Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Voirie/Déplacements

  • Cirulation paris centreEn 20 ans, le profil de la circulation dans le centre de Paris a beaucoup changé. Les véhicules motorisés sont beaucoup moins nombreux à l'exception des motos et scooters dont les nuisances restent un sujet de préoccupation pour les résidents (Photo Sortir A Paris)

     

     

    On ne dispose pas d'appareils de mesures mais c'est une évidence pour nous : le nombre de véhicules à moteur en circulation dans le centre de Paris s'est réduit depuis le début des années 2000. Une baisse de 30 %, si elle nous était confirmée, ne nous étonnerait pas. La rue de Rivoli est certes dangereuse à traverser car les vélos surgissent de partout mais on y respire mieux. La rue des Archives est tranquille. Le reste est à l'avenant.

    Notre association n'a pas la prétention d'être la voix des habitants de Paris-centre mais elle constitue un réseau social dont la visibilité est reconnue, par un public nombreux d'abord qui nous a rejoint, et accessoirement par les acteurs institutionnels dont il est une source d'information et un influenceur potentiel.

    Dans le débat sur la création d'une zone à trafic limité nous faisons partie de ceux, réalistes nous semble-t-il, qui savent que l'évolution est inéluctable et qu'elle est porteuse de bienfaits. Nous sommes donc tout à fait enclins à l'accompagner. Nous l'avons écrit à diverses reprises sur ce blog en indiquant les conditions d'une mise en œuvre pertinente.

    Nous avons pris connaissance aujourd'hui 1er août sur "Le Parisien" d'une série d'informations recueillies auprès de David Belliard, Maire adjoint en charge de la circulation (transformation de l'espace public). Pour commencer, le périmètre en est changé car les Maires d'arrondissements concernés, Florence Berthout pour le Ve, Jean-Pierre Lecoq pour le VIe et Rachida Dati pour le VIIe ont émis un avis négatif qui rejoint celui de la préfecture de police. Il faut les écouter et limiter la zone à Paris-centre car le boulevard St Germain fait figure d'intrus dans la zone telle qu'elle était envisagée.

    M. Belliard semble disposé à en convenir. C'est tant mieux !

    Il reste un vice de forme dans le projet : en parcourant le mode opératoire on se rend compte que dans cette zone à trafic limité tous les véhicules de fait seraient admis puisqu'il suffit que leurs conducteurs se prévalent d'un motif commercial de s'y trouver, la preuve étant fournie par la détention d'un ticket de caisse ou d'une facture présenté à la sortie du secteur. Qui peut croire un seul instant que le contrôle aléatoire effectué à la sortie sera d'une quelconque efficacité ? Est-il d'ailleurs compatible avec nos libertés individuelles ? Nous rappelons notre credo à ce sujet : les véhicules doivent être traités pour ce qu'ils SONT et non pas pour ce qu'ils FONT.

    Ainsi le projet se réduit comme peau de chagrin et de façon piteuse car il est clairement visible que M. Belliard achète la paix avec les commerçants qui de tout temps ont été attachés à la liberté totale d'utiliser la voiture.

    "Du coup" (comme on le dit inlassablement aujourd'hui dans les conversations), il n'est pas évident que le Maire de Paris-centre Ariel Weil qui engrange des mesures claires d'interdiction de circuler (rue de Rivoli, Berges de la Seine, rue du Temple, rues aux écoles….) se contente d'une mesure dérisoire. Nous ne l'encouragerons pas d'ailleurs dans ce sens !

    Gérard Simonet

     

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    BeauneClément Beaune, Député des IVe, XIe (partie) et XIIe (partie), Ministre des Transports, avec Clara Chassaniol sa suppléante à l'Assemblée Nationale, lors de notre rencontre du 20 mai 2022, avant les élections législatives.

     

     

    Une directive européenne de 2014 impose un contrôle technique bi-annuel aux véhicules à moteurs. Les propriétaires de voitures l'appliquent sans rechigner en dépit de son coût car elle est garante d'une sécurité renforcée sur la route.

