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Étiquette : ABF

  • Le parlement va-t-il sonner le glas des Architectes des Bâtiments de France ?


     

    Sénat ext

    Le Palais du Luxembourg, bâti sur 23 hectares pour Marie de Médicis, reine de France et épouse du roi Henri IV, est affecté à la fonction de Chambre Haute, sous diverses formes, depuis 1799. Construit par Salomon de Brosse en 1630, il fut modifié en 1800 sur ordre de Napoléon Bonaparte

     

     

    C'est au Sénat qu'on a débattu récemment du rôle des ABF (architectes des bâtiments de France), des fonctionnaires du Ministère de la Culture, qui ont vocation de protéger et mettre en valeur le patrimoine français, qu'il s'agisse de monuments ou de paysages.

    C'est une mission de nature régalienne. Si la France est le plus beau pays du monde, c'est grâce à ses paysages, incroyablement variés, pittoresques pour certains, et à ses villages, à ses villes et aux monuments qu'une histoire très riche nous a laissés.

       Conques

    Conques, perle du Rouergue dans l'Aveyron, ville-étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle (Photo VlM)

     

    La loi ELAN (évolution du logement, de l'aménagement et du numérique) a été adoptée en première lecture le 10 juin 2018 par l'Assemblée Nationale. Elle comporte des dispositions qui visent à dispenser de certaines obligations la construction des logements sociaux pour accélérer le processus. Elle supprime notamment l'obligation de concours d'architecture pour les bailleurs sociaux (en deçà de certains seuils), ouvrant ainsi la porte à des contrats librement négociés, pour des organismes pourtant largement subventionnés.

    Le projet de loi fait mention également de la suppression de l'avis conforme des architectes des bâtiments de France  (ABF) pour les travaux entrepris sur des bâtiments patrimoniaux dégradés et insalubres. C'est le Maire de la commune et lui seul dans ce cas qui a la maîtrise du dossier.

    Présenté au Sénat au cours du mois de juillet, le projet de loi a été contesté par la Commission de la Culture du Sénat qui s'est opposée à la transformation de l'avis conforme des ABF (qui sous-entend l'obligation de le respecter) en avis simple, purement consultatif, qui laisse la décision à l'autorité territoriale.

    En dépit de la résistance de la commission, appuyée par les associations nationales de défense du patrimoine comme "Sites & Monuments" et  "France Nature Environnement", le projet de loi a été approuvé par la majorité du Sénat. (voir tribune de "Sites & Monuments")

    Il va revenir vers les députés pour qui le champ est libre désormais, à moins qu'ils n'aient mis les vacances d'été à profit pour réfléchir à la gravité de la loi qu'ils s'apprêtent à entériner, et qui pourrait porter en germe le crépuscule des ABF et leur effacement devant les maires dans la préservation du patrimoine de notre pays. Et à terme l'enterrement pur et simple de fonctionnaires devenus inutiles !

    Hôtel de mayenne après travaux

    Hôtel de Mayenne, 21 rue St Antoine (IVe) après travaux de restauration en 2010-2012, dont la mairie de Paris ne voulait pas et que le Ministère de la Culture et les ABF ont arrachée au forceps. Qui regrette aujourd'hui cette réhabilitation remarquable, qui fait pendant à celle de l'Hôtel de Sully ? (Photo VlM)

     

    C'est ce que redoutent les opposants à la loi. Que doit-on en penser ?

    Si l'on s'en tient aux mesures proposées, qui limitent sérieusement le champ d'action de la loi, il n'y pas de quoi crier au loup ! Cependant, il nous semble de notre devoir de défenseurs nous aussi du patrimoine et de l'environnement, de rester attentifs à la tendance.

    Déjà en 2008, le gouvernement de Nicolas Sarkozy prônait la déconcentration du domaine régalien de la Culture vers les autorités territoriales. On s'en est rendu compte à Paris dès 2009 à l'occasion de la révision du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. L'Etat a admis le partage de responsabilité avec la Mairie de Paris, à charge pour elle d'en supporter tous les frais, car l'Etat est pauvre et les mairies ont les moyens…

    Réaction somme toute légitime des mairies face à cette attitude : je paye, donc je décide ! C'est ce qui est arrivé à Paris, sans pour autant qu'il en résulte, en toute honnêteté, des orientations préjudiciables au patrimoine.

