Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Voirie/Déplacements

  • 17 rue Beautreillis

    La rue Beautreillis (IVe)

     

     

    Insuffisamment annoncée, d'après les riverains dont beaucoup l'ont manquée, une réunion convoquée par Ariel Weil  Maire du IVe, s'est tenue lundi 24 septembre en mairie pour annoncer des travaux "d'apaisement" du quartier de la rue Neuve St Pierre, qui inclut les rues Beautreillis et de l'Hôtel St Paul.

    Au titre du "budget participatif", 275.000 € sont affectés à ce programme, qui comprend :

    • la transformation de la rue Beautreillis en "rue partagée" entre modes de transport, sur le modèle de l'espace St Paul rue de Rivoli
    • les mêmes changements pour la rue Neuve St Pierre avec de surcroît la perspective d'une transformation certains jours en "rue des enfants", cette idée que le IIIe a mise en oeuvre avec la "rue'Golotte", que les commerçants riverains ont accueilli vent debout !
    • Quant à la rue de l'Hôtel St Paul, ce sera une véritable rue piétonne

    Il y avait peu de monde à cette réunion où notre association était présente. Le projet est plutôt bien accueilli. Il faut dire que la relation dans ces rues entre les habitants et les commerçants est satisfaisante. Notre représentante a exprimé le regret cependant que la description qui en faite par la mairie ne mette pas en avant le bien-être résultant pour les riverains et leur protection contre les nuisances sonores dont on sait qu'elles prospèrent dans ces voies qui sont plus ou moins piétonnisées. 

    GDV-NL

     

     

  • Arbalétriers
     Le passage des Arbalétriers (IIIe) et le pavage qui fait débat (Photo VlM 21 sept. 2018) 

     

     

    Le 17 septembre nous donnions sur ce blog la parole à Yves Di Maria qui détaillait ses griefs à l'encontre du CCS (centre culturel suisse) accusé de ne pas avoir respecté la décision de justice qui l'obligeait à refaire le pavage du passage à l'identique. D'autres riverains l'avaient rejoint dans sa protestation.

    Cet opinion n'est pas partagée par tout le monde. D'autres riverains déclarent qu'ils approuvent la démarche du CCS et celle du maire du IIIe et de l'ABF (architecte des bâtiments de France) Sophie Hyafil.

    Parmi eux, Stéphane Dufour, copropriétaire du passage et par ailleurs rédacteur en chef de France-Info. Nous reproduisons le message qu'il vient de nous adresser :

     

     

    Je réponds tardivement à votre envoi de la copie du Canard enchaîné concernant le passage des arbalétriers, et je vous remercie de cette attention.

    Moi-même fidèle lecteur du Canard, je regrette toutefois un article à charge, n’ayant pas sollicité de points de vue différents de certains riverains, dont je fais partie.

    Je formulerai d’ailleurs directement cette remarque à mes confrères.

    En effet, sur le fond, je ne suis pas choqué du parti pris choisi concernant les pavés. L’ensemble est propre et harmonieux et n’a rien à voir avec « un carrelage de salle bains » dénoncé par certains. Les suisses, dont les différentes équipes depuis presque 20 ans que je réside sur place, se sont toujours avérées être des voisins charmants et soucieux des nuisances que leur activité peut engendrer. Les procès d’intention qui leur sont aujourd’hui adressés me paraissent disproportionnés et indécents.  Depuis plusieurs années, ce passage était délabré et peu entretenu. Cette situation est aujourd’hui révolue et on ne peut que s’en féliciter.

     

    Arba pavage

     

    Pour ce qui est relatif à l’authenticité des matériaux choisis ou à leur conformité avec l’esthétique du moyen-âge, j’observe simplement que la lumière électrique, les fenêtres à double-vitrage ou les canalisations visibles de tout à l’égoût sont autant de critères anachroniques eux-aussi et qui pour autant ne semblent choquer personne.

    Je tenais donc à vous faire part de ces quelques remarques.

    Vous remerciant une nouvelle fois pour votre intérêt sur ce dossier,

    Je vous prie de croire, cher Monsieur, en l’expression de ma considération la meilleure.

