Archives



Liens utiles

Liens que j’ai trouvés utiles et que je voulais partager.


Rechercher sur ce site

Étiquette : cadran solaire

  • Au couvent de la Merci (IIIe), on restaure les cadrans solaires

     

    Archives 45 cour intérieure 30 11 11
    Façades sur cour du couvent de la Merci restauré, 45 rue des Archives (IIIe)

                                            

    En passant devant son grand portail laqué rouge à fronton, face à l'hôtel de Clisson des Archives Nationales, rue des Archives, on ne voit rien de ce bâtiment signé Pierre-François Godot qui abritait au XVIIIème siècle le "couvent de la Merci". Cette institution, dont les origines remontent au XIIIème siècle, avait été fondée pour le rachat et l'accueil des chrétiens pris en otages par les maures et réduits à l'esclavage (le mot "merci" est ici utilisé dans son sens de "miséricorde").

    Le style est sobre et énergique. Les ouvertures sont nombreuses et leur taille diminue progressivement en allant vers les étages élevés. Au sommet de la construction, on peut lire ces mots gravés dans un cartouche de marbre noir : "Les religieux de la Merci, ou de N-D de la rédemption des captifs, établis à Paris par Marie de Médicis en 1613", par référence à la reine qui avait présidé à l'installation des Pères de la Merci sur ce site.

    L'une des curiosités de cet hôtel est son escalier d'honneur, au fond du corps de logis. Alexandre Gady n'hésite pas à le qualifier de "chef-d'oeuvre méconnu du Marais".

    Archives 45 escalier d'honneur 30 11 11

    A l'emplacement du 47 de la rue des Archives (IIIe), où se dresse aujourd'hui un immeuble de rapport de qualité (qui accueille au rez-de-chaussée une annexe de la sécurité sociale), Arnaud de Braque fonda un hôpital et une chapelle en 1348. Elle fut démolie sous la révolution. Elle renfermait la tombe de Nicolas Braque mort en 1388, fils du fondateur de l'hôpital qui allait devenir le couvent de la Merci (on comprend pourquoi la rue de Braque qui débouche là, porte ce nom). Les religieux de la Merci  s'y installèrent en 1613. Ils y resteront jusqu'en 1790.

    Autre curiososité : l'existence de deux cadrans solaires qui se complètent sur les façades ouest (cadran du matin) et nord (cadran de l'après-midi). Tous deux sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Ils sont actuellement l'objet d'une restauration (qui explique la présence d'échafaudages sur les façades), sous le contrôle de l'Architecte en Chef des Monuments Historiques, Jean-François Lagneau (*).

    Archives 45 cadran solaire 2    Archives 45 cadran solaire 1

    Cadran de l'après-midi                        Cadran du matin – Photos Marianne Ström

    Ces cadrans solaires sont le yin et le yang qui gouvernent l'esprit de ce lieu. Le cadran vespéral porte l'expression latine "utere dum liceat" qui veut dire "profite tant qu'il est permis" (un genre de "carpe diem") tandis que l'autre, celui du matin, représente le temps (ou la mort) qui tient une faux d'une main et montre l'heure de l'autre, suggérant ainsi que notre heure viendra quoiqu'on fasse. Sans le savoir, les bâtisseurs de l'époque s'étaient inspirés de la philosophie orientale qui considère que la dualité n'est pas opposition mais complémentarité.

     

    (*) car il s'agit d'un monument historique (classé). Il ne doit pas être confondu avec l'Architecte des Bâtiments de France, chargé de la supervision de l'ensemble du secteur sauvegardé du Marais


    Bibliographie : "Marianne Ström : Paris en détails – Le Marais, Éditions Michel de Maule, Paris 2011 -  Alexandre Gady : Le Marais, Editions Le Passage – Danielle Chadych : Le Marais Editions Parigramme

     

    Pour agrandir les photos, cliquer jusqu'à deux fois dans l'image.

    Question pour les "pros" : y a-t-il eu surélévation au dessus de l'attique avec un étage mansardé ?

    Intéressé par l'association :  Cliquez ICI

     

  • Au Vieux Paris d’Arcole, 24 rue Chanoinesse (IVe)

    Chanoinesse 24

     Restaurant "Au Vieux Paris d'Arcole", dans l'Île de la Cité, Odette Fau et Georges de la Rochebrochard nous font aimer l'Aveyron. (cliquez dans la photo pour agrandir : c'est un ravissement) (Photo VlM)

                                                                                                             

    En remontant vers le nord la rue d'Arcole (IVe) où les marchands de souvenirs de Paris rivalisent avec les sandwicheries, on peut sortir rapidement de l'enfer des marchands du Temple en s'engageant à droite dans la rue Chanoinesse.

    La voici inondée d'un soleil vespéral qui met en valeur tous ses charmes. On est là face au 24 de la rue, une maison du XVIème siècle qui abrite un restaurant qui est l'un des plus romantiques de Paris.

    Le lieu est chargé d'histoire. Cette rue est l'ancienne artère du "cloître Notre-Dame". Elle date des carolingiens (XIIème siècle). Des personnages célèbres l'ont habitée mais, avec votre permission, on va  s'attarder sur deux amants maudits : Héloïse et Abélard.

    Dans la maison de gauche, rouge brique, qui porte aujourd'hui le numéro 28, l'abbé Fulbert décida autour de 1120 de confier au philosophe Abélard le soin d'éduquer sa nièce Héloïse. Il s'acquitta de sa tâche bien au-delà du cahier des charges et le couple devint amant et maitresse si bien que la jeune fille, destinée au couvent, connut des oeuvres d'Abélard le sort commun des mères de famille. Furieux, l'oncle Fulbert lui fit subir les outrages que l'on connait et que Villon a célébré dans son sonnet "les dames du temps jadis" :

    "Où est la très sage Helloïs,

    Pour qui fut châtré et puis moine,

    Pierre Esbaillard (1) à Saint Denis ?

    Pour son amour eut cette essoine (2) …."   (1) : Pierre Abélard  (2) : "peine" en vieux français

    Toujours dans cette maison du 26, dans un passage vers la rue des Ursins, on trouve des colonnes qui proviendraient du couvent des Jacobins de la rue Saint Jacques. Quant au sol, il est fait de dalles qui sont des restes de pierres tombales, le terrain ayant dit-on à l'origine servi de cimetière.

    Wikipédia fait dans le sordide. On y lit : " La rue est connue pour avoir abrité en 1387, les établissements voisins d'un barbier et d’un pâtissier, ce dernier vendant des pâtés en croute préparés avec des morceaux de chair humaine fournis par le barbier. Les deux criminels furent jugés et brûlés vifs à l'emplacement des deux échoppes. Cette histoire a fait l'objet d'une chronique en 1612". 

    Plus austère, en briques rouges, le 6 abrite l'Ecole nationale de la Magistrature.

    Quelques mots du restaurant "Au Vieux Paris". Il se distingue par son cadre romantique à souhait, son aménagement cosy et sa cuisine bien française et de terroir. Il s'agit ici du Rouergue. On appréciera les foies gras, les canards farcis, la viande de Salers agrémentée d'un sauce au cèpes, le tout arrosé d'un vin du Fel ou de Marcillac. Ou pourquoi pas d'un Sancerre rouge.

    Attention à la note. Il faut compter un peu plus de 100 € pour deux. Réservations au 01 40 46 06 81

     

    Intéressé par l'association : cliquer ICI