Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Vivre Paris !

  • Charles-2

    Trottoir squatté de la rue Charles-François Dupuis (IIIe), à deux pas du Carreau du Temple

     

    Charles -1



    Charles B. vit là. Voici ce qu'il nous disait à la veille du week-end :
    "La semaine dernière, les plots jaunes et blancs qui bordaient les trottoirs de part
    et d’autre
    de la rue Charles-François Dupuis ont été supprimés et remplacés côté impair
    par quelques places de parking et un emplacement
    de vélos tout en bas de la
    rue. Côté pair, une bande blanche avec signalétique Piétons a été mise en

    place tout au long de la rue. Elle a été complétée par des barrières métalliques habituelles.
    "Les restaurants se sont empressés d’utiliser ce nouvel espace pour disposer de

    nouvelles tables dont je ne suis pas sûr qu’elles respectent les distances de sécurité. Côté impair il est maintenant devenu physiquement impossible de marcher soit sur le
    trottoir soit sur le nouvel espace piétons, en bas de la rue (voir photos).
    "J’ai rencontré ce matin le gérant du café situé au coin de la rue Charles-François Dupuis
    et de la
    rue Dupetit-Thouars pour lui demander de bien vouloir assurer la libre circulation
    des
    piétons sur le trottoir ou sur la nouvelle voie. Il m’a assuré de mauvaise grâce qu’il
    allait le faire. Il n’en a rien été. il m’a
    également assuré que sa corporation avait le soutien
    de la Maire de Paris.
    "Alors que faire ? Peut-être porter plainte pour entrave à la libre circulation des piétons ? Merci de vos suggestions et surtout de votre action auprès de la Mairie de Paris Centre."

    Désarroi de la population, embarras du Maire de Paris-centre à qui on s'en est bien
    entendu ouvert.

    Anne Hidalgo sait où elle veut en venir mais elle est peut-être en train de bruler ses
    chances de
    figurer dignement dans une compétition pour la présidentielle car elle aura
    un mal fou à refermer la boite de Pandore qu'elle a imprudemment ouverte en lâchant
    la bride aux cafetiers....
  •  

    Archives 12Enchainement de terrasses étendues dites éphémères entre les carrefours Verrerie et Ste Croix, autour de l'église des Billettes en restauration (IVe). Délices des retrouvailles pour les consommateurs, gymkhana de haute voltige entre les tables et les chaises pour les piétons… (Photos VlM)

     

     

    Cette portion évasée de la rue des Archives qui va de la Verrerie à Ste Croix de la Bretonnerie est particulièrement gâtée. Il faut dire qu'elle accueille des champions en matière de boissons-restauration : Caffè Vito, Les Marronniers, Le Pain Quotidien, le JU, le Cactus (repris par le COX-Bar) pour la rive paire et le COX-Bar et l'Open-Café pour la rive impaire.

    Tous ont mis à profit les libéralités en matière de terrasses consenties l'été dernier par la Maire de Paris : occupation de portions étendues des trottoirs et installation de plateformes sur la chaussée en lieu et place de parkings pour les voitures et les livraisons.

    L'ambiance le soir où les terrasses sont surpeuplées est à la fois sympathique et entachée d'anarchie. Elle évoque "l'Île Enchantée" de Pinocchio où le plaisir coule à flots dans les rires et les cris. On connait le message de son auteur Carlo Collodi : attention aux lendemains qui déchantent ! Il y a peu de chances que nos visiteurs se transforment en ânes comme dans l'histoire mais le risque existe que les exploitants ne sachent se contenir et entrent en conflit sévère avec les riverains et paradoxalement avec la Ville.

    On peut penser en effet que les maires, après s'être montrés bienveillants à l'image d'Ariel Weil Maire de Paris-centre envers les commerçants pour les aider à sortir de l'ornière financière, décident à un moment, en accord avec l'Hôtel de Ville, la fin des festivités en appliquant strictement les règles qui découlent du règlement des étalages et terrasses.

    Fontaine haudrInvasion de l'espace public devant la Fontaine des Haudriettes. Sans respect pour le monument historique, les exploitants installent impudemment leurs clients tout autour

     

    On craint cependant, en tant que riverains, que les dispositions qui découleront de sa révision annoncée  fassent la part trop belle aux commerces au détriment de la tranquillité et de la santé des riverains mais on espère que l'Hôtel de Ville n'ira pas trop loin dans ce sens. Les tentatives de conciliation entre la Maire de Paris représentée par Olivia Polski, Maire-adjointe en charge du commerce, les syndicats de l’industrie de la boisson et de l'hôtellerie et les associations de parisiens n'ont fait qu'accroitre le ressentiment des habitants à l'égard de leur Maire, suspecte de ne se préoccuper que des acteurs de la fête au détriment des ses administrés – qui sont aussi ses électeurs.