    Stéphane Dufour

     

     

    Il est exact qu'à considérer le résultat, on est davantage choqués par l'état des façades de la rive ouest, honteusement taguées, que par l'esthétique de la chaussée et ses pavés retaillés. Il n'en reste pas moins qu'il y eu de la part du CCS un comportement empreint de légèreté à ne pas respecter la décision de justice et avoir agi sans consultation préalable de l'ABF et des riverains maîtres d'ouvrage.

    GS

     

  • Image3Image3

     

     

        

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    « À Paris, le vandalisme fleurit et prospère sous nos yeux. Le vandalisme est architecte.

    Le vandalisme se carre et se prélasse. Le vandalisme est fêté, applaudi, encouragé, admiré, caressé, protégé, consulté, subventionné, défrayé, naturalisé. Tous les jours il démolit quelque chose du peu qui nous reste de cet admirable vieux Paris. »

    Victor Hugo, «Guerre aux démolisseurs», Revue des deux mondes, vers 1825.

     

    Deux siècles après cette alarme de Victor Hugo, Le Centre « Culturel ?» suisse, vandalise le Passage des Arbalétriers, en plein mois d’août, en sciant en deux les pavés anciens de ce passage privé… « pour offrir une surface aussi plane que lisse, puis reposés façon carrelage de salle de bains »[1] .

    Sans autorisation des pouvoirs publics français, « La confédération helvétique vient de chambouler un passage historique et pittoresque du quartier parisien du Marais pour le doter d’un sol digne d’une piste de rollers ou des rues de Disney-land »[2].

     

    « Il y a deux choses dans un édifice : son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sa beauté à tout le monde, à vous, à moi, à nous tous. Donc, le détruire c’est dépasser son droit.

    Victor Hugo, vers 1825.

    Quelle serait, en Suisse, la réaction des habitants, des pouvoirs locaux, et de la presse, si une institution française s’avisait de changer l’esthétique d’une ruelle à Genève, Saint-Gall, Berne ou Neuchâtel, sans déclaration ni autorisation ?

    Une réunion confidentielle s’est tenue le vendredi 14 septembre, mais la présence des propriétaires et riverains du passage n’était pas souhaitée… Seules étaient admises les personnalités qui tiennent le haut du pavé : le Maire d’arrondissement, un adjoint à l’urbanisme, l’architecte des Bâtiments de France et le maître d’œuvre de la destruction des pavés (l’architecte de la confédération suisse).

    Dans cette affaire, la Confédération Suisse, qui ne dit mot, aurait pris conseil auprès d’un avocat. Dans quel but ? S’employer à quérir une dérogation pour régularisation ? Ou présenter ses excuses et remettre en état le pavage ancien ?

    Paris ne se contentera pas des seules images des pavés anciens réalisées par les photographes du Paris historique, tels Marville, Atget, Brassaï et Doisneau. La Confédération Suisse doit réparation aux parisiens et faire remettre en état le pavage Napoléon d’époque.

    Amis suisses, si vous avez un tant soit peu de considération pour la France, son passé, son histoire, rendez à Paris et aux parisiens le pavage ancien du Passage des Arbalétriers !

    Yves Di Maria, copropriétaire du passage.

     

    1 & 2.  Le Canard enchaîné du mercredi 12 septembre 2018, page 5.

    Voir aussi "Vivre le Marais !" : Passage des Arbalétriers : le vandalisme des suisses

     

  • Arbalétriers 25 05 18 géné

    Le passage des Arbalétriers, défiguré…

     

     

    Nous balançons ce matin entre crainte et espoir : une réunion très discrète va se tenir ce jour à 16h30 pour débattre des dispositions à prendre par le Centre Culturel Suisse et le gouvernement de la Confédération à l'égard de leur démarche, heureusement  interrompue par la protestation des riverains, qui conduisait à un pavage "salle-de-bains", comme on peut le voir sur la photo alors que le juge de la mise en état avait statué sur un repavage du passage à l'identique c'est à dire avec les pavés d'époque. (Voir notre article du 26 août 2018)

      Arbalétriers pavage 27 08 18Initialisation des travaux avec des pavés sciés en deux au laser !

