Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Vivre Paris !

  • Le service de la Garantie immeubleImmeuble du "Service de la Garantie", tout près de la mairie du IIIe (Photos VlM)

     

    Ce n'est pas pour tout de suite mais le transfert est programmé. Ce sera à partir de 2021 : la police des 1er, IIe, IIIe et IVe arrondissements va se regrouper dans l'immeuble construit en 1925 du 14 rue Perrée (IIIe), qui était celui du "Service de la Garantie".

    Le service de la Garantie frontonDétail du frontispice de l'immeuble

     

    Cette institution date de 1797 (brumaire an VI du calendrier révolutionnaire). Elle avait pour rôle le poinçonnage des métaux précieux et des produits issus de l'industrie et de l’artisanat de l'orfèvrerie. Que la police s'y installe est de bon augure car cet édifice dédié aux "services de la garantie" nous permet d'espérer une garantie des services (sous-entendez : "rendus à la population") !

    Ce choix nous semble en mesure de valoriser la fonction de nos policiers car le bâtiment méritera cette fois l'appellation "d'Hôtel de Police" qui pouvait difficilement être revendiquée à propos du boulevard Bourdon ou même de la rue aux Ours…

    Cependant, les habitants du IVe trouvait déjà leur commissariat excentré, au bord du bassin de l'Arsenal ; qu'en sera-t-il lorsqu'il se trouvera propulsé en bordure nord du IIIe ? Ceux des 1er et IIe ne vont-ils pas se sentir orphelins ?

     

     


  • Manif berges 10 03 18
    Berge rive droite, au fond le Pont Marie (Photos VlM – cliquer jusqu'à deux fois pour agrandir))

     

     

    Il y avait un peu plus de monde que d'habitude un samedi sur les berges de la rive droite entre le Pont Louis-Philippe et le Pont Marie. Difficile voire impossible à un non-professionnel d'en faire l'évaluation, même à la louche comme ils ont l'habitude de le faire.

    On y a vu la Maire de Paris, Anne Hidalgo, qui défend son dossier avec ardeur, et le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum avec son écharpe, qui défend Anne Hidalgo.  

                                                                                 

    Manif berges hidalgo 10 03 18 Manif berges aidenbaum 10 03 18

     Anne Hidalgo (à gauche) et Pierre Aidenbaum (à droite) [sans métaphore]

     

    Pendant ce temps, indifférents à l'évènement, les véhicules circulaient de façon plutôt fluide sur les quais de l'Hôtel de Ville et des Célestins.

     

    Quai HdV 10 03 18Quai de l'Hôtel de Ville, le 10 mars 2018 à 15h30

     

    Cette manifestation ne va pas changer le cours des choses et elle ne va convaincre ni les uns ni les autres. La Maire de Paris a pris un nouvel arrêté, il déclenchera probablement des recours avec des rebondissements et les médias en feront leurs choux gras tandis que les deux camps fourbiront leurs armes à coup de sondages et d'études sur le trafic, la pollution et le bruit.

    Il est probable toutefois que l'argument le plus lourd soit "le sens de l'Histoire" et l'exemple de nombreuses villes étrangères et françaises. Le gouvernement et ceux qui ont des vues sur Paris pour les prochaines élections n'y sont pas insensibles.

    Il faudrait tout de même que chacun se dispense d'arguments fallacieux. Ainsi ceux qui parlent de pollution pour dire qu'elle s'est améliorée ou agravée. Comment le savoir et rattacher le résultat au traitement des berges sachant qu'il n'y a que cinq stations de mesure dans Paris et qu'elles sont loin de là.

    Il n'y a qu'une donnée qui trouve grâce à nos yeux car nous savons qu'elle est mesurable et pertinente : le trafic total à Paris, pour vérifier si oui ou non une partie s'évapore (ou se sublime…)

    Faut-il aussi brandir comme argument l'inscription en 1991 des "rives de la Seine" au patrimoine mondial de l'UNESCO en oubliant que le motif de l'inscription est la qualité des monuments qui la bordent des deux côtés et non les berges elles-mêmes qui ne sont que des quais ou des grèves ordinaires. Voir à ce propos le site de l'UNESCO et toutes les photos des merveilles auxquelles il attribue l'inscription. A ne manquer sous aucun prétexte !

