Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Voirie/Déplacements

  • MontorgueuilRue Montorgueuil (IIe) : sympa pour ceux qui n'y vivent pas, un enfer pour les résidents… Jacques Boutault a été le seul Maire EELV d'arrondissement à Paris de 2014 à 2020. On attendait qu'il tape sur la table et défende la tranquillité des riverains mise à mal par l'anarchie des terrasses et la colonisation des trottoirs. Les attentes ont été déçues. Ariel Weil, Maire du nouvel arrondissement Paris-centre qui englobe le IIe était attendu à son tour sur ce dossier. Il s'y est attelé et l'annonce d'un règlement sur mesure pour le secteur de la rue Montorgueuil et des rues afférentes, qui fait partie intégrante du RET (règlement des étalages et terrasses) de Paris, rompt avec la tolérance coupable qui prévalait. Et s'il ne règle pas tout, il semble porteur d'un espoir d'amélioration sensible.

    La mairie de Paris-centre a publié le 25 mars un communiqué de presse qui introduit le nouveau règlement applicable au secteur Montorgueuil/Saint-Denis. Elle prend le risque de contestations devant le tribunal administratif mais elle l'assume. Gérard Simonet.

     


    Le communiqué de presse :


    "Fruit de de la volonté de la mairie de Paris-Centre de trouver un chemin entre des intérêts souvent divergents
    et de la concertation menée avec les commerçants et les habitants, ce règlement, plus restrictif que le règlement parisien des étalages et terrasses de 2021 et inédit de par l’importance de son périmètre, sa continuité géographique et le nombre de bars, cafés et restaurants concernés permettra de préserver l’équilibre entre festivité et tranquillité au sein de ce quartier emblématique du cœur de la capitale".

    "Le secteur Montorgueil/Saint-Denis, piétonnisé depuis le début des années 90, se caractérise aujourd’hui par une très forte densité de bars et restaurants, la plupart disposant de terrasses. Celles-ci sont parfois situées dans des rues étroites, générant des problèmes d’accessibilité pour les piétons et des nuisances sonores pour les habitants. La situation s’est encore compliquée depuis la pandémie et l’apparition des terrasses estivales. Il était donc nécessaire de penser un règlement adapté aux spécificités de cette zone".

    "A l'initiative du Maire de Paris-centre, Ariel Weil et en présence de Dorine Bregman (Adjointe de Paris Centre en charge des commerces et de l'artisanat, de la vitalité économique et du tourisme) et Véronique Levieux (Adjointe à la Maire de Paris et élue déléguée de Paris-centre en charge de la tranquillité publique et de la vie nocturne) des ateliers à l'attention des commerçants et des riverains ont permis d'établir des objectifs et de trouver des solutions".

    "Les grands principes posés par ce nouveau règlement sont les suivants :

    • les règles posées par les règlements particuliers antérieurs sont réaffirmées, réactualisées et étendues à toute la zone;
    • en particulier, le maintien d’un passage piéton systématique sur les trottoirs est conforté ou instauré ;
    • les terrasses installées sur la chaussée sont interdites ;
    • les contre terrasses situées sur le trottoir d’en face sont interdites ;
    • les terrasses situées devant le commerce voisin sont interdites ;
    • les terrasses doivent être alignées au droit strict de la devanture du commerce ;
    • les terrasses pérennes existantes sont dans l’ensemble maintenues ;
    • aucune terrasse n’est autorisée dans les tronçons de voies inférieurs à 6 mètres de largeur.

    "A la suite de la publication au bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, ce règlement particulier entrera en vigueur le 26 mars 2022.
    Contacts presse :

    Audrey Keysers:
    audrey.keysers@paris.fr / 01.87.02.62.04
    Benjamin Blanchard :
    benjamin.blanchard@paris.fr / 06.52.19.41.39

    Mairie de Paris-centre"

     

     

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    Conseil paris 1La salle du conseil de Paris et ses 163 élus

     

     
    Ce titre serait de mauvais goût s'il s'agissait uniquement des travaux de Notre-Dame ! Mais d'autres sujets, à l'ordre du jour du conseil de Paris des 22-24 mars, sont métaphoriquement aussi chauds : le retour des terrasses estivales et la zone à trafic limité dans Paris-centre/Saint-Germain.
     
