Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Voirie/Déplacements

  • Coeur façade

    La "maison de Jacques Coeur" au 38-40 rue des Archives (IVe), une façade désordonnée qui comporte en apparence de nombreux ajouts. Trois fenêtres à meneaux sont visibles sur la partie droite du bâtiment (Photos VlM)

     

     

    Jacques-Cœur est né à Bourges, y a vécu et prospéré dans les affaires. Un magnifique palais gothique construit au milieu du XVème siècle rappelle qu'il a été la personnalité marquante de la ville par l'immense richesse accumulée et l'influence qu'il a eu auprès du roi Charles VII dont il a été le "ministre des finances" (grand argentier) avant de connaitre le genre de disgrâce que subissent souvent les créanciers quand leurs débiteurs n'ont pas d'argent pour rembourser mais la capacité politique de leur nuire. Emprisonné par le roi Charles VII et dépouillé de ses biens puis banni, il illustre parfaitement le dicton qui nous enseigne et nous prévient que "La roche Tarpéïenne est proche du Capitole".

    Il n'y a pas de lien a priori avec le Marais sauf que Jacques-Cœur y fit construire cette maison au 38-40 rue des Archives. Elle abrite aujourd'hui prosaïquement une école primaire dont la façade est la première face du dièdre qu'elle forme avec l'immeuble décalé du 34, propriété du fameux architecte de Beaubourg, Renzo Piano, où il dispose de bureaux et d'un atelier de production de maquettes visible de la rue.

    C'est à sa petite fille, Marie Cœur, qu'elle fut offerte à la fin du XVème siècle. Ce bâtiment a ceci d’étrange qu'il mélange les éléments architecturaux au point d'en être déroutant : pierre de taille, motifs polychromes en briques rouges et briques noires, fenêtres à meneaux, caractéristiques du style renaissance et ouvertures traditionnelles percées semble-t-il au hasard sans aucun ménagement pour le nombre d'or…. Il en ressort une impression de pagaille où domine néanmoins le style Henri IV, caractéristique de la place des Vosges, qui fait en grande partie la valeur de ce monument.

    Coeur porchePortail en double voûte, arc brisé et "anse de panier", entouré de pilastres finement décorés

     

    L'autre face du dièdre est un mur-pignon qui fournit aux afficheurs-vandales l'opportunité d'y apposer des placards d'affiches sauvages. Nous en avons parlé ces jours-ci pour constater que la dernière vague consacrée à Sandro et Weston avait été elle-même vandalisée et saccagée avec hargne. La DPSP, pour constater et sévir, et les services spécialisés de Propreté de Paris sont intervenus pour effacer les traces du combat entre les afficheurs et ceux qui ont décidé de "résister à l'agression publicitaire".

    Coeur pignonLes deux faces du dièdre. Mur-pignon du 34 récuré dans l'attente de la prochaine incivilité. Il jouxte la façade de la maison Jacques-Cœur où une fenêtre à meneaux est visible au premier étage

     

    Nos quartiers où l'histoire et la culture affirment leur présence sont familiers de ce genre de contraste. Certains sont incités à en tirer un bénéfice marchand, les autres et nous sommes nombreux à en faire partie, prônent le respect de l'environnement, des sites et des monuments. Il a suffi d'un dièdre pour que ces deux attitudes se rencontrent et s'affrontent.

    Gérard Simonet

     

  • Haudriettes soleil d'hiver
    Eclairage public type "Marais"

     

     

    Frédéric Hocquard, Maire-Adjoint de Paris délégué à la nuit, président du "conseil de la  nuit", dont on a souvent regretté son attention insuffisante en faveur de la protection de la qualité de vie des parisiens a décidément pris un virage puisqu'il s'implique maintenant dans des activités d'intérêt général notamment l'amélioration de l'éclairage public.

    Le service de l’éclairage de la Ville nous invite à découvrir les dernières innovations en matière d'éclairage urbain. Pour nous convaincre des progrès réalisés dans ce domaine, des essais nous sont proposés sur trois voies parisiennes aux noms fort plaisants : rue de Croulebarbe, rue des Reculettes et place de la Bergère d'Ivry, toutes trois dans le XIIIe.