    Gérard Simonet

     

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    Bruit boucher oreilles jeune femmeLa lutte contre le bruit est un impératif de santé publique

     

     

    Nous reproduisions ci-dessous un condensé de l'exposé du Dr Bertrand Lukacs, président de l'association des riverains du canal St Martin (Xe) et de la nouvelle association  "Vivre Paris !" devant les participants au "conseil de la nuit" du 7 mars 2018 à l'Hôtel de Ville :

     

    Bonjour à tous et merci de me donner la parole.

    Nous ne partageons pas l’optimisme des intervenants précédents. Pour nous le bilan est simple. Au mieux la situation est stationnaire, au pire elle s’est aggravée et il y a aujourd’hui plus de pire que de mieux.

    Pourquoi cette discordance alors que, au moins dans du discours, nous partageons la même analyse sur les conditions à remplir pour le développement équilibré du développement de la vie nocturne ?

    Ce développement doit s’appuyer sur deux éléments très structurants que personne ne peut contester.

    • Pour l’homme le temps de la nuit n’est pas le même que le temps du jour. Le temps de la nuit est celui du repos et du sommeil, le temps du jour est celui de l’activité et du travail. Cet équilibre est la base de notre physiologie. Une des conséquences est que les travailleurs de nuit, toutes choses étant égales par ailleurs, sont exposés à une morbidité plus importante que les travailleurs du jour, comme le récent rapport de l’institut national de veille sanitaire le montre très bien.
    • Le bruit est pour l’homme une pollution. C’est même la deuxième pollution après la pollution atmosphérique. Comme toutes les pollutions, elle engendre une morbidité et un coût sociétal qui s’élève à plusieurs milliards d’euros. Et le bruit est particulièrement sensible la nuit pour deux raisons : la première est notre besoin de dormir la nuit, la seconde, peu connue, est que la nuit, contrairement à d’autres organes, l’oreille reste ouverte et perçoit les bruits de la même manière que si nous étions éveillés.

     

    Une priorité beaucoup trop haute est donnée au développement d’une nuit festive peu ou mal régulée au détriment du sommeil des riverains. La course que se font les grandes villes européennes pour le développement du tourisme nocturne peut conduire à ce que l’on observe aujourd’hui à Barcelone ou à Budapest avec des quartiers où la population se révolte contre cette situation non régulée.

     

    BarceloneManifestation contre le tourisme de masse à Barcelone

     

    Et cette priorité s’accompagne d’une incroyable asymétrie entre les citoyens. Il est tout à fait possible pour un établissement de mettre en place rapidement une activité ne respectant pas la législation et créant des nuisances pour les riverains. En revanche il va être extrêmement compliqué et long pour les riverains de faire valoir leurs droits et de faire respecter la législation. Il va falloir des mois et des années de souffrance et de combat pour que ces nuisances cessent.

    De la même façon ce qui est choquant dans cette nouvelle tendance d’occuper l’espace public la nuit c’est l’absence de régulation protégeant aussi les consommateurs d’alcool et d’autres substances. Au-delà des nuisances sonores, comment peut-on tolérer des dérives nocturnes conduisant à des états d’hyper alcoolisation des jeunes, véritable fléau,  quand il existe un arrêté interdisant, comme c'est le cas au canal St Martin, la consommation d’alcool à partir de 21 heures et dont les conséquences indirectes mesurables sont les 2,5 tonnes de canettes de bière, de bouteilles d’alcool et de déchets ramassées tous les matins sur le quai.

    Face à cette réalité,  il existe des perceptions différentes. Nous tenons ici à saluer les propos du Préfet de Police de Paris expliquant récemment dans Le Parisien sa politique consistant à faire respecter simplement la loi dans un souci d’équité et de protection de la tranquillité des riverains. Nous sommes également intéressés par la mise en place de la police de sécurité du quotidien et nous sommes prêts à être impliqués dans cette nouvelle démarche. Enfin nous saluons la prise d’arrêté interdisant la consommation d’alcool dans certains lieux mais nous demandons qu’ils soient effectivement respectés.

