Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Vivre Paris !

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    Trot vertusLocal de recharge des batteries dans le IIIe (Photo VlM/OA/LF)

     

     

    On parle beaucoup des trottinettes dans les médias en ce moment. Mais curieusement, les commentateurs dédaignent d'aborder les dessous du modèle économique, notamment l'appel à ces "petites mains" qui agissent la nuit pour collecter, recharger et replacer les engins. Deux de nos lecteurs qui se qualifient gentiment "d'assidus" nous éclairent à ce propos. Voici leur témoignage :

     

    Lecteurs assidus de "Vivre le Marais !", nous voulions porter l'attention de vos lecteurs sur un problème d’un nouveau genre qui pourrait bientôt nous toucher tous. C’est un problème que nous rencontrons depuis quelques semaines, lié au développement de ce nouveau moyen de transport qu’est la trottinette électrique.

    La mise sur le marché d’une multitude de trottinettes a engendré un souci de taille : ces engins doivent être chargés. La solution trouvée par les opérateurs, les faire charger par des particuliers, via une application qui leur permet de les repérer et de les « chasser » dans la ville puis de les ramener chez eux pour refaire le plein de batterie et les déposer au petit matin dans la rue.

    Ce nouveau petit boulot, envisagé comme un complément de salaire, a donné des idées à certains. Depuis quelques semaines une bande d’individus bien organisés qui, à toute heure et surtout la nuit jusqu’à 8h00 du matin se relaient pour charger les trottinettes dans un local loué à leurs frais, a élu domicile au 45 rue Volta dans le 3ème . Le quartier Vertbois du Haut-Marais s’est fait une spécialité du "pop up store" et de la location temporaire et nous pensions que  leur activité ne durerait qu’un temps. Hélas ! Le temps passe et ce nouveau business se développe.

    On ne compte plus les bips stridents des trottinettes, les allers-retours incessants en scooter bruyant et les voitures aux portières qui claquent sans gêne aucune pour amener et ramener les engins toute la nuit. Les trottinettes chargent sur de nombreuses multiprises (imaginez des dizaines de trottinettes branchées sur des batteries, elles-mêmes reliées à des multiprises des heures durant !).

    Pour éviter d’attirer les regards des curieux un drap pend lamentablement sur la vitrine. Le sens interdit ne fait pas peur, on s’invective à 4h00 du matin en criant. Quand le temps est clément on sort des chaises, on s’assoie sur les scooters que l’on gare sur la chaussée (attendre cinq heures dans un local que les engins chargent doit en effet sembler long) et on envahit le trottoir (tant pis pour les poussettes, les riverains et les enfants de l’école élémentaire Vaucanson toute proche …). Le numéro 45 de la rue est devenu leur nouveau point de rencontre.

    Cette rue autrefois si tranquille attire de plus en plus de ces oiseaux de nuit au grand désespoir des commerçants et des habitants. Nous les avons approchés pour tenter d’en savoir plus sur leur bailleur – car ce local n’a pas d’affectation de nuit – et sur leur possible départ prochain. Il nous a été répondu que « tant qu’[ils] paient [ils] restent ».

    Nous avons signalé la situation à la mairie et attendons que l’adjoint du maire nous contacte pour que nous le rencontrions afin de lui exposer la situation. Mais il nous semble que le temps presse et que chaque jour passé est un jour où cette bande gagne du terrain (au sens propre comme au figuré). Nous espérons que la mairie agira pour le bien et la sécurité de tous car la réglementation de l’usage des trottinettes passe également par la réglementation sur leur charge. Nous espérons que "Vivre le Marais !" soutiendra notre action et que nous retrouverons bientôt une rue et des nuits paisibles.

    Ophélie et Loïc, résidents rue Volta

     

    Le côté positif de ce message est que l'activité générée crée des emplois et donne une chance à des jeunes de fournir une valeur ajoutée qui n'est ni stupide, ni répréhensible pour autant qu'elle s'exerce dans le respect du droit. Nous pensons que la possibilité existe de maîtriser aussi bien l'usage de ces nouveaux modes de mobilité que leur exploitation, pour autant qu'une loi appropriée en fournisse le cadre et que les acteurs du maintien de l'ordre en garantissent l'application.