    On redoute aussi, mais on ne demande qu'à être rassurés, que les forces chargées de faire régner le nouvel ordre se heurtent à une résistance farouche des commerçants, fondée sur le fait accompli et le droit acquis pour refuser de démolir ce qui enfreindra au nouveau règlement.

    Sachant que le pire de tout serait que l'insouciance excessive des consommateurs et l’appât du gain de ceux qui en vivent ne plongent la population dans une quatrième vague épidémique….

    GS

     

  • Beautr gde tableRue Beautreillis 17. Des aménagements qui font polémique.

     

     

    L’heure du déconfinement ayant enfin sonné, les terrasses éphémères, à l’abandon depuis un an, reviennent dans l’actualité avec leur lot d’incohérences, d’abus et de tensions entre habitants. La rue Beautreillis à Paris IVe, à l’instar de nombreuses autres rues à Paris présente un bon palmarès des aberrations constatées partout ailleurs.

     

    Tout dernièrement un nouveau commerçant de vente à emporter a profité du week-end de l’Ascension pour tenter de construire en vitesse une cabane entièrement close et couverte sur l’emplacement des deux dernières places de livraison encore disponibles dans la rue.

    La réaction immédiate des riverains et le tollé général l’a obligé a démonter prestement ce qui s’apprêtait à être une toiture permanente et à réduire les panneaux clôturant sa terrasse.

    Doit-on être surpris que la Ville, souhaitant aider les restaurants à se « refaire », accorde une terrasse à un restaurant qui vient tout juste de se créer et se destine uniquement à la vente à emporter ? Doit-on être surpris de constater que ladite terrasse s’étende au-delà de la vitrine d’origine et occupe aussi l’espace devant la boutique voisine qui elle n’a rien à voir avec la restauration rapide ? Doit-on être surpris d’apprendre que cette fameuse charte de la ville de Paris autorise les commerçants à « donner leur place » de livraison si un restaurant mitoyen leur demande ?

    Malheureusement non, on ne doit plus être surpris, il faut faire avec en espérant une solution plus satisfaisante.

    Nous riverains ne nous opposons évidemment pas à l’usage partagé de l’espace public et à son occupation « éphémère » par les restaurants qui ont besoin d’être soutenus (et à qui l’on souhaite du succès) mais nous demandons instamment à la mairie de Paris Centre et/ou à la mairie de Paris :

    • De rétablir les deux places de livraison indispensables au bon fonctionnement des activités professionnelles, de sécurité et à la vie courante des riverains (déménagements, travaux, circulation). Actuellement les deux seules places « Livraison » sont occupées par des terrasses alors que les places de stationnement servent au stockage des tonneaux installés précédemment par ces mêmes commerçants. Il serait logique que les places de stationnement soient attribuées aux terrasses éphémères et que les places de livraison reviennent aux livraisons. Les commerçants devraient choisir entre leurs terrasses éphémères ou leurs jardinières.
    • De rendre les terrasses éphémères « non fumeurs ». Les habitants situés juste au-dessus ne veulent pas être intoxiqués par les fumeurs attroupés sous leurs fenêtres.

    Capture d’écran jpg

    Nous comptons également sur la sincérité et le sens des responsabilités des commerçants signataires de la charte sur les terrasses éphémères qui se sont engagés à :

    • ni clôturer, ni couvrir leur installation qui doit être facilement et rapidement démontable et esthétique.
    • respecter l’usage (entre 8h et 22h) et à veiller au respect de la tranquillité et de l’activité du voisinage.
    • s’interdire tout dispositif de publicité, de chauffage, de climatisation, de brumisateur ou toute autre installation électrique ou mécanique.
    • ne pas diffuser de musique.
    • maintenir propres les espaces en extérieur en toutes circonstances et à toutes heures de leur exploitation.
    • laisser libre sur le trottoir un espace d’au moins 1,60 mètre de largeur pour la circulation des piétons.

    Et le plus important, les riverains doivent pouvoir compter sur un appui ferme des pouvoirs publics pour faire respecter au minimum les clauses de cette charte si permissive, rédigée par la mairie. Cela  éviterait bien des conflits entre voisins ; discussions houleuses se terminant systématiquement par des noms d’oiseaux, des volées d’injures, des menaces, des intimidations proférées par les commerçants les plus véhéments (ils se reconnaîtront …)

    Pour l’heure, le mauvais temps et le couvre-feu limitent l’usage des terrasses et empêchent les débordements, mais les beaux jours arrivent …

    Vigilance et mobilisation sont donc indispensables.

    lecollectifbeautreillis@gmail.com

     

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    Banc davioud

     

    On en a assez des objets en bois brut de récupération, madriers, traverses, palettes…. qui fleurissent un peu partout dans Paris, surtout dans les lieux symboliques comme la place de la République et les berges de la Seine. C'est le nouveau mobilier urbain de la Ville de Paris qui remplace le mobilier traditionnel auquel on est attaché, dans le but de "dé-normer" notre comportement.

