Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Voirie/Déplacements

  • La fronde tag

    La brasserie "La Fronde", 33 rue des Archives (IVe), entourée de sa palissade "Fort Apache" qui enveloppe une partie importante de la chaussée, l'agence immobilière voisine et la porte d'accès à l'immeuble (Photo parismarais.com)

     

     

    Cette réalisation que nous avons déjà signalée dans un article précédent quand la palissade était à l'état brut est désormais décorée d'une fresque géante qui reprend l'enseigne de l'établissement, dans un style qui s'inspire du "street art".

    C'est l'un des avatars, mais l'un des plus visibles, de l'autorisation donnée aux bars-restaurants par la Maire de Paris d'occuper des pans entiers de la chaussée pour étendre ou créer leur terrasse. Il en est, on les remercie, qui ont trempé le doigt dans le pot de confiture, d'autres y ont enfoncé le bras jusqu'au coude. Cet établissement en est l'exemple.

    Que peut-on lui reprocher ?

    La palissade elle-même. Elle dégage un vrai sentiment d'appropriation de l'espace public qui nous semble contraire à l'esprit de la concession d'Anne Hidalgo. De quel droit s'étend-elle sur la boutique voisine et sur la porte d'accès à l'immeuble ?

    L'emprise sur la chaussée. Il s'agit d'un plateau en bois, vingt centimètres au-dessus du sol, avec deux ouvertures sur le fil de l'eau. L'espace n'est pas nettoyable. Les déchets minéraux et organiques vont s'y accumuler et constituer un nid à rats, métaphoriquement dans un premier temps, avec rapidement une prolifération de ces rongeurs que nous connaissons trop bien à Paris.

    Rat

    Le "graf" monumental qui reprend l'enseigne "La Fronde" enfreint nous semble-t-il le règlement du secteur sauvegardé du Marais où la taille des lettres est limitée sur les enseignes parallèles (on a affaire ici à une enseigne parallèle à l'enseigne parallèle de la devanture…), à  moins qu'on considère qu'il s'agit d'une publicité et il est plus que probable que celle-ci enfreigne le RLP (règlement local de la publicité) de Paris…

    La construction de la palissage et de sa plateforme ne devait-elle pas être soumise à déclaration préalable de travaux à la Direction de l'urbanisme ? C'est le cas quand on change un store, une banne ou la couleur d'une peinture, qu'en est-il d'un chantier comme celui-là ?

    Et l'esthétique ? On a affaire ici à une question de goût et on le concède volontiers. C'est à l'Architecte des Bâtiments de France de se prononcer cependant. Cet ouvrage respecte-t-il le style du Marais ? Interpelons aussi les commerçants dans leur ensemble : est-il raisonnable qu'ils profitent pour leur business de l'attractivité du centre historique de Paris, des travaux autour de sa sauvegarde, de son architecture, de son esthétique et de son histoire et qu'ils n'en respectent pas les codes quand ils aménagent leurs boutiques ?

    Les autorités concernées sont identifiables : le Maire de Paris-centre, car il doit avoir l’œil à tout, l'Architecte des Bâtiments de France qui agit pour le compte du Ministère de la  culture en donnant (ou refusant) des avis conformes, l'Adjointe au commerce à la mairie de Paris, le Directeur de l'urbanisme de la Ville, le s/Directeur du permis de  construire et du paysage de la rue qui gère les demandes d'autorisations, inspecte le terrain et assure la tutelle du RLP.

    Nous voulons les  sensibiliser sachant que cette affaire a un caractère exemplaire et qu'elle a toutes les raisons de se reproduire ailleurs. Il est possible que la précarité que connaissent en ce moment les commerces visés par le confinement rende nos dirigeants timides face à nos demandes de clarification. Nous pensons cependant qu'il n'est jamais trop tôt pour se préparer à la sortie de la crise. Les difficultés de gestion qu'on attribue à ceux qui exercent le pouvoir ont souvent pour cause leur hésitation à regarder en face des questions sensibles comme celles-là.

    GS

     

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    Quai hôtel de ville 27 11 20Quai de l'Hôtel de Ville (IVe) (Photos VlM, clic gauche pour agrandir)

     

     

    Les conditions d'une promenade délicieuse au voisinage de la Seine étaient réunies cet après-midi : pas d'agitation en cette fin de confinement strict, peu de gens dans les rues, une température douce et un soleil juste suffisant pour donner du relief et des couleurs au paysage, sans éblouir et écraser comme en été.