    Les deux-roues motorisés y sont également soumis et un rappel de Bruxelles est intervenu en 2021 pour signifier aux pays récalcitrants dont le nôtre fait partie qu'ils sont tenus de s'y plier. Dans la foulée, un décret est paru en France avant les présidentielles, avec l'annonce de l'entrée en vigueur de ce contrôle technique en septembre 2022.

    Ce décret a été brutalement gelé par le président Emmanuel Macron, candidat à sa ré-élection avec une réflexion que les médias ont rapporté en ces termes choisis : "on ne va pas emmerder les gens… ".

    Bizarrement, on a vu le décret refleurir après les élections et jusqu'à ces jours derniers où la presse s'est fait l'écho de son retour et de son application prochaine.

    Coup de théâtre ce matin : on apprend du Ministre des Transports Clément Beaune, notre Député élu à Paris dans le IVe, que le décret de lancement du contrôle technique des deux-roues motorisés début 2023 vient d’être abrogé par un nouveau décret publié mardi 26 juillet 2022 au Journal officiel. On se demande s'il n'y a pas deux Exécutifs dans ce pays, un qui remplit ses obligations parlementaires et pense à l'intérêt général, l'autre – apparemment tout puissant – qui gère les dossiers les yeux fixés sur les indices de popularité du gouvernement.

    Il faut rappeler que les usagers de deux-roues motorisés sont défendus par un syndicat qui a la capacité de nuire de plusieurs CGT à la fois. Il s'agit de la "Fédération des Motards en Colère". Quand les pouvoirs publics n'obtempèrent pas à leurs exigences, ils organisent des rassemblements monstres de motards à travers la France et aucun politique n'aime ça !

    On imagine aisément la conversation qui a dû avoir lieu ces jours derniers entre Emmanuel Macron et son Ministre : "Clément, je sais que les citoyens attendent des mesures pour civiliser les motards, le bruit affreux de leur engins souvent frelatés, la pollution qu'ils créent, leur comportement dangereux et provocateur, mais ils peuvent être aussi nuisibles à notre image que les retraites, la COVID, la canicule et la variole du singe réunis. Défausse toi de ce guêpier !"

    Motos autos motos

    Il faut se rendre à l'évidence même si ce n'est pas glorieux, Clément Beaune ne peut pas faire autrement que botter piteusement en touche. Il peut cependant le faire avec un semblant d'élégance et une pensée pour ses électeurs. La meilleure méthode est d'analyser les causes de l'inimitié des citoyens à l'égard des motards et de traiter ces causes l'une après l'autre. Le bruit est de toute évidence une priorité. Que le gouvernement s'y attèle et fasse en sorte que les engins à deux ou trois roues cessent d'empoisonner notre existence de citadins ou de campagnards.

    Gérard Simonet

     

    Postscriptum du 28 juillet 2022 

    Nouvelle péripétie : ce 27 juillet,  le Conseil d’État rappelle au gouvernement qu'il doit mettre en place ce contrôle technique… depuis le 1er janvier 2022.

    Conseil d'état

     

     

  • LPRue du Roi de Sicile et des Mauvais Garçons (IVe). Restaurant corse "L'Alivi" (Photo Le Parisien)

     

     

    Signé par Pauline Darvey, l'article de ce 14 juillet 2022 du quotidien Le Parisien rapporte les propos de Florent Giry, Adjoint au Maire de Paris-centre Ariel Weil, et publie le plan de circulation du Marais, qui pourrait entrer en vigueur dès 2023.

    Nous déclarons depuis des mois que nous approuvons les objectifs de ce plan qui visent à réduire la circulation automobile sous certaines conditions, mais en découvrant les mesures proposées nous hésitons à croire que M. Giry pense ce qu'il dit et nous nous demandons s'il n'a pas fabriqué son discours pour amadouer des commerçants qui continuent à penser qu'ils ont besoin de voitures dans leur rue pour survivre.