    Aussi, lorsque le hashtag #saccageparis nous apprenait qu'un banc public du XIXème siècle signé Gabriel Davioud (voir photo) était mis au enchères publiques à Drouot et qu'un collectif de riverains était prêt à enchérir nous avons emboité le mouvement et cotisé avec eux pour enlever la vente.

    Le Commissaire-priseur s'est montré solidaire des souscripteurs en renonçant à sa commission et le vendeur lui-même, ému par l'attachement manifesté par les amoureux du beau Paris, a accepté de céder le banc de gré à gré pour le montant plus que raisonnable de 1.200 €.

    Saluons au passage la mémoire de Roxane Debuisson, amoureuse du Paris d'Autrefois, qui a conduit ce genre de combat dans les années 60  et sauvé de la décharge d'autres bancs haussmanniens mais aussi et surtout la magnifique statue dite "l'allégorie de la source" de Jean-François Etienne Gossin, exposée  désormais dans le hall de l'immeuble du 15 rue du Petit Musc (IVe).

    Nous sommes 254 à avoir cotisé pour le banc. La cagnotte a atteint plus de 5.000 €. L'excédent ira à des associations amies de défense du patrimoine parisien. Le banc, quant à lui, sera remis gracieusement en délégation  à la Maire de Paris Anne Hidalgo si elle accepte de se prêter à la cérémonie, le 25 mai à 18h00,  pour une réinstallation dans un lieu approprié.

     

    Banc bois isolé république

    Chacun comprendra le sens de cet épisode un brin facétieux mais plein d'enseignement quant au niveau d'attachement des parisiens à tout ce qui fait la tradition de leur Ville. Le mobilier urbain en fait naturellement partie et les songe-creux qui rêvent d'imposer une vision misérabiliste du mobilier de la ville pour satisfaire une idéologie douteuse doivent réfléchir au mal qu'ils sont en train de faire aux habitants en dépréciant avec une légèreté coupable le cadre de vie auquel ils sont viscéralement attachés.

    GS

     

  • Roi de sicile 54 le pick clops 10 05 21Terrasse éphémère 54 rue du Roi de Sicile (IVe) (Photos VlM)

     

     

    Les réunions par Zoom se succèdent sous l'égide de la mairie de Paris. Pour tenter de rapprocher le point de vue des exploitants de bars-restaurants et des riverains mais également pour dédouaner les décideurs de l'Hôtel de ville des accusations d'autoritarisme dans la conduite des changements. Le prochain épisode aura lieu le mardi 18 mai. On peut augurer sans risque de se tromper qu'il ne donnera pas de meilleurs résultats que les précédents.

    En effet les positions sont irréconciliables : les commerçants ont besoin de relancer leurs affaires mises à mal par la crise du Covid, les habitants et les visiteurs sont friands de terrasses mais les riverains des établissements concernés constatant de graves dérives depuis le feu vert donné par la Maire de Paris aux terrasses éphémères à l'été 2020, s'opposent vivement à leur maintien.

    Ces riverains constatent que la gestion des étalages et terrasses par la mairie de Paris, jadis domaine de la direction de l'urbanisme, sous-direction du permis de construire et du paysage de la rue, de ses inspecteurs assermentés qui avaient autorité pour accorder des autorisations de terrasse et pour les retirer quand il en était fait un mauvais usage, va aujourd'hui à vau l'eau. Au point qu'ils ne savent pas à quels saints se vouer pour signaler les abus constatés. Quant à l'Architecte des Bâtiments de France, son visa conforme n'est plus requis pour ces éléments du décor urbain !

    En cause, la décision de la Maire Anne Hidalgo pour venir au secours des commerçants, de les autoriser à s'affranchir de toute contrainte et de s'installer où bon leur semble. Permission que certains se sont empressés d'exécuter à la lettre et même au-delà. Très vite, la mairie a pourtant exigé la signature d'une charte d'engagement à des règles pour garantir un minimum d'esthétique ainsi que la tranquillité, le droit au sommeil et la sécurité des riverains.

    La charte a des exigences : pas d'écrans opaques pour délimiter la zone (à l'image de "La Fronde"…), moins de 1,30 mètre de hauteur, absence de couverture type pergola ou autre, emprise limitée à l'espace au droit de la devanture de l'établissement, absence de publicité….

