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Étiquette : devantures marais

  • Enseignes et Devantures du Marais : un lent, trop lent cheminement vers le respect des normes …

    Montmorency 70 façade 05 01 15NANUCCHI, grossiste en maroquinerie, 70 rue des Gravilliers (IIIe) (Photos VlM)

     

    Nous ne sommes pas ici dans le Marais stricto sensu, mais l'immeuble qui abrite ce maroquinier en gros en est tout proche et il est inscrit à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Il offre de jolis motifs architecturaux et décoratifs : belles fenêtres, porche avec voûte en anse de panier, mascaron, consoles et garde-fous entourent un portail de belle facture. On mesure ici ce que la frontière administrative du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) a d'arbitraire sachant que rien ne distingue vraiment le tissu urbain entre les rues Beaubourg et Saint-Martin de celui de l'Est de la rue Beaubourg.

    La devanture en deux parties du local commercial n'est pas ce qu'on trouve de pire. Elle ne respecte pas pour autant les canons du Marais, qui veulent que les coffrages pour volets roulants se trouvent à l'intérieur et non pas en saillie et que les ouvertures s'inscrivent dans l'architecture de l'immeuble en la respectant. Que dire aussi de la minuscule enseigne en drapeau sinon qu'elle est discrète mais mal positionnée.

    On relève qu'un permis de construire vient d'être délivré à l'exploitant il y a un mois, pour la modification de cette devanture. (PC-075-103-14-V0014 du 01/12/2104).

    Rappelons à cette occasion que tout changement qui modifie l'esthétique d'une boutique doit faire l'objet d'une demande déposée auprès de la direction de l'urbanisme de la Ville de Paris, sous-direction du permis de construire et du paysage de la rue (*). En fonction de la nature des immeubles et des travaux, l'administration décide s'il s'agit d'un PC (permis de construire) ou d'une DP (déclaration préalable de travaux). Dans tous les cas, l'avis conforme de l'Architecte des Bâtiments de France (Sophie Hyafil) est demandé au cours de l'instruction du dossier.

    Gravilliers 70 détail 05 01 15Détails de l'immeuble

     

    Nous nous sommes rendus sur place pour comprendre ce qui se passe. Si l'on en croit les gérants, les travaux ont déjà été faits. Il ne s'agissait d'ailleurs que d'un coup de peinture….

    Nous en sommes réduits à des conjectures. En premier lieu, si l'administration a opté pour la procédure PC c'est que des travaux substantiels étaient envisagés. Dans le cas contraire une simple DP aurait suffi. On a du mal à croire que le simple passage d'une couche de peinture puisse être assimilé à des travaux exigeant un permis.

    Autre hypothèse : la peinture a été faite sans déclaration, un inspecteur est passé et il a demandé le dépôt d'une demande de régularisation. Dans ce cas, on peut penser que l'administration ait exigé des travaux conséquents de mise aux normes. Les gérants que nous avons rencontrés ne semblent pas en tout cas en avoir conscience le moins du monde.

    La question a son importance : la prescription est de trois ans sur les travaux d'enseignes et de devantures. Passé ce délai, les pires décorations sont inamovibles, pour autant que le commerçant n'y touche pas. S'il le fait et se déclare ou se fait remarquer, l'administration peut l'enjoindre à se mettre en conformité. C'est la seule issue pour que des enseignes indigestes puissent être enfin remplacées.

    Temple 81 devanturesVoilà plus de 25 ans au moins que ces deux enseignes sont incrustées dans un bâti style Louis XIV qu'elles défigurent – 81 rue du Temple (IIIe) (photo VlM)

     

    Nous saisissons de ce dossier la direction de l'urbanisme car nous souhaitons comprendre, et mesurer les chances qui existent de voir cette devanture au pied d'un immeuble monument historique en respecter l'esthétique et la qualité.

     

     (*) Mairie de Paris 121 av. de France – CS 51 388 – 75 639 PARIS CEDEX 13

     

      A consulter : Dépliant-Enseignes-Devantures-PSMV-Marais, édité par "Vivre le Marais !"

     

    Post-Scriptum du 5 février 2015

    La direction de l'Urbanisme nous informe :

    Il  y a bien eu à l'origine des travaux de mise en peinture sans autorisation, comme nous l'avions suspecté. Comme il s'agit ici d'un immeuble inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, une demande de permis de construire a été exigée en régularisation, comme l'impose le code de l'urbanisme. La demande a été acceptée par les autorités concernées, notamment l'Architecte des Bâtiments de France.