    Pour soutenir sa rhétorique, en accord probablement avec les Verts de l'Hôtel de Ville, il a choisi son ennemi : la circulation de transit, dont il fait l'âne de la fable, "ce maudit animal, ce  pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal", en proclamant qu'elle est la seule visée, comme s'il était aisé de distinguer les véhicules suivant le motif de leur présence.

    Capture d’écran 2022-07-14 grande+

    Infographie du Parisien, qui désigne par des flèches bleues les inversions de sens

     

    Les informations du Parisien corroborent les conclusions fantaisistes de groupes de travail qui ont œuvré sur le sujet, au nom de la démocratie participative, et auxquels notre délégué Philippe Lanta a participé en tentant vainement de ramener les animateurs à la raison. Qu'on en juge : le sens de circulation de la rue des Archives est inversé entre Ste Croix et Rambuteau ; la rue du Temple reste sud-nord mais la circulation est inversée entre Haudriettes et Blancs-Manteaux.

    On trouve des bouchons du même genre dans les rues des Quatre-Fils, Charlot, Blancs-Manteaux, Vieille du Temple, Petit Musc, Cerisaie et Figuier. La liste n'est pas exhaustive mais il n'est pas nécessaire d'aller plus loin pour se demander s'il ne s'agit pas d'une triste plaisanterie….

    Avec une énorme interrogation : comment les services de secours, les bus 29 et 75 et les pompiers vont-il surmonter ces obstacles à leurs déplacements ?

    Nous espérons que le Maire Ariel Weil, qui n'est pas un rêveur, fera tomber rapidement le rideau de cette comédie. Nous rappelons notre position : l'autorisation de circuler doit s'appliquer aux véhicules et à leurs propriétaires pour ce qu'ils sont et non pour ce qu'ils font. Autoriser véhicule et conducteur sous prétexte qu'ils ont consommé dans nos quartiers (tickets, factures…) est purement illusoire et peu respectueux, dans son principe, des libertés individuelles !

    Gérard Simonet

     

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    U Express redTravaux en secret 4 rue de Montmorency/109-111 rue du Temple (IIIe) pour transformer une supérette Hyper U qui vient de fermer, en un "Dark Market" (Photo VlM/DP)

     

     

    Elle a fermé fin mai cette supérette qui s'était lovée dans un espace peu adapté de 900 m² entre les rues du Temple et de Montmorency. Tellement engoncée qu'elle avait dû entreprendre des travaux en désaccord avec les autres membres de la copropriété et affronter une citation en justice.

    Les riverains n'en étaient pas mécontents toutefois. De l'avis général, elle proposait un choix plus large que ses concurrents et ses prix se comparaient avantageusement à ceux de ses voisins. Elle avait un handicap cependant : une circulation mal-aisée à l'intérieur et des employés peu accueillants…

    Ce qui se dessine répond à un besoin : la livraison des achats à domicile. C'est "le Sens de l'Histoire". Inutile de s'en plaindre, le mouvement est lancé et il ne s'arrêtera pas. En revanche il est hors de question qu'il s'installe n'importe où, et il est en train ici d'en prendre le chemin. Nous apprenons en effet que des aménagements en catimini sont en cours pour installer sous la marque GoPuff un entrepôt pour la vente par Internet de produits alimentaires livrés à domicile par des coursiers.

    Il est évident pour les habitants du quartier que la rue de Montmorency est incapable d'accueillir les camions d'approvisionnement et assurer leur évacuation par la rue du Temple. Ces deux rues sont étroites et encombrées. On imagine encore moins qu'elles servent de lieu d'attente et de hub aux coursiers/triporteurs venus charger leur marchandise. C'est tout simplement inimaginable, il n'y a pas de pire choix dans le Marais !

    Ajoutons si c'est nécessaire que le règlement d’urbanisme du Marais (SPR – site patrimonial remarquable) précise que l'immeuble du 4 rue de Montmorency bénéficie d'une protection type A qui impose que tous travaux doivent recevoir le visa conforme de l'ABF (architecte des bâtiments de France). En guise de demande d'autorisation préalable, on ne trouve qu'une demande de transformation d'une porte simple en porte double ! On comprend que le déclarant ne tient pas à rendre visibles les travaux en cours et s'en expliquer !