     

    Café bretagne
    Café de la Mairie, 51 rue de Bretagne (IIIe) : les terrasses éphémères ne doivent pas comporter de couverture en dur….

     

    Les manquements à ces règles nous sont rapportés par dizaines par les associations qui militent pour le droit des habitants à défendre leur cadre de vie. Dans notre secteur, ils ne sont pas heureusement la majorité mais il y a matière à redresser le pli qui a été pris. Qui le fera ? On nous dit que le pouvoir en la matière du Maire d'arrondissement sera renforcé. Dont acte. Ce sera un atout pour les citoyens qui ont la chance d'avoir un Maire raisonnable à la tête de leur secteur.

    L'inspection sera assurée par la DPSP (direction de la prévention de la sécurité et de la protection, la "police" de la mairie de Paris). Nous comprenons, mais rien n'est confirmé à ce sujet, que les infractions des établissements recevant du public resteront sous contrôle de la Police Nationale seule compétente pour décider quand il le faut de fermetures administratives. Cette DPSP emploie 3.500 agents mais elle peine à convaincre les parisiens de son efficacité. Une chance lui est donc offerte de se distinguer….

    Un nouveau règlement des étalages et des terrasses devrait voir le jour cette année pour liquider l'anarchie ambiante. Il nous est annoncé qu'il traitera le cas des terrasses éphémères. Nous l'avons déjà dit : c'est un oxymore. Si ces terrasses sont éphémères, il n'y a pas de sens à leur donner un statut au sein du règlement. Il est éminemment souhaitable qu'on oublie dès que possible l'épisode du Covid et qu'on revienne à un statut unique des terrasses, plus protecteur des habitants et plus conforme à la démocratie qu'un régime d'exception.

     

     

  • Banc bois brut pied d'arbreBancs en bois de récupération, pieds d'arbre livrés aux mauvaises herbes et aux détritus…

     

     

    Les critiques pleuvent de toute part sur l'état de Paris, de son urbanisme, de son entretien et de son mobilier urbain. En résumé, sur la manière dont est traité son patrimoine que le monde entier pourtant aime et nous envie.

    Mary Campbel Gallagher, membre associée de l'AJP (association des journalistes du patrimoine,) vient de publier un dossier à charge sur la façon dont la Maire de Paris gère la capitale. Elle s'exprime sous l'égide de "l'International Coalition for the Preservation of Paris" (ICPP) qui regroupe de nombreuses personnalités étrangères, écrivains, hommes de théâtre, urbanistes… Un ouvrage de l’ICPP,  "Paris sans gratte-ciels", avec des contributions de 49 experts, paraîtra en mai.

    Voici un extrait de sa tribune : "Le saccage de Paris par Anne Hidalgo n’inquiète pas que les Parisiens ou les Français, mais les amoureux de la beauté sur tous les continents.

    "Le monde entier aime Paris pour sa beauté. Paris est la ville mondiale par excellence et la plupart d’entre nous pensent que sa beauté est éternelle. Pourtant, Paris est en danger ! Ses édiles sont, en effet, sur le point de ruiner sa beauté."

    "Le «saccage de Paris» par sa municipalité ne date pas d’hier. Il ne se limite pas à l’offensive d’encombrants amoncelés dans les rues et au nouveau mobilier urbain. Ce saccage se manifeste aussi dans les plans de construction de gratte-ciels style Tour Montparnasse (en pire) autour de la ville, contre le souhait des résidents, ainsi que dans le projet de réaménager l’Île de la Cité."

    Elle cite également "le futur bloc de béton de logements sociaux de Montmartre" et rapporte que l'objectif déclaré de la Maire est de ré-imaginer le caractère de Paris en soutenant que ses choix sont "modernes"

    Que devons-nous penser de ces "feux croisés" qui font penser au déchainement que nous avons connu en 2017 à propos des rats ? Qu'en est-il de l'évolution réelle de Paris ces vingt dernières années ?

    A chacun de porter un jugement sur son environnement immédiat. En ce qui nous concerne, dans Paris-centre nous avons des raisons de nous réjouir. S'agissant de la propreté, nous avons publié un article récent pour dire qu'il y a beaucoup à faire mais que des progrès sont visibles. Il faudrait pour le moins que l'effort soit poursuivi et amplifié.

    Pour ce qui est du patrimoine et de sa préservation depuis l'an 2000, la liste des changements est longue.

    Il y a eu l'ouverture au public des jardins des Hôtels de Soubise et de Rohan, la création du jardin Anne Frank sur l'emplacement d'un terrain vague, l'ouverture du jardin des Arts devant l'Hôtel d'Aumont, du jardin des Rosiers suite à la rénovation de l'Hôtel de Coulanges et de l'Hôtel d'Albret….

