Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Voirie/Déplacements

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    Berges 1Parc des Rives de Seine, rive droite, au voisinage du Pont Marie (IVe)

     

     

    Nicole est allée prendre l'air sur les berges ce week-end. Elle  nous envoie cette photo qui se passe de commentaires…

    Elle nous inspire des remarques cependant. En premier lieu sur notre capacité de Français à observer une quelconque discipline même en période de grand danger sanitaire. On pense ensuite à la demande de la Maire Anne Hidalgo d'ouvrir les parcs et jardins de Paris à la population (*). Le gouvernement s'y refuse pour le moment. Y aurait-il autant de monde sur les berges si d'autres sites étaient accessibles au promeneurs ?

    En tout état de cause, n'est-il pas préférable d'interdire les berges également si on croit que le comportement des parisiens tel qu'on l'observe ici est dangereux ?

     

    (*) Seuls sont ouverts aux promeneurs les bois de Vincennes et de Boulogne (aux groupes de moins de dix personnes) ainsi que  le Champ de Mars et l'Esplanade des Invalides

     

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    Rivoli 13 05 20

    Rue de Rivoli (IVe) le 13/05/20

     

    La fermeture le 13 mai 2020 de l'axe Saint-Antoine/Rivoli à la circulation est le premier pas de mesures qui vont restreindre la circulation automobile dans le centre de Paris. Le moment est venu de se déterminer sur l'attitude qu'il convient d'adopter à l'égard des décideurs quels qu'ils soient sachant que Paris comme toutes les grandes villes doit prendre des dispositions pour réduire la pollution de l'air et la pollution sonore, pour des motifs de santé publique.

    Il est un point sur lequel tous les avis des habitants convergent : le concept de piétonisation doit être rejeté pour les nuisances qu'il crée. Chacun a en tête les rues de la Huchette (Ve) ou St André des Arts (VIe) qui font figure de repoussoirs. Ce qui est en cause : une fréquentation accrue, des désordres et le bruit qui en découle et le développement d'une mono-activité de commerces de restauration légère. 

    En revanche, les habitants de Paris-centre et des arrondissements voisins qui pourraient être aussi visés, ne peuvent que se réjouir d'une politique de déplacements qui repousserait la circulation de transit. Il faut alors que tous les types de véhicules soient concernés, notamment les deux-roues motorisés, particulièrement dangereux et polluants et que la "circulation utile" soit préservée : bus, taxis, commerçants, artisans, travailleurs, personnel de santé, véhicules de service et de secours, personnes handicapées et riverains.

    Le dispositif de contrôle doit être simple, crédible, et l'accès aux parkings publics sauvegardé. Les VTC (Uber et autres) doivent êtes assimilés aux taxis. La population jeune en fait très largement usage et on ne doit pas la discriminer. Le stationnement des deux-roues motorisés doit devenir payant.

    Il nous semble nécessaire également que les Maires d'arrondissements disposent d'un droit de délivrer des laissez-passer temporaires sur dossier à des personnes qui ne répondent pas aux critères généraux mais dont l'activité, notamment sociale ou familiale, justifie leur entrée sur le territoire visé.

    En raison des exceptions, on doit s'attendre à une réduction du trafic somme toute modeste,  20 à 25 % par exemple. La mécanique des fluides, dont les théories s'appliquent assez bien à la circulation, nous enseigne qu'un écoulement turbulent donc anarchique et perturbé, devient laminaire (fluide) brutalement si le débit baisse même légèrement pour se situer au-dessous d'un seuil critique. 

    A l'intérieur d'un tel dispositif, les pouvoirs publics doivent privilégier les véhicules non polluants et silencieux. L'électricité est la source d'énergie la moins polluante localement (il faut néanmoins la fabriquer dans nos centrales nucléaires…). Egoïstement elle est sans aucun doute pour nous, citadins, la meilleure. Nos concitoyens des milieux ruraux peuvent avoir une opinion différente.

     

  • Archives 11 mai

    Rue des Archives à hauteur du 11 (IVe),

     

    A peine un peu moins de monde qu'en temps normal (ne parlons pas des samedis et des dimanches bien sûr !). Une majorité de piétons n'ont pas de masque (60%). On ne ressent aucun stress. Quelques commerces ont ouvert, en plus des magasins d'alimentation. D'autres rendent à leur devanture, à leur vitrine, un aspect présentable en vue d'accueillir bientôt des clients qui ont cruellement manqué ces temps-ci.

    Il règne une ambiance de lendemain de crise et on note une attitude plutôt désinvolte de la population qui donne l'impression que les parisiens n'ont pas totalement pris la mesure du danger qui continue pourtant de les menacer.