    Tous les ingrédients sont réunis pour un nouveau conflit autour de ce commerce.

    Ce constat sur "le sens de l'histoire" s'applique à d'autres dossiers : la piétonisation des berges de la Seine, la circulation dans Paris-centre et la prolifération des terrasses chère à Olivia Polski. Chacun d'eux a sa logique et sa justification mais les dérives sont trop nombreuses. Il est du devoir de la municipalité d'être exigeante sur le respect des lois et règlements. C'est à ce prix qu'elle pourra récupérer une partie de la confiance perdue. Le vote récent par les Verts de David Belliard et les Républicains d'Aurélien Véron, réunis pour la première fois sur la question des terrasses, montre que les lignes peuvent bouger dans le sens des attentes des parisiens.

    GS

     

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    Zone trafic limité

    Infographie du quotidien "Le Parisien". La zone visée comprend Paris-centre augmenté de l'espace entre la Seine et le boulevard St Germain (Ve et VIe)

     

     

    Le quotidien Le Parisien publiait en février une interview des principaux élus à la mairie de Paris pour faire le point sur le projet de zone à trafic réduit qui devrait voir le jour d'ici 2024, à l'occasion des JO. La manière dont le dossier a été présenté, l'argumentaire des élus, nous incitent à apporter une contribution qui, pour être critique sur certains aspects, n'a pas d'autre but que d'assurer sa faisabilité.

    On constate que l'accent est mis, par les élus de la Ville, sur le trafic de transit qui fait figure de bouc émissaire des problèmes de circulation que toute ville comme Paris connait. En effet, parce qu'ils ne veulent pas appeler les choses par leur nom, les élus de Paris qui sont moteurs (lol) en la matière (le groupe EELV) cherchent à dissimuler leur désir de réduire tout simplement la circulation automobile dans le secteur concerné.

    Cette intention est pourtant louable et une majorité de parisiens est prête à s'y rallier, pour autant que des précautions soient prises pour échapper à une protestation générale. C'est une nécessité car il faut protéger la qualité de l'air que nous respirons, réduire le bruit et désencombrer les rues. Il faut se donner un objectif : que ceux qui ont un besoin impératif d'utiliser leur véhicule puisse le faire et se rendre à destination dans un délai raisonnable.

    Sachant d'où l'on part, il est évident qu'il faut globalement et significativement réduire le nombre de véhicules en circulation. Le mouvement est amorcé de façon visible et mesurable, il faut désormais l'amplifier et le généraliser.

    Ce résultat implique nécessairement un changement des comportements et le recours à ce qu'on appelle "les circulations douces" : marche à pieds, vélo, trottinettes, autres engins et, surtout, vers les transports en commun. Tout ce qui va dans le sens de l'amélioration de ces modes de déplacements et des conditions de leur utilisation doit être mis en œuvre et développé pour rendre la politique de déplacements pertinente. Citons un exemple : rue de Rivoli, on fait le constat que les bus dans leur couloir sont ralentis à 6/10 km/h par des vélos qui délaissent la voie qui leur est attribuée pour emprunter celle des bus. Il faut combattre efficacement cette dérive pour que le transport par bus  bénéficie d'un débit normal.

    En tenant ces propos, nous sommes probablement en ligne avec les stratèges de l'Hôtel de Ville qui ont pour noms David Belliard ou Christophe Najdovski, que la Maire Anne Hidalgo et son Premier Adjoint Emmanuel Grégoire semblent soutenir, avec sans doute moins d'idéologie mais avec une détermination sans faille.