    On touche là au cœur du sujet. La décentralisation a du bon puisqu'elle rapproche la décision du terrain mais elle suppose des décideurs irréprochables et compétents. Ils ne le sont pas toujours, qu'il s'agisse de béotiens peu sensibles à l'esthétique des choses, ou de gredins qui sacrifient leurs scrupules à l'autel du clientélisme politique ou affairiste. Sur les 35.357 maires de France, il n'y pas que des esthètes et des enfants de chœur ! 

    On a souvent reproché aux ABF leur intransigeance voire, c'est un comble, leur mauvais goût. Il est vrai que la perfection n'est pas de ce monde mais il vaut mieux s'en remettre en matière de choix esthétiques et architecturaux à des gens diplômés dans cette discipline et de par leur fonction politiquement et lucrativement désintéressés.

    Pour ces raisons, nous préconisons de laisser leur chance aux députés de mettre en oeuvre les mesures qu'ils croient utiles au démarrage de notre économie qui traîne les pieds avec 1.7 % de croissance alors que les USA avec un président décrié (surtout par nous) caracolent avec un taux de 4.1 %, mais d'écouter et d'entendre notre plaidoyer pour une politique – tant pis si elle est jacobine – qui respecte et mette en valeur les atouts de la France en maintenant la compétence et le rôle dominant de ceux qui ont été formés pour cela.

    Gérard Simonet

     

  • L’évasion fiscale des GAFA et autres multinationales est-elle contrôlable ?

    Fiscalité int'le

     

     

    Je me propose de quitter un instant le Marais pour revenir sur un sujet sur lequel je me suis exprimé dans un article sur ce blog en date du 29 février 2016 : l'évasion fiscale des multinationales. Pour dire d'entrée de jeu qu'il s'agit bien d'évasion du point de vue du pays qui en fait les frais mais qu'aux yeux des entreprises et même aux yeux de la Loi universelle c'est d'optimisation qu'il s'agit.

    L'analyse que j'en faisais il y a deux ans n'a pas vieilli. Ce qui a changé ce sont les propositions qu'on voit fleurir ça et là, notamment en France où le gouvernement vient de proposer une mesure à ses partenaires européens où il serait question que les GAFA (Google, Amazone, Facebook, Apple) soient taxés à hauteur de 3% du chiffre d'affaires par pays.

    Cette suggestion manifestement ne fait pas l'unanimité. On peut comprendre que les États qui sont les moins-disants fiscaux n'aient pas très envie de voir une manne dont ils profitent s’envoler…  Mais il y a plus grave : comment des technocrates peuvent-ils proposer une mesure qui n'est pas applicable ?

    Ils devraient savoir que ces sociétés multinationales localisent le chiffre d'affaires où elles le veulent, au même titre que leurs bénéfices ! Elles-mêmes peuvent évidemment savoir dans quels pays leur chiffre d'affaires est généré mais il s'agit du secret des affaires et ce chiffre ne figure pas obligatoirement dans les comptes là où ils sont déclarés. Qui aura la candeur de communiquer ces données à des pays comme la France si l'on sait qu'il y a une lourde taxe à la clé ?

    Il faut donc trouver une autre voie. Voici ce que j'écrivais sur le sujet. Il revient dans l'actualité. Certains qui ont zappé à l'époque pourraient s'y intéresser cette fois. Sachant aussi que le problème n'est pas limité aux GAFA mais à toutes les entreprises de taille internationale qui opèrent sur des modèles similaires.

     

    Extraits de l'article du 29 février 2016

     

    Nous vivons depuis quelques années une révolution mondiale qui est celle de l'information, de son traitement, de son transport et de son stockage. La capacité de traitement des microprocesseurs double tous les 18 mois, la fibre optique véhicule 100 Millions (bientôt 1.000 Millions) de bits par seconde (100 fois, 1.000 fois plus que l'ADSL d'il y a dix ans), les capacités de stockage de l'information évoluent aux même rythme dans d'immenses mémoires domiciliées dans des « clouds » capables de conserver la masse vertigineuse des données du monde et des gens qui le peuplent… 

    Face à cette transformation radicale de notre environnement industriel, qui coïncide avec la sortie du sous-développement de continents entiers, avec une émancipation des plus pauvres qui implique fatalement un transfert de bien-être du nord vers le sud et de l’occident vers l’orient, les dirigeants des nations, les économistes, les penseurs et surtout les médias s’obstinent à commenter les affaires du monde comme si rien ne changeait.