    La présentation se déroulera le mardi 13 mars à 19h30. Au programme :

    • détection de présence place de la Bergère d’Ivry ;
    • télégestion avec gradation des niveaux d’éclairement rue de Croulebarbe et détection de présence des retours piétons ;
    • comparaison des ambiances lumineuses et du rendu des couleurs des rues de Croulebarbe (LED) et des Reculettes (En Sodium Haute Pression).

    Si vous êtes intéressés, faites le savoir à Thierry Charlois, qui fait partie de la délégation de Frédéric Hocquard, en vous inscrivant par mail auprès de lui : thierry.charlois@paris.fr

     

  • Berges rive droite pont marie 17 02 19La berge rive droite de la Seine au Pont Marie (Photo VlM)

     

    Face à ce spectacle idyllique de la berge rive droite à hauteur du Pont Marie et de l'Île Saint-Louis (IVe) un samedi d'hiver sous le soleil, on a du mal à imaginer le retour des voitures. En dépit des opposants qui dénoncent la politique d'Anne Hidalgo et de Christophe Najdovski (Europe Ecologie les Verts) en la matière, cette réalisation sera portée au crédit de la municipalité actuelle lorsque les élections de 2020 auront lieu.

    Il ne s'agit pas d'une prise de position politique mais d'une analyse objective de la situation que chaque prétendant, de notre point de vue, a tout intérêt à faire sienne..

    GS

     

     

  • Archives 36 affiches lacérées 14 02 19Mur pignon du 36 rue des Archives (IVe) le samedi 16 février à 16h00 (Photos VlM)

     

    Archives 36 affiches sandro 17 02 19Le même mur le lendemain, dimanche 17 février à 11h30 ! A gauche, par terre, les restes des affiches de la veille.

     

     

    Le massacre de ces affiches, arrachées, lacérées, découpées et jetées au sol, telles que nous les avons découvertes samedi, en dit long sur la rage qui monte contre l'affichage sauvage qui prospère dans nos quartiers sur chaque espace libre. Des espaces que les annonceurs et afficheurs ont décidé de s'accaparer depuis qu'ils réalisent qu'il y a foule chez nous et qu'il importe d'occuper le regard de tous ces gens.

    Des poursuites judiciaires, ils s'en soucient guère car la Ville de Paris est un pachyderme qui réagit lentement et avec mollesse. Alors que la réaction devrait être instantanée (c'est le mode LIFO que nous préconisons avec insistance), et appropriée, l'afficheur est assuré statistiquement de voir ses affiches en place pendant des semaines. Lui et l'annonceur n'en demandent pas plus.

    Nous n'en avons pas la certitude mais il semble bien que des riverains aient choisi de suppléer à la lenteur de la municipalité. Ils seront déçus de constater que tout est à refaire. Il n'empêche : c'est un signal fort à l'annonceur et une forme de supplique à l'adresse des services de la mairie de Paris.

    En constatant les faits ce matin, nous avons croisé un ASP (agent de surveillance de Paris). Il s'est rendu sur place en précisant qu'il avait le pouvoir de verbaliser. 

    Voyons quelle surprise nous réserve demain…

     

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    Capture piste cyclable bi directionelle st antoine rivoli

    Piste cyclable bi-directionnelle rues St Antoine/Rivoli (IVe)

     

    Les travaux de ré-aménagement des rues de Rivoli et St Antoine ont été péniblement vécus par les riverains de cette artère importante du IVe. L'un d'eux nous livre les réflexions du collectif auquel il appartient. Nous en reproduisons le contenu sachant qu'il correspond à une opinion très répandue chez nous sur les transformations de voirie qui ont marqué la mandature d'Anne Hidalgo et dont les contours avaient été dessinés par Bertrand Delanoë et ses Adjoints Europe Ecologie/Les Verts dès 2001.

    Une ville est un corps vivant. Quand une opération chirurgicale s'impose, elle débute par un traumatisme. Mais si l'intervention est justifiée, l’organisme repart pour une vie meilleure.

