Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Voirie/Déplacements

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    Hugo boss

     

    Nouveaux marquages publicitaires au sol dans le IIIe ! 

    Il est vrai qu'Anne Hidalgo a donné le La dans le Marais avec des peintures fantaisistes sur l'espace public : plaques de rues, bancs publics, passages piétons, potelets de protection des trottoirs….

    Les services de la propreté de Paris sont prévenus, ils vont intervenir… Nous nous sentons un peu fautifs de publier cette marque car nous lui donnons un retentissement qu'elle ne mérite pas mais c'est un message d’opprobre que nous diffusons afin que nos lecteurs l'excluent de leurs achats et boycottent la boutique désignée. Ils ont la chance d'avoir affaire à des citoyens respectueux du droit car ce sont des rétorsions auxquelles ils s'exposent par leur comportement incivique. Que diraient-ils si une officine comme celle qu'ils mandatent pour souiller le sol venait barbouiller leur devanture ?

    La mairie nous assure qu'ils paieront une amende. Le belle affaire, son montant est dérisoire et il n'est pas sûr qu'il soit appliqué. Voici le calcul économique auquel se livre l'annonceur qui raisonne sur de grands nombres : je vais débourser 1.000 € (par exemple) pour autant qu'on me prenne. Je sais statistiquement que j'ai une chance sur 20 (hypothèse) d'être verbalisé. Le coût résultant est de 50 € !

    Comment faire pour que notre environnement soit protégé ?

    Première mesure qui s'impose : réviser le montant de l'amende. Tout comme pour l'ensemble des incivilités recensées dans notre ville  : débordements de terrasses, jets de mégots et autres déchets, déjections canines, affiches sauvages et graffiti. Nous renouvelons cette requête auprès de tous les Députés de Paris pour qu'ils trouvent prochainement le véhicule législatif qui leur permettent de faire approuver cette disposition.

    Vis à vis de la direction de la propreté de Paris, nous revenons sur une proposition à laquelle nous croyons beaucoup : intervenir sur les incivilités en "mode LIFO" et non plus en "mode FIFO". Expliquons nous une fois encore.

    "LIFO", dans la terminologie empruntée aux Techniques de l'Information, signifie "LAST IN, FIRST OUT". Traduction : traiter immédiatement l’événement le plus récent. Conséquence, l'incivilité n'a aucun rendement et l'auteur est incité à renoncer dans l'avenir. On continue à traiter ensuite les événements dans l'ordre inverse de leur arrivée avec une efficacité qui reste élevée pour les plus récents.

    "FIFO" (FIRST IN, FIRST OUT) est le mode appliqué actuellement. On traite en premier l'événement le plus ancien. L'auteur de l'incivilité "en a déjà eu pour son argent" puisque son acte a été exposé un temps qui suffit à le satisfaire. Aucune leçon n'en est donc tirée par lui. C'est ainsi que le seul enlèvement des tags coûte plusieurs millions d'€ au contribuable parisien, sans compter les autres genres d'incivilités.

    Le changement de tactique ne coûterait rien, évidemment. Pourquoi ne pas le tenter plutôt que d'accepter de "passer à la caisse" sans réagir comme nous le faisons aujourd'hui ?

    Au passage, nous tenons  à dire, cependant, que les prestataires sous-traitants de la mairie de Paris qui sont derrière le service "DansMaRue" réagissent à nos sollicitations avec la rapidité qui convient et interviennent dans les règles de l'art. Nos suggestions ont pour but seulement de rendre leur intervention plus efficace et peut-être moins coûteuse.

     GS/JFL-B

     

  • F0744_Paris_III_rue_Ecouffes_boutiques_rwk

     Boutiques de la rue des Écouffes (IVe)

     

     

    Des riverains en témoignent, il s'est produit une curieuse série d’événements hier rue des Écouffes. Des agents de la voirie de la Mairie de Paris sont venus changer les plaques de la rue (une des plus anciennes du Paris historique) pour poser des plaques au nom de "rue Walter Benjamin".

