Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Voirie/Déplacements

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    Scoot libéScooters sur trottoirs (Photo "Libération")

     

     

    L'association nationale "Droit du piéton" dont nous sommes membre depuis des années, présente et active comme nous dans "Vivre Paris !", vient de changer de nom. Elle s'appelle désormais "60 Millions de piétons" pour rappeler sa cible, comme d'autres organismes de défense de consommateurs l'ont fait. A défaut d'être originale, cette appellation est sans doute plus porteuse du message que ses dirigeants cherchent à véhiculer : l'espace public doit être préservé contre ceux qui se l'accaparent ou s'y comporte avec incivisme. C'est le cas des trottoirs dans nos villes, envahis par les terrasses de bars-restaurants et les deux-roues en mouvement et en stationnement.

    Nous devons à "60 Millions de piétons" aujourd'hui une nouvelle que la presse parisienne a reprise : la création de "Ras le Scoot…", un collectif parisien d'associations qui s'élèvent précisément contre le comportement des scooters. Le quotidien "Le Parisien" du 22 avril lui consacre un long article et "Libération" lui emboite le pas.

     

    LoufLaurent Louf, porte-parole du collectif "Ras le Scoot" (Photo "Le Parisien"/G.P.)

     

    Le nom est un peu "trash" de notre point de vue car il exprime un fort sentiment de rejet, alors que le sujet mérite une analyse simplement objective. Nous en parlons régulièrement, en énumérant nos griefs : la gratuité du stationnement qui crée une distorsion très forte en faveur de ce mode de déplacement au détriment d'autres plus écologiques ; le refus de se plier au contrôle technique, qui laisse circuler des engins polluants et bruyants ; une tolérance coupable du stationnement sur les trottoirs et de l'utilisation de ces trottoirs, des sens interdits et des couloirs de bus. Les abus qui en découlent rassemblent dans un rejet sans discernement tout ce qui roule dans nos villes sur deux ou trois roues.

    La Maire de Paris et ses Adjoints ainsi que la Préfecture de police en ont conscience mais la "Fédération Française des Motards en Colère les font régulièrement plier car ils possèdent l'arme redoutable de créer des embouteillages monstres et extrêmement dérangeants.

    Les deux-roues motorisés sont près de 4 millions en France, dont un tiers seulement de scooters. Les autres sont des cyclomoteurs ou des motos. En stigmatisants le scooter, ne jette-t-on pas l'opprobre sur une classe d'utilisateurs dont tous ne méritent pas des reproches, en ignorant le comportement trop souvent discourtois, irrespectueux et toujours dangereux de ceux qui pilotent des gros cubes ?

    "Ras le Scoot" a le mérite toutefois de créer un choc médiatique salutaire à la cause des citadins. A ce titre, nous sommes prêts à nous y associer en considérant que le sobriquet s'applique à l'ensemble du parc, du cyclomoteur à la grosse cylindrée.

    GS

  • BarresCarrefour rue des Barres/rue François Miron (IVe)

     

     

    Plainte d'un riverain de la rue François Miron au Maire du IVe, le 15 avril :

    "Actuellement il y a 3 personnes imbibées d'alcool sur un matelas positionné sur la voie publique depuis 2 mois. Il y a une famille qui vit au RdC du bâtiment avec 2 enfants. Cette famille vit avec les volets extérieurs fermés et les fenêtres fermées 24h/24. Des affaires sont posées sur le rebord de ses fenêtres. Entre le bruit des injures régulières (souvent entre eux) et les odeurs, cette famille est confinée. Accepteriez-vous de vivre vous même dans ces conditions ?"

     
     Qui fait suite à cette mise au point du cabinet du Maire, le 12 avril :

    "Cela faisaient des semaines que les policiers essayaient de convaincre les deux jeunes propriétaires des tentes de rentrer chez eux (apparemment ils ont des logements) pour éviter de recourir à l’éviction (dont l’ordre préfectoral se faisait attendre).
    Nous avons fait nettoyer la rue et jeter les affaires abandonnées à l’exception d’un matelas appartenant à un SDF de la rue des Barres. Concernant ceux-ci, j’ai demandé à la police une extrême vigilance car en effet ils peuvent parfois se montrer agressifs mais ils ne peuvent faire l’objet d’une procédure. Les policiers et les maraudes passeront régulièrement pour éviter tout débordement.