    Nous voulons que parallèlement à la politique du développement de la nuit, la mairie de Paris s’engage dans une vraie politique de lutte contre le bruit intégrant en priorité le bruit de la nuit. Nous demandons à Mme Hidalgo qu’elle ait pour la pollution par le bruit la même détermination qu’elle affiche pour la pollution atmosphérique.

    Nous demandons que soit mis fin à cette incroyable asymétrie entre ceux qui sont responsables des nuisances et ceux qui les subissent. C’est simplement une question d’égalité des citoyens face à la loi. Nous demandons à travailler avec les mairies, la Préfecture de Police et tous les services concernés, à la mise en place d’un circuit court aidant et protégeant les riverains subissant des nuisances pour y mettre fin le plus rapidement possible. Un tel système est opérationnel dans la ville de Rotterdam.

    Enfin nous demandons que pour les occupations nocturnes de l’espace public nous puissions définir, sous la coordination de la Mairie de Paris et de la Préfecture de Police, un cadre clair de régulation des nuisances élaboré en concertation étroite avec les riverains et une évaluation de la situation régulièrement sur des critères objectifs partagés.

    En conclusion nous pensons qu’il est tout à fait possible de développer une vie nocturne équilibrée. Pour ce faire, il est urgent de corriger les asymétries d’aujourd’hui. Nous voulons travailler avec les différentes entités concernées pour y parvenir.   

    Bertrand Lukacs

     

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    NuitsNuits parisiennes, vues par Toulouse Lautrec

     

     

    Frédéric Hocquard, Maire-Adjoint en charge de la nuit, a tenu ce mercredi soir 7 mars, son "Conseil de la Nuit" pour dresser un bilan des actions lancées en 2017.

    Comme c'est le cas depuis le lancement en 2011 des "états généraux de la nuit" qui ont été la rampe de lancement de la structure actuelle et des "Pierrots de la Nuit", l'essentiel de la préoccupation de l'Hôtel de Ville est de donner satisfaction aux professionnels de la nuit.

    On a noté cependant cette année une inflexion sérieuse du côté de la mairie de Paris qui semble désormais se pencher sur le sort des parisiens qui à 95 % la nuit souhaitent dormir. Elle intègre désormais les bruits de la nuit dans son "plan de lutte contre le bruit", réclamé par Bruxelles. Il était jusque là uniquement consacré au bruit du trafic routier.

    Elle déclarait également, par la bouche de M. Hocquard au journal "Le Parisien" du 6 mars, son intérêt pour les lieux souterrains "car c’est la garantie qu’il y aura moins de nuisances sonores… Cela pose moins de problèmes avec le voisinage".

    Frédéric Hocquard, qui citait en 2014 Berlin et Barcelone comme exemples de développement de la nuit reconnait aujourd'hui que ce n'est pas la voie que Paris doit suivre puisqu'on observe un rejet massif de ces modèles par les habitants, dont certains ont manifesté et eu recours à la violence pour dire leur opposition.

    Du côté des riverains, Bertrand Lukacs au nom de "Vivre Paris !", a exprimé la nécessité d'adopter désormais une attitude de coopération avec la mairie de Paris et les instances concernées pour objectiver les problèmes posés aux habitants, mesurer les nuisances et y apporter les meilleures solutions avec l'aide de la préfecture de police et de la DPSP (direction de la prévention de la sécurité et de la protection) de la mairie de Paris.

    Il faut mettre fin à huit années d'affrontement qui n'ont rendu service à personne. Il reste deux ans à l'équipe en place dans la mandature pour construire une relation de confiance et mettre en place des modalités d'intervention auxquelles nous avons déjà réfléchi et dont nous sommes prêts à discuter les contours et les détails.

    Dans ce contexte, nous avons le plaisir d'annoncer que plusieurs membres du réseau "Vivre Paris !", entité qui n'avait pas jusqu'à ce jour d'existence juridique, ont décidé de déposer les statuts d'une association "Vivre Paris !" loi de 1901. L'assemblée générale constitutive a désigné le Dr Bertrand Lukacs, issu de l'association des riverains du canal Saint-Martin (Xe), président de l'association "Vivre Paris !". Elle a vocation  a accueillir d'autres associations parisiennes, personnes morales, mais est ouverte aux personnes physiques.