    L’impact de cette myopie est considérable chez les élus où des pans entiers de la classe politique s’accrochent à des visions passéistes qui doivent plus à Karl Marx qu'aux courants de pensée novateurs. En se raccrochant à des chimères, en refusant de voir des réalités comme le poids insoutenable de la dette, ils nous acheminent tout droit vers l'apocalypse.

    N’étant pas un commentateur politique, je laisse à d’autres le soin de développer ce thème pour me concentrer sur un sujet sur lequel je possède une expérience que je dois à mon activité professionnelle passée. Il s’agit des accusations d’évasion fiscale dont sont l’objet les entreprises multinationales, en particulier celles qui se sont développées ces quinze dernières années sur les nouvelles technologies de l'information.

    CharbDessin de Charb

    Il n’est pas inutile de définir ce qu’on entend par « entreprise multinationale » : c’est généralement une société qui est née dans un pays, s’y est développée et a créé des filiales dans d’autres pays. Il est courant que ces filiales soient pour commencer des sociétés commerciales qui ont la charge de vendre localement et d’y rendre un service après-vente (formation, installation, maintenance….). Le moment arrive où le développement d’un réseau international de filiales conduit les dirigeants à repenser l’organisation et la répartition de l’ensemble des taches, en terme de management, recherche, développement et production.

    Naturellement, ceux qui ont la charge de gérer ces groupes sont guidés par un souci d’optimisation, qui se traduit par la recherche de résultats financiers satisfaisants et de la "création de valeur" pour l’entreprise, avec comme finalité d’assurer sa pérennité dans son univers concurrentiel. La morale parait ne pas y trouver son compte car les résultats semblent ne concerner que les actionnaires. En réalité, le socle sur lequel une entreprise a toute chance de prospérer est un trépied : les actionnaires, les clients et le personnel. Que l’une de ces composantes soit négligée et c’est l’entreprise qui bascule. C’est donc par la force des choses, si ce n’est par philanthropie, que l’entreprise est dans l’obligation de soigner ses employés au même titre que ses propriétaires.

     

     

    Laddict dot comToujours plus haut afin de survivre !

    Dans l’environnement qui a prévalu jusqu’aux années 80, où peu ou prou régnait le contrôle des changes et des transferts financiers, on pouvait décomposer l’entreprise en "centres de profits" et "centres de coûts", avec un "siège" où se concentraient des entités fonctionnelles. Chaque pays générait son chiffre d’affaires local, enregistrait ses coûts de fonctionnement et achetait ses produits chez lui ou les importait. Il était logique dans ces conditions de construire un compte de résultat à partir de revenus et charges locaux affectés de "frais de siège" (management fees). Sur cette base, la filiale était en mesure de présenter au fisc de son pays une comptabilité sincère sur laquelle la fiscalité locale avait tout le loisir de s’appliquer.

    Vaille que vaille, ce modèle a tenu la route pendant des décennies. Il avait pourtant ses faiblesses : rien ne garantissait la sincérité des coûts de production en cas d’importation (variabilité des prix de transfert), pas plus que celle des frais de siège qui ont toujours eu mauvaise presse car ils ont souvent permis de majorer ou minorer un résultat pour le déplacer vers les pays à fiscalité favorable.

     

     

    ParadisImage du paradis fiscal dans la conscience collective

     

    Ce sentiment d’arbitraire a explosé  à partir des années 90. On a assisté alors à l’abolition quasi générale du contrôle des changes dans les pays de l’OCDE et la disparition progressive des devises non convertibles qui traçaient de fait une frontière physique autour des pays concernés.  La nature des filiales est passée de centres de profit à centres de coûts (cost centers) fonctionnant en mode « cost plus ». Les anglo-saxons, États-Unis en tête, ont été influents dans le choix de cette approche qui leur laissait les coudées franches pour structurer leur organisation internationale et jouer sur les flux financiers.

    Son principe repose sur l’existence d’une ou plusieurs plateformes de facturation, domiciliées dans des pays choisis. Elles ont pour effet de retirer aux autres pays leur autonomie de gestion. Ainsi, un client français d’une filiale française reçoit une facture d’un centre de facturation à l’étranger et procède à son règlement par transfert financier sur le pays concerné. Aucun chiffre d’affaires n’apparait dans la filiale française. Cette société n’enregistre que des charges et par voie de conséquence ne dégage aucun bénéfice.