     

    Et à cette intervention du riverain le 11 avril :

    Il a été signalé deux sites à la mairie. Le premier rue du Grenier sur l'Eau où effectivement les trois tentes sont parties et où la Ville nettoyait la rue ce matin.

    Le 2ème site qui se trouve devant la bouche d’aération en RdC à l’angle rues François Miron/des Barres est toujours d’actualité. Il s’agit d’un campement sauvage où les affaires sont déposées sur les rebords d’une fenêtre du RdC d’un appartement où réside une famille avec deux enfants. Ce matin, je suis moi-même passé avec mes 2 enfants et j’ai essuyé des invectives de personnes complètement alcoolisées à 8h00 du matin. Ce deuxième site ne présente donc aucune évolution favorable.

     

    Auparavant,  le 10 avril, la mairie expliquait :

    Les tentes de la rue du Grenier sur l'Eau ont disparu dans la matinée même si quelques affaires du campement perdurent sur les bancs (j’ai d’ailleurs demandé à les faire enlever).

    Restons toutefois vigilants afin de pouvoir réagir, en cas de réinstallation, dans les 48h imparties.

     

    Et le riverain de la rue des Barres, le 10 avril, répondait :

     
    Il est exact que les trois tentes ont disparu ce matin. Par contre l'autre bande de SDF d'Europe de l'est est toujours là. À 19h00 ce soir ils étaient 7 tous bien imbibés. Voilà la situation pour aujourd'hui.

     
    Ces échanges mis bout à bout peuvent paraitre confus. Mais la situation l'est tout autant. D'un côté des habitants qui exigent légitimement un minimum d'ordre et de salubrité. De l'autre, des membres du cabinet du Maire et le Maire lui-même qui ont la volonté sincère de donner satisfaction à leurs administrés mais sont attachés à la pensée humaniste qui interdit toute brutalité, dans le cadre d'un État de droit qui leur mesure les moyens d'agir notamment à travers sa police.
     
    C'est donc l'impasse. Quand bien même Ariel Weil, qui a fait beaucoup jusqu'à présent pour loger les sans-abris, trouvait d'autres hébergements en quantité il se heurterait d'abord à ceux qui n'en veulent pas ensuite à un afflux de demandeurs renseignés par le bouche à oreilles.
     
    Comme pour l'affichage sauvage dont on a parlé précédemment, nous sommes face à un problème de société qui s'étend à la planète entière et qui n'a pas aujourd'hui de solution radicale. On va donc continuer à s'invectiver, se justifier, se plaindre, s'accuser, râler, et voter en conséquence pour ceux qui auront su capitaliser le mécontentement. Avec trop souvent le choix facile de pousser la poussière sous le tapis ou de passer à d'autres les mistigris qui nous encombrent.
     
    GS
     
     

     

  • Camionnette archives

     

    Elle est là depuis plusieurs jours à hauteur du 34 de la rue des Archives, sur un espace de stationnement pour handicapés. Nous venons de la signaler à la DPSP et au commissariat central du IVe dont on s'étonne qu'ils n'aient pas réagi plus vite. L'infraction nous parait justifier de la fourrière et les engins existent pour ce type d'enlèvement comme en témoigne la photo ci-dessous :

     

    Haudriettes engin enlèvement lourd

     

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    St paulLe terre-plein Saint-Paul, ses cerisiers en fleurs et le manège (IVe) (Photo VlM)

     

     

    Il a fait couler beaucoup d'encre au moment de son réaménagement par Dominique Bertinotti alors Maire du IVe, ce terre-plein St Paul. Il faut dire qu'on a pondu pour lui un statut qui avait tout a priori pour susciter le doute et les critiques. Qu'on en juge : 

    Le "Terre-plein Saint-Paul" n'est pas une "zone de rencontre", les conditions de circulation motorisée y sont plus strictes. Ce n'est pas non plus une zone piétonne telle que celle du quartier Montorgueil dont des bornes rétractables sont censées réguler l'accès. C'est un espace hybride, comme il en existe d'autres dans Paris, dès que les trottoirs s'élargissent, et que s'amorce un partage de la voirie, de façade à façade, comme c'est le cas ici avec le confluent des rues François Miron et Saint Antoine.