    Elle est domiciliée 156 rue Saint-Martin – 75 003 – PARIS

    email : vivre.paris@orange.fr

    GS

     

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    St mLa rue Saint-Martin au voisinage de la Porte du même nom. A gauche, la rue Sainte Apolline (IIIe) (Photos VlM)

     

     

    La rue Saint Martin a plusieurs faces. C'est la plus vieille des artères parisiennes après la rue Saint-Jacques et une des plus longues. Elle commence au sud sur les bords de la Seine dans le IVe. Elle longe la Tour Saint-Jacques et son jardin avant de croiser la rue de Rivoli puis laisse à sa droite l'église Saint-Merri et va constituer la bordure ouest de la piazza Beaubourg.

    Elle s'encanaille ensuite dans le IIIe en une ruelle bordée de bars bruyants la nuit au point que ce tronçon a reçu aujourd'hui le triste sobriquet de "rue de la soif". Elle traverse la rue aux Ours et part pour un destin plus glorieux, vers l'église Saint Nicolas des Champs et le Prieuré Saint-Martin, qu'elle laisse à sa droite puis la Gaîté Lyrique où plane le souvenir d'Offenbach, à sa gauche.

    On passe la rue du Vertbois et sa tour, vestige des fortifications du prieuré qui datent du XIIIème siècle, pour atteindre le débouché des rues Blondel et Ste Apolline à gauche, N.D. de Nazareth et Meslay à droite, et là on a le sentiment d'un changement brutal de décor.

    L'impression vient d'un nombre important de boutiques qui abritent des salons de coiffure et de tresses bondés avec dix à vingt fauteuils serrés les uns contre les autres, loués individuellement à un coiffeur ou une coiffeuse pour une somme forfaitaire, à charge pour eux d'en tirer le maximum de revenu.

    Cette activité a recours à d'un nombre élevé de rabatteurs et attire des badauds qui, le jour et la nuit, trop souvent en état d'ébriété, nuisent à la tranquillité des rues.

    L'ARQAM (association pour la renaissance du quartier des Arts & Métiers) s'en préoccupe depuis quatre ans. En 2016 elle rejoignait "Vivre le Marais !" pour bénéficier de notre aide. Elle a su en même temps mobiliser l'attention du Maire du IIIe Pierre Aidebaum et de ses Adjoints ainsi que du Commissaire Central Vincent Gorre et de ses équipes autour d'un projet "pour que revive la rue St Martin".

    Côté mairie, l'association a postulé au "budget participatif" de la Ville de Paris et obtenu un montant de 780.000 € à investir dans l'amélioration du carrefour. Le parking ouvert de l'impasse de la Planchette, qui attire la nuit autre chose que des papillons attend la grille qui doit en condamner l'accès. Les travaux, qui seront définis courant 2018 et implémentés en 2019 porteront sur l'esthétique d'ensemble et la pacification des conditions de circulation du trafic automobile.

    Côté police, la chasse est ouverte contre les exploitations illégales et une caméra de surveillance a été installée. Depuis le 21 septembre, quatre opérations d'envergure ont été réalisées, conduisant à la mise en cause de gérants de huit établissements de coiffure. Pour chacun d'entre eux, des poursuites judiciaires et administratives ont été engagées.

    Le 5 décembre, à l'initiative du commissariat, l'URSSAF, les Impôts, la DDPP (protection des populations) et les services spécialisés de Police sont intervenus. Cinq établissements contrôlés ont conduit à l'interpellation de 7 individus et le constat de 11 infractions. Des enquêtes sont toujours en cours. Un arrêté contre la consommation  d'alcool et la vente à emporter dans ce secteur a été pris par le Préfet de police de Paris.

     

    Apolline 9Ce local de 80 m² au 9 d'une rue Ste Apolline qui a été totalement rénovée, est disponible à la location

     

    Les conséquences sont visibles. Plusieurs locaux commerciaux sont maintenant fermés et les nuisances ont baissé. Il s'agit désormais de construire. Il n'y pas de raison que ce court tronçon de la rue St Martin, dont le cadre architectural est précieux, ne bénéficie pas d'une activité commerciale de bon niveau et à forte valeur ajoutée comme pour le reste de cette voie prestigieuse.