     

    Berges 11 mai

    Les promeneurs ont retrouvé leurs berges. Fréquentation habituelle pour un lundi, avec pourtant un peu plus d'enfants et d'ados inoccupés. Conséquence de la quasi fermeture des établissements d'enseignement…

     

  • HallesLe signataire dans une tenue de confiné ordinaire de Paris-centre. Retrouvailles des jardins du forum des Halles et  de Saint-Eustache. A partir du 11 mai, les masques ne sont pas imposés mais il sera utile d'en porter car ils protègent ceux qui nous entourent ou que nous croisons, et accessoirement nous-mêmes. 

     

    L'article que nous avons publié le 5 mai sous la signature du Dr Bertrand Lukacs à propos des "Déclarations d'Anne Hidalgo sur la sortie du confinement des cafés-restaurants" a été lu par plus de 2.000 personnes de tous horizons et a recueilli le nombre record de 29 témoignages de lecteurs. C'est signe de l'émotion qu'il a suscité et disons le franchement de la forte réprobation exprimée par le plus grand nombre.

    A propos de l'aménagement de certaines rues au bénéfice des bars-restaurants, et notamment la rue des Haudriettes qui nous est chère car c'est là qu'est le siège de "Vivre le Marais !" nous avons demandé des éclaircissements à Christophe Najdovski, maire-Adjoint de Paris auprès d'Anne Hidalgo, en charge des déplacements et de la voirie.

    Voici sa réponse : "Dans le cadre de la sortie de confinement, nous travaillons à adapter l'espace public pour favoriser le respect de la distanciation physique entre les piétons. Ce travail prend une résonance particulière dans le centre de Paris, où les rues sont souvent étroites avec peu d'espace pour les piétons.

    Aussi, en lien avec les mairies d'arrondissement, les services de la direction de la voirie et des déplacements ont travaillé à identifier les rues prioritaires à aménager pour favoriser le respect de la distanciation physique entre les piétons.

    C'est le cas de la rue des Haudriettes, rue très passante en termes de piétons, avec des trottoirs étroits. Aussi, la proposition consiste à neutraliser le stationnement situé côté pair, et élargir ainsi l'espace circulable pour les piétons."

     

    De son côté, le Maire du IVe Ariel Weil, candidat arrivé en tête aux élections du 18 mars pour la mairie de Paris-centre, s'adressant aux riverains par sa Directrice de cabinet Isabelle Knafou, précisait ce qui suit : 

    "A Paris comme ailleurs, la plupart des commerçants et artisans, à l’exception des commerces de première nécessité, sont à l’arrêt depuis le 16 mars. Les gestes barrière et les règles de distanciation physique qui s’imposeront à tous lors du déconfinement, pour une durée indéterminée, vont entraver considérablement le bon fonctionnement de tous les commerces. Nous devons les aider sans compromettre votre tranquillité.

    Afin d’aider ces commerces à se relancer dans les meilleurs conditions possibles et d’assurer la sécurité des clients comme des riverains qui emprunteront les mêmes rues et les mêmes trottoirs, l’espace public doit être repensé.

    Dans les prochaines semaines, la Ville de Paris, en lien avec la mairie d’arrondissement, va réfléchir quartier par quartier, voire rue par rue, à la réorganisation provisoire de l’espace public afin d’éviter la promiscuité des piétons. Cette problématique est particulièrement importante dans notre quartier où les rues sont étroites, souvent bondées et parfois très commerçantes.

    Dans les rues qui l’exigeront, en raison de la réouverture des commerces ou de l’exiguïté des trottoirs, un aménagement provisoire – parfois qualifié d'« urbanisme tactique » – devra être organisé à l’emplacement des places de stationnement pour permettre l’organisation d’une file d’attente sans nuire au passage des piétons. Ce travail de dentelle est essentiel à la fois pour aider les commerces de petite superficie et pour assurer l’accès des riverains à leur porte d’immeuble. Dans certaines rues, ces aménagements seront simples à réaliser, dans d’autres ils seront malheureusement impossibles.

    Soyez certain en tout cas que nous serons guidés par un seul principe, celui de l’équilibre entre des besoins plutôt que leur antagonisme. Aucune rue, a fortiori aucun trottoir du 4e arrondissement n’a vocation à être transformée en terrasse géante. Mais nous devons aider les petits établissements de notre quartier à relever le défi de la distanciation physique en leur permettant, lorsque cela sera possible, d’installer quelques tables sur le trottoir ou sur une place de stationnement. Tout cela sera discuté au cas par cas."