    Sans compter les dark-stores, concept nouveau qui laisse augurer bien des débats. Les dark-stores sont des entrepôts ou des cuisines, aveugles, sans devanture et sans accueil de clients, qui se multiplient dans la capitale depuis la crise sanitaire. On y accède par Internet. Les marchandises commandées sont livrées à toute heure du jour et de la nuit, dans la foulée, à domicile, par une flotte de scooters ou triporteurs.
     

    Face à leur prolifération, Emmanuel Grégoire, Premier adjoint et actuellement Maire de facto de Paris, s'en était ému en décembre 2021 auprès du JDD, pour dénoncer "des réseaux d'entrepôts urbains qui fragilisent le commerce traditionnel". Ajoutons qu'en créant un besoin d'entrepôts pour stocker les marchandises, ils nous font craindre un retour vers la situation qu'on a connue dans le quartier des Gravilliers dans les années 80/90 avec ses commerces de gros, aveugles et laids et toute l'agitation associée aux livraisons.

    S'agissant des terrasses estivales, on voit bien que déjà les commerçants s'activent sur les plateformes qui leur servent d'assises. Il est intéressant de savoir comment sont traitées les demandes en cours qui se chiffrent en  milliers de terrasses. Nous l'écrivions ici le 13 février, il semble que le Maire de Paris-centre ait usé à bon escient de son droit de s'opposer aux débordements de la demande (sur 648 avis rendus, 319 ont été défavorables, 171 favorables sous conditions (p. ex. largeurs réduites) et 158 favorables). Il reste à savoir quelle attitude ont adopté les autres maires d'arrondissements.

    Le troisième sujet pourrait s'avérer le plus sensible : la "zone à trafic limité", qui s'étend sur Paris-centre et sur le secteur entre la Seine et le boulevard St Germain. Avec une échéance qui pourrait s'apparenter aux calendes grecques car les défenseurs du projet ne savent manifestement pas comment définir cette zone quand il s'agit de caractériser les véhicules interdits et autorisés.

    De nombreux échanges ont eu lieu, sur Twitter notamment, avec une levée de boucliers contre la référence au trafic de transit, déclaré indésirable. Il faut dire qu'on a évoqué un contrôle manifestement liberticide à la sortie de la zone avec justification d'activité attestée par des tickets de parkings, des factures de restaurants, de magasins… Une usine à gaz irréaliste, inacceptable et inapplicable !

    Nous préconisons un dispositif qui interdit ce que SONT les véhicules et non pas ce qu'ils FONT. Il y a suffisamment d'exemples dans le monde de contrôles de ce type dans les centres-villes pour qu'on puisse y puiser l'inspiration. Doivent être autorisés les véhicules publics, de secours, les taxis, les VTC, les résidents et  tous ceux qui disposent d'une accréditation de livreur ou d'artisan. Le contrôle doit être automatique et laissé en aucun cas à des gens qui ne l'exerceront pas car il ne sera pas accepté. Enfin on n'échappera pas à la nécessité de laisser l'accès aux parkings publics, ce qui peut conduire à exclure du dispositif certaines artères comme Beaubourg-Renard….

    Nous conseillons aux Maires d'arrondissements qui ont fait de ce sujet un débat pour les conseils de quartiers de le confier aux professionnels de la mairie de Paris. Ce que nous en voyons nous fait dire qu'il ne sortira rien d'un mouvement brownien où chacun s'applique à défendre son petit pré carré alors que la gestion des flux de circulation est une science qui exige compétence et moyens.

    GS

     

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    PermisPieds d'arbres nouvelle formule (Photo QD)

     

     

    Avec cette photo, notre ami Quentin Divernois @QsB75 interpelle Emmanuel Grégoire, Premier adjoint à la mairie de Paris – et Maire de fait de Paris pendant la campagne présidentielle – en ces termes : "Bon, on les supprime quand ces horreurs-là ?". Il lance par la même occasion le hashtag #permisDeSaccager

    Jean-François Rial, président de l'Office du tourisme de Paris, se fait l'écho d'une confidence d'Emmanuel Grégoire pour nous assurer sur Twitter qu'il est "prévu que cela disparaisse… Un peu de patience !"

    On est tous patients mais outrés que des songe-creux aient pu à ce point et impunément défigurer Paris. Nous avons répondu sur Twitter, à l'adresse des Verts, qu'ils se sont décrédibilisés avec leurs bancs publics en bois de récupération et se sont attiré l'opprobre des amoureux de Paris avec des initiatives comme celle-là en direction de cultivateurs du dimanche.