    La promenade débute quai de l'Hôtel de ville. Cette voie, portion de la rive droite de la Seine, a reçu sa forme actuelle en 1836. Ses immeubles disparates mais charmants et les commerces/boutiques qui la bordent, la présence en contrebas de la Seine et la vue sur les îles, les bouquinistes et leurs coffres sans âge en font un lieu plein de charme et de romantisme.

    On y trouve une ligne de commerces variés, tous exceptionnels dans leur genre : la Librairie du Compagnonnage, Galerie 88 restaurant méditerranéen, Le Trumilou restaurant de terroir auvergnat,  Fernando Moreira, atelier de restauration d’œuvres d'art, Le Bel Canto où on dîne en écoutant des chanteurs d'opéras, les Thermes de Lutèce barbier d'exception et pour finir le café-restaurant Louis-Philippe avec sa grande terrasse et son patron haut en couleur.

    Bel canto 27 11 20

    Le Bel Canto vaut à lui seul une photo. Pour ses dîners chantés, il fait appel à de vrais professionnels du chant lyrique. Il faut compter 90 à 100 € par personne. A retenir pour célébrer un événement familial ou sentimental…

     

      île st louis quai de béthuneîle st louis hotel de ville

     

     

     

     

     

     

    En traversant la Seine par l'enfilade des ponts Louis-Philippe, St Louis et de l'Archevêché, on est séduit par les vues sur l'Hôtel de Ville et le quai d'Orléans de l'Ïle St Louis.

    Notre dame travaux 27 11 20

    L'occasion d'un regard attendri à Notre-Dame de Paris qu'on peut désormais observer sans cet écheveau de tubes très dense dont chaque élément a été retiré un à un par  les entreprises engagées dans la restauration de la cathédrale. L'édifice apparait sous un visage insolite car les voûtes, les arcs-boutants et tous les éléments architecturaux qui semblaient fragiles ont été renforcés par des étais en bois.

     

    Ste croix croisilllons 27 11 20

    Une bonne surprise enfin en revenant par Ste Croix de la Bretonnerie (branche ouest). Les travaux de voirie sont terminés. Des croisillons métalliques ont été implantés sur la chaussée pour dégager un espace piétons supplémentaire, sans contrepartie, il faut le souligner, pour les terrasses de bars…. On se demande toutefois si cette partie de la voirie restera définitivement coupée en son milieu par la marche du trottoir ?

    Un commentaire général en matière de propreté : est-ce dû au confinement ou à une réelle prise de conscience de la mairie de Paris, mais nos murs sont plus propres. Les façades-témoins rue des Archives, des Blancs-Manteaux, de la Verrerie, de Braque et autres sont débarrassées des affiches sauvages et des tags qui les défigurent généralement. Il reste à vérifier que les auteurs de ces dégradations ne reviennent pas sitôt la crise du COVID dépassée !

    GS

     

  • Bretagne illuminations noël 2020
    Éclairage des illuminations rue de Bretagne en présence du Maire Ariel Weil et de la télévision… allemande !

     

    C'est un groupe d'enfants qui a symboliquement actionné le bouton d'éclairage des illuminations 2020 rue de Bretagne. Philippe Gaudry, gérant des agences immobilière des Enfants Rouges-place des Vosges et président de l'association des commerçants de la rue de Bretagne a obtenu cette année une contribution financière de la mairie de Paris-centre et l'accord des membres de l'association pour une illumination dont la sobriété convient aux semaines de confinement que la COVID nous impose.

    GS

     

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    Banc bois en série république 24 11 20Place de la République : il ne s'agit pas de madriers déposés là en attente d'enlèvement mais du nouveau mobilier urbain qui tient lieu de bancs publics ! (Photos VlM, clic gauche pour agrandir))

     

     

    La Maire de Paris annonce sur son site officiel : "Consciente de l'enjeu autour de l'esthétique du paysage parisien, la Ville de Paris lance une démarche participative sur le design urbain. Objectif : se doter d'une nouvelle doctrine d'aménagement de l'espace public fin 2021".

    Les bancs publics en font partie, au même titre que les abribus, les kiosques, les sanisettes, les poubelles, etc… Ces accessoires n'ont pas de raison de rester figés dans l'esthétique d'Hector Guimard que nous apprécions là où elle s'exerce, en particulier sur les bouches de métro. Ils doivent s'adapter à leur temps et tenir compte des exigences liées au confort des exploitants ou à l'ergonomie offerte aux usagers.
     