     

    Participent à cette réunion avec l'architecte du Centre Culturel Suisse : l'Architecte des Bâtiments de France Sophie Hyafil, qui en a été l'instigatrice et on l'en remercie, et Gauthier Caron-Thibault, Premier Adjoint représentant le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum. A noter que les riverains et leurs représentants en ont été écartés !

    Il s'agit donc d'une reprise en mains de la part des autorités compétentes, dont nous espérons vivement qu'elle soit suivie d'effet.

    GS

     

  • Brossat 1

    Ian Brossat, élu du XVIIIème arrondissement à la mairie de Paris, Maire-Adjoint d'Anne Hidalgo, en charge du logement, président du groupe communiste , tête de liste communiste aux élections européennes de 2019

     

     

    J'ai rencontré Ian Brossat pour la première fois en  mars 2010 à l'Hôtel de Ville où il était déjà à cette époque président du groupe communiste à la mairie de Paris. Nous venions de former "Vivre Paris !", un collectif d'associations parisiennes que nous avions créé en réponse au projet "d'états généraux de la nuit" que portait M. Brossat et pour lequel il venait d'obtenir un budget de 60.000 € pour son organisation, si ma mémoire ne me trahit pas.

    Cet événement, souhaité par les professionnels de la nuit et leurs syndicats, prévu pour novembre 2010 avait pour but de stimuler l'activité nocturne de Paris, que les discothèques, les fabricants de boissons alcooliques et de matériel de sonorisation, trouvaient insuffisamment dynamique à leur goût.

    Nous avions découvert à l'époque un Ian Brossat peu soucieux de la tranquillité des parisiens et de leur besoin vital de dormir la nuit "quand tout s'agite autour d'eux". Aux craintes exprimées par les représentants des associations de riverains que la mairie sacrifie leur qualité de vie aux intérêts marchands des exploitants de lieux festifs, sans aucun souci de santé publique, Ian Brossat rétorquait que nous n'avions pas à nous plaindre car le prix de l'immobilier dont il nous supposait propriétaire avait fait de nous des riches à Paris !

    Déçus par ce contact, nous nous en étions ouvert au directeur de cabinet de Bertrand Delanoë qui nous annonçait en juin que M. Brossat était dessaisi du dossier au profit de Mao Péninou.

     

    Bourguinat 17ème chambre 03 02 12Elisabeth Bourguinat, association ACCOMPLIR, avec son avocate, devant la 17ème Chambre Correctionnelle du TGI de Paris en 2012

     

     Nous avons retrouvé Ian Brossat en 2011 et 2012 au Tribunal de Grande Instance de Paris où il avait décidé d'assigner une de nos amies animatrice de l'association ACCOMPLIR (Ier et IIe) en diffamation pour avoir repris des révélations de la presse sur de sombres histoires de financement occulte de la CGT. Par deux fois, en première instance et en appel, il avait été débouté…

    De quoi nous le rendre peu sympathique. Les positions qu'il prend maintenant pour lutter contre les locations saisonnières pourraient corriger le sentiment qu'on a de lui car c'est un sujet sur lequel les associations de défense des parisiens et de leur qualité de vie s'accordent. "Le Parisien" s'en est fait l'écho dans un article du 5 septembre qui révèle que M. Brossat souhaite que soient interdites les activités d'Airbnb dans les arrondissements du centre de Paris ! Les Maires de nos quatre arrondissements ont exprimé leur sentiment à ce propos. Le moins qu'on puisse dire est qu'ils font état de sérieuses réserves…

    Il n'est pas mauvais toutefois que le Maire-Adjoint à l'Hôtel de Ville montre sa détermination à lutter contre une évolution de l'offre touristique qui a des conséquences dommageables sur le logement dont il a la charge à Paris. A la réserve près que les propositions de Ian Brossat relèvent de l'utopie. L'idéologie dont il s'inspire condamne toute "stigmatisation" mais c'est bien de stigmatisation qu'il s'agit quand il choisit de viser quatre arrondissements de Paris sans se préoccuper des autres.