    Le mécanisme du « cost plus » implique enfin sur une subvention d’équilibre du siège à la filiale à hauteur de ses charges, majorée d’un montant qui devient du bénéfice (le "plus" au-dessus du "cost") et constitue de fait l’assiette imposable.

    On voit bien comment s’est installé le chantage : on argue que la filiale serait en perte dans une comptabilité d’exploitation classique. On donne le choix au fisc de n'avoir rien à taxer ou de lui assurer une perception faible mais garantie. Ce modèle de tractation, qui laisse de plus aux agents du fisc des prérogatives en matière de négociation, s’est généralisé dans le monde.

     

    Contr

    Cette situation a prévalu pendant environ deux décennies sans faire trop de vagues alors qu’elle était fiscalement imparfaite puisque fondée sur l’arbitraire des prix de transfert, des frais de siège et du mécanisme de « cost plus ». Bien entendu, on savait déjà comment utiliser ces paramètres pour déplacer le profit vers des paradis fiscaux. Ceux qui font mine de découvrir le phénomène aujourd’hui en le dénonçant bruyamment manquent à l’évidence de culture dans ce domaine.

    Depuis le début des années 2000 nous vivons un phénomène nouveau. Les produits que nous consommons sont pour l’essentiel ou pour partie dématérialisés, s’agissant de ces géants que sont devenus Microsoft, Google, Yahoo, Facebook, Twitter, Amazone, Airbnb, eBay, Uber et autres… A la différence des multinationales des années 80, comme IBM, elles n’ont plus nécessairement besoin de filiales, en France comme ailleurs. Si elles s’en sont doté, (Google et Amazon notamment), c’est pour héberger et légaliser une part de leur activité qui est visible localement. Il en est ainsi de la démarche commerciale de Google qui vend le "positionnement" sur ses pages à des entreprises françaises, et d’Amazon ou eBay qui vendent, entreposent et livrent des produits matériels.

    AmazonEntrepôts d'Amazon

    A côté de ces géants on dénombre une multitude d’entreprises qui vendent des services immatériels et qui se font payer par carte bancaire sur Internet. La plupart des sociétés informatiques qui hébergent des sites Internet ou des blogs, qui vendent des logiciels, des antivirus, des applications… n’ont aucune présence « de droit » en France. Leur chiffre d’affaires n’apparait nulle part et le bénéfice que l’administration française pourrait essayer de taxer n’est pas matérialisé en France. Y a-t-il évasion fiscale ? Certainement. Est-ce nouveau ? Non ! En croissance : Oui. Peut-on imaginer une parade ? Difficilement.

    Il faut préciser toutefois que si la société prestataire de services invisibles se trouve dans l’obligation pour des raisons d’efficacité commerciale, de service après-vente de proximité (autre qu’une « hot-line »), d’exercer une présence même légère en France, elle est repérable et peut être suspectée de disposer chez nous d’un "établissement stable de fait" passible de l’impôt sur le bénéfice des sociétés. Elle peut sur ce fondement être recherchée et taxée d'office mais, en l’absence de livres comptables, le calcul d’un tel impôt et sa justification sont un casse-tête que les inspecteurs du fisc répugnent à affronter.

    Dans le paysage actuel on note que Google déclare en France un chiffre d’affaires 2014 de 225,4 Millions d’€ et un résultat net (imposable) de 12,2 Millions d’€ (5% du CA). Son chiffre d’affaires mondial est de 60 Milliards d’€ et son bénéfice de 14,4 Milliards d’€ (24% du CA). Est-il logique que la France pèse 4 pour mille du business mondial de Google alors que son PIB est de 4 pour cent du PIB mondial ; et que le bénéfice ne soit que de 5% du chiffre d’affaires contre 24% dans le monde ?

    Amazon affiche une situation encore plus douteuse. La société n’a déclaré aucun revenu en France, et s’apprête seulement à le faire en Allemagne à hauteur d’un modeste 11 Millions d’€. Jusqu’à ce jour, tout passait par le Luxembourg. Elle vient seulement d’accepter timidement de modifier son mode de facturation sur les instances de la Commission européenne.

