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Étiquette : 25 rue au maire

  • Six ans après leur condamnation en appel, la SCI Victor et ses dirigeants refont surface au 25 rue au Maire (IIIe)

    Au maire 25 sobhic panoramique 
    25 rue au Maire (IIIe), un décor à la manière d'Hitchcock, une saga judiciaire qui remonte à 2004 (cliquez dans l'image pour l'agrandir)

     

    L'affaire date en effet de 2004. La Mairie de Paris et les Bâtiments de France découvrent que l'un des copropriétaires du 25 rue au Maire (IIIe), la SCI Victor, dont le gérant est M. Jianging LI, exécute des travaux d'aménagement de locaux à usage commercial et d'habitation, sans déclaration préalable, en secteur protégé par le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. L'affaire est appelée devant le Tribunal de Grande Instance de Paris.

    Cinq copropriétaires se portent parties civiles aux côtés de la Mairie de Paris et du Ministère de la Culture (Bâtiments de France). Notre association, qui s'appelle alors "Association des Haudriettes", fédère plusieurs associations du IIIe et du IVe, car elle seule bénéficie de "l'agrément " au titre du code de l'environnement, et se porte également partie civile, au nom du respect des règles d'urbanisme.

    Le prévenu est condamné en première instance. Il fait appel le 9 mai 2005. Sa condamnation est confirmée et sa pénalité alourdie : il devra payer 20.000 € d'amende (contre 4.000), démolir une verrière sur cour sous 3 mois et sous astreinte de 75 €/jour de retard, et verser 800 € de dommages-intérêts à chaque partie civile, majorés de 300 € au titre de l'article 475-1 du code de procédure pénale.

    Il décide de se pourvoir en cassation mais sa demande est rejetée le 14 décembre 2005.

    Rien depuis ne s'est passé, à notre connaissance. Pas un frémissement. Nos demandes par huissier de règlement des sommes dues, sont restées infructueuses. La façade de l'immeuble est toujours plus délabrée, dans un environnement, nous en avons parlé dans un article récent, qui s'est pourtant considérablement amélioré.

    Coup de théâtre en ce beau mois de mai : la SCI Victor et M. et Mme LI Jianging et Chen Tso Yuan viennent d'obtenir un permis de construire en bonne et due forme pour "le changement de destination de locaux commerciaux à rez-de-chaussée, 1er et 2ème étages sur cour, en habitation (4 logements créés) avec démolition de la partie centrale" (verrière, qu'on peut voir encore dans la cour).

    Au maire 25 verrière 

    La cour pavée va être restituée, conformément aux prescriptions de l'Architecte des Bâtiments de France. Les façades seront ravalées dans les règles de l'art et toutes les ouvertures refaites. La porte d'accès à l'immeuble et la devanture existante s'intègrent dans un projet élégant illustré par une enseigne du genre "Vins de France".

    Au maire 25 façades rénovées sur cour bis

     Projet de la cour après démolition de la verrière (en hachures) et réfection des façades

                                     

    La nouvelle nous enchante. Ce projet, c'est naturellement ce que tout le monde aurait souhaité dès le commencement. Nous nous posons néanmoins deux types de questions.

    En tant que partie civile, dont aucune n'a vu la couleur des dommages-intérêts qui lui sont dûs, chacun comprendra qu'il est légitime que nous réagissions. D'autant plus que nous ignorons si l'amende de 20.000 € assortie de l'astreinte (150.000 € selon nos estimations), a été réglée à l'Etat. Il est vrai en contre partie, que le prix du m² a doublé pendant la période et que cette donnée n'aura pas échappé à un investisseur avisé.

     

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  • Le marché de l’immobilier dans le Marais (IIIe et IVe)

    Sévigné 3 agence initiales   

    L'agence immobilière "Initiales", 3 rue de Sévigné (IVe) tél. 01 70 08 66 99

     

    Pour essayer de comprendre le marché dans lequel nous baignons, nous nous sommes entretenus avec Alexandre Urwicz qui dirige cette agence immobilière du IVe, active sur l'ensemble du secteur du Marais.

    Ce qui ressort de ses déclarations, c'est la rareté des biens offerts à la vente, eu égard à une demande qui croit régulièrement. Il s'ensuit un déséquilibre, qui pousse les prix irrésitiblement à la hausse.

