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Étiquette : Conseil de la nuit juin 2016 Paris

  • Annonce de mesures à l’Hôtel de Ville à l’occasion du dernier « conseil de la nuit »

    A4Lancement du conseil de la nuit, le 9 décembre 2014 (photo VlM!)

     

    Dans le cadre du Conseil de la nuit une plénière à laquelle participait le réseau "Vivre Paris !" s’est tenue le 29 juin à l’invitation de Frédéric Hocquard, Délégué auprès du Premier Adjoint, chargé des questions relatives à la "Nuit".

    Dans son introduction ce dernier souligne les avancées concernant le manifeste rédigé par la Ville et celles de l 'APUR (Atelier parisien d'urbanisme, association loi 1901 créée en 1967 par le Conseil de Paris qui a pour missions de documenter, analyser et développer des stratégies prospectives concernant les évolutions urbaines et sociétales) en matière de cartographie des zones festives. Il a aussi précisé lors de ses interventions que l’action des référents de nuit des mairies d’arrondissement et annonce que les transports en commun devraient étendre leurs horaires en 2017 en attendant qu’il soit possible de circuler un jour durant 24 heures sur tout le réseau francilien.

    En réponse à des interventions, le conseiller délégué à la nuit informe les participants qu’il sera chargé de faire une communication sur la nuit au prochain conseil de Paris (dans laquelle sera rappelé que la mairie allait engager 12 M € cette année pour développer une politique ambitieuse de la nuit) et ajoute « .. . ces temps de communication au conseil sont rares, mais on a tenu à le faire … ». D’ailleurs est glissée l’annonce de l’organisation par la Ville en 2017 d’une exposition sur les nuits parisiennes. Nous nous demandons si celle-ci est bien opportune et nécessaire ? Autre précision apportée, celle du renforcement du partenariat avec la Préfecture de police reflétée par la création de commissions locales de régulation, sans qu’il soit mentionné si des associations de riverains seront associées à leur processus.

    Après l’intervention du représentant du préfet de région qui a évoqué certains dispositifs financés par l’Île de France, le représentant du préfet de police a rappelé qu’il y avait des règles du jeu à faire respecter car « …faire la fête, ce n’est pas s’alcooliser, c’est respecter les voisins.»  : la quadrature du cercle, comme il l’a mentionné, tout en indiquant que Frédéric Hocquard pense que sa résolution passe par des échanges avec des professionnels, point que nous ne partageons qu’avec beaucoup de nuances. Il n’empêche que curieusement les fermetures administratives d’établissements sont en baisse et sont passées de 230 en 2014 à 182 en 2015… du fait, selon la préfecture, d’améliorations des comportements professionnels et de fermetures plus longues…

    Nous restons très dubitatifs sur cette analyse puisque nous constatons l’accentuation des nuisances dans de nombreux quartiers ainsi qu’une extension des sites touchés. Au fil des débats nous constatons un raisonnement assez paradoxal de la part de certains participants dont des élus. Par exemple, rien ne servirait de stigmatiser les établissements et chercher à obtenir des fermetures administratives puisque la plus grande consommation d’alcool serait due à l’alcoolisme de salon ou encore, seule une minorité d’établissements poserait problème, alors que des rues entières sont dominées par la mono activité des bars. Et encore à propos de cette minorité : il serait possible de ramener les exploitants dans le droit chemin, grâce notamment à l’action des pierrots de la nuit dont le Réseau "Vivre Paris !" a souligné maintes fois l’inefficacité avérée et le coût pour la collectivité. D’ailleurs a-t-il été affirmé, les nuisances que nous dénonçons n’ont pas lieu tous les jours, une modularité existe!

     

    A5Une nuit parisienne 

     

    Matthieu Clouzeau directeur de la DPP (direction de la prévention et de la protection) de la ville prend la parole et apporte des précisions concernant sa nouvelle direction qui sera mise en œuvre en partie en septembre prochain et s’étalera en 2017. Il y aura un maillage territorial plus fin, dix et non plus six zones, dans le but d’assurer une présence aux heures et jours pertinents, le soir et le weekend. Il ajoute que l’action des équipes ne sera pas de réaliser des scores en matière de PV dont l’efficacité est relative (NDLR : compte tenu de la modicité du montant) mais plutôt d’assurer une présence, faire de la pédagogie et dissuader. Le réseau "Vivre Paris !" restant sur sa faim au fil des réunions du conseil de la nuit a demandé des explications complémentaires à Mathieu Clouzeau. Le réseau devrait les obtenir ultérieurement, puisqu’un accord de principe a  été donné  pour une réunion en septembre.

    D’autres annonces sont faites par la mairie, telles la création de« groupes «actions » (tourisme, manifeste, formation, orientation (?), la mise en place d’un comité des noctambules avec des membres tirés au sort,  la réalisation déjà en cours d’une cartographie des endroits festifs, dont celle sur les comas éthyliques, l’appel à projets « réinventer la Seine », ainsi qu’une campagne de sensibilisation canal saint Martin, à la Villette et Oberkampf … Nous découvrons qu’une commission de régulation de la vie nocturne ayant pour but un accompagnement par les syndicats pour mettre en œuvre les préconisations allait être créée. Il sera intéressant de savoir ce que l’on entend par là et quel syndicat professionnel aura vocation à y siéger.