    On s'est d'abord renseignés sur ces noms. Écouffes a une origine incertaine, mais Wikipédia citant Jacques Hillairet indique que ce nom vient de "escoffles" qui signifiait en vieux langage le milan, un oiseau de proie, nom souvent donné aux prêteurs sur gages. L'un d'eux aurait ouvert ses bureaux dans notre rue avec comme enseigne précisément un milan…

    Walter Benjamin, quant à lui et toujours d'après Wikipédia, est "un philosophe, historien de l'art, critique littéraire, critique d'art et traducteur allemand, né en 1892 à Berlin et mort en 1940 à Portbou. Il est rattaché à l'école de Francfort".

    Quoique le personnage fût respectable et digne de donner son nom à une rue de Paris, il n'a pas semblé aux riverains qu'il y avait matière à changer le nom de la leur. Ils ont interpellé l'agent en faisant valoir qu'on ne pouvait pas changer ainsi leur adresse sans leur demander leur avis et au minimum les prévenir.

    Ils auraient cru à un mauvais rêve le lendemain en constatant que les plaques de la rue des Écouffes n'avaient pas changé… s'ils s'étaient bornés à parcourir la portion principale qui va de la rue des Rosiers à la rue du Roi de Sicile. Car la rue avait bel et bien changé de nom mais seulement pour le court tronçon qui relie la rue du Roi de Sicile à la rue de Rivoli, dont le nom, c'est confirmé, est bien maintenant "rue Walter Benjamin"…

    Sic transit gloria mundi !

    FA

     

     

     

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    Gay bancs Gay potelets

                                                                                 

    Gay plaquesGay plaques

     

     De gauche à droite et de haut en bas : banc public devant l'école maternelle du 40 rue des Archives, potelets rue des Blancs-Manteaux, plaque de rue et passage piétons revisité… (Photos mairie du IVe)

     

     

    Le Maire du IVe Ariel Weil nous informait le 9 juin de ces "décorations" de l'espace public, le temps de fêter la "Gay Pride" et d'accompagner les "Gay Games" 2018 en août à Paris. Face à la perplexité affichée par les habitants du Marais, éberlués par la désinvolture des décideurs de la Mairie de Paris à l'égard de l'environnement du centre historique de la capitale protégé par un PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur), il prenait l'engagement que ces facéties disparaîtraient à la fin des jeux.

    Des provocateurs sont intervenus récemment la nuit pour recouvrir ces dessins et, plus grave encore, de laisser un message écrit priant les LGBT (lesbiennes, gay, bi, trans) de partir "hors de France". La Maire Anne Hidalgo a réagi en décidant la création de deux passages piétons ainsi décorés supplémentaires et surtout en annonçant qu'ils seraient désormais permanents, en contradiction avec l'assurance donnée par le Maire du IVe Ariel Weil.

    En un sens, nous devons nous réjouir de ce qui se passe car depuis des années nous demandons aux responsables de la Mairie de Paris de nettoyer les plaques de rues devenues illisibles sous les autocollants, les bancs publics recouverts de graffiti, le marquage au sol des passages piétons effacé et des potelets, peu esthétiques mais indispensables, qui servent de support à l'affichage sauvage. Brusquement on s'aperçoit que les moyens existent et qu'il suffit de le vouloir…

    Plus sérieusement, on est en droit de s'interroger sur la foucade de Mme Hidalgo. Ceux qui revendiquent leur appartenance à la communauté gay ont un avis très réservé sur le fond de l'affaire. Yvon Le Gall, Vice-Président de "Vivre le Marais !" qui vit au cœur du secteur concerné, commente l’événement sous le titre "Les arcs-en-ciel de la discorde !" :

     

    "On en est encore à se demander quel était le message que cherchait à véhiculer la mairie en réalisant ces collages. Mais là n’est plus le sujet puisque ces travaux ont été recouverts et complétés par une inscription injurieuse.  Depuis cet incident, la Mairie de Paris surjoue l’indignation tandis que les réseaux sociaux s’enflamment. Cette situation est assez caractéristique de la manière dont une certaine classe politique instrumentalise les communautés depuis quelques années et, plutôt que l’émotion, quelques réflexions viennent à l’esprit :