    On a des craintes cependant. Ce qu'on voit place de la République mais aussi le long des berges de la Seine et en d'autres lieux ne serait pas inquiétant s'il s'agit d'une facétie sans lendemain des "Écolos" de la mairie de Paris mais serait grave si c'est la manifestation d'une doctrine qu'on est en train de nous imposer par petites touches.
     
    Banc  bois brutLa plaisanterie va assez loin puisque de "vrais bancs" ont été façonnés avec ces matériaux de récupération
     
     
    La place de la République est désormais bordée de ces pièces en bois brut. Évidemment les tagueurs en font leurs choux gras et le contribuable paie les interventions de nettoyage. On a vu les équipes spécialisées à l’œuvre après la manifestation du 23 novembre qui a ému les consciences. L'effacement au karcher est difficile et long car le bois est poreux. La sagesse ou l'esprit de résignation pourrait suggérer de les laisser en l'état. Mais qui ira s'assoir sur un siège couvert de peinture au risque de se relever avec imprimé à l'envers sur ses fesses  la marque indésirable de ces signes cabalistiques ?
     
    Bancs bois tagués république 24 11 20"Bancs" souillés, équipes de Propreté de Paris au travail pour un nettoyage au karcher
     
    Il y a chez les "Verts" de Paris des opinions sur lesquelles une majorité de parisiens peut s'accorder. C'est le cas pour la place de la voiture dans notre ville, la pollution de l'air et l'alignement des deux roues motorisés sur la règle générale en matière de vitesse, de bruit, de contrôle technique et de stationnement. Mais par pitié qu'ils renoncent aux attitudes extrêmes (certains parlent de terrorisme intellectuel…) qui les font percevoir comme des partenaires déjantés pour la gestion de Paris !
     
    GS
     
     
  • Archives la fronde palissade 18 11 20Brasserie "La Fronde", 33 rue des Archives – IVe -  et sa "terrasse étendue" (Photo VlM – clic gauche pour agrandir))

     

     

    Cette construction en bois aux allures de catafalque géant, vue sous cet angle, occupe des places de livraisons et de parking le long de la devanture de la brasserie et au-delà. Manifestement installée par cet établissement, qui porte bien son nom, pour en étendre la terrasse, elle est d'une laideur affligeante. Elle détruit la perspective de la rue et dénote un sans-gêne de la part des gérants à l'égard des habitants du quartier qui affichent aussi leur détachement envers les règles d'urbanisme du Marais, secteur protégé SPR (site patrimonial remarquable) ; ils bénéficient du prestige de son statut pour leurs affaires mais n’hésitent pas à le défigurer quand ils le croient utile, comme ils viennent de le faire.

    Avec la crise sanitaire, on ne sait plus à quelle loi se vouer en matière d'urbanisme. Le règlement des étalages et des terrasses de 2011 a été mis sous le boisseau par la Maire de Paris pour donner de l'oxygène aux exploitants de bars-restaurants quand ils ne pouvaient servir qu'à l'extérieur. Désormais ils sont fermés…. Que va-t-il advenir des constructions "cabane bambou" qui ont fleuri ça et là ? "La Fronde" va-t-elle se résoudre à détruire une palissade digne du Far-West qui a dû lui coûter cher ? A moins que la mairie de Paris n'accepte de les dédommager. Au point où en est la dette, ce ne serait guère plus que l'épaisseur du trait !

    GS

     

  • République 2Rassemblements incessants, manifestations en tout genre, nuisances multiples… les riverains de la place de la République n’en peuvent plus !

     

     

    Dans le bilan des mandatures qui se sont succédé depuis 2001, il y a des réalisations dont on ne conteste plus  véritablement la valeur : la réhabilitation du Carreau du Temple, l'ouverture au public des jardins des Archives Nationales, la création du jardin Anne Frank, le réaménagement et la végétalisation de nombreuses rues (Turenne, Archives, Rambuteau, Beaubourg…), l'aménagement des berges de la Seine le long du plus beau paysage urbain du monde et plus récemment la place de la Bastille …. 

    On ne peut pas en dire autant du nouveau visage de la place de la République, issu de la volonté de donner à tous les manifestants de la Terre le lieu idéal pour se rassembler et exprimer bruyamment leurs revendications. Les gens qui vivent autour n'ont pas été consultés. Iles paient une semaine après l'autre un lourd tribut au choix politique et idéologique qui a été fait à leur corps défendant.

