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Étiquette : échauguette rue du temple

  • Sauvetage par « La Tribune de l’Art » de vestiges architecturaux sur « l’immeuble à l’échauguette », angle Temple/Ste Croix (IVe)

    Temple 24 vue carrefour 08 05 13 Immeuble de carrefour 24 rue du Temple, 47 rue Ste Croix (IVe). On situe sa construction au début du XVIIème siècle, 1610 nous dit le Jacques Hillairet (photo VlM)

     

    Le changement de destination du commerce situé au rez-de-chaussée et la modification de devanture qui en est résulté, ont bien failli nous priver d'une restauration intéressante. Le nouvel occupant, qui remplace l'enseigne du grossite BMC, venait juste de dégager le coffrage de la devanture quand on a découvert, sous ce qui sert généralement de cache-misère, un pilastre d'angle qui soutient la base de la tourelle (que nous aimons appeler "échauguette" car le nom est charmant) par l'intermédiaire d'un chapiteau sculpté et d'une console d'époque, tout à fait remarquables.

    Didier Rykner, directeur de la Tribune de l'Art, s'en est ému dans un article paru le 5 mai. Le lendemain, il interpelait les personnes chargées des travaux et réalisait que nous étions à la veille de voir disparaitre ces vestiges sous un nouveau coffrage.

    Face à une situation de ce genre, l'ordonnateur des travaux a l'obligation de déclarer sa découverte à l'Architecte des Bâtiments de France. Didier Rykner s'en est chargé en prévenant l'intéressé qui a très bien réagi, réalisant l'avantage esthétique qu'il pourrait en tirer.

    Notre Architecte des Bâtiments de France, Sophie Hyafil (IIIe, IVe et XIe arrondissements), a réagi sur le champ. Il semble qu'elle ait découvert, avec un enthousiasme que nous imaginons aisément, ces éléments architecturaux dont elle ignorait l'existence. Contact pris avec le commerçant, la société Huygens, qui vend des cosmétiques, un accord semble avoir été trouvé pour une modification du projet qui mettrait en valeur les vestiges. Une question se pose : qui va en supporte le coût ? L'entrepreneur apparemment n'en a pas trop les moyens. Il faudra peut-être avoir recours à des sponsors.

    Temple 24 pilastre 08 05 13

     

    Nous nous engageons, si une souscription était ouverte, à la relayer
    auprès de nos adhérents et des lecteurs de ce blog. Voyez la photo
    ci-dessus. Une fois restaurés, ce pilastre, le chapiteau, la console et les motifs
    décoratifs apporteront au quartier une touche supplémentaire de glamour qui ne peut pas nous laisser insensibles.
    A nous tous de jouer !

    Gérard Simonet

    Cliquez jusqu'à deux fois dans les photos pour les agrandir

     

  • Nicolas Flamel : la part du mythe et de la réalité

     

    Nicolas Flamel hostellerie 1
    Maison dite de Nicolas Flamel au 51, rue de Montmorency (IIIe)

     

    A la frontière du Marais se trouve la Maison dite de Nicolas Flamel, 51 de la rue de Montmorency. Elle date de 1407 et serait avec sa façade typique des XIVe et XVe siècles la plus vieille sinon une des plus vieilles demeures de Paris. En fait, il est peu probable que Nicolas Flamel l'ait habitée et il semble plutôt que cette maison servait à loger gratuitement des laboureurs et des maraîchers en échange de prières, ces derniers travaillant dans les terres alentours. Quant aux boutiques elles étaient louées.

     Qui était vraiment Nicolas Flamel (1330 ou 1340-1418)? On dit de lui qu'il était un écrivain, disposant d'un atelier de copiste civil. Il était aussi libraire-juré de l'université de Paris mais une personne qui devint suffisamment riche, ce qui lui permettait de faire des dons importants en nombre aux églises (en particulier Saint-Jacques de la Boucherie dont il ne reste plus que la tour rue de Rivoli), aux hôpitaux, pour que le roi Charles VI demandât une enquête poussée à son sujet. Interrogé, l'intéressé n'avoua pas être un alchimiste ayant découvert le principe de la pierre philosophale qui permettait de muer tous les vils métaux en or. En réalité il s'était marié avec une femme appelée Pernelle deux fois veuve dont il héritera à sa mort en 1397. Cette succession suite à un legs mutuel a d'ailleurs été portée en vain devant les tribunaux par les parents de la défunte.

     

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    Gravure de Nicolas Flamel

    Ce n'est qu'après la mort de Nicolas Flamel lui-même que se répandit l'idée de l'alchimiste car il détenait pas mal de biens ce qui était inhabituel pour un homme qui n'était pas d'origine noble. Mais au fil des années n'a t-on pas exagéré celle-ci ? Les maisons qu'il détenait n'étaient pas toujours en bon état, nous savons qu'il a aussi bénéficié de spéculations immobilières. Mais voilà, les fortunes bourgeoises en opposition à celles normales des nobles se voyaient taxées aux XVe et XVe siècles d'être d'origine alchimique. Ne l'a t-on pas dit de Jacques Coeur ?

    Nicolas Flamel a beaucoup oeuvré pour financer des constructions du cimetière des Innocents (arcades sculptées, chapelles, charniers…). Sur certaines d'entre elles il était possible de trouver des sculptures allégoriques assimilées à la représentation de l'alchimie. D'où une interprétation facile à imaginer. Sans doute est-ce donc la légende qui est à l'origine de la confusion entre Nicolas Flamel et l'alchimie. Phénomène amplifié par le temps qui s'est mué en vérité grâce aussi aux écrits d'écrivains tels Gérard de Nerval, qui a consacré l'une de ses oeuvres à Nicolas Flamel.

    Alors doit-on casser le mythe ou laisser subsister le doute, sachant que personne n'a vraiment jamais eu de réponse formelle quant à la véracité de l'une ou l'autre des deux thèses ?

    Dominique Feutry