    GS

     

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    République 2Place de la République, un week-end ordinaire… (Photo VlM/PG)

     

     

    La mobilisation des riverains du Nord Marais commence à porter ses fruits.

    Grâce à une pétition qui réunit déjà 500 signatures et aux trois articles de Philippe Baverel du Parisien, consacrés aux nuisances sonores dans le quartier République, le Préfet de Police a pris les 17 février 2022 un important arrêté qui limite le week-end à 81 décibels le son provenant des très (trop ?) nombreux rassemblements sonorisés sur la place de la République.

    Les riverains du Nord Marais se réjouissent de cette avancée après deux ans de mobilisation contre l’excès de rassemblements très bruyants (100 décibels en moyenne le week-end) : près de 1 000 rassemblements bruyants en 2021 ont été recensés sur la place par l’association « Vivre République ! »

    Ils déplorent toutefois, qu’à ce jour, cet arrêté n’ait pas été appliqué : malgré une présence policière sur la place depuis deux week-ends, les groupes qui se rassemblent habituellement sur la place n’ont pas été contrôlés. Les riverains réclament une application stricte de l’arrêté avec des contrôles  effectifs chaque week-end.

    L’association « Vivre République ! » pointe également la responsabilité de la mairie de Paris qui est le gestionnaire de l’espace public ; elle a donc la faculté d’organiser le week-end des évènements d’intérêt général et non bruyants qui puissent rendre notre quartier paisible et agréable.

    Quelle ne fut pas la surprise des riverains dimanche 27 février à 14h00 de découvrir l’arrivée du Carnaval Antillais qui a généré pendant six heures des bruits de l’ordre de 115 décibels (un avion au décollage !)

    Les riverains acceptent de telles manifestations si elles sont ponctuelles mais en contrepartie, ils réclament depuis 2 ans l’organisation le week-end par la mairie d’événements d’intérêt général et non bruyants (expositions culturelles, marchés, brocantes, animations ludiques et sportives pour les enfants…).

    Une rencontre est prévue avec la mairie de Paris-centre et la Préfecture fin mars. Nous espérons qu’elle permettra la prise en compte des demandes légitimes des milliers d’usagers du quartier de la place de la République .

    Nous demandons encore un effort au Préfet de police et à la Maire de Paris pour que la place de la République soit rendue paisible et agréable à ses riverains et aux promeneurs.

    Philippe Grenez

    Secrétaire Général

    Association « Vivre République ! »

    5 boulevard Saint Martin 75003 Paris

    vivrerepublique@gmail.com

     

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    Rivoli 13 05 20Rue de Rivoli (très) apaisée… Un modèle ?

     

     

    Il faut prendre connaissance du dossier très documenté que la Ville met à notre disposition pour comprendre ce qui est en jeu.

    Le sujet n'est pas nouveau. Je m'en suis entretenu avec les élus dans les mois qui ont précédé les élections municipales de 2020. Au nom de l'association qui défend la qualité de vie des parisiens, j'ai posé ainsi les termes de l'équation : "Si des mesures sont prises en matière de déplacements dans le centre de Paris, il faut que leur objectif soit de permettre aux gens qui n'ont pas d'alternative à la voiture d'y avoir recours et de circuler aisément".

    Pour qu'il en soit ainsi, il faut naturellement que disparaissent les congestions de trafic que nous connaissons encore aujourd'hui, de sorte qu'il redevienne possible à ceux qui ont un besoin impératif de voiture, de retrouver leur capacité à se déplacer.

    A ces considérations qui visent les encombrements s'ajoute la nécessité de réduire la pollution de l'air liée aux émissions de gaz d'échappement et les pathologies qui en découlent.

    C'était notre réponse, en sympathie avec les déclarations qui parlaient d'interdire la circulation des engins motorisés dans Paris-centre, SAUF véhicules de service et de secours, taxis, livreurs, artisans, riverains (commerçants et habitants). Nous l'avions assorti d'une extension aux VTC (Uber et autres…), de l'accès aux parkings publics et de la mise en place d'un dispositif approprié de contrôle d'accès.

    Ce que nous découvrons dans l'annonce de la mairie, c'est quasiment le statu quo par rapport à la situation actuelle. Le secteur Paris-centre/St Germain reste une grosse passoire. Le projet désigne simplement à la vindicte la circulation de transit sans qu'il soit possible de façon réaliste de la qualifier. Qui circule dans Paris et ailleurs avec un écriteau "en transit". A l'inverse, tout est prévu pour qu'il soit aisé de démontrer le cas échéant (mais échoira-t-il ?) qu'on fait tout autre chose que transiter !

