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Étiquette : bananiers rue sévigné marais

  • Des bananiers impressionnants rue de Sévigné (IVe) !

     Photo BLes bananiers de la cour du 13 rue de Sévigné (IVe) (Photo VlM)

     

    Le Marais recèle de nombreux trésors et notre blog ne manque pas d’en faire état, qu’il s’agisse de monuments, de lieux particuliers ou même d’illustres habitants. Au détour d’un immeuble, d’une cour ou d’un jardin, nous découvrons tel détail, tel ensemble qui charme nos yeux et nous nous étonnons de le connaitre si tardivement.

    C’est ainsi qu’au 13 de la rue de Sévigné (IVe), non loin de la caserne des pompiers, un porche ouvert permet d’accéder à une cour où est installé un magasin de prêt a porter « Stanbridge ». On remarque au fond une intéressante bâtisse du XIXème siècle, sorte de chalet à un étage. Le PSMV du Marais (plan de sauvegarde et de mise en valeur) révisé lui a donné pertinemment droit de cité.

    Sévigné 13 galerie bananiersCour 13 rue de Sévigné etvue sur le chalet  (Photo VlM)

     

    Mais ce sont d’immenses bananiers qui surprennent le plus, ils ont pris racine dans une plate-bande et mesurent  plusieurs mètres de haut! De beaux spécimens alors que  tout est contre eux, le climat, le lieu…

    Etonnant !

    Ils sont à voir mais vous chercherez en vain les bananes…

    Ajoutons, pour être complet sur cette adresse, que Denis-François Bouthillier de Chavigny (1665-1730) ministre de Louis XIII habita quelque temps dans l'immeuble avant de devenir évêque de Troyes.

    Dominique Feutry

     

  • L’église Saint-Jacques de la Boucherie (IVe) : pourquoi ce nom ?

     Tour_st_jacquesLa Tour Saint-Jacques et le Square 39 rue de Rivoli (IVe)

     

     
    Les visites de la Tour Saint Jacques viennent de reprendre avec l’arrivée de l’été. Cette immense tour gothique flamboyant située au cœur du square du même nom 39 rue de Rivoli (IVe) constitue le dernier élément de l’église Saint Jacques de la Boucherie détruite à la Révolution.

    Il est difficile de connaitre exactement la date d’origine de la première construction effectuée en ce lieu. Trois niveaux de constructions ont été trouvés sur l’emplacement de l’église détruite sous la Révolution. Il semble qu’une église ait été édifiée sur l’emplacement d’une chapelle à cheval sur les XIe et XII siècles. Sans doute remaniée durant le XIVe siècle, elle possédait les reliques de Saint Jacques dit le Majeur ce qui en faisait un lieu de pèlerinage. C’est le roi Charles VI qui autorisa la corporation des bouchers installés alors sur son pourtour à fonder leur chapelle à l’intérieur de l’église d’où son nom « de la Boucherie ». L’église ne fut réellement consacrée qu’en 1414.

    StjacquesbouchGravure représentant l'église Saint-Jacques de la Boucherie (IVe)

     

    Le clocher, c’est-à-dire la tour actuelle, fut installé plus tard au début du XVIe siècle. Sa partie supérieure est très ouvragée et contraste avec la simplicité de sa base. Elle est alors surmontée d’une plate-forme avec quatre animaux ailés sculptés représentant les évangélistes et sur laquelle est posée une statue géante de Saint-Jacques (6 m) qui fut renversée à la Révolution sous les applaudissements des parisiens présents. La tour culminait alors à 55 m. Il est utile de souligner que jusqu’au règne de Louis XII, le prédécesseur de François Ier, qui le supprima, l’église jouissait du droit d’asile, ce qui protégeait les condamnés de la justice royale. Ce droit fut malheureusement plusieurs fois violé.

    Ainsi que nous l’avons écrit dans un article du 26 février 2013 de nombreux personnages importants de la finance, des nobles, des marchands, des bouchers se firent inhumer dans cet édifice, à commencer par Nicolas Flamel (il avait financé un des portails) ou Jean Fernel le médecin de Catherine de Médicis.

     

    Tour_St_Jacques01Lion ailé figurant Marc au haut de la Tour et les détails de la dentelle de pierre se trouvant au-dessous

      

    En 1797, l’église et la tour sont déclarés biens nationaux et vendus à un dénommé Dubois qui en fit une carrière. Heureusement le contrat de vente interdisait de détruire la Tour. Mais comme elle servit de fonderie de plomb de chasse, ce qui ne plaisait guère à certains habitants, ceux-ci poussèrent la Ville de Paris à la racheter, ce qu’elle fit en 1836. Elle acquit par la suite aussi en 1852 le terrain autour où avait été construit par les héritiers Dubois un grand marché de vêtements et de linge avec ses ruelles et son organisation qui fonctionna pendant 28 ans. C’est ainsi qu’est né le square actuel, la restauration notamment de la tour très abîmée est confiée à Théodore Ballu. Plus près de nous, en 2007, la Ville de Paris a entrepris une importante restauration des lieux.

    Qui imagine aujourd’hui l’opulence, liée à la richesse de la coporation des bouchers, qui a pu régner dans cette paroisse, le curé était alors un personnage très important. Les paroissiens étaient si nombreux que l'on rapporte que certains suivaient les offices à l'extérieur. Se représente t-on les rassemblements au pied de l'église pour le  pélerinage de Saint-Jacques de Compostelle ? Sait-on que la Tour a servi aux expériences barométriques de Pascal (sa statue est à la base de la Tour)  ? Enfin pouvons-nous concevoir que le clocher était équipé d’un carillon de 12 cloches, avec son carillonneur, la plus grosse cloche étant prénommée le « Gros Jacques » .

    Dominique Feutry