     

    Les deux messages sont cohérents, presque synoptiques. On peut comprendre leur finalité, on hésite à l'approuver cependant car on doit à juste titre redouter le phénomène du fait accompli auquel nous ont trop habitué ces établissements qui  ont fait de l'occupation de trottoirs et chaussées leur modèle économique. Nous revendiquons, dans une approche "Vivre Paris !", à savoir respect de l'espace public et du sommeil des habitants, le droit de participer à ces études de faisabilité et d'être entendus.

    Gérard Simonet

     

  • Archives 51 la terrasse tentaculaire

    Est-ce là ce qui nous attend ?

    Archives 43 piéton à la canne

    Halte ! On ne veut pas du retour à ces excès !!!

     

    Voilà dix ans maintenant les citoyens parisiens se mobilisaient dans le mouvement "Vivre Paris !", avec des associations dans tous les arrondissements, pour dénoncer l'invasion de l'espace public par les terrasses de cafés-restaurants et les nuisances sonores qui en résultent de jour et hélas la nuit. La Maire de Paris, en annonçant qu'elle allait donner plus d'emprise encore à ces établissements, sur les trottoirs et sur des rues entières, gratuitement, envoie un signal à l'opposé de ce que les parisiens attendent à la fin d'une crise sanitaire dont ils ont beaucoup souffert.

    Anne Hidalgo affirme que la mesure prendra fin en septembre. Qui peut croire que les débits de boissons, soutenus par les lobbies de l'alcool et les professionnels de la nuit, se résigneront à abandonner un privilège qu'ils réclament depuis toujours : la maitrise à leur avantage de l'espace public et sa marchandisation.

    Le  Dr Bertrand Lukacs, président d'Habiter Paris et de l'association des Riverains du canal St Martin (Xe), soutenu par d'autres forces vives, dans le XIe arrondissement très éprouvé, et partout ailleurs dans Paris-centre et dans Paris, s'exprime à propos de cette déclaration d'Anne Hidalgo qui a fait l'effet d'une bombe.

    GS

     

    Le nécessaire redémarrage de l’activité des bars et des restaurants doit bien évidement tenir compte des contraintes des gestes barrière, pour autant il ne doit certainement pas se faire sur le dos de la santé des riverains.

    Les parisiennes et les parisiens ont pris pleinement conscience de l’ampleur de la pollution sonore qu’ils subissaient au quotidien. Et ce sont dans les quartiers festifs que les parisiens souffrent le plus comme le montrent très bien les mesures de Bruitparif.

    La baisse de la pollution sonore, largement perçue comme un des rare bénéfices du confinement par les habitants doit absolument perdurer. Pour la santé des parisiens, cette lutte contre la pollution sonore, passablement oubliée jusqu’à présent, doit devenir une des priorités de la prochaine équipe municipale, à l’instar de la lutte contre la pollution atmosphérique.

    Les annonces d'Anne Hidalgo au quotidien "Le Parisien" hier matin sont de très mauvais augure : sans aucune concertation préalable avec les associations de riverains concernés, il est annoncé : "Pour les bars, cafés et restaurants : élargir l’emprise des cafés et bars sur l’espace public. Des rues entières pourraient leur être réservées à titre gratuit".

    Nous comprenons les enjeux mais nous ne pourrions comprendre et nous n’accepterons pas que le redémarrage de l’activité des bars et des restaurants ait pour conséquence directe une aggravation de la pollution sonore subie par les riverains.

    La situation que nous traversons, inimaginable il y a encore quelques mois, nous oblige à changer profondément et durablement nos comportements car nous devrons cohabiter un long temps avec le virus. Saisissons cette opportunité pour construite ensemble un lendemain meilleur, moins pollué, plus écoresponsable. Et ce qui est vrai pour tous est aussi vrai pour les bars, cafés, restaurants et établissements de nuit. Et c’est possible si nous avons cette ambition partagée. Le chemin n’est évidemment pas simple mais la première des conditions, essentielle au succès, c’est la concertation entre tous, et donc avec les riverains.

    Nous demandons une fois de plus à faire partie intégrante des discussions préparatoires avec les services de la mairie de Paris et de la préfecture de police de Paris. Nous avons des propositions à formuler pour minimiser au maximum le risque sanitaire qui reste prioritaire pour tous et ne pas aggraver la situation des riverains.