    Pour que les parisiens concernés acceptent cette évolution (qui va dans le sens de l'histoire, on peut en convenir) il faut que les autorités garantissent sans restriction le droit de circuler : aux riverains, aux véhicules de secours et de service, aux bus, aux taxis, aux VTC (la mairie vient d'en accepter le principe), aux livreurs, aux artisans en mission et, c'est une demande de notre part, aux personnes habilitées par décision des mairies pour des motifs impérieux.

    Le diable est ensuite dans quelques détails.

     

    Motos garées rambuteau 29 01 21

    Que fait-on pour les deux-roues motorisés (motos, scooters) dont le nombre a explosé depuis 20 ans ? Notre position est claire, ils doivent être soumis aux mêmes contraintes que les voitures car ils sont polluants, bruyants à l'extrême, dangereux et encombrants. On sait qu'ils devront désormais payer le stationnement et subir l'obligation de contrôle technique (à moins que le gouvernement cède une fois encore…). En atténuant les distorsions dont ils bénéficient par rapport aux quatre-roues, il est possible qu'un ré-équilibrage salutaire se produise entre les modes de déplacements.

    Comment va-t-on assurer le contrôle et déclencher les sanctions ? C'est là où les choses se compliquent. Nous plaidons pour que le contrôle porte sur ce que les véhicules SONT et non pas sur ce qu'ils FONT. Nous entendons par là un contrôle des véhicules sur plaques d'immatriculation et des amendes automatiques aux contrevenants comme le font déjà certaines villes et certainement pas en vérifiant si les véhicules ont quelque chose à faire dans le secteur. On lit à ce propos dans l'excellente interview de février du Parisien que David Belliard cherche à s'attirer les bonnes grâces des commerçants de Paris en affirmant que la circulation sera autorisée à tous ceux qui peuvent apporter la preuve, factures à l'appui, qu'ils sont venus pour consommer…. On reste baba !

    Cette vision des choses est tout simplement irréaliste. Elle implique un effectif de centaines voire de milliers le personnes pour exercer un contrôle tatillon et désuet. Liberticide diront même certains ! Il semble évident que nos élus usent d'une tactique : apaiser les commerçants qui craignent pour leurs affaires en visant la "circulation de transit", qui ne consomme pas puisqu'elle ne fait que passer ! Ce discours est peut-être propre à amadouer les commerçants mais il n'est évidemment pas crédible car les véhicules ne portent pas en colifichet la mention "en transit !" qui  permettrait de les repérer….

    Nous encourageons nos élus, Anne Hidalgo et Emmanuel Grégoire et leurs Adjoints, à dire la vérité et à s'engager sur un chemin raisonnable. Il faut en contrepartie assurer les commerçants que TOUS les parkings publics resteront accessibles à leurs clients potentiels pour qu'il puissent stationner et consommer. Ceci veut dire que les voies comme Beaubourg et Renard qui conduisent à de grands espaces de parking ne sauraient être brutalement interdites.

    Un mot pour conclure sur le mode opératoire des mairies d'arrondissements. Fidèles au mythe de la démocratie participative, elles mobilisent les conseils de quartiers à la recherche de martingales pour résoudre la quadrature du cercle : un plan idéal de circulation. Chacun y va de sa proposition de fermetures de rues, de changement de sens de circulation, en oubliant que le transport est une science et qu'il faut en posséder et maitriser les outils et les données pour assumer des études comme celles-là.

    Nous n'avons pas quant à nous la prétention de détenir la vérité et la méthode en la matière. Nous sommes partisans  d'une gestion consultative (et non pas participative) des dossiers. Si nos élus veulent bien nous lire, qu'ils tiennent compte de notre point de vue s'ils le jugent pertinent. Ils sont responsables et nous ne le sommes pas. Nous espérons qu'ils feront les bons choix.