    C'est cependant un espace où cohabitent piétons et véhicules à moteurs (bus, taxis, vélos, livraisons…) et vaille que vaille les choses se sont à peu près bien passées.

    Il faut s'y rendre en ce moment car les cerisiers qui ont été plantés en 2012 (notre article du 15 mars 2012) sont en fleurs et donnent à cet espace un caractère féérique que la présence d'un manège pour enfants contribue à rehausser. C'était une belle idée d'avoir planté ces arbres et le foisonnement des fleurs nous fait penser qu'un peu plus tard, en juin ou juillet, ce sont des cerises qu'on pourra cueillir ? Des vraies car les troncs portent des traces de greffes qui laissent penser qu'il ne s'agit pas de merises mais de véritables cerises.

     

  • Flixbus1Le bus Paris-Amiens

     

    Les bus électriques deviennent une réalité : ils commencent à circuler dans Paris (ligne 341 Porte de Clignancourt-Étoile) et on sait que d'ici 2025 les 4.500 bus exploités par la RATP seront remplacés par des véhicules électriques.

    C'est réjouissant pour les parisiens. La perspective serait encore meilleure s'il était décidé de faire circuler des véhicules plus petits sur les lignes qui passent dans le centre historique de la capitale. On tremble, rue Michel le Comte (IIIe) par exemple, quand on voit les bus actuels aux rétroviseurs saillants frôler la tête des piétons qui faute de place cheminent dangereusement sur le bord des trottoirs.

    C'est en application du "plan bus 2025" de la RATP et "Île-de-France Mobilités", que ces bus électriques vont être livrés. C'est un immense progrès du point de vue de la pollution en fin de parcours, qu'il s'agisse des gaz d'échappement, de l'effet de serre et du bruit.

    Un progrès tout de même qui doit nous faire réfléchir car il est d'une certaine manière hypocrite, égoïste et peut-être illusoire.

    Hypocrite, car la réduction de la pollution à Paris grâce à l'utilisation d'une énergie électrique implique une pollution supérieure là où l'électricité est produite, du fait des mauvais rendement des processus thermodynamiques et de leur entropie.

    Comment d'ailleurs sera-t-elle produite ? L'énergie fossile est vouée aux gémonies. L'atome est rejeté. Le charbon qui a repris du service en Allemagne est exclu. Les énergies nouvelles (éolien, solaire et autres…) ont l'inconvénient majeur d'être intermittentes et à faible rendement.

    Egoïste : ne va-t-on pas, dans ces conditions, déshabiller Pierre pour habiller Paul ?

    Bus élect parisUn des bus RATP

     

    Illusoire ? On aimerait se féliciter du progrès qui nous est annoncé en étant sûrs qu'il ne réserve pas de surprise. Dans l'état actuel des choses le recours à l'énergie électrique pour les véhicules automobiles est séduisant par la perception qu'on en a, sous réserve qu'on évacue les questions embarrassantes à savoir la production (centrales), le transport (caténaires, câbles et pylônes) et le stockage (batteries) de l’électricité, fluide miraculeux à bien des égards mais mais qui se laisse difficilement produire, transporter et stocker dans des conditions écologiques.

    Qu'on ne s'y méprenne pas, il ne s'agit pas ici d'un plaidoyer contre l'évolution annoncée mais d'un simple appel à la raison. Notre sentiment intime est qu'on n'est pas prêts encore à développer la société dont on rêve. La sagesse n'est-elle pas dans ces conditions de continuer à vivre avec le pétrole et le nucléaire en réduisant de façon volontariste la consommation de l'énergie qu'ils produisent, quitte à entrer dans une nouvelle société.