    • Les Gay Games sont une vitrine d’excellence pour la communauté gay qui méritait mieux que de se voir réduite à des collages de drapeaux devenus depuis longtemps folkloriques, archaïques et commerciaux. Une série de photos ou de portraits d’athlètes LGBT affichée dans les lieux publics n’aurait-elle pas eu un impact plus positif et valorisant ?
    • L’actualité montre depuis des années que l’étalage de signes communautaires génère un rejet proportionnel à la visibilité de ces signes. On peut le déplorer mais on ne peut pas l’ignorer, surtout quand on prétend piloter une ville comme Paris.
    • Paradoxalement, cette initiative est à la fois trop et pas assez visible. Trop visible car pas assez insignifiante pour ne susciter que l’indifférence. Et pas assez visible car étant vide de sens elle ne porte aucune valeur et ne délivre aucun message.

    En conclusion, comme d’autres dossiers qui ont concerné ces dernières années la communauté LGBT, voici l’exemple d’une maladresse politique et de ses conséquences,  ou comment transformer la formidable opportunité que représente les Gay Games en une énième fracture sociétale".

     

  • Scoot

      Le scoot d'Arthur…

     

    Arthur se déplace à Paris en scooter. Pas le genre d'engin élégant aux lignes arrondies et harmonieuses qui font rêver. Il l'avait acheté d'occasion il y a dix ans. Autant dire qu'il ne datait pas d'hier. Il était passablement déglingué ce qui n'est pas étonnant compte tenu de son âge. En clair, il était proche de rendre l'âme.

    Soucieux de ne pas tomber en panne et de rater par exemple un rendez-vous capital pour son activité professionnelle, Arthur décida un jour qu'il devait s'en séparer. Un ami se proposait de lui en vendre un autre plus récent et en meilleur état. Il accepta et se dit qu'il regarderait l'adresse sur Internet d'un marchand de pièces détachées susceptible de lui reprendre son vieux scooter pour le cannibaliser. 

    Nanti de son nouveau deux-roues, il ne se préoccupa plus de l'ancien qu'il laissa croupir sur un parking.

    Au bout d'un mois tout de même, il pensa qu'il était temps de régler le sort de son épave. Tel Perrette et son pot au lait il se dit qu'il en tirerait bien 100 € qu'il s'empresserait d'investir judicieusement.

    Bercé par cette perspective, il passa une nuit très douce et se rendit le matin au parking où il avait laissé son vieux deux-roues. A sa grande surprise, l'engin n'y était plus. Son étonnement ne fut pas qu'on le lui ait pris mais que les voleurs aient fait ce choix peu judicieux.

    Soucieux de ne pas porter la responsabilité personnelle d'incidents qui pourraient se produire avec un véhicule qui était tout de même immatriculé, il se rendit au commissariat de police pour y déposer une plainte pour vol. Il ne dit pas qu'il était presque heureux qu'on le lui eût pris. Il fut bien accueilli et repartit rassuré. 

    Quelques jours plus tard, dans la nuit, son téléphone sonna. Au bout du fil un officier de police qui lui annonce que son scooter a été retrouvé. Les malfaiteurs avaient été contrôlés car il roulaient de nuit sans lumière. On constata qu'ils n'avaient pas non plus de papiers. La plaque d'immatriculation était trop neuve pour être vraie : la confrontation de son numéro avec celui du moteur convainquit la police qu'il s'agissait d'un véhicule volé.

    Le conducteur et son passager furent conduits au poste de police. Là ils racontèrent leur histoire et Arthur ne s'en est pas encore remis.

    Le long séjour du scooter sur le parking avait laissé penser aux délinquants qu'il s'agissait d'un véhicule abandonné. Fort de cette déduction, ils avaient considéré qu'ils étaient autorisés à le prendre. Mais dit Arthur, il y avait un antivol ! Le policier lui apprit qu'il y a des filières sur Internet qui fournissent de fausses-vraies clés si on connaît le numéro d'immatriculation… 

    Arthur a retrouvé son scooter. Avec sa clé d'origine il a pu le mettre en route et ce qu'il a constaté l'a laissé pantois : les voleurs avaient remis l'engin en bon état, les pièces défaillantes avaient été remplacées et il avait désormais bonne mine. Les voleurs avaient simplement commis l'erreur fatale de ne pas remplacer l'ampoule du phare !