    Les riverains de la place de la République ont rejoint le mouvement "Vivre Paris !" qui s'est créé en 2011 pour défendre le respect de l'espace public et la tranquillité des riverains, notamment leur droit inaliénable au sommeil réparateur. Sous le nom de "Vivre République !", ils ont maintenant leur association.  Son président Habib Hobeika s'exprime ainsi sur leur ressentiment :

     

    République 1

     

    Il y a un an, le collectif « Vivre République » annonçait sa création. Tout en se voulant constructif et apolitique, ce dernier attirait l’attention sur les multiples nuisances vécues par les riverains de la Place de la République.

    Le bruit : les rassemblements et manifestations fortement sonorisés, sont toujours plus nombreux, particulièrement le week-end,

    Des incivilités qui se multiplient : les planches à roulettes, trottinettes, vélos et jeux de ballons prolifèrent sans régulation et rendent la place dangereuse pour les piétons. Le sol est jonché de déchets. Des gens ne se privent pas d’uriner contre les murs des immeubles bordant la place et ses alentours,

    Une circulation fortement perturbée : le quartier est souvent rendu inaccessible (bus détournés ou supprimés) du fait des nombreuses manifestations. Les obstacles sur la Place en rendent sa traversée difficile pour les personnes âgées ou handicapées ainsi que pour les poussettes,

    Un environnement enlaidi et hostile : l’esplanade, déjà bétonnée à l’excès et dépourvue d’espaces verts, se détériore avec des dalles qui se descellent ou se brisent. Le mobilier urbain est sale est fortement dégradé. Les riverains et passants ne disposent d’aucun espace propre, accueillant et tranquille.

    Le collectif « Vivre République » n’a pas obtenu jusqu’à présent d’améliorations de la situation, malgré de multiples réunions tenues depuis un an avec les différentes autorités municipales et préfectorales. Certes, la pandémie et les élections municipales ont contrarié les premières concertations. Mais cela ne peut servir d’excuse à cette situation intolérable.

    Pour réunir plus de monde et disposer de davantage de moyens, le collectif vient de se transformer en association, baptisée « Vivre République », dont l’assemblée générale constitutive s’est tenue le 2 octobre 2020. L’objectif est toujours de rendre plus sereine la vie des riverains de la Place de la République, en étant porteur de propositions.

    Nous invitons tous les riverains et usagers de la Place qui se sentent concernés par le devenir de nos quartiers à nous contacter pour participer à la concertation, nous aider à faire poids et être tenus au courant de nos actions.

    Contact : vivrerepublique@gmail.com

     

  •   Joly2Encombrements de la rue du Roi de Sicile (IVe) (Photo VlM/SJ)

     

     

    Le quotidien Le Parisien nous livre ce 3 octobre 2020 une longue interview de la Maire de Paris Anne Hidalgo, qui balaye tous les sujets de l'actualité parisienne : COVID 19, fermeture des bars/restaurants, contrôles sanitaires, crise économique, terrasses éphémères, nuisances sonores, "coronapistes", piétonisation, aménagement de la rue de Rivoli, fermeture des quais hauts, JO de 2024, trafic de drogue, sécurité, séparatisme, politique…

    Les journalistes soulignent l'attitude sereine et déterminée de la Maire face à ces sujets qui sont autant de motifs de débat voire de polémique. Il est clair aux yeux des observateurs qu'elle suivra la voie qu'elle s'est tracée avec ses amis les Verts de la mairie de Paris. Tout repose sur la solidité de leur alliance. Résistera-t-elle à l'épreuve du temps et surtout aux ambitions des uns et des autres face à l'approche de la présidentielle de 2022 ?

    Au même moment, un habitant du IVe qui se heurte au mutisme des élus, sollicite notre écoute et notre relais auprès d'eux à propos des "petites rues" qui sont des parcours malins, ou obligés, pour les automobilistes écartés des voies à grand débit par la décision d'y interdire la circulation.

    Il nous parle de la rue du Roi de Sicile et de ses encombrements, sources de nuisances sonores et de pollution pour les habitants. D'autres s'inquiètent pour la même raison à propos de l'autre axe est-ouest : l'enchainement des rues St Gilles, Parc Royal, la Perle, Quatre-Fils, Haudriettes, Michel le Comte (fermée actuellement pour travaux), Grenier St Lazare, aux Ours, Étienne Marcel. Une succession de maillons étroits mal alignés, très propices aux thromboses…

     

    Laissons Sébastien Joly s'exprimer à propos de la rue de Rivoli et de ses "échappatoires" :

    "J'interpelle une nouvelle fois nos élus de Paris centre sur le fait que la fermeture aux voitures de la rue de Rivoli a reporté le trafic sur des petites rues qui étaient auparavant tranquilles.