    Dr Bertrand Lukacs

     

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    Beautreillis tonneaux 12 02 20

    Le surprenant décor de la rue Beautreillis, un brin facétieux et pas du goût de tout le monde… (Photo VlM)

     

     

    Un collectif d'habitants de la rue Beautreillis (IVe), qui conteste son réaménagement, a été reçu le 19 février par le Maire du IVe Ariel Weil et son staff. En cause, l'installation d'une lignée de tonneaux sur la chaussée et les trottoirs pour apaiser la circulation des véhicules, jugée dangereuse par les riverains. Des riverains qui jugent positive la décision d'implanter des potelets sur le trottoir qui fait face, et salutaire l'annonce de la suppression de l'expérience idéolo-écolo de la rue de l'Hôtel St Paul avec ses couffins de terre et ses cultures d'herbes folles,  mais qui considèrent que le problème de la rue Beautreillis est bien posé mais reste entier. Ils s'expriment en ces termes :

     

    Merci à Ariel Weil, et aux membres de son cabinet, d’avoir reçu notre collectif d’habitants pour débattre des aménagements passés, présents et à venir de la rue Beautreillis et de ses alentours.

    Le projet initial devant s’étendre aux rues Neuve Saint-Pierre et de l’Hôtel Saint-Paul, il était indispensable d’apporter aux services de la mairie un avis complémentaire aux initiatives prises (dans le cadre du budget participatif) par une poignée d’habitants, certainement animés des meilleurs intentions, mais manquant cruellement d’expérience et de compétences en matière de sécurité routière, d’urbanisme, d’usages partagés des voies de circulation, de paysagisme.

    Il y a eu plusieurs accidents de piétons dans le secteur. Notre démarche ne vise qu’à améliorer, et non à s’opposer, aux travaux réalisés. Il n’est pas admissible de caricaturer notre démarche en un combat esthétique «contre les tonneaux ». qui ne sont qu’un bricolage reportant à plus tard la mise en place d’une solution sérieuse et pérenne.

    Voici les éléments de réponses telles que nous les avons compris :

    A notre demande de mise en sécurité des piétons sur les trottoirs, les services de la mairie nous annoncent la pose fin févier 2020 de potelets tout le long du côté pair de la rue jusqu’au numéro 14. Les potelets devant l’entrée du parking du 14 seront mieux disposés pour ne pas gêner les manœuvres. Il est nécessaire aussi de vérifier la disposition des potelets devant la porte cochère du 16.

    A notre demande de contrôler la vitesse, la mairie annonce la mise à contre-sens de la rue de Birague. Cela réduira certainement le flux de voitures mais pas forcément la vitesse rue Beautreillis. Nous réclamons la pose d’un ralentisseur (bandes de vigilance, pavés en saillie, …) dès l’entrée de la rue et plusieurs fois sur le tronçon afin d’obtenir que les voitures ne roulent pas au delà des 20 km/h imposés.

    La mairie répond que c'est impossible. Elle parie sur l’effet dissuasif des potelets et sur l’encombrement de la chaussée par les tonneaux pour ralentir les voitures… "Nous verrons très vite l’efficacité du dispositif en place et s’il est satisfaisant il y aura lieu de remplacer les tonneaux par un équipement « d’encombrement de la rue » plus discret".

    Nous demandons le marquage au sol de la voie vélo venant à contre-sens. Pour respecter la largeur de cette piste cyclable il semble nécessaire de retirer les tonneaux (larges de 60 cm) et de les remplacer par un dispositif empêchant le stationnement. La mairie semble disposé au marquage au sol, voire au rajout de diodes lumineuses sur la ligne tracée mais propose seulement de décaler de 5 à 10 cm les tonneaux vers le trottoir de droite. 

    Nous faisons remarquer aussi que les tonneaux disposés sans raison apparente entre les voitures devant les 13, 15 et 17 de la rue empiètent sur les places dévolues au stationnement des trottinettes, des voitures et des livraisons et qu’ils occupent les bateaux devant les immeubles. Gêne de la circulation et du stationnement, encombrement inutile là où les vides entre les véhicules atténuent l’impression d’envahissement des voitures, ces arguments semblent avoir été entendus par les services de la mairie.

    Cela signifie-t-il que l’on va les retirer tous les tonneaux ? rien n’est moins sûr. Une autorisation de végétaliser a été accordée (pour six mois, un an ?) aux commerçants. Ne peut-on au moins rassembler les tonneaux au pied du mur aveugle rue Neuve-Saint-Pierre et les planter d’une belle treille ? Nous attendons une réponse.

    Une bonne nouvelle cependant : l'édicule "écolo" rouge rassemblant palettes, sac de terre et mobilier "design" rue de l’hôtel Saint-Paul sera retiré au printemps.

    En conclusion, même si la mairie semble mobilisée sur les questions de sécurité, elle nous oppose une question de « goût » pour maintenir les tonneaux comme éléments décoratifs de rue. Nous disons que ces tonneaux, pour les questions de sécurité évoqués, nullement esthétiques, donnent l’impression d’une « rue de la soif ». Ils n'apportent aucun bienfait aux riverains, et seront immanquablement utilisés en table d’appoint par les consommateurs des cafés.