    Gérard Simonet

     

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    Fronde 03 05 22Terrasse de la brasserie La Fronde 33 rue des Archives (IVe), en trois strates : terrasse de base à gauche, extension estivale autorisée sur la rue, et occupation additionnelle (chaises rouges) à l'initiative du gérant… (Photo VlM)

     

     

    Articles, sondages et reportages foisonnent. Les associations "qualité de vie" se mobilisent. Vivre Paris dépose un recours en carences fautives contre la mairie de Paris (Le Figaro du 2 mai, Angélique Négroni)

    Le quotidien publie en outre une enquête auprès de ses lecteurs pour savoir ce que pensent les parisiens des terrasses estivales. Sur 155.098 votants, 47,4 % les approuvent, 52,6 % s'y opposent.

    Pour autant qu'on reconnaisse un panel dont on ne sait rien si ce n'est qu'il s'agit de lecteurs, les avis sont donc apparemment partagés.

    A nos yeux toutefois cette enquête n'a pas de sens. Elle constitue même un sophisme. En effet, il n'est pas juste de mettre en balance l'opinion de gens qui jouissent d'une situation (consommer en plein air en terrasse) et ceux qui en souffrent (défaut d'accessibilité, tapage nocturne). En d'autres termes, dormir tranquille et user de l'espace public sont des droits absolus et une exigence de santé publique pour le sommeil, consommer en terrasse ne l'est pas. S'il n'y avait qu'un seul citoyen dont la santé soit affectée par le bruit, les fautifs ne sauraient justifier leur comportement par le nombre.

    Il n'est pas interdit toutefois d'être accommodant. La terrasse de La Fronde qu'on a choisie comme échantillon s'y prête parfaitement. On constate que son gérant a respecté le cahier des charges de la mairie pour sa terrasse estivale. La clôture de la plateforme est à claire-voie et elle a les dimensions et la hauteur requises. Échanger des voitures en stationnement contre des consommateurs peut convenir au voisinage si les horaires sont respectés et si les exploitants veillent au comportement paisible de leurs clients .

    Il reste cette rangée de tables/chaises rouges ajoutée sur le trottoir. Elle est potentiellement génératrice de thromboses surtout quand les chaises sont occupées. Elle enfreint le règlement qui impose un passage garanti pour les piétons de 1,80 mètre. Il importe qu'elle soit retirée.

    Chaque terrasse estivale doit faire l'objet d'un examen attentif et des correctifs doivent être appliqués. C'est le rôle de la police municipale. L'assume-t-elle ? Il semble que son engagement et sa détermination varient d'un arrondissement à l'autre. L'Hôtel de Ville, assommé par l'échec politique de la Maire de Paris aux présidentielles, n'a jamais paru aussi détaché du sujet, laissant de fait les Maires d'arrondissements assumer le problème et le gérer.

    Il y a du répondant à Paris-centre, nous en remercions les élus et la police municipale, mais les échos que nous avons d'autres secteurs de Paris montrent qu'il n'en est pas partout ainsi.

    GS

    Le 4 mai 2022

     

    Postscriptum :

    Il y aura une suite à cet article quand la mairie et ses services auront réagi

     

    Le 9 mai 2022

    L'occupation du trottoir par les tables et les chaises rue des Archives persiste. Des abus manifestes sont signalés également rue du Temple, terrasse du OKEN (Temple/Rambuteau – IVe) ; une habitante du IIIe, Valérie, adresse une plainte écrite avec photo au Maire de Paris-centre Ariel Weil en ces termes :

     

    A l'attention de M. A. Weil

    Monsieur,

    Charlot 06 05 22

    Nous vous avons rencontré avant les élections municipales, entretien au cours duquel nous vous avons exposé les abus et les errements du Café Charlot (75003) depuis une dizaine d'années. Nos observations tant auprès de vous que de l'ancien Maire du troisième sont restées lettre morte. Mais depuis l’automne dernier, la situation rue Charlot s'est détériorée dans la mesure où le gérant ne se contente plus d'une rangée de tables illégale, mais en a ajouté une seconde. La situation est tellement critique que les riverains ne peuvent plus emprunter le trottoir (ci-dessus photo).

    Il serait temps que la mairie de Paris-centre réagisse enfin, puisque vous disposez de tous les moyens réglementaires pour faire valoir ce que de droit [et d'une police municipale – NDLR].

