Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Vivre Paris !

  • Hôtel d'aumontL'Hôtel d'Aumont côté Seine (Photo VlM)


    Peu d'édifices du Marais peuvent se prévaloir, comme l'Hôtel d'Aumont, d'autant de pères
    putatifs. On en attribue
    la paternité tantôt à François Mansart, tantôt à Louis Le Vau, mais
    Libéral Bruand est également cité. Les derniers travaux d'agrandissement et d'embellissement datent du milieu XVIIème siècle/début XVIIIème.
    Il est depuis 1936 la propriété de la Ville de Paris, loué en 1957 avec bail emphytéotique au Tribunal Administratif de Paris qui y a établi sa Cour d'Appel

     

    Isabelle Knafou, Directrice de cabinet du Maire Ariel Weil, nous adresse une information détaillée sur ce qui est prévu à un horizon assez proche :

    Le conseil d'arrondissement du IVe a voté, à l'unanimité, lundi 3 décembre, une délibération concernant la création un grand espace vert face à la Seine, comprenant le réaménagement et l’extension du Square Albert Schweitzer. Ce chantier doit débuter en septembre 2019 et se terminer en février 2020.

    Le programme qui a été soumis au vote prévoit l’aménagement d’un jardin public élargi
    dans la partie
    basse du site (près de la Cité Internationale des Arts) et l’ouverture au public
    du jardin haut fermé
    depuis 2015 (situé près de l’Hôtel d’Aumont).

    L’objectif de cet ambitieux projet vise à offrir aux habitants de notre arrondissement un très bel endroit de détente, de promenade et de loisirs sur une surface totale de 5080 m². Dans la partie basse, le programme propose de réaliser une ouverture qui réunira le square Albert Schweitzer et le jardin des Arts. Il composera un nouvel espace unitaire et cohérent aux multiples usages possibles.

    Le réaménagement de ces parcelles permet d’augmenter substantiellement la part de végétal de la partie basse (975 m² au lieu de 365 m² actuellement). Le programme prévoit :

    • la création de larges pelouses ensoleillées, agrémentées de fleurissements et de plantations variées,
    • l’organisation de deux espaces de jeux séparés à destination des jeunes enfants (petits jeux sur ressorts) et des adolescents (ping-pong et baby-foot),
    • un Théâtre des Petits, monté dans le cadre du Budget Participatif 2017, situé en retrait de la rue, à l’abri du bruit.

    Ces différents espaces permettront des usages et des ambiances diversifiés. Les principes
    d’aménagement retenus visent à préserver les ouvertures visuelles sur la façade de l’Hôtel
    d’Aumont et assurer la délimitation et la sécurité de la Cité Internationale des Arts.

     

     

    Le quotidien "Le Parisien" sous la signature de Philippe Baverel nous a fourni le 7 décembre un reportage documenté du projet. Nous savons le Maire Ariel Weil très attaché à cette réalisation qui arrivera à point nommé dans la compétition pour les municipales. Quel dommage qu'il n'y ait plus rien à faire pour corriger l'esthétique indigente de la Cité Internationale des Arts qui s'étend le long de la rue de l'Hôtel de Ville, face à l'Île St Louis !

     

    Cité des artsLa Cité Internationale des Arts (Photo VlM)

     

    Avec tout près de là les berges de la Seine qui offrent du pont de Sully au Pont Neuf une marche de plus de 3 kilomètres dans chaque sens et sans voitures dans un décor grandiose, le IVe arrondissement fait bien des envieux et se mesure avantageusement au IIIe qui dispose de son côté, avec les jardins du quadrilatère des Archives Nationales (temporairement et partiellement fermés pour travaux), d'un espace là-aussi paradisiaque.

    Les bonnes fées lui ont attribué Notre-Dame, la partie est de l'Île de la Cité (il suffit de traverser le boulevard pour accéder à la Sainte Chapelle), l'Hôtel Dieu, les trois-quarts de la place des Vosges, l'Hôtel de Sully, Beaubourg et le Centre Pompidou….  Il possède maintenant le Parc des Rives de Seine. Avec l'Hôtel de Sens tout proche de l'Hôtel d'Aumont, le futur jardin est un atout supplémentaire qui lui est donné. Il reste à chacun d'en faire le meilleur usage.