     

  • Trottinettes hôtel de villeTrottinette électrique et Hôtel de Ville (Illustration mairie de Paris)

     

     

    Les trottinettes et vélos électriques "sans attache" (free floating) qui ont été implantés en quantité à Paris depuis l'été dernier vont dans le sens des nouvelles formes de mobilités souhaitées par la Maire de Paris Anne Hidalgo et ses Adjoints d'Europe Ecologie les Verts pour se substituer à la voiture. De ce point de vue, ils ne peuvent que se réjouir du succès de ce nouveau mode de déplacement et de leurs plateformes de gestion basée sur la géolocalisation.

    Malheureusement pour leurs convictions, si l'attrait commercial de ces services est une évidence, la façon dont ils sont exploités soulève d'immenses protestations. Les accidents sont nombreux, tant pour leurs utilisateurs que pour les piétons qui se font bousculer et renverser. Les trottinettes abandonnées sur les trottoirs sans précaution, qui sont des obstacles au déplacement des piétons, ne font qu'exacerber un ressentiment qui n'a cessé de croître auprès de la population.

    Il est donc nécessaire aux yeux de la municipalité de répondre aux dysfonctionnements sans pour autant remettre en cause ce qu'elle considère comme un progrès, sans doute à juste titre si on se projette dans le futur.

    Sa motivation est justifiée mais les annonces sont peu rassurantes. On lit dans les bulletins d'information de l'Hôtel de Ville que plusieurs mesures ont déjà été prises : verbalisation des usagers de trottinettes qui roulent sur le trottoir, verbalisation des stationnements anarchiques et mise en fourrière et signature d'une charte "de bonnes pratiques" avec tous les opérateurs.

    C'est bien, mais personne n'a jamais vu le début d'une application de ces mesures par la police municipale (dont chacun s'accorde à dire qu'elle est très discrète…). Quant aux "chartes de bonnes pratique" elles ont toujours été des cache-misère de dossiers qu'on ne veut pas attaquer de front. On se souvient de celle des terrasses de la rue des Archives (IVe) du temps de Dominique Bertinotti et plus récemment celle de la place du Marché Ste Catherine qu'on a de guerre lasse jetée aux oubliettes.

    De nouvelles mesures sont pourtant annoncées pour le 1er juillet 2019, en attendant que soit votée une loi au parlement : arrêté d'interdiction de stationnement des trottinettes sur les trottoirs, limitation de la vitesse à 20 km/h, demande aux opérateurs de ne plus augmenter leur flotte, appels au civisme, et création d'un observatoire pour évaluer l'accidentologie.

    De nouvelles mesures qui ressemblent à des vœux pieux : qui va verbaliser ces engins qui gisent sur les trottoirs et qui va-t-on verbaliser puisqu'ils sont abandonnés ? Qui va surveiller leur vitesse alors qu'aucun engin deux-roues aujourd'hui n'est contrôlé ?

    La vraie solution serait de charger dans des bennes toutes les trottinettes en infraction et de mettre en place des brigades de verbalisation sur quelques points de fort trafic pour sanctionner les comportements contraires aux règles établies. Il est à craindre que ce soit juridiquement impossible car il en est ainsi de notre Etat de droit et de nos élus qui n'aiment pas prendre de risques et préfèrent jouer les tigres de papier en évoquant des sanctions qui ne seront jamais appliquées. 

    Il est à craindre dans ces conditions qu'on soit condamnés à subir longtemps encore les facéties, les incivilités et les infractions des adeptes de ces nouvelles mobilités.

     

  • Marquage école

     

    C'est étrange : ils ont oublié le bariolage arc-en-ciel !

