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Étiquette : abattage arbres jardin thorigny

  • Jardin Thorigny (IIIe) : ses arbres ne se laissent pas abattre !

    Musée picasso et jardin thorigny 07 06 16Vue du jardin et d'un de ses cinq érables de la rue de Thorigny et de la façade du musée Picasso (Hôtel Salé) – (Photo PR)

     
     

    A propos du petit jardin rue de Thorigny, les habitants du IIIe ont découvert avec stupéfaction et révolte que le projet d’aménagement de la DEVE (direction de l’environnement et des espaces verts – mairie de Paris) prévoyait l’abattage des 5 arbres !

    Vers 1976, ces arbres ont été plantés âgés de 10 ans, sous la direction de l’architecte Michel Autheman, dans l’intention urbaine de créer un alignement avec le porche de l’hôtel Salé et un aménagement de jardin d’ombre avec fontaine, à 80 cm en contrebas de la chaussée.

    En 2016, ces érables ont cinquante ans, ne sont pas malades, mesurent environ 10 mètres de haut, procurent une ombre agréable en été et habillent la vue sur la façade rigide de la Maison  de Retraite rue de la Perle. Comme prévu, ils constituent, d’un côté le fond végétal sur lequel se détache le porche de l’hôtel Salé, de l’autre la transition avec l’îlot planté (30 m²) place de Thorigny.

    Récemment, en le retirant du bail de la maison de retraite, la mairie qui en est propriétaire a récupéré ce petit jardin ; elle a chargé la DEVE de son aménagement pour une ouverture au public. Curieusement, l’élue écologiste responsable, Laurence Hugues, n’aurait pas inscrit au cahier des charges la conservation des arbres.

    Le projet prévoit la mise à niveau avec le trottoir de la liaison à la parcelle de 358 m2 et sa division en 4 types d’espaces : jardin d’agrément, jardin haut, salon de lecture et allée de circulation. Deux jeunes arbres seront plantés, à des emplacements proches d’érables actuels.

    Ce projet a été présenté aux habitants le 21 mars 2016 lors d’une réunion en mairie, dont l’invitation ne précisait pas qu’elle serait décisionnelle et dont aucun compte-rendu n’aurait été rendu public.

    Les habitants ont appris la décision par des tracts collés sur les murs du Marais par les riverains. Consultés par eux, l’ABF (architecte des bâtiments de France), qui a pourtant donné son "avis conforme", ainsi que des pensionnaires de la maison de retraite auraient déclaré qu'ils n'avaient pas été clairement informés du sort des arbres.

    Les résidents du IIIe comprennent que ces arbres, qui n’ont jamais été taillés, projettent actuellement une ombre telle, que la plantation à leur pied paraît impossible.

    En revanche plusieurs possibilités de conservation existent comme la taille, la création de réservation aérée et drainée, l’enlèvement avec motte et remise en place au niveau du trottoir, ou le remplacement par des sujets âgés.

    À la réunion du 7 juin au soir, il était évident que les habitants du IIIe tiennent à leurs arbres et parlent de s’y enchaîner !

    Avant d’en arriver là, appuyés par l’association « Vivre le Marais ! » ils demandent à la mairie de mettre en attente le dépôt du « permis d’aménager » prévu cet été. Nous espérons vivement que lors de la réunion du 16 juin, la DEVE expliquera le fondement de ses propositions, prendra en compte les demandes des électeurs et répondra à leurs nombreuses interrogations.

    Patrice Roy

     

    Ci-dessous, à gauche le plan de l'état actuel et à droite le plan projeté par la DEVE avec l'implantation des arbres actuels s'ils étaient tous conservés (clic gauche dans l'image pour agrandir)

     
    Thorigny jardin plan 07 06 16

     

  • Quel devenir pour la caserne des Minimes, près de la place des Vosges (IIIe) ?

     A4Caserne des Minimes côté rue des Tournelles (IIIe)

     

    A quelques encablures de la place des Vosges, formant un grand quadrilatère avec les rues des Tournelles, Saint-Gilles, de Béarn et des Minimes, la caserne des Minimes qui a  remplacé le couvent du même nom en 1823 abrite aujourd'hui plusieurs dizaines de gendarmes qui y logent avec leur famille.