    Ma conclusion est que les déclarations de la mairie de Paris et de ses élus MM. Grégoire et Belliard sont purement tactiques, une sorte de potion magique pour préparer les mentalités sans les violenter ou pour…. ne rien faire. N'oublions pas qu'ils sont pour certains des adeptes du formatage des esprits, à l'image de leur tentative de modifier (saccager disent certains…) l'esthétique de Paris.

    Notre rubrique "commentaires" est là pour accueillir les réactions des parisiens. Je serais heureux que nos lecteurs l'enrichissent de leur vision personnelle du sujet.

    Gérard Simonet

     

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    Nettoyage armoire électriqueArmoire taguée carrefour Vieille du Temple/Francs-Bourgeois. Riverain en action (Photo archives VlM)

     

     

    Pendant des années nous nous sommes élevés contre le laisser-aller des pouvoirs publics à l'égard des tags qui défigurent l'espace public. Leur inaction a poussé certains d'entre nous à prendre le problème en mains, comme sur cette photo, en nettoyant les espaces souillés avec les moyens dérisoires dont nous disposons.

    Il y a du progrès aujourd'hui. Le service DansMaRue a encore des hoquets mais il s'améliore et nous ne sommes pas loin de le qualifier de satisfaisant.

    Il souffre cependant d'un défaut congénital : il est dépendant du bon vouloir ou de la capacité des résidents de déposer des signalisations. Nous sommes nombreux depuis longtemps à demander que des inspecteurs de la DPE (direction de la propreté et de l'eau) sillonnent les quartiers pour détecter et signaler les anomalies aux unités d'intervention spécialisées.

    Il y a deux ans, la Maire adjointe à la propreté à l'Hôtel de Ville, Colombe Brossel, nous annonçait la mise en place d'une telle organisation. C'est apparemment chose faite. Un courrier de la mairie de Paris-centre nous l'apprend en ces termes :

     

    Depuis fin 2021, les 17 premiers responsables de quartier (un par arrondissement) ont pris leurs marques dans la Capitale. Leurs missions : signaler, coordonner et représenter. […]. les détritus, salissures, dépôts sauvages, dégradations au sol, graffitis ou tout autre anomalie sur l'espace public grâce à l'application DansMaRue. Tout comme ceux des habitants, leurs signalements sont ensuite traités par les équipes locales, et en particulier les équipes Urgence Propreté.

    Reconnaissables à leur chasuble orange, ce sont des agents de proximité, en lien avec les habitants mais également les commerçants, gardiens d'immeubles et avec l'ensemble des professionnels agissant dans le quartier. Durant leur tournée, ils s'appliquent à vérifier que les demandes d'intervention sont bien prises en compte puis effectuées. Ils transmettent les demandes aux bons interlocuteurs, qu'il s'agisse d'agents municipaux de la propreté, de la voirie, des espaces verts ou de la police municipale, mais également de concessionnaires et autres intervenants sur l'espace public.

    Les premiers retours d'expérience sont très encourageants et de bon augure pour la généralisation du dispositif à l'ensemble des quartiers parisiens. 

     

    Cette annonce officielle nous comble mais avant de nous réjouir pleinement d'une mesure de bon sens qui crée une sorte de garde-champêtre urbain nous voulons savoir quel sera le dispositif d'échange d'informations avec ses agents. Allons-nous les rencontrer prochainement ? A cette date, nous n'avons vu personne. Seront-ils connus par leur nom ? Auront-ils un numéro de téléphone mobile (06) ou autre, accessible à tous ?  Le contact sera-t-il réservé à des interlocuteurs choisis ? Lesquels ? Ces agents seront-ils mandatés pour déposer eux-mêmes les signalisations sur DansMaRue ? Seront-ils assermentés avec pouvoir de verbalisation ?

    Nous restons attentifs aux précisions qui nous seront apportées à ce sujet et nous brûlons de faire la connaissance de celle ou celui qui aura cette responsabilité à Paris-centre.