     

  • Beautreilllis 7 Hôtel raoul

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Deux monuments caractéristiques de cette rue du quartier St Paul dans le IVe : un maison style Henri IV très ancienne (XVIème-XVIIème siècles) au n° 7 et le portail de l'Hôtel Raoul, en déshérence et atrocement défiguré par des songe-creux

     

     

    L'expression "démocratie représentative" peut être considérée comme un pléonasme, si on range parmi les utopies la définition que donnait Jean-Jacques Rousseau de la démocratie tout court (*)Le genre de démocratie qui s'est imposé dans les mentalités est de fait le mode de gouvernement des pays de l'OCDE. Cette démocratie-là s'exerce par les mécanismes de la représentation, nationale ou locale.

    Il arrive qu'elle butte sur des difficultés comme celles que nous avons connues avec le mouvement des "gilets jaunes". Les gouvernants un temps déstabilisés en viennent alors à se demander s'il n'y a pas lieu de composer avec ceux qui apparaissent comme des leaders de la protestation. Jusqu'à ce que les réalités, notamment les dissensions internes aux mouvements protestataires leur montrent qu'il faut revenir aux bases de la démocratie.

    Dans les grandes villes, et à Paris singulièrement, s'est développé depuis vingt ans un courant de démocratie "participative". Les mots sonnent bien. Il a été difficile en revanche d'en tracer intelligemment ses contours. Renonçant au principe de l'agora, périlleux du fait du nombre élevé de citoyens, on a assisté à Paris à la mise en place de "conseils de quartiers". Si leur création résulte de la loi, leur gestion n'obéit à aucun texte officiel. En pratique, chaque arrondissement a conçu pour eux une charte "maison". 

    A l'approche des élections municipales, il ne serait sans doute pas inutile d'en dresser le bilan et de s'interroger sur leur maintien. Un vécu récent dans le IIIe nous montre que la réunion de ces conseils ne rassemble que quelques personnes et tourne souvent au pugilat entre des individualités marquantes qui ne représentent en réalité qu'elles-mêmes.

    Le réaménagement de la rue Beautreillis étend le questionnement au dossier des "budgets participatifs". L'idée est généreuse : elle prévoit d'affecter 5% du budget d'investissement de Paris jusqu'en 2020 au financement de projets proposés localement par les habitants. Mais dit autrement, on ampute de 5 % le budget d'investissement dont les choix sont faits par des élus et on en transfère l'utilisation à un groupe non défini de citoyens sans mandat électif.

    Les Maires d'arrondissements ont privilégié assez naturellement les conseils de  quartiers pour infuser ce mécanisme. C'est ainsi qu'un projet de réaménagement d'une partie de la rue Beautreillis a vu le jour dans le IVe, porté par une génération spontanée de quelques citoyens, habitants et commerçants. Il s'agit d'une piétonisation partielle avec élargissement de certains trottoirs, à hauteur notamment des bars-restaurants de la rue.

    La mairie du IVe et son Maire Ariel Weil ont agi de façon irréprochable. Le projet a fait l'objet d'une présentation publique en mairie dont le "Powerpoint" est accessible à tous. Il reste que l'annonce de début de travaux a réveillé les consciences de nombreux riverains qui n'avaient pas prêté attention à ce qui se déroulait au pied de chez eux et aux conséquences qu'on peut légitimement redouter.

    Ils ne s'y opposent pas mais ils viennent massivement vers notre association dans l'espoir de peser sur les relations si elles devenaient conflictuelles avec les commerçants qui ne vivent pas là forcément mais attendent beaucoup des perspectives économiques qui s'ouvrent à eux avec la création de terrasses.

    Plusieurs copropriétés viennent d'adhérer à "Vivre le Marais !" Elles savent que nous ne sommes pas opposés à des restrictions de circulation automobiles dans les quartiers de Paris-centre sous certaines conditions de respect des intérêts moraux et matériels des habitants. Nous nous inscrivons une fois encore dans cette attitude et nous élargissons le débat en revenant sur le sort du portail de l'Hôtel Raoul. 