    BergeVoûte du Pont Notre-Dame et enfilade des ponts (Photo VlM – clic gauche pour agrandir)

     

    Mention spéciale pour l'ouverture des berges de la Seine au public, qui offrent désormais au promeneur le plus beau paysage urbain du monde avec l'enfilade des ponts de Paris, la vue sur les îles de la Cité et St Louis, les tours de Notre-Dame, le Tribunal de Commerce, la Conciergerie, l'Institut…

    De nombreuses voies ont été réaménagées, avec une multitude d'arbres plantés, pour davantage de confort et de plaisir visuel : rues de Bretagne, Beaubourg, Archives, Turenne, Rambuteau…

    Le Carreau du Temple a été rénové. Le square tout  proche est un ravissement. Les squats ont disparu, celui notamment de la rue Charlot tandis que des îlots entiers étaient réhabilités comme celui des Nouvelles Galeries rue des Archives. Tous les immeubles et bâtiments du Marais qui étaient dans les années 60 vétustes, délabrés, insalubres grâce à la loi Malraux sont désormais restaurés, mis en valeur. Le dernier sera sans doute l'Hôtel de Vigny, 10 rue du Parc Royal (IIIe), en cours de finition pour accueillir le siège social des Thés Mariage Frères.

    La mono-activité des grossistes importateurs du quartier des Gravilliers qui causaient d'importantes nuisances et faisaient courir des risques graves d'incendie s'est dissoute par transfert vers Aubervilliers. D'autres activités économiques l'ont remplacée. Le IIIe est devenu le secteur de Paris qui regroupe le plus grand nombre de galeries d'art contemporain avec un chiffre impressionnant autour de la centaine…

    La circulation a baissé dans des proportions significatives ce qui implique  moins de bruit, moins de pollution et une réduction des embouteillages et des concerts de klaxons.

    Ces résultats sont malheureusement occultés par des initiatives malheureuses : la nouvelle place de la République qui fait l'unanimité contre elle, le nouveau mobilier urbain laid et provocateur, la disparition des grilles traditionnelles en fonte autour des arbres et leur remplacement par des bordures fantaisistes et des plantations indigentes mal entretenues, sous prétexte de démocratie participative, et enfin mais ce n'est pas le moindre, le réaménagement de voirie de nombreuses rues avec des quilles jaunes et autres dispositifs pour restreindre la place des voitures.

     

    Bretagne 51 café mairie terrasse éphémère 08 05 21Terrasse éphémère en gestation  51 rue de Bretagne (IIIe) (Photo VlM)

     

    En même temps on a vu s'installer des terrasses dites éphémères qui ne respectent aucun code et répondent à l'appétit des bars-restaurants pour de nouveaux espaces dont ils attendent un haut rendement dès que le confinement sera levé. On comprend la volonté des exploitants de compenser les pertes qu'ils ont subies pendant la pandémie du COVID mais l'esthétique de certaines d'entre elles trop nombreuses fait honte à Paris et lui cause préjudice. La Maire aura-t-elle le courage d'imposer le retour au règlement des étalages et terrasses qui a eu cours pendant des décennies et qui, vaille que vaille, avait assuré le respect du paysage urbain ainsi que le confort et la sécurité des piétons ?

    Parlons des tours pour achever ce tableau. Tous les observateurs savent maintenant que Paris a le triste privilège d'être la ville la  plus dense d'Europe. Que fait la municipalité : au lieu de donner de la respiration, elle "bétonne" sur la Butte Montmartre et construit des tours dans le XIIIe. Où est la logique ? C'est celle de Ian Brossat, l'allié communiste de la Maire, élu du XVIIIe qui ne parle que de créer de nouveaux logements pour loger toujours plus de monde quoi qu'il en coûte et se prévaloir d'atteindre un taux de logements sociaux qui ne cesse d'être revu à la hausse !

    Capture d’écran 2021-05-08 211225

    Anne Hidalgo ne peut pas gouverner sans les Verts. Ils ne la desservent pas quand ils agissent pour la  réduction des véhicules à moteurs thermiques dans Paris, le paiement du parking par les motos et le développement de l’usage du vélo. On regrette en revanche leur complaisance à l'égard de mouvements sociétaux "progressistes" qui prônent aussi bien l'écriture inclusive que la remise en cause par idéologie de l'esthétique urbaine héritée du passé. Ils n'hésitent pas pour cela à casser les normes qui font le charme et la beauté de la ville. De là ces objets farfelus et franchement laids qui s'insinuent dans notre cadre de vie. C'est la municipalité tout entière qui en subit l'opprobre et en fait les frais ! Il devient urgent que la Maire reprenne la barre et change de cap.