    GS

     

  • Plaque

    Un nom burlesque, une rue étroite en bordure de l'espace Beaubourg où l'habitat résidentiel cohabite difficilement avec le clubbing et autres activités de divertissement

     

     

    Il faut faire un retour en arrière sur notre article du 21 novembre qui rendait compte de nos entretiens à l'Hôtel de Ville avec Frédéric Hocquard, Maire-adjoint en charge de la nuit, et sa politique de distribution de subventions municipales aux lieux festifs et bruyants pour les aider à investir dans l'insonorisation et l’accessibilité. 

    Nous avions plaidé, en compagnie de riverains de la rue Quincampoix, pour que les établissements qui se sont illustrés ces mois-derniers en empoisonnant la vie des habitants soient privés de la manne des deniers publics. Dans un contexte plutôt tendu car une des nos voisines membre de notre association, qui a beaucoup souffert et s'en est plainte  auprès de la police, a été retrouvée inanimée dans son appartement et se trouve aujourd'hui en réanimation à l'hôpital. Il n'y a pas a priori de lien de causalité mais l'événement a créé une émotion qui n'est pas prête à retomber.

     

    Quinc 36

    La rue Quincampoix, un mélange des extrêmes à l'image des soubresauts que la rue a connus au XVIIIème siècle avec les activités financières de John Law : des constructions à l'architecture élaborée avec une cinquantaine de bâtiments inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, mais des recoins livrés aux détritus en tout genre et des immeubles vétustes et mal entretenus, des boutiques aux devantures soignées à côté d'échoppes douteuses.

     

    Pour ces raisons, la décision prise par M. Hocquard, rendue publique aujourd'hui, qui rejette la demande d'un bar de la rue dont les ambitions rapportées par la presse avaient des motifs de nous inquiéter, est vivement appréciée. C'était un souci pour nous tous et pour le Maire du IVe Ariel Weil qui a œuvré en faveur du respect de la tranquillité publique. La mairie de Paris fait tout de même bénéficier de subsides six projets soutenus pas le CNV (centre national de la chanson de variété et du jazz) dont un dans Paris-centre (Le Klub, 14 rue St Denis 1er). 

     

  • Sq l finiL'Hôtel Salé au fond, héberge le musée Picasso. Le jardin attenant est séparé du square public connu sous le nom de Léonor Fini par une grille de protection.

     

     

    Notre concitoyen Jean-François Leguil-Bayart, directeur de recherches au CNRS et journaliste pour Médiapart est un observateur attentif des événements de son quartier, et des nuisances qui en découlent quelques fois. Il nous adresse le commentaire suivant à propos des aménagements qui ont eu lieu dans le jardin public qui jouxte le jardin de la façade arrière du musée Picasso :

     

    Le square Léonor-Fini, ou le cauchemar participatif

     

    Après la « rue Golotte » (on est prié de rire), la réhabilitation du square Léonor-Fini, sur fonds des budgets participatifs. Celui-ci en avait bien besoin. Après deux mois de travaux, nous y sommes, et consternation absolue…

    Le bon sens a-t-il définitivement déserté les couloirs de la Mairie du 3e arrondissement et de la Ville de Paris ?

    Sur le plan esthétique, la façade de l’Hôtel Salé, l’une des plus belles du Marais, est amochée par la disposition disgracieuse de jeux dignes d’un supermarché, en pleine perspective, bien au milieu des pelouses. On s’étonne que l’architecte des Bâtiments de France ait laissé passer une telle monstruosité au cœur du périmètre sauvegardé du Marais.

    Sur le plan écologique, les jeux d’enfants ont été disposés le plus près possible de la rue, à portée des gaz d’échappement, alors qu’ils étaient auparavant placés au fond du square, à l’angle du bâtiment technique et du jardin du Musée Picasso. Enfin, par égard pour la tranquillité du voisinage, ces jeux comprennent une espèce de xylophone qui résonne dans tout l’espace délimité par les immeubles et le musée, sans égard pour le repos des résidents, déjà exposés au tapage nocturne des débits de boisson voisins.

    A tout le moins, nous demandons le démantèlement immédiat de cette machine à bruit, qui est une manifestation supplémentaire du mépris dans lequel notre municipalité tient ses administrés, tout électeurs qu’ils soient. Il en va de la santé des personnes âgées, et moins âgées, qui habitent les immeubles mitoyens.

