au petit matin, dans le petit jardin manucuré "à la française" de la copropriété (voir photos).
     
     
    Drogues
    Turenne 80 jardin
     Les jardins de la résidence                                                      Les sachets retrouvés
     
     
    La police a été appelée par les habitants débordés. Une main-courante rend compte de deux interventions pour tapage nocturne : la première à 23H45 au cours de laquelle l'organisateur s'engage à couper la musique et à faire cesser le bruit ; la deuxième à 00H20 où l'organisateur est verbalisé pour tapage nocturne et sera donc convoqué sous peu devant le tribunal de police (s'agissant d'une contravention le mis en cause ne pouvait être interpellé pour ce motif)

    La police a évalué les participants à une centaine de personnes. Le délit  d'usage ou de cession de produit stupéfiant n'ont pas été constatés. Le principe d'inviolabilité du domicile la nuit entre 21h00 et 06h00 n'a pas permis à l'équipage intervenant de pénétrer dans les lieux pour de plus amples vérifications.

     
    Il faut reconnaître que ce n’est pas 2 ou 3 policiers qui pouvaient sans danger pour eux-même et sans risque d’émeute, expulser la nuit une foule aussi importante de jeunes plus ou moins éméchés à l'intérieur d’une propriété privée.
     
    Le président du Conseil Syndical a fait tout ce qu’il a pu, à ses risques et périls, toute la nuit, pour endiguer cette foule, reconduire à la porte des jeunes, maintenir le calme et protéger l’état de la copropriété.
     
    Résultat : une nuit blanche imposée dans l'illégalité à des habitants dont on spolie les droits de propriété, le droit au repos la nuit et la sécurité. Des codes d’entrée entre les mains de centaines de personnes, des dégâts, de la fatigue avec le risque d'une guerre en perspective entre des copropriétaires aux intérêts divergents".
                                                
                                                                         
    (*) Lancés en 2013, les travaux ont été importants et le chantier a rempli ses promesses en redonnant au bâtiment endommagé ses lettres de noblesse, au plus proche de l’état d’origine dans ses façades et ses espaces extérieurs. Les travaux ont fait appel à de très nombreux savoir-faire : les toitures ont été refaites, les façades en pierre de taille entièrement reprises, la façade industrielle retravaillée en conservant l’esprit initial, la cour a été repavée, et le jardin à la française recréé, en lieu et place de l’ancienne verrière (Atrium – Patrimoine et Restauration).
     
                                                                                                ============
     
    On apprend heureusement aujourd'hui 4 juillet que le propriétaire du loft a engagé une résiliation du bail du locataire qui a effectivement sous-loué le loft par l'intermédiaire de Airbnb à l’organisateur de cet événement public qui aurait réuni environ 300 personnes de 21h00 à 06h00 heures du matin dans un  logement privé où la Police n’a pas la faculté d’entrer. 
     
     
    NB : Le quotidien "Le Parisien" consacre le 8 juillet un article à cette affaire qui fait des vagues jusqu'à l'Hôtel de Ville…