     

    Raoul horlogeL'horloge de l'Hôtel Raoul, arrêtée à 10h30. Elle ne demande qu'à repartir…

     

    Ce monument délaissé est encore la propriété de ceux qui ont vendu les ruines de l'Hôtel pour construire du neuf mais il sont prêts à le céder à la Ville de Paris pour 1 € symbolique. On dit que la réhabilitation coûterait 150.000 €… Nous ajoutons pour ce qui nous concerne qu'on peut le protéger des assauts d'autres imbéciles en l'éclairant par des spots et en installant une caméra de surveillance. Il n'y a là rien qui soit hors de portée de la mairie de Paris. Nous souhaitons qu'Ariel Weil s'y emploie et que la Maire Anne Hidalgo s'en saisisse.

    Gérard Simonet

     

    (*) Jean-Jacques Rousseau, considère que la démocratie ne peut être que directe : « La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu'elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale et la volonté générale ne se représente point" – Wikipédia –

     

    Histoire de la rue Beautreillis : un blog remarquable lui est consacré

     

  • Quatre fils 18 tags 27 05 19Mur-pignon du 18 rue des Quatre-Fils (IIIe) (Photo VlM)

     

     

    Qui se hasardera à prétendre que ces barbouilleurs ont un sens de l'esthétique ?

    Ce mur, comme bien d'autres, est régulièrement nettoyé des sévices qu'il subit. Depuis des années, la Ville paye des sociétés qui dans le cadre de l'application "DansMaRue" sont chargées de nettoyer les tags. Elles le font plus ou moins bien et sous un délai qui a été court (3-4 jours) il y a deux ans à peine mais qui, devenu aujourd'hui très long, trop long (4-6 semaines), quand il n'atteint pas l'éternité, laisse leurs auteurs parfaitement satisfaits de la  durée d'exposition qui est ainsi consentie à leurs "œuvres".

    Il est étonnant que les responsables de la Ville et de l'Etat n'aient pas tenté ces dernières 20/30 années que sévit le phénomène, de résoudre le problème. Il aurait fallu d'abord vaincre le déni d'incivilité qui veut que certains penseurs considèrent ce fléau comme une expression artistique, associée au concept d'art de la rue ou street art. 

    Le street art est une réalité qui a suscité de vrais talents mais il se dévoie dans les dérapages qu'on connait quand il s'exerce sans encadrement. Il est vrai qu'il y a antinomie entre cet art qui est l'expression d'une inspiration débridée et le respect de règlements donc de contraintes qui auraient la volonté de le domestiquer. Mais c'est la responsabilité des gestionnaire de la Cité de gérer au mieux ce paradoxe. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne l'est pas aujourd'hui à Paris.

    Quelles sont les mesures qu'il faudrait prendre ? Décider d'abord de s'attaquer au mal par une propagande intelligente. On a prétendu longtemps qu'on ne viendrait pas à bout à Paris des crottes de chiens abandonnées sur les trottoirs. La communication, initiée au début des années 2000 par le Vert Yves Contassot, en est pourtant venue à bout si on veut bien pardonner ceux et celles qu'un lumbago tenace et douloureux interdit encore de se plier vers le sol pour ramasser la déjection de leur animal préféré !

    Une action auprès des fabricants de bombes de peinture ne serait peut-être pas inutile. Certaines villes l'exercent. Paris n'a jamais voulu le faire depuis que la mesure lui a été suggérée en 1992. Certains d'ailleurs se demandent ingénument si ces bombes servent à autre chose qu'à armer les tagueurs…

    Enfin c'est vers nos Députés qu'il faut se tourner. Un commissaire central nous racontait récemment qu'ils leur arrive de pincer des tagueurs en flagrant délit. Amenés au poste quelques fois, ils subissent un douloureux rappel à la loi, tellement pénible qu'ils s'en flattent ensuite auprès de leurs congénères et postent l'aventure comme un trophée sur leur site Internet. 

    Nous adressons un message à nos députés : "Mesdames, Messieurs les Députés, qui nous faites l'honneur de lire nos chroniques, rédigez un texte et trouvez le véhicule législatif qui convient pour faire voter par l'Assemblée Nationale une infraction ou un délit de "taguage" et d'incitation à la  pratique de cette manie désastreuse, punie d'une amende dissuasive qui en fera réfléchir plus d'un. Rappelez vous que le respect des personnes et des biens (les murs ont un propriétaire…) est inscrit dans la déclaration des Droits de l'Homme de 1789, article 2 !"