    Jean-François Leguil-Bayart

     

  • St martin

    La rue St Martin, en bordure de la piazza Beaubourg (IVe) (Photos VlM)

     

     

    La Maire de Paris vient de prendre deux arrêtés qui instituent deux zones piétonnes, dénommées "Beaubourg" (IVe) et "Quartier de l'Horloge" (IIIe).

    A vrai dire et en toute bonne foi, nous étions nombreux à penser que ces deux espaces étaient déjà des zones piétonnes. Des panneaux de signalisation comme celui-ci nous confortaient totalement dans cette croyance…

      Panneau zone piétonne

     Passage piétons rue du Renard (IVe)

     

    Il faut croire que le statut de ces zones n'était  pas suffisamment défini et qu'il ne participait pas encore à un grand dessein. Quel dessein ? La piétonisation de Paris-centre, le nouvel arrondissement qui regroupe les 1er, IIe, IIIe et IVe arrondissements actuels. Anne Hidalgo s'y intéresse de près ainsi que son Adjoint à la voirie et aux déplacements Christophe Najdovski, le chantre des circulations douces.

    Les deux arrêtés sont des jalons prudemment placés par la Maire de Paris pour préparer la voie à la piétonisation totale du secteur. Elle ne fait que maintenir le statut actuel mais elle lui donne un nom qui vaudra pour les étapes suivantes. C'est sans doute une façon intelligente (certains diront sournoise…) de procéder quand on sait que dans nos quartiers nous sommes contre le concept de piétonisation mais pour une baisse du nombre de véhicules à moteurs. 

    La mesure a un périmètre : ce qu'on a coutume d'appeler la piazza Beaubourg, rue St Martin de Rivoli jusqu'à Rambuteau et toutes les rues et ruelles afférentes ainsi que la place Igor Stravinsky avec notamment la rue de la Verrerie et la rue St Merri de St Martin à Renard. Pour ce qui est du quartier de l'Horloge, chacun voit bien de quoi il s'agit et se dit à juste titre qu'il n'y a rien de changé.

    St merri beaubourg
    Rue St Merri (IVe)

     

    Les arrêtés ont aussi le mérite de préciser ce qu'on entend par "piétonisation" : l'interdiction de circuler pour les véhicules à moteurs, SAUF…. riverains, véhicules de service et de secours, livraisons (de 7h00 à 13h00), bus, taxis et VTC (genre UBER) pour la prise en charge et la dépose uniquement. Les cycles ne sont pas visés (donc autorisés) et on comprend, bien que ce ne soit pas spécifié, que les engins de circulation dite douce sont admis. On attend d'en savoir davantage sur les trottinettes électriques et les gyropodes. Il est probable qu'ils soient admis mais sur les chaussées uniquement.

    En première analyse, cette décision dont on a déjà dit qu'elle n'en est pas vraiment une, n'est pas préjudiciable aux riverains et ne pourra qu'améliorer la pollution sonore et les encombrements, à défaut de purifier significativement l'atmosphère. Une question va toutefois se poser lors de l'élargissement aux quatre arrondissements. Il y a en effet des parkings publics au sein de Paris-centre ; ils ont le droit de vivre et ils restent indispensables pour que les quartiers soient capables d'accueillir des visiteurs et des personnes à mobilité réduite. Comment pourra-t-on y accéder si les voies d'accès sont interdites à la circulation ?

    Une solution serait de laisser la circulation libre sur les voies qui conduisent à ces parkings, notamment les rues St Antoine, Rivoli, Beaubourg, Renard… Il ne semble pas qu'elle ait la préférence des penseurs de l'Hôtel de Ville. On donnera un avis le moment venu…

    Enfin on aimerait savoir par qui et comment seront effectués les contrôles et appliquées les sanctions en cas de non-respect des règles établies.

    Gérard Simonet

     

  • Hocquard et vlm

    Corinne Tresca – "Habiter Paris" -  et Gérard Simonet avec Frédéric Hocquard (à droite)

     

     

    En dépit des tensions qui ont marqué nos relations ces dernières semaines, à propos du Who's notamment où l'attitude de M. Hocquard avait été mal interprétée nous en sommes convenus, cette réunion à laquelle participait le staff de Frédéric Hocquard, Thierry Charlois et Anaïs Boutard, s'est déroulée dans une ambiance courtoise et cordiale voire amicale.