    St antoine hotel de sully facade rueL'Hôtel de Sully, comme son pendant l'Hôtel de Mayenne, tous deux rue St Antoine, ont subi des restaurations salutaires qui ont fait couler beaucoup d'encre et de fiel

     

    Ils sont aujourd'hui peu nombreux ceux qui pensent que ce raisonnement pourrait s'appliquer à Paris, au Marais et à l'axe Rivoli/St Antoine mais il ne faut pas exclure que les stratèges de l'Hôtel de Ville aient une vision éclairée de ce que doivent devenir les déplacements à l'intérieur d'une grande, d'une vieille ville comme Paris où tout, jusqu'aux boulevards des maréchaux, constitue en quelque sorte le centre de l'agglomération du grand Paris.

    Ce qu'ils ont décidé de faire est un pari risqué et la population ne sera pas tendre à leur égard si manifestement ils échouent. Mais le pire n'est pas le plus probable. On perçoit une évolution de l'opinion à propos de la nouvelle affectation des berges de la Seine et de la sensation que le trafic automobile a baissé globalement dans Paris.

    En attendant, voici comment réagissent beaucoup des parisiens concernés.

    GS

     

    Sur le réaménagement de la rue Saint-Antoine, après des mois de travaux, que découvre-t-on ?

    En premier lieu, une énorme piste cyclable à double sens, qui se prolonge rue de Rivoli et s’inscrit dans le cadre global de la politique municipale visant à diminuer la circulation automobile. Pour le moment, cette voie monumentale est magnifiquement vide.

    Cependant sa création réduit d’autant le reste de l’espace. Dans la rue de Rivoli qui est à sens unique, la piste cyclable est longée par deux étroites voies dédiées à la circulation automobile, dont l’une est exclusivement réservée aux bus, aux taxis et aux véhicules prioritaires. Les taxis de Saint-Paul ont maintenant une station sous-dimensionnée, si bien que leur file d’attente empiète sur la chaussée… Mais surtout, des bordures au relief aplati séparent la partie cyclable de la voie motorisée : ces séparations manquent de visibilité et plusieurs accidents de piétons et de cyclistes sont déjà à déplorer ; il faudrait les supprimer ou les coloriser (la sécurité devant l’emporter sur l’esthétique), de même que les supports de feux débordant sur la chaussée.

    Rue Saint-Antoine, la situation est bien plus complexe. Il s’agit d’une artère très commerçante, avec un double sens de circulation automobile. Pour répondre à ces impératifs, la largeur de la chaussée a été divisée en trois : côté impair la double voie cyclable, au milieu de la chaussée une zone consacrée au stationnement des véhicules de livraison et des engins à deux roues, enfin côté pair le peu d’espace restant doit absorber le double flux automobile – ce qui a obligé à supprimer la voie réservée aux bus. De nombreux dysfonctionnements sont apparus immédiatement.

    St antoine

    Rue Saint-Antoine (IVe) : file d’attente automobile derrière un arrêt de bus, grand vide de la piste cyclable, et séparation dangereuse entre les deux (Photo VlM/DT)

     

    Lorsqu’un bus est à son arrêt, toute la file est bloquée derrière lui. Il en est de même pour les livraisons, car les livreurs renoncent à traverser avec leurs chariots de marchandises les deux files denses de circulation, et s’incrustent donc devant les magasins côté pair, rajoutant aux embouteillages. Les camionnettes provenant de la rue de Turenne et tournant sur Bastille ont du mal à prendre le virage calculé trop juste : les barres de stationnement pour vélos installées à cet endroit au milieu de la chaussée sont déjà aplaties par des coups de volant malheureux.

    Quant aux piétons fort nombreux sur les trottoirs de cette rue commerçante, ils bénéficient des émanations des moteurs tournant au ralenti, et ne traversent qu’à leurs risques et périls : s’ils s’engagent sur un passage piéton, la signalisation ne leur indique pas clairement que des véhicules peuvent surgir de l’autre côté, et beaucoup ont failli être renversés par des voitures arrivant en sens inverse.

    Ces problèmes n’existaient pas avant les aménagements. Ils sont le prix à payer pour la satisfaction des seuls usagers de deux roues. Ce sont là quelques réflexions d’habitants du quartier. Espérons que les aménageurs prendront en compte rapidement nos remarques de bon sens, qui visent à améliorer l’usage de Paris. Au-delà du cas de la rue Saint-Antoine, la question de fond de la place respective à accorder dans l’espace parisien aux automobiles, aux vélos et aux piétons mérite d’être posée aux candidats en 2020.