    Le mouvement a commencé. Une salle "Escape Game" a ouvert au 7 de la rue sur un espace de 200 m² ainsi qu'une galerie d'art. Les riverains veulent que leur quartier revive. Ils sont prêt à toute initiative pour en faire la promotion.

    Gérard Simonet

     

  • Beaubourg tuyauxLe centre Georges Pompidou et la piazza Beaubourg (IVe) : génie et saccage ont laissé leurs marques à cette exceptionnelle réalisation (photo VlM)

     

     

    La campagne médiatique dont la Maire de Paris Anne Hidalgo est accablée en ce moment, ouvre un débat inattendu sur "Le Figaro" du 26 février : Bernard Esambert, ex conseiller du président Georges Pompidou puis président de la banque Edmond de Rothschild, né dans le Marais en 1934… donne la réplique, pour le compte de son mentor, qui n'est plus là pour se défendre, à Alexandre Gady, ce professeur de l'histoire de l'art à la Sorbonne, président de la SPPEF (société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France), en abrégé "Sites & Monuments, que nous connaissons bien dans le Marais car il est l'auteur d'un "guide historique et architectural : Le Marais" édité chez "Le Passage".

    Alexandre Gady est pétri de patrimoine, qu'il s'agisse de monuments ou de paysages. S'agissant de Paris, il a pris position contre les tours, contre Roland Garros et la destruction partielle des Serres d'Auteuil. Nous ne pouvons que l'approuver. Il s'est élevé contre la location des catacombes à Airbnb, contre la grande roue de M. Campion à la Concorde, contre les bâches publicitaires. Nous avons de la sympathie pour ces combats. Il doute du résultat de la rénovation du musée Carnavalet au nom du manque d'empathie pour la culture dont il soupçonne la Maire de Paris. Peut-être entrons nous là dans un procès d'intention qui n'a pas lieu d'être.

    Berge rive droite pont neuf 18 01 18Berges rives droite interdites à la circulation au Pont Marie (IVe)

     

    Il en vient à la voiture. Probablement le dossier pour lequel – l'Histoire jugera – il est moins logique de charger la Maire de Paris en faisant le constat qu'elle ne pense qu'aux 100 km² de sa commune, oubliant ainsi qu'elle doit son élection aux 2 millions de personnes qui vivent là et qui l'ont choisie sur un programme. Que font les 10 millions de la petite et grande couronne, sinon penser à eux, quand ils condamnent les difficultés de circulation dans la capitale, une ville hyper dense et encombrée où les parisiens aspirent légitimement à respirer mieux ?

    Le débat repose sur le trait d'union anachronique et paradoxal entre Georges Pompidou et Anne Hidalgo. Celui qui a été le président de la France entre 1969 et 1974 était fan des tours (*) et a semblé parfois faire fi du patrimoine. Comme Anne Hidalgo, pense A. Gady ! On imagine que le sang de Bernard Esambert, grand admirateur de Georges Pompidou, n'a dû faire qu'un tour  comme s'il s'agissait d'un crime de lèse-majesté.

    Il est clair que les personnages n'ont pas la même épaisseur mais en matière de patrimoine G. Pompidou nous a laissé les tours du XVe le long de la Seine, et surtout le réaménagement de l'espace Beaubourg où de nombreux immeubles des XVII et XVIIIème siècles ont été détruits sans considération pour le plan qu'André Malraux avait lancé en 1962 pour réhabiliter le centre historique de Paris sous l’influence de Miche Raude, président-fondateur de l'Association pour la Sauvegarde du Paris Historique

    Grenier st lazare vue generale fev 11Rue du Grenier St Lazare : un ensemble de bâtiments hétérogènes et disparates qui dégagent un charme étonnant (photo VlM)

     

    La trace indélébile de cette erreur nous est livrée par les deux rives de la rue du Grenier St Lazare (IIIe) qui nous offrent côté pair le spectacle plein de charme d'immeubles anciens restaurés et côté impair l'architecture froide  impersonnelle et bétonnée du quartier de l'Horloge. Même constatation rue St Martin où les immeubles anciens réhabilités en bordure de piazza nous rappellent que c'est tout l'espace qu'on aurait pu traiter de la sorte.

