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Étiquette : centre historique de marseille

  • D’un centre historique à l’autre : du Marais à Marseille, capitale européenne de la culture en 2013, et son quartier du « Panier »

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    De gauche à droite et de haut en bas : La Vieille Charité, l'Eglise Saint Laurent, vue de la Cathédrale de la Major et du Fort Saint Jean, la place de Lenche.


    Pour profiter pleinement des photos et les agrandir, cliquer gauche dans l'image                                                      

    RE-EDITION                                                                                          

    J'avais délaissé le Marais, l'espace d'un instatant en 2008, pour un court séjour à Marseille, une ville qui n'a pas de secteur sauvegardé malgré ses 2.600 ans d'histoire. Née en l'an 600 avant JC de l'union d'une princesse ligure, Gyptis, et d'un capitaine grec venu de Phocée, Protis, elle ne conserve que quelques rares souvenirs  de son passé en amont du XVIIe siècle.

    L'abbaye de Saint Victor, dont l'origine remonte au XIe siècle, l'eglise Saint Laurent, bâtie au XIIe et les vestiges gréco-romains qui ont été mis à jour sous la place de la Bourse, sont des exceptions.  Les Forts Saint Jean et Saint Nicolas datent pour l'essentiel du règne de Louis XIV. Le quartier du Panier, que la bourgeoisie abandonna au XVIIe siècle pour s'installer à l'est, et qui hébergea depuis toutes les vagues d'immigration que la ville a connues, n'offre au visiteur que des maisons reconstruites dont la plus ancienne, qui attend toujours son rénovateur, ne remonte pas au-delà de cette époque.

    C'est néanmoins un lieu plein de charme où il est très agréable de flâner en allant de la Cathédrale de la Major (XIXe) à la Vieille Charité (XVIIe), dont Le Corbusier a évité la destruction, en passant par la place des Moulins, qui offre un coin de campagne dans un bâti hyper dense, la place de Lenche d'où la vue plonge dans les eaux du Vieux-Port et remonte vers Notre-Dame de la Garde et la montée des Accoules et son clocher, immortalisé par Pagnol dans sa trilogie, qui descend sur l'Hôtel Dieu, bâtiment remarquable qu'on doit à l'architecte Mansart.

    Il y a eu beaucoup d'erreurs d'urbanisme à Marseille. De grandes barres d'immeubles en béton construites dans les années 50, 60 et 70 défigurent les perspectives de la Major, de la Corniche, la colline de N.D. de la Garde et les contreforts des montagnes de Marseille-Veyre.  Plusieurs tours encombrent le centre-ville tout près du "Jardin des Vestiges" où sont exposés les restes du port des origines de la ville.

    Avec le projet "Euro Méditerranée", la ville a entrepris un chantier titanesque de réhabilitation du site que le vingtième siècle n'a pas épargné et de réconciliation des habitants avec le cadre exceptionnel qui leur est offert avec le port naturel du Vieux Port, la rade dont la perspective s'étend bien au-delà de l'Estaque, jusqu'au Cap Couronne, le long de la Côte Bleue, la Corniche, ses criques et ses îles du Frioul, d'If et Maire, la colline de la Garde qui sert de socle à la "Bonne Mère" et les forts Saint-Jean et Saint-Nicolas qui trônent des deux côtés de l'entrée du Vieux-Port, pour en garder l'accès.

    Avec ces atouts, on peut s'étonner que le centre historique de la ville, c'est-à-dire le "Panier", révélé par la série télévisée "Plus belle la vie", n'ait pas revendiqué et obtenu le statut de secteur sauvegardé. Sans doute le bâti, en dépit de son charme et de sa situation qui attirent de plus en plus d'artistes et de créateurs, ne mérite-t-il pas les efforts de sauvegarde et de conservation qu'on déploie dans un secteur comme le Marais de Paris, où tant d'hôtels particuliers et d'immeubles ont la qualité de bâtiments historiques.

    Peut-être faudrait-il considérer "le Panier" comme un quartier dont la valeur architecturale n'est pas dans le détail mais dans son ensemble urbanistique, qui est une crèche provençale grandeur nature. Je suggére au Maire, Jean-Claude Gaudin d'oeuvrer dans ce sens et j'ajoute deux remarques qu'il devrait accepter de ma part puisque je suis originaire de sa ville, où je suis né et où j'ai grandi : (1) débarrasser les ruelles du "Panier" de tous les graffiti qui le défigurent franchement et (2) …. reconstruire le Pont Transbordeur.

    Ce pont a été le symbole de Marseille, comme la Tour Eiffel est celui de Paris, l'Opéra celui de Sydney et le  Cable-Car celui de San Francisco. Il est unique au monde. Les Allemands l'ont détruit en 1943, c'est une victime de guerre à qui on doit réparation. Si on me dit : " il ne serait pas compatible avec le trafic du port", je réponds : "il n'est pas nécessaire de rétablir sa fonction, seulement sa structure avec ses deux tours et son tablier, ce qui signifie qu'on pourrait se passer de la nacelle qui assurait un transport des véhicules d'une rive à l'autre, devenu inutile. Ce serait de plus une économie considérable sur le coût de l'opération.

    Pont_tranbordeur

                            
    Gérard Simonet

     

  • Saint Nicolas des Champs (IIIe) : une église richement dotée et pourtant méconnue

    L'église de Saint Nicolas des Champs

     

    Située dans le IIIe arrondissement, dans un quadrilatère délimité par les rues Saint Martin, Cunin-Gridaine, Turbigo et Réaumur, l’église Saint Nicolas des Champs est toute proche dd la chapelle du Prieuré Saint Martin avec laquelle elle est souvent confondue. Ce dernier faisait partie du Prieuré Saint-Martin devenu aujourd’hui le Musée des Arts et Métiers.