    Collectif de riverains de la rue Saint-Antoine

     

     

  • Bus 29 le 22 09 17

    Le bus 29 rue des Quatre-Fils, station Vieille du Temple (Photo VlM)

     

    On apprend à la lecture du Figaro du 7 février mis à jour le 8 que le plan de circulation des bus sera entièrement revu à Paris dès le 20 avril.

    S'agissant des lignes 29 et 75, qui nous concernent, la RATP nous précise de source autorisée que "le 29 fera terminus place des Vosges le dimanche de 8h00 à 18h00, et qu'en conséquence le secteur Marais/Saint-Lazare ne sera pas desservi".

    Bonne nouvelle en revanche pour le 75 : la ligne sera prolongée jusqu'au Panthéon.

    La nouvelle en soi est de portée limitée mais on est en droit de s'interroger sur ce qu'il adviendra quand le projet de piétonisation de Paris-centre, préfiguré par l'opération "Paris respire", sera appliqué. Va-t-on assister à la suppression totale du tronçon Marais/Saint-Lazare ? Ou par extension la disparition des bus RATP du centre de Paris ? Et voir réapparaître le projet de mini bus électriques 1-2-3-4 pour relayer les lignes principales à l'intérieur du périmètre concerné ?

    Il y a là matière à réflexion et à concertation….

     
  • Quai propre

    Au fond, le pont de Sully (Photos VlM)

     

    Voici à quoi elles ressemblent le long de cette promenade qui permet d'échapper au tunnel Henri IV, long de 240 mètres, qui fait partie de la voie Georges Pompidou réservée à la circulation automobile jusqu'à l'été 2016. La paroi est propre mais des "spectres" significatifs témoignent qu'elle ne l'a pas toujours été. 

     

    Quai sale

    Voici en effet à quoi elle ressemblait il y a quelques jours encore. Le 10 janvier nous avons signalé la situation aux services de la propreté de Paris via l'application "DansMaRue" en nous demandant très sérieusement si ce genre d'intervention, à l'adresse incertaine, faisait partie de leur mission. Par précaution nous avons sollicité le soutien d'Ariel Weil, Maire du IVe.

    Il y avait ceci également….

    Quai tagué

     

    Tout a disparu aujourd'hui, fors les spectres. Les imbéciles qui ont dégradé ce paysage exceptionnel en tireront la satisfaction de laisser une trace et la fierté d'avoir tenu la vedette sur notre site Internet qui de surcroît la pérennise….

    Il nous reste à remercier la mairie de Paris qui a été efficace. Avec un effet retard toutefois que nous regrettons car nous ne viendrons collectivement à bout de ce fléau que si la réponse de la Ville est immédiate et ne laisse ainsi aucune jouissance malsaine à ceux qui dépensent du temps et de l'argent (les bombes de peinture coûtent cher !) à dégrader l'environnement. De source autorisée, on a appris que les sous-traitants de la Ville ont été changés ce qui peut expliquer le dysfonctionnement constaté. Nous allons voir sur d'autres signalisations si on est désormais sortis de la période de rodage !

     

  • Archives 19 terPoids lourds stationnés devant les 19-21 rue des Archives (IVe) (Photo VlM)

     

    Ceux qui vivent dans cette section de la rue des Archives dans le IVe en souffrent. Alors que des places de stationnement ont été créées de l'autre côté de la rue, comme on peut le constater sur la photo, des véhicules de livraisons, souvent de gros poids lourds, ont pris l'habitude de stationner indûment le long des numéros 19 à 23, en empiétant ou non sur le trottoir, pour décharger leurs marchandises destinées à des commerces distants.

    Un riverain, Georges, s'en plaint : "Notre trottoir devient un peu plus chaque matin une plateforme logistique de livraisons. A l’encombrement s’ajoute le bruit des moteurs et celui des ventilateurs des camions frigorifiques. Je constate que ces camions sont tolérés sur le trottoir toute la semaine alors que nous n’avons, nous habitants, aucune tolérance pour décharger nos voitures notamment le week-end.

