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Étiquette : CICA 3ème

  • Conseil d’arrondissement en configuration « CICA » hier soir en mairie du IIIe

    Mairie 3La mairie du IIIe vue depuis le square du Temple, l'emplacement du château du Grand Prieur (Photo VlM)

     

    Le "CICA" (comité d'initiative et de consultation d'arrondissement)  résulte de la loi du 31 décembre 1989, dite "loi PML". Il a vocation à impliquer les associations qui en font la demande à suivre de plus près les débats du conseil d'arrondissement sur des thèmes précis.

    Nous avions été informés par le Maire Pierre Aidenbaum de la participation au conseil d'hier 2 mars de Didier Dely, Directeur Général de la SEMAEST, société d'économie mixte de la Ville de Paris, spécialisée dans l'animation économique des quartiers.

    Dès 2001, la SEMAEST a été sollicitée dans le IIIe pour affronter la mono activité constituée à l'époque essentiellement pas les grossistes-importateurs de maroquinerie. On se rappelle les débats houleux qui se sont tenus en mairie à propos des nuisances et des risques liés à l'accumulation excessive de cartons vides et pleins dans les espaces commerciaux des rues du Temple, Gravilliers et autres.

    La SEMAEST a procédé à la préemption de murs et de baux chaque fois qu'une possibilité se présentait. Au total, 150 commerces ont été repris par elle en vue de l'installation de commerces de proximité. La rue N.D. de Nazareth en a été profondément changée ; la rue des Gravilliers a vu aussi son paysage évoluer. Selon Didier Dely, il suffit d'agir sur 5% des commerces pour peser sur l'orientation générale.

    C'est ainsi que s'est développé le programme "Vital' Quartier". Dans le secteur "Marais", on a vu apparaitre des galeries d'art autour de Gravilliers et un boucher devenir le symbole de la présence des commerces de proximité. Grâce à la SEMAEST, il a pris la relève du boucher précédent et il prospère raisonnablement depuis.

    Gravilliers boucherie manuLa boucherie "Manu", 28 rue des Gravilliers (IIIe) (Photo VlM)

     

    La démarche de la SEMAEST fait appel aux nouvelles technologies. Sous le nom de "CoSto", elle dispose d'une plateforme qui met en réseau les commerçants connectés avec leurs fournisseurs et leurs clients, parisiens et touristes.

    Le modèle économique de la SEMAEST n'est pas évident à percer. La mairie de Paris lui fait une "avance" pour l'acquisition des biens. Cette somme permet de régler les travaux initiaux d'aménagement et, si nous avons bien compris, les mois de carence de loyers qui sont accordés au locataire pour lancer son exploitation. Il est  peu probable que le coût mensuel résultant soit exactement couvert par les loyers lorsqu'ils deviennent intégralement dus. Il est probable alors qu'un mécanisme de "subvention d'équilibre" intervienne,

    Au bout du compte, on peut craindre – mais est-ce anormal ? – que le contribuable finance la politique de maintien des commerces de proximité dont il se fait le chantre. Si Didier Dély souhaite s'en expliquer, ces colonnes lui sont ouvertes.

    On ne doit cependant pas en rester là. Car la SEMAEST doit un jour rembourser son "avance". Comment ? M. Dély nous apporte la réponse : en revendant le bien sur le marché (si possible à l'exploitant) ou en le cédant à une société foncière filiale de la Caisse des Dépôts. On connait la progression du foncier depuis quinze ans dans nos quartiers. Il y a donc tout lieu de penser que cette revente donne lieu à une plus-value qui peut à elle seule compenser les pertes et produire un taux de rendement interne sur la durée de l'opération bien supérieur aux placements et investissements ordinaires.

    Tant mieux pour le contribuable et tant pis pour les rêveurs qui invoqueront le spectre de la spéculation. Ne serait-ce pas d'ailleurs pour sauver la morale qu'une part importante des reventes se font par l'intermédiaire de la société foncière dont il est question plus haut ? M. Dély peut également nous éclairer là-dessus.

    Quoiqu'il en soit, nous ne portons pas de critique sur le mécanisme dans la mesure où il vise à préserver l'équilibre financier des opérations en permettant la mise en œuvre d'une politique de préservation du cadre de vie que nous souhaitons tous. Il reste un danger cependant : le jour où le marché se retourne (et nous y sommes peut-être déjà) ce sera la fin du rêve de Perette et du pot au lait !

     

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    La réunion du CICA a enchaîné sur le conseil d'arrondissement proprement dit, avec un exposé de Benjamin Djiane, délégué à la sécurité, sur le contrat 2015 de prévention et de sécurité qui sera signé comme chaque année entre la Mairie et la Préfecture de Police de Paris.

    Il y aura cette fois des points nouveaux, que M. Djiane a explicités avec clarté et conviction :

    • le phénomène de la radicalisation
    • le sort des familles de SDF et leurs enfants
    • les incivilités sur l'espace public, notamment les terrasses ; prévention et répression
    • la promotion d'une "vie nocturne apaisée"
    • la propreté, avec l'opération "Paris, fais toi belle !" (avec une question : que fait la police là-dedans ?)

    Nous nous réjouissons que deux sujets ayant trait à la qualité de vie des habitants aient maintenant droit de cité. L'action des associations et collectifs concernés, regroupés au sein de "Vivre Paris !" n'y est certainement pas étrangère.

    Marie-Laure Harel pour l'opposition UMP/UDI/Modem nous a livré une analyse et des commentaires bien préparés, suivie par Laurence Hugues qui y a posé sa touche et sa sensibilité humaniste et écologique.

    Gérard Simonet

     

     

     

  • L’ouverture d’une boutique Moncler rue des Archives (IVe) confirme la gentrification du Marais

    MMonclear1La nouvelle boutique Moncler récemment  ouverte 11 rue des Archives (IVe)

     

    Avec l'installation rue des Archives, entre les rues de la Verrerie et du Square Sainte-Croix de la Bretonnerie (notre article du 01 juillet 2014), de 4 boutiques de luxe au masculin Gucci, Fendi, Givenchy et Moncler (cette dernière étant la première a avoir ouvert ses portes il y a quelques jours), des commentateurs parlent désormais de la "gentrification" (ou embourgeoisement) du Marais. En fait, il ne s'agit pour l'instant que de l'utilisation par des marques de locaux appartenant au BHV, plus spécifiquement au groupe des Galeries Lafayette et si gentrification il y a, celle-ci n'a pas attendu ces nouveaux magasins pour se manifester.

    Pour les responsables, ces implantations renforcent l'attractivité du Marais et permettent aux marques internationales d'étendre leur zone d'achalandise tout en se rapprochant des touristes, leurs principaux clients.

    Mais il est vrai que les riverains installés dans les IIIe et IVe arrondissements constatent depuis quelques années un recentrage patent des commerces sur le luxe, la mode et les galeries d'art. Pour ceux qui pensent que ces ouvertures en série annoncent la fin des commerces de bouche, le BHV repond en citant son projet de concept store culinaire italien "Eataly" qu'il installera dans le IVe arrondissement dans deux ans (notre article du 29 octobre 2014). 

    Il ne faut donc pas s'opposer systématiquement aux évolutions et aux progrès car ils sont souvent liés aux changements des modes de vie. Notre seul regret est la standardisation et donc la banalisation des marques, car quel que soit l'endroit commerçant où l'on se trouve dans l'hexagone, nous avons les mêmes enseignes et les mêmes produits, ce qui enlève toute originalité aux lieux. 

    Dominique Feutry