    Gérard Simonet

     

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    Terrasse éphémère picassoTerrasse éphémère devant le musée Picasso (Photo VlM)

     

     

    A propos des terrasses éphémères, nous écrivions ceci en date du 28 avril 2021 : "Au-delà [de la fin de l'année], nous pourrions admettre que l'établissement dépose devant la mairie une demande de contre-terrasse pour occuper une partie des places libérées sur la chaussée ; à charge pour les services de l'urbanisme et l'ABF de l'approuver, de la rejeter ou d'accepter une version corrigée."

    L'Architecte des Bâtiments de France en charge des IIIe, IVe arrondissements et du XVIe, Samanta Deruvo, qui est aussi Conservateur des Archives Nationales et de l'Hôtel Salé (musée Picasso), nous adresse cette mise au point : "Je vous informe que la Ville de Paris consulte les architectes des bâtiments de France exclusivement sur les demandes de terrasses fermées et sur les éléments fixés à la façade des terrasses ouvertes protégées (notamment stores et écrans de protection), qu’elles soient éphémères ou pérennes."

    C'est important. Ce rappel signifie que la mairie de Paris, direction de l'urbanisme (s/direction du permis de construire et du paysage de la rue) porte seule la responsabilité d'autoriser ou non une terrasse et de sanctionner les irrégularités éventuelles. Comme d'habitude, le Maire d'arrondissement est dans la boucle mais son autorité dépend de son équation personnelle et de son introduction à l'Hôtel de Ville. De ce point de vue, nous ne semblons pas défavorisés dans Paris-centre…

    On comprend cependant au passage que tout dispositif "couvert", en lien ou non avec la façade, doit être soumis au visa de l'ABF. On pense en particulier aux pergolas qui sont généralement ancrées dans la façade.

    Samanta Deruvo ajoute : "concernant mon avis sur les terrasses, j'affirme à l'intention de vos lecteurs ma disponibilité à échanger avec la Ville sur les terrasses éphémères ou pérennes, comme je l’ai déjà fait notamment avec Ariel Weil, Maire de Paris-Centre, et la Direction de l’Urbanisme, à propos de la place du marché Sainte-Catherine ou celle du Bourg Tibourg, même si mon avis reste consultatif."

    L'ABF nous invite par ailleurs "à prendre connaissance d'un guide d’utilisation des terrasses en cette période de pandémie. Ce document est le résultat d’un groupe de travail constitué par les architectes des bâtiments de France de Bretagne, l’association Petites Cités de Caractère (PCC) et la Fédération Nationale des CAUE." Télécharger le document

    "L’association des PCC a décidé de travailler à l’échelle nationale pour développer une fiche thématique pour l’ensemble de son réseau, l’ANABF (Association Nationale des ABF) est associé à ce projet."

    GS

     

  •  Berge sully détagage 12 03 21Promenade des berges de la Seine. Opération de nettoyage des tags par la Ville de Paris (Photos VlM)

     

     

    Au risque d'être présomptueux, nous revendiquons d'avoir été les "lanceurs d'alerte" à propos de ce fléau qui sévit dans nos villes : la couverture des murs et du mobilier urbain par des graffitis abscons qui défigurent le paysage urbain et le rendent sauvage et anxiogène.

    Notre première intervention date d'il y a vingt cinq ans sur le grand bâtiment EDF (un gigantesque transformateur enveloppé de murs en trompe-l’œil avec fausses fenêtres) au 49 rue des Archives (IIIe). Une lettre de notre part à Gilles Ménage qui était alors Président d'EDF (et proche de François Mitterrand) déclencha une intervention de leur part et le nettoyage de la façade, ravagée par des tags et des graffiti de la pire espèce. Cette expérience nous montra à l'époque qu'il était possible en tant que citoyens d'agir pour la protection de l'environnement. C'est de là que nous vint l'idée de créer l'association devenue par la suite "Vivre le Marais !"

    Tags petite placeAgressivité, débilité et laideur à l'assaut de ce pauvre mur de la place de Thorigny qui ne demande rien à personne….

     

    Depuis quelques jours les médias s’agitent autour d'un hashtag, #SaccageParis, qui a repris ce thème en mettant le feu aux poudres. Nous en sommes ravis car une mobilisation générale est nécessaire pour venir à bout d'une telle calamité. Un membre de notre association a lancé "non au vandalisme", une pétition que nous vous engageons instamment à signer. Elle a déjà reçu 420 signatures. Note objectif est d'atteindre le seuil symbolique de 1.000 pour entreprendre une action appropriée.

