Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Voirie/Déplacements

  • MotosIllustration "RasLeScoot", association créée en 2018 par "60 Millions de Piétons"

     

     

    "Vivre le Marais ! – Vivre Paris-centre !"  soutient "60 Millions de Piétons". Cette association nationale, à laquelle "Vivre le Marais !" adhère depuis des années, reprend un thème qui nous est cher : les privilèges dont profitent les deux-roues motorisés à Paris, privilèges qui causent une distorsion bénéficiaire  à l'excès aux motos et scooters. Résultat : une attitude souvent arrogante de leur part et de la part des associations qui les défendent, notamment  la "Fédération des motards en colère", toujours prompte à créer la pagaille à Paris avec leurs manifestations bruyantes et polluantes dès qu'on évoque la moindre mesure de bon sens.

    Parmi ces privilèges : le stationnement gratuit à Paris, l'occupation indue des trottoirs et l'absence de contrôle technique obligatoire en vigueur sur les autres modes de transports. Avec en toile de fond la "charte scélérate" (*) signée en 2007 par le Maire de Paris et son adjoint Denis Baupin au bénéfice des motards.

    http://bit.ly/2JRai2D

    A ce titre, nous nous faisons un plaisir de diffuser largement et servir de relais à l'appel de "60 Millions de Piétons", comme nous sommes prêts à le faire pour toute association de la mouvance "Vivre Paris !" :

     

    (*) ainsi qualifiée car, contraire au code de la route, elle avait été rejetée par le Préfet de police de Paris

     

    Voici le message de "60 Millions de Piétons" :

    Comme vous le savez sans doute, notre association « 60 Millions de Piétons » est membre fondateur du collectif « RasLeScoot », lancé le 18 avril 2018 à grand renfort médiatique :

    http://www.pietons.org/ras-le-scoot-lancement-d-un-collectif-contre-les-nuisances-des-deux-roues-motorises-view-38-146.html

    http://www.pietons.org/scooters-dangers-publics-view-38-148.html

    Comme prévu, le communiqué de presse sur notre lancement de campagne des Municipales est parti ce matin (https://raslescoot.fr/2019/07/09/les-deux-roues-motorises-un-mode-de-deplacement-terriblement-masculin/). Franck-Olivier Torro, porte-parole du collectif « RasLeScoot », est intervenu dans un reportage sur France 3 le 9 juillet 2019 :

    Une pétition est mise en ligne pour demander le stationnement payant et l'engagement des candidats aux municipales de se saisir du problème des 2RM (deux-roues motorisés). Le succès de cette pétition est très important, notamment pour notre discours auprès des candidats, pour démontrer que l'exaspération par les 2RM n'est pas juste une lubie d'une poignée de bobos privilégiés comme la FFMC (fédération française des motards en colère) aimerait sans doute le présenter.

    Consultez https://www.change.org/p/candidat-e-s-aux-municipales-%C3%A0-paris-et-en-%C3%AEle-de-france-stop-aux-nuisances-des-deux-roues-motoris%C3%A9s-5d91f50b-4640-46b0-bfef-3364fe83231e – Au-delà de la signature, la possibilité de laisser un commentaire est également intéressante.

    Liste des associations membres du collectif : 60 Millions de Piétons, Association des Usagers des Transports, Mieux se Déplacer à Bicyclette, Paris en Selle, Paris Sans Voiture, Respire, Respir’Action, Rue de l’Avenir, Vélorution Paris IdF, "Vivre le Marais ! Vivre Paris-centre !"

    Hier, sur l’antenne de RFI (Radio France International), créneau horaire 12h10/13h00, j'ai participé à l’émission intitulée « 7 milliards de voisins », le Piéton est-il devenu indésirable ? .

    Gérard FOUCAULT

    Président de l’association nationale "60 Millions de Piétons"

    www.pietons.org

     

  • évelyne dress groupeEvelyne Dress et ses nouveaux amis boulevard du Temple (IIIe)

     

     

    L'année dernière, je lançais un appel à toutes les bonnes volontés pour m'aider à planter des fleurs autour de trois pieds d'arbres, 25 boulevard du Temple dans le IIIe.

    J'ai eu de nombreuses réponses à mon appel et nous avions passé une délicieuse journée de rires et de partage (photo). Et à la fin du jour, nous avions réussi un très joli petit jardin.

    Malheureusement, faute de bordures de protection, il n'a pas résisté aux diverses manifestations de l'axe Bastille-République. Aujourd'hui, tout est à recommencer.