    Nous restons attentifs en cette période charnière de renouvellement de nos structures municipales.

    Le collectif Beautreillis

     

  • Beautreillis

    L'aménagement contesté de la rue Beautreillis (IVe) : tonneaux entiers ou sciés, en guise de ralentisseurs écologiques, en mal de vegétalisation… (Photos VlM)

     

     

    Rien n'a changé sur les trottoirs et la chaussée de la rue Beautreillis,  si ce n'est une rangée de trous percés dans le granite des nouveaux trottoirs destinés à recevoir des potelets censés empêcher les véhicules de mordre sur des trottoirs qui paradoxalement ont été abaissés au niveau de la chaussée pour supprimer une séparation avec la chaussée qu'on rétablit maintenant à l'aide de potelets. Ouf !….

    Tout est de cette veine dans ce réaménagement intempestif qui crée manifestement  plus de problèmes qu'il n'en résout. Il est heureux que le Maire du IVe Ariel Weil en soit convenu et qu'il ait décidé de s'en entretenir avec le collectif de riverains autres que ceux qui tiennent commerce. Il les reçoit le 19 février pour entendre leurs doléances et décider de correctifs au projet actuel s'il saute aux yeux que certaines dispositions sont aberrantes. 

    Dans cette perspective, le collectif Beautreillis nous fait part de son analyse de la situation et nous demande de la publier :

     

    Réponse ouverte au Maire du IVe Ariel Weil 

    Personne ne conteste le bien fondé des motivations initiales de ce projet "d’apaisement" et de "zone de rencontre" qui animent les auteurs du projet d’amélioration de la rue Beautreillis. Merci à eux.

    Cependant, si les motivations de fond sont légitimes, la mise en forme, elle pose questions.

    Le Maire en convient, la sécurité des usagers n’est pas assurée : les voitures s’engouffrent dans la rue Beautreillis et la parcourent à une vitesse bien supérieure aux 20 km/heure prévus. La rue est bien droite, assez large, parfaitement lisse et il n’y a plus de trottoir ; c’est presque une invitation à rattraper le temps perdu dans les bouchons ailleurs. Dans les rues adjacentes des piétons ont été les victimes de cette augmentation récente de la circulation.

    N’aurait-il pas été judicieux de positionner des ralentisseurs, de prévoir un traitement différencié du revêtement de la chaussée pour rappeler cette "zone de rencontre" et d’installer des potelets le long des trottoirs ? Ce sont là quelques idées ; les professionnels de la voirie doivent certainement avoir bien d’autres solutions expérimentées ailleurs.

    A ce grave problème de sécurité la mairie propose l’installation de ces nombreux tonneaux disposés tout le long du trottoir à gauche et entre les voitures devant les numéros 13, 15 et 17 et qui, en plus, permettraient de "végétaliser" la rue.

    Il semble pourtant évident que ces tonneaux rajoutent aux problèmes de sécurité plutôt qu’il ne les règlent. Il suffit d’observer quelques minutes la circulation dans la rue pour constater qu’en réduisant la largeur de la rue, ces tonneaux obligent les voitures à empiéter sur les trottoirs pour doubler piétons, cyclistes ou taxis en attente. Le restaurant du 18 est même obligé de positionner un cône de signalisation devant chez lui pour signaler (et protéger) sa terrasse et ses clients.

    Cette solution « tonneaux » soulève un autre problème, moins grave mais auquel nous sommes tous attentifs dans le quartier : leur aspect esthétique.

    Ces tonneaux semblent bien anachroniques dans ce secteur sauvegardé là où les normes de couleur et d’état des façades, de qualité des huisseries et des enseignes doivent être respectées (à juste titre) par tous les copropriétaires. La piètre qualité de la solution retenue pour cette végétalisation, tout comme l’étrange édicule installé rue de l'Hôtel St Paul réunissant palettes de chantier et sacs de terre plantés d'herbes folles, n’est vraiment pas à la hauteur des bâtiments environnants. Nous sommes au cœur du Marais, à deux pas de la place des Vosges, face à l’Hôtel de Sully.

     

    Mob végétal rue hotel st paulRue de l'Hôtel Saint-Paul, un mobilier urbain d'inspiration idéolo-écolo totalement raté…

     

    Un dernier point pose problème : même si ce ne sont pas des tables qui ont été installées, l’impression d’une extension des terrasses est pourtant bien présente face à ce déploiement de tonneaux. Prépare-t-on les esprits à une piétonisation qui, libérant les espaces, inviterait les commerces à disposer d’un plus grand espace public ?