    La Ville de son côté et les prétendants à sa gestion pour 2020 doivent revoir la copie actuelle… et la rendre plus efficace. Une réduction sensible du délai d'intervention, combinée avec une pratique du mode LIFO (last in, first out) aurait de bonnes chances déjà d'affaiblir significativement cette manie détestable.

     

  • Cout st gLa rue des Coutures St Gervais (IIIe) dimanche 26 mai 2019 (Photo VlM/AM)

     

     

    Les riverains n'en reviennent pas. Ce week-end des 25 et 26 mai 2019, ils ont vu une armée de jeunes ados, accompagnés quelques fois d'un parent, encadrés par un service d'ordre "maison", se mettre en ligne sur le trottoir impair de cette rue qui longe par le nord le musée Picasso, et attendre que leur tour vienne d'entrer dans le local du n° 14 pour y faire leurs achats. 

    Ce train de visiteurs n'y suffisant pas, car la demande est forte, un autre groupe attendait son tour devant la maison de retraite de la Perle.

    Maison reposDeuxième rame d'acheteurs devant la maison de retraite de la Perle, angle La Perle/ Thorigny (Photo VlM)

     

    Quelle est la cause de ce remue-ménage ? L'ouverture pour deux jours d'un "pop up store" (boutique éphémère) de la marque "PNL- Que la Famille" ; vêtements, notamment tout un univers blanc de survêtements, t-shirts, hoodies… autour de la thématique du cœur (référence à leur logo et à la couverture de leur album de musique RAP) mais également des accessoires comme des coques de smartphone ou des briquets…  (Tout savoir sur PNL)

    Les prix ne sont pas à portée de toutes les bourses mais ils semblent ne dissuader personne. Il est vrai que certains acheteurs sont là armés de patience pour se livrer à un business basé sur la revente avec une bonne marge de leurs acquisitions.

    On retrouve l'ambiance qu'on a connue avec "SUPREME" rue Barbette, et ses longues files d'attente qui partaient de la rue des Quatre-Fils pour suivre Vieille du Temple et aboutir à Barbette. Ce filon semble s'être tari depuis, pour donner désormais l'image d'un commerce ordinaire.

    BrewdogConsommateurs devant la brasserie BREWDOG place de Thorigny (Photo VlM /AM)

     

    Il n'en sera pas de même a priori avec le quartier Thorigny car il s'agit d'une boutique qui n'a pas vocation à durer en tant que telle mais les riverains, qui ont eu satisfaction pour que les érables du jardin Thorigny ne soient pas tous abattus, mais n'ont pas réussi à persuader le Maire Pierre Aidenbaum de les débarrasser de cette comédie-bouffe qu'est la "rue'Golotte", ont maintenant des inquiétudes sur la façon dont leur quartier pourrait évoluer avec notamment l'ouverture de BREWDOG, un nouveau débit de bière sur la place Thorigny.

     

     

  • Trottinettes

    Photo Boston Consulting Group, auteur d'une étude sur la rentabilité des trottinettes en libre-service (Télécharger)

     

     

    Notre Député Pacôme Rupin, élu de la 7ème circonscription qui comprend le IVe mais aussi le XIe et une partie du XIIe, bien connu dans Paris-centre car il est conseiller d'arrondissement dans le IVe, lit nos articles sur ce blog et ne manque pas de réagir quand le sujet l'inspire. On se souvient par exemple de son implication dans l'implantation du KFC boulevard Beaumarchais.