    Cette année, avec l'aide du conseil de quartier "Enfants Rouges" qui a voté un budget “coup de pouce”, nous allons pouvoir construire les clôtures de 20 "permis de végétaliser" dans l’arrondissement.

    Une première petite clôture est sortie de terre (photo), les deux autres seront construites la semaine prochaine et je vous propose une nouvelle journée jardinage, samedi 27 juillet de 11h00 à 15h00.

    Des outils et des bras seraient les bienvenus. Mais, même si vous ne savez pas jardiner votre soutien me sera précieux.

    J'espère que vous serez nombreux à me répondre avec enthousiasme. Tous vos messages seront les bienvenus.

    Evelyne Dress 

     

  • Préfecture

    Ambiance conviviale autour de viennoiseries pour la visite de terrain rue Jean-Pierre Timbaud (XIe) de la Préfète en charge des établissements recevant du public, en présence du Commissaire central du XIe, du Commandant de l'unité de police administrative  du quartier, d'un représentant de la mairie d'arrondissement, de deux commerçants et deux représentants des riverains avec leur conseil.

     

     

    Ce 2 juillet 2019, le groupe de suivi "Jean-Pierre Timbaud" s'est réuni pour la troisième fois, sur le terrain, rue Jean-Pierre Timbaud, accueilli par Ferhat, gérant  du restaurant l'Homme Bleu.

    La Préfecture de police, par la voix de la Directrice de cabinet du Préfet, a souligné sa volonté de poursuivre la coopération entre les différents niveaux (central et local) ainsi qu'entre les différentes institutions (préfecture, commissariat, mairie, association d'habitants) ; toutes les facettes et tous les outils de la police administrative sont et continueront d'être utilisés afin de consolider et d'approfondir les résultats obtenus (contrôles administratifs, sanctions administratives, arrêtés préfectoraux ad hoc de consommation d'alcool et de vente à emporter sur la voie publique)

    Les riverains ont été sensibles à la volonté et à la capacité d'écoute des représentants de la Préfecture de police et du Commissariat. Quelques lieux sensibles du quartier ont été examinés et commentés. Une conclusion s'impose à nouveau : les habitants doivent signaler et documenter sans relâche les nuisances dont ils sont victimes.

    Une coopération de même nature existe dans les IIIe et IVe arrondissements. Elle implique notre association et a vocation à s'étendre aux quatre arrondissements de Paris-centre dont le Commissaire central (un Commissaire général) sera opérationnel dès septembre. Il est envisagé à cette époque, en liaison avec les Maires d'arrondissements, une visite de la Préfète, autour des sites qui défient régulièrement la chronique de nos quartiers. Nous serons très heureux de l'accueillir. Nous avons nous aussi de bons croissants dans le Marais…

     

     

  • Pierre au lard whos attroupement 20 06 18
    Le Who's, un bar-restaurant au 14 rue St Merri (IVe), avec une extension sous verrière mitoyenne de l'immeuble social Paris-Habitat du 16 rue St Merri. Il ouvre aussi sur le 3 rue Pierre au Lard avec bar et discothèque de fait, génératrice de tapage nocturne et d’occupation bruyante de l'espace public (Photo VlM/ résident du 12 rue St Merri, juin 2018)

     

     

    Nous apprenons que le Tribunal Administratif de Paris, par jugement n°181419 du 9 novembre 2018 et  par jugement n° 1808205 du 17 avril 2019,  a rejeté deux requêtes du Who's, la SAS Moovment. La première visait l'annulation de la décision du Préfet de fermer leur établissement pendant 15 jours. La deuxième exigeait l'annulation du refus d'ouverture de nuit  ce qui revenait à forcer la Préfecture à donner l'autorisation. (L’arrêté du préfet de police n° 2010-00396 du 10 juin 2010, énonce qu’une autorisation d’ouverture de nuit ne peut être délivrée qu’à la condition qu’il n’y ait aucun trouble à l'ordre public généré par l’établissement). 

    Depuis la tentative de lancement de ce bar-club en 2011, qui a soulevé une vive opposition des habitants des 12 et 16 rue St Merri et du 24 rue du Renard (IVe), ses promoteurs vont de péripéties en déboires mais poursuivent leur occupation du terrain. Bien qu'ils aient essuyé annulation de permis de construire, fermeture temporaire, refus d'autorisation de nuit et poursuites au pénal et au civil, ils déroulent imperturbablement leur programme d'exploitation d'un bar de nuit/discothèque avec soirées privées où la sonorisation est assurée par le client, sans aucune garantie de respect des dispositions du code de la santé publique en matière de bruit.