    GS

     

  • BarresJulien (chez) sans terrasse novembre 09

     

     

     

     

     

     

     

    Jusqu'en 2008, la rue des Barres (IVe) et ses degrés, avec au fond le chevet gothique flamboyant de l'église St Gervais, mérita son titre de "site le plus charmant du Marais". Puis le "bistro chic" Chez Julien demanda d'installer une terrasse sur la rue. Il y eut de le résistance chez les habitants. Nous-mêmes avons milité contre l'occupation de l'espace public mais la Maire de l'époque Dominique Bertinotti finit par accorder une autorisation provisoire pour les six mois de l'été. On voit ce qu'il en est aujourd'hui. La terrasse est devenue permanente 12 mois sur 12 et la photo de droite, qu'on peut agrandir par un clic gauche, témoigne de la manière dont l'établissement s'est étalé sur la chaussée… (Photos VlM)

     

     

    Nous avons assisté en 2020 avec le développement de l'épidémie de Covid, à l'ouverture par la Maire de Paris de la boite de Pandore. Cédant à une forme de panique, ses services ont laissé des terrasses sans foi ni loi s'installer n'importe où dans Paris et nous en avons eu notre part dans Paris-centre. Instruits par l'expérience, nous avons franchement craint que le grand désordre de l'été 2021 serait là pour toujours.
     
    Le constat que nous avons dressé fin octobre a calmé en partie nos craintes. En effet, dans Paris-centre en tout cas, les terrasses éphémères ont été prestement démontées car le Maire Ariel Weil a clairement indiqué aux établissement qu'il n'y aurait pas de pitié pour ceux qui seraient à la traine !
     
    Un nouveau règlement des étalages et terrasses (RET) a cependant été signé entre-temps. Il est en vigueur depuis le 1er juillet 2021 et contrairement au précédent (dont nous avions négocié les termes avec Elisabeth Borne, alors Directrice de l'urbanisme à la mairie de Paris), il autorise l'installation de terrasses dites "estivales" du 1er avril au 31 octobre (on découvre qu'à Paris les été durent 7 mois !).
     
    Cette échéance du 1er avril nous rend soucieux. Nous craignons que ces terrasses ne respectent ni l'esthétique architecturale ni la tranquillité des riverains, dans un espace urbain soumis pourtant aux règles strictes d'urbanisme du "site patrimonial remarquable" (SPR, ex PSMV) que constitue le cœur de Paris-centre et les monuments exceptionnels qui s'y rattachent comme Notre-Dame et le Louvre.
     
    Bourg tibourgIl n'y a rien de plus charmant qu'une terrasse quand elle respecte les règles d'urbanisme et la tranquillité des riverains (placette du Bourg Tibourg – IVe)
     
     
    Le Maire Ariel Weil que nous avons interrogé se veut rassurant. Les demandes sont nombreuses mais ses services ne sont pas débordés puisque, selon lui, le taux de réponse au 10 janvier était de 92 %. Sur 648 avis rendus, 319 ont été défavorables, 171 favorables sous conditions (p. ex. largeurs réduites) et 158 favorables.
     
    Il affirme qu'à Paris-centre, les refus sont motivés. Toutes les demandes déposées par des établissements réputés non respectueux du voisinage et des usagers (nuisances sonores, cheminement piéton entravé…) et verbalisés récidivistes, n’ont pas  obtenu d’autorisation. Il en est de même des demandes d'occupation de l’espace public devant des monuments historiques et religieux, à proximité d’établissements scolaires et de crèches, ou au droit d’établissements voisins. Enfin aucune installation n'est autorisée dans les voies pompiers.
     
    Il tente, ce qui n'a jamais réussi jusque là, de réserver un passage piéton sur les trottoirs de la rue Montorgueuil (IIe) totalement colonisés par les terrasses au prétexte que, la rue étant piétonne, les gens n'ont pas besoin de trottoirs ! Cet argument n'est pas recevable car il y a de nombreux véhicules sur la chaussée, notamment des deux-roues motorisés très dangereux comme nous le savons. Ariel Weil assure qu'il affrontera les récalcitrants en justice s'il le faut.
     
    La mairie se veut donc rassurante et rappelle qu'entre juin et décembre 2021, pas moins de 1.067 procès-verbaux ont été dressés par la police municipale de Paris-centre pour divers motifs : terrasses non autorisées, terrasses exploitées après 22h00, nuisances sonores….
     