    Bâtie au VIIIe siècle, la chapelle Saint Nicolas des Champs était destinée aux domestiques de l’abbaye.
    Reconstruite au XIe siècle, elle fut érigée en église paroissiale en 1184. Devenue trop petite, elle est reconstruite entre 1420 et 1480 dans le style gothique flamboyant que nous lui connaissons aujourd’hui.

    Agrandie au XVIe siècle, c’est de cette époque que date le splendide et rare portail qui se trouve rue Cunin-Gridaine. Il a été achevé en 1587 à partir de dessins de Philibert Delorme à qui l’on doit notamment la réalisation d’une partie du Louvre et du château d’Anet.
    L’édifice n’attire pas l’œil du fait de sa situation, il est malheureusement enchâssé derrière des immeubles Haussmanniens et très peu visible de la rue Réaumur de même que de la rue Turbigo les plus passantes. Pourtant sa taille est imposante, 90 m de long et 36 m de large contre 128 m et 40 m respectivement pour Notre Dame.

    Détail d'une peinture murale, Georges Lallemant (XVIIe siècle)

    Le clocher culmine à 32 m et l’église comporte un double déambulatoire intérieur bordé de 12 chapelles et hérissé de 100 colonnes ! Bien qu’exécutées à des périodes différentes, elles ont d’ailleurs toutes été cannelées afin de donner une unité à l’ensemble.
    Les marguilliers de l’époque entreprenaient des travaux au gré des finances plus ou moins florissantes dont disposait la Fabrique.
    Une importante restauration a eu lieu de 1823 à 1829. La maison qui lui est attenante du côté sud, datant de 1541, a été préservée.
    Fermée à la Révolution (1791), l’église est transformée en temple de l’hymen et de la fidélité dès 1793.

    Si beaucoup d’objets d’art qu’elle contenait ont alors été dispersés, l’œuvre majeure qui s’y trouve, le retable de l’Assomption de la Vierge peint par Simon Vouet en 1629, haut de 12 mètres, et orné de sculptures dues au célèbre Jacques Sarazin (qui a travaillé en autres pour Le Louvre et les châteaux de Versailles et de Chantilly) est restée en place. Il est un des rares vestiges de ce type à Paris toujours à son emplacement d’origine. Certains témoins de l‘époque ont affirmé que lors de la venue du Commissaire de la République chargé de faire saisir les biens de l'église, l’organiste Antoine Desprez qui veillait sur son instrument a eu l’idée de jouer la Marseillaise, ce qui a eu pour effet d’annihiler toute velléité de destruction.

         Le retable de l'Assomption de la Vierge de Simon Vouet et Jacques Sarazin          

    Lorsque le visiteur pénètre dans l’église, il comprend, face à la richesse exceptionnelle du patrimoine qui s’y trouve, certains n'hésitent pas à dire qu'elle regorge d'oeuvres d'art, que ce lieu a pleinement bénéficié du renouveau spirituel du XVIIe siècle. D'importantes et très rares fresques datant de cette époque ornent des chapelles, certaines ont été restaurées récemment. Les peintures sur toile ou panneaux très nombreux sont accrochés dans les chapelles et sont dues aux peintres célèbres d’alors comme Jacques Stella, Claude Vignon, Georges Lallement ou Nicolas Coypel auteur d’une magnifique Adoration des Bergers. Mais les XV, XVI, XVIII et XIXèmes siècles sont eux aussi bien représentés. Citons deux oeuvres italiennes de premier ordre, le panneau peint de la Sainte Conversation réalisée en 1520 par Amico Aspertini ou la Circoncision de Batistta Trotti exécutée à la fin du XVIe siècle.

        Le baptême de Jésus de Gaudenzio Ferrari (XVIème siècle)

    La statuaire est aussi de grande qualité, la "Vierge présentant l'Enfant Jésus" en marbre de François Nicolas Delaistre fut commandée par Louis XVIII et exécutée en 1817. Elle fait partie des plus belles pièces exposées, de même que les atlantes en bois qui ornent le dessous de la tribune de l'orgue.
    Les orgues sont présentes à Saint Nicolas des Champs depuis 1418 et ont été plusieurs fois reconstruites. L'instrument actuel est dû au célèbre facteur Clicquot. Il comporte des parties des XVII, XVIII et du début du XXe siècles. Son buffet est un des plus beaux de Paris. Louis Braille fut un des titulaires.

    Les grandes orgues vues du choeur

     Parmi les personnages célèbres qui ont fréquenté l'église, citons Louise de Marillac qui a trouvé en ce lieu sa vocation (1623) et fonda la Congrégation des Filles de la Charité.
    Nombre de célébrités comme le mathématicien, philosophe et astronome Gassendi, Guillaume Budé à l'origne de la création du Collège de France, Mademoiselle de Scudéry et des représentants de familles connues comme les Ormesson, La Bruyère, Rochechouart sont inhumés dans l'édifice.

    Il existe tant d'oeuvres rares à admirer que nous ne pouvons pas toutes les citer. Nous vous annoncerons prochainement les dates de la visite guidée qui sera organisée à cet effet et vous permettra de découvrir ce lieu trop souvent oublié des touristes et de parisiens. Enfin, fait exceptionnel, Saint Nicolas des Champs est abondamment citée dans le cadre de l'exposition qui vient de débuter au Musée Carnavalet: "Les couleurs du ciel. Peintures des églises de Paris au XVIIe siècle".
    Gageons aussi que des travaux significatifs pourront être entrepris afin de restaurer et mettre en valeur ce monument chargé d'histoire au patrimoine unique.

     Dominique Feutry

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