    C'est 250 € qu'Arthur espère maintenant obtenir de la vente de ce qui n'est plus tout à fait une épave. Tant mieux pour lui. La morale de la fable ne s'appliquera pas mais nous en tirons un enseignement : la police contrôle effectivement les deux roues et elle est capable de consacrer du temps et de l'énergie à résoudre une affaire somme toute banale au service des citoyens.

    Quant aux voleurs, ils ont dû s'en sortir avec un rappel à la loi et quelques menues condamnations. Il est  choquant de le dire : leurs déboires nous les rendraient presque sympathiques !

    GS

     

    NB : il s'agit d'une histoire vraie qui vient de nous être relatée

     

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    Quai hdv

    Quai de l'Hôtel de Ville (IVe), 8 juin 2018 vers 11h30 du matin (Photo VlM)

     

     

    La Mairie de Paris annonce triomphalement une baisse de 6.5 % du trafic automobile (mesuré par les capteurs de la direction de la voirie) depuis le début de l'année 2018. Il saute aux yeux que cette information est destinée à servir les intérêts de la politique conduite par Anne Hidalgo et son Adjoint en charge de la voirie et des déplacement Christophe Najdovski, notamment sa décision d'interdire les berges rive droite à la circulation.

    Nous ne disposons d'aucun outil pour juger de l'exactitude de cette information. Simplement une impression, qui se base sur nos observations des principaux axes de circulation. Depuis quelques mois, il apparait qu'il y a moins de circulation en effet rue Beaubourg et rue du Renard. La rue des Archives est calme comme les matins de Corée si on oublie les thromboses épisodiques qui résultent du stationnement intempestif de certains livreurs. Les voies est-ouest sont moins favorisées mais il ne fait pas de doute que le déplacement des grossistes-importateurs vers Aubervilliers a fait chuter la circulation des camions de livraisons qui étaient la plaie de nos quartiers jusqu'en 2010.

    Les rues Saint-Antoine et de Rivoli ont souffert des travaux d'aménagement de la piste cyclable mais la fin du chantier a sonné le retour à une circulation relativement apaisée.

    M. de la Palice dirait que le trafic sur les berges a fortement chuté puisqu'elles sont fermées à la circulation… Les riverains des quais hauts font cependant remarquer que le flux s'est reporté sur eux. C'est objectivement crédible mais on ne le remarque pas nécessairement en dehors des heures de pointe, comme en témoigne la photo. Y a-t-il eu "sublimation" de trafic par suite d'un changement des comportements ?

    En conclusion, il nous semble que le cocorico des dirigeants de la mairie, même s'ils font certainement tout pour biaiser les mesures et en tirer argument, n'est pas forcément injustifié. A défaut d'instruments pour une mesure objective, nos lecteurs sont invités à  nous faire part en commentaires de leurs constatations et de leur jugement.

    GS

     

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    Panneau

    Nous aimons Picasso, Modigliani ou Chagall mais ces affiches n'ont rien à faire à nos carrefours où elles enlaidissent le paysage et réduisent la visibilité des piétons qui traversent les rues

     

     

    Elle est la "direction anti-incivilités" de la mairie de Paris. Depuis sa création en 2016, la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la mairie de Paris n'a cessé de se structurer et d'accroitre ses effectifs de sorte qu'elle est aujourd'hui visible et commence à compter aux côtés de la police nationale, au sein du dispositif de maintien de l'ordre de la capitale.

    Il y a fort à faire à Paris car les incivilités sont nombreuses. Parmi elles, l'affichage sauvage. Ce panneau "art expo" photographié a fleuri dans le IIIe au point que plusieurs personnes se sont dévouées pour les retirer et demandé que nous intervenions.

    Nous avons prévenu samedi l'unité territoriale de Paris-centre. Sa réaction a été immédiate. La réponse qui suit nous est parvenue de son chef : "suite à votre message, nos équipes sont intervenues pour retirer les affiches et verbaliser. Elles ont pris contact avec le contrevenant pour rappeler le caractère totalement illégal de cet affichage sauvage".

