Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : densité habitants paris

  • Dessin Trez
    Dessin d'Alain Trez. Ce qui est vrai pour "l'architecte" du dessin vaut aussi pour ceux qui agissent obstinément à l'Hôtel de Ville pour densifier Paris

     

    On enregistre désormais dans le XIe arrondissement, suivant la dernière enquête de l'INSEE, le chiffre record de 42.000 habitants au km² ! On atteint ce chiffre dans le Marais, mais sur un secteur du IIIe seulement.

    La moyenne pour Paris est de 24.000 hab/km² environ. Le chiffre le plus élevé d'Europe ! La Maire Anne Hidalgo et son Adjoint (PCF) au logement Ian Brossat devraient décerner une médaille au XIe, eux qui ne pensent qu'à accroitre une densité d'habitants qui est déjà proche du mélange explosif !

    Autre record pour le XIe : le nombre de bars par habitant. Les riverains des rues Jean-Pierre Timbaud, Oberkampf, les Trois Bornes … en savent quelque chose.

    GS

     

     
  • Densité paris dessin sans légende

      

    Avec 2.243.833 habitants en 2010, soit 21.289 hab/km² (source INSEE), Paris se distingue avec une densité d'habitants record en Europe. C'est l'une des plus fortes également dans le monde. Hors bois de Boulogne et de Vincennes qui font partie de la commune mais ne sont pas habités, la densité avoisine les 24.000 hab/km². Dans le Marais, notamment dans la partie nord-ouest du IIIe, on atteint des densités de 45.000 hab/km² (source APUR).

    Paris est de surcroît la ville la plus visitée du monde. 29 millions de touristes s'y sont rendus en 2012, peut-être 35 millions en 2013. Sur la base de 3 nuitées par personne, ce sont près de 300.000 personnes qui gonflent chaque jour la population parisienne. Des gens que l'on retrouve dans les rues, dans le métro,  dans les magasins et ailleurs, que nous accueillons avec sympathie mais qui rendent la concentration humaine encore plus forte dans l'agglomération de Paris intra-muros.

    Notre réseau de transport (métro, bus, tramway) a beau être le plus vaste et le plus performant du monde, avec deux lignes entièrement automatiques, il est hélas saturé. Le taux de particules fines dans  l'atmosphère, produit essentiellement par les véhicules à moteur diésel, dépasse de beaucoup les normes admises et fait courir un risque élevé de cancers à la population.

    L'activité économique est beaucoup plus élevée à Paris que dans la couronne, qui elle abrite 10 millions de personnes environ. Le niveau de l'emploi alimente en permanence une très forte demande de logements à Paris. C'est l'amorce d'une spirale qui, si on s'y hasardait, contribuerait à augmenter à son tour l'activité, elle-même génératrice d'un besoin additionnel de logements.

    C'est ce qu'on appelle une réaction en chaine en physique nucléaire. Elle conduit à l'explosion atomique.

    Pour se garder de cette issue fatale, il faut donc sortir de la spirale. Au lieu de construire dans Paris de nouveaux logements, sauf situations locales particulières, il est préférable d'encourager et d'inciter des déplacements d'activités vers la périphérie. Le Grand Paris pourrait être une bonne réponse à ce défi, pour autant qu'ils soit mis en oeuvre avec intelligence.

    Les effets attendus sont importants : relachement de la pression sur les prix de l'immobilier à Paris, baisse de la pollution due aux déplacements (voitures, motos et camions), moins d'embouteillages dans les rues et de bousculade dans les transports en commun, bref une meilleure qualité de vie pour tout le monde.

    Au cours de sa réunion du 13 janvier, la "Plateforme des associations parisiennes d'habitants" a reconnu cette évidence et se propose de le faire savoir aux candidats aux élections municipales de Paris.

    Claude Birenbaum

    Président de la Plateforme des associations parisiennes d'habitants (dont "Vivre le Marais !" est membre)

     

  • Lissac hangar colorié
    Vue générale sud-est. "Hangars" Lissac (en rouge) et Centre Culturel Suisse (en vert), enkystés entre les rues Vieille du Temple et Francs-Bourgeois (IIIe), au sein d'une zone à forte densité d'habitants

                       

    On a de la peine à imaginer que ce décor sinistre de constructions disgracieuses est le quotidien des habitants qui vivent autour, à quelques mètres seulement de la prestigieuse rue des Francs-Bourgeois, haut-lieu de la mode et du prêt-à-porter chic et cher.

