Archives



Liens utiles

Liens que j’ai trouvés utiles et que je voulais partager.


Rechercher sur ce site

Étiquette : aménagement rue saint merri

  • Christophe Girard, Maire du IVe : « la rue Saint-Merri ne sera pas piétonnisée »

    St merri who's et école 10 05 13La rue Saint-Merri (IVe) à sa jonction avec la rue du Renard, occultée par les parois de la trémie (Photo VlM)

     

    Une réunion publique où assistaient de nombreux riverains et habitants du quartier s'est tenue le 1er octobre en présence du Maire du IVe arrondissement. A l'ordre du jour l'aménagement de la rue Saint-Merri (notre article du 28 septembre 2014).

    Au cours de sa très longue présentation Christophe Girard a rappelé d'abord qu'une partie de la trémie au débouché de la rue Saint-Merri serait enlevée début novembre permettant l'élargissement des trottoirs. Il a ensuite parlé de la circulation de la  rue, proposant l'inversion de sens de circulation avec deux options, soit une sortie directement par la rue du Renard selon la tracé actuel, soit en empruntant la rue Pierre au Lard (des potelets fermant la sortie de la rue Saint-Merri côté rue du Renard). Un représentant de la Direction de la Voierie et des Déplacements  a montré par une projection ensuite à quoi cela ressemblerait.

    Pierre au lard boyau 04 01 13La "rue boyau" Pierre au Lard (Photo VlM)

     

    Devant le tollé et le fou-rire général sur cette dernière option, (que la photo permet assez bien de comprendre) le Maire a répondu qu'il n'était pas partisan de celle-ci mais qu'il fallait en parler pour n'écarter aucune possibilité. Poutant au moment où il avait fait cette annonce, il y avait semblé tout à fait favorable. Quant à la piétonnisation, Christophe Girard a dit haut et fort qu'il était contre, s'étonnant même qu'un tel bruit ait pu se répandre.

    La réunion s'est terminée sur un constat dressé par Alain Genel, président du bureau du conseil de quartier St Merri, soulignant qu'après un large échange de points de vues entre habitants, commerçants et parents d'élèves, l'inversion du sens de la circulationque semblait avoir recueilli une large majorité de suffrages. Cette inversion permettrait de réduire la fréquentation de la rue par des véhicules qui n'ont pas de raison d'y être. Mais il ajouta qu'il ne fallait peut-être pas enterrer complètement l'option de piétonnisation de l'extrémité de la rue St Merri. Compte tenu de caractère surréaliste de cette option l'assistance est restée bouche bée….

    Nous avons  relevé une remarque intéressante d'un participant qui a rappelé que la sécurité des enfants pouvait être assurée à un coût peu élevé en réouvrant un passage souterrain aujourd'hui obstrué depuis les travaux des années 70 dans la quartier. Ce passage relie sous la rue du Renard, la colonne Wallace au café à l'angle des rues du Renard et Saint-Merri. Pourquoi n'en a-t-on jamais parlé jusqu'à présent ?

    Collectif Pierre au Lard                                                            Dominique Feutry

     

  • Le 56 rue de Turenne (IIIe) : un haut lieu littéraire aux XVIIème et XVIIIème siècles

     Turenne_rue_de_56_Scarron_Crebillon_01_miniFaçade du 56 rue de Turenne (IIIe) avec ses garde-corps ouvragés 

     

     

    A l'angle des rues de Turenne et Villehardouin (N° 17) se trouve un immeuble assez simple construit en 1638 avec d' autres maisons voisines (cf Le Marais Evolution d'un paysage urbain de D.Chadych) que loua Paul Scarron (1610-1660). Cet écrivain paralysé dès l'âge de 28 ans sans doute en raison d'une polomyélite, et non comme il l'a cru d'un bain trop froid, parvint malgré de dures suffrances à écrire une oeuvre littéraire abondante (romans, pièces de théâtre et poésies). Les spécialistes estiment que  "Le Roman comique", son oeuvre majeure, a inspiré Théophile Gautier lorsqu'il écrivit "Le capitaine Fracasse". Scarron disait avoir la charge de malade de la reine car il recevait une rente annuelle de cette derniére. Malgré sa mauvaise santé, le fait qu'il ne se déplaçit qu'en fauteuil roulant, il épousa en 1652, il avait alors 42 ans, Françoise d'Aubigné la petite-fille  d'Agrippa d'Aubigné qui deviendra plus tard la célèbre marquise de Maintenon, la maîtresse de Louis XIV. 

    Scarron tenait dans cette maison un salon littéraire réputé où se pressaient les grands noms d'alors tels Ninon de Lenclos, Scudéry… Cinq domestiques étaient au service de l'écrivain qui menait un certain train. Ainsi le tableau de Nicolas Poussin  intitulé "Le ravissement de Saint Paul" qui est aujourd'hui exposé au Louvre lui a appartenu.

    ScarronmGravure représentant Paul Scarron

     

    Curieusement, c'est dans ce même édifice que s'installa plus tard Prosper Jolyot de Crébillon ( 1674-1762) connu pour ces tragédies (Idoménée, Electre…) souvent appelé "le prince de l'épouvante" tant ses pièces aux intrigues compliquées étaient noires. Certains contemporains ont raconté qu'il vivait rue Villehardouin avec une vingtaine de chiens, dans la saleté et le laisser-aller jusqu'au moment où devenu académicien il reçut lui aussi une rente annuelle de Madame de Pompadour. Il ne doit pas être confondu avec son fils Claude Prosper Jolyot de Crébillon qui connut aussi la célébrité. On peut imaginer qu'il venait à cet endroit pour rencontrer son père. 

    220px-Crébillon_Père_2Gravure représentant Crébillon père

     

    A vécu dans cet immeuble Alain René Lesage (1668-1747), l'auteur de " " L'histoire de Gil  Blas de Santillane" son oeuvre maîtresse, mais aussi "Crispin rival de son maître" et "le diable boîteux" qui le rendirent fort célèbre malgré une grande modestie. Lesage s'est beaucoup inspiré de la littéature espagnole dont il était le spécialiste en son temps.

    220px-Alain-René_Lesage

    Portrait d'Alain-René Lesage 

     

    Dans cet immeuble au demeurant modeste de la rue de Turenne, il est difficile d'imaginer qu'une riche vie littéraire s'y soit déroulée… 

    Dominique Feutry