    Notre article du 8 mai qui décrit le matin-calme de cette journée où on a décompté 18 trottinettes dans le champ de l'objectif photo l'a incité à nous écrire. Voici son message, dans lequel il revendique le caractère pro-actif de son action à l'Assemblée Nationale sur la problème désormais aigu des trottinettes en libre-service à Paris :

     

    Rupin macronPrécédemment socialiste, Pacôme Rupin a rejoint les rangs de LReM pour la campagne des élections présidentielles de 2017

     

    Cher Monsieur Simonet,

    Je vous remercie pour l'envoi de cet article sur un sujet qui me préoccupe particulièrement depuis des mois que ces nouveaux engins ont fait leur apparition dans les rues de Paris.

    Il y a plusieurs mois j'avais interpellé la Mairie de Paris pour solliciter un marquage au sol afin que le stationnement ne se fasse pas de manière anarchique, je porte également cette obligation dans le cadre de la Loi d'Orientation des Mobilités actuellement étudiée à l'Assemblée nationale.

    Vous pouvez retrouver ma position sur l'article que j'avais fait paraître à l'automne dernier:

    https://pacomerupin.fr/2018/10/19/face-au-developpement-du-free-floating-les-trottoirs-doivent-etre-sanctuarises-pour-les-pietons/

    Ainsi que mon intervention en Commission des lois au début de l'étude du projet: https://www.youtube.com/watch?v=EjF1Wb1dA08.

    Je vous transmets également les  éléments du décret que vous évoquez dans l'article.

    L'encadrement étant instauré il est désormais nécessaire qu'à ces réglementations soient associés des contrôles dissuasifs.

    En espérant que les piétons retrouvent de la sérénité sur les trottoirs parisiens. Je vous remercie de me transmettre régulièrement vos positions, je reste à votre disposition et vous prie d'agréer, cher Monsieur Simonet, mes meilleures salutations.  

    Pacôme Rupin
    Député de Paris
    Conseiller du 4ème arrondissement

     

    Nota Bene de la Rédaction : au passage on voit que dans le IVe, il est plus facile d'obtenir sans délai un bariolage commercial des rues  aux couleurs arc-en-ciel et leur entretien qu'un marquage au sol qui  pourrait régler une situation anarchique que tout le monde dénonce à propos des trottinettes…

     

    Postcriptum : le Maire du IVe Areil Weil réagit et nous demande de publier sa mise au point :

     

    "Pour la seconde fois en peu de temps, je suis assez stupéfié par votre traitement partial et, 
    tout simplement erroné, d'un sujet local important. Sachez que le 4e arrondissement, à mon
    initiative,
    est précurseur en matière de marquage au sol d'emplacements pour les trottinettes
    et autres engins
    sans attache. Vous devriez le savoir, ou du moins l'avoir vérifié auprès de
    nous, avant de publier.


    Ces emplacements, marqués depuis plus de 6 mois, sont très visibles et très utilisés, par
    exemple
    celui de Saint Paul situé dans la continuité des emplacements vélos, sur l'ancien
    emplacement des
    taxis, déplacé au nord avec grand profit pour tout le monde. Quant aux
    verbalisations et enlèvements,
    j'ai participé moi-même, aux côtés du nouveau directeur des
    services de sécurité et de prévention de
    la ville en personne, aux tout-premières opérations,
    qui ont symboliquement démarré dans le
    4e arrondissement, il faut encore le souligner,
    il y a plusieurs mois (nous avons commencé à
    l'ile Saint Louis, devant l'école à la suite d'une
    alerte du directeur) et poursuivi dans tout
    le centre de Paris, avant d'étendre ces opérations
    à tout Paris depuis des mois.


    Sachez encore, que j'ai été dans les tout premiers à dire clairement dans une tribune dès le
    mois de novembre 2018,
    avec les adjoints de la Maire de Paris, que la ville ne tolérerait
    ni stationnement ni circulation
    sur les trottoirs, alors même que la base juridique était faible
    pour agir, en l'absence d'une loi
    plusieurs fois décalée. La ville sait prendre ses risques et il
    est possible que les enlèvements et
    verbalisations soient contestées en justice tant que la loi,
    nécessaire, ne sera pas effective.