    Facebook a une petite implantation en France avec 37 personnes. Elle affiche un chiffre d’affaires de 19,9 Millions d’€ en 2014 et un résultat net très modeste de 638.100 €. A comparer aux 35 Milliards d’€ de chiffre d’affaires mondial (0,6 pour mille seulement déclarés en France !).

    A l’évidence, on peut avoir légitimement des doutes sur la sincérité des comptes que Google et les autres affichent en France et considérer avec suspicion leur comportement de "tax payers". Ensuite que faire, quand on a connaissance de la multitude de paramètres dont dispose l’entreprise pour optimiser ses impôts en toute légalité. Comment les contraindre à payer un impôt dont elles peuvent parfaitement dire qu’il ne les concerne pas ? Qui est capable d’étreindre des fantômes ?

     

    Fantomes

    Je me rappelle ce séminaire dans les années 80 autour de Dominique Strauss Kahn où nous parlions de la taxe professionnelle. Pour la critiquer bien sûr car elle constituait disait-on un frein à l’investissement et à l’embauche. En réfléchissant il apparaissait que pour décider qu’une société verse de l’argent à une commune où elle possède une forme d’implantation (bureaux, usines….), parce que le hasard a fait qu’elle se trouve là, il fallait bien définir des critères. Le chiffre d’affaire, le résultat n’ont de sens qu’au niveau national. D’où l’idée de taxer la "visibilité" de la présence locale ce qui conduit inévitablement au nombre de salariés et à la taille des investissements (machines, bâtiments…). Rien de stupide par conséquent en dépit des apparences.

    Je m’étais risqué à dire alors à DSK qu’il serait peut-être préférable de supprimer la taxe professionnelle et de majorer en conséquence l’impôt sur les sociétés au niveau national (là où on sait le calculer) en réservant le résultat ainsi dégagé aux communes où la société est implantée, sur la base d’un montant proportionnel au nombre d’habitants. Que n’ai-je dit ! J’ai eu droit à cette réplique : "vous êtes un affreux jacobin !" Car cette approche aurait privé les dirigeants politiques locaux de leur prérogative de décider de cette taxe.

    La référence aux jacobins à vrai dire me souciait peu mais être qualifié d’affreux à propos d’une idée qui aujourd’hui encore ne me parait pas stupide m’avait rendu le personnage peu sympathique et suscité en moi des doutes sur la compétence dont il était auréolé.

    Si je parle de cet épisode c’est qu’à bien des égards il se rapproche de la problématique actuelle. On ne réussira pas à contraindre Google et les autres à payer un impôt sur les bénéfices en France très différent de celui qu’ils affichent. En revanche, et l’OMC (organisation mondiale du commerce) peut prendre en charge ce genre de dossier, on pourrait convenir que sur la base du bénéfice mondial, qui est connu, audité, observé, on admette que chaque pays où la société est active se voie affecter une part de ce bénéfice correspondant à sa part dans le PIB mondial.

    Ce chiffre servirait d’assiette au calcul d’un impôt du type "impôt sur les sociétés" avec un taux d’imposition unique dans le monde et situé au bas de l’échelle des taux (5 ou 10% par exemple), de manière à rendre inutile la recherche d'un paradis fiscal.

    Dsk"Vous êtes un affreux jacobin ! (DSK)"

     DSK peut dire que je suis encore plus jacobin qu’il ne le pensait. S’il a une solution meilleure à nous proposer, il est temps de nous le dire car la planète est noyée sous les pleurs de ceux qui voient des Milliards échapper au fisc. Chaque année en France notre conservatisme nous coûte la bagatelle de 70 Milliards d'€, à cause de toutes les brèches dans la fiscalité, bien sûr, mais à cause il faut bien le dire du caractère hautement confiscatoire des prélèvements chez nous.

    Baisser indistinctement la fiscalité en France n’est pas possible à cause de nos déficits cumulés et de la dette colossale qui en résulte. Renoncer à une partie de notre souveraineté fiscale, n’en déplaise à M. Strauss-Kahn, pour faire revenir vers nous des ressources considérables plutôt que s’y attaquer en partant à la chasse aux feux follets avec un filet à papillons, est à mon sens une piste que notre pays et la communauté internationale doivent étudier.