    Il a eu la courtoisie de nous informer dans la foulée de leurs interventions récentes : "Je vous précise que nos équipes ont également procédé au désaffichage et à l’établissement d’un CRA pour les affiches suivantes :

    • Relevé d’affiches Solidays : 178 affiches rue Saint Antoine  (IVe), 56 affiches rue Rivoli/Saint Denis, 8 affiches boulevard Sébastopol, 20 affiches rue Aubry- le- Boucher
    • Enlèvement de 20 affiches de tapis persans, contact pris avec le responsable au 33 rue des Lombards.
    • Procès-verbal pour affichage sur voie publique 1 rue des Ecouffes (IVe)"

    Nous invitons les habitants du Marais à rester vigilants à ce genre de nuisance et de saisir la DPSP des incivilités constatées en informant la Cheffe de circonscription des arrondissements centre (1er, IIe, IIIe, et Xe) Sophie Lachasse <sophie.lachasse@paris.fr> ou son Adjoint Meziane Outahar <meziane.outahar@paris.fr> au 01 42 76 75 94.

    Solidays qui se prévaut du soutien de la mairie de Paris a dû faire la grimace. Il n'y a pas de raison pourtant qu'ils échappent à la loi…

     

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    Arbalétriers dét

    Passage des Arbalétriers, à hauteur du 36 rue des Francs-Bourgeois (IIIe)

     

     

    Le passage des Arbalétriers (IIIe), déjà défiguré par un manque de surveillance des occupants et l'absence d'entretien d'une façade et de la chaussée est maintenant défoncé (suite de notre article du 6 mars 2018). De statut privé, il est à la merci des intérêts du Centre Culturel Suisse (CCS) et du propriétaire d'une boutique de créateurs. Il est aussi  victime de l'incurie des propriétaires-riverains qui n'ont manifesté au fil du temps aucun respect pour ce lieu historique, un des  rares vestiges du Moyen-Âge à Paris.

    Ruelle pavée éventrée et façades recouvertes de graffiti immondes, voilà dix ans au moins que nous dénonçons l'absence d'entretien d'un site en plein cœur du Paris historique. Non sans succès car voila dix ans un habitant propriétaire d'un appartement au 34 de la rue des Francs-bourgeois, Albert Mandil, entreprenait de convaincre les propriétaires concernés par la rive Est, notamment le CCS, de procéder au ravalement de sa façade et obtenait satisfaction.

    Cet homme qui avait rejoint l'association est décédé récemment. Nous lui rendons hommage car il fait figure de bienfaiteur à l'inverse des propriétaires qui s'étrillent depuis des années pour rejeter sur d'autres le coût de l'entretien de ce passage.

    Il faut rappeler que plusieurs immeubles en revendiquent la propriété, du 56 au 68 rue Vieille du Temple et au 38 rue des Francs-Bourgeois. Il a fallu 16 années de procès pour que la justice statue sur la répartition des charges d'entretien du passage sans se prononcer néanmoins sur la nature d'un organe de gestion qui aurait la charge d'en assurer le suivi. Des années qui ont paralysé toute velléité d'entretenir ce patrimoine, ont enrichi une horde d'avocats et créé une animosité durable entre les personnes concernées.

     Le transfert de propriété du Centre Culturel Suisse vers la Confédération Helvétique survenu entre temps semble avoir précipité les évènements : conscients des dangers encourus par les piétons qui empruntent le passage de jour pour se rendre au local d'exposition du CCS à cause d'un sous-sol défoncé et éviscéré de ses canalisations, les suisses ont obtenu une décision de justice pour engager les travaux "à frais avancés".

    C'est la raison du grand désordre auquel nous assistons aujourd'hui. Peut-être est-il tout de même le signe d'un renouveau si un sursaut de dignité pousse ensuite les propriétaires à s'entendre pour faire ravaler la façade qui leur fait honte et décident d'une surveillance efficace la nuit avec fermeture de la grille. On aimerait que le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum et la Directrice des affaires culturelles à la mairie de Paris, Claire Germain, se prennent par la main et exigent que chacun assume ses responsabilités et cesse d'agir en béotien soucieux de ses seuls intérêts pécuniaires et mercantiles.