    GS

     

     

  • La fronde terrasseTerrasse éphémère de La Fronde, 33 rue des Archives (IVe) (Photo VlM)

     

     

    La Maire de Paris Anne Hidalgo s'est exprimée ce matin sur France Info à ce sujet pour rappeler qu'elle entend pérenniser les terrasses éphémères. Comme celle-ci ? On frémit ! Gratuitement ou pas, la décision n'est pas encore prise, mais le chiffre évoqué est insignifiant alors que la Maire reconnait avoir besoin d'argent…

    A propos de la démarche qui a consisté à réunir sur Zoom un boisseau de représentants des riverains et des commerçants, et sur sa finalité, nous avons pris position dans notre article du 21 avril 2021.

    En résumé : (1) pourquoi faudrait-il revoir le règlement des étalages et des terrasses, un texte que nous avons négocié avec Élisabeth Borne en 2011, qui est hors du temps, paramétré pour définir l'espace public laissé aux piétons et aux exploitants de terrasses ? Si c'est pour changer à notre détriment la part qui revient aux piétons nous disons NON tout simplement ; (2) "terrasse éphémère pérenne" est un oxymore ; il n'est pas acceptable que les terrasses éphémères, qui sont un accident de l'Histoire, restent en place au-delà de fin 2021.

    Pour illustrer notre position, voyons ce qu'il en est de la terrasse de la brasserie La Fronde. Nous avons déjà commenté son esthétique : elle défigure tout simplement le secteur dont on se rappelle qu'il est sauvegardé. D'ici la fin de l'année nous souhaitons qu'elle disparaisse.

    Au-delà, nous pourrions admettre que l'établissement dépose devant la mairie une demande de contre-terrasse pour occuper une partie des places libérées sur la chaussée ; à charge aux services de l'urbanisme et de l'ABF (*) de l'approuver, de la rejeter ou d'en approuver une version amendée. En particulier, on observe que cette plateforme massive s'étend et enveloppe effrontément la devanture d'une agence immobilière voisine !

    Une nouvelle confrontation a eu lieu hier sur Zoom avec les élues de Paris. Toutes les composantes du mouvement "Vivre Paris !" étaient présentes ou représentées. Anne Hidalgo est venue épauler son Adjointe au commerce Olivia Polski. Chacun a campé sur ses positions. Il ne pouvait en être autrement. Au-delà, soyons optimiste, un examen de chaque situation critique dans un arrondissement comme le nôtre, avec l'implication de son Maire, peut aboutir à une solution acceptable.

     

    (*) ABF : architecte des bâtiments de France

     

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    Paris vue générale seineMagnifique vue du Paris qu'on aime. Au premier plan le Pont St Michel

     

     

    La Maire de Paris Anne Hidalgo n'a pas fini de surprendre. Qu'elle se lance ou non dans la course à l’Élysée, son nom restera associé à des changements profonds de Paris dont elle gère le sort depuis 2014, et même 2008 en tant que Première adjointe en charge de l'urbanisme.

    Ses orientations ne font pas l'unanimité mais la devise de Paris, Fluctuat nec mergitur, s'applique à elle-même puisqu'elle nous a habitués à traverser des tempêtes sans sombrer. Il en est ainsi de la campagne "saleté de Paris" qui a commencé avec les rats et prospéré en 2016-17 pour faire long feu en 2020 au moment des élections qui ont consacré sa victoire. Il en est de même de sa politique de déplacements et de son attitude à l'égard des voitures qui est souvent décriée chez nous mais montrée en exemple à l’étranger.

    Alors que critiques et pamphlets à son égard sont légion chez nous, le magazine américain Time dans son édition du 23 septembre 2020 lui rendait hommage en la rangeant parmi les 100 personnes les plus influentes du monde aux côtés de Joe Biden et Ursula von der Leyen. L'ancien vice-président Al Gore lui consacrait quant à lui un texte qui disait d'Anne Hidalgo qu'elle a fait de Paris "un exemple éclatant de la manière dont les villes peuvent mener à bien la transition vers des sociétés plus propres, plus saines et plus prospères".

    Elle pourrait donc mettre à profit ce dicton des gens du désert, puisque tout lui a jusque là si bien réussi : "le chien aboie, la caravane passe…". Et faire ce qu'elle et ses alliés communistes et Verts ont décidé sans trop se soucier du qu'en dira-t-on.

    Elle a pourtant décidé d'agir autrement. Nous-mêmes et de nombreuses associations du mouvement "Vivre Paris !" avons reçu ces jours-ci des invitations à participer à des réunions de travail sur des sujets importants : l'esthétique de Paris et de son mobilier urbain, la révision du PLU (plan local d'urbanisme) et la préparation d'un nouveau règlement en vue de l'intégration des terrasses éphémères et des autorisations "provisoires" d'occupation de l'espace public.