    Le temps que nos chercheurs découvrent la panacée en matière d'énergie. Soyons réalistes : à ce jour on n'en voit pas la couleur !

    GS

     

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    BeautreillisLa rue Beautreillis. En 1900 ? Qui peut nous dire ? (Photo GL)

     

     

    Gaspard Landau est amoureux du Marais mais il a décidé de cibler son intérêt sur la rue Beautreillis (IVe) qui relie la rue Saint-Antoine à la rue des Lions Saint-Paul à proximité des quais de la Seine. Nous sommes là au cœur du territoire de l'Hôtel Saint-Pol (ou Saint-Paul) qui a servi de demeure aux rois Charles V et Charles VI aux XIVème et XVème siècles.

    L'histoire de cette rue coïncide avec une tranche de l'Histoire de France. Aujourd'hui encore, elle est jalonnée de vestiges qui témoignent d'un passé riche en évènements.

    Il n'est pas utile, il serait même présomptueux, de continuer d'en parler alors que Gaspard Landau le fait si bien. Nous invitons nos lecteurs à basculer sur son blog et d'y passer tout le temps que leur curiosité réclamera. On peut en effet naviguer sur ce site d'un sujet à un autre en choisissant des textes longs si l'envie de savoir nous en dit.

    GS

     

  • Motos stationnées 24 renard 07 08 16
    Deux-roues motorisés stationnés sur le trottoir rue du Renard (IVe) à hauteur du centre Georges Pompidou

     

     

    "Le Figaro" d'aujourd'hui nous apprend que deux villes du Val de Marne ont décidé de faire payer le stationnement des deux-roues motorisés. Il s'agit de Charenton-le-Pont et de Vincennes. L'article du Figaro.

    Nous avons tous de la sympathie pour les motards, qu'il s'agisse des "vrais" ou de conducteurs de scooters que les pilotes de motos traitent avec condescendance. Nous en avons dans notre famille ou parmi nos amis. Nous les aimons et les respectons. Il y a cependant des choses à dire à la population qu'ils constituent, des choses qu'ils peuvent admettre sans se déjuger et sans en prendre ombrage, car elles sont tout simplement vraies.

    Un mot d'abord à ceux qui les représentent chaque fois qu'ils ont la vedette : la "Fédération Française des Motards en Colère". Elle devrait changer de raison sociale. Comment peut-on être statutairement "en colère" ? A quoi sert de discuter, de négocier, de convenir avec des gens qui sont "en colère" ? Et dont on sait que quoiqu'on leur accorde ils seront toujours "en colère" ?

    Parlons de justice ensuite. Est-il convenable que certains se refusent à payer la part d'espace public qu'ils occupent alors que d'autres y sont contraints comme les bars avec leurs terrasses, les commerces avec leurs étalages, les voitures avec leurs parkings ? Un deux-roues occupe moins d'espace qu'une voiture ? soit ! Qu'il acquitte sa quote-part, la moitié ou le tiers de ce que paie une voiture par exemple…

    Les autos sont soumises au contrôle technique tous les deux ans. C'est une disposition qui vise à limiter les risques d'accidents liés au mauvais état des véhicules. C'est aussi une obligation communautaire en Europe. Les deux-roues y sont pareillement soumis mais les motards français s'y sont toujours opposés au motif qu'ils auraient le souci plus que tout autre de surveiller l'état de leur engin !

    Ce serait pourtant une manière de contrôler plus sérieusement les pots d'échappement défectueux ou frelatés qui transforment ces engins en machines à faire du bruit de jour comme de nuit et de vérifier l'état de carburation des véhicules qui polluent fortement quand ils sont mal réglés ou mal équipés.