    En matière de circulation, on ne peut rapprocher G. Pompidou et A. Hidalgo qu'en les opposant puisque le premier a fait la voie rapide qui porte son nom tandis que l'autre a décidé de la fermer. Leur point commun  n'est-il pas cependant que l'un comme l'autre ont agi en épousant la tendance de leur époque ?

    Enfin serait-ce être iconoclaste de se demander si la piazza était le bon endroit pour construire le centre Beaubourg ? Gageons que Georges Pompidou et Anne Hidalgo seraient d'accord pour dire oui avec enthousiasme. Mais qu'en ont pensé André Malraux et Michel Raude à l'époque, au milieu des années 70, avant de disparaitre ?

    Il est clair que ce bâtiment est une prouesse technologique au service de l'usage qui en est fait. Son esthétique a surpris et peut choquer aujourd'hui encore mais n'est-ce pas principalement à cause de sa localisation au cœur d'une architecture vieille de 300 ans, avec laquelle la notion de contrepoint ne fonctionne pas nécessairement ?

    Gérard Simonet

     

    (*) Georges Pompidou assuma souvent un choix, celui des tours, qui caractérisait, selon lui, la vision contemporaine de la modernité: «Je ne suis pas un fanatique des tours. Il me paraît absurde d'écraser une petite ville ou un village par des tours, même de hauteur médiocre. Mais c'est un fait que l'architecture moderne de la grande ville se ramène à la tour".

     

     

  • Berges rive droite pont marie 01 06 17Berge rive droite à hauteur du quai des Célestins. Vue sur le Pont Marie (Photo VlM)

     

     

    Ce mercredi 21 février, le Tribunal Administratif sollicité par le Rapporteur Public a annulé l’arrêté de fermeture des voies sur berges consécutif à la décision du Conseil de Paris prise le 26 septembre 2016.

    Le Tribunal a estimé que l’étude d’impact qui avait servi de référence à ce projet comportait : "des inexactitudes, des omissions et des insuffisances concernant les effets du projet sur la circulation automobile, les émissions de polluants atmosphériques et les nuisances sonores, éléments majeurs d’appréciation de l’intérêt général du projet".

    Autre point préoccupant pour les habitants du centre de Paris : l'étude d'impact "ne permet d’estimer ni l’existence, ni l’ampleur de la pollution atmosphérique d'origine automobile résultant des reports de circulation et de la congestion du trafic engendrés par le projet d’aménagement envisagé". Et en dernier lieu, "aucune mesure compensatoire pour limiter les nuisances sonores n’a été prévue dans l’étude d’impact" alors que "de telles mesures aurait pu être rendues obligatoires". 

    Ce jugement est une bénédiction pour tous les opposants à ce projet qui n’ont cessé de dénoncer le manque de sérieux et l’intransigeance avec lesquels il a été mené par l’équipe d’Anne Hidalgo. Il décevra en revanche ceux qui se réjouissaient de la disparition des voitures sur ce site et qui considèrent que cette transformation de leur cadre de vie  "va dans le sens le l'Histoire".

    Article yvon

    Le "Parc des Rives de Seine" un dimanche l'été à hauteur du Pont Neuf

     

    Anne Hidalgo qui d’ailleurs a immédiatement annoncé sa décision de faire appel et de lancer "sans tarder un nouvel arrêté de piétonnisation".

    Elle aurait pu sortir par le haut de cette crise en acceptant, magnanime, la décision du tribunal et en expliquant que les parisiens ne sont pas prêts pour de tels projets. Elle aurait désamorcé les tensions et neutralisé ses opposants en jouant l’apaisement et le rassemblement. Las, l’orgueil la pousse à s’entêter au risque de se discréditer totalement en appel.

    Ce n’est même pas un pari sur l’issue du jugement car, en supposant que le tribunal lui donne raison en appel, la crise restera ouverte jusqu’à la décision des juges ce qui va encore empoisonner sa majorité pendant de longs mois. Dans un contexte de grogne généralisée des parisiens se plaignant de la saleté de la ville, de la prolifération des rats, du ratage du renouvellement des Vélib, entre autres, fallait-il encore s’entêter dans ce projet qui vient de se faire clouer au pilori.

    Il n’est pas déraisonnable de penser que ce qui devait être le projet phare du mandat d’Anne Hidalgo, devant lui assurer un rayonnement international, vient avec ce jugement et cette décision d’appel de compromettre l’avenir politique de ceux qui l’ont porté.