    Des riverains, dans le cadre du collectif  "Pierre au lard", ont engagé une action au civil devant le Tribunal de Grande Instance de Paris, qui a décidé la désignation d'un expert judiciaire dont les conclusions avancent et  seront remises au juge prochainement. Les plaignants sont confiants mais ils souffrent des lenteurs de la justice car ils doivent  en attendant affronter des nuisances comme celles de juin, qui ont atteint un niveau insupportable.

    Pour les défendre, nous avions rencontré le 3 janvier 2019 le Directeur-Adjoint du cabinet du Préfet de police de Paris, Matthieu Garrigue-Guyonnaud. C'est à son niveau que se traitent les autorisations destinées aux établissements recevant du public. Nous avions exprimé notre étonnement et la déception des plaignants qu'un établissement comme le Who's bénéficie d'autorisations de nuit en dépit des plaintes répétées de riverains, constatées par des procès-verbaux dressés par la police et la DPSP de la mairie de Paris. 

    Nous avions bénéficié d'une écoute réelle de la part de notre interlocuteur, qui a fait preuve par ailleurs d'un vrai souci de protéger la population dans des secteurs chauds comme le XIe, mais il avait eu la franchise de nous dire que les décisions qui contrarient une activité marchande peuvent être mises en cause par l'exploitant concerné s'il forme un recours contre le Ministre de l'Intérieur devant le tribunal Administratif.

    Les décisions dont nous venons de prendre connaissance montrent qu'il n'y a pas lieu d'agir avec frilosité devant ce genre de risque. Dans la mesure où les nuisances sont objectivées, mesurées et constatées par procès-verbaux, on observe que les plaignants sont reconnus dans leur aspiration à vivre et dormir en paix, et la Préfecture de police confirmée dans son droit à faire régner l'ordre républicain en la matière en prenant les dispositions qu'elle estime justes et pertinentes.

     

    NB : Nous pouvons faire parvenir à ceux qui en font la demande en "commentaire" la copie de chacun de ces deux jugements

     
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    Raoul gs géné 22 06 19

    Portail de l'Hôtel de Raoul nettoyé, 6 rue Beautreillis (IVe) (Photo VlM)

     

     

    La diffusion de notre article du 6 mai 2019 "Saccage du portail de l'Hôtel Raoul : SOS à la Mairie de Paris" a été suivie d'une réaction qui a probablement bénéficié de l'intervention du Maire Ariel Weil que nous avons eu le plaisir de rencontrer à ce moment-là. Les graffitis abjects qui défiguraient les deux vantaux de la porte en bois ont été recouverts par les services de la Propreté de Paris d'un badigeon qui pare au plus pressé et joue les cache-misère. Le résultat n'est pas idéal mais il n'était pas possible de faire mieux à ce stade et nous en remercions les acteurs.

    Une information supplémentaire nous est parvenue ce jour : le Député de la 7ème circonscription (XIe, XIIe et IVe) Pacôme Rupin s'intéresse au dossier de la restauration de ce portail. Dans un courrier du 20 juin 2019, il s'adresse à  Karine Duquesnoy, Directrice régionale des affaires culturelles  (DRAC) d'Île-de-France, pour lui demander de prendre en charge la restauration du portail et "redonner une auguste place à ce bâtiment".

    Les personnes proches du dossier estiment que la restauration du portail et des vantaux en bois coûterait aux alentours de 150.000 €. Sa remise en état avait été suggérée par un riverain dans le cadre du "projet participatif" 2017 de la Mairie de Paris. Il évaluait la dépense à 4.000 €  ! Un optimiste…. Il a essuyé un refus, la mairie estimant que le dépense serait plutôt de 350.000 €… Elle a préféré faire droit à une autre demande, très appuyée par les bars-restaurants, d'élargir les trottoirs de la rue et de ses affluentes pour un coût qui se situe entre 250 et 300.000 €. Les travaux ont commencé sur le tronçon qui encadre le restaurant "Le Dindon en Laisse". 

    Les deux projets ne sont donc pas très différents en matière budgétaire. Il est dommage qu'on n'ait pas poussé plus loin l'analyse de celui qui valorisait notre patrimoine collectif, mais ceux qui s'en plaignent ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes : il fallait être présents aux réunions…

    Il y a désormais une perspective que le quartier bénéficie doublement des travaux de rénovation : c'est acquis pour les trottoirs, une porte s'ouvre pour la restauration du portail de l'Hôtel de Raoul. Nous nous en réjouissons !