    La Ville de Paris, qui tremble face aux motards et à leurs manifestations bruyantes et perturbatrices de l'ordre public, signait avec les motards "en colère" le 19 mars 2007, avec la complaisance de Denis Baupin et du Maire de Paris Bertrand Delanoë, une charte scélérate (car déclarée illégale au regard du code de la route par le Préfet de police) qui autorisait leur stationnement et le cheminement sur les trottoirs pour s'y garer, ainsi que la remontée des files dans le flot des voitures. 

    Depuis, la Fédération Française des Motards en Colère fait barrage à toute forme de progrès : NON au contrôle technique, NON au stationnement payant, NON à toute contrainte sur les utilisateurs de véhicules qui n'ont que deux (ou trois) roues !

    Il s'agit pourtant de la sécurité de nos compatriotes, de santé publique et de justice. On sait qu'à l'Hôtel de Ville Christophe Najdovski, en charge des déplacements et de la voirie, lui à qui on doit la "reconquête" des berges de la Seine par les piétons, serait prêt à appliquer la même logique que ses homologues du Val de Marne, mais à ce jour la Maire Anne Hidalgo craint de se mettre à dos les motards et leur propension à manifester agressivement.

    C'est pourtant là aussi "le sens de l'Histoire" qu'elle se plait à évoquer quand il s'agit de pénaliser les conducteurs de voitures évincés de la voie Georges Pompidou…

    GS

     

  • Pont au chage pont neuf 20 03 18Perspective du pont au Change vers le Pont Neuf. Ce 23 mars, la Seine n'est pas encore à son étiage… (Photos VlM. Un clic gauche agrandit et embellit les images)

     

    Pont marie 24 03 18Le Pont Marie.

     

    Classé monument historique en 1887, il doit son nom à l'architecte Christophe Marie et relie l'Île Saint-louis au quai de l'Hôtel de Ville depuis son ouverture à la circulation en 1635

     

    Pont louis-philippeLe pont Louis-Philippe

     

    D'une longueur totale de 100 m, pour une largeur de 15,20 m, le pont Louis-Philippe fut inauguré en avril 1862. Il relie le quai de l'Hôtel de Ville et la rue du Pont Louis-Philippe à l'Île Saint-Louis. On le doit aux ingénieurs Edmond-Jules Féline-Romany et Jules Savarin

     

    Pont d'arcole 24 03 18 Le pont d'Arcole 

     

    Il doit son nom à la bataille célèbre de Bonaparte en Italie. Jadis pont suspendu dit "pont de la Grève", il est remplacé en 1856 par le pont métallique actuel. Il est le premier réalisé en fer (et non en fonte) avec une arche unique de 80 mètres qui s'appuie sur deux culées de pierre de taille. Réalisateur : l'ingénieur Alphonse Oudry.

     

    Pont notre-dame 24 03 18Le pont Notre-Dame

     

    Le pont actuel date de 1919 mais il a été précédé d'un grand nombre d'ouvrages très différents. Son origine remonte à 1420. Il sert alors de socle à 60 maisons de part et d'autre du pont, avec de riches boutiques. Lors de la crue de 1499, le tout s'écroule. Le prévôt des marchands et les échevins en payent le prix avec leur disgrâce et un emprisonnement à vie… Il est reconstruit en 1512 avec des maisons mais de 6 étages cette fois ! Jusqu'en 1769 où leur démolition est décrétée. La version actuelle date de 1919, après destruction de la précédente de 1853 qui avec ses six  arches en maçonnerie s'avérait peu compatible avec la navigation sur la Seine.

     

    Pont au change 24 03 18Le pont au Change

     

    L'Histoire du pont au Change est presque aussi tumultueuse que celle du pont Notre-Dame. Lui aussi dans sa version de 1647 supportait des maisons, lui aussi fut victime de crues et de démolitions. Son nom vient des courtiers de change qui  y tenaient des bancs pour changer les monnaies. Le monogramme "N" sur les piles et  la couronne de lauriers sont la marque de Napoléon III

     

    Pont neuf 24 03 18Le Pont-Neuf

     

    Il traverse les deux branches naissantes de la Seine à la pointe de l'île de la Cité. On est sorti du IVe mais comment résister au plaisir de s'accaparer le plus vieux et le plus beau pont de Paris ? Il est classé monument historique depuis 1889 et a fortement contribué au classement par l'UNESCO des rives de la Seine au patrimoine mondial de l'humanité.