    Nous avions manifesté le désir de voir M. Hocquard à la suite de son communiqué de presse et d'un article du Parisien sur la décision de la Ville de Paris de financer, par des subventions d'équipement, des salles de cafés-concert pour "soutenir les petites salles de musique parisiennes". Il s'agit en principe d'aides destinées à améliorer l'insonorisation et l'accessibilité.

    Deux raisons nous y poussaient. En premier lieu, notre méfiance à l'égard des subventions en général, compte tenu de la  situation financière de la Ville.

    Ensuite, et nous sommes là au cœur du sujet, nous voulions savoir de M. Hocquard suivant quels critères et sous quelles conditions de telles subventions seraient accordées et leur utilisation contrôlée.

    Il nous paraîtrait en effet illégitime que la Ville de Paris distribue des subsides d'argent public à des exploitants qui par leurs visées et leur comportement rendent la vie impossible aux habitants qui les environnent. Nous considérons qu'il serait logique et juste que le contrat passé avec ces bénéficiaires stipule qu'ils ont obligation de respecter leur voisinage et qu'ils sont susceptibles, sur la base d'objectifs et de constats chiffrés, de perdre leurs droits d'exercer en cas de manquement.

    Hocquard cabinetFrédéric Hocquard et son staff, Thierry Charlois et Anaïs Boutard

     

    Le message est passé, et peut-être entendu. Nous avons obtenu l'assurance que ceux qui se sont signalés ces derniers temps par des manquements répétés à leurs obligations seront renvoyés à d'autres sources de financement que l'argent des contribuables.

    Il nous a été agréable à tous de rappeler toutefois que le nombre d'établissements indélicats, dans les arrondissements du centre, se compte sur les doigts de la main alors qu'il existe à Paris près de 9.000 débits de boissons et autour de 500 dans Paris-centre.

     GS

     

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    Bus 29

    Le bus 29 au carrefour rue des Quatre-Fils/Archives (IIIe), le long du Musée de la Chasse et de la Nature (Photo VlM) 

     

     

    Une plainte du responsable de la ligne 29 à la RATP, Lucas Leseurre, vient de traverser le ciel des transports en commun comme un éclair. Dans un message adressé au Commissaire central du IIIe, au chef de la subdivision-centre de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection – mairie de Paris) et au Maire-Adjoint de Paris en charge des déplacements et de la voirie Christophe Najdovski, il annonce que la ligne 29 "a repris son itinéraire habituel mais que depuis le 8 Janvier, 180 passages environ ont été supprimés (déviation du Marais par République) suite au blocage de la rue des Haudriettes".

    Il affirme que "cette situation est pour leurs voyageurs et leur contrat Île-de-France Mobillités inacceptable et ajoute que la RATP demande "qu'une solution pérenne soit trouvée pour que l'exploitation cesse d'être perturbée".

    De quoi s'agit-il ?

    Un Monop' est installé depuis huit ans au 5 – 5bis rue des Haudriettes (IIIe). Il nous est agréable de préciser que les relations qu'il entretient avec les riverains sont de bonne qualité. Ainsi a-t-il tenu compte de nos observations à propos de ses enseignes et de son éclairage. Disposer d'un commerce de détail dans ce secteur, à mi-chemin entre Bretagne et Rambuteau, est une facilité que beaucoup d’entre nous apprécions.

    Il génère des nuisances cependant. Plusieurs camions de gros calibre viennent livrer chaque jour. Les services de la voirie ont décidé il y a un an de "sacraliser" un espace livraisons à hauteur du n° 2 de la rue. La place n'est pas toujours libre en dépit de cette mesure et les chauffeurs-livreurs trouvent le trajet entre l'espace et le magasin beaucoup trop long pour les dizaines de palettes qu'ils doivent trimbaler. Résultat : ils arrêtent le camion en pleine voie devant la porte du magasin. Les véhicules s'entassent derrière et parmi eux, trop souvent, le bus de la RATP.