    La situation devient insupportable pour les habitants avec un concert de klaxons et de sirènes toute la journée. Sans parler des pompiers qui restent régulièrement coincés par des poids lourds car les places de livraison ont été réquisitionnées pour les terrasses des bars et restaurants. Expliquez moi comment pouvons-nous travailler sereinement ?

    Pour illustrer mon propos, je vous soumets une photo prise cet été de la rue du Roi de Sicile (proche parallèle de la rue de Rivoli – NDLR)".

     

    Remy-leleu raphaëlle 17 02 20 Belliard vanity fair

     

     

     

     

     

     

    Nous transmettons ce message aux élus concernés, David Belliard, Maire adjoint aux transports, mobilités, voirie, à l'Hôtel de ville et Raphaëlle Remy-Leleu qui occupe des fonctions liées à l'écologie à la mairie de Paris-centre. Nos colonnes sont ouvertes à leurs réponses.

     

  • Vélos parkingVélos box verrerie banque

     

     

     

     

     

     

     

    Les nouveaux parcs à vélos rue du Roi de Sicile (IVe)

     

     

    On n'est pas opposés à la volonté de la mairie de Paris qu'une grande part des déplacements dans la capitale se fasse à vélo. Ce mode de transport a toutes les qualités : il est bon pour la santé (hors accidents qu'il faut par tous les moyens prévenir), il ne produit pas de CO² autre que celui qu'exhale le cycliste et pas d'autre particules fines que celles, infimes, qui résultent de l'usure des patins ou plaquettes de freins !

    On veut seulement que d'autres moyens restent aisément accessibles à celles et ceux que  l'âge ou le handicap interdisent de se risquer sur deux roues. Leurs adeptes, quant à eux, souhaitent qu'il soit possible de garer leur engin, dans la rue, en toute sécurité.

    Il faut donc rendre grâce aux penseurs de l'Hôtel de Ville d'avoir décidé l'implantation de parkings protégés pour les vélos. Pascal Fonquernie, le directeur de PARISMARAIS.COM, à qui rien n'échappe, les a découverts au hasard d'une promenade. Manifestement il n'est pas emballé. Voici ce qu'il en dit :

     

    En ballade à vélo cet après midi dans le sud du Marais avec des amis cyclistes, choc visuel rue du Roi de Sicile. Une cage parking à vélos devant l'agence immobilière Engel & Volkers. La cage déborde de 30 cm sur le trottoir. C'est très moche et ça pique les yeux dans le périmètre classé et sauvegardé du Marais, mais ce ne serait pas pire qu'une camionnette si au moins c'était utile. Vu la manière dont cette cage est placée, il est quasi impossible à un vélo d'y rentrer ou d'en sortir sans de multiples contorsions ni sans heurter la grande vitrine en verre de l'agence immobilière. En outre, cela bloque le passage des piétons sur le trottoir..

    Si seulement ces Box à vélo étaient placées sur des grand axes aux larges trottoirs, mais là franchement… On se demande pourquoi un si mauvais emplacement a été choisi ; est-ce provisoire? Allo la mairie de Paris centre ! Help, un peu de bon sens, consultez les habitants pour un placement optimal des boxes qui – si elles sont utiles – doivent au moins être bien placées. Si on les installait exclusivement sur les grands axes comme Sébastopol et Rivoli cela aurait un peu de sens. Là c'est repoussoir y compris pour les cyclistes les plus passionnés. Y a t-il des cyclistes parmi les décisionnaires ? Les installateurs connaissent-ils le quartier ? On ne peut que se désoler de voir une bonne idée si mal réalisée et si mal installée. A suivre …

    Pascal Fonquernie

     

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    Motos enlèvement 09 04 19 rédim

    Motos en cours d'enlèvement pour stationnement illicite sur trottoir, rue des Archives (IIIe). La tolérance à leur égard s'est atténuée ces dernières années mais leur nombre est tel que les moyens de la police n'y suffisent pas (Photos VlM)

     

     

    Il est bon de le rappeler en réaction au défilé de motards de samedi dernier, pour que le débat soit clair, que depuis des années, les motards représentés par la "Fédération Française des Motards en Colère" agitent la menace de manifestations bruyantes à Paris pour faire reculer le pouvoir municipal et national dans l'application de mesures qui visent l'ordre et la sécurité.