    Yvon Le Gall

     

    Sources :

    France TV Infos : https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/trafic/paris-le-tribunal-administratif-annule-la-fermeture-a-la-circulation-des-voies-sur-berges-rive-droite_2621872.html

    LCI : https://www.lci.fr/societe/paris-fermeture-des-voies-sur-berges-la-mairie-de-paris-fait-appel-de-la-decision-et-prend-un-nouvel-arrete-de-pietonnisation-2079448.html

     

  • Who's pierre au lard 12 01 18
    Sortie nord du Who's, 3 rue Pierre au Lard et vue de l'ancienne galerie d'art transformée en établissement bruyant, dérangeant pour le voisinage (Photo VlM)

     

     

    Contrarié par la perte de son ouverture de nuit et par la fermeture administrative dont il a été l'objet, insatisfait de sa petite victoire sur la Préfecture de Police devant le Tribunal Administratif (fermeture ramenée de 15 à 8 jours), "le Who's" a décidé d'agir.

    Il vient en effet d'assigner en référé devant le TGI (tribunal de grande instance de Paris) notre voisin du 16 rue Saint-Merri (IVe), pour "obstruction aux mesures acoustiques nécessaires à l'étude d'impact exigée par le Pôle Études et Contrôles (de musique amplifiée – NDLR) de la Préfecture de Police et demande qu'un expert judiciaire soit nommé pour obliger le riverain à le recevoir".  

    Il annonce qu'il introduira vraisemblablement ensuite une action judiciaire au fond pour obtenir des dommages-intérêts de notre voisin qu'il accuse en outre de chercher à lui nuire en ne cessant de porter plainte contre des "prétendues" nuisances sonores dont il serait le seul à souffrir, puisque personne d'autre ne se serait plaint, son action étant à l'origine des mesures administratives prises à l'encontre du Who's….

    Il a choisi là, non pas le seul plaignant, il y en a bien d'autres dont le Collectif Pierre au Lard archive plaintes et signalements, mais le plus courageux, le plus exposé et vraisemblablement le plus vulnérable. En effet, le plaignant a de graves problèmes de santé et il est de plus actuellement sans emploi. Ceci ne l'a pas empêché d'aller porter plainte sans se lasser au commissariat du IVe et de témoigner des nuisances sonores du Who's devant les services administratifs concernés de la Mairie de Paris et de la Préfecture de Police. 

    Toutes les accusations de la SAS Moovment, gestionnaire du Who's, contre le riverain sont mensongères et sans fondement, puisqu'il a été, paradoxalement, le seul à accepter de recevoir l'acousticien missionné par la société. Celui-ci s'est d'ailleurs rendu chez l'intéressé le 20 février au soir, ayant été retardé dans son étude d'impact par des raisons sans aucun rapport avec le comportement du plaignant.
     
    Les mesures acoustiques qu'il a réalisées sont édifiantes : malgré l'installation de limiteurs, l'émergence des bruits atteint 9 à 10 décibels, sachant qu'une émergence de 3 décibels (le maximum admis de nuit) correspond à un doublement des bruits perçus et 9 décibels à 8 fois le bruit de fond. Le Who's aura du mal à convaincre le juge que son installation est conforme aux normes requises, comme il le soutient dans les motifs de son assignation.

    En attendant que la justice passe, notre ami a été dans l'obligation de prendre un avocat pour se défendre, un avocat exclusivement spécialisé dans la défense des victimes de nuisances sonores, que nous avons rencontré avec lui.
     
    L'audience se tient le 15 mars. 
     
    Le collectif "Pierre au Lard"
     
  • Delpuech
    Michel Delpuech, Préfet de police de Paris, (Photo Le Parisien)

     

    Le droit des habitants à dormir est un impératif de santé publique qui oppose régulièrement riverains et exploitants de lieux musicaux bruyants. L'article 3332-15 du code de santé publique est là pour les protéger. Il précise en particulier que l'émergence du bruit par rapport au volume ambiant ne doit pas dépasse 5 décibels le jour et 3 décibels la nuit (3 décibels correspondent à un doublement du volume sur l'échelle logarithmique des sons).