    Valérie

     

    Les services du Maire semblent dépassés par les événements et les bars-restaurants s'en délectent. Voici la réponse à Valérie de l'Adjoint au Maire en charge du respect du droit des terrasses, Yann Connan. Il a toute l'apparence d'un homme qui désespère et cède à la panique…

     

    "Monsieur le Maire, qui a bien pris connaissance de votre signalement, tient à vous faire savoir que cet établissement ne dispose d'aucune autorisation de terrasse estivale, cela faisant écho à la décision de la Mairie de Paris Centre.

    En conséquence, les effectifs de la Police municipale ont été missionnés aux fins d'un renforcement des contrôles et le cas échéant des verbalisations à l'égard de ce commerce, bien connu pour ses multiples abus, que nous ne pouvons en effet plus tolérer.

    Notre vigilance reste (et restera) de mise."

     

    La vigilance ne suffit pas, il faut agir, et refuser que l'anarchie s'impose par la force. Les candidats aux élections législatives, qui déjà nous abreuvent de leur prose, font bien de s'emparer du sujet. Il serait plus digne cependant que ceux qui ont allumé l'incendie à l'Hôtel de Ville avec ces terrasses sans foi ni loi se mobilisent et fassent revenir l'ordre.

    Quant au Maire de Paris-centre, il a su montrer jusque là qu'il n'admet pas qu'on lui marche sur les pieds. C'est pourtant ce qui lui arrive en ce moment. On attend de lui des mesures exemplaires.

     

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    Banc bois brut pied d'arbreBancs TVK issus tout droit d'un délire écolo

     

     

    Le bulletin d'information n° 61 de la mairie de Paris-centre nous apprend que la place de la République "continue sa mue" avec le remplacement entre le 28 avril et le 6 mai 2022 de huit bancs en bois TVK actuels par huit bancs doubles Davioud.

    Le retrait des bancs "Mikado"  aura lieu au cours de l'été.

     

    Banc mikado Banc davioud

     

     

    Bancs Mikado à gauche, banc double Davioud à droite. Lesquels préférez-vous ?

     

    Monsieur  le Maire, merci ! à quand le retour de la Fontaine aux Dauphins ? (article D. Feutry du 13/11/2013)

    Gérard Simonet

     

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    Arquebusiers 13 04 22Le passage des Arbalétriers à hauteur du 34 rue des Francs-Bourgeois – IIIe – où le duc d’Orléans aurait été assassiné en 1407 par les sbires de Jean sans peur, duc de Bourgogne, au retour d'une soirée galante rue Barbette auprès de la reine Isabeau de Bavière, épouse du roi Charles VI dit le fou (Photo VlM – clic gauche pour agrandir)

     

     

    C'est une anomalie choquante que nous dénonçons depuis la création de l'association : ce lieu unique qui garde en mémoire un urbanisme et des événements du moyen-âge est maltraité par ceux-là mêmes qui en sont les propriétaires !

    Efforçons nous d'être justes, il y a eu des travaux d'entretien. Le sol notamment, dont le revêtement a été refait entièrement. Avec des pavés non conforme, car sciés au laser, mais soyons conciliants le résultat n'est pas si mauvais et le cheminement sur cette chaussée est sans aucune doute plus aisé que sur des pavés "Napoléon" passablement bombés….

    La rive droite a été ravalée, dans les années 2010, sous l'impulsion d'un membre actif de notre association à qui on rend hommage car il est décédé depuis et au nom de l'une des copropriétés riveraines. On a naïvement pensé que les copropriétaires de la rive gauche en feraient autant. De nombreuses dissensions entre eux ne l'ont pas permis. De leur côté, la mairie de Paris et l'ABF (architecte des bâtiments de France) n'ont pas pu ou désiré taper sur la table. C'est étrange car les services de la mairie sont exigeants en matière de ravalement des façades et manient aisément l'injonction avec menaces à la clé…

    Nous appelons cette fois l'attention de l'Adjointe à la Maire de Paris Karen Taïeb en charge du patrimoine et du Maire de Paris-centre Ariel Weil pour que leurs services se saisissent de ce dossier. Si l'alerte "#saccageparis" a obtenu l'écho que l'on sait c'est à cause notamment du laisser-aller général à l'égard de situations de ce genre. Imaginons la réaction des touristes quand ils découvrent que ce site historique ne bénéficie pas de l'attention qu'il mérite ! Et l'opinion des citoyens comme nous qui souffrons depuis des années d'un sentiment de dégoût à chaque passage devant l'entrée de la voie !