    Gérard Simonet

     

  • Avis conforme des ABF : le Président Macron apporte des apaisements aux inquiétudes des associations de défense du patrimoine

    Canonica  vue latérale 11 06 09Magnifique église romane du XIème siècle, la Canonica près de Bastia, dans la zone aéroportuaire

     

     

    La loi CAP relative "à la liberté de création, à l'architecture et au patrimoine" a été votée en juillet 2016. Bien soutenue par le Sénat qui a usé de son influence pour que le patrimoine français ne soit pas trop sacrifié aux exigences du développement économique, elle comprend néanmoins des dispositions qui depuis sa promulgation ne cessent de préoccuper les associations de défense du patrimoine. Parmi elles, le rôle de l'ABF (architecte des bâtiments de France) qui perd de ses prérogatives en faveur des collectivités territoriales.

    La fédération "Patrimoine & Environnement" qui fait autorité sur le territoire national en a saisi le président de la République. Son président Alain de la Bretesche nous apprend qu'il vient de recevoir une réponse d'Emmanuel Macron, datée du 29 janvier 2018. Dans cette lettre qu'on peut télécharger le président de la République répond à la crainte exprimée par les associations que l'ABF n'ait qu'un rôle mineur dans l'approbation des projets d'urbanisme au lieu de "l'avis conforme" dont il a disposé jusqu'à un passé récent.

    Emmanuel Macron précise qu'il "n'est envisagé de transformer ….. l'avis conforme des ABF en avis simple, que pour certains projets très réduits tels que l'implantation d'antennes de radiotéléphonie et pour les seuls immeubles voués à la démolition, qui n'auraient pas fait l'objet d'une décision de classement".

     

  • Prochaine visite guidée : la Bibliothèque de l’Arsenal

      A1Une des pièces aux magnifiques lambris du somptueux appartement de la Bibliothèque de l'Arsenal (IVe)

     

     

    En partenariat avec "Vivre le Marais !"

     

    CULTURE ET PATRIMOINE  vous propose de commencer l’année 2018 avec une somptueuse visite d’un lieu fort méconnu

     

    La Bibliothèque de l’Arsenal

    Jeudi 18 janvier 2018

    Rendez-vous à 14h15 devant l’entrée de la bibliothèque (métro Sully-Morland)

    (durée environ 2h)

     

    Sans doute êtes-vous passé devant ce monument austère, certes ancien arsenal, sans vous douter qu’il recèle un merveilleux appartement du XVIIIème siècle. Ancienne résidence des grands maîtres de l’artillerie puis progressivement abandonnée en tant qu’artillerie, le marquis de Palmy y constitua à partir de 1756 une vaste collection encyclopédique qui devint bibliothèque publique en 1797. Sous la Restauration, le bibliothécaire Charles Nodier fit de l'Arsenal un important foyer littéraire autour d'Hugo, Vigny ou Lamartine. Plus d’un million de documents y sont conservés: livres, revues, manuscrits, estampes, cartes, plans… dont les archives de la Bastille, le fonds Saint Simonien…

    Savez-vous que la bibliothèque recèle un appartement du XVIIIème siècle d’une très grande beauté et le seul à Paris resté intact En 1637, le maréchal de la Meilleraye, grand maître de l'artillerie aménage pour sa jeune épouse un nouvel et confortable appartement dont les exceptionnelles boiseries subsistent en grande partie et forment un rare témoignage à Paris des décors de l'époque. Dans la chambre, les paysages, scènes de batailles, grotesques raffinées et autres allégories savantes célèbrent l'union glorieuse des deux familles. Le cabinet attenant est un hommage aux « femmes fortes » depuis l'Antiquité. Les autres salons, dont le salon de musique aux boiseries rocaille permettent d'évoquer la belle histoire de l'endroit au fil des siècles

    C’est donc à une nouvelle visite, guidée par les spécialistes de la bibliothèque, qui vous fera découvrir un somptueux appartement mais aussi les remarquables trésors de la bibliothèque que nous vous convions. Merci de prévenir de votre venue et du nombre de personnes qui vous accompagneront Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone 01 42 72 61 41 et de prévoir une participation de 15 euros pour les adhérents de Culture et Patrimoine et de 20 euros pour les non adhérents à remettre en début de visite (vous pourrez adhérer pour 2018 lors de cette visite et bénéficierez du tarif adhérent). 

    Attention : le nombre de participants étant strictement limité, nos adhérents seront prioritaires et si vous vous êtes inscrits mais que vous ne pouvez venir, merci de nous en informer au plus vite.