    Selon la chambre des notaires, le prix du mètre carré en moyenne a franchi le seuil des 10.000 € dans le IVe tandis qu'il frole les 9.000 € dans le IIIe (Ste Avoye). Attention : la rareté des transactions rend cet indicateur volatil. Un achat isolé peut changer radicalement une statistique.

    Qui sont les acheteurs ? Sept sur dix sont des étrangers, italiens en tête, suivis par les belges. Les américains se sont faits discrets depuis la baisse du Dollar mais ils sont aux aguets prêts à revenir à la faveur d'une baisse de la devise européenne. Les trois restants sont généralement des jeunes que leurs parents aident financièrement pour leur primo accession à la propriété.

    Ces étrangers achètent principalement des petits appartements, dont ils font leur pied-à-terre à Paris, la capitale qu'ils plébiscitent en dépit de ses "nuits qui meurent lentement" ….. (air connu). Quand ils ne l'occupent pas, ils le louent meublé à la semaine autour de 25 €/m² (100 €/m²/mois), trois fois plus cher qu'une location nue.

    Cette pratique explose. Sans doute est-ce une réponse à la pénurie de chambres d'hôtel dans notre quartier mais les résidents permanents en font les frais : ils ont vocation à devenir de moins en moins nombreux. Le phénomème se vérifie déjà dans le IVe. Le IIIe n'est pas à l'abri.

    Pourtant, dans les villes de plus de 200.000 habitants, le code de la construction dans son  article 631.7 interdit la location meublée dans des logements qui ont le statut d'habitation. En toute rigueur, l'exercice de la location en meublé, professionnelle ou non, implique la conversion préalable des biens en locaux "commerciaux". Il faut pour cela l'accord de la mairie de la ville. Elle le donne aisément pour la transformation du "commercial" en "habitation", rarement l'inverse.

    En pratique, cet article du code n'est pas appliqué et on ne connait à son sujet aucun cas de sanction,  aucune jurisprudence. Il n'y a donc pas de raison que le mouvement s'arrête.

    Autre catégorie d'acheteurs : les "impatriés", des français qui ont épargné en s'expatriant et qui rentrent au bercail. Le prix ne les fait pas reculer. Le logement qu'ils recherchent, en vue souvent de leur retraite, est une fin en soi.

    On a bien compris qui sont les acheteurs. Outre l'attrait de Paris et de son centre historique, ils profitent du niveau exceptionnellement bas des taux d'intérêts. On sait que les mensualités de remboursement des crédits, sont directement ou presque proportionnelles aux taux. Un taux divisé par deux, c'est une mensualité qui baisse de façon sensible. Ce qui veut dire, à durée constante, qu'on peut emprunter beaucoup plus.

    Qui sont les vendeurs ? On pourrait penser que l'incitation des acheteurs à transformer leurs disponibilités financières en pierre devrait trouver sa contre partie chez des détenteurs de bien immobiliers, réticents à les vendre pour récupérer des liquidités dont la valeur peut fondre brusquement et dont les rendements sont dérisoires. Certains d'entre eux vendent pourtant. Cet apparent paradoxe s'explique par le fait que les vendeurs sont souvent des personnes qui atteignent l'âge de la retraite et qui distribuent le produit de la vente à leurs enfants et petits-enfants, pour les aider à acquérir à leur tour un logement. Certes au bout de la chaîne on retrouve toujours un détenteur de liquidités mais elles se diluent dans l'espace et dans le temps.

    Parmi les vendeurs, c'est conjoncturel, on trouve aussi en ce moment des irlandais qui réalisent leur plus-value en vue de faire face à une situation qui a de bonnes raisons de les inquiéter.

    Au sein de la compétition parisienne, le Marais ne cède la palme qu'aux VIe et VIIe arrondissements. Faut-il se réjouir de sa côte d'amour ? Certainement car elle consacre un environnement architectural, historique et culturel remarquable. Mais il faut que le Marais reste vivant. Non pas à la manière d'un parc d'attractions qui brasse des foule sans cesse renouvelées, mais avec des gens qui en font leur domicile permanent et alimentent l'économie locale et les commerces de proximité.

    De ce point de vue, et pour le moment, le IIIe qui regagne des habitants paraît mieux loti. Le IVe a un défi à relever : éviter que son image de quartier agité, alors qu'on ne dénombre qu'un nombre limité de points chauds, le desserve au point que ses habitants, la mort dans l'âme, finissent comme certains que nous connaissons, par le quitter pour laisser la place à des oiseaux de passage.

     

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