     

    Arbalétriers géné

    La boutique "Éphémère" à l'intérieur du passage
     
     
    Des riverains du passage, conscients du risque encouru par les clients du magasin "Éphémère" et du CCS, qui doivent slalomer sur une chaussée défoncée et encombrée, ont fait appel à la police pour interdire l'accès au passage pendant la durée des travaux.
     
     
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    Coutures st gervais galeries 12 05 18Alignement des galeries d'art rue des Coutures St Gervais (IIIe) le long du musée Picasso (Photos VlM)

     

     

    Il est regrettable qu'il y ait cette ombre au tableau de Pierre Aidenbaum, un Maire dont le bilan est élogieux à deux années de la fin de son mandat, qui ne comptera pas moins de 25 années en 2020 date de renouvellement de l'équipe municipale parisienne.

    Pourquoi fallait-il qu'il cède à l'activisme d'un couple de parents de l'école des Quatre-Fils – siégeant dans deux conseils de quartiers différents – en quête d'une rue qui ne soit pas la leur pour accueillir les activités de plein-air de leur progéniture ?

    Nous en avons parlé le 21 août 2017 dans un article qui relatait la "générale" de cette privatisation de l'espace public. Elle a poussé les galeristes (on dénombre une dizaine de galeries d'art contemporain dans cette rue) contre le Maire dont la démarche crée un préjudice à leur activité commerciale. Quant aux habitants-riverains, certains dénoncent des risques que l'occupation de la rue fait peser sur leur état de santé si une intervention urgente était nécessaire. Depuis le projet baptisé "rue 'Golotte" est resté sous le boisseau mais nous savions qu'il referait surface en avril.

    Plus précisément le 4 mai. C’était un vendredi. L'évènement a reçu le soutien actif de la mairie du IIIe mais aussi de l'entourage de la Maire de Paris Anne Hidalgo car c'est un genre de modèle (à défaut de modèle du genre) de ce qu'elle propose aux parisiens pour s'approprier la rue…

    Entre temps, des barrières métalliques ont été installées aux deux extrémités de la voie pour signifier et mettre en œuvre l'interdiction de circuler les jours de "rue 'Golotte".

     

    Coutures st gervais barrières gs 12 05 18

     

    Les personnes lésées s'apprêtent à saisir la justice. Des accommodements pourtant ont été apportés, qui vont dans le sens de ce qu'elles attendent : l'évènement n'est plus programmé qu'un jour par semaine au lieu de deux et le nombre de mois dans l'année a été également réduit. Il reste une bévue qui peut être traitée : le jour choisi est le vendredi, jour où l'activité commerciale des galeries est la plus intense…

    Aussi nous suggérons deux pistes au Maire du IIIe pour éviter, comme il l'a malheureusement fait, de monter deux populations l'une contre l'autre : transférer la "rue 'Golotte" dans le jardin Leonor Fini adjacent, ou choisir le lundi, jour de fermeture des galeries, pour l'organisation dans la rue des divertissements dont on finira d'ailleurs rapidement par constater qu'ils correspondent peu aux besoins des enfants.

     

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    Ste cath joséphine angle 10 05 18

    "Chez Joséphine", angle rue Caron (IVe), et sa terrasse ouverte délimitée par les croisillons placés par la mairie de Paris (Photos VlM)

     

     

    La place du marché Ste Catherine en ce jeudi de l'Ascension présente un visage apaisé. Nous avions dénoncé "la casemate" qu'elle était devenue cet hiver quand les bars-restaurants en toute impudence s'étaient dispensés du respect des règles d'urbanisme de la Ville de Paris en installant des terrasses fermées interdites avec, détail aggravant, des écrans installés au-delà des barrières qui en fixaient les limites !