    Autre remarque : il semble se focaliser sur les propriétaires qui louent leur résidence principale. Que ne voit-il dans le Bulletin Municipal Officiel, qu'il devrait consulter consciencieusement comme nous, que chaque semaine on relève de nombreuses demandes d'autorisation de travaux pour la transformation de locaux commerciaux en "résidences hôtelières" destinées à grossir le parc des logements type Airbnb et les autres. En toute légalité et sans qu'aucune contrainte du genre "120 jours" ne s'applique car il s'agit d'une activité "commerciale" dont la loi garantit la liberté.

    Je m'étonne que cet aspect du problème passe inaperçu, et qu'on nous resserve en permanence cette règle des 120 jours qui ne vise que les propriétaires de résidences principales qui ne sont vraisemblablement que la pointe émergée de l'iceberg.

    De mon point de vue, c'est cette cible des résidences hôtelières qu'il faut prioritairement viser en réglementant  l'activité, en imposant des normes, comme pour la profession de l'hôtellerie, et en s'assurant qu'elle est fiscalisée de manière appropriée.

    Il reste les investisseurs nombreux semble-t-il qui achètent des appartement en vue de les louer de façon précaire. Le règlement de la Ville de Paris interdit que des locaux sous le statut "habitation" soit utilisés à des fins commerciales. Les loueurs en infraction doivent être sanctionnés et Ian Brossat et son administration ont raison de le faire. Il faut que les conseils syndicaux des copropriétés concernés et leurs syndics signalent les manquements et n'aient pas de réticence à coopérer avec les services de la mairie de Paris.

     

    A l'approche des élections, notamment des municipales de 2020, nous nous ferons un devoir d'analyser ce que les candidats ont fait depuis des années sur les sujets qui ont trait au patrimoine et à la qualité de vie des habitants. Leurs propositions, leurs prises de position, seront mesurées à l'aune de l'impact qu'elles peuvent avoir sur les questions qui nous concernent. Je vous les livre en vrac : équilibre budgétaire, impôts locaux, gaspillage des deniers publics, sécurité, propreté, circulation et piétonnisation, lutte contre la pollution, maîtrise de la location saisonnière, occupation de l'espace public par les terrasses, nuisances causées par des activités commerciales en milieu résidentiel, contrôle et maîtrise de la vie festive, entretien du mobilier urbain, affichage sauvage, transports publics…

    C'est sur ces bases également que se dérouleront les interview que nous ne manquerons pas d'avoir avec eux comme nous l'avons fait jusqu'ici mais nous observerons davantage leurs engagements à la lumière des actions passées, comme nous l'avons fait ici pour M. Ian Brossat.

    Gérard Simonet

     

     

  • Arba 1900      Arba 2010

    Un siècle sépare ces deux photos, les pavés de 2010, à droite, sont restés les mêmes qu'en 1910 (à gauche). Des pavés "Napoléon". (photos VlM/YdM)

     

     
    Au terme d'une longue procédure judiciaire, le juge de la mise en état a ordonné aux quatre copropriétés en indivision, propriétaires du passage des Arbalétriers (IIIe), que celui-ci soit réparé et  repavé à l’identique, conformément au rapport de l’expert judiciaire. Il a désigné la Confédération Suisse, qui possède un local dans la copropriété à disposition du Centre Culturel Suisse, maître d’oeuvre pour l'exécution des travaux de rénovation.
     
    Deux riverains copropriétaires du passage nous informent de ce qu'ils viennent de découvrir au cœur de l'été :

    "On constate aujourd’hui que les travaux de repavage viennent de démarrer dans le passage des Arbalétriers, à la suite de la rénovation des canalisations en sous-sol dont l’état de vétusté extrême avait provoqué des effondrements sur sa longueur. 

    "Il apparaît que les pavés originaux qui devaient être replacés à l'identique ont été dénaturés,  coupés en deux au laser pour obtenir une surface totalement lisse comme du marbre poli. Cette intervention a pour effet d’altérer l’aspect du passage historique et de dénaturer son caractère architectural alors qu’il se situe dans le secteur sauvegardé du Marais (à hauteur du 38 de la rue des Francs-Bourgeois).