    En 2010, une enseigne parallèle avait été apposée sur le coffre du volet roulant. Le commerçant a reçu une injonction de dépose, et l'a exécutée. En revanche, il n'est pas possible d'obtenir aujourd'hui le retrait de l'enseigne en drapeau, qui bien que discrète est en infraction, car à son sujet la prescription de trois ans s'applique.

     

     

     

  • A court de recettes, Anne Hidalgo augmente les dépenses !

    Hidalgo anne rencontre 06 02 14
     Anne Hidalgo entourée de Pierre Aidenbaum et Christophe Girard, Maires des IIIe et IVe. Rencontre avec "Vivre le Marais !" février 2014 (Photo "VlM")

     

    Il se jetait à l'eau par crainte de la pluie ! Depuis son invention le personnage populaire de Gribouille n'a pas cessé de faire école. Voilà qu'il influence l'entourage de Mme Hidalgo à la Mairie de Paris. Le parallèle est saisissant : ne sachant pas comment combler le "trou financier" en 2015 de 400 Millions d'€ dévoilé récemment, elle décide de pousser la vapeur en annonçant 10 Milliards d'€ de dépenses jusqu'en 2020, au lieu des 8,5 Milliards prévus ("Le Parisien" du 5 décembre).

    C'est donc 300 Millions d'€ de plus qu'il faudra trouver chaque année. On s'avise que le déficit à partir de l'an prochain pourrait atteindre des sommets inédits.

    On connait bien la ligne de défense : il s'agit non pas de dépenses mais d'investissements, financés par l'emprunt. On en doute.

    Voyons le logement : près de 3 Milliards sont prévus soit 500 Millions tous les ans. Ce serait un investissement si ces sommes dégageaient un taux de rendement interne satisfaisant. Mais ce n'est pas le cas. De l'aveu des gestionnaires du parc de logements sociaux, la Mairie de Paris leur verse collectivement 300 Millions d'€ chaque année, sans trop savoir s'il s'agit de subventions d'équilibre ou d'investissements réels. Dans une large mesure, les montants alloués au logement sont donc des dépenses. Elles compensent des loyers qui ne couvrent pas les coûts et qui de surcroît rentrent mal en cette période de disette générale.

    Il faudrait être prestidigitateur pour démontrer par ailleurs que les montants affectés à "l'urbanisme et aux grands projets", soit 1,9 Milliard d'€, constituent de leur côté un investissement plutôt qu'une pure dépense. Quel retour sur investissement peut-on en attendre ? Que rapporte le réaménagement de la place de République ? Quid de la Bastille demain ?

    Et que dire du hochet de 500 Millions d'€ offert aux citoyens sous le nom de "budget participatif" pour faire joujou avec quoi ? Il suffit de voir ce qui se passe dans les conseils de quartiers où des budgets fictifs leur ont été "affectés". Ne sachant qu'en faire, ils reportent le crédit d'une année sur l'autre jusqu'à ce que soit financée une dépense que les mairies d'arrondissement auraient dû ordonnancer d'elles-mêmes.

    Autre justification : la création d'emplois. 200.000 en cinq ans. S'il suffit de recourir à l'emprunt public pour réduire le chômage, il faut demander à Mme Hidalgo de dépenser dix fois plus pour réduire de 2.000.000 le nombre des chômeurs français ! Elle aura droit alors à la reconnaissance nationale.

    Elle ajoute : on peut accroitre la dette par habitant de Paris car elle est plus faible qu'ailleurs. Un directeur financier d'entreprise (un univers que les politiques connaissent mal) qui ferait une déclaration de ce genre devant un comité exécutif serait sans ménagement conduit vers la sortie. Anne Hidalgo, qui s'engage en même temps à ne pas augmenter les impôts, doit se rappeler que si les taux d'intérêt sont historiquement et incroyablement bas en ce moment, ils peuvent se réveiller brutalement et frapper alors de plein fouet le déficit actuel pour le faire exploser et avec lui les impôts qu'il faudrait bien alors lever, quelqu'engagement qu'on ait pris.

    Anne Hidalgo, par ses prises de position depuis son élection, ne nous avait pas encore donné de raison décisive de nous faire regretter de l'avoir élue en mars. On se rappelle qu'elle a pris courageusement position contre des jeux olympiques à Paris en 2024 en dépit de l'annonce faite par le président de la République. Là, on a l'impression que la machine se dérègle.

    Gérard Simonet