    On l'appelle communément "hangar Lissac". C'est en réalité un assemblage de structures sans valeur architecturale, en béton et parpaings, qui a un temps hébergé des bureaux et entrepôts du fabricant de lunettes Lissac. Un hangar annexe, qui donne sur le fameux passage des Arbalétriers, est exploité par le Centre Culturel Suisse.

    Le plan de sauvegarde et de mise en valeur  (PSMV) du Marais l'avait condamné à la démolition. Au terme d'un accord conclu avec la Ville de Paris en 1980, Lissac avait obtenu l'autorisation de différer le curetage et d'occuper les bâtiments pendant 25 ans, sous réserve de céder gratuitement le terrain et les mur à la Mairie de Paris à l'issue de ce délai, afin qu'un espace vert soit réalisé.

    En 2006, la Ville a donc fait valoir ses droits. Il y a eu quelques soubresauts judiciaires mais la situation a fini par se clarifier. Les riverains ont alors commencé à se manifester. A travers le conseil de quartier et directement auprès du Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum. Ils n'ont reçu que des réponses évasives qui leur font penser que le Maire n'a pas envie d'appliquer les dispositions du plan de sauvegarde. 

    Lissac hangar rousseau 17 01 12
    Le "hangar" Lissac vu de l'ouest (64 rue Vieille du Temple) – photo Pascal Rousseau –

                                                            

    Quant au Centre Culturel Suisse, le contrat a atteint son terme mais la Ville a accepté de le reconduire pour cinq nouvelles années.

    De gros nuages sont arrivés en 2011. On a entendu M. Aidenbaum annoncer alors qu'il renonçait au jardin et envisageait de construire. Construire quoi ? Les hypothèses vont bon train mais aucune n'est confirmée.

    Plusieurs riverains des rues des Francs-Bourgeois et Vieille du Temple, dont certains sont résidents de longue date et maîtrisent le dossier et son histoire, ont raison de souligner que le PSMV fait obligation à la mairie de démolir les constructions et établir un espace vert ainsi que les cheminements anciens entre ces rues et la rue Barbette. Ils n'excluent pas une action en justice pour contraindre la mairie à le faire.

    Le PSMV avait vocation, au-delà de la sauvegarde du patrimoine, à donner de la respiration à un urbanisme trop dense. Le Marais se caractérise par la rareté  des espaces verts et une forte concentration du bâti. Associer dans une même démarche l'élimination des constructions parasites qui le défigurent et le rétablissement des cours et jardins d'origine était un objectif pertinent autant pour sa mise en valeur que pour l'amélioration de la qualité de l'environnement.

    Le PSMV de 1996 est toujours en vigueur et il dit la loi dans le Marais, tant que sa révision, lancée depuis juin 2006, n'est pas effective (on parle de 2014). Le devenir du site Lissac n'est pas tranché. On peut craindre que la Mairie de Paris, qui gère la ville la plus dense d'Europe, cède à sa frénésie de densifier toujours plus et se préoccupe peu de l'opinion des riverains.

     Densité paris dessin sans légende

     

    On nous dira qu'ils ont été consultés à travers les ateliers que les mairies d'arrondissements ont animés et dirigés. Il faut croire que ceux-là mêmes qui s'inquiètent aujourd'hui en ont été absents ou que leurs interventions sont passées aux oubliettes de la concertation.

    Ils sont nombreux en tout cas à se mobiliser. Ce dossier pourrait bien constituer l'un des enjeux de la bataille municipale de 2014.

     

    Post-scriptum du 25 janvier 2012                                   

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, nous a convié à un entretien aujourd'hui pour un tour d'horizon incluant ce sujet. Il précise que le dossier "Lissac" n'a fait l'objet à ce jour d'aucune décision dans le contexte du plan de sauvegarde actuel ou du plan en cours de révision. Diverses approches sont possibles. Il précise toutefois que les hangars seront bien rasés. La réalisation d'un jardin, sous réserve qu'il soit public, n'est pas exclue.

     

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