    L’espace public est, comme son nom l’indique, commun à tous et pour être "apaisé" doit rester neutre, calme et respirable. Pourquoi libérer des surfaces de l’emprise des voitures si c’est pour les ré-encombrer immédiatement par des accessoires de décor de quatre sous ? A quoi bon réduire le bruit de la circulation si c’est pour le remplacer par les conversations et vociférations des noctambules ? Il faut évidemment lutter contre la pollution mais en préservant "mordicus" l’aspect savoureusement "hors du temps" de cette rue.

    A ces problèmes de sécurité, d’occupation de l’espace et d’esthétique nos élus doivent apporter des réponses sérieuses et pérennes au plus tôt.

    Le collectif Beautreillis

     

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    Federbusch chavane

    Christiane Chavane et Serge Federbusch, "Aimer Paris"

     

    Serge Federbusch a suivi un parcours sinueux. Socialiste en 1977, il devient conseiller du Maire de Paris Bertrand Delanoë en charge de l'urbanisme en 2001. Il est nommé président de la SEM Paris-centre en charge du projet de rénovation des Halles. L'Idylle ne dure pas car leurs choix pour le projet sont différents (Koolhaas vs Mangin). Six ans après, première inflexion, il quitte la mairie de Paris pour rejoindre Jean-Marie Bockel et sa "Gauche Moderne". Son amitié devient inimitié avec le Maire de Paris. Il ouvre un site Internet polémique, "Le Delanopolis" et publie régulièrement des pamphlets sur la gestion de Paris.

    Nouvelle inflexion aux élections de 2014, il se présente sous l'étiquette de "Paris Libéré" fondé avec David Beigbeder dans le Xe. En condamnant sévèrement la politique de François Hollande en 2017, il se positionne désormais clairement à droite.

    Pour les municipales de 2020, il sympathise avec Robert Ménard, Maire de Béziers, et reçoit le soutien du Rassemblement National, qui ne présente pas de candidats à Paris, du Parti Chrétien Démocrate de Frédéric Poisson et de "Debout la France" de Nicolas Dupont-Aignan. Pour un deuxième tour, il se déclare "Rachida Dati compatible".

    Pour Paris-centre, il présente la candidature de Christiane Chavane. Nous les avons rencontrés ensemble. Elle travaille aux côtés de Serge Federbusch depuis une dizaine d'années. C'est une scientifique titulaire d'un doctorat de chimie qui s'est orientée ensuite vers un DESS de gestion des entreprises. Elle a mis son éducation à profit en créant une TPE, rue de Montmorency dans le IIIe pour le négoce de produits chimiques destinés à la fabrication de cosmétiques. 

    Leurs propositions pour Paris rejoignent souvent celles qui sont exprimées par les candidats de droite : limiter la densification de la ville, cession des logements sociaux à leurs occupants pour prix d'un loyer inchangé, fin du blocage des loyers, contractualisation avec une société d'économie mixte des responsabilités en matière de propreté avec désignation d'un interlocuteur joignable par "canton"…

    Le projet le plus audacieux est sans aucun doute le retour de la circulation automobile sur les voies sur berges, au moins en semaine, avec percement d'un tunnel reliant Sully-Morland au Trocadéro pour faciliter la traversée de Paris et créer ainsi en contrepartie de larges espaces piétons depuis  l'Hôtel de Ville jusqu'à Concorde, notamment sur les quais hauts.

    On n'a pas eu assez de temps pour parler du sort des rues affluentes aux quais hauts, des ponts sur la Seine et des bretelles d'accès aux berges. En fermant les quais hauts il est sûr semble-t-il qu'on les condamne tous….

    GS

     

    Post scriptum du 5 mars 2020

    Serge Federbusch répond à notre appel pour une solution à l'élimination des graffiti sur les murs et el mobilier urbain de Paris :

     

    Protection du paysage de la rue

    Monsieur le Président
    Nous avions évoqué ce sujet lors de notre entretien : le problème des tags et des affichages sauvages s’inscrit dans le problème général de la propreté à Paris.
    La saleté et l’insécurité sont évidemment un problème majeur sur lequel nous nous sommes engagés depuis longtemps.
    Aimer Paris préconise une tolérance zéro contre ce type d’incivilités, et d’une façon générale contre les comportements qui engendrent une telle saleté à Paris. C’est pourquoi nous voulons en finir avec la privatisation des amendes aux automobilistes et revenir à des agents municipaux capables de verbaliser aussi ce genre d’infractions.
    Mais cela ne suffit pas. La saleté entraîne la saleté. Il est impératif de nettoyer immédiatement tags ou salissures, et pour cela nous devons mobiliser les services de propreté. Aimer Paris assignera des obligations de résultat aux services concernés.
    Afin d’intervenir au plus vite nous permettrons aux riverains, gardiens d’immeubles, agents municipaux d’informer les services de propreté en temps réel, via un numéro dédié ou une application sur téléphone mobile.
    Attentifs à la préservation de cadre de vie des Parisiens, nous aurons à cœur de retrouver un Paris propre et des rues en bon état.
    Veuillez agréer Monsieur le Président, l’expression de nos salutations distinguées.
    Christiane Chavane
    Candidate à la Mairie de Paris Centre
    Liste AIMER PARIS avec Serge Federbusch