    Quant à la mesure du bruit qui va être réalisée par Bruitparif grâce à des capteurs installés dans des endroits ciblés de la capitale, il est clairement indiqué que ce ne sont pas « des capteurs anti-fêtards », mais un outil de concertation et d’éducation avec possibilité d’extension dans toute la ville.

    A3Page de couverture du livre d'Antoine de Baecque  "Les nuits parisiennes"

     

    Divers autres points de moindre importance sont évoqués. Mais un bilan 2017 de toutes ces actions retient, lui, toute notre attention. Il faudra être très vigilant sur la méthode de cette évaluation et les interprétations qui pourront être faites (cf la baisse des fermetures administratives entre 2014 et 2015 et le bilan d’évaluation "Copanam" sur l’action des pierrots de la nuit (analyse-du-bilan-concernant-le-dispositif-des-pierrots-de-la-nuit/).

    Nous pensons et le réseau "Vivre Paris !" auquel adhère "Vivre le Marais !" l’a traduit au travers de ses interventions en séance que toutes ces annonces tous azimuts créent un certain flou du fait même de nombreuses imprécisions et d’une efficacité qui reste à prouver car au final notre demande qui reste toujours la même est que nous nous voudrions pouvoir dormir.

    Frédéric Hocquard a beau jeu de conseiller le livre d’Antoine de Baecque intitulé « Les nuits parisiennes » dont il ne partage pas cependant les conclusions, il oublie de préciser en effet que les noctambules dont il est question dans l’ouvrage qui jouaient selon les époques aux cartes dans des hôtels particuliers, ou s’affichaient en dandy ici et là ou bien s’encanaillaient dans les cafés-concert, dans les cabarets et les bars de Montmartre, puis dans les caves de Saint-Germain-des-Prés, ou au Bus Palladium, étaient plus respectueux des règles et du droit au sommeil de leurs concitoyens que ce que l'on constate aujourd'hui.

     

     

  • Entretien avec le Commissaire divisionnaire Dimitri Kalinine, Commissaire central du IIIe depuis neuf mois

     

    Il ressort des échanges entre le commissaire Kalinine et "Vivre le Marais !" plusieurs points intéressants. Au-delà des problèmes spécifiques liés à la sécurité suite aux attentats et depuis quelques semaines aux manifestations place de la République, le commissaire nous a fait part de son implication avec ses équipes à l’égard des établissements  qui ouvrent à des heures tardives et  créent par leur musique et leurs clients des nuisances sonores  auprès des riverains. Il mentionne plusieurs  cas de demandes de fermeture (rue de Beauce,  rue Saint-Martin, rue Rambuteau.. .) de 15 jours voire 21 jours acceptées par la préfecture qui concerne aussi des petits commerces ayant vendu de l’alcool à emporter au-delà des horaires autorisés.

    Dimitri Kalinine insiste sur le fait que pour instruire un dossier il faut que celui-ci compte des appels et des plaintes d’habitants voisins incommodés. Il souligne aussi qu’aucune fermeture ne peut intervenir sans avoir lancé préalablement  de sérieuses mises en garde à l’adresse  des exploitants.

    A titre d’exemple quant à l’activité nocturne concernant le quartier, il nous indique que le secteur des rues aux Ours et Saint –Martin comporte pas moins de 19 établissements !

    Des autorisations de terrasse n’ont pas été renouvelées à la suite d’abus et certains lieux font l’objet d’une attention accrue de la part des forces de police.

    Sur le plan de la délinquance (vols, agressions…), celle-ci reste faible comparée à d’autres quartiers. De de même il y a peu de vendeurs à la sauvette. L’équipement en caméras facilite la surveillance.

    Quant aux endroits qui ont fait l’objet de nombreux articles de notre part et qui ont causé des nuisances indéniables aux habitants proches, le Carreau du Temple et le musée Picasso,  il y a  eu des concertations avec les élus, la police et les riverains (dans le cas du Carreau du Temple notamment) qui ont abouti, avec l’aide aussi de la saison froide il est vrai, à davantage de sérénité. Reste à transformer l’essai cet été ?

    La question des affiches sauvages de vente tapis est à l'étude dans le cadre de l'application de dispositions du code de l'environnement.   

    Le cas du magasin de la marque « Supreme » qui a ouvert en mars 12, rue Barbette (voir notre article du 12 mars 2016) a été évoqué. Des échanges que la police a eus avec les responsables de cette enseigne, il apparait qu’il s’agit d’une situation ponctuelle liée à l’engouement lors de l’ouverture  et qui n’avait absolument pas été anticipée par les animateurs.

    Nous avons précisé au commissaire Kalinine que ces échanges périodiques étaient utiles et importants pour notre association qui reflète d’une certaine façon la vie du quartier et au travers de ses adhérents le ressenti de ses habitants. Nous pouvons de cette façon mieux comprendre et être informés de l’action que mènent les services de police pour  une  meilleure qualité de vie des habitants.

    Dominique Feutry