     
    Arba pavage bis

    "Cette dégradation de pavés centenaires est le fait  du Centre Culturel Suisse qui occupe dans ce passage un local provisoire destiné à redevenir un espace vert dans la copropriété du 34-36 rue des Francs-Bourgeois. 

     
    "En dénaturant l’aspect traditionnel  du passage, le Centre Culturel Suisse et la Confédération Helvétique n’avaient pour seul souci que de s’assurer une autorisation d’ouverture au public délivrée par la Préfecture de Police, pour ses activités commerciales payantes de concerts et  de spectacles,  qui  nécessiteraient l'accessibilité pour les personnes à mobilité réduite.  
     
    "La Confédération Helvétique a financé sur ses propres deniers (en dehors des travaux et devis autorisés par le Juge et l’expert judiciaire)  la découpe par moitié des pavés centenaires.
     
    Arba pavés détail
     
    "Aucune demande d’autorisation pour cette opération supplémentaire, aucune information ni compte-rendu n’ont été adressés aux copropriétaires. L’architecte des Bâtiments de France n’a pas été consultée pour ce changement d’aspect extrêmement dommageable au patrimoine du Marais. 
     
    "Ce traitement de pavés centenaires n’était d’ailleurs pas nécessaire au regard des règles d'accessibilité dans la mesure où le Centre Culturel Suisse dispose déjà d’un accès conforme au public, au 34 de la rue des Francs-Bourgeois.
     
    "Il est encore temps  de revoir les conditions de ce repavage pour lui rendre sa forme originale conforme à l’esthétique et à l’architecture d’un des passage les plus anciens de Paris dans le respect des injonctions de la Justice". 
     
     
    Si comme nous le disent ces riverains que nous croyons très volontiers, c'est la Confédération Helvétique qui agit en maître d'ouvrage de l'opération, les riverains, appuyés par le Maire du IIIe et l'Architecte des Bâtiments de France doivent demander audience à l’Ambassadeur de Suisse à Paris pour obtenir réparation. La Suisse est une grande nation dont on attend qu'elle respecte notre patrimoine historique notamment lorsqu'elle en est propriétaire sur notre sol.
  •    Descentes 2 

    Descentes d'eau dans le IIIe, propres comme un sou neuf ! (Photo VlM/DD)

     

     

    David vit dans le IIIe. Il est comme beaucoup d'entre nous, David, il déteste les affiches sauvages qui défigurent notre paysage urbain. Ces grandes affiches placardées en strates successives qui forment des croûtes sur les espaces en déshérence, les publicité agrafées sur les potelets pour les "tapis d'orient",  mais aussi les affichettes, stickers, autocollants qui prolifèrent sur les descentes d'eau de nos immeubles.

    On ne comprend pas toujours pourquoi. Les offres de service, avec leurs franges pré-découpées où un n° de téléphone est imprimé sont généralement des arnaques. Qui est assez naïf pour les prendre au sérieux ? Régulièrement on voit déferler ces annonces pour des travaux à domicile effectués par un artisan. Le métier est sympathique. On réalise très vite que l'artisan en question est une officine (sans adresse, seulement un n° de tél mobile…) car on constate que les affichettes sont collées dans toutes les rues de Paris à raison d'une tous les dix mètres, côté pair et impair !

    Il y a aussi ces stickers sans objet accessible aux non-initiés. Avec une signature ésotérique que certains peut-être comprennent, mais pas le commun des mortels. Et puis il y a le n'importe quoi qui fleurit n'importe où et qui choisit souvent ces pauvres tuyaux cylindriques.

    Certains d'entre nous munis d'un canif les retirent. Merci à eux ! Il faut remarquer que la fréquence de rafraîchissement est plutôt faible ce qui allège leur tâche. 

    L'un d'entre eux est-il intervenu rues du Béarn, du Foin, du Parc royal, de Turenne, Payenne et d'autres autour de la place des Vosges. Si c'est le cas, il en est vivement remercié.