    A noter que  pour la copropriété du 19-21 nous n’avons pas eu l’autorisation d’installer une trémie pour le ravalement de cours intérieures et que le temps de déposer des échafaudages nous avons eu un procès-verbal car des détritus avaient été déposés par des tiers contre les barres métalliques"

    Il s'agit là d'un dossier de la compétence de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la mairie de Paris, qui préfigure la future police municipale dont la Maire Anne Hidalgo a fait récemment l'annonce. Nous lui en faisons communication et serons très heureux de publier la réponse qui nous sera faite.

     

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    Minuit bars rue oberkampf juillet 2016 excellent

    Minuit, foule devant les bars rue Oberkampf (XIe)

     

     

    D'un arrondissement à l'autre dans Paris, les scénarios se répètent avec une acuité variable mais selon le même processus. Ils mettent en scène des riverains perturbés voire excédés par le bruit et les dérives nocturnes de la foule des consommateurs ; des exploitants qui ne sont pas tous irresponsables mais dont certains sont sans scrupules ; des maires d'arrondissements qui voudraient bien défendre leurs administrés mais dont les moyens sont à l'Hôtel de Ville où on s'est beaucoup plus préoccupé depuis 2014 et malgré une inflexion récente (cf article du 20 novembre 2018) de développer la nuit parisienne que d'en maîtriser les conséquences sur la santé des citoyens ; et enfin une police nationale sous le contrôle de la préfecture, qui s'efforce d'être efficace en respectant l'Etat de droit que beaucoup trop d'acteurs de la nuit traitent avec légèreté.

    Depuis quelques mois, une commission de régulation des débits de boissons a été créée avec la participation des syndicats concernés tels l'Umih, le Synhorcat et le Sneg & Co. Elle est censé faire régner l'ordre dans sa profession…

    Nous ne sommes pas les plus mal traités à Paris-centre. Il y a chez nous quelques points chauds que nous traitons avec méthode et souvent avec résultat mais nous devons garder les yeux ouverts sur ce qui se passe ailleurs et qui pourrait bien un jour nous atteindre si nous baissons la garde.

    C'est le rôle de l'alliance "Vivre Paris !" – qui a vu le jour en 2010 mais s'est un peu disloquée depuis, en conservant cependant les mêmes objectifs – de faire en sorte que la résistance se manifeste partout dans Paris dans un large mouvement de solidarité. A ce titre, nous avons décidé de publier le témoignage que nous venons de recevoir d'une habitante du XIe (dont le prénom a été changé) et qui montre le niveau de gravité de la situation :

     

    Nouvelle nuit de tapages et à nouveau fermeture au delà de l’horaire légal hier soir pour le Guru, 16 rue Deguerry XIe. Hurlement de la clientèle avinée dès 23h00, chants d’alcooliques du jeudi soir, choc des meubles, des shots que l’on frappe sur les tables au delà de 02h00 en s’encourageant pour finir d’un trait le verre.

    J’ai téléphoné 8 fois au commissariat du onzième sans réponse. J’ai réussi à joindre le 17 à 01h45. On m’a répondu qu’il fallait que je me tienne prête à répondre à mon téléphone portable en cas d’intervention de la police, que sinon, il n’y aurait pas d’intervention ( ?). Il n’y en a pas eu. A 02h15, le gérant fermait son rideau de fer latéral. A 02h25, le second. Ballet des Uber et leurs klaxons devant l’établissement pour récupérer les épaves qui avaient toutefois la force de hurler encore et encore.

    Mes enfants, qui sont au collège, ont été tirés de leur sommeil à 01h00 et se sont rendormis pour de bon à 03h00 !

    Cet établissement a écopé d’une fermeture administrative de neuf jours entre fin novembre et début décembre dernier, après 18 mois de tapage, de beuveries, de dépassement des horaires, de non-respect de sa licence. Le gérant a bien compris les règles. Dix huit mois de liberté + quelques amendes égale neuf jours de fermeture au moment le plus creux de l’année en termes d’activité, donc tout bénéfice. Il peut reprendre ses habitudes et c’est bien ce qu’il a fait depuis décembre. Il peut continuer à servir de l’alcool sans licence, continuer à organiser ses beuveries, mettre de la musique à plein volume dès que ça le chante, laisser sa clientèle hurler dedans, dehors, s’affranchir des demandes de mises au normes… Je me demande s'il paye ses amendes, qu’est ce que cela peut bien faire ?