     

  • Beautreillis 6 portail 05 04 14

    Symbole de la rue Beautreuillis : le portail de l'Hôtel Raoul, dont nous demanderons au Maire de Paris-centre la restauration et la mise en valeur (Photo VlM)

     

     

    En attendant le renouveau de ce portail emblématique, nous devons faire face à la situation créée par le réaménagement de la rue tel que nous l'avons décrit hier dans notre article. 

    Le Maire du IVe y répond par des explications mais en reconnaissant que des anomalies persistent et qu'il est mobilisé pour les corriger. Nous nous sommes concertés avec les riverains de quatre des immeubles concernés. L'un d'eux demande au nom de ses voisins à être reçu par le Maire pour formuler son avis et avec l'espoir de recueillir les apaisements que tous attendent. Nous avons transmis son nom et ses coordonnées à Ariel Weil, dont voici le message que nous adresse sa Directrice de cabinet Isabelle Knafou : 

     

    Cher Monsieur Simonet,

    Comme vous le rappelez dans votre article, l’aménagement réalisé rue Beautreillis résulte de la mise en œuvre d’un projet voté au Budget Participatif. La création de ce plateau piétonnier a pour vocation initiale une redistribution plus équitable entre les différents usagers de l’espace public et en particulier au profit des piétons désormais prioritaires. Je précise d’emblée que toutes les demandes d’extension de terrasses, sans exception, ont été refusées par le maire. Il n’est pas question de libérer de l’espace public pour le privatiser dans la foulée.

    Un nouvel ordonnancement de cette nature prend du temps à s’imposer dans les habitudes et force est de constater que l’aménagement a produit l’effet inverse à celui escompté : d’une part, la libération de l’espace a favorisé la vitesse excessive des automobilistes au lieu de la réduire aux 20 km/h réglementaires et pourtant très clairement indiqués ; d’autre part, la rue Beautreillis fait désormais partie des « itinéraires bis » identifiés par les applications spécialisées pour contourner la place de la Bastille.

    Afin d’améliorer la situation, nous travaillons actuellement avec les services de voirie et des espaces verts et avec les commerçants de la rue à l’installation de jardinières (les fameux tonneaux) qui longent la chaussée du côté impair, avec l’objectif de contraindre les véhicules à ralentir sous peine de percuter ce mobilier. Ce dispositif n’étant visiblement pas suffisant (les véhicules se déportant de l’autre côté sans baisser pour autant leur vitesse), des potelets seront disposés dans les prochains jours côté impairs afin de mieux protéger les passants.

    Par ailleurs, les services de sécurité sont quotidiennement postés dans la rue afin de verbaliser les véhicules stationnés illégalement et ceux en excès de vitesse. Ils verbalisent également les dépassements de terrasses.

    Enfin, nous avons demandé au service de la voirie de proposer un nouveau plan de circulation dans le quartier. Parmi les différentes solutions envisagées (toutes formulées par des habitants et/ou membres du conseil de quartier), l’une semble particulièrement simple et opérationnelle, l’inversion du sens de la circulation de la rue de Birague permettant de stopper le trafic de transit entre la rue des Francs Bourgeois et les quais hauts. Les services compétents ont donc été saisis par le Marie du 4e, il y a déjà trois semaines, pour mettre en œuvre cette décision, dans les meilleurs délais, après l’indispensable étude d’impact du trafic.

    La mairie du 4e reste mobilisée jusqu’à que la situation soit satisfaisante rue Beautreillis ; elle est à l’écoute des observations des riverains pour le cas où il faudrait envisager des correctifs supplémentaires.

    Bien cordialement,

    Isabelle Knafou

    Directrice de cabinet d’Ariel Weil, maire du 4e arrondissement

     

     

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    Beautreillis 4

    Beautreillis 3

    Les conséquences funestes du budget participatif : un rue livrée aux incitations consuméristes et farfelues de quelques commerçants ? Des tonneaux qui  occupent indument l'espace public et repoussent la circulation vers le trottoir d'en-face qui n'a plus de bordure de protection. Un trottoir occupé à 100% par des tables et des chaises en guise de terrasse… Une clarification s'impose.