    Le conducteur du bus 29 a donc pris l'habitude, quand il sait qu'on est à l'heure de pointe (06h30 – 07h30) de se dérouter de son parcours en empruntant un cheminement par République. Les usagers du bus l'attendent vainement aux arrêts.

    En cédant devant les exigences d'un commerce privé, on est très loin de respecter l'obligation de service public que la RATP doit assumer.

    Que peut-on faire ?

    De leur côté, les forces de l'ordre se défendent en rappelant que des instructions fermes ont été données aux agents pour qu'ils verbalisent les stationnements indus. Son Directeur Matthieu Clouzeau donne des chiffres :"au cours des 6 derniers mois, nous avons dressé 2 verbalisations de camionnettes en arrêt pleine voie et 174 PV à des véhicules stationnés sur l’aire de livraisons…."

    Outre que le chiffre de 2 verbalisations de camions en pleine voie en six mois ne parait pas très tyrannique, il faut se rendre à l'évidence : ce genre de mesures, aussi énergiques soient-elles, ne suffisent pas. La RATP affirme qu'il aurait fallu rapprocher l'aire de livraisons du magasin et, nous ajoutons, exiger du commerçant le renoncement absolu aux livraisons pleine voie. C'est une approche à approfondir mais la zone de livraison ne sera réellement sacralisée que si elle est allouée exclusivement au Monp' avec clé d'accès. Nous croyons savoir que c'est possible sur le base d'un contrat avec la mairie ou la préfecture et le paiement de royalties.

    Est-ce raisonnable ? Nous n'avons honnêtement pas la réponse mais nous comptons sur nos lecteurs pour suggérer une issue là où nous craignons qu'on soit bel et bien dans l'impasse…

    GS

     

  • Quincampoix 37 dr feelgood 09 10 18Bar Dr Feelgood, 37 rue Quincampoix (IVe) (Photo VlM)

     

     

     

    Les riverains de la rue Quincampoix ont été sidérés de découvrir dans les pages du 'Parisien" du 11 novembre une photo du gérant du bar Dr Feelgood posant devant son établissement pour illustrer une initiative lancée par le Maire-adjoint à la vie nocturne de la ville de Paris, Frédéric Hocquard. Prétextant plusieurs fermetures de petites salles de concerts survenues cette année, celui-ci vient en effet d’annoncer le «déblocage  de nouvelles aides financières » pour leur venir en aide face à la grogne des riverains et aux normes, dit-il, de plus en plus strictes en matière de sécurité et de d’insonorisation. 400 à 500 salles parisiennes pourraient postuler, à condition de faire très vite, car les dossiers sont à déposer avant le 23 novembre.

    Cette annonce est vécue comme une nouvelle provocation de la mairie de Paris à l'égard de ses administrés et au mieux une immense maladresse qui rappelle l'intervention de Frédéric Hocquard il y a quelques mois (notre article du 5 janvier 2018) pour le soutien financier d'un bar, "La Mutinerie" dans le IIIe, convaincu de tapage nocturne. Le Maire Pierre Aidenbaum en avait été outré et l'avait fait savoir à M. Hocquard. Il y a peu de doute que lui-même et Ariel Weil Maire du IVe soient ravis de la nouvelle initiative de l'adjoint de Mme Hidalgo !

    En tête donc, le Dr Feelgood, pourtant sommé fin 2017 par la Préfecture de cesser ses concerts « live »  de Heavy Metal pour défaut d’autorisation (l’établissement avait  été déclaré en tant que « Bar et Restaurant ») et non-respect des normes de sécurité et d’insonorisation.  Bien que n’ayant jamais déclaré son établissement en tant que salle de concert, ni demandé les autorisations afférentes, son gérant annonce donc qu’il s’est mis sur les rangs pour bénéficier de cette obole publique à hauteur de 80 000 euros !

     

    Feelgood foule

    L'insonorisation d'un bar ne met pas un terme aux nuisances externes du "bar dehors" comme on le voit ici devant le Dr Feelgood

     

    Après deux années de lutte pour faire cesser le bruit et les vibrations internes subis par les habitants du 37 mais aussi de l’immeuble mitoyen, autant dire que l’inquiétude est aujourd’hui à son comble rue Quincampoix. D’autant que les rassemblements anarchiques de spectateurs/consommateurs alcoolisés du Dr Feelgood qui organise encore des événements avec  diffusion de musique amplifiée continuent régulièrement et fortement de ponctuer les nuits des voisins du bar (comme remonté par notre blog encore récemment.

