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Étiquette : Bains douches

  • Un coin du voile se lève sur les futurs « Bains Douches »

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    Façade de l'immeuble des Bains Douches 7 rue Bourg L'Abbé (IIIe) 

    La presse a levé un peu le voile sur la transformation en hôtel de luxe de l'ex-boîte de nuit des Bains Douches située rue Bourg l’Abbé (IIIe), lieu de fête qui a connu ses heures de gloire dans les années 80 – 90. Cet endroit célèbre dès après sa construction en 1884, où se sont rendus des personnages connus mais aussi des forts des halles qui y prenaient leurs douches, est devenu un établissement de nuit à partir de 1978.

    Il a dû fermer ses portes il y a 3 ans, à la suite d’un arrêté de péril, l’immeuble étant fragilisé consécutivement à des travaux illégaux effectués sans aucune autorisation (pas d’accord du propriétaire, pas de permis et pas de déclaration en Préfecture !). La discothèque, décorée par Philippe Starck, qui a vu démarrer David Guetta et accueilli des artistes et personnalités du moment a donc dû arrêter son activité. La porte d’accès a même alors été murée. Il faut donc désormais rénover l’endroit sans en changer l’esprit ainsi que le souhaite le propriétaire.

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    Plaque toujours visible à côté de la porte d'entrée des anciens Bains Guerbois

                

    La solution de l’hôtel de luxe s’est ainsi imposée mais selon semble-t-il un concept inédit (les termes « bohême » et « inventif » sont avancés) qui reste confidentiel pour l’instant. Seuls quelques noms de décorateurs ont été rendus publics, comme Denis Montel dont le cabinet est en charge de l’aménagement des magasins Hermès ou Tristan Auer qui rénove les Hôtels du Louvre et Le Crillon.

    Pour les restaurants, serait retenu le nom du chef du Shangri, Philippe Labbé. On parle aussi comme source d'inspiration, du modèle du Château Marmont de Los Angeles (lieu mythique hollywoodien imitant le château d'Amboise où sont venues de nombreuses vedettes, de James Dean à Jim Morrison en passant par Elisabeth Taylor). L’ouverture est programmée pour l’été 2014.

     Images douches CANHF5I7Un exemple de "Street Art" à l'intérieur du bâtiment


    En attendant le lancement des travaux, le lieu a été transformé en résidence d’artistes. Le propriétaire a autorisé une quarantaine d’artistes  du « Street Art » à s’exprimer dans l’ensemble des locaux (3 000 m2), mais ce n’est « visitable » que sur le web puisque la sécurité du public ne peut être assurée…

    Augurons d’un bel établissement qui saura préserver l’esprit des concepteurs de cet édifice du XIXe siècle, tout en offrant des prestations étendues, puisqu’il est même question que s’y déroulent des concerts privés. La rue va être ainsi rehaussée, ce qui est plutôt positif pour l’activité et l’animation du quartier. Beaucoup se souviennent des nuisances nocturnes notamment en matière sonore mais aussi de propreté ainsi que de ce petit jeu qui consistait en sortant des « Bains » à monter sur une voiture en stationnement et de passer de l’une à l’autre, de toit en capot et de capot en toit, de façon à rejoindre ainsi l’autre extrêmité de la rue. Bien entendu les carrosseries étaient toutes à revoir !

    Dominique Feutry

     

  • L’Hôtel d’Hallwyl (IIIe), le seul hôtel particulier qui nous reste à Paris de l’architecte utopiste Claude-Nicolas Ledoux

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    La façade de l'Hôtel d'Hallwyl, 28 rue Michel Le Comte (IIIe)

     

    Dans un article du 31 mars 2010 de notre blog consacré au squat discret de la rue de Montmorency, sur lequel nous sommes revenus récemment (voir le blog en date du 12 décembre 2012), nous évoquions l’Hôtel d’Hallwyl, 28 rue Michel Le Comte (IIIe), aménagé par Claude-Nicolas Ledoux dont le jardin pouvait être admiré des fenêtres de l’immeuble incriminé. Il s’agit de l’unique hôtel particulier de ce célèbre architecte subsistant à ce jour à Paris. Les fameuses rotondes (La Vilette, Parc Monceau) étaient des bâtiments administratifs de la fameuse barrière qui entourait la capitale afin de réduire la contrebande.