     

  • Corbeille 18 06 19 Fontaine 18 06 19
                                  Corbeille                                                                 Fontaine

     

    On peut les voir rue Saint-Antoine, près de Bastille-Tournelles dans le IVe : une corbeille à papiers et une fontaine pour se rafraîchir et se désaltérer. Toutes deux sont en métal moulé. Ils donnent une impression de solidité et contrastent avec le clinquant des corbeilles courantes dites "vigipirate" qui ont une propension marquée à s'éventrer et à dégurgiter leur contenu sur les trottoirs.

    Ajoutons qu'il y a dans ces deux éléments de mobilier urbain une recherche esthétique réussie.

     

  • Paris le parisien 01 03 19

    Paris, photo du quotidien "Le Parisien", avant l'incendie de Notre-Dame le 15 avril 2019

     

     

    La course à la mairie de Paris est ouverte. Les partis fourbissent leurs armes, les états-major préparent les alliances et les médias commentent. Notre association ne prétend pas refléter l'opinion générale des parisiens et n'est pas non plus forcément le miroir de Paris-centre mais elle puise sa vision de Paris dans les échanges qu'elle entretient depuis 12 ans avec un nombre croissant d'habitants qui nous lisent et réagissent. A ce jour, 2.125.684 pages de notre blog ont été lues, chiffre très proche de la population parisienne (la comparaison n'a bien entendu aucun sens…)

    Nous ne faisons pas de prosélytisme car il serait trop ardu pour nous qui sommes tous bénévoles de gérer une population d'adhérents qui pourrait aisément atteindre les 10.000 ou plus. Nous pensons simplement que l'opinion de ceux qui nous suivent n'est pas circonscrite au groupe qu'ils constituent. A ce titre, il y a tout lieu de penser que nos attentes sont aussi celles d'un très grand nombre de parisiens.

    Nous avons décidé de les faire connaitre à ceux qui souhaitent garder le pouvoir pour poursuivre leur tâche et à ceux qui veulent le conquérir. Nous leur demanderons de prendre connaissance des sujets qui nous mobilisent et sur lesquels nous attendons une réaction, des réponses et des engagements.

     

    Ce qu'on veut pour Paris. Les grands thèmes sont en caractères gras :

    • Arrêt de la densification de Paris intra-muros. Des espaces de respiration et de la verdure
    • Priorité à la propreté des rues et du mobilier urbain. La fin de l'affichage sauvage, des flyers et des graffiti. Arrêt de l'ouverture des parcs publics la nuit.
    • Pollution de l'air : interdiction progressive des véhicules à moteurs thermiques. Mesures immédiates contre les deux-roues bruyants et polluants. Instauration du stationnement payant pour les motos et scooters et mise en oeuvre de leur contrôle technique
    • Evolution progressive vers des véhicules tout électriques
    • Circulation autos/motos limitée dans les arrondissements centraux. Non concernés : les riverains et les véhicules de livraisons et de services, publics et privés. Attention renforcée aux conditions de déplacements des personnes à mobilité réduite.
    • Pérennisation de l'accès réservé aux piétons et circulations douces sur les voies sur berges avec obligation du contrôle des dérives festives nocturnes
    • Maîtrise des dépenses et équilibre budgétaire. Amorce de remboursement de la dette. Arbitrage sur les 300 Millions d'€ de subventions versées aux associations fantaisistes pour en finir avec le clientélisme dans ce domaine. Report des économies sur le budget propreté
    • Une police, municipale ou non, qui soit visible et qui sanctionne les incivilités : code de la route et de la ville, jets de déchets et de mégots sur la voie publique, tapage, lutte contre les nuisances sonores et l'occupation illégale du domaine public  par des activités marchandes (bars, restaurants…)
    • Une direction de l'urbanisme et du paysage de la rue qui fasse respecter les règles d'urbanisme et le PSMV (qualifiés désormais de  SPR "Sites Patrimoniaux Remarquables")
    • Une politique financièrement raisonnable de création de logements sociaux. Priorité de leur attribution à ceux qui sont au service de la société (policiers, infirmières, pompiers etc…)

     