    Dans ce contexte très tendu, avec de nombreuses plaintes depuis septembre à la Préfecture mais aussi à la mairie et au commissariat d’arrondissement (l’établissement fait l’objet d’une surveillance particulière au de la part de la Commission de régulation de débits de boissons récemment mise en place dans le IVe arrondissement),  encourager la reprise de concerts instrumentaux  qui attirent plus d’une centaine de spectateurs dans un  immeuble d’habitation –même en sous-sol et à supposer que l’on puisse effectivement insonoriser le lieu et garantir les normes de sécurité – sonnerait comme une provocation pour les riverains.

    Ces riverains espèrent donc que la demande de subvention formulée par le Dr Feelgood sera examinée avec prudence et bon sens en tenant compte de l’emplacement particulièrement peu approprié à une telle activité et des très fortes nuisances qui en découlent pour les habitants de cette rue. Vouloir maintenir une activité de cafés-concerts à Paris est une intention sympathique, encore faut-il que les lieux s’y prêtent et que cela ne vire pas au cauchemar pour les Parisiens.

    GS – et "Le collectif 37 Quincampoix"

     

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    Berges fréquentées pont neuf 22 02 18 Berges dimanche matin 22 04 18

     

     

     

     

     

     

     

     

    La foule au Pont Neuf, en 2018 et les restes éloquents d'une nuit genre "saturday night fever" en avril 2018  (Photos VlM, cliquer gauche jusqu'à deux fois pour agrandir)

     

    Pour nous faire aimer les berges piétonnes, alors qu'il serait judicieux de mettre en avant leur caractère bucolique, la beauté et la sérénité des lieux et le respect qu'elles inspirent consacré par l'UNESCO, Anne Hidalgo et son Adjoint à la Voirie et aux déplacements, Christophe Najdovski (qu'on a connu mieux inspiré…) nous proposent LA FÊTE pour le 18 novembre.

    Avec l'affiche que nous reproduisons, comme s'il n'y avait pas assez avec le Canal St Martin, ils invitent les parisiens du centre (et d'ailleurs) à montrer ce que ces berges peuvent devenir si la Mairie de Paris s'engage dans ce sens : un espace livré aux marchands, à la consommation d'alcool (et de drogues), au bruit des sonos individuelles et un vaste dépotoir que le spectacle de certains dimanches matin, avant l'intervention coûteuse d'une armada d'agents de la propreté, laisse malheureusement augurer.

    C'est dommage ! Tout le monde n'est pas d'accord avec la politique qui a été conduite sur le réaménagement des Rives de Seine mais il y avait suffisamment d'avis favorables pour que l'opinion finisse par y adhérer. Pourquoi gâcher cette perspective en organisant dès maintenant ce que nous ne voulons pas voir arriver ?

     

      Berges

     

    Vous nous invitez à la fête, nous resterons chez nous à l'abri de nos fenêtres à triple vitrage. Mais nous ne désespérons pas que notre message soit entendu pour que la voix de la raison, celle des riverains et de ceux qui ont fait de ce site leur lieu de promenade favorite soit entendues.

    Gérard Simonet

     

  • Gaspillage-2

     

     

    On s'est souvent référé à la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 pour obtenir que la Mairie de Paris rende accessible sous forme électronique le montant des subventions attribuées aux associations. Le phénomène qui revêt à Paris une envergure considérable peut être suivi en consultant chaque mois l'ordre du jour du conseil de Paris mais outre que l'information est ainsi morcelée, elle ne permet pas le traitement automatique des montants par bénéficiaires.

    Ne voyant plus paraître ces déclarations sur le site de la mairie de Paris, nous avons consulté les services de la préfecture de Paris-Île de France pour avoir des explications. Voici ce qu'elle nous répond :

     

    L'article 18 de la loi n°2016-1321 du 7 octobre 2016 est venu apporter des modifications aux dispositions relatives à la communication sur les subventions versées aux associations et fondations. L'article 18 précise en effet, dans son alinéa 2 que : « L'autorité administrative … qui attribue une subvention dépassant le seuil mentionné au quatrième alinéa du présent article rend accessible, sous forme électronique, dans un standard ouvert aisément réutilisable et exploitable par un système de traitement automatisé, les données essentielles de la … subvention,

    Ce seuil ayant été fixé à 23 000 €, seules sont déclarées les subventions faisant l'objet de conventions …. supérieures à ce seuil.