    Il convient toutefois de rappeler que la plus connue des réalisations de Ledoux reste la Saline d’Arc-et-Senans en Franche Comté. Mais nous lui devons de nombreux édifices tels le château de Benouville dans le Calvados, le grenier à sel de Compiègne ou le théâtre de Besançon où il créa la première fosse d’orchestre.

     

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    Une façade intérieure

            

    C’est après avoir terminé les décors du Café Militaire, célèbre établissement de la rue Saint- Honoré aujourd’hui détruit dont les boiseries ont été remontées dans une salle du musée Carnavalet que Ledoux reçoit en 1766 (il a 30 ans) commande de cette construction. François-Joseph d’Hallwyl est colonel de la Garde Suisse (un régiment d’infanterie de plus de 2000 soldats affectés au service du roi).

    Ledoux va transformer radicalement l’Hôtel de Bouligneux que Mansart avait aménagé, dont l’un des occupants fut rappelons le Necker et dans lequel est née sa fille qui deviendra plus tard la très connue Madame de Staël.
    Pour magnifier l’ensemble, Ledoux applique ses préceptes de rigueur de composition, d'esprit fonctionnel et de sobriété. Il dote cet ensemble d’une simple façade néoclassique proche de celles de la Renaissance italienne, que l’on retrouve aussi dans d’autres constructions de ce type en Europe. Le portail d’entrée encadré de colonnes cannelées est au centre. Un tympan sculpté de deux génies ailés adossés à une urne le surmonte.

     
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     Vue de la colonnade du jardin

            

    D’anciennes photographies représentent cette façade flanquée de deux magasins à chaque extrêmité!
    Les communs se trouvaient côté rue et les écuries pouvaient contenir 18 chevaux.
    L’aspect extérieur du corps de logis est simple, sans ordonnancement précis, excepté de hautes fenêtres à fronton et balustrade de pierre et des refends à bossages à la manière de certains palais italiens. L’intérieur est décoré avec beaucoup de goût, la plupart des décors et lambris ont disparu au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle.

    On a cependant retrouvé de très beaux plafonds peints à la française du XVIIe donc antérieurs aux travaux de Ledoux lors de la restauration. Ces poutres et solives sont souvent ornés de motifs floraux et de grotesques aux visages expressifs dont les couleurs sont splendides. L'escalier d'honneur à la perspective feinte est sobre et élancé, typique du Marais. Il dispose d’une rampe très élégante en fer forgé. Une des raretés de l’édifice provient de son jardin qui est ordonnancé tel un atrium antique bordé d’une galerie soutenant des terrasses supportées par deux galeries de colonnes doriques encadrant un parterre végétal, autrefois planté de grands arbres. Contre le mur du fond, attenant à la rue de Montmorency se trouve une sorte de « rocaille » constituée d'une nymphée décorée de concrétions (les statues en terre cuite qui entouraient la fontaine ont disparu).

    Ce jardin était encore, il n’y pas si longtemps, recouvert d’une verrière, éclairé de néons (comme tout le reste du bâtiment) et transformé en cantine de la société Lyon- Allemand-Louyot et Cie qui l’occupait depuis 1968.
    Dès 1790, l’Hôtel passe aux mains de la fille unique d'Hallwyl devenue princesse Esterhazy puis à François Guyot de Villeneuve qui le quitteront en 1849. L’ensemble abrita ensuite des banques des commerces, les pastilles Valda, une fabrique de plastiques moulés, une imprimerie papeterie et les services administratifs du fondeur de métaux cité. Petit à petit cet ensemble architectural fut dénaturé.
    Aussi a-t-on pu se réjouir lorsqu'il y a 15 ans, a démarré la restauration redonnant une partie de son lustre à cet ensemble qui compte désormais 9 appartements.

    Dominique feutry