    Mais voilà des bruits de plus en plus audibles indiquent que la Mairie aurait dénoncé le bail avec la gendarmerie et les occupants actuels devraient quitter les lieux fin 2017.  Une discrète visite d'édiles comprenant Anne Hidalgo,  l’adjoint au logement Ian Brossat et Pierre Aidenbaum, maire du IIIe a eu lieu le 14 avril et a été ébruitée par le journal "20 Minutes". Visite qualifiée de "repérage" par le quotidien qui met ainsi à nouveau sous les projecteurs cette caserne imposante immense et convoitée. Il serait en effet question de la transformer afin d'y aménager des logements sociaux.

    La volonté à tous crins de construire des logements sociaux à Paris peut être en partie satisfaite en "préemptant" les réserves immobilières des casernes de Reuilly, Exelmans et des Minimes ou les locaux laissés vacants boulevard Morland suite au départ de Direction de l'Urbanisme, représentent des potentialités inespérées pour l'équipe municipale. La caserne des Minimes a elle seule,  ce sont en effet 6 000 m² aménageables, ce qui ferait de la rue Saint Gilles, déjà bien dotée avec la cour de Venise au n° 12 qui abrite 75 logements sociaux, un des hauts lieux de ce type d'habitat dans le centre de Paris.

     

    A7L’Îlot du 25 Michel Le Comte (IIIe) transformé en 30 logements sociaux (Photo atelier Dupont)

     

    Des logements sociaux pourquoi pas mais faudrait-il encore qu'ils soient autre chose qu'un  effet d'aubaine et d’opportunité pour les élus afin de  remplir un quota défini par la loi et même au-delà puisque Paris veut faire mieux encore. Il y a dans la manière de procéder, entre angélisme, calculs politiques et bien-pensance, une sorte de germe qui à terme risque de nuire aux promoteurs enthousiastes des ces investissements. Car finalement s'inquiète-t-on en haut lieu de savoir ce qu'en pensent les contribuables que sont les habitants ?

    En règle générale, il y a logement social s'il y a prix de revient social. Si comme à Paris on achète cher, si on rénove à grands frais et si on loue social il y un déficit que quelqu'un doit combler. Ce quelqu'un c'est le budget de la Ville dont le déficit est financé par l'emprunt qui repose finalement sur les épaules des contribuables actuels et futurs. C'est ce qui nous inquiète dans la frénésie en faveur du logement que nous constatons actuellement. Aider les moins bien "nantis" n'a du sens que si l'on ne tombe pas dans l'excès souvent dénoncé "d'assistance" ou "d'assistanat ".

    Par ailleurs, nombreux sont ceux qui du fait de leur salaire ne pourront jamais bénéficier des ces appartements car il se trouvent juste au-dessus de la limite des normes édictées et pourtant ils contribuent financièrement.  Ils  devront s'en aller de Paris lorsque leur famille s’agrandira, faute de trouver un loyer "raisonnable'" ou de pouvoir acheter. Ils garderont alors un goût très amer d'être ainsi floués et exclus.

     

     

    A8L'Hôtel d'Ecquevilly 60 rue de Turenne (IIIe) dont le tiers des 2.000 m2 habitables transformé en  logements sociaux  (Photo VlM)

     

    Confisquer de telles emprises immobilières diminue et rétrécit encore plus l'offre,  ce qui a pour conséquence de faire monter les prix déjà très élevés ou d'empêcher qu'ils ne baissent.

    Bien  sûr il est facile de dire que lorsque l'on est empreint de convictions et que l'on a les moyens de les mettre en œuvre, alors il faut foncer. Oui peut-être mais sûrement pas tête baissée en oubliant ceux qui vous ont fait roi.

    Ne perdons jamais de vue ce proverbe anglais, "la plume du coq d'aujourd'hui peut devenir celle du plumeau de demain". Il ne faudrait pas que ce dossier des logements sociaux tous azimuts devienne une bombe à retardement électorale à la mesure du forçage mené actuellement pour l'imposer partout et au-delà, faut-il le reconnaitre, d'un honnête discernement (voir notre article du 8 décembre 2014 sur l’appartement communautaire). L'exemple de la caserne des Minimes sera très instructif à cet égard.

    Dominique Feutry