    Il reste que sept mois sur douze il y aura à Paris un supplément de terrasses et que l'expérience nous enseigne, comme pour "Chez Julien", que le provisoire devient souvent définitif. On peut admettre que la baisse du nombre de voitures qui encombrent encore nos rues justifie la création de nouvelles terrasses mais il ne faut pas que les résidents tombent de Charybde en Scylla avec des nuisances plus graves que celles auxquelles ils ont échappé. Tout est donc affaire de curseur. Un curseur qui est entre les mains de quelques élus à l'Hôtel de Ville. Tous ne méritent pas forcément que nous leur fassions confiance…. A suivre !
     
    GS
     

  • Moto-sproach

    Illustration Michel Loiseau

     

    Les deux-roues motorisés continuent à faire parler d'eux.

    On apprenait le 3 septembre 2021 de la bouche du Ministre en charge de la transition écologique Jean-Baptiste Djébari que le décret paru le 11 août sur l'entrée en vigueur du contrôle technique, en exécution d'une directive européenne de 2014, était reporté sine die…. (notre article du 4 septembre 2021).

    Plus récemment, on a pu lire dans Le Parisien sous la signature de Florent Hélaine le résultat d'une enquête de la Ville de Paris auprès de citoyens pour éclairer les élus en charge de l'élaboration du "plan bruit", sur l'opinion des parisiens à cet égard. Il apparait que 75 % des personnes interrogées sont tellement excédées par le comportement des motards et les nuisances qu'ils nous imposent qu'elles demandent purement et simplement l'interdiction des deux-roues motorisés thermiques dans Paris !

    Le caractère radical de cette mesure lui laisse peu de chances d'être retenue. En revanche, la piste ouverte par les radars anti-bruit dont parle "Environnement-magazine" du 6 janvier et la volonté de faire droit à l'attente très forte des parisiens sur la pacification du vacarme des motos et scooters, pourraient conduire à des essais à court terme par la Ville d'un dispositif de mesure du bruit avec enregistrement de la plaque d'immatriculation du véhicule et une amende de 135 €, voire plus, infligée en temps réel.

     

    HydreL'Hydre de BRUITPARIF

     

    C'est une fois encore BRUITPARIF, développeur du détecteur de bruit "Méduse" en service dans les zones bruyantes depuis plusieurs années à Paris, qui sous le nom de "Radar sonore HYDRE" teste le nouveau dispositif en vraie grandeur du côté de la Vallée de Chevreuse. L'allégorie est frappante : l'Hydre de Lerne était un monstre sanguinaire dont les têtes innombrables repoussaient quand on les coupait. Que les vandales se le tiennent pour dit, il serait présomptueux de s'attaquer à elle, sauf à s'appeler Hercule !

    GS

     

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    Image
    Opération réalisée tôt le matin du 7 janvier 2022 dans le 1er arrondissement : démontage d’une terrasse éphémère/estivale maintenue illégalement en dehors de la période autorisée.
     
     
     
     
    C'est la question que chacun se posait : que se passera-t-il à la fin de la période estivale, précisément le 1er novembre 2021, quand les bars-restaurants devront démonter leurs terrasses éphémères ?
    Dans un message Twitter, réponse aujourd'hui d'Ariel Weil, en forme de bilan :
     
    "La grande majorité des nombreux restaurants parisiens ont démonté leurs terrasses à l’issue de la période estivale. Une poignée a cru pouvoir ne pas le faire. Nous l’avons fait pour eux. La facture leur sera envoyée. Et nous ne leur accorderons évidemment plus d’autorisation.
    Ariel Weil
    Maire de Paris-centre"
     
    C'est on ne  peut plus clair !
     
    GS
     
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    Beaubourg

     

    Il allait à vélo sur le trottoir de la rue Beaubourg le 23 décembre. Manifestement pressé, il se démenait pour aller vite en slalomant parmi les piétons. Denise se trouvait sur son chemin. Elle a été bousculée et accrochée au passage. Le pédalier a heurté sa jambe en la blessant sévèrement. Le cycliste s'est négligemment excusé et s'est dépêché de disparaitre.

    Denise, octogénaire à mobilité difficile, a senti la douleur mais ne s'est pas rendu compte immédiatement qu'elle avait une plaie ouverte à la jambe. Elle s'est rapidement mise à saigner en abondance. Des témoins ont appelé les secours. Denise s'est retrouvée à l'hôpital. Elle en est ressortie avec 19 points de suture.

    Dix jours après elle y est retournée pour un contrôle et des soins.

    S'agissant du vélo, les élus de Paris parlent de "circulations douces"….