    Il est possible aussi que les services de la propreté de Paris aient cédé à nos instances. Nous leur rappelons régulièrement que l'impression de propreté ou de saleté de la ville est tributaire de l'état du mobilier urbain dans son ensemble. L'état des descentes d'eau, des boîtiers de commande de l'éclairage public, des armoires de commande des feux, des parcmètres, des bancs publics, des plaques de rues… compte autant que l'état de la chaussée et des trottoirs.

    A vrai dire nous penchons pour cette hypothèse car la Maire Anne Hidalgo s'est exprimée vivement il y a peu pour que tout soit entrepris afin de rétablir une réputation en la matière qui n'a cessé de se dégrader les quatre dernières années de sa mandature.

    Nous posons la question au responsables de la propreté dans les arrondissements du centre. Nos colonnes sont ouvertes à sa réponse.

    GS

     

    Post-scriptum du 20 août

    Anne-Laure Beraud, adjointe au responsable des arrondissements 1,2,3,4 nous répond : "Je vous confirme que la DPE (direction de la propreté et de l'eau – NDLR) a bien traité les affiches et stickers présents sur ces descentes d’eau pluviale. Bien cordialement"

    Nos compliments et nos remerciements vont à ce service de la mairie de Paris. On constate qu'il n'est pas illusoire d'espérer que ces éléments du décor urbain soient entretenus. Nous souhaitons que la situation actuelle se pérennise. Il suffit à notre avis d'une intervention mensuelle, à moins qu'une instruction soit donnée aux agents de la propreté qui interviennent au fil de l'eau, de les retirer dès qu'elles apparaissent.

     

     

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    Urinoir archives

    Un urinoir "new-look" au carrefour Archives/Blancs-Manteaux (IVe) (Photos VlM/ER)

     

     

    Elisabeth nous envoie cette photo ce matin. Au premier regard, et à distance, elle a pris l'édicule pour une buvette… Elle a réalisé sa méprise en découvrant le liquide qui s'en écoule sur le trottoir et dont la forte odeur d'ammoniaque laisse peu de doute.

    Un peu plus bas, à hauteur du 40 rue des Archives, elle croise la directrice de l'école maternelle qui lui révèle qu'elle a demandé et obtenu le retrait immédiat d'un équipement de même nature que la mairie avait installé devant l'école !

    Plus bas encore, sur le parvis de l'église des Billettes et en face du COX, un autre urinoir (puisqu'il faut l'appeler par son nom) a été mis en place par la mairie.

     

    Urinoirs billettes bis

     Sur le trottoir des Billettes….

     

    Le débat n'est pas récent. L'empereur romain Vespasien (69 après JC) s'illustra en donnant un nom (à tort dit-on) à ces fameuses cabines du XIXème siècle qui ont fleuri à Paris et pour avoir rétorqué à ceux qui lui reprochaient une sombre affaire de taxes que "l'argent n'a pas d'odeur".

    Au début des années 2010, à l'initiative de la Maire Dominique Bertinotti, le "conseil des Archives" évoquait la possibilité de placer à hauteur du 15 un ou plusieurs dispositifs pour éviter que les vessies gorgées à la bière, à défaut d'exutoire disponible, ne se soulagent à même la rue.

     

    Ste croix square personnes urinant juin 2011 Ce que beaucoup n'ont jamais cessé de faire…

     

    Face à ce qui nous est proposé, des questions se posent :

    Fallait-il installer des urinoirs en ces points du secteur sauvegardé du Marais, centre historique de Paris ? Sans doute, dans la mesure où la décision d'organiser des "gay-games" à Paris prise par Bertrand Delanoë autour de 2012 avait pour conséquence prévisible d'attirer le soir, pendant l’événement, des centaines de consommateurs de bière, boisson hautement diurétique, alors que les toilettes des bars qui la distribuent n'ont pas la capacité d'accueil requise.

    Fallait-il les installer sur le parvis d'une église et l'entrée d'une école ? Assurément non. Il y a eu dans ces choix indignes un manque total de sensibilité et de respect d'autrui.