    Par ailleurs, l'article 5 vient abroger le décret n°2006-887 du 17 juillet 2006 relatif à la publication par voie électronique des subventions versées aux associations de droit français et aux fondations reconnues d'utilité publique.

    A noter enfin que la liste des subventions octroyées par la Ville de Paris figure sur le site OPENDATA à l'adresse suivante. Cette liste comprend également, on apprécie le geste, les subventions au-dessous du seuil de 23 000 € :

    https://opendata.paris.fr/explore/dataset/subventions-versees/information/

     

    Conclusion : il y a encore de beaux jours pour cette pratique, trop souvent laxiste et clientéliste, et personne dans le personnel politique ne semble vouloir s'y attaquer !

    JCT

     

     


  • Préfecture police font wallace 11 05 12
    La préfecture de police de Paris, boulevard du Palais (IVe), semble quelques fois bien fragile face aux nuisances organisées

     

      

    Il s'agit une fois de plus du Who's, extension sur la rue Pierre au Lard de l'établissement exploité par la SAS Moovment dont l'entrée principale est au 14 rue St Merri (IVe). Les conflits pour tapage nocturne, dont les plaignants sont les habitants de l'immeuble social Paris-Habitat du 16 rue St Merri, et ceux des rues qui bordent la rue Pierre au Lard, dont les entrées sont au 12 rue St Merri et au 24 rue du Renard, durent depuis neuf ans…

     

    Pierre au Lard 2

    Ces riverains ont atteint le comble de l'émotion en apprenant ces jours-ci que la préfecture de police de Paris, qui jusque là avait refusé l'autorisation de nuit, venait de l'accorder pour un mois suivi de trois mois "à l'essai" en quelque sorte. La Commissaire centrale, le Maire du IVe Ariel Weil et, si on l'en croit, l'Adjoint d'Anne Hidalgo à "la Nuit" Frédéric Hocquard, avaient émis un avis défavorable.

    Ce n'est pas tout : dans une lettre du 31 décembre 2009 (voir pièce jointe), adressée à Gérard Simonet, président de "Vivre le Marais !", le Directeur de cabinet du Préfet de police Renaud VEDEL nous informait que la demande de l'exploitant de transférer sa licence IV de la rue St Merri à la rue Pierre au Lard, en zone protégée du fait de la présence d'une école, avait fait l'objet d'un rejet de la part du Procureur de la République. Il ajoutait que :"Si l'Administration ne peut interdire à M. HERVE [gérant de la SAS Moovment et du COX – NDLR] de développer un projet commercial sur ce site, celui-ci ne peut être un débit de boissons, partant une discothèque".

    M. VEDEL rappelait aussi dans sa lettre que des travaux d'aménagement avaient été entrepris en dehors de toute autorisation d'urbanisme et qu'un procès-verbal avait été dressé par les agents de la mairie de Paris. On précise que par la suite les demandes successives de permis de construire ont été annulées par le Tribunal Administratif sur intervention du collectif d'habitants et que les travaux qui se sont déroulés pendant l'été 2018 pour préparer l'ouverture n'ont fait l'objet d'aucune déclaration d'urbanisme.

    Ce qui s'est imposé comme la Loi, une décision de la justice en 2009, reprise par l'administration de la police, peut-il se voir remis en cause en 2018, alors que le cadre de l'affaire est le même et que plusieurs procédures administratives et judiciaires sont en cours qui attestent de la volonté des riverains de réagir et de se défendre contre l'atteinte à leur tranquillité et à leur droit au sommeil ?

    Ces questions s'adressent au cabinet du Préfet de police actuel Michel Delpuech. L'association et le collectif "Pierrre au Lard" veulent des explications, des assurances et demandent à être reçus par le Directeur de cabinet en charge du dossier, Matthieu Garrigue-Guyonnaud. 

    Le collectif Pierre au Lard