Archives



Liens utiles

Liens que j’ai trouvés utiles et que je voulais partager.


Rechercher sur ce site

Étiquette : annulation convention roland-garros

  • Victoire des défenseurs du patrimoine contre la Mairie de Paris : annulation de l’extension de Roland-Garros et sauvetage des serres d’Auteuil

     

    Aut02
    Les serres d'Auteuil construites en 1898 

    Le tribunal administratif de Paris vient de rendre une décision intéressante. Celle-ci enjoint la Ville de Paris à résilier la convention passée avec la Fédération Française de Tennis en juillet 2011. De quoi s'agit-il exactement ?

    Le jugement rendu vise le projet qui consiste à étendre la surface du stade Roland-Garros de 8,6 à 13,5 hectares. "Vivre le Marais !" s'était élevé contre ce projet qui sacrifie un patrimoine exceptionnel, dans un article daté du 10 février 2011. La fronde des riverains et de différentes associations qui sont "vent debout" s'est focalisée notamment sur une des conséquences de cette extension, à savoir la construction d'un court de tennis de près de 5000 places dans les célèbres serres d'Auteuil édifiées en 1898, par Jean-Camille Formigé.

    Sacrifier ces magnifiques constructions de verre et de métal au ton bleuté qui s’élèvent majestueusement dans ce paysage protégé est, il est vrai, osé.
    Le Tribunal a estimé que cette convention (concession d'une durée de 100 ans) était « illégale aux motifs que l’information des conseillers de Paris, lors du vote de la délibération, n'avait pas été suffisante et que le taux de redevance versé à la Ville de Paris, en application de la convention, était manifestement trop faible au regard des avantages de toute nature… ».

     

    Stade-roland-garros
    Le stade Roland-Garros

     

    Ceux qui se sont opposés à ce projet ont pu penser au départ qu'ils engageaient une action du « pot de terre » contre le « pot de fer » que peut représenter la Ville de Paris en la circonstance. Pourtant, le bon sens est à la base de cette décision. Il est difficile d'imaginer qu'un site faisant partie du domaine public et de l'intérêt des Serres d'Auteuil, classé de surcroît monument historique, puisse être amputé même pour y construire des installations sportives. Nous ne doutons pas que Roland-Garros doit être à la hauteur des autres tournois du "Grand Chelem". Mais il existe d'autres solutions sur place ou dans d'autres communes proches.
    Il est très possible que la Fédération Française de Tennis et la Ville de Paris fassent appel de cette décision.

    Il n'en demeure pas moins que ce coup d'arrêt donné par la Justice constitue un exemple à méditer pour nos élus qui ne peuvent pas s'exempter de l'avis des riverains et des défenseurs de l'environnement en ce qui concerne notamment les espaces verts et les constructions remarquables qui émaillent nos quartiers. Ce sont les témoins de notre histoire et nous devons les protéger afin de pouvoir les transmettre dans les meilleures conditions possibles aux générations futures.

    Dominique Feutry

     

     

  • L’Hôtel Libéral Bruant, dans l’ombre du Musée Picasso (IIIe)

    Vue de l'entrée depuis la rue de Thorigny (IIIe)

            

    Derrière un haut mur et une porte cochère imposante se trouve au 1 rue de la Perle dans le IIIe arrondissement, l'hôtel particulier Libéral Bruant. Ce très bel immeuble est connu par ceux qui ont eu la chance dans un passé récent de se rendre au musée Bricard consacré à l'histoire de la serrurerie logé  cet endroit. Il présente des proportions élégantes en forme de L , dispose d’un corps de logis principal entre la cour d’honneur et un petit jardin situé à l’arrière, ainsi qu'une aile en retour adjacente à cette cour. Il possède de plus de très belles caves voûtées.

    C'est à la famille Bruant de Carrières que l'on doit ce monument classique si typique du XVIIe siècle. En effet, Libéral (1635-1697), architecte devenu maître général des œuvres de charpenterie du royaume en 1670 (à qui l'on doit la Salpétrière, les Invalides et l'église Note Dame des Victoires) et son frère Louis se retrouvent tous deux adjudicataires en 1683 d'un terrain en plein Marais. Libéral qui avait pour élève Jules Hardouin-Mansart exerce en effet la double activité d'architecte-entrepreneur et de promoteur immobilier, chose fréquente en cette époque de grandes transformations de l'urbanisme. Le terrain de la rue de la Perle est alors loti, plusieurs hôtels particuliers destinés à la location et à la vente sont construits dont la propre demeure de Libéral que nous pouvons donc admirer encore aujourdhui et qu'il occupera jusqu'en 1697.

     

    Façade sur cour

    La façade sur cour a la caractéristique, ce qui est fréquent durant la seconde moitié du règne de Louis XIV, d'être percée de baies cintrées où s'intercalent aussi des fenêtres rectangulaires de proportions moindres et des niches (dites oculi aveugles) où sont placés des bustes d’empereurs romains. Sur le large fronton sont sculptés deux angelots et des cornes d’abondance.

    Au décès de Libéral Bruant, l'hôtel est loué au mathématicien Guillaume François Antoine de l'Hospital, membre de l'Académie des Sciences. Un siècle plus tard il est loué à l'ingénieur Perronet qui y installe de 1771 à 1788 l'Ecole des Ponts et Chaussées. L'hôtel est transformé après la Révolution en ateliers et devient ensuite propriété de la ville de Paris. Il a été vendu en 1968 à la société Bricard qui s’était engagée à le restaurer et à y installer un musée de la serrure, ouvert en 1976 et fermé en 2003. Alors mis en vente ce témoin de l'architecture du XVIIe siècle est devenu un centre d'art contemporain.

    En novembre 2009, nous commentions le refus de la Commission du Vieux Paris de construire un parking sous la cour. A l'évidence, sa recommandation a été suivie par le Maire de Paris car nous n'avons jamais observé depuis de travaux ressemblant de près ou de loin au creusement de la cour.

    Dominique Feutry