    Construit sous le règne d'Henri IV par l'architecte Baptiste Androuet du Cerceau, qui prévoyait d'y bâtir des maisons, c'est en 1606 qu'il s'achève et il n'est pas couvert car le roi s'y est opposé. Il est en pierre et mesure 238 mètres de long et 20,50 mètres de large, avec une chaussée de 11,50 mètres et deux trottoirs.

     

    Masc

    Il est réputé pour ses éléments de décoration et la curiosité que constituent les 381 mascarons représentant des têtes de divinités de la mythologie telles que satyres et sylvains, tous sur un modèle différent, magnifiquement restitués par les travaux de restauration de 1993-94. Tous (sauf un) sont des visages masculins caricaturés.

    GS

    Bibl. Wikipédia

     

     

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    Mairie 4 Mairie du IVe, place Baudoyer (Photos VlM)

     

     

    L'édifice a beaucoup d'allure, il est au cœur de Paris tout près de la Seine, il est vaste… Bref, il ne manque pas d'atouts pour abriter en 2020 la mairie du nouvel arrondissement qui résultera de la fusion des quatre arrondissements centraux de Paris.

    Il a aussi quelques inconvénients qui font dire que la lutte sera sévère avec la mairie du IIIe, dont certains disent qu'elle tient la corde car son éloignement de l'Hôtel de Ville pourrait servir sa cause.

    Les deux Maires en parlent avec détachement, un peu feint peut-être, mais ne sont manifestement pas dans une lutte acharnée pour emporter un choix qui n'a pas à leurs yeux une si grande importance.

    WeilAriel Weil, Maire du IVe

     

    Le portrait "de A à Z" qu'a dépeint le 15 mars le magazine "Le Point" du Maire du IVe dans son supplément sur le Marais est si complet qu'il n'est pas nécessaire d'en rajouter. Disons simplement pour éviter toute redite qu'Ariel Weil est quelqu'un avec qui d'emblée on se sent bien et dont on a envie de s'en faire un ami.

    Il n'était pas question dans notre entretien de nous limiter à évaluer sa personnalité. Il y a dans l'arrondissement assez peu de sujets sensibles mais ceux qu'on peut qualifier ainsi sont de vrais brulots.

    L'interdiction de circuler sur la berge rive droite est sans aucun doute un sujet sensible mais il a aussi la particularité d'être clivant. Dans nos arrondissements, il n'y a jamais eu d'enquête sérieuse mais les commentaires que nous lisons sur les réseau sociaux et sur notre blog font penser que les partisans et les opposants sont en nombre équivalent. Ariel Weil soutient Anne Hidalgo sur ce dossier, ce qui n'a rien de surprenant puisqu'il fait partie de la majorité municipale à ses côtés, et il mise sur le temps pour convaincre les opposants que ce choix correspond bien au "sens de l'Histoire".

      Ste cathRue Caron, vue de la place du Marché Ste Catherine

     

    Nous nous sommes longuement entretenus de la problématique de la place du marché Ste Catherine, défigurée et envahie par l'installation illégale de terrasses fermées. Nous avons compris qu'il ne resterait pas les bras croisés devant ce qui est pour nous tous une provocation qui doit être traitée avec la plus grande fermeté.

    Il est moins impliqué dans les lieux où sévit le tapage nocturne, domaine de la Préfecture de Police par excellence, mais il ne s'en désintéresse pas. Nous l'avons dit au magazine "Le Point" lors de notre interview, il y a peu  d'abcès de ce type dans le Marais mais lorsque abcès il y a nous sommes totalement engagés en tant qu'association dans la défense des riverains. Nous apprécions de bénéficier du soutien du Maire et de ses adjoints et de l'écoute qui est la leur auprès de la police.