    Ce qu'on ne veut pas à Paris, la version en creux de ce qu'on veut et,

    • Des hausses d'impôts
    • Des mesures communautaristes
    • L'invasion du tourisme de masse
    • L'anarchie dans les locations saisonnières
    • Les JO de 2024 sans référendum des parisiens
    • la Tour Triangle
    • Les tours du XIIIe 

     

    Gérard Simonet

     

  • Plouf 1-1
    Objets repêchés dans la Seine du côté du quai Saint Bernard (Ve)
    (Photo VlM/GL)

     

     

    En voyant cet amoncellement d'objets représentatifs des nouveaux modes de déplacements remontés des fonds de la Seine on se demande qui on doit blâmer : la mairie de Paris, parce que c'est le plus simple, ou ceux qui s'en sont débarrassés au mépris du civisme le plus élémentaire. J'hésite parce que dans l'environnement laxiste dans lequel nous baignons il est mal vu de désigner un.e responsable particuli.er.ère (je vous promets de ne plus jamais utiliser cette stupide écriture inclusive, rejetée par l'Académie. Il y a assez d'idéologues autocrates qui s'en font les promoteurs ardents).

    Vous devinez dans quel sens va mon jugement sur ces deux sujets…. d'une importance toute relative.

    Gérard Simonet

     

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    Trot vertusLocal de recharge des batteries dans le IIIe (Photo VlM/OA/LF)

     

     

    On parle beaucoup des trottinettes dans les médias en ce moment. Mais curieusement, les commentateurs dédaignent d'aborder les dessous du modèle économique, notamment l'appel à ces "petites mains" qui agissent la nuit pour collecter, recharger et replacer les engins. Deux de nos lecteurs qui se qualifient gentiment "d'assidus" nous éclairent à ce propos. Voici leur témoignage :

     

    Lecteurs assidus de "Vivre le Marais !", nous voulions porter l'attention de vos lecteurs sur un problème d’un nouveau genre qui pourrait bientôt nous toucher tous. C’est un problème que nous rencontrons depuis quelques semaines, lié au développement de ce nouveau moyen de transport qu’est la trottinette électrique.

    La mise sur le marché d’une multitude de trottinettes a engendré un souci de taille : ces engins doivent être chargés. La solution trouvée par les opérateurs, les faire charger par des particuliers, via une application qui leur permet de les repérer et de les « chasser » dans la ville puis de les ramener chez eux pour refaire le plein de batterie et les déposer au petit matin dans la rue.

    Ce nouveau petit boulot, envisagé comme un complément de salaire, a donné des idées à certains. Depuis quelques semaines une bande d’individus bien organisés qui, à toute heure et surtout la nuit jusqu’à 8h00 du matin se relaient pour charger les trottinettes dans un local loué à leurs frais, a élu domicile au 45 rue Volta dans le 3ème . Le quartier Vertbois du Haut-Marais s’est fait une spécialité du "pop up store" et de la location temporaire et nous pensions que  leur activité ne durerait qu’un temps. Hélas ! Le temps passe et ce nouveau business se développe.

    On ne compte plus les bips stridents des trottinettes, les allers-retours incessants en scooter bruyant et les voitures aux portières qui claquent sans gêne aucune pour amener et ramener les engins toute la nuit. Les trottinettes chargent sur de nombreuses multiprises (imaginez des dizaines de trottinettes branchées sur des batteries, elles-mêmes reliées à des multiprises des heures durant !).

    Pour éviter d’attirer les regards des curieux un drap pend lamentablement sur la vitrine. Le sens interdit ne fait pas peur, on s’invective à 4h00 du matin en criant. Quand le temps est clément on sort des chaises, on s’assoie sur les scooters que l’on gare sur la chaussée (attendre cinq heures dans un local que les engins chargent doit en effet sembler long) et on envahit le trottoir (tant pis pour les poussettes, les riverains et les enfants de l’école élémentaire Vaucanson toute proche …). Le numéro 45 de la rue est devenu leur nouveau point de rencontre.

    Cette rue autrefois si tranquille attire de plus en plus de ces oiseaux de nuit au grand désespoir des commerçants et des habitants. Nous les avons approchés pour tenter d’en savoir plus sur leur bailleur – car ce local n’a pas d’affectation de nuit – et sur leur possible départ prochain. Il nous a été répondu que « tant qu’[ils] paient [ils] restent ».