     

     

    Les habitants de la rue Beautreillis, notamment des n° 13, 15, 16 et 17, ont aujourd'hui le sentiment de payer très cher leur manque de vigilance lorsque le réaménagement de cette rue a fait l'objet d'un projet éligible au "budget participatif". Les photos qu'ils nous adressent parlent d'elles-mêmes : il apparait clairement que les quelques commerces qui sont là ont su capter à leur avantage le fameux budget pour étendre leur emprise sur le trottoir et la chaussée. 

    Dans un premier temps, ils ont eu l'idée saugrenue de placer sur la chaussée et sur les trottoirs des tonneaux coupés en deux, avec l'objectif vraisemblablement d'y placer des fleurs. Nous rappelons avec insistance que végétaliser une ville c'est créer des espaces de respiration puis des parcs et des jardins. L'installation de jardinières n'est qu'un ersatz de piètre qualité environnementale.  

    Une habitante du n° 17 de la rue nous alerte :

    "Je récapitule ce qui arrive à cette rue depuis presque un an, avec ce "budget participatif" de 280.000 € de la mairie de Paris :

    • Réunion à la mairie en avril, convoquée en catimini, j’étais une des rares habitantes de la rue. Je vous avais interpellé à l’époque.
      Nous avions compris que la rue devait devenir piétonne comme la rue St Antoine à hauteur du métro et de l’église St Paul [zone de "rencontre". NDLR]
    • Après des semaines de travaux en deux étapes, coté pair de la rue, le trottoir a été élargi ce qui est bien surtout pour les clients qui attendent à l’entrée du Théâtre. Le dindon, c’est le patron du "Dindon en laisse" qui attendait ces travaux pour agrandir sa terrasse…
      Côté impair, on a tout cassé pour simplement abaisser les trottoirs, ce qui gêne le nettoyage car l’eau des caniveaux ne coule plus, et permet aux voitures de stationner sur les trottoirs en les rendant impraticables aux piétons. [il faudrait mettre des potelets ! NDLR]
      Le seul qui ait gagné c’est le restaurant le "Vin des Pyrénées", il a refusé le stationnement devant son magasin des vélos et patinettes qui était prévu, espérant pouvoir faire une terrasse qui lui été refusée, pourtant il semble avoir ses entrées à la mairie, puisque maintenant il obtient le feu vert pour installer des tonneaux devant chez lui et devant le 17 et le 15 au niveau de nos bateaux rendant impossible l’entrée d’un camion, notamment des pompiers, sachant que ces immeubles ont des bâtiments sur cour.
    • De son côté, le conseil de quartier Arsenal (*) milite pour un grand charivari dans les rues du quartier en inversant le sens de circulation de plusieurs rues dont la rue du Petit Musc avec le risque de créer plus de trafic encore chez nous. A vouloir tout inverser on va finir par marcher sur la tête !"

     

    Un habitant du n°16 fait remarquer que les véhicules qui s'engagent dans la rue la parcourent désormais à grande vitesse car le trottoir a été abaissé au niveau de la chaussée. Il craint pour ses enfants qui l'empruntent régulièrement.

    Le moins réticent des riverains vit au n° 13 : "Je ne sais quoi penser du choix de ces contenants. Bizarrement, ce n’est finalement pas si incongru ni si laid que ça, une fois la première surprise passée. Moins en tout cas que cette drôle d’installation végétalisée déposée rue de l’Hôtel-Saint-Paul. Ce qui est à craindre, c’est plutôt le manque de suivi dans le soin à apporter à ces plantations hors-sol par les services municipaux". 

     

    Nous attendons du Maire Ariel Weil, candidat "Paris en commun (Anne Hidalgo)" à la mairie de Paris-centre, qu'il prenne la mesure de la situation, et des mesures pour que les règles d'occupation de l'espace public soient respectées et que l'esthétique du nouveau paysage urbain ne soit pas galvaudée au profit d'activités marchandes qui semblent bien avoir tiré les ficelles du réaménagement.

    GS

     

    (*) Les propositions du conseil de quartier Arsenal pour "améliorer" la circulation dans la rue :

    Inverser le sens de la circulation de la rue du Petit Musc sur toute sa longueur entre le Quai des Célestins et la rue Saint Antoine, ce qui entraînerait la création d’un feu tricolore à l’intersection de la rue du Petit Musc et de la rue Saint Antoine, la suppression du feu tricolore à l’intersection du Quai des Célestins et de la rue du Petit Musc et la modification du système de détection d’ouverture du portail par la gestionnaire du parking au n°7 de la Rue du Petit Musc. Cette solution peut cependant générer un trafic important dans la rue du Petit Musc (délestage de la rue Saint-Paul) ainsi que rue Beautreillis.