    Banc bois isolé républiqueMobilier urbain en bois de récupération. Le rejet est large et sans appel !

     

    Nous avons répondu présent parce que c'est notre tradition d'accepter le contact et la discussion mais nous suspectons la Maire et ses alliés de se livrer au jeu de bonneteau démagogique qui consiste à leurrer les parisiens sous prétexte de démocratie participative. Il n'y a aucun doute pour nous : les décisions sont déjà prises et pour certaines mises en musique. Le mobilier urbain et son esthétique se sont insérés insidieusement avec ses bancs en bois de récupération, les terrasses "éphémères" sont incrustées dans le paysage et sont visiblement des ouvrages en dur.

    Le PLU sera modifié sans que les foules s'en émeuvent car elles y sont peu sensibles. Il y sera question de logements sociaux et de mixité sociale, des sujets sur lesquels tout le monde est d'accord par définition tant qu'on n'en subit pas les conséquences sur sa vie personnelle. Les implications financières seront passées sous silence car l'argent coule à flots en ce moment : on sait que la mairie de Paris a préempté la vente du bâtiment TATI de Barbès et s’apprête à transformer 60.000 m² de locaux commerciaux vacants en logements. Pour qui et à quel prix ?

    Autre question délicate mais qui ne sera pas abordée : Paris souffre d'hyper-densité et d'un manque de respiration. Elle est connue pour être la ville la plus dense d'Europe. Il faudrait donc que la population baisse. Que va-t-on faire des nombreux locaux commerciaux délaissés au profit du télé-travail ? On connait la réponse : des logements, donc des habitants en plus. On cherche désespérément la logique… Existe-t-il d’ailleurs une logique, sauf à changer de discours et dire que Paris va désormais miser sur le tourisme de masse et augmenter dans ce but sa capacité hôtelière ?

     

    Poitou quilles jaunes 21 04 21 Saintonge 29 terrasse 21 04 21

     

     

     

     

    Gel des places de stationnement rue de Poitou. Terrasse éphémère 29 rue de Saintonge (IIIe)

     

    On en vient au troisième sujet : la voirie et les terrasses. On sait bien ce que la Maire veut faire : remplacer les places de stationnement, donc les voitures, par de l'espace piétons et des terrasses de bars-restaurants. Les syndicats de l'hôtellerie applaudissent, les associations de riverains protestent. Voici ce qu'on entendait à l'issue de la visioconférence qui s'est tenue  le 20 avril : "On a passé une bonne soirée… c'est Olivia Pokski qui en a pris pour son grade ! Tout le monde est vent debout sur cette affaire de terrasses. Bien argumenté par les associations de riverains présentes qui ont fourni un travail de préparation considérable. Ça promet pour la suite… (NDLR : Mme Polski est Maire-adjointe de Paris en charge du commerce)"

    Ce constat témoigne de l'inutilité d'organiser un combat singulier entre des débatteurs dont les intérêts sont irréconciliables, dans le seul but de se prévaloir d'une concertation. Anne Hidalgo doit se le tenir pour dit : personne n'est dupe, les citoyens ne sont pas des enfants à qui on fait mine de donner un rôle ; il vaut mieux qu'elle exprime clairement ce qu'elle veut faire en nous ayant écoutés au préalable dans un échange qui peut être informel. Elle se rendra compte que la tentation de rendre perpétuelles les mesures d'exception décidées en raison de la pandémie et les nuisances qui vont avec n'est pas acceptable par les citoyens.

    S'agissant des terrasses éphémères, nous avons bien compris qu'elle entend offrir de la place aux piétons en échange des voitures dont la disparition laissera aussi de l'espace à des extensions de terrasses. On ne peut pas être pour ou contre cette mesure dans l'absolu. On peut seulement exiger que le règlement dans ses dispositions essentielles ne donne pas de nouveaux privilèges aux cafés au détriment de la circulation des piétons et de la tranquillité des riverains.

    C'est une affaire de curseur. Il nous semble raisonnable d'en confier la responsabilité au Maire d'arrondissement. Il est le mieux à même d'apprécier la qualité des projets présentés et de s'y opposer si nécessaire, comme l'a fait chez nous le Maire Ariel Weil avec la place du Marché Ste Catherine, la terrasse de La Fronde ou celle du Café Charlot. Il lui revient d'apprécier quel équilibre il faut assurer entre les uns et les autres. Il est aussi un élu qui devra le moment venu rendre des comptes à ses électeurs.

    GS