    Cependant, une loi ne protège que si elle est dûment appliquée. Les riverains de la rue Pierre au Lard en font en ce moment l'expérience et bien d'autres rue Saint-Martin (IIIe) ou place du Marché Sainte-Catherine (IVe)…

    Une sanction, même si elle coule de source eu égard aux débordements constatés et à leur gravité, fait l'objet de recours et d'appels qui laissent les habitants trop longtemps désarmés face aux agressions sonores dont ils sont victimes.

    Dans un interview au journal "Le Parisien", le Préfet se prévaut d'une sévérité accrue en précisant que son rôle est d'assurer un bon équilibre entre le besoin de travailler des établissements qui reçoivent du public, l'aspiration de leurs clients à faire la fête et le respect des riverains. Un triptyque dont le volet "tranquillité" fait trop souvent défaut au bénéfice des exigences du tiroir-caisse.

    Le Préfet répond enfin à une question sur la responsabilité des établissements vis à vis des agissements de leurs clients, un sujet qui donne régulièrement des arguments aux exploitants pour dire qu'ils ne sont pas concernés. Le Préfet précise que l’article L3332-15 évoque "des atteintes à l’ordre public en relation avec la fréquentation de l’établissement ou ses conditions d’exploitation". Elle peuvent servir de fondement à la poursuite de l'exploitant si la matérialité des faits est établie.

    Les mots du Préfet apporteront du baume au cœur de ceux qui tous les jours nous écrivent pour signaler leur détresse et leur désarroi. Ils résonnent en contrepoint du discours trop souvent entendu à la mairie de Paris où, en dépit d'un infléchissement récent dont on attend de constater les effets, l'oreille est entièrement tournée vers les industriels de la nuit et les marchands d'alcool et de matériel de sonorisation.

    Le journaliste aurait pu l'interroger sur la nécessité de mettre fin rapidement aux difficultés issues de la double   interface entre la population et les services de maintien de l'ordre à Paris depuis que la Ville possède ses propres moyens avec la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection). Nous sommes clairement face à une question grave de "qui fait quoi", accentuée par le fait que les commissariat n'ont plus de numéros d'appel et que le recours imposé au "17" est considéré par les usagers comme un recul sérieux vis à vis de la situation antérieure.

    GS

     

  • Jean pierre timbaud rue des trois bornes nuit sept 2012

    Une soirée dans le XIe arrondissement

     

     

    A l'issue de leur entretien du 31 janvier avec l'élu à la Mairie de Paris en charge de "la nuit" Frédéric Hocquard, les représentants de "Vivre Paris !" et de "Vivre le Marais!" attendaient sous 8 jours une réponse aux attentes de tous ceux qui subissent des nuisances sonores.

    Ils enregistrent une première satisfaction : le groupe "tranquillité publique" à l'Hôtel de Ville, qui a statué dans la foulée, reconnait désormais que la lutte contre le bruit ne doit pas être circonscrite au trafic routier et à  la prise en compte du bruit dans les politiques d'urbanisation et de construction. La mairie vient de décider d'élargir le champ et d'intégrer tous les bruits de la nuit.

    Ainsi, le PPBE (plan de prévention du bruit dans l'environnement) dont l'existence est une obligation européenne, inclut désormais les bruits de la nuit. C'est un changement substantiel et la chronologie des évènements suggère que nos interventions auprès de la Maire de Paris et de ses Adjoints ont joué un rôle dans cette décision. Il nous reste à faire un suivi attentif de cette annonce pour s'assurer qu'elle ne reste pas lettre morte !

    Au sujet des nuisances subies par les riverains nous avions demandé la création d'un "circuit court" d'objectivation et de recherche de solutions au niveau des arrondissements. La Mairie de Paris en accepte le principe et s'engage à porter le sujet devant chacune des mairies d'arrondissements, en notre présence.

    Nous mettrons cette évolution à l'épreuve des situations conflictuelles qu'on a identifiées dans nos quartiers. S'agissant du Marais, IIIe et IVe, ces points sont bien connus et heureusement peu nombreux.

    Nous commençons avec une première étape sous un mois : la rencontre  avec les "référents nuits" des arrondissements, sous l'égide de la mairie de Paris.

    "Vivre Paris !"