    Nous avons signalé la situation à la mairie et attendons que l’adjoint du maire nous contacte pour que nous le rencontrions afin de lui exposer la situation. Mais il nous semble que le temps presse et que chaque jour passé est un jour où cette bande gagne du terrain (au sens propre comme au figuré). Nous espérons que la mairie agira pour le bien et la sécurité de tous car la réglementation de l’usage des trottinettes passe également par la réglementation sur leur charge. Nous espérons que "Vivre le Marais !" soutiendra notre action et que nous retrouverons bientôt une rue et des nuits paisibles.

    Ophélie et Loïc, résidents rue Volta

     

    Le côté positif de ce message est que l'activité générée crée des emplois et donne une chance à des jeunes de fournir une valeur ajoutée qui n'est ni stupide, ni répréhensible pour autant qu'elle s'exerce dans le respect du droit. Nous pensons que la possibilité existe de maîtriser aussi bien l'usage de ces nouveaux modes de mobilité que leur exploitation, pour autant qu'une loi appropriée en fournisse le cadre et que les acteurs du maintien de l'ordre en garantissent l'application.

     

  • Trottinettes hôtel de villeTrottinette électrique et Hôtel de Ville (Illustration mairie de Paris)

     

     

    Les trottinettes et vélos électriques "sans attache" (free floating) qui ont été implantés en quantité à Paris depuis l'été dernier vont dans le sens des nouvelles formes de mobilités souhaitées par la Maire de Paris Anne Hidalgo et ses Adjoints d'Europe Ecologie les Verts pour se substituer à la voiture. De ce point de vue, ils ne peuvent que se réjouir du succès de ce nouveau mode de déplacement et de leurs plateformes de gestion basée sur la géolocalisation.

    Malheureusement pour leurs convictions, si l'attrait commercial de ces services est une évidence, la façon dont ils sont exploités soulève d'immenses protestations. Les accidents sont nombreux, tant pour leurs utilisateurs que pour les piétons qui se font bousculer et renverser. Les trottinettes abandonnées sur les trottoirs sans précaution, qui sont des obstacles au déplacement des piétons, ne font qu'exacerber un ressentiment qui n'a cessé de croître auprès de la population.

    Il est donc nécessaire aux yeux de la municipalité de répondre aux dysfonctionnements sans pour autant remettre en cause ce qu'elle considère comme un progrès, sans doute à juste titre si on se projette dans le futur.

    Sa motivation est justifiée mais les annonces sont peu rassurantes. On lit dans les bulletins d'information de l'Hôtel de Ville que plusieurs mesures ont déjà été prises : verbalisation des usagers de trottinettes qui roulent sur le trottoir, verbalisation des stationnements anarchiques et mise en fourrière et signature d'une charte "de bonnes pratiques" avec tous les opérateurs.

    C'est bien, mais personne n'a jamais vu le début d'une application de ces mesures par la police municipale (dont chacun s'accorde à dire qu'elle est très discrète…). Quant aux "chartes de bonnes pratique" elles ont toujours été des cache-misère de dossiers qu'on ne veut pas attaquer de front. On se souvient de celle des terrasses de la rue des Archives (IVe) du temps de Dominique Bertinotti et plus récemment celle de la place du Marché Ste Catherine qu'on a de guerre lasse jetée aux oubliettes.

    De nouvelles mesures sont pourtant annoncées pour le 1er juillet 2019, en attendant que soit votée une loi au parlement : arrêté d'interdiction de stationnement des trottinettes sur les trottoirs, limitation de la vitesse à 20 km/h, demande aux opérateurs de ne plus augmenter leur flotte, appels au civisme, et création d'un observatoire pour évaluer l'accidentologie.

    De nouvelles mesures qui ressemblent à des vœux pieux : qui va verbaliser ces engins qui gisent sur les trottoirs et qui va-t-on verbaliser puisqu'ils sont abandonnés ? Qui va surveiller leur vitesse alors qu'aucun engin deux-roues aujourd'hui n'est contrôlé ?

    La vraie solution serait de charger dans des bennes toutes les trottinettes en infraction et de mettre en place des brigades de verbalisation sur quelques points de fort trafic pour sanctionner les comportements contraires aux règles établies. Il est à craindre que ce soit juridiquement impossible car il en est ainsi de notre Etat de droit et de nos élus qui n'aiment pas prendre de risques et préfèrent jouer les tigres de papier en évoquant des sanctions qui ne seront jamais appliquées. 

    Il est à craindre dans ces conditions qu'on soit condamnés à subir longtemps encore les facéties, les incivilités et les infractions des adeptes de ces nouvelles mobilités.