    Constat très amer. Mes enfants, bêtement élevés dans le respect des lois, finiront par apprendre que les règles ne s’appliquent qu’à ceux qui les respectent. 

    Carlina

     

    Minuit bars rue oberkampf juillet 2016 excellent

    Le "Quartier Général" rue Oberkampf – Auto- qualifié "d'idéal pour les soirées festives"

     

    L'association des riverains du XIe rappelle à ce propos que cet établissement situé rue Deguerry, ainsi que le bar "Le Guet-Apens – La Bonne Excuse" qui, lui, sévit rue Jean Pierre Timbaud,  ont fait tous deux l'objet d'un examen au cours des deux dernières réunions de la commission locale de régulation des débits de boissons du XIe présidée par le Maire en présence des syndicats professionnels (voir mise au point de Remi Calmon, directeur Exécutif du Sneg & Co, organisation professionnelle qui est associée avec l’Umih, en "commentaire" à un article précédent ).  

    On y apprend que ces réunions ont été inopérantes car les établissements ne sont pas affiliés à ces syndicats. On découvre aussi que la commission n'a pas vocation à s'occuper d'établissements qui ont déjà fait l'objet de sanctions ou même d'avertissements. On est en droit légitimement de se demander alors à quoi elle peut bien servir…

     
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    Montmorency hyper U

    Rue de Montmorency (IIIe) autour de 9h00, déchargement des livraisons au U – Express

     

     

    Qu'il s'agisse du Monop' de la rue des Haudriettes qui condamne la rue au petit jour et oblige le bus 29 à se dérouter au préjudice des gens qui l'attendent plus loin, du Franprix de la rue du Bourg Tibourg (IVe) où aucun espace de livraisons n'existe du fait de la faible largeur de la voie, ou du U-Express qui fait l'angle entre les rues du Temple et de Montmorency, une supérette qui fait sienne la rue de Montmorency pour y décharger ses marchandises en condamnant toute circulation, l'existence de commerces de détail ou de bouche ne fait pas bon ménage avec l'aspiration à la tranquillité et le droit de circuler des riverains ou usagers de la voirie.

    On relève toutefois une forme d'incohérence de la part des habitants qui dénoncent régulièrement la disparition des commerces mais reprochent à ceux qui sont présents les libertés qu'ils prennent avec les camions qui les approvisionnent.

    Rue des Haudriettes, les services de la voirie de la mairie de Paris ont sanctuarisé un espace strictement réservé aux livraisons. En pratique, il est souvent occupé par des gens qui n'ont rien à y faire et quand il est libre il n'est pas du goût des livreurs qui trouvent trop grande la distance au magasin et se garent en pleine voie devant l'entrée.

    La RATP a beau réagir, les gestionnaires du commerce font le dos rond et les habitants se résignent ou se consolent en se disant que c'est peut-être le prix à payer pour bénéficier d'un service de proximité. D'autres s'imposent des contraintes comme partir au travail avant l'heure habituelle des livraisons…

    Dans un Etat de droit, sachant que le stationnement en pleine voie est interdit, des amendes dissuasives associées à une surveillance active devraient venir à bout d'une pratique incivique. Il n'en est rien car le législateur répugne à revoir les sanctions à la hausse et les services du maintien de l'ordre ne disposent pas des moyens humains nécessaires au contrôle

     

    Grenier st lazare 07 05 18L'espace réaménagé de la rue du Grenier St Lazare

     

    Dans un Etat où régnerait le bon sens, une plateforme logistique serait créée en dehors des quartiers trop denses pour accueillir des poids lourds, pour assurer le dispatching vers les commerces de détail à l'aide de véhicules légers, non encombrants et non polluants. C'est ce qui se dessine avec le projet de réaménagement de la rue du Grenier St Lazare (IIIe), dont on espère qu'il saura éviter les nuisances d'une noria prévisible de poids lourds. La crainte qu'on peut avoir, c'est de subir une hausse des prix de détail due à l'augmentation du coût des livraisons. Si elle est raisonnable, et si c'est le désir de chacun de voir régner l'ordre et la tranquillité, la formule pourrait mettre tout le monde d'accord et prospérer…