    Heureusement que les députés se sont saisis de ce sujet, il était urgent, et nous faisons

    régulièrement des propositions pour le contenu de la loi. Mais heureusement aussi que la
    ville
    n'a pas attendu la loi pour agir. Ne pas le dire n'est pas honnête. Je vous prie donc de
    faire ces
    correctifs. Merci" Ariel Weil
    Maire du 4ème arrondissement de Paris

     

  • Square ste croix eataly 02 05 19L'entrée d'Eataly square Ste Croix et le décor des façades

     

     

    L'arrivée de ce groupe dans le Marais est un événement mais il ne fait pas que des heureux. Les commerçants s’inquiètent de la concurrence qu'il fait peser sur eux et les riverains ont peur pour leur bien-être…

    Les choses ont mal débuté avec une campagne d'affiches sauvages sur tout ce que le quartier compte de mur-pignons. Beaucoup de ces affiches ont fini lacérées dans le caniveau sous les griffes de citoyens exaspérés et Yvon Le Gall vice-président de l'association s'est plaint de leur présence auprès du directeur des opérations Thierry Bart, qui a eu l'élégance de répondre en faisant amende honorable et en promettant que cette dérive ne se produirait plus.

    Il a annoncé aussi que la gestion des flux de visiteurs et leur file d'attente serait mieux assurées.

    Dont acte…

    Nous l'avons interrogé par écrit sur le décor exubérant des façades des rue et square Ste Croix, fait de paniers en osier, pour savoir s'il s'agit d'un dispositif provisoire ou permanent. Nous n'avons pas le sentiment en effet qu'il soit en harmonie avec les dispositions du règlement du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.

    A cette question, nous n'avons toujours pas de réponse d'Eataly mais l’Architecte des Bâtiments de France nous a informés qu'il s'agit d'une installation temporaire (moins de 3 mois), qui ne requiert pas de demande d’autorisation de travaux au titre du code de l'urbanisme.

    Ce qui signifie qu'elle devra disparaître bientôt. La profusion qu'elle exprime, sa référence à des objets de la ferme, son apparence "corinthienne" qui évoque les chapiteaux de nombreuses colonnes du Marais, n'est pas laid en soi mais à quoi bon décorer avec frénésie un urbanisme et une architecture qui disent tout dans leur sobriété. M. Bart en conviendra surement. Par avance nous l'en remercions et souhaitons bon vent à Eataly Paris Marais. 

    GS

     

     

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    Plousseau 1

    Carrefour Archives-Rambuteau/Francs-Bourgeois (IIIe – IVe) (Photo J. Plouseau)

     

     

    Sur un air de comptine, un concours est ouvert : combien en comptez-vous ? Toute bonne réponse vous vaudra notre considération !

    Elles sont devenues aussi dangereuses sinon plus que les moustiques-tigres ou le frelon chinois. Alors que vous ne vous y attendez pas, elles vous percutent de plein fouet et vous envoient à l'hôpital ou ad patres, que vous soyez sur la chaussée dans un passage piétons ou sur le trottoir…

    La Ministre Elisabeth Borne heureusement s'en préoccupe. Elle nous prépare un décret pour la rentrée. En attendant, la mairie de Paris prend des dispositions et parle d'une charte avec les opérateurs sur leur occupation de l'espace public (on voit sur la photo qu'ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère…). Voir décisions Ville de Paris.

    On est dubitatif à l'égard des chartes car on en a enterré plus d'une, victimes de leur péché originel (notamment rue des Archives sous Dominique Bertinotti et plus récemment place du Marché Ste Catherine). On attendra patiemment que l'assemblée nationale ait fait son travail. On connait à peu près le contenu du décret : interdiction aux véhicules électriques de circuler sur les trottoirs (amende 135 €), non-respect du code de la route (amende 35 €), vitesse des engins limitée à 25 km/h (dépassement : amende 1.500 €), interdiction de laisser les engins n'importe où notamment sur les trottoirs (amende 35 à 49 € payée par l'utilisateur ou à défaut par l'opérateur)….