    Les équipements retenus, ciblés sur les hommes, et qui de façon délibérée ignorent tout souci d'intimité, sont-ils la bonne formule ? On peut en discuter. En tout état de cause, il n’apparaît pas indispensable de les peindre de façon aussi racoleuse comme s'il s'agissait d'un élément du décor urbain. Il serait utile par ailleurs de s'assurer un peu mieux de leur étanchéité….

    Doit-on les conserver et en augmenter le nombre ? Oui si la Mairie de Paris entend développer l'activité festive et communautariste. Les candidats aux prochaines élections municipales devront être clairs sur leurs intentions en la matière. Chacun décidera alors en connaissance de cause. Inutile de dire que nous prêchons pour que la situation reste sous contrôle et exclue les excès en tout genre. Il ne sera pas nécessaire alors d'installer dans notre environnement sauvegardé des accessoires disgracieux et mal odorants qui ne seront quoiqu'on fasse que des pissotières.

    GS

     

    Post-scriptum du 14 août

    Les médias parisiens ont été nombreux à commenter l'événement. Pas toujours de façon bienveillante et enthousiaste. La Mairie de Paris en a-t-elle tenu compte ou la présence de ces intrus dans le paysage de la rue était-elle a priori provisoire ? On n'en sait rien pour le moment. On constate simplement, non sans regrets, que les édicules ont disparu et on a plutôt tendance à s'en réjouir…

     

    Urinoir sans

    Carrefour Archives/Blancs-Manteaux. Il a retrouvé son aspect habituel. Si vous êtes pris là d'un besoin irrépressible de libérer votre vessie, quel que soit votre sexe, traversez la rue. Vous recevrez le meilleur accueil, pour le prix-comptoir d'un café, au "Bouquet des Archives" ou à "La Fronde", deux excellents bars-brasseries.

     

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    Grenier st lazare vue generale fev 11Ambassade auvergne 30 09 15

    La rue du Grenier St Lazare (IIIe) et son prestigieux restaurant "L'Ambassade d'Auvergne"

     

     

    Deux démarches se percutent sur le devenir de cette rue dont les riverains, avec les habitants du "Quartier de l'Horloge", se mobilisent depuis des années dans leur conseil de quartier pour que les anomalies dont elle pâtit disparaissent et laissent place à un paysage urbain apaisé.

    A l'heure qu'il est pourtant rien n'est encore réglé : la terrasse fermée de l'hôtel Georgette, qui s'est accaparé une fraction notable du trottoir pour en faire indûment son bureau-réception est toujours là, et l'édicule qui matérialise l'accès au parking autos souterrain, en déshérence depuis des années, défigure le paysage et gêne inutilement la circulation des piétons.

    C'est pour cette raison que chacun s'est réjoui que la Mairie de Paris, sur son budget dit "participatif", affecte en 2017, sur proposition des citoyens appuyée par le Maire du IIIe, un montant de 155.000 € pour "réaménager le côté impair de la rue et en faire un passage homogène, sécurisé, végétalisé, totalement piéton et commerçant".

    Mais cet aménagement et ses bienfaits, tels qu'ils sont attendus, pourraient ne jamais aboutir…

    Jean-Louis Missika, le bouillant Adjoint auprès de la Maire de Paris Anne Hidalgo en charge de l'urbanisme, s'est mis en tête de "ré-inventer les sous-sols de Paris". Les 2.000 m² disponibles sous la rue du Grenier St Lazare suscitent des convoitises.

    Un des projets déposés auprès de M. Missika nous préoccupe : porté par la société SOGARIS LOGISTIQUE, il prévoit de faire de cet espace souterrain, qualifié "d'iceberg" car sa partie immergée est considérable au regard de l'édicule qui s'élève sur la chaussée, un pôle de logistique urbaine, une sorte de "HUB and SPOKE", alimenté au jour le jour par des camions gros porteurs pour stocker les marchandises dans le HUB et servir de point de départ de livraisons en direction des commerçants et des particuliers sur le "dernier kilomètre" (SPOKE).

    SOGARIS met l'accent sur le caractère écologique des véhicules affectés à la distribution (triporteurs, véhicules électriques et au gaz naturel…). Elle garde en revanche un silence pudique sur les véhicules qui alimentent le HUB. De gros poids lourds en toute logique.