    Alors que les voitures sont soumises à un contrôle technique exigeant, les motos continuent à refuser de s'y plier. Pas étonnant dans ces conditions que des engins en mauvais état circulent et que les pots d'échappement frelatés pour faire plus de bruit continuent de nous assourdir…..

    En 2007, ils ont réussi à signer une "charte" avec Bertrand Delanoë et Denis Baupin, qui les autorisait à se garer sur les trottoirs "à condition de ne pas gêner"  et même à rouler dessus pour accéder au lieu final de stationnement. Ils leur était permis également de "remonter les files" de véhicules dans les encombrements. Le Préfet de police de Paris de l'époque avait déclaré cette charte hors la loi car non conforme au code de la route mais les motards s'en sont évidemment prévalu pour agir comme ils l'entendaient.

     

    Motards manif hdvManifestation de motards devant l'Hôtel de Ville

     

    Enfin, tous les véhicules à Paris acquittent des droits de stationnement. Il y a longtemps qu'on en parle pour les deux-roues motorisés mais à chaque tentative de mettre le sujet sur la table, les motards nous gratifient d'une manifestation monstre avec perturbation assurée. C'est pourquoi la mesure n'est toujours pas passée à Paris.

    Les choses pourraient changer maintenant si la Maire de Paris persiste à soumettre cette mesure comme elle l'annonce à un conseil de Paris avant la fin de l'année.

    Au-delà de l'intérêt pour la municipalité de récupérer quelques ressources en cette période de vaches maigres c'est l'équité qui est en jeu. Il n'est pas raisonnable de maintenir artificiellement par le biais de passe-droits une distorsion dans la compétitivité des moyens de déplacement en faveur du plus nuisible, qu'il s'agisse du bruit, de la qualité de l'air et de la dangerosité.

    GS

     

     

  • Charlot arméniens Charlot bretagne

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Rue Charlot, croisements rues du Perche  et de Bretagne (IIIe)

     

     

    Les protestations pleuvent. On trouve ces plots jaunes rue Charlot, mais aussi rue Charles-François Dupuis et rue Vieille du Temple. Un autre dispositif est signalé rue de Saintonge….

    Nous avons demandé au Maire du nouvel arrondissement Ariel Weil quelle est la logique de cet aménagement. Nous n'avons pas encore de réponse. Il est vrai que les nouveaux élus à la mairie de Paris sont en phase d'organisation et de constitution de leurs structures exécutives, ils ont droit à notre compréhension…

    A défaut nous ne pouvons que nous livrer à des conjectures. Voici donc ce que nous en pensons : Anne Hidalgo a déclaré vouloir réduire la place de la voiture dans certaines rues de Paris. Ce sont généralement les places de parking qui sont sacrifiées, au profit des trottoirs et de l'occupation de l'espace public par les bars-restaurants jusqu'au 30 septembre 2020.

    Dans le cas présent, nous gageons (car nous croyons que la mairie n'est pas insensible à l'esthétique et au bon goût) que ces plots jaunes vifs (ils doivent donner des boutons à l'ABF !) sont provisoires, le temps de repousser les véhicules stationnés et de construire les trottoirs….

    Au bout du compte, c'est-à-dire le 30 septembre 2020, les riverains bénéficieront de trottoirs plus larges mais perdront la possibilité de garer leur voiture. Il y aura vraisemblablement moins de circulation donc moins de pollution et moins de bruit.

    Les bars-restaurants, en revanche, vont faire le forcing pour pérenniser leurs terrasses conquises sur les trottoirs élargis mais, si les habitants ont accepté par solidarité que l'anarchie soit de mise jusqu'à l'échéance de la  tolérance municipale, ils verront comme un casus belli l'instauration d'un fait accompli qui n'est pas pour eux acceptable. La gestion de la crise par la mairie est juridiquement contestable.

    Les parisiens comprennent ce qui a été fait dans l'urgence pour secourir les exploitants mais exigeront, devant la justice s'il le faut, le retour d'un État de droit à Paris, notamment l'application du Règlement des Étalages et Terrasses de 2011, que nous avons négocié à  l'époque dans le cadre "Vivre Paris !" avec Élisabeth Borne alors Directrice de l'Urbanisme à la mairie de Paris. Ce règlement est toujours en vigueur.

    Gérard Simonet