Archives



Liens utiles

Liens que j’ai trouvés utiles et que je voulais partager.


Rechercher sur ce site

Étiquette : charte rue archives

  • Signature de la « charte des bons usages de la rue des Archives » en présence de la Maire du IVe

    Charte archives signature 25 05 10

    Signature le 25 mai 2010 à 19h30, au cloître des Billettes, 26 rue des Archives (IVe) de la "charte des bons usages de la rue des Archives". Autour de la table, Dominique Bertinotti, Gérard Grigaut, Gérard Simonet, Bernard Bousset, Gérard Siad, Claude Tartour …

                                                                                                                    

    Voici trois ans au moins, la Maire du IVe, Dominique Bertinotti, décidait de s'intéresser au sort de cette rue dont les attroupements de consommateurs devant certains bars défiaient la loi et faisaient polémique.

    Elle fit travailler des experts, pour commencer, sur de possibles réaménagements. C'était carrément s'attaquer à la quadrature du cercle. Une des agences consultées eut le courage (ou la candeur) de dire "le roi est nu !". Une phrase célèbre d'un conte d'Andersen qui pourrait être traduite ici par cette conclusion : je constate qu'il n'y a rien de spécial à faire pour que tout rentre dans l'ordre, il suffit d'imposer aux exploitants des bars de respecter la réglementation des terrasses et les décrets sur l'interdiction de consommer sur la voie publique. L'arsenal des sanctions ne manquait pas non plus.

    Les contes anciens ont quelques fois la vertu de coller parfaitement à la réalité d'aujourd'hui. Ainsi, refusant l'évidence, des conseillers se lancèrent dans des propositions qui réussirent à cumuler toutes les calamités : coût exorbitant pour la collectivité, inégalité de traitement des établissements, infraction aux règlement de la Ville de Paris et ignorance des aspirations de la population à jouir pleinement d'un espace public qui n'appartient qu'au public.

    Dominique Bertinotti en eut surement de l'amertume car son désir initial, tel que nous le percevons, avait été de concilier le bien-être des habitants avec une forme de réalisme face à l'évolution des comportements. Elle eut la sagesse de la surmonter et de rebondir en proposant plutôt l'élaboration d'une "charte des bons usages de la rue des Archives", en collaboration avec les riverains et les commerçants. 

    C'est cette charte que nous avons signée le 25 mai 2010, avec Mme Bertinotti. Les signataires, autour de la Maire, sont des commerçants comme Bernard Bousset, propriétaire de l'Open Café et fondateur historique du SNEG (syndicat national des entreprises gay), Claude Tartour, propriétaire du garage Mobil Archives, Gérard Siad, président du SNEG, Gérard Simonet, président de "Vivre le Marais !", représentant les habitants, ainsi que des  riverains qui ont participé activement à l'élaboration du document.

    On peut consulter la charte en la téléchargeant  à partir de ce lien, ou en allant sur le site de la mairie du IVe. Son grand mérite, à nos yeux, est de préciser dans ses attendus, les lois et règlement qui régissent les obligations des commerces (terrasses et étalages, bruit, propreté, végétalisation, affichage, exigences du PSMV – plan de sauvegarde et de mise en valeur – du Marais).

    La gestion de la charte est assurée par un "conseil de la charte", composé des signataires, et dont la présidence a été confiée à Claude Tartour.

                                                                                                                                                                                                                      

  • Le Marais est-il une planète de bobos ?

    Charlot café bretagne détail 

    C'était une boulangerie-pâtisserie, c'est devenu un endroit branché avec Wi-Fi, serveurs et serveuses accortes, décor 1900 et habitués de la mode, du spectacle et de la création : Café Charlot, 38 rue de Bretagne -(IIIe) - Tél. 01 44 54 03 30

       

    Le sujet est venu sur la table à l'occasion d'une interview de l'association par un journaliste du magazine "TETU" : les bobos sont-ils une communauté au même titre que celles qu'on cite couramment à propos du Marais ?

    Il faudrait naturellement s'entendre au préalable sur ce qu'on appelle un "bobo". Bourgeois-bohème, d'accord, mais qui se reconnait bourgeois, qui peut être qualifié de bohème ?

    Chacun le sait bien : "est bourgeois celui qui vit mieux que moi". C'est une définition éminemment relative. Le bohème quant à lui, se distingue par sa tenue décontractée (mais recherchée), par le choix de ses moyens de transport (le vélo est un bon marqueur), les établissements qu'il fréquente (là où se trouvent d'autres bobos) et le logement où il vit. C'est un appartement ancien où règne une pagaille de bon aloi. Le décor relève d'un certain goût pour la provocation (fauteuil 1900 de dentiste, par exemple).

    Y a-t-il davantage d'individus de ce genre dans le Marais aujourd'hui ? Oui, à l'évidence. C'est lié au phénomène que les urbanistes-sociologues appellent "gentryfication". Dans un premier temps, leur arrivée a accru la mixité sociale (par le haut) puisqu'ils étaient inconnus auparavant. Au-delà d'un certain nombre, leur présence aurait évidemment l'effet inverse.

    L'extrapolation, en matière de prévision, est une méthode qui conduit aux pires bévues. Il est donc peu probable que le Marais devienne le monopole des bobos, pour autant qu'on s'accorde sur le sens donné au mot. En revanche, il n'est pas discutable que le niveau social de la population se soit élevé depuis cinquante ans et continue de progresser. Par les bobos ou sans eux.

    A défaut de prédire l'avenir, il est important de savoir où nous en sommes aujourd'hui à propos :

    • du revenu des ménages dans nos deux arrondissements
    • du prix du m²
    • de la densité de population
    • de la densité du bâti
    • des espaces verts
    • du pourcentage "cols blancs/cols bleus" (*)
    • de l'emploi

    Nous devons à une habitante du IIIe, Marie-Catherine Weil, d'avoir rassemblé toutes ces données en compilant les statistiques de l'INSEE. Nous vous invitons  à  en prendre connaissance.

    Les enseignements de cette étude sont intéressants et remettent en cause quelques clichés. Le Marais IIIe n'est pas particulièrement "riche" (sur la médiane de Paris) mais le IVe est plus favorisé (dans le premier quartile). La densité de population et du bâti atteignent des records dans le IIIe (dernier décile), tout près de la Ville la plus dense au monde : Le Caire ; elle est nettement plus basse dans le IVe à cause de la faiblesse de l'espace utile (déduction faite des bâtiments publics, à savoir Hôtel de Ville, île de la cité, caserne Napoléon, espace Beaubourg, cité des Arts, place des Vosges …, et la Seine) par rapport à sa superficie théorique.

    Enfin, IIIe et IVe se distinguent par leur fort pourcentage de cols blancs et la rareté des espaces verts. Sans surprise, on vérifie la corrélation inverse entre revenus et logements sociaux.

    (*) dérivés de l'anglais "white collar et blue collar" (cadres et employés)