     

    DeniseLa casemate de la place, automne/hiver 2017

     

    A l'occasion d'un entretien le 19 mars où nous avons fait la connaissance d'Ariel Weil, nouveau Maire du IVe, nous avons dénoncé le caractère inacceptable de la situation au regard de l'esthétique de la place qui est un joyau du Marais pour le charme qu'elle dégage, à défaut de receler les trésors d'architecture qu'on dénombre par ailleurs. Nous avions trouvé le Maire très déterminé à faire rentrer les choses dans l'ordre.

    Au cours de la réunion qu'il a tenue le 9 avril avec les riverains  de la place, il révélait avoir déclenché de nombreuses interventions des inspecteurs de la direction de l'urbanisme et de la DPSP (direction anti-incivilités de la maire de Paris). Ils ont déversé à tous les établissements en infraction, de façon répétitive, des amendes de 36 ou 60 € pour débordements de terrasses et nuisances sonores. Ces amendes ne sont certes pas dissuasives en soi mais leur répétition fait mal et fait courir le risque d'une suppression de l'autorisation de terrasse.

     

    Ste cath place 10 05 18

    Il serait bon que les commerçants comprennent que, lorsqu'on a la chance d'opérer dans un cadre de cette qualité, on tue la poule aux œufs d'or si on cesse de le respecter. Il faudra y penser quand viendra l'hiver car il n'est pas pensable qu'on revienne aux errements de la saison dernière.

    Les riverains y veilleront et nous savons maintenant qu'on peut aussi compter sur la détermination du Maire du IVe et sur les agents de la mairie de Paris qui ont la charge de maintenir l'ordre.

    GS

     

     

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    Barres Ce sont des ressortissants d'Europe de l'Est, dont deux d'entre eux se sont établis à l'angle des rues des Barres et François Miron (IVe) et se livrent en réunion à la boisson.

     

     

    Un des riverains les plus proches s'exprime ainsi dans un message adressé au maire de l'arrondissement. Extraits :

     

    J'habite là avec une partie de mon appartement et mon activité professionnelle qui donnent sur la rue des Barres, au dessus de SDF. Je me permets de vous faire part de la situation invivable que nous subissons depuis quelques temps et qui ne fait malheureusement qu'empirer.
     
    Leur campement qui se trouve au niveau du 17 rue des Barres favorise le rassemblement de nombreux marginaux à heures aléatoires qui viennent consommer de grandes quantités d'alcool. Ils peuvent être jusqu'à 7-8 personnes régulièrement (plus parfois) installées rue des Barres, écoutant de la musique forte, criant dans la rue qui résonne, se battant parfois, agressant verbalement les passants.
     
    Les horaires sont aléatoires : cela peut être en pleine journée ce qui ne favorise pas le passage de gens du quartier, touristes, clients, mais cela peut également se produire la nuit. Nous sommes réveillés plusieurs fois par semaine en pleine nuit et obligés de prévenir la police pour faire cesser l'agitation.
     
    Il y a quelques jours j'ai même dû aller au commissariat déposer une main-courante. En effet, j'ai été agressé verbalement par un d'eux qui m'a suivi jusque devant chez moi.
     
    Comme vous le voyez, cela n'évolue pas dans le bons sens. J'espère vivement que vous trouverez une solution rapide pour apporter un peu de calme et sérénité dans cette partie du Marais qui était si paisible.
     
     
     
    La police est attentive à la situation mais considère que "les faits dénoncés ne sont pas constitutifs d'une infraction pénale. Il n'y a donc pas d'interpellation et de placement en garde à vue possibles".

    Les manifestations du 1er mai ont été frappées du même syndrome. L’État de droit qui est le nôtre et l'humanisme qui guide la pensée de notre société ne fournissent pas toutes les réponses aux difficultés que nous affrontons du fait des bouleversements politiques, climatiques, des guerres et des persécutions qui sévissent sur la planète.

    Nous pouvons rester fidèles à l’État de Droit si nous adaptons l'état du droit aux circonstances dans nos démocraties. Qu'en sera-t-il de l'humanisme ? Personne n'a envie de s'en éloigner mais peut-être faudra-t-il qu'il soit plus exigeant pour ne pas sombrer dans un angélisme suicidaire.

    GS