    Gérard Simonet

     

  • Archives 33 la fronde 13 04 22 clotureCafé-restaurant La Fronde, 33 rue des Archives (IVe)

     

     

    Noua attendions le 1er avril avec appréhension car cet établissement s'était distingué en 2020-21 avec une terrasse éphémère qui avait soulevé un concert de protestations indignées.

    Force est de reconnaitre que la leçon a été tirée et que la version 2022-23 répond mieux au cahier des charges du nouveau RET (règlement des étalages et terrasses) pour le terrasses estivales. La clôture à claire-voie est du meilleur effet et la plateforme s'inscrit harmonieusement dans l'espace libéré par les voitures.

     

    Archives 33 la fronde terrasse et trottoir 13 04 22

    Le passage parcimonieusement réservé aux piétons est a priori convenable, pour autant que la rangée de tables et chaises rouges en bordure ne migre pas vers le centre sous la pression de la clientèle attablée. Il est souhaitable que les services de la mairie demandent le retrait de ce mobilier car il est porteur de conflits.

     

     

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    Carnavalet inaug font wallace 13 04 22Emmanuel Grégoire, Premier Adjoint à la Maire de Paris et Maire "par intérim" de Paris, en charge de l'urbanisme, vient de couper le ruban (Photo VlM)

     

    Il était normal que le Musée Carnavalet, qui est consacré à l'histoire de Paris, héberge dans ses murs un exemplaire de ces fontaines qu'on doit au britannique Richard Wallace. Sensible aux difficultés que rencontraient les parisiens à l'issue de la défaite de Sedan en 1870 et l'insurrection de la Commune en 1871, il offrit à la Ville en 1872 un lot de 50 exemplaires de ces fontaines, dessinées par Charles-Auguste Lebourg, afin que les parisiens, qu'il affectionnait, aient accès plus aisément à l'eau potable. On en compte aujourd'hui 120, de deux tailles différentes.

    C'est justement l'une de ces fontaines livrées en 1872 qui se trouve à présent au musée. Le XIVe arrondissement s'en est défait au profit du musée, non sans un certain déchirement, contre l’engagement de l'Hôtel de Ville de lui fournir une fontaine neuve dès que possible.

    Ariel Weil Maire de Paris-centre nous a appris à cette occasion qu'une autre fontaine Wallace sera bientôt installée "place du Temple", l'espace créé autour de la nouvelle sortie "Hôtel de Ville" sur la zone piétonnière aménagée au carrefour Temple/Verrerie (IVe). Emmanuel Grégoire, qui a dû faire face il y a quelque temps à la fronde d'amoureux de Paris à propos du mobilier urbain, n'était pas mécontent de se prévaloir d'un hommage au patrimoine du XIXème siècle avec l'installation prévue sur cet espace de deux bancs publics Davioud….

    De nombreuses personnalités étaient présentes : outre MM. Grégoire et Weil, Valérie Guillaume, Directrice du musée, Karen Taieb Maire-adjointe de Paris en charge du patrimoine, Carine Rolland Maire-adjointe de Paris en charge de la culture, un Ministre plénipotentiaire de l'ambassade du Royaume Uni, la Présidente co-fondatrice de de la Société des Fontaines Wallace….

    Nous avons été heureux de croiser Jean-François Legaret, ex Maire du 1er arrondissement, qui est depuis 2020 le Président de la Commission du Vieux-Paris.

    Gérard Simonet