    Cette démarche de rationalisation est nécessaire. Elle ne remet pas en cause l'évolution des mobilités dans la ville moderne car on na va pas contre son temps. Le développement du GPS, du téléphone cellulaire, des centrales à inertie et  leurs gyroscopes, des batteries, des mini-moteurs électriques, des "applis" sur nos GSM font que beaucoup d'initiatives fleurissent et constituent l'économie d'aujourd'hui et de demain. Il convient de les accompagner, en domestiquant les nuisances si elles en créent.

    Observons au passage que toutes ces nouveautés fonctionnent sur courant électrique dont l'énergie utilisée est propre et soucieuse de la planète. A une condition toutefois : que la production de cette électricité qui charge nos batteries soit propre également en terme de CO², d'ozone, de particules et autres polluants, azotés notamment. A ce stade, seule l'énergie atomique répond à ces critères. De quoi rendre blêmes les écolos les plus idéologues qui voient rouge quand on leur parle d'exploiter le carburant naturel de l'univers, des étoiles, des galaxies, des planètes, des trous noirs, un carburant qui repose sur la transformation de certains atomes et la récupération de l'énergie qu'Albert Einstein a formulée dans sa célèbre équation E = MC²

    Voilà à quel niveau de réflexion nous portent les trottinettes et leur invasion, pas tout à fait inoffensive mais parfaitement maîtrisable !

    GS

     

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    Hôtel raoul
    Portail de l'Hôtel de Jean-Louis Raoul, 6 rue Beautreillis (IVe), (Photo VlM le 5 mai 2019)

     

     

    Michel Cribier, habitant du quartier depuis plus de vingt ans dans l'immeuble qui a pris la place de l'Hôtel Raoul dont seul subsiste le portail, a étudié l'histoire de l'Hôtel disparu. Il nous apprend ceci : "aujourd’hui, au 6 de la rue Beautreillis, se dresse un curieux vestige dont l’état de décrépitude attire la commisération des promeneurs : c’est un portail tout seul, enserré dans une maçonnerie fissurée mais encore suffisante pour le maintenir debout; à son fronton une inscription en lettres jaunes qui se déchiffre à peine : Hôtel de Jean-Louis Raoul".

    En allant sur son site Internet, on en apprend beaucoup plus sur l’histoire de cette partie du Marais et de ses habitants.

    Pour son élégance et les mystères qui l'enveloppent, ce portail nous est cher. Il nous a été très pénible de constater il y a deux/trois jours qu'un vandale l'avait saccagé avec sa bombe de peinture. 

    On ne peut pas se résoudre à le laisser en l'état. Nous avons la conviction que le Maire du IVe Ariel Weil partagera notre émotion et souhaitera réparer cette atteinte au patrimoine du Marais. La solution existe : les deux vantaux du portail de l'Hôtel des Ambassadeurs de Hollande, rue vieille du Temple, ont subi une rénovation totale. Il faut pour le portail de l'Hôtel Raoul un traitement similaire adapté. Il est possible qu'une peinture laquée s'avère nécessaire en fin de restauration. Pourquoi pas. Tout plutôt que l'état indigne où un songe-creux l'a plongé !

    Cette opération aura un coût. Il faut que l'Hôtel de Ville l'assume. L'an passé à pareille époque, sous la pression de commerçants du IVe et de leurs représentants, le Premier-adjoint Bruno Julliard avait intimé l'ordre à ses services et au Maire Ariel Weil de barioler aux couleurs arc-en-ciel, violet – indigo – bleu – vert – jaune – orangé – rouge, les passages piétons de nombreux carrefours (y compris dans le IIIe), les potelets, les bancs publics et les plaques de rues. Il avait trouvé l'argent pour le faire, toute affaire cessante.

    La remise en état du portail aura au moins le mérite de participer à l'entretien du patrimoine et de satisfaire les habitants au lieu de les braquer comme l'a souligné Yvon Le Gall, vice-président de l'association, dans sa plaidoirie du 28 juin 2018 contre le marquage des rues.

    Nous demandons à nos lecteurs de s'exprimer sur ce dossier et de montrer aux autorités municipales l'attachement des citoyens du Marais au patrimoine collectif dont ils sont dépositaires.

    GS