    Enfin il est un dossier dont Ariel Weil à juste titre est particulièrement fier : à l'occasion de la période de froid intense que nous connaissons depuis plusieurs semaines, son arrondissement s'est placé en tête de la lutte contre la précarité, la faim et le froid en offrant un accueil d'une ampleur historique aux sans-abris de Paris.

    En conseil d'arrondissement le 12 mars, le Maire déclarait : "Avec la mairie, la cité Morland (80 places), l’Hôtel-Dieu où 40 places d’urgence s’ajoutent aux 90 places ouvertes depuis mai dernier pour les femmes et les nourrissons, le Village Saint-Paul où la RIVP (bailleur social) a mobilisé un local vacant qui accueille 40 personnes, ce sont 210 places d’hébergement qui ont été proposées durant la vague de froid et 300 en comptant les 90 places ouvertes à l’Hôtel-Dieu en mai 2017".

    Ainsi, ce sont 4.144 repas qui ont été servis en mairie depuis le 11 décembre 2017, et 795 nuitées organisées depuis la vague de froid qui a débuté le 5 février avec 300 lits mis à disposition dans l'arrondissement.

    Gérard Simonet

     

     


  • Manif berges 10 03 18
    Berge rive droite, au fond le Pont Marie (Photos VlM – cliquer jusqu'à deux fois pour agrandir))

     

     

    Il y avait un peu plus de monde que d'habitude un samedi sur les berges de la rive droite entre le Pont Louis-Philippe et le Pont Marie. Difficile voire impossible à un non-professionnel d'en faire l'évaluation, même à la louche comme ils ont l'habitude de le faire.

    On y a vu la Maire de Paris, Anne Hidalgo, qui défend son dossier avec ardeur, et le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum avec son écharpe, qui défend Anne Hidalgo.  

                                                                                 

    Manif berges hidalgo 10 03 18 Manif berges aidenbaum 10 03 18

     Anne Hidalgo (à gauche) et Pierre Aidenbaum (à droite) [sans métaphore]

     

    Pendant ce temps, indifférents à l'évènement, les véhicules circulaient de façon plutôt fluide sur les quais de l'Hôtel de Ville et des Célestins.

     

    Quai HdV 10 03 18Quai de l'Hôtel de Ville, le 10 mars 2018 à 15h30

     

    Cette manifestation ne va pas changer le cours des choses et elle ne va convaincre ni les uns ni les autres. La Maire de Paris a pris un nouvel arrêté, il déclenchera probablement des recours avec des rebondissements et les médias en feront leurs choux gras tandis que les deux camps fourbiront leurs armes à coup de sondages et d'études sur le trafic, la pollution et le bruit.

    Il est probable toutefois que l'argument le plus lourd soit "le sens de l'Histoire" et l'exemple de nombreuses villes étrangères et françaises. Le gouvernement et ceux qui ont des vues sur Paris pour les prochaines élections n'y sont pas insensibles.

    Il faudrait tout de même que chacun se dispense d'arguments fallacieux. Ainsi ceux qui parlent de pollution pour dire qu'elle s'est améliorée ou agravée. Comment le savoir et rattacher le résultat au traitement des berges sachant qu'il n'y a que cinq stations de mesure dans Paris et qu'elles sont loin de là.

    Il n'y a qu'une donnée qui trouve grâce à nos yeux car nous savons qu'elle est mesurable et pertinente : le trafic total à Paris, pour vérifier si oui ou non une partie s'évapore (ou se sublime…)

    Faut-il aussi brandir comme argument l'inscription en 1991 des "rives de la Seine" au patrimoine mondial de l'UNESCO en oubliant que le motif de l'inscription est la qualité des monuments qui la bordent des deux côtés et non les berges elles-mêmes qui ne sont que des quais ou des grèves ordinaires. Voir à ce propos le site de l'UNESCO et toutes les photos des merveilles auxquelles il attribue l'inscription. A ne manquer sous aucun prétexte !

    Gérard Simonet