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Étiquette : beaux vélos

  • « En selle Marcel » : une galerie d’art sur le thème du vélo

      En selle marcel devanture

    "En selle Marcel", 34 rue du Grenier St Lazare (IIIe) – tél. 01 44 54 06 46 – [Photo B. Urvoy ]

     

    Spécialiste, à l'origine, de la communication dans le monde de la finance, Bruno Urvoy a décidé récemment de prendre un virage sur les jantes en montant une affaire qui réconcilie la vente, la technique, le service et la passion, autour de la "petite reine", c'est-à-dire la bicyclette, mais pas n'importe laquelle, celle des années 50, 60 et 70, avec tout le chic de ses peintures, ses accessoires et ses pièces chromées.

    On admire sur le trottoir un étalage de "beaux vélos" qu'il se procure en chinant. Les peintures sont d'origne, ainsi que les chromes. Bruno Urvoy se contente de les nettoyer et de remplacer les pièces usées. Ses vélos semblent neufs mais affichent un style "vintage" qui fait craquer les nostalgiques de leur jeunesse ou de celle des parents.

    Grenier st lazare en selle marcel détail Grenier st lazare 34 en selle marcel magasin intérieur

     

     

     

     

     

    Alignement de beaux vélos sur le trottoir et Bruno Urvoy dans sa boutique

     

    L'achat d'un vélo d'époque n'est pas ruineux. Il faut compter 300/400 € environ. Jusqu'à 900 € pour un modèle d'exception.

    Il y a là aussi un atelier de réparations pour cycles actuels ou anciens. Tout le monde n'utiise pas Vélib'. Ceux qui sont propriétaires de leur deux-roues trouvent ici quelqu'un pour changer leurs patins de freins, "dévoiler" (*) une roue ou régler un dérailleur.

    Les accessoires sont sélectionnés dans une optique "idées cadeaux" pour les fans de la bicyclette. Un nécessaire "réparation de crevaison", par exemple, évoque davantage un bijou fantaisie que la boite classique de rustines, dissolution, rape et démonte-pneus.

    Merci à Bruno Urvoy de nous offrir une activité économique qui participe à la diversification que nous souhaitons, au moment où il y de vraies raisons de regretter la prolifération d'autres formes de commerces.

     

    (*) Dévoiler : régler la tension des rayons d'une roue de façon que son périmètre soit plan et qu'elle "tourne rond"

     

    Post scriptum du 2 mai 2011 : "En Selle Marcel" a changé d'adresse

                                                                                                                                

     

  • Que serait le Haut-Marais (IIIe) si Ravaillac n’avait pas existé ?

    Place de france 

    La Place de France, gravure d'après Châtillon, musée Carnavalet

    Place de france plan (2)  

    Plan du Haut-Marais, aujourd'hui (IIIe). (orienté nord à droite)

       

    Ces deux illustrations se superposent exactement. Au carrefour des rues de Turenne et Vieille du Temple, correspond le centre du demi-cercle sur lequel s'organisait le projet d'une "place de France". La porte monumentale est en retrait, d'une distance qui équivaut approximativement à la hauteur du trapèze des rues de Turenne, St Claude, et des Filles du Calvaire.

    Revenons en 1608. Henry IV, le roi bâtisseur, avec l'aide de son ministre Sully, s'est déjà illustré avec la place Dauphine, le Pont-Neuf, d'une facture originale pour l'époque, en pierres (et pas en bois), sans aucune maison sur ses flancs, et la place Royale, devenue depuis place des Vosges.

    Il forme alors le projet d'étendre la capitale au nord-est et d'en assurer le peuplement en urbanisant les marais et jardins qui s'étendent devant l'enclos du Temple. Ce sera la place de France. Elle s'appuyait sur une muraille qui suivait à l'est le tracé des remparts (boulevard des Filles du Calvaire) et s'ouvrait par une porte monumentale sur le centre d'un éventail formé par les rues de Normandie, de Bretagne, de Poitou et Vieille du Temple. Ces radiales croisaient une voie en arc de cercle dont on a gardé le principe pour dessiner la rue Debelleyme.

    Le diamètre de la place était de 156 mètres. Les pavillons en bordure, en pierres et briques, percés d'arcades, comme la place des Vosges, auraient hébergé une haute juridiction. Les artères qui rayonnaient devaient porter des noms de provinces françaises. On les retrouve aujourd'hui ; elles gardent en mémoire le souvenir d'un projet prestigieux.

    Il n'eut pas la chance de voir le jour. Le 14 mai 1610, Henry IV était assassiné par François Ravaillac, rue de la Ferronnerie (1er), sur fond de passion religieuse. Le Duc d'Epernon, qui accompagnait le roi, l'amène à l'hôtel de Retz, 9 rue Charlot (IIIe), pour lui éviter le lynchage. Il est exécuté en place de Grève le 27 mai, au terme d'un supplice dont la cruauté dépasse de très loin la gravité de son geste.

    Sully tomba en disgrâce et la régente, Marie de Médicis, n'eut pas le cran de donner suite. Le tracé de certaines rues avait pourtant été entrepris déjà. Elles furent conservées et formèrent un premier lotissement, bientôt complété par un autre au tracé orthogonal qui forma les rues Charlot, de Saintonge, du Perche et Pastourelle.

    Le Haut-Marais est riche en souvenirs et en occasions manquées. Il aurait pu conserver le Temple, à tout le moins son donjon si Napoléon avait été moins pusillanime ; il possèderait une merveilleuse place en éventail pas loin de la place des Vosges et dans le même style. Entre les deux, la rue de Turenne, une promenade merveilleuse que les badauds et le commerce de luxe se seraient accaparée … Mais voilà : il y eut Ravaillac.

    Henry IV assassinat

     

     

     

     

    L'assassinat de Henry IV par Ravaillac, huile sur toile de Charles-Gustave Housez, musée de Pau

      

    Bibl. "Le Marais" de Danielle Chadych, Parigramme  ; "Paris Patrimoine n° 2", dossier de Rémi Koltirine