     

    Grenier st lazare 30 fromager 11 11 16

    "Les Saisons", fromager d'exception, est aux premières loges et conduit la résistance 

     

    Ce projet, s'il aboutissait, verrait la rue transformée en gare de triage avec un ballet permanent de véhicules légers mais aussi de poids lourds. Les riverains qui rêvent d'un Eden auraient droit à l'enfer. Les commerçants, les restaurateurs surtout, subiraient une baisse de la valeur de leur fonds de commerce.

    M. Missika doit prendre la mesure de notre protestation citoyenne. Paris a besoin de respiration et d'espaces verts. Tout projet de densification de l'habitat, de l'activité économique, de la circulation, du tourisme de masse doit être regardé à la loupe car c'est la qualité de vie des parisiens qui est en jeu et conditionne leur opinion sur la ville et ceux qui la gèrent.

    Nous savons ce qu'en pensent ceux qui vivent et travaillent à proximité : le projet "participatif" leur convient et ils ne souhaitent rien d'autre. Il est pourtant difficile de s'en tenir là et laisser le parking et son volume croupir pour l'éternité. D'autres projets existent : "concept store LVMH", espace de travail pour l'industrie du cinéma et autres arts, complexe sportif vidéo-ludique…. Tous suspects de répercussions nuisibles sur la qualité de vie des riverains.

    C'est probablement de Vinci/Indigo le concessionnaire malheureux que viendrait pour eux la meilleure proposition : transformer le parking en lieu de "self-storage" pour particuliers et professionnels qui veulent étendre leur capacité de stockage en dehors de chez eux. Selon Vinci, l'idée serait rentable et l'investissement nécessaire à la transformation raisonnable.

    GS

     

    Post-scriptum du 6 août 2108

    Par arrêté du 11 juillet 2018 publié au Bulletin Municipal Officiel, le secteur dénommé "Grenier St Lazare" est déclaré "zone 30". Il comprend notamment les rues du Grenier St Lazare et aux Ours et une portion des rues St Martin et Réaumur, dans le IIIe. 

    Dans ces voies, les cycles sont autorisés à circuler en sens inverse de la circulation mais il y a des exceptions pour certaines voies.

    Ils sont tenus à céder le passage aux autres  véhicules dans un certain nombre de voies répertoriées. 

    Nos amis cyclistes seront bien inspirés de s'arrêter tous les dix mètres pour consulter le règlement pour s'assurer de son application.

     

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    Station autolib la perle taguée 23 02 16

    Cabine Autolib' dans le Marais, à proximité du Musée Picasso

     

     

    En voyant apparaître en 2012 ce genre de verrues dans notre paysage urbain, nous avons eu comme un haut-le-cœur. Rappelez vous le commentaire publié à cette occasion :

    "… nous le disons tout net, ces troncs de cylindre genre boite de camembert avec méplat, s'intègrent très mal dans le paysage parisien, a fortiori dans l'architecture du secteur sauvegardé du Marais.

    Que l'exploitant Bolloré ait fait ce choix, on peut le comprendre s'il explique qu'il a opté pour un modèle peu coûteux. Mais que les nombreux esthètes que compte la Ville de Paris aient approuvé ce design nous laisse perplexes. Que de surcroît les Architectes des Bâtiments de France, dont la compétence et le goût ne font pas de doute, aient laissé passer ce truc-là, nous rend carrément moroses."

    Les choses ont empiré depuis car les tagueurs se sont jetés sur cette nouvelle proie et l'espace confiné des cabines a servi d'autres usages que ceux que leur assignait leur vocation originelle. De sorte qu'elles se trouvent toutes profondément dégradées aujourd'hui.

    On peut légitimement penser qu'elles vont être retirées. Si une nouvelle version d'Autolib' et de ses avatars nous est proposée, nous souhaitons qu'elle tire la leçon de l'expérience précédente et que ses promoteurs n'oublient pas qu'ils participent au paysage urbain et qu'à ce titre ils ont le devoir de le respecter.